REVUE BELGE DE SECURITE SOCIALE - 2e TRIMESTRE <strong>2001</strong>1985, que le Conseil européen commence à parler de “ stratégie globale pour l’emploi” (112) et qu’il donne la “ priorité au chômage ” (113). Pendant ces années semet en place un vocabulaire encore très usité aujourd’hui.C’est à la suite du Livre blanc de 1985 que se dessine une politique d’emploi àl’échelon européen autour de la mobilité / flexibilité et de la formation. La déréglementation,la flexibilité et le temps partiel en sont les moyens (114). Le pari est faitpar la Communauté que le Marché intérieur permettra à lui seul, par une mécaniqued’ajustement de marché, de résoudre le problème du chômage (115). Cependant, laCommission propose à ce moment-là la Charte communautaire des Droits sociauxfondamentaux (116) sous la pression des syndicats et de certains députés européensqui ne croient pas tout à fait en la spontanéité du marché. Celle-ci porte sur les conditionsde vie et de travail, mais ne s’inscrit pas dans une stratégie globale de luttecontre le chômage. Il faut attendre la laborieuse ratification du traité de Maastrichtpour qu’une tentative de mise en cohérence de toutes les politiques communautairess’esquisse.3.2.2. Une stratégie européenne pour l’emploiDeux événements vont accroître les préoccupations du Conseil européen en matièred’emploi : l’échec du premier référendum danois lors de la ratification du traitéde Maastricht au début de l’année 1992 et la récession de 1993 qui annule les promessesfaites en terme d’emploi lors du lancement du programme pour l’achèvementdu marché intérieur. Une nouvelle stratégie politique consiste alors à parlerd’emploi pour redonner confiance à des citoyens qui sentent les institutionseuropéennes bien éloignées de leurs préoccupations quotidiennes. Dans un premiertemps, le Conseil européen articule son discours entre le soutien à l’offre et les politiquesd’accompagnement (117). Dans un second temps, une stratégie pour l’emploise met en place. Toujours basée sur la libération de l’offre, sa présentation estdifférente. L’emploi atteint le sommet de l’agenda communautaire, des mesures àcourt terme sont proposées (118) et le Livre blanc sur la croissance, la compétitivitéet l’emploi est commandé selon un cahier des charges précis (119). Il doit présenterdes mesures structurelles à moyen et long termes qui soient en accord avec l’UEM.404(112) Conseil européen de Copenhague (3-4.12.1982).(113) Conseil européen de Dublin (3-4.12.1984).(114) Conseil européen de Londres (5-6.12.1986).(115) Le marché intérieur est considéré “ comme le moyen le plus efficace pour la création d’emplois”, in Conseil européen de Madrid (26-27.6.1989).(116) La Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux est présentée comme avant-projetpar la Commission le 12 juin 1989. Elle est approuvée dans sa version définitive par onze Etats membres(les Douze moins la Grande-Bretagne) au Conseil européen de Strasbourg, des 8-9 décembre1989. Pour une présentation de la charte, cf. Telò M. (dir.), 1994, Quelle Union sociale européenne?,Bruxelles, Editions de l’université de Bruxelles, 320 pp.(117) Conseil européen d’Edimbourg (11-12.12.1992).(118) Le Conseil européen réclame la promotion de l’investissement et la baisse des charges sur letravail compensée par une taxe à l’énergie.(119) Conseil européen de Copenhague (21-22.6.1993), Bull. CE 6-1993, p. 7.
L’EURO : UN INSTRUMENT AU SERVICE DE L’EMPLOI ?Le Livre blanc de 1993 (120) fournit une analyse des causes du chômage et proposedes solutions. Du fait qu’il s’inscrive dans le cadre de l’UEM, il passe un longmoment à justifier la nécessité d’une inflation nulle pour lutter contre le chômage.L’analyse de la situation en Europe identifie trois causes au chômage : l’insuffisancedu taux de croissance qui freine les ajustements structurels et la redistribution dutravail (121) ; les rigidités du marché du travail qui rendent les gains de productivitétrop faibles dans le secteur des services et qui conduisent à un marché du travaildual (122) ; et les déséquilibres nourris par un cercle vicieux qui entraîne uneinexorable contraction de la demande (123). Les Etats membres, en dépit de quelquesréserves, convergent sur ces causes aussi bien que sur les solutions préconisées(124). Les “ remèdes ” que le Livre blanc propose répondent tous au souci destimuler l’offre. La formation doit assurer aux jeunes une base solide et en liaisonavec la vie active. L’apprentissage et la formation tout au long de la vie sont préférésaux indemnités de chômage (125). La flexibilité interne et externe dans les entreprisesdoit être favorisée (126), ainsi que la décentralisation et l’initiative. Le coût dutravail peu qualifié doit être réduit, à la fois par des diminutions de charges socialespatronales et la modération salariale (127). Une rénovation des politiques de l’emploidoit privilégier la formation et la proposition de postes, c’est-à-dire des mesures“ actives ”, par rapport aux indemnités (128). Enfin, l’offre et la demande doiventêtre conduites vers des besoins qui impliquent de nombreuses créations d’emploisdans des domaines considérés jusqu’aujourd’hui comme dégradants (129). De cette(120) Commission européenne, 1994, op. cit..(121) Ibid., p. 149.(122) Ibid., pp. 149-150.(123) Le cercle vicieux est le suivant : “ Les niveaux actuels de dépenses publiques, en particulierdans le domaine social sont devenus insoutenables; ils ont absorbé des ressources qui auraient puêtre consacrées à des investissements productifs, ont entraîné une augmentation des charges fiscalespesant sur le travail et ont donné lieu à un renchérissement du coût de l’argent. En mêmetemps, l’augmentation constante du coût du travail, dans ses composantes salariales et non salariales,due au moins en partie à des réglementations trop rigides, a fait obstacle à la créationd’emplois. En conséquence, le niveau des investissements à long terme a baissé, et le manque deconfiance des agents économiques s’est traduit par une contraction de la demande ”, ibid., p. 150.Ainsi, la situation actuelle serait provoquée par un enchaînement de facteurs économiques et structurelsqui entraîne une faiblesse du côté de la demande. C’est en solutionnant toutes les déficiences enamont de ce schéma que le Livre blanc compte réactiver la demande et non pas en stimulant directementcelle-ci. Ne se glisse-t-il pas non plus dans ce contexte un enjeu politique à propos de la limitationde la redistribution des richesses ?(124) Ibid., pp. 144-145.(125) Ibid., p. 141.(126) Par flexibilité externe, le Livre blanc entend : identification des besoins des entreprises, mobilitégéographique, formation permanente, diminution de certaines prestations de chômage, assouplissementdes conditions de licenciement des CDI. Par flexibilité interne, il entend : polyvalenceprofessionnelle, organisation intégrée du travail, flexibilité du temps de travail, modes de rémunérationincitatifs. Ibid., p. 18. Pour une critique de la flexibilité, cf. Boyer R. (dir.), 1986, La flexibilitédu travail en Europe, Paris, La Découverte, 330 pp.(127) Ibid., pp. 19 et 145.(128) Ibid., pp. 16, 19 et 144.(129) Ibid., pp. 20-21. On peut penser au concierge, à l’aide ménagère, au chauffeur de bus et aujardinier. Les emplois de proximité sont parfois proche de la domesticité. Cela tient à la volonté demarchandiser une part importante de l’économie non-marchande. Il n’est pas question, par exemple,de multiplier les emplois d’infirmières en hôpitaux. Sur la société duale, cf. Gorz A., “ Pourquoi lasociété salariale a besoin de nouveaux valets ”, Le Monde diplomatique, juin 1990, pp.22-23.405
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