R&F Analyse des pratiques Approches psychosociologique et ...
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Autour des mots110cahier vert »... Des pratiques annoncées, ordonnées, mettent en jeu des proces¬sus de mémorisation et de récapitulation compliqués lorsqu'il s'agit de les énon¬cer de façon décontextualisée et synthétique.- L'échelle, c'est-à-dire la finesse, la précision de ce qui est dit ou noté. AinsiMichelle, l'institutrice de CP, ne prend pas seulement la main de Mélanie, elletouche la main de sa maman. Ainsi Pedro répartit l'information à faire psser àses camarades entre des gestes de la main et des mimiques labiales. Quant à l'ins¬titutrice observée par A. Cicourel, elle montre comment dessiner le ver de terreattendu sur une feuille à prt, un des élèves lui exprime alors le souhait qu'elle lefasse sur la feuille au trait vert, comme elle le leur demande à eux.- L'orientation du regard et de l'écoute qui détermine les compsanfes qui devien¬nent manifestes et celles qui sont négligées. Toutefois la masse des indications sus¬ceptible d'être d'objectivées étant indéfinie, on put classer les aspects privilégiésen grands ensembles : les actions et les interactions, le vécu, les objets. . . C'estainsi que, pur une professionnelle qui a de multiples tâches à assurer simultané¬ment, des aspects non négligeables de la situation restent dans l'ombre, les inter¬actions de Pedro et de ses camarades de classe, malgré leur durée, passentinaprçues, purtant cela met en jeu la prtinence de revaluation des compé¬tences acquises pr les uns et par les autres.- Les cadres ou les dispsitifs de l'analyse de pratiques qui déterminent différentstyps de relations entre les pratiques elles-mêmes et les discours qui les décrivent,les racontent, les analysent. Deux grands ensembles peuvent être distingués. Y a-t-il un observateur extérieur ou encore un outillage technique de recueil (magné¬tophone, vidéo) comme dans lesexemples 2 et 3? Ou bien le discours duprofessionnel est-il seul disponible comme dans les exemples 1 et 4 ?Un espace déterminé par trois pôles : la situation,la personne du professionnel, le savoirIl s'agit ici de déterminer les pôles d'un espace dans lequel se déploie l'analyse depratiques, et non d'établir une typlogie qui distinguerait des préoccupations ou descontenus différents. Ainsi, pr exemple, la priorité accordée à la personne qui res¬sent et agit, selon la tradition Balinf, n'élimine ni la prise en compte de la situation,ni celle du savoir, elle les hiérarchise. Ces focalisations différenciées construisent desconfigurations qui privilégient l'une ou l'autre compsante sans en éliminer aucune,mais en les structurant selon des priorités et des subordinations contrastées.Analyse de situationsTravaillant sur les pratiques professionnelles, D. A. Schôn souligne la complexité dece qui s'y passe, notamment en oppsant problèmes et situations, les premiers étantdes constructions intellectuelles, les secondes étant de l'ordre du réel :« En pratiqueRECHERCHE et FORMATION N° 39 - 2002
Autour des motsprofessionnelle, les cas ne sont pas des problèmes à résoudre mais des situationscaractérisées par l'incertitude, le désordre et l'indétermination. » Il continue, citantRussel Ackoff : « Les professionnels ne se heurtent pas à des problèmes indépendantsles uns des autes mais à des situations fluctuantes constituées d'un réseau complexede problèmes en évolution s'influençant les uns les autes. J'appelle désordres detelles situations. Les problèmes sont des abstactions extraites des désordres grâce àl'analyse. » (6)Cette définition de la situation comme complexité, incertitude, instabilité, particula¬risme et conflit de valeurs, associe des éléments environnementaux et du vécu. Elleest fort proche de la façon dont B. Latour définit une interaction. Un tel rapproche¬ment se justifie dans la mesure où l'analyse de pratiques, prticulièrement dansla prspdive de Balint (7), accorde un place imprtante aux prsonnes et à leursrelations :« Si l'on voulait dessiner la carte spatio-temporelle de ce qui se présentedans une interaction et si l'on voulait dresser la liste de tous ceux qui sous une formeou sous une autre y participent, on ne discernerait pas un cadre bien délimité, maisun réseau très échevelé multipliant des dates, des lieux, et des personnes fortdivers. »(8) Découper un cadre limitatif et repérer des constantes ou des élémentsdéterminants s'avère difficile, c'est d'ailleurs dans cette ouverture indéfinie du cadrede l'activité humaine que B. Latour voit la spécificité de l'homme.Dans cette perspective, l'enjeu de l'analyse de pratiques consiste à repérer ce qui,dans le foisonnement d'une situation, fait sens et oriente le déroulement des événe¬ments. Voici un exemple emprunté à F.Imbert:« Depuis le début de l'année, dans ma classe de perfectionnement, un tableau deservice se touve installé. Au départ cinq sortes de services ont été répertoriés [...]Puis de nouvelles tâches sont proposées par les enfants [...] Le tableau initial s'avêranttop petit et pensant gagner du temps dans l'inscription des noms je proposeaux enfants de désigner chaque équipe par une lettre.Très rapidement les choses se dégradent [...].Au cours d'une séance de pédagogie institutionnelle, à la suite d'une lecture demonographies autour d'histoires de noms, les choses m'apparaissent soudain lim¬pides. Le lundi suivant je demande aux enfants d'inscrire leur nom, ce qu'ils font avecun empressement étonnant. Les services reprennent tranquillement leur cours, me1116 - D. A. Schôn, pp. 35-36.7 - M. Balint formule ainsi le pint de déprt de ses travaux: « à l'un de ces séminaires [...]la discussion a vite montré que le médicament de beaucoup le plus utilisé en médecine géné¬rale est le médecin lui-même. Autrement dit ce n'est ps uniquement la fiole de médicamentou la boîte de cachets qui imprfent, mais la manière dont le médecin les prescrit à sonmalade. » 1996, p. 9.8 - B. Latour, 1994, p. 590.RECHERCHE et FORMATION N° 39 - 2002
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Autour <strong>des</strong> motsprofessionnelle, les cas ne sont pas <strong>des</strong> problèmes à résoudre mais <strong>des</strong> situationscaractérisées par l'incertitude, le désordre <strong>et</strong> l'indétermination. » Il continue, citantRussel Ackoff : « Les professionnels ne se heurtent pas à <strong>des</strong> problèmes indépendantsles uns <strong>des</strong> autes mais à <strong>des</strong> situations fluctuantes constituées d'un réseau complexede problèmes en évolution s'influençant les uns les autes. J'appelle désordres d<strong>et</strong>elles situations. Les problèmes sont <strong>des</strong> abstactions extraites <strong>des</strong> désordres grâce àl'analyse. » (6)C<strong>et</strong>te définition de la situation comme complexité, incertitude, instabilité, particula¬risme <strong>et</strong> conflit de valeurs, associe <strong>des</strong> éléments environnementaux <strong>et</strong> du vécu. Elleest fort proche de la façon dont B. Latour définit une interaction. Un tel rapproche¬ment se justifie dans la mesure où l'analyse de <strong>pratiques</strong>, prticulièrement dansla prspdive de Balint (7), accorde un place imprtante aux prsonnes <strong>et</strong> à leursrelations :« Si l'on voulait <strong>des</strong>siner la carte spatio-temporelle de ce qui se présentedans une interaction <strong>et</strong> si l'on voulait dresser la liste de tous ceux qui sous une formeou sous une autre y participent, on ne discernerait pas un cadre bien délimité, maisun réseau très échevelé multipliant <strong>des</strong> dates, <strong>des</strong> lieux, <strong>et</strong> <strong>des</strong> personnes fortdivers. »(8) Découper un cadre limitatif <strong>et</strong> repérer <strong>des</strong> constantes ou <strong>des</strong> élémentsdéterminants s'avère difficile, c'est d'ailleurs dans c<strong>et</strong>te ouverture indéfinie du cadrede l'activité humaine que B. Latour voit la spécificité de l'homme.Dans c<strong>et</strong>te perspective, l'enjeu de l'analyse de <strong>pratiques</strong> consiste à repérer ce qui,dans le foisonnement d'une situation, fait sens <strong>et</strong> oriente le déroulement <strong>des</strong> événe¬ments. Voici un exemple emprunté à F.Imbert:« Depuis le début de l'année, dans ma classe de perfectionnement, un tableau <strong>des</strong>ervice se touve installé. Au départ cinq sortes de services ont été répertoriés [...]Puis de nouvelles tâches sont proposées par les enfants [...] Le tableau initial s'avêranttop p<strong>et</strong>it <strong>et</strong> pensant gagner du temps dans l'inscription <strong>des</strong> noms je proposeaux enfants de désigner chaque équipe par une l<strong>et</strong>tre.Très rapidement les choses se dégradent [...].Au cours d'une séance de pédagogie institutionnelle, à la suite d'une lecture demonographies autour d'histoires de noms, les choses m'apparaissent soudain lim¬pi<strong>des</strong>. Le lundi suivant je demande aux enfants d'inscrire leur nom, ce qu'ils font avecun empressement étonnant. Les services reprennent tranquillement leur cours, me1116 - D. A. Schôn, pp. 35-36.7 - M. Balint formule ainsi le pint de déprt de ses travaux: « à l'un de ces séminaires [...]la discussion a vite montré que le médicament de beaucoup le plus utilisé en médecine géné¬rale est le médecin lui-même. Autrement dit ce n'est ps uniquement la fiole de médicamentou la boîte de cach<strong>et</strong>s qui imprfent, mais la manière dont le médecin les prescrit à sonmalade. » 1996, p. 9.8 - B. Latour, 1994, p. 590.RECHERCHE <strong>et</strong> FORMATION N° 39 - 2002