R&F Analyse des pratiques Approches psychosociologique et ...
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La liste de diffusion électroniqueminuit et deux heures du matin!). Les messages sont rédigés en grande majorité(90 %) en dehors des heures habituelles de travail scolaire, soit très tard soit trèstôt, soit le mercredi ou le week-end. Cette caractéristique peut se vérifier sur l'en¬semble des messages. Cela confirme bien que ces enseignants prennent connais¬sance et rédigent leurs messages en dehors de leur temps de service, alors queces activités pourraient entrer dans le temps institutionnel consacré à leurs tâchesprofessionnelles (4).Les événements verbaux étudiés ici sont assez représentatifs des échanges de cetteliste et de l'alternance entre discours informatif, discours plémique et discoursréflexif.Aspects méthodologiques et grille de lectureLe type de recueil choisi dès le déprt conduit à privilégier l'analyse qualitative desmessages pur traiter la question de la dimension formative de l'instrument, maispse des problèmes méthodologiques propres à l'analyse comprehensive decontenu. Le choix des threads, en s'appuyant sur la distinction d'Anis, a permis defaire en sorte que l'analyse prte aussi bien sur les messages informatifs (à l'excep¬tion, comme il a été dit, des questions/répnses isolées) que sur les messages-com¬mentaires. L'apprt des travaux de linguistique pragmatique réalisés autour de lanotion d'actes ae langage (Austin, 1962; Searle, 1972) semble opératoire sur cesmessages. Toutefois, ce sont les travaux de Grice (1 979) sur la logique de la conver¬sation qui semblent présenter le plus d'intérêt ici. D'une part prce qu'ils se situent128 I au niveau de la logique de l'échange conversationnel, et d'autre prt prce queGrice apprte une dimension cognitive à l'acte de langage indirect et non-naturel deSearle. Grice distingue la phrase (au niveau des mots) de l'énoncé (au delà des mots,tenant compte du contexte d'énonciation) et introduit les notions de principe decoopération (qui repose sur le fait que les participnts s'attendent à ce que chacuncontribue à la conversation de manière rationnelle). À prtir de là, Grice (1979,pp. 62-63) distingue quatre maximes que les interlocuteurs sont amenés à respecter :maxime de qualité (le locuteur est censé énoncer la vérité), maxime de quantité (leséléments du discours doivent être ni ensurnombre ou en nombre insuffisant),maxime de relation (le discours doit être cohérent avec le discours des autres ou sonpropre discours), maxime de manière (le message ne doit ps être ambigu). Toutetransgression d'une maxime constitue un indice laissant penser que l'auteur énonceintentionnellement un message qui se situe au-delà des mots, ce que Grice applleimplicature.4 - On put pnser que des besoins d'archivage, ou des considérations matérielles (absencede connexion institutionnelle, indispnibilité des pstes), incitent les membres à utiliser de pré¬férence leur ordinateur prsonnel.RECHERCHE et FORMATION N° 39 - 2002
Jacques AUDRANDès le recueil des données, le choix des threads a été réalisé de manière à ce qu'ilssoient lisibles en termes d' implicature. Il faut rappler ici que l'implicature gricéenneput être déclenchée soit de manière dite conventionnelle pr l'emploi d'éléments dephrases, soit de manière conversationnelle (non-conventionnelle) en s'appuyant surles éléments implicites de la conversation. Un prticipant joue, pr exemple, de lajuxtapsition des idées : « On peut demander une connexion [...], cela met plus d'unmois », pur ironiser sur la situation. Enfin les ruptures des maximes gricéennes sontde bons indicateurs des figures de rhétorique employées pr les auteurs pur attirerl'attention sur un pint précis (litote, ironie, etc.) comme pr exemple: «Onrecherche des volontaires pour la retanscription en LOGO », trait d'humour repsantsur l'implicite (LOGO étant un langage « pssé de mode » à l'école) qui ne puttoucher que la communauté des animateurs en informatique.Les prticularités des codes électroniques (Anis, 1 998, p. 21 2) ont dû être prises encompte également car un certain nombre d'éléments sémiotiques issus des textes,topogrammes et logogrammes conventionnels sont prteurs d'un sens bien supérieurà celui des mots :l'émotion classique évoquant un rire gras en est un exemple. Lapnduation dans les messages a un rôle très imprtant. On remarque notamment,en termes d' implicature conversationnelle, que l'usage des pints de suspension esttrès répndu pur indiquer au destinataire qu'il put laisser libre cours à son inter¬prétation en se référant aux messages antérieurs: « Les gens demandent uneconnexion ailleurs... », sous-entendu « un FAI gratuit ».Ce sont donc ces notions qui ont servi à tirer, à prtir des commentaires, des élé¬ments invariants ou récurrents prmettant de mettre en évidence ces actes de lan- |2çgages indirects, l'orientation de la recherche étant ici exploratoire et comprehensive.Analyse conversationnelleThread 1Le thread 1 , à la suite d'une simple question du modérateur sur les conditions d'ac¬cès à Internet dans les écoles selon les déprtements, est compsé d'un ensemble decontributions (22 messages) qui délivrent un état complet de la question en moins detrois jours, sans « langue de bois », immédiatement suivi d'une vague de commen¬taires, en forme de protestations, qui s'adressent, au-delà des membres, à l'institu¬tion même qui a mis en place la liste. On a donc bien là un acte de langage où lapluprt des membres du collectif expriment plus ou moins directement vers un desti¬nataire suppse attentif une certaine déception et de la lassitude. La déceptionsemble prter sur le décalage existant entre la lourdeur administrative et la rapiditéd'évolution de la technologie. Un commentaire présent à la fin d'un message lanceun débat sur le thème « Comment gérer un site Web si on n'a ps d'accès direct auRECHERCHE et FORMATION N° 39 - 2002
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La liste de diffusion électroniqueminuit <strong>et</strong> deux heures du matin!). Les messages sont rédigés en grande majorité(90 %) en dehors <strong>des</strong> heures habituelles de travail scolaire, soit très tard soit trèstôt, soit le mercredi ou le week-end. C<strong>et</strong>te caractéristique peut se vérifier sur l'en¬semble <strong>des</strong> messages. Cela confirme bien que ces enseignants prennent connais¬sance <strong>et</strong> rédigent leurs messages en dehors de leur temps de service, alors queces activités pourraient entrer dans le temps institutionnel consacré à leurs tâchesprofessionnelles (4).Les événements verbaux étudiés ici sont assez représentatifs <strong>des</strong> échanges de c<strong>et</strong>teliste <strong>et</strong> de l'alternance entre discours informatif, discours plémique <strong>et</strong> discoursréflexif.Aspects méthodologiques <strong>et</strong> grille de lectureLe type de recueil choisi dès le déprt conduit à privilégier l'analyse qualitative <strong>des</strong>messages pur traiter la question de la dimension formative de l'instrument, maispse <strong>des</strong> problèmes méthodologiques propres à l'analyse comprehensive decontenu. Le choix <strong>des</strong> threads, en s'appuyant sur la distinction d'Anis, a permis defaire en sorte que l'analyse prte aussi bien sur les messages informatifs (à l'excep¬tion, comme il a été dit, <strong>des</strong> questions/répnses isolées) que sur les messages-com¬mentaires. L'apprt <strong>des</strong> travaux de linguistique pragmatique réalisés autour de lanotion d'actes ae langage (Austin, 1962; Searle, 1972) semble opératoire sur cesmessages. Toutefois, ce sont les travaux de Grice (1 979) sur la logique de la conver¬sation qui semblent présenter le plus d'intérêt ici. D'une part prce qu'ils se situent128 I au niveau de la logique de l'échange conversationnel, <strong>et</strong> d'autre prt prce queGrice apprte une dimension cognitive à l'acte de langage indirect <strong>et</strong> non-naturel deSearle. Grice distingue la phrase (au niveau <strong>des</strong> mots) de l'énoncé (au delà <strong>des</strong> mots,tenant compte du contexte d'énonciation) <strong>et</strong> introduit les notions de principe decoopération (qui repose sur le fait que les participnts s'attendent à ce que chacuncontribue à la conversation de manière rationnelle). À prtir de là, Grice (1979,pp. 62-63) distingue quatre maximes que les interlocuteurs sont amenés à respecter :maxime de qualité (le locuteur est censé énoncer la vérité), maxime de quantité (leséléments du discours doivent être ni ensurnombre ou en nombre insuffisant),maxime de relation (le discours doit être cohérent avec le discours <strong>des</strong> autres ou sonpropre discours), maxime de manière (le message ne doit ps être ambigu). Tout<strong>et</strong>ransgression d'une maxime constitue un indice laissant penser que l'auteur énonceintentionnellement un message qui se situe au-delà <strong>des</strong> mots, ce que Grice applleimplicature.4 - On put pnser que <strong>des</strong> besoins d'archivage, ou <strong>des</strong> considérations matérielles (absencede connexion institutionnelle, indispnibilité <strong>des</strong> pstes), incitent les membres à utiliser de pré¬férence leur ordinateur prsonnel.RECHERCHE <strong>et</strong> FORMATION N° 39 - 2002