R&F Analyse des pratiques Approches psychosociologique et ...
R&F Analyse des pratiques Approches psychosociologique et ... R&F Analyse des pratiques Approches psychosociologique et ...
Questions relatives à l'élaboration d'une position cliniqueCependant la position de non-savoir requise par le cadre clinique du dispositif peutêtre comprise, dans certains cas, comme une sorte de position passive, de retrait,même de silence du moniteur qui s'effacerait par trop quand le groupe s'exprime.Et à l'inverse, diriger le groupe SCAPE, donc le conduire, ce serait faire preuvede savoir. En conséquence, s'il s'agit de respecter la position de non-savoir du moni¬teur, cela se traduira pour certains par le refus de diriger. Se fait jour semble-t-il,une confusion entre la fonction de moniteur et ce que serait un animateur «nondirectif », avec la croyance qu'un retrait quasi magiquement va générer une paroleadéauate dans le groupe de stagiaires, dans la conviction que foute parole quicircule est garante d'un sens autre.La position clinique peut êfre aussi représentée comme un savoir-faire, une compé¬tence à acquérir ou que l'on posséderait. Le moniteur devrait êfre capable en consé-3uence de trouver une cause qui répondrait à une altitude problématique, à l'imageu spécialiste « psy » véhiculée par les médias.Ce sera par le travail en groupe de suivi que les moniteurs auront la possibilité des'orienter vers la prise en compte des inévitables limites de leurs interventions et nonde leur propre incapacité à savoir.18Le rapport aux affectsLe moniteur peuf concevoir peu à peu qu'il a à fonctionner avec la prégnance de sasubjectivité et de ce qu'il éprouve, c'est-à-dire qu'il a à apprendre à travailler avecet non sans tout sentiment à l'égard des membres du groupe. La question des affectsest en effet récurrente dans les évocations des moniteurs en groupe de supervision etplusieurs configurations en relèvent.Une première configuration qui s'illustre dans la crainte de tout excès en soi-mêmeou dans le groupe, va de pair avec une recherche, souvent voilée, d'objectivitécomme moyen de défense non seulement contre le débordement mais aussi contretout élément fantasmatique qui pourrait surgir.À l'opposé, en quelque sorte, la forme « empathique » traduit un fonctionnementoù l'affect est central, il est partagé avec les stagiaires, et sert de guide aux inter¬ventions.Mais c'est l 'angoisse oui se présente comme l'affect majeur. Il peut se manifester àbas bruit, se livrer de façon voilée, ou au contraire se dire sans détours. L'angoissepeuf naître du risque de refus du SCAPE par un groupe, ou encore du risque dedébordement, comme si le groupe pouvait échapper au contrôle du moniteur. Enfin,on observe avec une certaine fréquence, l'irruption d'angoisses liées aux objetsmême travaillés dans le groupe lorsqu'ils se rapportent à des thématiques centréessur la mort, la maladie, la violence et la sexualité.RECHERCHE et FORMATION N° 39 - 2002
Marie-Claude BAÏETTO et Ludovic GADEAULa dimension transférentielleS'il est une question rarement abordée dans le cadre des pratiques de groupes ins¬pirées des Balint, c'est bien celle du transfert. Elle nous apparaît pourtant essentielle,dans la mesure où c'est par son truchement que le travail avec les moniteurs auto¬rise un certain déplacement de leur position de départ, une certaine évolution verscette position que nous nommons clinique. Mais ce déplacement n'advient pas tou¬jours et des résistances au changement se manifestent pour certains d'entre eux sousdifférentes formes.Transferts imaginairesLorsque la mise en uvre du cadre clinique est entendue comme un devoir imposéavec des exigences sujettes à critiques, de même quand sont craints la désapproba¬tion et le jugement en groupe de suivi, les résistances du moniteur relèvent de l'ima¬ginaire de figures porteuses d'autorité et de savoir. Les mêmes figures sont opérantesquand à côté d'une possibilité de l'accès à la position clinique attestée par une cer¬taine prise en compte de la dimension de l'altérité dans le groupe, le maintien d'unabord rigide des règles de fonctionnement du SCAPE dénote que cette position n'estsans doute pas pleinement assumée.Un autre aspect de cette question du transfert imaginaire concerne le changement deposition du moniteur à l'intérieur même d'une séance de groupe SCAPE, par l'adoptiontantôt de celle qui relèverait d'une position clinique, tantôt de celle de formateur,suivant ce qui est perçu des demandes du groupe, avec la reprise d'une ascendancesupposée perdue sur les stagiaires. Enfin par rapport aux normes de l'institution, l'at-titude adoptée, de ne pas appliquer les règles habituelles de la présence obligée auxformations, semble plutôt assise sur une identification aux stagiaires contestatairesd'une administration perçue comme arbitraire.Hjy'Le transfert peut s'exprimer, non directement, et de manière négative, par l'intermé¬diaire de la relation à l'institution IUFM. Pour certains moniteurs, les incidents diversqui jalonnent le déroulement du Séminaire (changement d'horaires, de salles, collu¬sion avec d'autres interventions conseillées aux stagiaires...) sont perçus comme desattaques contre le dispositif. Le SCAPE est appréhendé comme une formation diffé¬rente des autres et à la construction de laquelle il ont contribué, qui d'une certainemanière leur appartient. Dès lors, tout manquement de la part de l'institution est pos¬siblement vécu comme une agression. Si les atteintes perdurent, la tâche de moniteurs'en trouve par là même déconsidérée à leurs yeux. Dans ce contexte, pour eux, ceserait aux responsables du dispositif d'intervenir énergiquement auprès de l'institu¬tion, mais leurs interventions sont estimées par trop timides et inefficaces, sansl'autorité et le pouvoir nécessaires; on saisit ici la figure même du tansfert narcis¬sique.RECHERCHE et FORMATION N° 39 - 2002
- Page 2 and 3: DÉPARTEMENT "POLITIQUES, PRATIOUES
- Page 4 and 5: RECHERCHE ET FORMATIONTROIS NUMÉRO
- Page 6 and 7: SommaireEntretien de C. Blanchard-L
- Page 8 and 9: Editorialrecueilli un ensemble de t
- Page 11 and 12: OUESTIONS RELATIVES À L'ÉLABORATI
- Page 13 and 14: Marie-Claude BAÏETTO et Ludovic GA
- Page 15: Marie-Claude BAÏETTO et Ludovic GA
- Page 22 and 23: Questions relatives à l'élaborati
- Page 24 and 25: Questions relatives à l'élaborati
- Page 26 and 27: Questions relatives à l'élaborati
- Page 28 and 29: Questions relatives à l'élaborati
- Page 30 and 31: 1 démarcheAnalyse des pratiques pr
- Page 32 and 33: Analyse des pratiques professionnel
- Page 34 and 35: Analyse des pratiques professionnel
- Page 36 and 37: Analyse des pratiques professionnel
- Page 38 and 39: Analyse des pratiques professionnel
- Page 40 and 41: Analyse des pratiques professionnel
- Page 43 and 44: L'ÉCRITURE DE LA PRATIQUEPROFESSIO
- Page 45 and 46: Pierre DOMINICERencontrer la direct
- Page 47 and 48: Pierre DOMINICEgroupe ont dû appre
- Page 49 and 50: Pierre DOMINICEProduction de savoir
- Page 51: Pierre DOMINICElogues de groups. C'
- Page 54 and 55: Travail social et analyse des prati
- Page 56 and 57: Travail social et analyse des prati
- Page 58 and 59: Travail social et analyse des prati
- Page 60 and 61: Travail social et analyse des prati
- Page 62 and 63: Travail social et analyse des prati
- Page 64 and 65: Travail social et analyse des prati
- Page 66 and 67: Travail social et analyse des prati
- Page 68 and 69: Travail social et analyse des prati
Questions relatives à l'élaboration d'une position cliniqueCependant la position de non-savoir requise par le cadre clinique du dispositif peutêtre comprise, dans certains cas, comme une sorte de position passive, de r<strong>et</strong>rait,même de silence du moniteur qui s'effacerait par trop quand le groupe s'exprime.Et à l'inverse, diriger le groupe SCAPE, donc le conduire, ce serait faire preuvede savoir. En conséquence, s'il s'agit de respecter la position de non-savoir du moni¬teur, cela se traduira pour certains par le refus de diriger. Se fait jour semble-t-il,une confusion entre la fonction de moniteur <strong>et</strong> ce que serait un animateur «nondirectif », avec la croyance qu'un r<strong>et</strong>rait quasi magiquement va générer une paroleadéauate dans le groupe de stagiaires, dans la conviction que foute parole quicircule est garante d'un sens autre.La position clinique peut êfre aussi représentée comme un savoir-faire, une compé¬tence à acquérir ou que l'on posséderait. Le moniteur devrait êfre capable en consé-3uence de trouver une cause qui répondrait à une altitude problématique, à l'imageu spécialiste « psy » véhiculée par les médias.Ce sera par le travail en groupe de suivi que les moniteurs auront la possibilité <strong>des</strong>'orienter vers la prise en compte <strong>des</strong> inévitables limites de leurs interventions <strong>et</strong> nonde leur propre incapacité à savoir.18Le rapport aux affectsLe moniteur peuf concevoir peu à peu qu'il a à fonctionner avec la prégnance de sasubjectivité <strong>et</strong> de ce qu'il éprouve, c'est-à-dire qu'il a à apprendre à travailler avec<strong>et</strong> non sans tout sentiment à l'égard <strong>des</strong> membres du groupe. La question <strong>des</strong> affectsest en eff<strong>et</strong> récurrente dans les évocations <strong>des</strong> moniteurs en groupe de supervision <strong>et</strong>plusieurs configurations en relèvent.Une première configuration qui s'illustre dans la crainte de tout excès en soi-mêmeou dans le groupe, va de pair avec une recherche, souvent voilée, d'objectivitécomme moyen de défense non seulement contre le débordement mais aussi contr<strong>et</strong>out élément fantasmatique qui pourrait surgir.À l'opposé, en quelque sorte, la forme « empathique » traduit un fonctionnementoù l'affect est central, il est partagé avec les stagiaires, <strong>et</strong> sert de guide aux inter¬ventions.Mais c'est l 'angoisse oui se présente comme l'affect majeur. Il peut se manifester àbas bruit, se livrer de façon voilée, ou au contraire se dire sans détours. L'angoissepeuf naître du risque de refus du SCAPE par un groupe, ou encore du risque dedébordement, comme si le groupe pouvait échapper au contrôle du moniteur. Enfin,on observe avec une certaine fréquence, l'irruption d'angoisses liées aux obj<strong>et</strong>smême travaillés dans le groupe lorsqu'ils se rapportent à <strong>des</strong> thématiques centréessur la mort, la maladie, la violence <strong>et</strong> la sexualité.RECHERCHE <strong>et</strong> FORMATION N° 39 - 2002