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Une formation professionnelle universitaire des enseignants ... - IUFM

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M.-P. GALISSONLes écoles normales constituent, avant les lois Ferry, la pierre angulaire d’un édifice primairehiérarchisé, contrôlé par <strong>des</strong> instances de surveillance qui régulent son fonctionnementdans un cadre temporel inscrit dans le temps de la société (le temps scolaire). Levier d’unprocessus d’acculturation reconnu de nécessité publique, leur légitimité repose sur une<strong>formation</strong> articulant culture générale et <strong>professionnelle</strong>/ pratique <strong>professionnelle</strong>.Les besoins en savoirs exprimés par la société dès les premiers plans d’étu<strong>des</strong> pour lepeuple (1791) ont généré la co-émergence d’un système d’enseignement primaire et d’unprocessus de transposition institutionnel et didactique pour les savoirs considérés commefondamentaux : « lire, écrire, compter ».Le Dictionnaire de Pédagogie et d’Instruction Primaire (1882-1887), guide pédagogiqueet recueil de leçons, nous livre l’image d’une culture mathématique primaire adaptée àces besoins en savoirs. Les articles, antérieurs aux lois de 1881, signés par <strong>des</strong> acteursde l’institution (inspecteurs généraux, professeurs d’école normale ou du secondaire),présentent non une discipline « mathématique », mais une « arithmétique » tentaculaire carélargie au champ de ses applications pratiques.Ce domaine « primaire » procède <strong>des</strong> transpositions institutionnelles et didactiques du traitéd’arithmétique « tout numérique » de Bézout (1764), réédité en 1795 avec un supplémentportant sur le système métrique. Les qualités fonctionnelles de l’ouvrage déterminent laproduction d’un texte d’enseignement découpé en domaines d’étu<strong>des</strong> communs aux ordresprimaire et secondaire : la numération et le calcul sur les nombres entiers, les propriétés<strong>des</strong> nombres, les fractions, les nombres décimaux, le système métrique, les rapports etproportions… un domaine consacré à l’application à la résolution de problèmes pratiques.Ses fonctions (contribuer à l’instauration d’une unité nationale, donner au citoyen la maîtrisede pratiques sociales qu’exige la stabilité d’un ordre politique et économique) peu sensiblesaux changements de régimes, expliquent sa « naturalisation » toujours d’actualité.L’article « problèmes » nous éclaire sur la « primarisation » d’une discipline : la caractérisationd’un champ de problèmes arithmétiques, pratiques, éducatifs, à fins utilitaires. Des problèmesjustifient, cependant, <strong>des</strong> pénétrations en géométrie (système métrique, arpentage…), enalgèbre (éviction de raisonnements arithmétiques complexes). Pour les futurs maîtres, <strong>des</strong>notions relatives à ces deux domaines, spécifiques de l’ordre secondaire, sont légitiméespar <strong>des</strong> besoins théoriques et professionnels.Le temps du savoir est réglé par une méthode d’enseignement simultanée (imposée sous leministère de Guizot, instaurant une organisation pédagogique en classes de même niveau),concentrique (mise en place par Gréard, directeur de l’enseignement de la Seine, répartissantun texte d’enseignement « complet et tout structuré » sur l’étendue d’une année scolaire).Ces conditions illustrent le rôle du savoir dans l’instauration du système d’enseignement,l’action de l’Université, de la haute administration et <strong>des</strong> corps d’inspection dans la miseen place <strong>des</strong> structures qui font vivre le savoir et le système. Pour reprendre les termes deChevallard (1998) , le texte d’enseignement, tout comme l’édifice primaire qui le produit,résultent de l’application <strong>des</strong> principes de l’hétérogénéité historique et institutionnelleet de proche développement.Les lois Ferry convoquent ces principes, dressent de nouvelles exigences.L’enseignement supérieur s’insère dans l’organigramme de l’édifice primaire : sa fonction Chevallard Y. (1998) « Analyse <strong>des</strong> pratiques enseignantes et didactique <strong>des</strong> mathématiques : la théorieanthropologique » Actes de l’Université d’été. Université B. Pascal, IREM de Clermont-Ferrand, pp. 91-118.66<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais


Évolution de la <strong>formation</strong> mathématique <strong>des</strong> futurs maîtres et trans<strong>formation</strong> du modèle de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> écoles normalesest justifiée par le besoin officiellement reconnu d’une pédagogie théorique et pratiquepermettant de rationaliser l’art d’enseigner.L’enseignement de l’arithmétique est exemplaire : les rapports <strong>des</strong> inspecteurs générauxdéplorent une <strong>formation</strong> qui ne répond pas à ses fonctions éducatives. Ainsi, F. Pécaut ,en 1880, stigmatise l’« esprit exclusivement tourné à l’utilité sensible, au profit prochain etcalculable » <strong>des</strong> maîtres issus du monde paysan.« Les problèmes d’intérêt, les questions de pur raisonnement sont leur triomphe […].De là, cette rigidité, cette sécheresse, cette stérilité du savoir […] qui les empêchentd’être au sens du terme, <strong>des</strong> instituteurs de l’intelligence et du caractère. Leuréducation n’est pas, si j’ose parler ainsi, assez libérale,[…] ».Les écoles normales primaires supérieures, nouvel organe en lien avec l’enseignementsupérieur, ont pour fonction d’élever la culture générale <strong>des</strong> futurs instituteurs, d’octroyer àla pédagogie sa fonction novatrice.Le schéma emprunté à G. Laprévoté (Les écoles normales en France, 1879-1979) P.U.Lyon 1984), caractérise dès lors un édifice stable jusqu’en 1941.MinistreInspecteurs Généraux - RecteursEnseignement supérieurÉcoles normales primairessupérieuresÉcoles normales primairesÉcoles primairesInspecteurs d’AcadémieInspecteurs primairesL’institution de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> maîtres sous la III e République :l’apparente stabilité de la <strong>formation</strong> mathématique <strong>des</strong> maîtreset de l’édifice primaireDeux hypothèses peuvent expliquer cette stabilité :Si la question de la suppression de la dualité primaire/secondaire fait l’objet de nombreuxdébats, de projets législatifs, les législateurs ont une autre priorité : l’élargissement d’uneculture primaire.Les instructions annexées au Règlement d’organisation pédagogique <strong>des</strong> écoles primairespubliques (27 juillet 1882) gardent leur pertinence tout au long de la III e République :1. Objet de l’éducation intellectuelleL’éducation intellectuelle, telle que peut la faire l’école primaire publique, est facile àcaractériser.Elle ne donne qu’un nombre limité de connaissances. Mais ces connaissances sontchoisies de telle sorte que non seulement elles assurent à l’enfant tout le savoir Rapport d’Inspection générale (Académie de Bordeaux) (1880) in Éducation publique et la vie nationale,pp. 1-17.<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 67


M.-P. GALISSONpratique dont il aura besoin dans la vie, mais encore elles agissent sur ses facultés,forment son esprit, le cultivent, l’étendent et constituent vraiment une éducation. […]2) Méthode[L’enseignement primaire] est essentiellement intuitif et pratique ; intuitif, c’est-àdirequ’il compte avant tout sur le bon sens naturel, sur la force de l’évidence […] ;pratique, c’est-à-dire qu’il ne perd jamais de vue que les élèves de l’école primairen’ont pas de temps à perdre en discussions oiseuses, en théories savantes, […].La culture mathématique <strong>des</strong> futurs maîtresPiloté par ses fonctions pratique, éducative et utilitaire, le programme (22 janvier 1881)officialise <strong>des</strong> contenus d’enseignement déjà désignés dans le corpus du Dictionnaire dePédagogie :Le calcul, le système métrique, l’arithmétique appliquée aux opérations pratiques ;<strong>des</strong> notions de calcul algébrique ; <strong>des</strong> notions de tenue <strong>des</strong> livres ;La géométrie, l’arpentage et le nivellement (pour les élèves maîtres seulement).Les notions d’algèbre sont novatrices, la réintroduction de la géométrie et de ses applications(facultatives sous la loi Falloux) habilite officiellement l’existence d’un savoir <strong>des</strong>tiné àrenforcer les facultés intellectuelles <strong>des</strong> maîtres (la logique et l’esprit de déduction). Lesprogrammes <strong>des</strong> institutrices ne s’aligneront sur celui <strong>des</strong> instituteurs qu’à partir de 1920 :la différenciation de leurs fonctions sociales explique cet allègement.La pédagogieSon enseignement dans les écoles normales procède de la transposition d’un savoirsavant : la psychologie appliquée à l’éducation, assurée dans les écoles normales primairessupérieures par <strong>des</strong> professeurs de philosophie <strong>des</strong> facultés de lettres. La sociologie estintroduite en 1920.Dans son Cours de pédagogie théorique et pratique (Paris 1895 p. 55), G. Compayré décritune science qui permet de discerner « l’étude de tout ce qu’il faut savoir et apprendre, etla culture générale de l’intelligence », qui fonde le principe d’une articulation entre théorieet pratique : la nature enfantine, analysée en terme d’écart avec celle de l’adulte éduqué,justifie de la pertinence de la méthode d’enseignement officielle. Elle constitue la cautionépistémologique du savoir et <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>.En arithmétique, l’auteur insiste sur la dimension intellectuelle et éducative de cette« discipline de l’esprit » puis en souligne l’utilité : il fournit les arguments théoriques quijustifient une progression dans l’apprentissage en termes d’extension <strong>des</strong> objets de savoiret de métho<strong>des</strong> : de l’intuition concrète, liée à l’usage de matériels, l’avancée dans le tempsdidactique conduit à la connaissance raisonnée de la science du calcul.La pédagogie détermine les gestes professionnels du maître. Dans L’éducation intellectuelleet morale (Paris, 1908 p. 164), Compayré écrit :« Pour transposer une leçon d’école normale et en faire une leçon d’école élémentaire,il suffit bien souvent de la réduire à <strong>des</strong> proportions plus humbles […] ; de choisir enfince qui est à la portée <strong>des</strong> élèves et ce qu’il est réellement utile qu’ils connaissent ».68<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais


Évolution de la <strong>formation</strong> mathématique <strong>des</strong> futurs maîtres et trans<strong>formation</strong> du modèle de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> écoles normalesL’art d’enseigner à l’école primaire est codifié par une doctrine. La transposition d’uneleçon normale, le choix <strong>des</strong> problèmes (réductions pratiques et adaptées <strong>des</strong> problèmes« normaux ») se constituent comme <strong>des</strong> savoirs professionnels du maître.Comme l’écrit Jacoulet (Buisson, 1911, article « Normales », p. 1462) au sujet <strong>des</strong> plansd’étu<strong>des</strong> de 1881 : « Les maîtres savaient où ils devaient aller et jusqu’où ils devaient aller,et par quelles métho<strong>des</strong> : l’unité succédait à la diversité <strong>des</strong> interprétations ; la règle àl’incohérence ».ÉvolutionsL’élévation du niveau de recrutement et du niveau de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> professeurs d’écolesnormales recrutés dans les écoles normales supérieures conduit à privilégier le développementde la culture générale : il est reproché au brevet supérieur de se modeler sur le baccalauréatau détriment de la <strong>formation</strong> <strong>professionnelle</strong> (la fréquentation de classes primaires, les troisannées). La pertinence du double cursus simultané (le candidat se présente aux épreuvesdu brevet supérieur et au certificat d’aptitude pédagogique en 3 e année) pose question.En 1904, dans le rapport Massé (du nom du député chargé de présenter le document aunom de la Commission du budget), l’idée est émise de supprimer les écoles normales, deleur substituer un institut pédagogique :« Les étu<strong>des</strong> à l’École Normale, si on laisse le point de vue pédagogique, sontidentiques à celles qui se font soit dans les écoles primaires supérieures soit dansles lycées ou dans les collèges. […] C’est l’enseignement supérieur qui forme lesprofesseurs de l’enseignement secondaire : pourquoi l’enseignement secondairede son côté et même l’Enseignement supérieur ne formeraient-ils pas les maîtresprimaires ? »Le rapport n’a pas de suite mais la circulaire ministérielle du 7 octobre 1905 dissocie le doublecursus : il devient successif. L’instruction générale occupe les deux premières années auterme <strong>des</strong>quelles elle est sanctionnée par le brevet supérieur.« La troisième année, […] devait être entièrement consacrée, d’une part, à <strong>des</strong>étu<strong>des</strong> plus désintéressées et d’une portée sociale plus directe ne comportant pasla sanction d’un examen ; d’autre part, à une connaissance plus complète et plusapprofondie <strong>des</strong> procédés et métho<strong>des</strong> pédagogiques, jointes à <strong>des</strong> exercices plusvariés et plus prolongés. »L’évaluation finale comprend un travail écrit relatif à une question de pédagogie.La culture mathématique primaire conserve son identité. Le mathématicien C. Bourlet,promoteur de la rénovation <strong>des</strong> programmes scientifiques du secondaire (1902), signe, certes,dans le Nouveau Dictionnaire de Pédagogie (1911) un article intitulé « Mathématiques »mais il ne présente pas une discipline commune aux deux ordres primaire et secondaire.L’auteur, dont l’article reprend de larges pans <strong>des</strong> articles « arithmétique » et « problèmes »de l’édition de 1887, réaffirme le caractère éducatif et utilitaire de l’enseignement primaire.Il légitime, par contre, la nécessité d’une distance entre la culture primaire supérieure et laculture normale (p. 1264) :« Ici, comme il s’agit de préparer de futurs maîtres, les développements théoriquesne seront plus <strong>des</strong> hors-d’œuvre, tout au contraire, car il faut que le maître connaissele fond <strong>des</strong> choses qu’il enseigne ».<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 69


M.-P. GALISSONLes Instructions du 18 août 1920 dénoncent les dérives d’une méthode concentriquequi ne permet pas d’établir cette distance et celles de la <strong>formation</strong> : un établissementd’enseignement général les deux premières années ; une école de pédagogie inadaptée àla <strong>formation</strong> d’élèves maîtres la 3 e année :« […] on leur demande un mémoire ou, comme ils le disent eux-mêmes, une« thèse » […]. Bref, on peut reprocher à l’école normale, telle que l’a faite le régimeinauguré en 1905, trop de mo<strong>des</strong>tie quand elle se borne à rééditer l’enseignement<strong>des</strong> écoles primaires supérieures, trop d’ambition quand elle adopte <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>qui ne conviennent dans les Facultés qu’à <strong>des</strong> étudiants de seconde ou troisièmeannée ».La réforme de 1920 réactualise le double cursus de <strong>formation</strong> simultané de 1887.La méthode progressive est généralisée à l’ensemble de l’édifice primaire. La culturemathématique <strong>des</strong> futurs maîtres recouvre <strong>des</strong> domaines d’égale légitimité : l’arithmétique,l’algèbre et la géométrie.<strong>Une</strong> <strong>formation</strong> réflexive sur l’enseignement <strong>des</strong> sciences amorcée en 1905 avec lescompléments portant sur les métho<strong>des</strong> <strong>des</strong> sciences mathématiques s’élargit avecl’introduction d’un enseignement portant sur les principes généraux de la science et de lamorale.Il ne s’agit pas d’initier les instituteurs aux métho<strong>des</strong> scientifiques de l’enseignement supérieur,l’évolution de la <strong>formation</strong> révèle la construction d’une culture mathématique produite parl’institution. La <strong>formation</strong> disciplinaire ne se démarque guère de celle d’un enseignementsecondaire scientifique ; les traités de référence sont semblables ; la différence résidedans le champ de leurs applications. La culture mathématique du maître se caractérisecomme un approfondissement d’une culture « moyenne », celle dispensée dans les écolesprimaires supérieures et les collèges ; elle est fédérée autour d’une arithmétique pratiqueet théorique.Par ailleurs, la pédagogie, transposée d’un savoir « savant » et érigée en doctrine normale,régule le fonctionnement <strong>des</strong> disciplines comme celui <strong>des</strong> sujets de l’institution normale ;elle est au cœur du processus de <strong>formation</strong>, cautionne sa légitimité.Ainsi que l’écrit Chervel (1998, p. 15, p. 25) :« La pédagogie, bien loin d’être un lubrifiant déversé sur le mécanisme, n’est pasautre chose qu’un élément de ce mécanisme, celui qui transforme les enseignementsen apprentissage. »« C’est la fonction majeure de la <strong>formation</strong> <strong>des</strong> maîtres que de leur fournir <strong>des</strong>disciplines tout ouvragées, parfaitement finies, qui fonctionneront sans à-coup etsans surprise pour peu qu’ils en respectent le mode d’emploi. »Le fonctionnement de l’édifice primaire montre les fonctions que les organes de <strong>formation</strong>pilotés par la politique éducative du régime, solidaires, exercent sur l’élaboration d’uneculture <strong>professionnelle</strong>, les tensions générées entre théorie et pratique.L’épisode du régime de Vichy et sa suite<strong>Une</strong> <strong>formation</strong> « subversive » motive la suppression de l’institution : les propos <strong>des</strong>secrétaires d’État à l’Instruction publique et à la jeunesse, Ripert en 1940, Carcopino en70<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais


Évolution de la <strong>formation</strong> mathématique <strong>des</strong> futurs maîtres et trans<strong>formation</strong> du modèle de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> écoles normales1941 sont significatifs :« La conception d’où procèdent les écoles normales […] s’est révélée vicieuse […]Ainsi s’est formé peu à peu un esprit que l’on a qualifié, dans un sens fâcheusementpéjoratif, d’esprit primaire » précise le second.Les écoles normales sont remplacées par <strong>des</strong> instituts de <strong>formation</strong> <strong>professionnelle</strong> le 1 erOctobre 1941. Les écoles primaires supérieures sont intégrées à l’enseignement secondairemoderne. Les élèves maîtres préparent un bac « sciences expérimentales » dans unenouvelle section sans latin : la section « philosophie-sciences ». Le double cursus, successif,s’achève sur un stage professionnel de 10 mois.L’échec du dispositif montre qu’une culture secondaire, à dominante scientifique, ne peutse substituer à une culture <strong>professionnelle</strong> et que le compagnonnage (comme sous la loiFalloux) ne peut suppléer à l’absence d’une réflexion sur le lien théorie-pratique.Les écoles normales sont réorganisées à partir d’août 1944, une circulaire (30 novembre1944) rappelle les professeurs d’écoles normales (PEN) à une mission : approfondir leprogramme d’arithmétique (proche de celui de la classe de mathématiques élémentaires)et établir son articulation avec l’arithmétique primaire. Cette réorganisation n’est pasune résurrection : l’édifice primaire est amputé <strong>des</strong> écoles primaires supérieures et <strong>des</strong>écoles normales primaires supérieures <strong>des</strong>tinées à former les professeurs <strong>des</strong> lycées etcollèges ; la culture générale <strong>des</strong> futurs maîtres est désormais secondaire. La préservation<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> pédagogiques (que n’avait d’ailleurs pas rejetées le régime de Vichy), larésistance de la doctrine « normale » sous la responsabilité <strong>des</strong> Directeurs d’écolesnormales, les programmes primaires de 1945 en continuité avec ceux de 1887, restaurentla légitimité d’une institution que ne remettra pas en question le plan Langevin-Wallon en1947 (les écoles normales proposant un enseignement pré-<strong>universitaire</strong>, propédeutique dedeux années de licence à l’Université).La <strong>formation</strong> mathématique « normale » à l’épreuve d’une évolution<strong>des</strong> finalités « primaires » : la IV e Républiqueet les débuts de la V e RépubliqueDès les années 50 (Prost, 1968, p.438), la vague démographique et les progrès de lascolarisation, les deman<strong>des</strong> <strong>des</strong> parents et le développement de l’économie rendent obsolètesles finalités « primaires ». L’ordonnance du 6 juin 1959 prolonge l’obligation scolaire jusqu’à16 ans. La dualité primaire/secondaire s’efface avec le décret « Fouchet-Capelle » (3 août1963) créant les collèges d’enseignement secondaire. L’unification du collège est réaliséeavec la loi Haby du 11 juillet 1975.Dans ce contexte, impulsée par l’enseignement supérieur, la réforme <strong>des</strong> mathématiquesmodernes s’impose. Les arguments de ses promoteurs sont éloquents.La Charte de Chambéry (œuvre de la commission Recherche et Réforme de l’Association<strong>des</strong> Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public (APMEP), 1968) stipule :« L’économie moderne demande une <strong>formation</strong> scientifique plus poussée pour unplus grand nombre d’individus…Et pour cette <strong>formation</strong>, c’est la mathématique quiest requise ».Z.P. Dienes, auteur d’ouvrages de référence (La mathématique moderne dans l’enseignement<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 71


M.-P. GALISSONprimaire (1965) OCDL, p. 7), affirme : « La compréhension mathématique universelle peuts’obtenir à condition d’y mettre le prix ».Pour N. Picard, collaboratrice du Département de la Recherche Pédagogique, la réformepeut régler la question de la démocratisation de l’enseignement (Courrier de la recherchepédagogique Mars 1966, n° 27, IPN, pp.12-76) :« Les enfants vivant dans les milieux intellectuellement sous-développés pour notreépoque (ceux <strong>des</strong> travailleurs manuels) trouvant à l’école un enseignement et une<strong>formation</strong> qui était bonne en 1880 mais qui n’est plus valable maintenant, se trouventpour ainsi dire rejetés de la société contemporaine. Il est matériellement impossiblede recycler les parents, il ne l’est pas de recycler les maîtres ».Ces postulats et leur application entraînent l’émergence de nouvelles institutions : le Centrede Recherche sur l’Enseignement Mathématique, les IREM (Instituts de Recherche surl’Enseignement <strong>des</strong> Mathématiques liés aux universités mais autonomes). La vocation deces derniers, définie par la commission ministérielle (dite Lichnérowicz), est de susciter etanalyser <strong>des</strong> expériences étendues pour assurer le perfectionnement <strong>des</strong> maîtres, élaborerla documentation nécessaire pour programmer la réforme.Les besoins en savoirs <strong>des</strong> futurs maîtres (projet de la commission Lichnérowicz, arrêté le16 juin 1969) sont aisés à décrire :« Le bagage intellectuel de chacun doit comporter un minimum de notionsfondamentales de mathématique. […] Ceci justifie déjà, pour tout futur maître del’enseignement élémentaire, la nécessité d’une solide <strong>formation</strong> mathématique auniveau de l’Université […] ».La nouvelle conception de l’apprentissage crée cette nécessité.« Or, ce changement (faire découvrir et non transmettre <strong>des</strong> connaissances d’unemanière pré-organisée) nécessite pour le maître de dominer de façon très sûre lamatière qu’il enseigne. […]Cela nécessite en particulier une réflexion sur la mathématique elle-même ».La circulaire du 9 juin 1969 réorganise la <strong>formation</strong>. La préparation au baccalauréat estprogressivement confiée aux lycées. La <strong>formation</strong> <strong>professionnelle</strong>, d’une durée de deuxannées, a pour objectifs « la connaissance théorique et l’apprentissage <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et<strong>des</strong> techniques pédagogiques ; l’initiation à la recherche pédagogique appliquée ».Si, sous l’influence <strong>des</strong> IREM, <strong>des</strong> <strong>universitaire</strong>s interviennent dans la <strong>formation</strong>, celleciimplique principalement les PEN, le recours aux manuels. Le principe d’une <strong>formation</strong>disciplinaire de type <strong>universitaire</strong>, pré-requis à un art d’enseigner dérivé de la mathématiqueelle-même, a émergé…La réforme entérine la disparition d’une doctrine pédagogique qu’il suffit de respecter. Laphilosophie de l’éducation doit permettre à la <strong>formation</strong> de lier théorie et pratique : « Car, il estévident qu’ici théorie et pratique ne se séparent pas, la philosophie de l’éducation postulantune intériorisation de plus en plus poussée de l’art d’enseigner ». Cette intériorisationprocède d’une réflexion sur les finalités de l’enseignement. La fin d’une doctrine définissantles gestes professionnels consacre la rupture entre deux modèles de <strong>formation</strong> : la <strong>formation</strong>mathématique et philosophique du maître doit lui permettre d’être concepteur <strong>des</strong> situationsd’apprentissage.La <strong>formation</strong>, évaluée par l’institution normale puis par une instance représentative du72<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais


Évolution de la <strong>formation</strong> mathématique <strong>des</strong> futurs maîtres et trans<strong>formation</strong> du modèle de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> écoles normalessystème d’enseignement, révèle les écarts entre <strong>des</strong> attentes non congruentes…La collaboration entre l’université, les écoles normales, le « terrain », soutenue par unepolitique éducative cohérente est prématurée. L’échec de la réforme laisse aux formateursla charge d’adapter la mission de l’institution aux besoins <strong>des</strong> futurs maîtres. Cet échecaccompagne cependant le développement d’un nouveau domaine de recherche : la didactique<strong>des</strong> mathématiques, science qui, dans un premier temps, s’attache à la théorisation <strong>des</strong>situations d’apprentissage.De l’accélération <strong>des</strong> réformes de la <strong>formation</strong> « normale » :une <strong>formation</strong> mathématique dans la tourmentequi remet en question le fonctionnement de l’institutionL’échec de la démocratisation de l’enseignement entraîne une vague de réformes. Lapédagogie par objectifs (1975) succède à la pédagogie de l’éveil (1969) ; la pédagogiede soutien est introduite en 1977, les ZEP sont créées en 1981. Les programmes pourl’enseignement primaire se succèdent (1977, 1978, 1980, 1985), réhabilitant progressivementles disciplines.Le principe d’une <strong>formation</strong> disciplinaire de haut niveau pour les futurs maîtres demeureofficiel. Il se traduit par un recrutement post-bac, <strong>des</strong> collaborations avec l’Université, unecertification « semi-<strong>universitaire</strong> », puis un recrutement post-DEUG. Un double cursussimultané est principalement mis en œuvre, sous <strong>des</strong> modalités diverses : alternances,doublettes…Les écoles normales sont réorganisées en juin 1979, le DEUG mention enseignement 1 erdegré créé en juillet. La <strong>formation</strong> comprend trois années après un concours qui porte surla culture générale : une partie <strong>des</strong> enseignements est organisée conjointement par lesuniversités et les écoles normales. Le DEUG, délivré par l’université habilitée, est requispour obtenir le certificat d’aptitude pédagogique.Succède en 1982, un DEUG à dominante disciplinaire (enseignement et évaluation relèventde l’université). Émerge, à partir de 1983, une <strong>formation</strong> post-DEUG en deux ans : la<strong>formation</strong> initiale spéciale (FIS).L’arrêté du 20 mai 1986 réorganise la <strong>formation</strong> comme la seconde partie (post-DEUG) d’uncursus en quatre ans, impliquant l’enseignement supérieur. L’exigence d’une élévation dela culture mathématique conduit à la réhabilitation d’un concours de recrutement portantsur les savoirs académiques (de niveau collège, seconde). Le programme de <strong>formation</strong>fixé par la circulaire du 14 mars 1986 est jugé trop ambitieux, apparenté à celui du DEUGscientifique. La réflexion qu’il suscite lors du colloque inter-IREM <strong>des</strong> PEN en 1987 conduit àun constat partagé par l’ensemble <strong>des</strong> acteurs de la <strong>formation</strong> (PEN, IREM, IG) : la <strong>formation</strong>ne peut être la juxtaposition de deux composantes, l’une théorique, l’autre didactique etpédagogique au sens classique ; l’étude <strong>des</strong> phénomènes d’enseignement, la didactique<strong>des</strong> mathématiques s’impose comme domaine de connaissances permettant de donnersens à la liaison théorie- pratique.Cette période traduit l’opacité du fonctionnement d’un système expliqué par ce que Prostanticipait en 1968 (Prost, 1968, p. 422) : un développement organique de diverses structureset l’absence de transparence et de cohérence <strong>des</strong> niveaux de régulation (en particulier pourl’évaluation de la <strong>formation</strong>).<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 73


M.-P. GALISSONElle montre comment, assujettis à <strong>des</strong> prescriptions (urgence <strong>des</strong> besoins en recrutement,multiplicité <strong>des</strong> plans de <strong>formation</strong>), les formateurs font évoluer la <strong>formation</strong> mathématique :ce n’est pas un haut niveau de culture mathématique qui peut être exigé, ce sont <strong>des</strong>réorganisations mathématiques et didactiques du savoir relevant de la scolarité obligatoire.Elle révèle encore une dynamique : le développement <strong>des</strong> rapports entre recherche et <strong>formation</strong>,entre écoles normales et universités, l’introduction sous le ministère de Chevènement,dans le cadre de la rénovation du DEUG, de modules de « préprofessionnalisationaux métiers de l’enseignement », la reconnaissance officielle du rôle tenu par la didactique<strong>des</strong> mathématiques pour répondre aux besoins de la <strong>formation</strong>.Naissance d’une <strong>formation</strong> <strong>des</strong> maîtres <strong>professionnelle</strong> <strong>universitaire</strong> :<strong>des</strong> ambitions initiales à une première évolution. Perspectives ?Depuis le ministère Chevènement, les finalités de l’école primaire, propédeutique d’un enseignementsecondaire conservent leur actualité.En 1989, le rapport Bancel, charte <strong>des</strong> <strong>IUFM</strong>, se caractérise par l’accent porté sur le processusde trans<strong>formation</strong> <strong>des</strong> connaissances <strong>des</strong> futurs maîtres en compétences <strong>professionnelle</strong>set un flou relatif à tout ce qui concerne les contenus de savoirs. Il traduit une volonté politiquede revaloriser le statut <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> du 1 er degré, d’unifier une <strong>formation</strong> <strong>professionnelle</strong>conduite et évaluée par <strong>des</strong> instances solidaires. La création <strong>des</strong> <strong>IUFM</strong> coïncide aussi avecla loi d’orientation de 1989 qui crée une organisation pédagogique en cycles. En 1988 a étémise en place une commission de réflexion sur les contenus de l’enseignement, présidéepar P. Bourdieu et F. Gros : son objet est de définir les orientations d’une trans<strong>formation</strong>nécessaire, de repenser une culture scolaire.Le caractère <strong>universitaire</strong> et professionnel de la <strong>formation</strong> repose sur trois pôles de compétences: les connaissances relatives aux identités disciplinaires, celles relatives à la gestion<strong>des</strong> apprentissages (didactiques, pédagogiques) et celles qui portent sur le système éducatif.La nouvelle dynamique de <strong>formation</strong> s’engage donc dans un contexte de restructuration<strong>des</strong> pôles sur lesquels elle est fondée.Des tâches dévolues au maître sont emblématiques : la réflexion sur l’organisation, le sens,la portée <strong>des</strong> contenus et <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> ; la connaissance <strong>des</strong> conditions d’élaboration etde construction du savoir scolaire pour pouvoir opérer une confrontation entre le savoir àenseigner et le savoir académique. <strong>Une</strong> réflexion sur le processus de transposition didactiquerelève <strong>des</strong> compétences <strong>professionnelle</strong>s.Le mémoire professionnel, nourrissant le lien entre théorie et pratique, atteste d’une initiationà la recherche pédagogique appliquée. Le double cursus proposé à <strong>des</strong> candidats licenciésest simultané (conformément au principe de l’articulation entre <strong>formation</strong>s théorique etpratique).Quelques remarques sur l’évolution de la <strong>formation</strong>Les plans d’étu<strong>des</strong> procèdent d’une transposition <strong>des</strong> plans d’étu<strong>des</strong> précédents, pilotéepar les formateurs (PEN, <strong>enseignants</strong> du second degré, <strong>universitaire</strong>s). Ils se calquent surles programmes de collège, préservent une arithmétique « classique » et <strong>des</strong> analogiesavec les programmes « normaux » ; ils intègrent <strong>des</strong> apports de la recherche en didactique.74<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais


Évolution de la <strong>formation</strong> mathématique <strong>des</strong> futurs maîtres et trans<strong>formation</strong> du modèle de <strong>formation</strong> <strong>des</strong> écoles normalesL’évolution <strong>des</strong> épreuves « théoriques », en fin de 1 re année, montre leur sensibilité auxcontenus <strong>des</strong> programmes primaires et <strong>des</strong> documents didactiques qui les accompagnent. La<strong>formation</strong> <strong>professionnelle</strong> s’est déportée sur la seconde année, s’enrichissant de dispositifs(analyses didactiques et réflexives de pratiques).Faute d’un cadrage officiel, l’institution a élaboré une <strong>formation</strong> mathématique répondantaux besoins théorico-professionnels déterminés par <strong>des</strong> formateurs, respectueux a priori<strong>des</strong> enjeux d’« une nouvelle dynamique de <strong>formation</strong> ».PerspectivesL’intégration <strong>des</strong> <strong>IUFM</strong> dans l’Université doit renforcer le lien entre <strong>formation</strong> et recherche<strong>universitaire</strong>, faire évoluer la <strong>formation</strong> vers le master. Les recommandations du haut conseilde l’éducation pour la <strong>formation</strong> <strong>des</strong> maîtres (loi d’orientation sur l’école, 23 octobre 2005),peuvent nous éclairer sur ce choix politique. Les points que nous retenons nous semblentaussi illustrer l’application <strong>des</strong> principes de l’hétérogénéité historique et institutionnelle et dedéveloppement :• La nécessaire solidité d’une culture disciplinaire polyvalente : elle implique <strong>des</strong> cursus<strong>universitaire</strong>s qui préparent au métier avant les concours. Elle réactualise la présence <strong>des</strong>modules de professionnalisation introduits en 1984, proposés dans certaines universitéssous forme de licences pluridisciplinaires.• <strong>Une</strong> <strong>formation</strong> en lien avec le socle commun : le principe évoque une tradition normale. Leplan d’étu<strong>des</strong> <strong>des</strong> instituteurs de la 3 e République comportait l’ensemble <strong>des</strong> connaissances(éducatives et utilitaires) indispensables à la maîtrise <strong>des</strong> pratiques sociales <strong>des</strong> citoyens.Le socle commun déterminé par <strong>des</strong> mathématiciens, <strong>des</strong> didacticiens et <strong>des</strong> pédagoguespossèderait les qualités permettant à un plan d’étu<strong>des</strong> pour les maîtres de s’y « adosser ».• Des pratiques didactiques et pédagogiques éclairées par les apports de la recherche :à défaut d’une référence à une doctrine unificatrice, les auteurs recommandent de donneraux jeunes professeurs <strong>des</strong> gui<strong>des</strong> précis, concrets <strong>des</strong> savoir-faire efficients dans l’actionquotidienne. Il s’agit d’un principe à développer : Quels sont précisément ces savoirfaireissus de la recherche ? Comment définir un socle de connaissances didactiques etpédagogiques ? Quelles sont les modalités (évaluables en termes <strong>universitaire</strong>s) qui peuventpermettre au futur maître de réfléchir ses pratiques, de s’initier à la recherche pédagogique(souhait <strong>des</strong> législateurs de 1969)… autres qu’un mémoire professionnel (nécessairementde type <strong>universitaire</strong>, ainsi que l’avaient identifié les législateurs de 1920) ?Peut-on prétendre que les principes posés par A. Chervel, caractéristiques d’un modèle de<strong>formation</strong> « normale » ne sont pas obsolètes ?La <strong>formation</strong> normale consistait à fournir, à <strong>des</strong> « exécutants », <strong>des</strong> disciplines prêtes àl’emploi ; un « référentiel de compétences <strong>professionnelle</strong>s » caractérise le métier d’un« concepteur » qui doit permettre à tout élève de maîtriser le socle commun.La didactique appliquée (s’il est possible d’en définir de façon consensuelle le domaineapplicable à la pratique quotidienne) est un élément déterminant dans le processus quitransforme l’enseignement en apprentissage.<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 75


M.-P. GALISSONBibliographieASSUDE T. (1998) Évolution de l’enseignement de l’arithmétique et <strong>formation</strong> <strong>des</strong> maîtres.Actes du XXV e colloque de la COPIRELEM. Loctudy.BUISSON F. (1911) Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire. Paris,Hachette.BUISSON F. (1882-1887) Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire. Paris,Hachette.CHEVALLARD Y. (1991) La transposition didactique. Du savoir savant au savoir enseigné.Grenoble, La Pensée Sauvage.CHERVEL A. (1998) La culture scolaire, une approche historique. Paris, INRP et Economica.PROST A. (1968) Histoire de l’enseignement en France. 1800-1967. Paris, A. Colin.76<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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