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"Baromètre santé 2000(2 volumes)" (pdf - 15 Mo) - Inpes

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Baromètre santé <strong>2000</strong>MéthodeVolume 1Philippe GUILBERTFrançois BAUDIERArnaud GAUTIERAnne-Colline GOUBERTPierre ARWIDSONMarie-Pierre JANVRINpréface deFrançois BAUDIERB A R O M È T R E S


Baromètresanté <strong>2000</strong>MéthodeVolume 1Philippe GuilbertFrançois BaudierArnaud GautierAnne-Colline GoubertPierre ArwidsonMarie-Pierre Janvrinpréface deFrançois BaudierB A R O M È T R E S


leCette étude a été réalisée parComité français d’éducation pour la santé (CFES)lalelelaEn partenariat avecCaisse nationale de l’assurance maladiedes travailleurs salariés (Cnamts)Centre national de la recherche scientifique (CNRS)Centre de recherche, d’étude et de documentationen économie de la santé (Credes)Fédération nationale des observatoires régionauxde la santé (Fnors)l’ Institut national de la santé et de la recherche médicale(Inserm)l’ Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)l’ Observatoire régional de la santéProvence-Alpes-Côte-d’Azur (ORS Paca)laleSon financement a été assuré parCaisse nationale de l’assurance maladiedes travailleurs salariés (Cnamts)ministère de l’Emploi et de la Solidarité(direction générale de la Santé, direction de la Recherche,des Études, de l’Évaluation et des Statistiques)l’ Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)lalalelaMission interministérielle de lutte contre la drogueet la toxicomanie (Mildt)Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF)Haut Comité de la santé publique (HCSP)Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav)


collaboration et relecture• Josiane Warszawski, médecin, épidémiologiste à l’Unité 292 de l’Inserm• Laurence Lelièvre, directrice d’études à l’Institut de sondage BVA• Christine Ferron, psychologue au CFES• Michel Dépinoy, médecin au CFES• Christiane Dressen, sociologue au CFESremerciements• Stéphane Marder, l’équipe responsable du terrain de l’Institut de sondageBVA ainsi que les enquêteurs pour la qualité du recueil des données.• François Beck et Jacques Arènes pour leur aide et leurs conseils lorsdu suivi du terrain.contribution à l’élaboration du questionnaire• M. Anguis (Drees) • Ph. Arvers (SSA) • N. Bajos (Inserm U. 292)• J. Begue (Collège scientifique de l’OFDT) • P. Bizel (CFES) • Y. Charpak(Eval) • M. Choquet (Inserm U. 472) • J.-M. Costes (OFDT)• B. Dautzenberg (Office français de la prévention du tabagisme) • Ch. DePeretti (INRP) • A. Desequelles (Ined) • C. Faugeron (Collège scientifiquede l’OFDT) • C. Felder (DGS/VS1) • D. Fontaine (Fnors) • C. Got (Collègescientifique de l’OFDT) • I. Grémy (Orsif) • R. Henrion (Collège scientifiquede l’OFDT) • C. Hill (Institut Gustave-Roussy) • A. Hirsch (Alliancepour la santé, Coalition contre le tabac) • F. Hoddebar (DGS/SP3) • H. Isnard (InVS) • S. Karsenty (CNRS) • G. King (PennState University)• A. Krynen (FNMF) • B. Lafont (Collège scientifique del’OFDT) • J. Le Houezec (consultant) • B. Lhomond (CNRS) • P. Melihan-Cheinin (Ligue nationale contre le cancer) • P.-A. Michaud (IUSMP)• B. Pages (Collège scientifique de l’OFDT) • A. Paul-Dauphin (Eval)• B. Riandey (Ined) • P. Sansoy (Mildt) • A. Sasco (Circ) • K. Slama(Union nationale contre la tuberculose) • B. Speisser (CFES) • N. Tauzin(Fnors) • S. Tellier (Drees) • L. Toulemon (Collège scientifique del’OFDT) • F. Tuleu (CFES) • A. Velter (CFES) • J. Yacoubovitch (Coac).


les auteursPierre ArwidsonFrançois BaudierArnaud GautierAnne-Colline GoubertPhilippe GuilbertMarie-Pierre JanvrinMédecin au CFESMédecin, responsable del’Union régionale des caisses d’assurancemaladie de Franche-ComtéStatisticien au CFESDémographe au CFESÉconomètre au CFES,coordonnateur du Baromètre santéDémographe au CFESle photographeBertrand Desprez, 38 ans, collabore régulièrement depuis 1990 àLibération, l’Express, l’Équipe Magazine, Télérama, Géo, etc.• 1991 : Publication d’un livre sur Dizzy Gillespie (Actes Sud).• De 1992 à 1995 : Travaux sur les « sentiments adolescents ».• 1997 : Prix de la Fondation CCF, parution d’un livre Pour quelquesétoiles… (Actes Sud). Expositions à la galerie Baudoin Lebon (Paris),puis à la galerie Bunkamura (Tokyo).• 1998 : Lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs (projet photographiqueau Japon « Les hasards du printemps »).• 1999 : Prix Kodak de la Critique ; devient membre de l’agence Vu.• <strong>2000</strong> : Exposition dans le cadre du mois de la photo de « Été à Paris »,Musée Rodin.• Mission <strong>2000</strong> de la direction des Arts plastiques « Le plus bel âge » :regard sur la relation père-fils en milieu agricole.• 2001 : « La feuille bleue », série de paysages réalisée au Japon (galerieBaudoin Lebon).


PréfaceLa médecine est considérée par beaucoup comme l’exemple mêmed’une science « dure » où la recherche permet d’accumuler les preuves etde faire progresser à la fois les connaissances et la santé des individus.Cette vision, quelque peu idéalisée, a été très prégnante au cours duXX e siècle mais a commencé à être relativisée durant ces dernièresdécennies en raison de crises sanitaires successives qui ont remis encause des certitudes fondatrices.La fracture entre sciences dites « exactes » et les autres champsd’investigation ou de recherche est devenue moins rigide. La santépublique a acquis progressivement une place plus importante et avec elle,de nouvelles méthodes d’investigation.C’est dans ce contexte qu’est né le Baromètre santé. Il répondait à undouble souci : mieux connaître l’opinion, l’attitude et le comportementdes Français en matière de santé, et donner à ces études toute la rigueurque les techniques actuelles permettent de mettre en œuvre.Le présent document témoigne de ces orientations qui ont été décidéespar le Comité français d’éducation pour la santé au début des annéesquatre-vingt-dix et mises en œuvre au sein d’une petite équipe avec lesoutien actif des principaux partenaires de cette institution.Au cours de ces dix dernières années, c’est donc une banque de donnéesinestimable qui a été constituée. Si elle repose sur le seul déclaratif desFrançais, la qualité du recueil permet de donner toute sa valeur auxtémoignages de nos contemporains sur les grandes questions de santé.De ce point vue, cette démarche s’inscrit dans les orientations actuellesde la promotion de la santé, qui souhaitent mettre l’individu au cœur duprocessus de soin et de prévention. Être à l’écoute des Français, respecterleur parole, entendre ceux qui les soignent (médecins, pharmaciens),évaluer ces opinions au fil des années, toutes ces caractéristiquespermettent de recueillir des informations précieuses pour ceux qui ont lalourde responsabilité de prendre des décisions et de mettre en œuvre desprogrammes de santé publique tant au niveau national, régional que local.De plus, ces données ont toujours été partagées. En effet, elles sontmises régulièrement à la disposition des équipes qui souhaitent, avec lamême exigence méthodologique que les promoteurs de cette enquêtenationale, approfondir les connaissances collectées.Le Baromètre santé concourt donc directement à une démarcherigoureuse de santé publique dans le respect des opinions, attitudeset comportements des Français. En assurer sa qualité à toutes les étapesde son élaboration, de sa réalisation et de son exploitation, c’estrespecter la parole de nos contemporains pour mieux répondre à leursvéritables besoins.Ce document témoigne de cet engagement.François BaudierAssurance maladie


Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthodesommaire<strong>15</strong>ContexteLes notions de comportements, attitudes, connaissances et opinions sont brièvementdéfinies, ainsi que les concepts de prévention, d’éducation pour la santé etde promotion de la santé. La présentation de ces quelques définitions a pour finalitéde mieux cerner l’objet du Baromètre santé.31Historique du Baromètre santéL’origine de la création de cette enquête multithématique au début des annéesquatre-vingt-dix : les principaux partenaires ainsi que la chronologie des différentesréalisations.37Choix de la méthode de recueil des donnéesDescription de la méthode retenue pour recueillir les données désirées, à savoir :le téléphone, l’aléatoire, les 12-75 ans parlant le français. À ces grands principes,présents depuis la première édition, se sont ajoutées quelques innovations lors decette dernière enquête (regroupement des jeunes et des adultes, augmentation dela taille de l’échantillon, suréchantillons régionaux). Celles-ci seront également décrites.47Élaboration du questionnairePrésentation des quelques principes qui régissent l’élaboration du questionnaire :le renouvellement des questions, les sources utilisées, ainsi que les partenairesdu dernier questionnaire.55QuestionnaireL’ensemble du questionnaire est ici présenté en y faisant figurer les années desprécédents Baromètre santé où la question avait été formulée dans des termeséquivalents, les filtres (qui répond à cette question ?), les consignes données auenquêteurs pour la passation de la question et quelques commentaires donnés parles enquêteurs lors de la séance du débriefing final.Signalétique __________________ 56Perception de santéet environnement ______________ 58Qualité de vie _________________ 62Activité sportive _______________ 64Vaccination ___________________ 66Poids et conduites alimentaires ___ 68Tabac _______________________ 69Alcool _______________________ 72Suicide ______________________ 74Violence _____________________ 75Sexualité, contraception, MST ___ 76Drogues illicites _______________ 79Douleur, consommation de soinset de médicaments ____________ 85Dépistage des cancers _________ 88Accidents ____________________ 89Signalétique (classification Inseedes professions) _______________ 9110


Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode97Sélection de l’institut de sondagePrésentation de la procédure de l’appel d’offres (BOAMP) et du cahier des chargestransmis à l’institut de sondage sélectionné par la commission d’appel d’offres.105Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terrainIl s’agit là de donner quelques informations sur la préparation du terrain : pilote,briefing des enquêteurs, lettre annonce envoyée avant le premier contact téléphoniquedes personnes interviewées.1<strong>15</strong>Protocole d’enquêteL’objet de ce chapitre est d’expliquer le méthode d’échantillonnage de l’enquête :utilisation du système Cati, obtention des numéros de téléphone, procédure d’appel,sélection de l’individu éligible au sein du ménage, ainsi qu’une liste d’argumentsvisant à motiver la participation des personnes contactées.127Bilan du terrainDescription de l’utilisation des adresses téléphoniques, des différents taux de refusau regard de ceux des précédentes années, des principaux motifs de refus exprimés,de l’évolution de différents indicateurs de suivi du terrain selon la semainede l’enquête, ainsi que les résultats d’un petit sondage post-enquête auprès desenquêteurs.139Calendrier récapitulatif141Bibliographie11


ContexteContexteLes Baromètres santé ont été créés pouraider au pilotage de certains programmesde prévention, en particulier dans le cadredu Fonds national de prévention, d’éducationet d’information sanitaires. Ils sont doncintimement liés au domaine de la promotionde la santé, de la prévention et de l’éducationpour la santé. Ces différentes notions serontprésentées dans les premiers chapitres.La préventionL’Organisation mondiale de la santé (OMS)distingue trois niveaux de prévention : la préventionprimaire qui vise à diminuer l’incidencedes maladies dans une populationdonnée (exemple : la vaccination) ; la préventionsecondaire qui vise à diminuer laprévalence de la maladie, dans une populationdonnée, par une détection précoce(exemple : le dépistage) ; la prévention tertiairequi vise à diminuer la prévalence deshandicaps et des séquelles dans une populationdonnée et à diminuer des séquelles 1, 2(exemple : la rééducation fonctionnelle). Lanotion de prévention a même été étendueaux soins de fin de vie sous le terme deprévention quaternaire. Cette extension dela notion de la prévention à l’ensemble du1. Rapin R. Le Grand dictionnaire encyclopédique médical.Paris : Flammarion, 1986.2. D’après J.-C. Sournia. Dictionnaire français de santépublique. Définition OMS. La prévention quaternaire situeson action dans l’accompagnent de fin de vie.continuum de développement d’une maladieest liée aux nombreuses possibilités d’interventionà tout moment de ce processus. Ellesouligne le fait que cette approche, mêmesi elle intègre en amont du curatif, est trèsliée aux activités de soins, dans le sensanglo-saxon du terme (care).Le schéma pasteurien de causalité desmaladies (une cause = une maladie), dominantquand les pathologies infectieusesétaient les principales causes de décès, aévolué vers une vision plus complexe del’origine des maladies. Elle est maintenantconsidérée comme étant plurifactorielle.Ceci est vrai quand il s’agit des affectionsnon transmissibles ou chroniques, qui deviennentmajoritaires dans les causes de décèsau sein des pays développés, commeles cancers et les maladies cardio-vasculaires.Mais ceci est également vérifié quandil s’agit des maladies transmissibles, commele sida ou la tuberculose, pour lesquelles ilest clair que les conditions de vie et lescontextes sociaux dans lesquels les personnesévoluent influencent le fait d’être atteintou pas.Au lieu d’une seule cause, un microbe parexemple, nous sommes face à de nombreuxfacteurs de risque ou de protection, qu’ilssoient génétiques, environnementaux oucomportementaux. La prévention, quandelle est possible, peut être opérée dans denombreux domaines allant de la fluorationdu sel, la qualité de l’eau ou de l’air, les vac-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode<strong>15</strong>


Contextecinations obligatoires ou recommandées, latentative d’action sur les comportementspar voie législative ou éducative, le dépistagedes maladies, etc.La promotion de la santéTenant compte de l’ensemble des influences,en particulier sociales, sur la santé, lapromotion de la santé est une approche quiallie des interventions à la fois aux niveauxindividuel et collectif. Mais sur tout, telle quedéfinie par la Charte d’Ottawa, elle intègreune dimension démocratique. Il ne s’agit passimplement que les autorités ou des expertsdécrètent que tel ou tel comportement doitêtre adopté, mais il est nécessaire d’impliquerla population, l’usager dans la solutionà trouver et à mettre en œuvre. Les cinq domainesd’intervention sont les suivants 1 :• établir une politique publique saine : chaquedécision, quel qu’en soit le niveau, doitêtre prise en tenant compte des conséquencessanitaires ;• créer des milieux favorables à la santé(écoles en santé, villes santé, etc.) ;• renforcer l’action communautaire (impliquantla population) ;• développer les aptitudes personnelles ;• promouvoir l’idée de la santé, donner lesmoyens, servir de médiateur.L’éducation pour la santéL’éducation pour la santé, telle qu’elle estdéfinie dans le Plan national d’éducationpour la santé rendu public en février 2001,est une composante de l’éducation généraleet ne dissocie pas les dimensions biologiques,psychologiques, sociales et culturellesde la santé. Elle a pour but de donner lapossibilité à chaque citoyen d’acquérir, toutau long de sa vie, les compétences et lesmoyens qui lui permettront d’améliorer sasanté et sa qualité de vie, ainsi que cellesde la collectivité. Elle s’adresse à la popu-1. Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé. Ottawa,1986, et Bury J. Éducation pour la santé. Concepts,enjeux, planifications. Bruxelles : DeBoeck-Wesmael, coll.Savoirs et santé, 1988 : 235 p.lation dans toute sa diversité, avec le soucid’être accessible à chacun. Elle informe etinterpelle aussi tous ceux qui, par leur professionou leur mandat, exercent une influencesur la santé de la population, au traversdes décisions qu’ils prennent ou desconduites qu’ils adoptent. En privilégianttoujours une approche globale des questionsde santé, elle utilise des portes d’entréevariées :• des thèmes bien identifiés (la nutrition, letabac, la contraception, les accidents, lesvaccinations, le sida, le cancer, les allergies,etc.) ;• des catégories de populations (les jeunes,les femmes enceintes, les personnesâgées dépendantes, les sujets en situationde précarité, etc.) ;• des lieux de vie (la famille, l’école, le quartier,l’entreprise, l’hôpital, la prison, etc.).Un programme d’éducation pour la santécomporte des actions de trois natures différentes,articulées entre elles de façoncohérente et complémentaire :• des campagnes de communication, d’intérêtgénéral, dont l’objectif est de sensibiliserla population, mais aussi certains décideurs,à de grandes causes de santé etde contribuer à modifier progressivementles représentations et les normes sociales ;• la mise à disposition d’informations scientifiquementvalidées sur la santé, sur lesmoyens de prévention, les maladies, lesservices de santé, etc., en utilisant des supportset des formulations variés, adaptés àchaque groupe de population ;• des actions éducatives de proximité qui,grâce à un accompagnement individuel oucommunautaire, permettent aux personneset aux groupes de s’approprier des informationset d’acquérir des aptitudes pour agirdans un sens favorable à leur santé et àcelle de la collectivité.La démarche éducative est construite àpartir de l’identification et de la prise encompte des représentations, des croyances,des compétences préalables et desattentes de la population. Une partie desinformations concernant les connaissances,16 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Contexteattitudes et comportements de la populationen matière de santé, peuvent être recueilliesau moyen d’enquêtes telles que le Baromètresanté. Les parents, les enseignants, lesprofessionnels de santé, les travailleurssociaux, les associations d’usagers ou lesgroupes d’entraide sont des acteurs naturelsde la prévention et de l’éducation pourla santé. Ils sont soutenus, dans cette démarche,par des professionnels spécialisésqui les aident à situer le contexte et les valeursdans lesquels s’inscrit cette démarchede santé, facilitent le travail en réseau et apportentà chacun les conseils méthodologiques,les formations, la documentation etles outils pédagogiques dont il a besoin.La perception de la préventionJusqu’à présent, la prévention de type pasteuriennebénéficiait de larges succès dansses réalisations et d’une forte adhésionauprès de la population. Depuis l’ouverturede débats publics autour du sang contaminé,de l’insécurité alimentaire et de la pollutionatmosphérique, les opinions ont évolué.Par exemple, la proportion d’opinionstrès favorables à la vaccination a diminuéces dernières années et les craintes sur lesquestions environnementales sont plus importantesqu’auparavant. Ces remises encause très médiatisées soulèvent le problèmede la cohérence des messages préventifs,les deux domaines d’intervention (individuelet collectif) étant très liés. Quelseffets peut-on escompter d’une communicationpédagogique sur le rôle protecteur desfruits et légumes par rapport au cancer dansun contexte irrationnel d’affolement sur la sécuritéalimentaire ? Quel est le plus grand risqueimmédiat perçu par la population ?En ce qui concerne la prévention liée auxcomportements des individus, il faut rappelerque la connaissance acquise via l’informationest nécessaire, mais ne suffit pas àchanger des comportements. De façon légitime,les actions de prévention, si pertinentessoient-elles, se heurtent parfois à laliberté individuelle. Ce respect du citoyendans ses choix de vie devrait se retrouverdans le contenu des messages préventifs,où il ne s’agit pas de culpabiliser les individusmais de les accompagner vers la miseen œuvre d’actes préventifs responsables,sachant que les possibilités d’agir sont parfoislimitées (limite psychologique, environnementale,sociale, biologique, etc.). Enprévention, le positionnement éthique estparticulièrement important, car la populationn’est pas nécessairement en demande. Lespréoccupations concernant les comportementsde santé viennent souvent de l’extérieur.Pour que l’intervention de santé necontribue pas à développer un sentiment decontrôle social, de normalisation des comportementsou de répression, il est doncprimordial de définir un cadre éthique pourles interventions.Les définitions de la santéLa prévention cherche avant tout à améliorerla santé des individus et à faire en sortequ’elle ne se dégrade pas. Or, la définitionde la santé est loin d’être identique pourtous les individus. Par exemple, l’OMS considèreque la santé n’est pas uniquementl’absence de maladie, mais aussi le plein développementde toutes les potentialités dusujet dans les domaines biologiques, psychologiqueset sociaux, dans un contextedonné. Du point de vue des profanes, lasanté est bien souvent un concept plus varié: ne pas être malade, être en pleineforme, avoir de la joie de vivre, profiter dela vie, etc. Selon la notion de santé retenue,un même comportement peut apparaîtrecomme un problème ou comme la réponseà un problème. Par exemple : boire un apéritifrégulièrement avec des amis peut s’inscriredans un contexte de convivialité et dedétente, mais sera perçu comme un comportementnocif par quelqu’un ayant uneconception de la santé tournée vers une réductiondes risques ; surtout si cette habitudedevient répétitive. Ces définitions de lasanté qui sont propres à chaque individucomplexifient la mise en œuvre des actionsde prévention qui, en général, font référenceà un cadre conceptuel précis.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode17


ContexteObserver les comportements,attitudes, opinions etconnaissances1. Les études qualitatives permettent de comprendre etnon de mesurer l’importance quantitative des sujets explorés.Elles sont réalisées grâce à des réunions ou desentretiens individuels non directifs ou semi-directifs auprèsdes populations concernées. Elles permettent l’émergencedes problèmes tels qu’ils sont vécus par la populationet non tels qu’ils sont définis par les experts et lesautorités.2. Les études quantitatives permettent de mesurer etnon de développer des investigations qualitatives approfondies.Elles sont réalisées en général par des questionnairesdont les questions sont le plus souvent fermées.Ces deux approches sont en général complémentaires.Un dispositif préventif ne peut exister sansun système d’information fondé sur desoutils d’observation. Trois outils sont privilégiés: les études qualitatives 1 , les enquêtesquantitatives 2 (descriptives, explicatives,évaluatives) ou le recensement (veille sanitaire).Le Baromètre santé est une enquêtequantitative descriptive des comportements,attitudes, opinions et connaissancesdes Français en matière de santé, qui permet,grâce à sa répétition dans le temps,de suivre des évolutions de ces déterminantsde santé. Ces quatre dimensions sonten interrelation. Par exemple, il est possiblede faire changer le comportement sur leport de la ceinture de sécurité en la rendantobligatoire et en augmentant la répression,et/ou en développant des campagnes desécurité routière (modification des représentations)et en informant de façon précise lepublic sur les risques (connaissances).Les comportements sont des actionsobservables d’un individu en réponse à unstimulus 3 . Une large majorité des questionsdu Baromètre santé concerne les comportementsayant une influence sur la santé :la consommation de tabac, de boissons alcoolisées,de drogues illicites, la pratiquedes dépistages, le geste vaccinal, l’activitésportive, les prises de risques, les comportementsde violence, la sexualité, la consommationde soins, etc. Il existe beaucoupde théories ou modèles qui tentent d’expli-3. Voir Thomas R., Alaphilippe D. Les attitudes.Quelques relations…Type de société (population)Groupes (d’appartenance et de référence)FamilleIndividuComportementsAttitudesOpinionsConnaissancesPerceptionsubjectiveFacteurs de risqueFacteurs de vulnérabilitéFacteurs de protectionObservation(enquête épidémiologique)Éthique• Actions de prévention (diversité des moyens et des méthodes)• Réduction des facteurs de risque et de vulnérabilité• Promouvoir les facteurs de protection18 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Contextequer l’adoption ou le choix des comportementsde santé 4 : le modèle des croyancesrelatives à la santé, la théorie sociale cognitive,la théorie de l’action raisonnée, la théoriedes comportements interpersonnels, lathéorie du comportement planifié, la théoriedes comportements à problème, la théoriede l’apprentissage social, la théorie del’immunisation cognitive ou sociale, la théoriebio-psychosociale, le modèle de l’environnementsocial, le modèle développemental,la théorie de la prévention situationnelle, etc.Différentes méthodes existent pour observerces comportements. Par exemple, lesdonnées sur les ventes de cigarettes permettentde déduire la consommation detabac des Français, ou les données hospitalièressont une approche possible pourestimer le nombre de tentatives de suicide.Les enquêtes Baromètre santé sont de typedéclaratif. Ce sont les individus qui déclarenteux-mêmes leurs propres comportementsen matière de santé. Cette méthode peutparaître moins fiable qu’un relevé observé :les ventes, les admissions dans un hôpital,etc. Ainsi, un dosage sanguin de nicotine,ou une analyse de la salive ou de l’urine,identifie de façon plus certaine un fumeurqu’un questionnaire basé sur le déclaratif,mais les informations obtenues par de telsprocédés sont difficiles à recueillir et donctrès restreintes en approche populationnelle.Par ailleurs, si l’on veut savoir queltype de cigarette ou à quelle heure le fumeura allumé sa première cigarette de lajournée, seul l’individu lui-même peut le dire.Les principales limites du déclaratif concernentla mesure de certains comportementsqui seraient difficilement avouables ou peutêtretrop facilement avouable pour se valoriser,mais concernent également la questionrelative à la mémoire. Observer un comportementne peut se faire sans référencetemporelle : Avez-vous déjà fumé au coursde votre vie ? Hier, combien de verres de vinavez-vous bus ? Or, il se peut qu’un individudise avoir bu cinq verres la veille, alors quele reste de l’année, sa consommation est4. Voir, en annexe, la définition de certains de ces modèles.quasi nulle. Sa réponse, exacte d’un pointde vue quantité, n’est pourtant pas très représentativede sa consommation personnelle.Une autre solution aurait été de luidemander : En règle générale combien deverres de vin buvez-vous par jour ? L’individune pouvant donner une valeur exacte, procèdeà une estimation qui risque de se rapprocherd’une consommation souhaitable(norme sociale) et peut être différente de saconsommation journalière réelle. Dans lecas d’un questionnement faisant référenceà une période précise de consommation, lesréponses ne sont pas représentatives de laconsommation d’un individu en particulier,mais de l’ensemble de l’échantillon (les buveursexceptionnels étant compensés parles abstinents exceptionnels). Dans le secondcas, les données sont représentativesau niveau individuel, mais ne le sont pasforcément au niveau de l’ensemble del’échantillon (la somme des estimations individuelles),car, dans des domaines où desconsommations régulières ou élevées necorrespondent pas aux normes sociales, lesindividus estimant à la baisse leur consommationmoyenne risquent d’être plus nombreuxque ceux l’estimant à la hausse. Cerisque de minimisation de consommationpar rapport à certaines normes sociales estégalement envisageable pour une investigationfaisant référence à des consommationsde la veille, mais le caractère exceptionnelet donc moins stigmatisant d’une journéepeut favoriser des déclaratifs hors normes.Le problème se pose lorsque l’on souhaiteidentifier et étudier des sous-groupes selonleurs comportements déclarés. Pour quedes individus ne soient pas abusivementclassés dans une catégorie qui ne devraitpas être la leur, il est nécessaire que lesconsommateurs exceptionnels ou abstinentsexceptionnels soient des phénomènesrares. La dimension temporelle intervientégalement lorsque la période de référencede la question est longue : au cours de lavie, au cours des douze derniers mois. Lamémoire est alors l’élément qui peut fausserla justesse d’un comportement déclaré(on ne le déclare pas car on ne s’en souvientBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode19


Contextepas). Un exemple significatif concerne lesaccidents où des études montrent que leurfréquence diminue significativement avecl’allongement de la période considérée.« L’attitude 1 est une variable intermédiaireentre la situation et la réponse à cette situation.Elle permet d’expliquer que, parmi lescomportements possibles du sujet soumisà un stimulus, celui-ci adopte tel comportementet non pas tel autre ». Pour essayer demieux appréhender les attitudes, certainsconsidèrent qu’elles se composent de plusieursdimensions : affective, cognitive etconative. La dimension affective concerne« l’attrait ou la répulsion que le sujet éprouvepour l’objet ». Par exemple, on peut redouterle contact d’une seringue hypodermiqueou l’effort d’un travail de rééducation. Ladimension cognitive concerne ce que noussavons ou croyons savoir de l’objet. Pourreprendre le thème de la vaccination, onpeut considérer que tel vaccin sera réellementefficace pour se protéger d’une maladie.Les informations relatives au vaccinchercheront à convaincre le public que leproduit a bien ces caractéristiques. La dimensionconative concerne les intentions oules décisions relatives à l’action (se faire ounon vacciner).La relation entre « attitude » et « comportement» a fait l’objet de beaucoup de travaux.En 1969, Wicker analysa, à travers trentedeuxétudes, la force de cette relation. Sesconclusions montrent un lien souvent bas etparfois nul. Dans le modèle de Fishbein, lecoefficient de corrélation entre le comportementet l’attitude est de 0,63. Les attitudesne sont pas directement observables(variable latente) comme le sont les comportements.Pour essayer de les mesurer, ilconvient d’être très prudent. Poser desquestions entraîne presque de facto desréponses, or les attitudes n’existent pasforcément pour tous les types de sujetsévoqués lors d’une investigation. Pour s’assurerqu’il existe bien une attitude, des répertoiresd’opinions logiquement ordonnées1. Cette partie reprend très largement l’ouvrage de ThomasR. et Alaphilippe D. Les attitudes.peuvent être constitués pour évaluer lesattitudes. L’enquête Baromètre santé comprendpeu de questions sur des attitudesprécises. Il en existe sur l’attitude adoptéeface à une difficulté (coping) : « Imaginonsque vous avez eu une grosse dispute avecun ou une ami(e) proche et que vous pensezqu’il ou elle ne vous comprend pas etn’écoute pas ce que vous dites : 1) vous enparlez à d’autres pour avoir un avis ; 2) vousessayez de voir ce qui peut sortir de bon dela situation ; 3) vous cherchez à comprendrequi est responsable et vous en tirez lesconséquences ; 4) vous essayez de résoudrele problème vous-même ; 5) vous racontezce que vous ressentez à un ami ; 6) vousessayez de vous calmer, de vous détendre ;7) vous aimeriez que cela ne soit jamaisarrivé ; 8) vous cherchez du réconfortauprès de votre famille ou d’un adulte (certainement,probablement, probablementpas, certainement pas) ». Il existe aussi unesérie d’opinions sur les usagers de drogues(attitude de tolérance ou d’acceptation ou,au contraire, de rejet ou d’intolérance) :1. la drogue c’est normal d’essayer aumoins une fois dans sa vie (tout à fait d’accord,plutôt d’accord, plutôt pas d’accord,pas du tout d’accord) ;2. les toxicomanes sont avant tout desmalades (idem) ;3. c’est le chômage ou le désœuvrementqui conduit à se droguer (idem) ;4. la seule solution, c’est de mettre tous lestoxicomanes en prison (idem).Une même série de questions avec des libellésdifférents a été utilisée à propos des opinionsvis-à-vis des fumeurs et du tabagisme.Le Baromètre santé mesure, de façon plusglobale, l’attitude face à sa santé à traversdes questionnaires multiples (attitude deprise de risque avec abus de produits psychotropes,etc.), attitude de protection desa santé (pratique sportive, équilibre alimentaire,dépistages, consommation de soins,etc.).Les opinions sont en quelque sorte l’expressionverbale d’une attitude (façon depenser sur un sujet). A priori, quelqu’un dont20 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Contextel’attitude est profondément tolérante vis-àvisdes drogues illicites, se dira beaucoupplus souvent d’accord avec l’opinion selonlaquelle il faut mettre les drogues douces envente libre. Les opinions découlent des attitudes,mais une opinion peut « révéler » àla personne qui la formule son attitude faceà un sujet. Pour tenir compte du fait que l’onn’a pas d’avis sur tous les sujets, toutes lesquestions d’opinions comprennent, dansleurs items, la réponse nsp qui signifie nesait pas ou ne se prononce pas (ce qui estdifférent). Le Baromètre santé comprendquelques questions d’opinions comme :« Estimez-vous que les zones non-fumeurssont bien respectées… sur votre lieu detravail, dans les transports, dans les restaurants,dans les bars ou les cafés, dans leslieux publics couverts en général (oui, non,non concerné, nsp) ? ». Ou encore : « Avezvousle sentiment d’être informé sur lesgrands thèmes de santé suivants… l’alcool,le tabac, etc. (très bien informé, plutôt bieninformé, plutôt mal informé, très mal informé,nsp) ». Les opinions sont souventvariables chez un même individu et peuventêtre influencées par différents facteurs dontla pression médiatique.La notion de connaissances et de références(les bonnes pratiques) en matière desanté est complexe. La science évolue et cequi peut être vrai aujourd’hui (connaissancescientifique du moment) peut être invalidédemain. Ainsi, pendant très longtemps, ilétait recommandé de coucher les enfantssur le ventre afin de prévenir les risques dela régurgitation. Actuellement, la positionpréconisée est de coucher les enfants surle dos, ce qui a entraîné une diminutionspectaculaire des morts subites du nourrisson.Par ailleurs, la diversité des sourcesd’information en matière de santé et la difficultépour le public d’identifier un émetteurlégitime, rendent les choses complexes.Rappelons, enfin, un élément important quis’y rattache : la connaissance d’un comportementconsidéré comme bénéfique pour lasanté n’implique pas automatiquement l’applicationde ce comportement. Parmi lesdifférentes théories qui tentent d’expliquerpourquoi une personne continue d’avoir uncomportement qu’elle sait pertinemmentnuisible, la théorie de la dissonance cognitivede Festinger est probablement la plusconnue. « L’hypothèse de cette théorie consisteà dire que l’existence d’une dissonance(je fume alors que je sais que fumer provoquedes maladies graves) entraîne une gênechez le sujet et que celui-ci va de ce faitchercher à réduire cette dissonance ». Pource faire et en reprenant l’exemple du fumeur,le sujet a le choix, pour réduire cettedissonance, entre ne plus fumer ou modifierson jugement sur les risques attribuables autabagisme (tous les fumeurs n’ont pas lecancer, certaines personnes ont un canceralors qu’elles n’ont jamais fumé, il faut bienmourir de quelque chose, etc.). La deuxièmesolution par rapport à cet exemple est parfoisplus facilement réalisable que la premièreet c’est donc une modification du jugementqui s’opère et non un changementde comportement. L’enquête Baromètresanté pose peu de questions sur les connaissances.Le Baromètre santé nutritioncomprenait toute une série d’items de cetype. Pour chacune des affirmations que jevais vous citer, dites-moi si elle est vraie oufausse : 1) les féculents font grossir ; 2)certaines huiles sont plus grasses qued’autres ; 3) la margarine est moins grasseque le beurre ; 4) les produits surgelés contiennentmoins de vitamines que les produitsfrais ; 5) la viande rouge contient plus de ferque la viande blanche ; 6) le poisson contientmoins de protéines que la viande ; 7)boire de l’eau fait maigrir ; 8) seulement certaineseaux font maigrir ; 9) les légumessecs sont des aliments pauvres en nutriments(éléments nutritifs) ; 10) les fibressont uniquement apportées par les fruits etles légumes ; 11) un pain au chocolat apporteplus de calories que du pain avec unmorceau de chocolat ; 12) les produits laitierssont les aliments les plus riches encalcium). Le degré de connaissance constatépermet de situer les domaines où ilreste à faire des efforts d’information etd’éducation.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode21


ContexteCes définitions montrent à quel point cesdifférentes notions sont étroitement liées etinteragissent. En observant les comportements,les attitudes, les opinions et les connaissances(KABP) d’une population en matièrede santé ou de déterminants de santé,ces enquêtes offrent des données qui peuventêtre utilisées à différents niveaux pardes décideurs, des experts, des professionnels,des usagers, mais aussi des scientifiquesou des journalistes. Dans l’enquêteBaromètre santé, ces différents domainessont complétés par des investigations surla santé mentale (l’échelle de qualité de viede Duke, les questions sur le suicide) et surles perceptions de la santé (les différentescraintes sanitaires, le sentiment d’être informédans certains domaines).annexeThéories et modèles en éducation pour la santé(d’après l’UIPES, 1997)Il est impossible de décrire ici tous les fondementsthéoriques de l’éducation pour la santé. Les quatrethéories et modèles sont présentés sans analyse critiqueet ont été choisis sur les conseils d’experts enpromotion et éducation pour la santé des États-Unis,du Canada, de Grande-Bretagne et d’Australie. Cesspécialistes ont été consultés pour savoir quelsétaient les théories et modèles en éducation pour lasanté actuellement enseignés dans les écoles anglophonesde santé publique. En raison de la complexitédu processus de changement de comportementet du caractère complexe qu’il peut avoir,aucune théorie ou concept ne peut fournir à elle ouà lui seul(e) une explication totale du phénomène.La plupart des professionnels de santé et de l’éducation,notamment en France, extraient des élémentsde plusieurs théories pour développer des stratégiespour leurs programmes d’éducation pour lasanté.Théorie sociale cognitive(Social Cognitive Theory, SCT)La théorie sociale cognitive (SCT), contribution deBandura (1986), est un modèle connu pour les programmesqui visent le développement de la personnalité,l’étude du comportement pathologique et lapromotion de la santé. Elle met l’accent sur la réflexionpersonnelle et le rôle que celle-ci joue dansle comportement. Une des hypothèses les plus importantesest de considérer que le résultat obtenu àla suite de l’adoption d’un comportement va déterminerle comportement ultérieur et que ce résultatest le fait à la fois de l’environnement et de facteurspersonnels. Ils s’influencent mutuellement etinteragissent de façon dynamique. Les spécialistesde cette théorie désignent cette interaction constanteentre l’individu, son comportement et son environnementsous le terme de « déterminisme réciproque».L’environnementSelon la SCT, l’environnement influence le comportementselon trois modalités. La première est relativeaux conséquences du comportement qui renforcentou entravent certaines actions. Les résultatsd’un comportement influencent la probabilité de sareproduction ultérieure de même que sa fréquence.La deuxième fait référence à l’apprentissage parl’observation ou le mimétisme. Dans le Baromètresanté, quelques questions explorent les comportementsobservables dans l’environnement proche del’individu (le tabagisme des pairs, le tabagisme desparents) et montrent une certaines corrélation avecles propres comportements déclarés par l’individu.Par exemple, on observe que lorsque les parents fument,leur enfant est plus souvent fumeur régulierque lorsqu’ils ne fument pas : 18,2 % quand aucundes parents ne fume, 26,3 % quand un des parentsfume et 28,6 % quand les deux parents fument. Latroisième modalité se fait par renforcement indirectqui survient quand un individu expérimente des22 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Contextesentiments positifs en voyant les autres récompenséspour avoir eu (adopté) certains comportements.Les facteurs personnelsLes expériences influencent également le processusde prise de décision d’un individu. Les compétences,connaissances, croyances, attitudes et perceptionsjouent aussi un rôle. Selon la SCT, ces expériencesantérieures et leurs résultats sont mémorisés par lapersonne sous forme de « résultats attendus et espérés». Ceux-ci correspondent aux conséquencesanticipées par la personne qui a adopté un comportementdonné. Ces attentes proviennent des expériencespersonnelles antérieures liées au mêmecomportement, à l’observation d’autres personneset au recueil d’informations disponibles sur ce comportement.Tout comme le modèle des croyances relativesà la santé, la SCT précise que le sentiment decompétence personnelle – c’est-à-dire la perceptionqu’un individu a de sa capacité à réussir à adopterun comportement pour obtenir des résultats escomptés– est un facteur essentiel. La SCT considèreque les décisions relatives au comportement sontinfluencées par un sentiment de compétence personnelledans l’aptitude à mener à bien le comportement.Les déterminants du comportementCes déterminants du comportement correspondentà des processus appris, basés sur « l’auto-observation,auto-jugement et auto-réaction ». De nombreusesactivités réalisées entraînent des récompenses(renforcements) non apparentes. Bandura suggèrecependant que les personnes peuvent se récompenserelles-mêmes par le biais d’un « auto-renforcement» ou d’une « auto-satisfaction ». Il affirmeque le comportement de quelqu’un suit une logiqueinterne qu’il ne change pas complètement avec sonenvironnement, en raison de l’existence de standardsde performance et de normes morales que lapersonne s’est fixés pour elle-même. Les personnessont lucides vis-à-vis de leur capacité d’auto-observation,d’auto-jugement et d’auto-réaction grâce àleur capacité à utiliser des symboles et à prendre desdécisions rationnelles. Dans l’auto-observation, lespersonnes gardent la marque de leur comportementde façon à optimiser les résultats agréables. Dans lecas de l’auto-ajustement, les personnes jugent leursactions en se basant sur leur efficacité pour atteindreun but. Pour ce qui est de l’auto-réaction, lespersonnes se récompensent ou se pénalisent pourleur actions. Ces récompenses et punitions peuvententraîner de faibles changements dans l’estime desoi jusqu’à des actes caractérisés contre soi-même.Parfois, cependant, les individus agissent de façoncontradictoire. Ce type de comportement correspondrait,selon les théoriciens, à une attitude de résilience.Celle-ci étant la capacité que chacun a desurmonter des épreuves.En pratique, la SCT peut être utile à l’éducateur desanté dans les programmes qui visent à augmenterles connaissances, à changer les attitudes ou lescomportements. Plusieurs techniques spécifiquesconnues en éducation pour la santé proviennentdirectement de cette théorie ou y sont étroitementliées. Quelques exemples de ces méthodes incluentle mimétisme, l’engagement par contrat, l’acquisitionde compétences et l’auto-surveillance. La SCTest particulièrement attirante pour les éducateurs enraison de la prise en compte dans la déterminationdu comportement de l’environnement, des facteurspersonnels et comportementaux, et de l’interactionde ces facteurs pour la prise de décision.Le modèle des croyances relatives àla santé (Health Belief <strong>Mo</strong>del, HBM– Hochbaum, Becker, Rosenstock)Le modèle des croyances relatives à la santé a étéinitialement développé dans les années cinquantepar l’American Public Health Service pour expliquerpourquoi certains programmes de santé, enparticulier ceux concernant le dépistage de maladiesasymptomatiques, ne fonctionnaient pas. Depuis,le HBM a été l’un des modèles psychosociauxle plus utilisé dans la compréhension des comportementsreliés à la santé. Son utilisation a été élargieà la compréhension des comportements associésà la prévention des maladies tout comme l’observancedes prescriptions médicales. Le modèle actueltend à expliquer pour quelle(s) raison(s) les individusse soumettent ou non à un dépistage, prennentdes mesures préventives, modifient leurs comportementset les conditions de vie néfastes à leursanté. La façon dont une personne accomplit ses tâchesdépend de trois groupes de déterminants habituellementdéfinis comme la disposition personnelle,les obstacles gênant l’action et les facteurs ladéclenchant. La disposition personnelle est liée à laperception de sa propre vulnérabilité. Elle corres-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode23


Contextepond à la perception qu’une personne a de la menaced’être atteinte d’une certaine maladie. Le questionnairedu Baromètre santé pose à ce sujet unesérie de questions sur la perception des craintes poursoi-même de différents risques sanitaires (maladiesdues au tabac, à la consommation d’alcool, cancer,sida, etc.). La disposition personnelle renvoie égalementau sentiment que la personne a de la gravitéde tomber malade et des conséquences médicales,sociales et économiques que cela engendrerait.D’après le HBM, les individus prennent en compteégalement les bénéfices perçus et les croyances enrapport avec les actions personnelles engagées pourlutter contre la peur d’une maladie. En ce qui concerneles obstacles gênant l’action, on peut évoquerla perception des barrières qui peuvent découragerl’adoption de comportements liés à la santé. Quelquesquestions du Baromètre santé explorent ce domaine: « D’une manière générale, avez-vous renoncéà l’idée d’arrêter de fumer par peur deprendre du poids ? ». Ou encore : « Qu’est-ce quipourrait vous aider à réussir (d’arrêter de fumer)la prochaine fois ? ». Lors de la prise de décisionpour adopter ou non un certain comportement,l’individu réfléchira à la façon d’y parvenir.Ceci inclut le coût, la possibilité et la capacité individuellepour réussir. Par ailleurs, des facteurs internestels que la motivation personnelle et le sentimentd’efficacité personnelle jouent un rôle importantdans le déclenchement de l’action. Le sentimentd’efficacité personnelle concerne la sensation quechacun éprouve concernant sa capacité à adopterun comportement défini pour obtenir certains résultats.À ce sujet, le Baromètre santé médecins généralistes98/99 pose des questions sur le sentimentd’efficacité du généraliste dans différents domaines :« Vous, personnellement, vous trouvez-vous efficace(très, assez, peu, pas du tout) pour aiderles patients à changer leurs comportements dansles domaines suivants : tabagisme, alcoolisme,alimentation, etc. ? ». Les résultats montrent queles généralistes ayant un sentiment d’efficacité plusgrand sont également ceux qui déclarent avoir unedémarche préventive plus active. Le modèle inclutaussi des facteurs externes qui peuvent influencerl’adoption d’un comportement lié à la santé. Ceséléments sont, par exemple, le niveau d’éducation,les groupes sociaux auxquels la personne s’identifie,les autres personnes significatives, les médias, lapolitique sociale et les contraintes légales.Théorie de l’action raisonnée (Tora)Selon la Tora, un individu adopte un comportements’il pense qu’il va produire le plus d’effets positifs etle moins d’effets négatifs. Lorsqu’une personne effectueun choix, elle sélectionne l’alternative qui luiprocurera l’utilité subjective attendue maximale(Edwards, 1954). Cette théorie suppose que le comportementpeut être prédit par le biais de l’intention,à condition, toutefois, que la mesure de l’intentionet du comportement associé soit étroitement liée entermes de temps, d’action et de contexte, et que tousles autres facteurs influençant le comportementpassent par l’intention. La force de l’intention pouradopter une certaine conduite est elle-même déterminéepar des attitudes et des normes subjectivesrelatives à ce comportement. Les attitudes sont déterminéesà la fois par la croyance dans les résultatsattendus de ce comportement et par l’évaluationdes conséquences du comportement lui-même. Lesfacteurs qui déterminent les normes sociales sont àla fois les croyances normatives liées à l’importanceaccordée à l’opinion du groupe de référence et à lamotivation à agir dans le sens exprimé par cegroupe à l’égard du comportement à adopter.Schématiquement, le modèle général dû à Fishbein(1977) (Figure 1) se présente ainsi 1 : un exemplede mise en pratique de la Tora est fourni par uneétude réalisée en 1988 dans le cadre de consultationspour les maladies sexuellement transmissibles(MST) sur les déterminants liés à l’intention d’utiliserles préservatifs (Baker, 1988). Le questionnairede l’étude a été développé en analysant des résultatssignificatifs issus d’entrevues réalisées sur la base dequestionnaires ouverts auxquels a été soumis unéchantillon de la population ciblée. Les variablesétaient mesurées à partir d’une échelle. Par exemple :1. les personnes ont répondu à la question portantsur l’intention du comportement selon une échelle« probable-non probable ». La question était :« J’utiliserais (demanderais à un partenaired’utiliser) un préservatif pendant une relationsexuelle avec un partenaire nouveau ou nonrégulier pour prévenir une infection » ;2. l’attitude vis-à-vis du comportement était appréciéeà partir de la somme des réponses classées selondes échelles « stupide-intelligent » et « bienmal» et en réponse à des questions du type : « Uti-1. Cf. l’ouvrage de Thomas R. et Alaphilippe D.24 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


ContexteFigure 1Coefficients de corrélation entre leséléments du modèle de FishbeinAttitudeSommedes croyancesxÉvaluationsComportement0,63 0,85 0,69Intention+NormessubjectivesSommedes croyancesnormativesx<strong>Mo</strong>tivationà se soumettreaux groupesde référenceliser un préservatif avec un nouveau partenaireou un partenaire non régulier pour prévenir uneinfection est… » ;3. pour mesurer la norme subjective générale, ilétait demandé de répondre à la question : « La plupartdes gens qui sont importants pour moi pensentque si j’avais des relations sexuelles avec unnouveau partenaire ou un partenaire non régulier,j’utiliserais (définitivement-non définitivement)des préservatifs pour prévenir les infections» ;4. chaque réponse concernant les croyances étaitévaluée pour mesurer la croyance relative au comportement.Les questions posées incluaient, parexemple, la question : « Utiliser des préservatifs estun moyen efficace pour moi afin d’éviter et detransmettre des MST ». Les réponses étaient reportéessur une échelle « probable-non probable » ;5. pour l’évaluation des conséquences, chaque réponseconcernant les croyances était évaluée à l’aidede question comme : « Pour moi, prévenir des MSTest… », les réponses devant se répartir selon uneéchelle « bien-mal » ;6. les croyances normatives ont été étudiées à partirdes croyances normatives spécifiques (par exemple: « <strong>Mo</strong>n médecin pense que je devrais utiliserdes préservatifs avec un partenaire nouveau ounon régulier pour prévenir des infections ») pourconstituer des questions mesurables sous la formede « <strong>Mo</strong>n médecin pense qu’avec un nouveaupartenaire ou un partenaire non régulier, je devrais(définitivement-ne devrais définitivementpas) utiliser des préservatifs pour prévenir lesinfections » (Carter, 1990).<strong>Mo</strong>dèle des étapes du changement(Prochaska et DiClemente)Les principaux concepts de ce modèle font référenceau fait que le changement de comportement est unprocessus et non un événement ponctuel, et que lesindividus ont divers degrés de motivation ou de dispositionà changer (Glanz et Rimer, 1995). Le modèledéfinit cinq étapes dans le changement de comportement.Il a surtout été utilisé dans les programmesde cessation du tabagisme, puis il a été étenduà de nombreux domaines de la santé physique etmentale : l’alcoolisme, la toxicomanie, les comportementsalimentaires, le sida, la mammographie dedépistage, l’exposition au soleil, etc. Les six étapesd’un changement de comportement proposées sontles suivantes :1. La pré-intention. La personne n’envisage pas dechanger son comportement dans les six prochainsmois. Les raisons en sont variées : manque d’information,manque de confiance en soi, échecs antérieurs,peur des conséquences, choix d’autres priorités.2. L’intention. La personne aimerait bien modifierses habitudes dans un avenir relativement proche.Elle pèse le pour et le contre.3. La préparation. La décision est prise et la personnese prépare au changement. Elle demande conseil,recherche des informations.4. L’action. Il s’agit d’une période d’environ sixmois au cours de laquelle la personne modifie seshabitudes. Cela lui demande beaucoup d’attentionet de volonté quotidienne.5. Le suivi. Il s’agit d’éviter les « rechutes ». L’effortà fournir est moins intense, la personne a davantageconfiance en ses capacités de changement. C’est unepériode qui le plus souvent dure environ cinq ans.6. La résolution. C’est le moment où la personne n’aplus jamais la tentation de revenir à son comportementantérieur, même quand elle est stressée,Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode25


Contexteanxieuse, déprimée ou en colère. De plus, elle esttout à fait convaincue qu’elle ne « rechutera » pas.Une étude auprès d’anciens fumeurs et d’anciens alcooliquesa montré que moins de 20 % des individusde chaque groupe avaient atteint ce stade.Ce processus n’est pas linéaire car il peut y avoir desrechutes ou des retours à un stade précédent. L’undes intérêts de ce modèle est justement de prendreen compte ces possibilités comme parties intégrantesdu processus de changement. Le modèle transthéoriquepeut être utile pour identifier le stadeauquel les personnes se situent afin de développerun programme d’éducation ou de promotion de lasanté adapté. Ces étapes identifiées, il est alors possiblede comprendre les besoins de la populationciblée et de proposer des objectifs.À partir de ce modèle théorique, un certain nombred’études ont proposé des questionnaires reprenantles différentes étapes du processus de changement.Ainsi, le modèle conventionnel est composé desquestions suivantes (Prochaska, DiClemente,Norcross, 1992) :1. Precontemplation. Do you currently smoke cigarettes(Yes) and : Are you seriously consideringquitting smoking within the next 6 months (No).2. Contemplation. Do you currently smoke cigarettes(Yes) and : Are you seriously consideringquitting smoking within the next 6 months (Yes)and : Are you planning to quit in the next 30days (No).Contemplation. Do you currently smoke cigarettes(Yes) and : Are you seriously consideringquitting smoking within the next 6 months (Yes)and : Are you planning to quit in the next 30days (Yes) and : In the past 12 months, have youtried to quit smoking AND succeeded in not smokingfor at least 24 hours (No).3. Preparation. Do you currently smoke cigarettes(Yes) and : Are you planning to quit in thenext 30 days (Yes) and : In the past 12 months,have you tried to quit smoking AND succeeded innot smoking for at least 24 hours (Yes).4. Action. Do you currently smoke cigarettes (No)and : Have you smoked any cigarettes in the past6 months (Yes).5. Maintenance. Do you currently smoke cigarettes(No) and : Have you smoked any cigarettesin the past 6 months (No).Le questionnaire du Baromètre santé <strong>2000</strong> n’a pasété modifié au point de reprendre le questionnaireconventionnel tel quel. Seules les étapes de la préintentionet de l’intention sont abordées. Les fumeursqui répondent avoir l’envie d’arrêter de fumerrépondent à une question sur leur projet d’arrêt: « Avez-vous le projet d’arrêter… dans lemois à venir, dans les six prochains mois, dansles douze prochains mois, dans un avenir nondéterminé ? ». Le questionnaire explore égalementles motivations à l’arrêt ainsi que les différentes tentativesdéjà réalisées.26 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Historique du Baromètre santéHistoriquedu Baromètre santéMieux connaître la santédes FrançaisSi la première partie de cette introduction amontré tous les apports de la sociologie etde la psychosociologie à la compréhensionde la relation de l’individu avec sa santé, l’épidémiologieva permettre d’étudier la distributionet les déterminants des états de santéet des maladies dans une population.Le système d’information sanitaire français,bien que développé, peut encore être amélioréen termes de cohérence et de couverturede certains domaines, en particulier lesdonnées de morbidité (Haut Comité de lasanté publique, Rapport La santé enFrance). En dehors des statistiques de mortalité,de certaines études réalisées en milieuhospitalier et de résultats fragmentairessur les comportements de santé, les élémentsd’orientation et de décision étaientpeu nombreux. Cette difficulté à obtenir desdonnées, quel que soit le domaine, sembleêtre un problème récurrent en France. Depuisla loi du 22 juillet 1791, qui pose leprincipe d’un recensement général (dénombrementpar tête), le recensement de l’Institutnational de la statistique et des étudeséconomiques (Insee) n’est pas toujours trèsbien compris de la part la population. L’épidémiologie,à ses débuts, souleva égalementbeaucoup de scepticisme à sonégard. Lorsqu’au début des années cinquante,Doll et Hill mirent en évidence le lienentre tabagisme et cancer broncho-pulmonaireà l’aide d’études cas témoins (épidémiologieanalytique), on pouvait lire dans larevue Lancet, en 1951, à ce propos : « leséléments rassemblés sont purement anecdotiques,obtenus par traitement statistiqued’informations cliniques ». Aujourd’hui, la situationa évolué et une prise de consciencede ce manque d’informations s’est faitedans deux contextes bien précis. Toutd’abord, le développement à partir des annéessoixante-dix de grandes campagnesmédiatiques sur les thèmes de santé (tabac,prévention routière, etc.) a nécessité, dansleur mise en place, la réalisation d’étudessur les représentations et les comportementsde santé des Français. Ensuite, l’épidémiesoudaine du sida a rendu urgente laconnaissance de certaines habitudes de vieet de pratiques de prévention. Depuis lestravaux de P. Simon en 1972, que savait-onde la sexualité des Français et commentavoir une politique rapidement opérationnelledans ce domaine si l’on ne disposaitpas d’un minimum d’informations récentessur le sujet ? Cette étude sur les comportementssexuels des Français, suggérée parle Professeur Got dans son rapport sur lesida de 1988, fut réalisée par téléphone parl’Institut national de la santé et de la recherchemédicale (Inserm) en 1990-1991 (A.Spira, N. Bajos unité 292 et le groupeACSF). Deux autres facteurs de développementdes enquêtes épidémiologiques parBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode31


Historique du Baromètre santésondage ont facilité cette mise en œuvre :l’apparition d’outils d’analyse statistique pluspratiques et de nouvelles méthodes de recueildes données avec le développementdu système de recueil des données par téléphoneassisté par ordinateur (Cati).Développer un outil pourles programmes nationauxLa création du Baromètre santé a été décidéepar le Comité français d’éducation pourla santé (CFES) en relation avec les grandsorganismes nationaux en charge des problèmesde santé : Caisse nationale de l’assurancemaladie des travailleurs salariés(Cnamts), ministère des Affaires sociales,de la Santé et de la Ville (direction généralede la Santé), Haut Comité de la santé publique,Délégation générale à la lutte contre ladrogue et la toxicomanie et la Mutualitésociale agricole (MSA). Le CFES, avec leconcours scientifique de l’Inserm (unités292 et 357) et de l’Observatoire régional dela santé (ORS) Provence-Alpes-Côte-d’Azur,a assuré la mise en place du suivi et de l’exploitationde ce nouvel outil. Le Baromètresanté mesure, à un temps t, l’état des comportements,des attitudes, des opinions etdes connaissances de la population enquêtée(épidémiologie descriptive). Il donne desinformations d’ordre déclaratif sur lesgrands thèmes de santé. Sa répétition dansle temps permet de mettre en évidence desgrandes évolutions, dans les domaines précités,des opinions, attitudes et comportementsde santé de la population vis-à-vis desquestions qui relèvent de la santé publique.En se substituant partiellement aux multiplesétudes thématiques réalisées de façon circonstanciellepar les cinq organismes promoteurs,le Baromètre santé donne une cohérenced’ensemble à l’exploitation duchamp de la santé et accroît ses potentialitésheuristiques et pragmatiques. Il constitueune source de données pour définir lesobjectifs des programmes nationaux de préventionet procure des indicateurs susceptiblesd’orienter des études spécifiques pluspointues et d’engager des actions de terrainplus ciblées (pour certains types de populationsou dans certaines régions). Il constitue,par ailleurs, une banque de donnéespériodiquement alimentée qui offre la possibilitéde réaliser des comparaisons avecles enquêtes menées dans d’autres pays.Chronologie de réalisation des différents Baromètres santé depuis 1992Année du terrain Baromètre santé Effectif interrogé1992 Adultes 2 099Médecins généralistes 2521993 Adultes 1 950Médecins généralistes 4941994 Médecins généralistes 1 0131995 Adultes 1 9931996 Adultes nutrition 1 9841997 Jeunes 4 1<strong>15</strong>1998 Médecins généralistes 2 073Enquête pharmaciens en officine 1 0011999 Jeunes et adultes (12-75 ans) 13 68512-25 ans Alsace 1 23712-25 ans Nord–Pas-de-Calais 1 03812-25 ans Pays de la Loire 1 09112-25 ans Picardie 1 26712-75 ans Poitou-Charentes 1 03232 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Choix de la méthode du recueil des donnéesChoix de la méthodedu recueil des donnéesLes différentes approchespar sondageLe Baromètre santé est une enquête périodiquepar téléphone utilisant la technique dusondage aléatoire. Cette approche est,compte tenu des objectifs, la solution de loinpréférable par rapport à une enquête utilisantle recensement. Cette dernière consisterait,par définition, à interroger tous lesindividus d’une population sur leurs comportements,attitudes, opinions et connaissancesen matière de santé, ce qui sur le planfinancier et organisationnel est pratiquementimpossible. Sous certaines conditions,l’enquête par sondage en ne sélectionnantqu’une partie de la population, qualifiée dereprésentative, permet d’obtenir des donnéesaussi fiables (voire plus fiables) à moindrecoût et dans des délais plus courts. Lessondages les plus connus sont ceux quiconcernent la mesure de l’opinion publique.La première enquête de ce type, devenuecélèbre, date de 1936 à l’occasion des électionsprésidentielles américaine (Gallup,Crossley Poll et Roger). Depuis cette époque,leur succès a entraîné une multiplicationde ce type d’investigation auprès de lapopulation, qui peut à la longue produire uneffet de saturation.Le sondage peut être réalisé selon deuxgrandes méthodes : de façon probabilistereposant sur un tirage au sort ou de façonempirique (par exemple, la méthode desquotas). Le Sondage aléatoire simple (Sas)est une méthode d’échantillonnage attribuantla même probabilité de tirage à tousles échantillons que l’on peut constituerdans la population et qui ont une taille donnée.Le tirage est effectué de façon directeet sans stratification. Une large partie de lathéorie statistique des sondages repose surl’hypothèse que l’on se situe en présenced’un sondage aléatoire simple, alors que laplupart des plans de sondage effectivementmis en œuvre dans la pratique sont desplans complexes.Le Baromètre santé est un sondage à deuxdegrés à probabilités inégales : 1° = tirageau sort des ménages 1 ; 2° = tirage au sortd’un individu dans chaque ménage parmi l’ensembledes sujets éligibles. En raison de lataille inégale des ménages, la probabilité desélection d’un sujet est elle-même inégale.L’estimation des pourcentages, moyennes etautres paramètres d’intérêt devra donc tenircompte de cette probabilité inégale par unepondération adéquate (inverse de la taille duménage). En pratique, pour le calcul desvariances (pour les intervalles de confianceet les tests statistiques), on peut considérer1. Base de sondage non exhaustive puisque environ 5 %de la population n’ont pas le téléphone et environ 23 %des abonnés sont sur liste rouge. Par ailleurs, en août<strong>2000</strong>, les personnes uniquement équipées d’un portableétaient estimées à 2,5 %. Les personnes inscrites surliste orange sont directement accessibles par l’annuaireFrance Télécom.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode37


Choix de la méthode du recueil des donnéesce sondage comme un sondage à un degréà probabilités inégales puisqu’il n’y a pas d’effetgrappe : un seul sujet sélectionné danschaque ménage. Par opposition au sondagealéatoire, la méthode des quotas est unetechnique dans laquelle la probabilité de tiragedes échantillons n’est pas maîtrisée parle sondeur, préalablement à la phase de tirageeffectif de l’échantillon. Le postulat decette approche est qu’un échantillon, àl’image de la population de référence pourcertains critères (variables de contrôle), lesera aussi quant à l’objet de l’étude, l’imageétant définie par des caractéristiques préalablementchoisies : sexe, âge, catégoriesocioprofessionnelle, etc. L’échantillon seraqualifié de représentatif par rapport aux variablesde contrôle si ces dernières sontidentiquement distribuées sur l’échantillon etsur la population de référence. Avec cetteméthode de sondage, il n’est plus possiblede déterminer a priori quelle est la probabilitéqu’a chaque individu d’appartenir àl’échantillon. L’enquêteur, même tenu de travaillerde la façon la plus « aléatoire » possible,reste libre de ses choix. Par conséquent,le principe d’inférence statistique disparaît etil peut exister un biais de sélection lors de laconstitution de l’échantillon. La précision desestimateurs et par conséquent les intervallesde confiance ne sont pas calculables rigoureusementpuisque aucune probabilité n’estconnue. Dans une enquête de type quotaspar téléphone, il est en revanche possibled’introduire de l’aléa dans le choix des ménages(annuaire, minitel, etc.), mais pas dansla sélection du sujet répondant à l’enquête.Trois grands avantages sont en général reconnusaux sondages par quotas. D’abordils sont plus rapidement mis en œuvre ettrès souvent moins onéreux que les techniquesprobabilistes. En ce qui concerne lapromptitude, un enquêteur a un rendementenviron deux fois plus élevé lorsqu’il choisitlibrement les individus à questionner. Deuxièmement,en l’absence d’une base de sondage,le sondage par quotas peut s’avérerêtre la seule méthode réalisable 1 . Ensuite,le sondage par quotas est considérécomme préférable pour des échantillons defaible effectif (n = 1 000 et moins), en raisond’une variance plus importante pour laméthode aléatoire 2 . Un des inconvénientsmajeurs des quotas repose sur le postulatde la méthode. En effet, la grande difficultéest de choisir les critères dits représentatifsde façon pertinente pour l’étude envisagée,surtout pour des problèmes de santéou sociologiques. Il n’existe pas de mesurede l’adéquation des quotas à respecter pourla réalisation d’une enquête. Le second inconvénientest l’impossibilité de calculer destaux de non-réponse et d’évaluer la précisiondes estimations.La place du téléphoneParmi les différents mode d’interview, letéléphone s’est assez logiquement imposépour l’enquête Baromètre santé. Les alternatives,face-à-face et auto-administré,n’étaient pas raisonnablement utilisablespour répondre aux objectifs de l’enquête. Leface-à-face, principalement en raison dutemps et du coût de la collecte des données,l’auto-administré en raison du faibletaux de participation qui aurait pu en découler(enquête postale). Il n’existe pas en soide mode d’interview parfait, chacun ayantses inconvénients et ses avantages selonles type d’enquête et les sujets abordés. Lesarguments qui sont en faveur de la méthodedu téléphone sont les suivants :• qualité de la base de sondage relativementexhaustive 3 et régulièrement actualisée ;• taux de participation relativement correct,surtout si cette collaboration est motivéepar l’envoi d’une lettre annonce ;• gestion automatisée des interviews (Cati,possible également en face-à-face et autoadministréavec les systèmes Capi et Casi) ;• l’absence physique de l’enquêteur limitantl’influence au niveau des réponses, sur-1. Cependant, il est possible d’utiliser des méthodes aléatoiresmême sans base de sondage a priori (tirage systématique,sondage auréolaire).2. Cet avantage peut s’avérer préférable au risque debiais de sélection.3. Selon l’Insee, le taux d’équipement des ménages entéléphone fixe était, en 1997, de 95,8 %.38Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Choix de la méthode du recueil des donnéesveillance de l’administration et de la compréhensiondu questionnaire ;• possibilité d’interroger les personnes endifficulté avec l’écriture ou la lecture.Les arguments en défaveur sont principalementles suivants :• temps de réflexion plus court pour répondreaux questions et donc possibilité d’oubliou d’erreur dans certains domaines (biais demémorisation) ;• l’isolement de l’interviewé pour répondreaux questions pas toujours possible ;• risque de biais de déclaration lorsque l’interviewéest peu enclin à la verbalisation àpropos de sujets sensibles ou intimes ;• difficulté, à l’avenir, de connaître les horschampset les hors cibles en raison de l’absence,à ce jour, d’annuaire téléphoniquepour les téléphones portables.La méthode d’interview par téléphone estutilisée depuis plus de vingt ans en Franceet semble ne pas poser de problèmes majeurs.Même pour les sujets aussi sensiblesque la violence envers les femmes ou lescomportements sexuels, cette techniquesemble donner satisfaction 4 . La principalelimite concerne la qualité de la base de sondagepuisque les enquêtes incluant les personnessur liste rouge (environ 23 % desabonnés en 1997 selon l’Insee, avec defortes disparités régionales et sociales) nesont pour le moment pas systématiques,alors que ces sujets sembleraient avoir descaractéristiques différentes des autresabonnés. De plus, le développement destéléphones portables avec suppression deslignes fixes sans annuaire les répertoriantest également problématique. Un autre élémentà surveiller est l’ouverture totale dumarché à la concurrence du réseau téléphoniquequi a eu lieu le 1 er janvier 2001.Situer les investigationsdans le tempsLa prise en compte d’une dimension temporelleau cours d’une enquête est délicate 5 .4. Voir les enquêtes, ACSF, KABP sida, Enveff, Cocon.Dans l’étude Baromètre santé, le tempsapparaît à trois niveaux :• les évolutions au cours des années ;• la période de l’année où se déroule lacollecte des données ;• les références temporelles des questions(hier, au cours des sept derniers jours, aucours des douze derniers mois, au cours dela vie).L’un des objectifs du Baromètre santé estde mesurer des évolutions : la consommationde tabac diminue-t-elle au cours desannées ? La réponse apportée par le Baromètresanté peut se formuler en ces termes: la consommation déclarée en novembre1992 est supérieure (identique ou inférieure)à celle déclarée en novembre 1999par un échantillon indépendant de celui de1992. Ainsi, la solution retenue a été cellede répéter des enquêtes, initialement tousles ans, à une même période de l’année,avec un échantillon retiré entièrement àchaque enquête. Cette procédure est naturellementdiscutable : comment s’assurerque les évolutions constatées sont bien lefruit d’un changement dans les pratiques etnon le fait du tirage du second échantillonqui comprendrait, par exemple, plus de fumeurs.Autrement dit, pourquoi ne pas avoirconstitué un panel (ou cohorte) ou pourquoine pas avoir procédé à des enquêtes parvagues pour prendre en compte la saisonnalitéde certains comportements ? Un desavantages des données de panels est quela précision dans une mesure d’évolution estaccrue 6 : la variation d’une mesure ne peutêtre le résultat d’un second tirage d’échantillon.Ce gain en terme de précision se retrouvedans l’estimation de la variance,moins élevée dans des données de panelsque lorsque l’on tire plusieurs échantillonsindépendants (la covariance étant par définitionnulle). Cependant, cette méthodecomprend aussi quelques inconvénients, enparticulier lorsqu’il s’agit d’aborder desquestions sur des comportements desanté : les sujets peuvent avoir des compor-5. Voir à ce sujet P. Ardilly. Les techniques de sondage.Editions Technip, 1994 : 302-20.6. Elle permet aussi d’observer des effets générations.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode39


Choix de la méthode du recueil des donnéestements de santé qui se modifient du simplefait de se savoir observés ; la perceptionde l’anonymat est bien moindre dansune enquête de ce type, ce qui peut poserproblème pour les sujets sensibles abordésdans le questionnaire. En outre, et c’est unpoint majeur, la gestion de la base nécessiteun suivi très complexe à assurer : déménagement,effet de lassitude, etc.L’aspect saisonnier des comportements,attitudes, opinions et connaissances enmatière de santé est partiellement pris encompte dans le Baromètre santé. Lorsquele caractère que l’on souhaite observer présenteune saisonnalité (valeur différenteselon les mois ou les saisons), il est possibled’étaler dans le temps les interviews afinde couvrir l’ensemble du phénomène (onparle d’enquête par vagues). Certains sujetsexplorés par le questionnaire du Baromètresanté présentent plus ou moins un caractèrede saisonnalité : les activités de sportou de loisirs sont différentes selon les saisons; les types d’alcool consommés peuventêtre également différents selon quel’enquête se déroule l’été ou l’hiver, etc. Pourprendre en compte ces aspects saisonnierset les contrôler, les enquêtes Baromètresanté ont toujours lieu à la même périodede l’année, en évitant la période du 24 décembreau <strong>15</strong> janvier où les comportementssont très certainement atypiques dufait des fêtes de fin d’année. De plus, puisquel’enquête se déroule du lundi au samediinclus, elle permet de prendre en compteles variations journalières des comportements.En ce qui concerne les consommationsde produits psychotropes (alcool, tabac,drogues illicites et certains médicaments),les consultations médicales, lesaccidents, les dépistages et d’autres domainesencore, les questions sont formulées defaçon rétrospective sur l’année ou sur la vie.Cette façon d’essayer de contrôler les effetssaisonniers est, bien entendu, moinsefficace qu’une enquête par vagues. En effet,la précision des estimations des réponsessur des périodes (année, vie) qui font largementappel à la mémoire sont plus imprécisesque les questions qui portent sur desconsommations de la veille ou de la semaine.Néanmoins, la plupart des questionsde ce type ont été validées en France etdans d’autres pays, et cette procédure permetde limiter sensiblement les coûts depréparation et de collecte des données touten laissant plus de temps pour leur exploitationet leur analyse.Le choix des populations interrogées répondprincipalement à des contraintes techniques.En population générale, seuls les12-75 ans parlant le français participent àl’enquête. Le Baromètre santé jeunes 97/98a montré qu’il était aussi possible de faire,en France, une enquête de santé par téléphoneauprès des 12-19 ans (taux de participationplus élevé que parmi les adultes,résultats concernant aussi les jeunes nonscolarisés). L’expérience du terrain permetde penser que l’âge de 12 ans constitue unelimite inférieure maximale (questionnairelong et difficulté de compréhension de certainstermes).En ce qui concerne la limite d’âge (moins de76 ans), il y a deux raisons d’ordre technique.La première est que les enquêtes publicitairesd’évaluation faites auprès des plusde 75 ans sont extrêmement difficiles partéléphone (refus, audition, etc.) Ensuite, uneinvestigation par téléphone au domicile principaldes individus peut ne pas être représentativedes populations les plus âgées. Eneffet, un certain nombre sont en séjour enmilieu hospitalier, d’autres sont en maisonde retraite sans avoir forcément de ligne téléphoniquepersonnelle.Enfin, l’enquête ne peut être réalisée que siles interviewés comprennent et parlent lefrançais, sans distinction de nationalité, dumoment que leur résidence principale estsur le territoire métropolitain. Cette limiteest une contrainte financière tout comme lefait de ne pas interroger les départementset territoires d’outre-mer. Sur ce dernierpoint, il est important de préciser que pourla première fois en 1999, une enquête a étéréalisée par la direction régionale des Affairessanitaires et sociales (Drass) de la Réunionavec un protocole d’enquête et un40Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Choix de la méthode du recueil des donnéesIl a été décidé d’interroger dans une mêmeenquête une population d’adultes et unepopulation de jeunes. L’intérêt d’un tel regroupementse situe dans la possibilitéd’avoir un continuum d’observation descomportements de santé selon l’âge desindividus. La séparation entre les 12-19 ansdu Baromètre santé jeunes et les 18-75 ansdu Baromètre santé adultes ne permettaitpas d’étudier de façon précise la mise enplace de comportements de santé entre lafin de l’adolescence et le début de l’âgeadulte. Par ailleurs, la tranche d’âge des 12-19 ans ne représentait que trop partiellementla population des jeunes. Dans cettenouvelle enquête, les analyses ont été souventconduites sur la période 12-25 ans (etnon 12-19 ans).La deuxième innovation concerne la réalisationde cinq suréchantillons régionaux : Alsace(12-25 ans), Nord–Pas-de-Calais (12-25 ans), Pays de la Loire (12-25 ans), Picardie(12-25 ans) et Poitou-Charentes (12-75 ans) 1 . Ces suréchantillons régionauxs’inscrivent dans le cadre des programmesrégionaux de santé. Le choix de ces régionsne correspond pas à un choix raisonné, entermes de régions représentatives parexemple, mais découle davantage d’un déquestionnaireproches de ceux du Baromètresanté. Pour conclure cette partie sur lesprincipes généraux des Baromètres santé,signalons que le CFES a saisi, en 1997, laCommission nationale de l’informatique etdes libertés (Cnil) d’une demande de conseilportant sur la mise en place du Baromètresanté jeunes. Le protocole d’enquête, lequestionnaire, ainsi que la lettre annoncedestinée aux parents ont fait l’objet d’unexamen de la part de cet organisme qui aconfirmé que « les informations susceptiblesd’être traitées présentent un caractèreanonyme et qu’en conséquence, le traitementinformatique envisagé n’a pas à fairel’objet de formalités préalables auprès de laCnil ». La Cnil formula deux recommandationsqui ont été strictement appliquées : lesjeunes de moins de <strong>15</strong> ans ne pouvaientparticiper à l’enquête que si au moins un desparents donnait son autorisation et les questionsles plus sensibles ne devaient pas leurêtre posées (sexualité, suicide, drogues illicites).Particularités du protocoled’enquête du Baromètre santé<strong>2000</strong>L’enquête réalisée en 1999 repose sur lesmêmes principes évoqués précédemment,auxquels quelques innovations ont été apportées.1. Un suréchantillon départemental (Seine-Saint-Denis, 12-19 ans) avait également été réalisé en 1997 à l’occasiondu Baromètre santé jeunes 97/98.Tableau IInfluence de l’échantillonnage sur la qualitéBaromètre santé Baromètre santé Baromètre santéadultes 95/96 jeunes 97/98 <strong>2000</strong>Taille de l’échantillon 1 993 4 1<strong>15</strong> 13 685Pourcentage fictif 36,0 % 36,0 % 36,0 %Intervalle de confiance* 33,9--38,1 34,5--37,5 35,1–36,9Précision à ± x point près 95 %0,021‡ 0,0<strong>15</strong> 0,009Sous l’hypothèse d’un Sondage aléatoire simple (Sas)* : indique la précision de l’évaluation d’un pourcentage en terme de « fourchette » (suréchantillon non pondéré).‡ : 2 x0,36 x (1 – 0,36)1993Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode41


Choix de la méthode du recueil des donnéessir de participation et d’investissement desrégions elles-mêmes.La troisième et la quatrième innovationsavaient comme objectif d’améliorer la qualitéet la précision des estimations. La taillede l’échantillon national (hors suréchantillonsrégionaux) a été considérablement augmentéepar rapport aux précédents Baromètressanté, passant d’environ 2 000 individus(4 1<strong>15</strong> pour le Baromètre santé jeunes 97/98) à 13 685 individus en 1999. La précisiondes estimations s’en trouve amélioréecomme le montre le Tableau I.Enfin, un gain en terme de couverture del’échantillon a été recherché en incluant desindividus dont le numéro de téléphone étaitsur liste rouge. En effet, environ 23 % des1. En France, et à notre connaissance, le premier institutà réaliser des sondages auprès des listes rouges aété Médiamétrie au début des années quatre-vingt-dix.abonnés à France Télécom ont un numérode téléphone qui ne figure pas dans la basede sondage (l’annuaire). Or, il est aussi importantde connaître leurs comportements,attitudes, opinions et connaissances enmatière de santé. La procédure utilisée pourjoindre ces personnes sera détaillée dansles chapitres suivants 1 . Si les résultats observésauprès de cette population s’avéraientpeu différents de ceux collectésauprès des autres abonnées, alors l’intérêtd’interroger ces personnes s’en trouveraitamoindri. En revanche, des différences entermes de structure de population et decomportements de santé signifieraient qu’ilserait désormais nécessaire d’inclure systématiquementdans le champ des enquêtesles personnes sur liste rouge pour prétendreavoir un échantillon et des résultats représentatifsde l’ensemble de la populationen France.42Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Élaboration du questionnaireÉlaborationdu questionnaireQuelques généralitésLa principale difficulté lorsque l’on élaboreun questionnaire est d’obtenir de « bonnes »réponses. Pour atteindre cet objectif, il estavant tout nécessaire d’avoir des questionsayant une bonne validité (aptitude d’unequestion à fournir une mesure exacte de cequ’elle a pour objet de mesurer). Cependant,utiliser une question validée n’est pas suffisantpour obtenir de « bonnes » réponses,car d’autres obstacles qu’une « mauvaise »question peuvent être en jeu.De nombreuses études ont été entreprisesafin de mieux connaître l’influence d’une formulationet d’un ordre de questions d’un enquêteurdans les réponses données par unepersonne interviewée. Mc Kee et McClendon (1991) 1 se sont intéressés, parexemple, à la différence entre une formulationdemandant l’accord ou le désaccorddes individus sur un sujet précis et une formulationdu type « oui/non ». L’ordre desitems peut également influencer les réponses.Ainsi, on considère que la personneinterviewée retiendra en priorité, parmi uneliste de réponses possibles, la premièreformulation qui lui semble proche de cequ’elle ressent sans demander à l’enquêteurde répéter l’ensemble des réponses possibles.Il convient donc de toujours proposer1. Voir aussi Jacquart (1988), Sudman et Bradburm(1974), Schuman et Presser (1981), in J.-P. Grémy (1993).des échelles de réponses dans un ordreidentique à tous les interviewés afin d’obtenirdes données comparables. Dans lemême esprit, l’ordre dans lequel se succèdentles thèmes abordés peut influencer lesréponses données. Par exemple, dans uneliste qui énumère différentes craintes poursoi-même vis-à-vis de certains risques sanitaires,les réponses peuvent être donnéescomparativement aux réponses qui aurontprécédé : un individu peut minorer sa réponsesur sa crainte vis-à-vis de la tuberculosedu simple fait que la question précédenteportait sur sa crainte vis-à-vis du cancer.Pour avoir une estimation de chaquecrainte fiable, celles-ci apparaîtront à l’enquêteurselon un ordre aléatoire pour chaquequestionnaire. L’influence au niveau desréponses individuelles ne se retrouvera pas,en principe, au niveau de l’ensemble del’échantillon. En outre, un ordre doit êtredéfini dans les différents thèmes abordéslors d’une enquête. On évitera ainsi de commencerun questionnaire par des questionstrop sensibles ou trop intimes, car le risqued’abandon s’en trouverait accru. Les questionssur la sexualité ou les pensées suicidairesdu Baromètre santé apparaissentplutôt en fin de questionnaire ou au milieu,c’est-à-dire à un moment où la personne interrogéea pu être rassurée sur le sérieuxde l’enquête, sur son intérêt ou son utilité.Il est également préférable d’éviter de poserles questions les plus importantes à laBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode47


Élaboration du questionnairefin du questionnaire, en particulier si celuiciest long, car c’est à ce moment que peutapparaître une lassitude aussi bien chez l’enquêteurque chez l’enquêté. Une autre difficultéconsiste à adapter les formulationsdes questions au mode de collecte desdonnées : un questionnaire auto-administréne ressemblera pas complètement à unquestionnaire téléphonique : certains motssont, par exemple, difficilement prononçablesparmi les plus jeunes et il faut envisagerle plus souvent possible des formulationsde telle façon qu’une tierce personneéventuellement présente dans la pièce nepuisse comprendre les sujets abordés (réponsesfermées ou précodées). Cependant,même une formulation sans difficulté apparentede compréhension ne sera pas obligatoirementbien assimilée par tout le monde(il peut s’agir aussi d’un moment d’inattention).Dans l’enquête Baromètre santé<strong>2000</strong>, une des questions portait sur la consommationd’alcool au cours de la vie. Cettequestion est principalement utilisée commefiltre pour le reste du volet sur la consommationd’alcool. Depuis 1992, on observeenviron 5 % des individus qui disent ne jamaisavoir consommé d’alcool au cours deleur vie. La formulation de la question poséeen 1999 était la suivante : « Avez-vous déjàbu au moins une fois des boissons alcoolisées,c’est-à-dire de la bière, du vin ou unautre alcool ? ». Les personnes qui répondaient« non » se voyaient poser une secondequestion : « et avez-vous déjà bu uneboisson peu alcoolisée comme du cidre oudu panaché ? ». Parmi les 4,1 % d’individusqui se déclarent non consommateurs aucours de la vie (première question), 40,1 %disent avoir déjà bu une boisson peu alcooliséecomme du cidre ou du panaché. Le faitque parmi les consommateurs obtenusavec la seconde question certains déclarentavoir consommé du vin au cours des septderniers jours (boisson citée dans la premièrequestion) tend à démontrer que la premièrequestion n’avait pas été toujours biencomprise. Enfin, on peut citer un autre élémentqui peut influencer les réponses, en lapersonne de l’enquêteur lui-même. Celui-cise doit d’être le plus neutre possible : tonplatonique, pas d’approbations ni de réprobationsvis-à-vis des réponses données, lecturefidèle de la question pour chaque interview,etc. Cette neutralité n’avait pas étédemandée avec autant de rigueur lors duBaromètre santé jeunes 97/98. Les principalesraisons étaient que face à un publicd’adolescents et de pré-adolescents, il convenaitavant tout de ne pas les déstabiliserpar un ton trop froid (le tutoiement étaitautorisé) ou par des questions trop sensibles(cf. l’étude qualitative réalisée aprèscertaines interviews).La validation d’un questionnaire ou d’unequestion se doit de prendre en compte tousces paramètres.Le questionnairedes Baromètres santéLe questionnaire de la première enquêteréalisée en 1992 s’était inspiré de ceux utiliséspar le CFES dans ses enquêtes circonstancielles,mais également des problématiquesdes campagnes d’information etde prévention en cours dans les organismespartenaires, ainsi que de certains travauxinternationaux (OMS). Aujourd’hui, les principalesétudes de référence utilisées pourcompléter le questionnaire proviennent decertaines unités de recherche (Inserm,CNRS). La structure du questionnaire secompose de trois types de questions. Il y ades questions permanentes qui sont répétéesà chaque enquête (« noyau dur »), desquestions semi-permanentes et des questionsplus circonstancielles qui sont fonctiondes intérêts ponctuels ou conjoncturels duCFES et de ses partenaires.Le questionnaire se compose en règle généralede <strong>15</strong>0 questions, sauf cette annéeoù, grâce à l’emploi de filtres, 300 questionsfigurent dans le questionnaire, pourune durée moyenne d’interview supérieurede 10 minutes par rapport aux autres années.En ne prenant pas en compte lesquestions sur la signalétique de l’individu(30 questions), la proportion de questionsposées de façon identique depuis 1992 est48 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Élaboration du questionnaired’environ 5 %, celle des questions semipermanentesest d’environ 55 % et celle desquestions circonstancielles de 40 %. Lenombre de questions « noyau dur » estbeaucoup plus important si l’on prendcomme date de référence l’année 1995.Dans l’enquête réalisée en 1995, l’acceptionde la santé a été élargie de deux manières.Des questions ont été posées sur les conduitespositives comme la pratique dusport, les habitudes de sommeil et alimentaires,le désir d’améliorer sa propre santé.Par ailleurs, la santé « perçue » rejoint lanotion de qualité de vie. Pour la premièrefois, il a été adapté et appliqué une échellede mesure de qualité de vie (le profil desanté de Duke). Les enquêtes qui ont suiviont toutes réemployé ces thématiques supplémentairesdans leur questionnaire.Le questionnairedu Baromètre santé <strong>2000</strong>1. Pour des raisons de « calage » sur les enquêtes antérieurespar exemple.L’élaboration de ce questionnaire a débutéen mars 1999 et a bénéficié de nombreusescollaborations avec des équipes de recherche.Les spécificités de ce questionnairecorrespondent à celles des innovationscitées auparavant. Le regroupementdes jeunes et des adultes, tout en gardantà l’esprit le souci d’avoir des questions barométriques,n’a pas été sans difficultés. Lecas de figure le plus problématique a étécelui où les deux questionnaires de référence(« jeunes » et « adultes ») avaient deuxquestions différentes pour un même thème,les deux se justifiant 1 . Dans cette situation,il a été décidé : soit de poser deux questionsdifférentes selon l’âge du répondant(ce qui a été le cas pour l’échelle de Dukepar exemple), mais dans ce cas le bénéficed’un échantillon jeunes-adultes est moindre ;soit de poser une même question à l’ensemblede l’échantillon, auquel cas une partie del’échantillon répond à une question qui peutêtre moins bien adaptée que lors de la précédenteenquête. Dans cette dernière circonstance,la comparaison avec les enquêtesantérieures devient plus délicate. Unesolution a également consisté à poser lesdeux questions (les questions sur la fréquencede consommation des boissons alcooliséescomprennent à la fois celles utiliséesdans le Baromètre santé jeunes97/98 : « au cours des douze derniersmois… » et à la fois celle utilisée dans leBaromètre santé adultes 95/96 : « au coursdes sept derniers jours… »). Une autre spécificitéde cette enquête est liée auxsuréchantillons régionaux. Un second questionnairea été créé où un certain nombrede questions qui ne concernaient pas la population« jeunes » (dépistage des cancers,vaccination, etc.) a été remplacé par desquestions plus appropriées vers ce public.Les thèmes abordés dans le questionnaireont été reproduits avec quelques ajouts. Lesquestions sur la consommation de tabac,d’alcool et de drogues illicites ont été discutéesprincipalement entre la Cnamts,l’OFDT et le CFES.Les principales modifications apportées auquestionnaire sur le tabagisme par rapportaux précédentes années sont les suivantes :la consommation de tabac est déclinée parproduit (cigarette, tabac à rouler, pipe etcigare), afin de gagner en précision dans ladescription des consommations ; une questionconcerne le moment de la journée oùla première cigarette est allumée (ce qui,couplé avec le nombre de cigarettes fuméespar jour, donne une estimation de la dépendance– test simplifié de Fagerström) ; le projetde l’arrêt, la méthode envisagée, les tentativesd’arrêts et leurs motivations peuvents’inscrire dans le modèle de Prochaska. Levolet « alcool » du questionnaire est demeurépresque inchangé, mis à part un itemsupplémentaire sur la consommation d’alcoolau cours de la vie afin d’estimer dansquelle mesure certaines personnes se déclarentabstinentes au cours de la vie etdéclarent dans un second temps avoir déjàconsommé des boissons peu alcoolisées.La partie drogues illicites détaille les consommationsdes différents produits aucours de la vie, de l’année et des trenteBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode49


Élaboration du questionnairederniers jours. L’accent a été mis, cette année,sur les motivations à la consommationde cannabis, les motivations de la non-consommationau cours de l’année, la pratiquedes mélanges et les usages à problèmes.Le thème de la perception de la santé a notammentété mis en place avec la directionde la Recherche, des Études, de l’Évaluationet des Statistiques (Drees). La question surles craintes sanitaires a été complétée parune question sur des craintes plus générales(guerre, chômage, etc.) pour essayer de relativiserles différentes craintes. La perceptionde son environnement au sens large aété également prise en compte cette année :bruit, pollution, pénibilité et satisfaction del’activité professionnelle, l’information perçuesur différents thèmes de santé, les « personnes-recours» lorsque l’on se pose des questionssur la santé. Enfin, des questions explorentla perception des seuils de dangerositépour la consommation de tabac, d’alcool etde cannabis, ainsi que la perception de lanotion de « drogue ». D’autres thèmes ontbénéficié de certains approfondissements.Ainsi, l’activité sportive où le type de sportpratiqué a pu être enregistré ; les violencessubies dont une question proposée par uneéquipe du CNRS (H. Lagrange, B. Lhomond)précise le mode de violence (avec les mains,les pieds, une arme, etc.) ; les maladiessexuellement transmissibles dont des questionsexplorent les informations données auxpartenaires sexuels (J. Warszawski, N. Bajos,Inserm U. 292 ; I. Grémy, Orsif) ; les accidentsde la vie courantes dont une questionsur le port du casque étudie le degré de protectiondes utilisateurs de rollers, skate, VTT(F. Baudier, Cnamts) ; la perception d’une desréformes du système de soins avec unequestion sur le médecin référent (A. Krynen,FNMF) ; la vaccination avec des questions surla pratique et les intentions de vaccinationrougeole-oreillons-rubéole, la douleur et saprise en charge (C. Felder, DGS ; H. Isnard,InVS ; G. Menahem, Credes).Les différents groupes de travail se sont réunisrégulièrement de façon bilatérale et sousla forme de séances plénières à plusieursoccasions.50 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireLe questionnaire duBaromètre santé <strong>2000</strong>Le questionnaire est présenté dans son intégralitéen reprenant les consignes telles qu’ellesapparaissaient sur l’écran des enquêteurs,ainsi que les remarques que ces derniersont pu formuler lors des séances dedébriefing. L’aspect « barométrique » desquestions est signalé par les références desenquêtes précédentes ayant déjà utilisé laquestion.Comme cela avait été fait lors du Baromètresanté jeunes 97/98, un certain nombre denuméros de téléphone était mis à dispositionde l’interviewé. Pour les 12-25 ans, celui deFil santé jeunes était donné ; pour ceux quiavaient répondu avoir envie d’arrêter de fumer,Tabac info Service était proposé. Lesnuméros de Drogues info Service et Sida infoService étaient transmis si la personne le désirait.Enfin, si le sujet avait manifesté unecertaine gêne lors de l’interview, les numérosd’un médecin et d’un psychologue du CFESlui étaient donnés. Deux interviewés ont ainsicontacté le psychologue, et une personne lemédecin, pour leur dire que la passation duquestionnaire les avait décidés à consulter unprofessionnel de la santé mentale et souhaitaientsavoir s’ils avaient des adresses à leurrecommander. Le questionnaire de cette enquêtecomprenait quelques sujets sensiblesqui n’étaient posés qu’aux adolescents âgésde plus de 14 ans. L’expérience d’appel postinterviewauprès des personnes ayant déclaréavoir fait une tentative de suicide ouavoir subi des rapports sexuels forcés n’apas été renouvelée cette année. Cette petiteenquête qualitative qui avait été menée lorsdu Baromètre santé jeunes 97/98 était plutôtrassurante quant aux effets d’une enquêtesur les adolescents, puisque quasiment tousavaient trouvé que l’interview avait été poureux l’opportunité de parler de sujets qu’ilsavaient rarement l’occasion d’aborder avecd’autres personnes.En revanche, nous nous sommes sommairementintéressés cette année aux impressionsque pouvaient ressentir les enquêteurs. Unepetite étude (auto-administrée et anonyme) aété réalisée pour essayer de savoir si les enquêteursavaient été dérangés ou perturbéslors de la passation du questionnaire. Lesréponses seront présentées dans la partie« Bilan du terrain ».Signalétique __________________________ 56Perception de santé et environnement _____ 58Qualité de vie _________________________ 62Activité sportive _______________________ 64Vaccination ___________________________ 66Poids et conduites alimentaires ___________ 68Tabac _______________________________ 69Alcool _______________________________ 72Suicide ______________________________ 74Violence _____________________________ 75Sexualité, contraception, MST ___________ 76Drogues illicites _______________________ 79Douleur, consommation de soinset de médicaments ____________________ 85Dépistage des cancers _________________ 88Accidents ____________________________ 89Signalétique (classification Inseedes professions) _______________________ 91Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode55


QuestionnaireSignalétiquePour commencer, je vais vous poserquelques questions générales.★ Enquêteur : demander à l’interviewé(e) des’isoler, s’il peut, pour répondre à cequestionnaire.Q1 Sexe de l’interviewé :1 Homme2 FemmeQ2 Quel est votre âge ?★ Enquêteur : bien vérifier la dated’anniversaire.Q3Q4Quels sont votre mois et votreannée de naissance ?★ Enquêteur : noter les 2 derniers chiffresde l’année. Si refuse catégoriquement dedire le mois, coder 99.1 <strong>Mo</strong>is :2 Année :Avec combien de personnes vivezvoushabituellement, en dehors devous ?1 12 23 34 45 56 67 78 89 910 1011 1112 12 et plus13 Aucune autre14 (NSP)Débrief : la question peut poser problèmepour les personnes ayant connu un décèsrécent dans le foyerQ5 Qui sont ces personnes ?◆ Si ne vit pas seul★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 Votre père2 Votre mère3 Votre beau-père4 Votre belle-mère5 Votre (vos) frère(s) ou demi-frère(s)6 Votre (vos) sœur(s) ou demi-sœur(s)7 Votre grand-père8 Votre grand-mèreQ69 Votre conjoint/petit ami/fiancé/concubin/compagnon10 Votre (vos) filles ou belle(s)-filles11 Votre (vos) fils ou beau(x)-fils12 Un ou des ami(e)s13 Autres (préciser)14 (NSP)Autres (préciser)◆ Si autre à la question Q5★ Enquêteur : noter en clair.Q7 Pour quelles raisons ?◆ Si moins de 20 ans et dit ne pas vivreavec ses 2 parents★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles si le(s) parent(s)absent(s) n’est (ne sont) présent(s) que leweek-end ou absents pour moins d’un an,revenir en Q4 : le(s) compter en Q4 et mettreà jour la Q5.1 Parents séparés, divorcés2 Père décédé3 Mère décédée4 Absent(s) pour raison professionnelle (àpartir d’un an ou plus)5 (Autre, exemple : étudiant)6 (NSP)Q8Q9Avez-vous, vous-même, desenfants ?◆ Pour les <strong>15</strong> ans et plus★ Enquêteur : il s’agit de tous les enfantsque l’interviewé considère comme étant sesenfants.1 Oui2 NonCombien y a-t-il d’enfants quihabitent chez vous ?◆ Si enfant dans le foyer★ Enquêteur : inclure pensionnaires etenfants en garde.Q10 Quel est l’âge de ces enfants quihabitent chez vous ?◆ Si enfant dans le foyer★ Enquêteur : si moins de 1 an coder 0.1 1 er enfant2 2 e enfant3 3 e enfant4 4 e enfant5 5 e enfant6 6 e enfant7 7 e enfant8 8 e enfant9 9 e enfant56Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Questionnaire10 10 e enfant11 11 e enfantQ11 Quel est votre statut matrimoniallégal ?◆ Pour les <strong>15</strong> ans et plus★ Enquêteur : énumérer.1 Célibataire (ou concubinage)2 Marié(e) pour la 1 re fois3 Remarié(e) après un divorce4 Remarié(e) après un veuvage5 Veuf(ve)6 Divorcé(e) ou séparé(e)7 (Ne veut pas dire)★ Remarque : la question correspond à laclassification de l’Insee.Q12 Vivez-vous…◆ Si NSP aux questions Q4 ou Q5★ Enquêteur : énumérer.1 Seul(e)2 En couple3 Avec vos parents (les deux ou un seul)4 Avec d’autres personnes5 Autres situations (préciser)6 (Ne veut pas dire)Q13Q14Q<strong>15</strong>Autres situations◆ Si autres situations questionsprécédentes★ Enquêteur : noter en clair.Concernant votre situation actuelle,êtes-vous…BS 97◆ Pour les 30 ans et moins★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non1 À l’école (collège/lycée) ou à l’université2 En apprentissage ou en formation alternée3 Au chômage (à partir de 16 ans (si pasécole ou pas apprentissage)4 Dans un processus d’insertion (CES, CEC)(à partir de 16 ans si pas école et nonapprentissage)5 Vous travaillez (à partir de 16 ans si pas auchômage)Quelle est votre situation professionnelle?BS 92/95/97◆ Pour les plus de 30 ans. Pour les moinsde 30 ans au chômage ou qui travaillent ouayant répondu non à tous les itemsprécédents.★ Enquêteur : énumérer si nécessaire.1 Vous exercez un emploi à plein temps2 Vous exercez un emploi à temps partiel3 Vous êtes en formation continue4 Vous êtes en stage d’insertion (CES, CEC)5 Vous êtes en apprentissage ou vous suivezune formation en alternance6 Vous avez cessé de travailler et vous êtesau chômage non bénéficiaire du RMI7 Vous avez cessé de travailler et vous êtesau chômage bénéficiaire du RMI8 Vous avez cessé de travailler et vous êtesen congé de longue durée9 Vous avez cessé de travailler et vous êtes àla retraite ou pré-retraite10 Vous avez cessé de travailler et vous êtesen congé parental11 Vous avez cessé de travailler et vous êtesau foyer12 Vous avez cessé de travailler et vous avezrepris vos études13 Vous avez cessé de travailler et vous êtesau service militaire14 Vous n’avez jamais travaillé et vouspoursuivez vos études<strong>15</strong> Vous n’avez jamais travaillé et vous êtesbénéficiaire du RMI16 Vous n’avez jamais travaillé et vouscherchez un premier emploi17 Vous n’avez jamais travaillé et vous êtes aufoyer18 Vous n’avez jamais travaillé et vous êtes auservice militaire19 Vous n’avez jamais travaillé et vous êtes eninvalidité20 Vous avez cessé de travailler : vous êtes eninvalidité21 (Non réponse)Débrief : la liste est trop longueQ16 Dans quelle classe êtes-vous ?BS 97◆ Si à l’école ou en apprentissage★ Enquêteur : énumérer si nécessaire. Uneseule réponse possible. Pour les étudiantsn’ayant pas encore les résultats de la 2 esession, prendre la classe de l’annéedernière.1 CAP 1 re année2 CAP 2 e année3 CAP 3 e année4 BEP 1 re année5 BEP 2 e année6 CM17 CM28 6 e9 6 e SEGPA (Section d’enseignement généralen professionnel adapté)10 5 e11 5 e SEGPA (Section d’enseignement généralen professionnel adapté)Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode57


QuestionnaireQ1712 4 e13 4 e Technologique14 3 e<strong>15</strong> 3 e Technologique16 2 de générale17 2 de technologique18 1 re générale19 1 re technologique20 Terminale enseignement général21 Terminale enseignement technique22 Terminale enseignement professionnel (enune seule année)23 Terminale enseignement professionnel (1 reannée)24 Terminale enseignement professionnel (2 eannée)25 Bac+1 (1 re année de Deug, d’IUT, de BTS,prépa…)26 Bac+2 (2 e année de Deug, d’IUT, de BTS,prépa…)27 Bac+3 (licence, école supérieure…)28 Bac+4 (maîtrise, école supérieure…)29 Bac+5 et plus (DESS, DEA, doctorat,MBA…)30 Autre (préciser)31 (NSP)Autre préciser◆ Si autre question précédente★ Enquêteur : noter en clair.Perception de santé et environnementQ18 Parmi ces différents risques etmaladies, pouvez-vous me dire sivous les craignez, pour vousmême,pas du tout, peu, pas malou beaucoup ?BS 92/93/95/97★ Enquêteur : énumérer.1 Pas du tout2 Peu3 Pas mal4 Beaucoup5 (NSP)1 Les accidents de sport et de loisirs2 Les accidents à l’école, au lycée, àl’université, en dehors du sport (si à l’école,au lycée…)3 Les accidents de la circulation4 La tuberculose5 Les maladies dues à l’alcool6 Le cancer7 Les maladies cardiaques8 Le sida9 Le suicide10 Les accidents du travail (si travail)11 Les maladies sexuellement transmissibleshors sida12 Les accidents de la vie domestiqueà la maison ou autour13 Les maladies respiratoires14 La dépression<strong>15</strong> Les maladies dues au tabacDébrief : Les personnes ont parfoistendance à répondre « un peu » au lieu de« peu ». Il y a parfois confusion avec le faitd’avoir ou non la maladie ou la pathologiecitée et confusion aussi avec les craintesressenties pour ses enfants ou petitsenfants. Pour les plus jeunes, certains itemsne les concernaient pas encore (dépression,chômage). Enfin, de façon anecdotique, il aété suggéré de remplacer « accidents de lacirculation » par accidents de la route pourqu’il n’y ait pas de confusion avec les« accidents de la circulation sanguine»Q19 Êtes-vous gêné par le bruit ?★ Enquêteur : énumérer.1 Souvent2 Parfois3 Rarement4 Jamais5 (NSP)58Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ20 Dans quel(s) lieu(x) êtes-vousprincipalement gêné par le bruit ?◆ Si gêné par le bruit souvent/parfois/rarement★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles. Ne pas relancer.1 À domicile2 Sur le lieu de travail (si travaille)3 À l’école, au lycée, à l’université (si à l’école)4 Dans la rue5 Autres (préciser)6 (NSP)Q21 Autre(s) lieu(x) de bruit :◆ Si autre lieu★ Enquêteur : noter en clair. ne pasrelancer.◆ Si gêné par le bruit souvent/parfois/rarementQ22 Quelle est la cause principale de cebruit ?★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles. Ne pas relancer.1 Les voisins2 Des travaux3 La circulation (voitures, motos, trains,avions, etc.)4 Les animaux5 Autres (préciser)6 (NSP)Débrief : ajouter dans la liste pré-codée :« frères et sœurs » et « machines »Q23 Autre(s) cause(s) de bruit :◆ Si autre cause★ Enquêteur : noter en clair. Ne pasrelancer.Q24 Avez-vous l’impression de vivredans un environnement…★ Enquêteur : énumérer.1 Très pollué2 Plutôt pollué3 Plutôt pas pollué4 Pas du tout pollué5 (NSP)Débrief : la question est parfois apparuecomme trop vague (de quelle environnementparle-t-on ?)Q25 Quels produits considérez-vouscomme étant une drogue ?★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Acides)2 (Alcool)3 (Amphétamines)4 (Café)5 (Cannabis)6 (Champignons hallucinogènes)7 (Cocaïne)8 (Colle)9 (Crack)10 (Dopants)11 (Ecstasy)12 (Ether)13 (Haschisch)14 (Héroïne)<strong>15</strong> (Joint)16 (LSD)17 (Marijuana)18 (Les médicaments)19 (Certains médicaments)20 (<strong>Mo</strong>rphine)21 (Opium)22 (Shit)23 (Solvants)24 (Tabac)25 (Tranquillisants)26 (Autre : préciser)27 (Pas d’autres produits)28 Aucun produit29 (NSP)1 En premier2 En second3 En troisième4 En quatrièmeDébrief : la question a souvent été perçuecomme liée à la notion de « dépendance »,d’où des réponses comme « le café, letravail, le chocolat, la télé, etc. »Q26 Autre(s) drogues :◆ Si autre drogue★ Enquêteur : noter en clair.1 En premier2 En second3 En troisième4 En quatrièmeQ27 (suite) Quels produits considérezvouscomme étant une drogue ?◆ Si plus de quatre drogues citées★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Acides)2 (Alcool)3 (Amphétamines)4 (Café)5 (Cannabis)6 (Champignons hallucinogènes)7 (Cocaïne)8 (Colle)9 (Crack)10 (Dopants)11 (Ecstasy)12 (Ether)Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode59


Questionnaire13 (Haschisch)14 (Héroïne)<strong>15</strong> (Joint)16 (LSD)17 (Marijuana)18 (Les médicaments)19 (Certains médicaments)20 (<strong>Mo</strong>rphine)21 (Opium)22 (Shit)23 (Solvants)24 (Tabac)25 (Tranquillisants)26 (Autre : préciser)27 (Pas d’autres produits)28 (NSP)Q28 Autre(s) drogues :◆ Si autres drogues★ Enquêteur : noter en clair.Q29 Selon vous, à partir de quanddevient-il dangereux pour la santéde fumer du tabac ?★ Enquêteur : il s’agit d’un « seuil à partirduquel » et non pas la situation la plusdangereuse. Énumérer. Une seule relancepossible sur NSP. Cigares/pipes/chiques,coder autre et préciser.1 C’est dangereux dès qu’on essaye2 C’est dangereux à partir du moment où onen fume de temps en temps3 C’est dangereux à partir du moment où onen fume tous les jours4 Ce n’est jamais dangereux pour la santé5 Autre : préciser6 (Ne connaît pas le produit)7 (Ne sait pas)8 (Ne veut pas dire)Débrief : la question est apparue plus difficilepour les non-fumeursQ30Q31À partir de quand ? (devient-ildangereux pour la santé de fumerdu tabac)◆ Si autre, question précédente★ Enquêteur : noter en clair.À partir de combien de cigarettespar jour pensez-vous que fumer soitdangereux pour la santé ?★ Enquêteur : si NSP coder 99.Q32/3 À partir de combien de verresd’alcool consommés par jour,pensez-vous qu’[une femme ; unhomme] qui boit quotidiennementmet sa santé en danger ?◆ Q32 posée à 50 % de l’échantillon, Q33posée à l’autre moitié de l’échantillon★ Enquêteur : si NSP coder 99 arrondir aunombre supérieur : 2 ou 3 verres : coder 3verres ; une demi-bouteille de vin = 2,5verres : coder 3 verres.Q32Q331 Qu’une femme 1 Qu’un homme2 Qu’un homme 2 Qu’une femmeDébrief : les enquêteurs ont remarqué quelorsque la question portait d’abord sur leshommes, les réponses données pour lesfemmes étaient plus souvent inférieures àcelles données pour les hommes et quelorsque les réponses concernant laconsommation des hommes suivaient cellede la consommation des femmes, lesréponses étaient plus souvent identiques (Hpuis F : H>F et quand F puis H : F=H).Q34 Selon vous, à partir de quanddevient-il dangereux pour la santéde fumer du haschisch ou ducannabis ?★ Enquêteur : il s’agit d’un « seuil à partirduquel » et non pas la situation la plusdangereuse parmi les suivantes . Énumérer.une seule relance sur NSP.1 C’est dangereux dès qu’on essaye2 C’est dangereux à partir du moment où onen fume de temps en temps3 C’est dangereux à partir du moment où onen fume tous les jours4 Ce n’est jamais dangereux pour la santé5 (Autre : préciser)6 (Ne connaît pas le produit)7 (Ne sait pas)8 (Ne veut pas dire)Q35À partir de quand ? (devient-ildangereux pour la santé de fumerdu haschisch ou du cannabis)◆ Si autre à la question précédente★ Enquêteur : noter en clair.Q36 Avez-vous le sentiment d’êtreinformé sur les grands thèmes desanté suivants ?★ Enquêteur : énumérer. Si les plus jeunesne comprennent pas : ne pas relancer etcoder NSP.1 Très bien informé2 Plutôt bien informé60Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Questionnaire3 Plutôt mal informé4 Très mal informé5 (NSP)1 L’alcool2 Le tabac3 Le cannabis4 L’ecstasy5 La contraception6 Les maladies sexuellement transmissiblesen dehors du sida7 Le sida8 La pollution de l’air9 La pollution de l’eau en général (eau demer, du robinet etc.)10 L’alimentation11 Les vaccinations12 Le bon usage des médicamentsDébrief : Certaines difficultés entre la notion« d’être informé » et celle de juger son niveaude connaissance. L’ecstasy est un termeinconnu d’une grande partie des interviewés.1 Très satisfait2 Plutôt satisfait3 Plutôt pas satisfait4 Pas du tout satisfait5 (NSP)Q39 Diriez-vous de votre emploi★ Enquêteur : énumérer.1 Très2 Plutôt3 Plutôt pas4 Pas du tout5 (NSP)1 Qu’il est fatiguant nerveusement ?2 Qu’il est fatiguant physiquement ?★ Remarque : la question provient desenquêtes du Crédoc.Q37 Parmi ces différents risques,pouvez-vous me dire si vous lescraignez, pour vous-même, pas dutout, peu, pas mal ou beaucoup ?★ Enquêteur : énumérer.1 Pas du tout2 Peu3 Pas mal4 Beaucoup5 (NSP)1 Les risques liés à des mauvaises habitudesalimentaires2 Les risques liés à la consommationd’aliments transformés ou pollués3 Le chômage4 La guerre5 Le risque nucléaire6 La pollution de l’eau en général (eau demer, du robinet etc.)7 La pollution de l’air8 Les nouvelles épidémies9 L’insécurité10 Le risque lié aux vaccinationsRemarque : cette question s’inspire de celleemployée dans le questionnaire de l’Institutde protection et de sûreté nucléaire (IPSN).L’objectif étant de pouvoir situer les craintessanitaires parmi d’autres craintes plusgénérales (parfois elles-mêmes sanitaires) etde voir si certaines personnes craignent aufinal tout ou presque tout (et donc pasuniquement les risques sanitaires).Q38Êtes-vous très satisfait, plutôtsatisfait, plutôt pas satisfait ou pasdu tout satisfait par l’exercice devotre profession ?Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode61


QuestionnaireQualité de vieNous allons maintenant aborder unesérie de propositions et de questionssur votre santé telle que vous laressentez.Q40 Pour chacune des formules que jevais vous proposer, dites-moi sivous pensez que c’est tout à faitvotre cas, à peu près votre cas ouque cela n’est pas votre cas.★ Enquêteur : énumérer.1 Tout à fait votre cas2 À peu près votre cas3 Cela n’est pas votre cas / (cela n’est pas dutout votre cas)4 (NSP)1 Je me trouve bien comme je suis2 Je ne suis pas quelqu’un de facile à vivre3 Au fond, je suis bien portant (au niveau de lasanté pas du poids)4 Je me décourage trop facilement5 J’ai du mal à me concentrer6 Je suis content(e) de ma vie de famille7 Je suis à l’aise avec les autresQ41 Diriez-vous qu’aujourd’hui, aumoment de l’interview…BS 95/97★ Enquêteur : énumérer.1 Pas du tout2 Un peu3 Beaucoup4 (NSP)1 Vous auriez du mal à monter un étage (siles jeunes ne comprennent pas : Avez-vousune incapacité physique vous empêchantde monter un étage ?)2 Vous auriez du mal à courir une centaine demètresDébrief : Les enquêteurs ont suggéréd’ajouter « monter un étage par l’escalier »car certaines personnes avaient du mal àcomprendre la question.Q42 Diriez-vous qu’au cours des8 derniers jours…BS 95/97★ Enquêteur : énumérer.1 Pas du tout2 Un peu3 Beaucoup4 (NSP)1 Vous avez eu des problèmes de sommeil2 Vous avez eu des douleurs quelque part3 Vous avez eu l’impression d’être fatigué(e)4 Vous avez été triste ou déprimé(e)5 Vous avez été tendu(e) ou nerveux(se)6 Vous vous êtes retrouvé(e) avec des gensde votre famille qui n’habitent pas chezvous ou avec des copains en dehors del’école7 Vous avez rencontré des parents ou desamis au cours de conversations ou devisites8 Vous avez eu des activités soit de groupesoit de loisirs comme des réunions, desactivités religieuses ou d’associations, allerau cinéma, faire du sport, participer à dessoiréesQ43 Est-ce qu’au cours des 8 derniersjours, vous avez dû rester chezvous ou faire un séjour en cliniqueou à l’hôpital pour raison de santé(maladie ou accident) ?BS 95/97★ Enquêteur : énumérer.1 Non2 Oui, 1 à 4 jours3 Oui, 5 à 7 jours4 (NSP)Q44 Lorsque vous vous posez desquestions sur la santé (par exemplesur le tabac, l’alcool, les droguesillicites, la sexualité…), à qui enparlez-vous le plus souvent ?★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 (À mon père)2 (À ma mère)3 (À mon beau-père)4 (À ma belle-mère)5 (À un frère, demi-frère)6 (À une sœur, demi-sœur)7 (À mon compagnon, conjoint)8 (À un de mes enfants)9 (À un (des) ami (es) du même sexe)10 (À un (des) ami (es) de sexe opposé)11 (À un médecin)12 (À un autre professionnel de santé)13 (À mon patron, un collègue de travail)14 (À un instituteur, professeur, conseillerd’éducation)<strong>15</strong> (À un organisme de renseignementtéléphonique : n° de téléphoned’information, d’aide)16 (À un centre d’écoute : lieu où l’on peutrencontrer, parler avec quelqu’un)17 (À une assistante sociale)18 (À un médecin scolaire ou infirmièrescolaire)19 (À quelqu’un d’autre (préciser))20 (À aucune personne)21 (NSP)62Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireDébrief : la question formulée avec « votresanté » plutôt que « la santé » aurait peutêtreété préférableQ45 À quelqu’un d’autre, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q46Que pensez-vous de l’école cetteannée ?BS 97◆ Si à l’école ou en apprentissage et moinsde 18 ans★ Enquêteur : énumérer.1 Vous aimez beaucoup2 Vous aimez un peu3 Vous n’aimez pas beaucoup4 Vous n’aimez pas du tout5 (NSP)Q47 Que pensez-vous de vos étudescette année ?◆ Si 18 ans et plus et école, lycée,études…★ Enquêteur : énumérer. Si l’interviewé vientjuste de commencer ses études et/ou nesait pas répondre, ne pas insister : coderNSP. Si un étudiant n’a pas commencé sonannée universitaire au moment de l’interview,et ne sait pas répondre pour l’année à venir,lui demander pour l’année passée.1 Vous aimez beaucoup ce que vous faites2 Vous aimez un peu ce que vous faites3 Vous n’aimez pas beaucoup ce que vousfaites4 Vous n’aimez pas du tout ce que vous faites5 (NSP)Q48 Au cours des 12 derniers mois,c’est-à-dire depuis (octobre,novembre, décembre) 1998,vous est-il arrivé :BS 97◆ Si à l’école ou en apprentissage et moinsde 20 ans★ Enquêteur : si les plus jeunes necomprennent pas « au cours des 12 derniersmois » proposer « depuis 1 an ».1 Non2 Oui, 1 fois3 Oui, 2 fois4 Oui, 3 fois ou plus5 (NSP)1 D’arriver en retard2 De sécher les coursQ49Au cours de votre scolarité,combien de fois avez-vousredoublé ?BS 97◆ Si à l’école ou en apprentissage et simoins de 20 ans★ Enquêteur : si NSP ou ne veut pas direcoder 99.Q50 Concernant vos parents ou lesadultes qui s’occupent de vous,diriez-vous qu’ils…BS 97★ Enquêteur : énumérer.1 Très souvent2 Assez souvent3 Parfois4 Jamais5 (Non concerné)6 (NSP)1 Veulent savoir où vous êtes et ce que vousfaites (12 à 25 ans)2 Vous félicitent (12 à 25 ans)3 Vous disent à quelle heure rentrer quandvous sortez (12 à 19 ans)4 Oublient vite un règlement qu’ils ont établi(12 à 19 ans)5 Écoutent vos idées et vos opinions (12 à 25ans)Q51 Est-ce facile pour vous de lui/leurparler de choses qui vouspréoccupent vraiment ?BS 97◆ Pour les 12-19 ans★ Enquêteur : énumérer. Si frère/sœur tropjeune coder NSP.1 Très facile2 Facile3 Difficile4 Très difficile5 (Vous n’en avez pas ou ne voyez pas cespersonnes)6 (NSP)1 À votre père (si père vivant)2 À votre mère (si mère vivante)3 Vous avez un frère ou plusieurs frères4 Vous avez une sœur ou plusieurs sœurs5 Si vous avez un petit-ami, un fiancé, unconjoint6 Si vous avez des ami(e)s du même sexe7 Si vous avez des ami(e)s du sexe opposé8 Vous avez un patron ou un collègue detravail (si travaille)9 Vous avez un instituteur ou professeur ouconseiller d’éducation10 Si vous avez un psychiatre, psychologue,psychothérapeuteBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode63


Questionnaire11 À un médecin scolaire ou une infirmièrescolaire12 À un autre professionnel de la santé13 À une assistante socialeDébrief : l’item « vous n’en avez pas ou nevoyez pas ces personnes » était assezfastidieux à dire pour les enquêteurs. Laquestion a été jugée trop longue.Q52 Imaginons que vous avez eu unegrosse dispute avec un ou uneami(e) proche et que vous pensezqu’il ou elle ne vous comprend paset n’écoute pas ce que vous dites.Pour chacune des affirmationssuivantes, dites-moi s’il y a deschances que vous réagissiez decette façon…BS 97★ Enquêteur : énumérer.1 Certainement2 Probablement3 Probablement pas4 Certainement pas5 (NSP)1 Vous en parlez à d’autres pour avoir un avis2 Vous essayez de voir ce qui peut sortir debon de la situation3 Vous cherchez à comprendre qui estresponsable et vous en tirez lesconséquences4 Vous essayez de résoudre le problèmevous-même5 Vous racontez ce que vous ressentez à unami6 Vous essayez de vous calmer, de vousdétendre7 Vous aimeriez que cela ne soit jamais arrivé8 Vous cherchez du réconfort auprès devotre famille — ou d’un adulteActivité sportiveQ53 Au cours des 7 derniers jours,avez-vous pratiqué un sport ?BSNUT 96 (<strong>15</strong> derniers jours)1 Oui2 Non3 (NSP)Q54 Lequel ou lesquels ?BSNUT 96◆ Si pratique un sport★ Enquêteur : ne rien suggérer. 5 sportspossibles.1 Athlétisme (hors jogging)2 Aviron3 Badminton4 Basket5 Canöe-kayak6 Cyclisme7 Danse8 Équitation9 Escalade10 Football11 Golf12 Gymnastique13 Hand-ball14 Jogging<strong>15</strong> Judo16 Karaté17 Marche à pied (loisir). Randonnée18 Musculation19 Natation20 Patins à glace21 Pétanque (boules)22 Planche à voile23 Plongée24 Qi Gong25 Roller/Patins à roulettes26 Rugby27 Ski28 Surf29 Taï chi chuan30 Tennis31 Tennis de table (ping-pong)32 Tir à l’arc33 Volley-ball34 VTT35 Yoga36 Autre 1 (préciser)37 Autre 2 (préciser)38 Autre 3 (préciser)39 Autre 4 (préciser)40 Autre 5 (préciser)41 (NSP)42 (les autres sports au-delà de 5 : à préciser)64Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ55 Autre(s) sport(s) :★ Enquêteur : noter en clair. 1 seul sport àla fois.1 Autre sport 12 Autre sport 23 Autre sport 34 Autre sport 45 Autre sport 5Q56 Les autre(s) sport(s) au-delà de 5 :★ Enquêteur : noter en clair.Q57 Au cours des sept derniers jours,combien d’heures de [sport(s)déclaré(s)] avez-vous pratiquées enclub ?BS 97★ Enquêteur : coder heures et/ou minutespuis saisir le nombre d’heures et/ou deminutes.1 Heures2 Minutes3 (Aucune)4 (NSP)Q58 Au cours des sept derniers jours,combien d’heures de [sport(s)déclaré(s)] avez-vous pratiquées àl’école, au lycée, à l’université ?BS 97★ Enquêteur : coder heures et/ou minutespuis saisir le nombre d’heures et/ou deminutes.1 Heures2 Minutes3 (Aucune)4 (NSP)d’un club, de l’école/université etdu travail)BS 97★ Enquêteur : coder heures et/ou minutespuis saisir le nombre d’heures et/ou deminutes.1 Heures2 Minutes3 (Aucune)4 (NSP)Q61 Parmi les propositions suivantes,pouvez-vous me donner en généralla (ou les) raison(s) principale(s) quivous motive(nt) le plus à pratiquerun sport ?BS 97★ Enquêteur : énumérer. Trois réponsespossibles.1 Pour le plaisir2 Pour la santé3 Pour maigrir4 Pour vous muscler5 Pour rencontrer des amis6 Pour gagner (par esprit de compétition)7 Parce que vous y êtes obligé (parents,école, famille, médecin)8 Autre(s) raison(s) (préciser)9 (NSP)Q62 Autre(s) raison(s) :★ Enquêteur : noter en clair.Q59 Au cours des sept derniers jours,combien d’heures de [sport(s)déclaré(s)] avez-vous pratiquéessur votre lieu de travail ou dans lecadre de votre emploi ?★ Enquêteur : coder heures et/ou minutespuis saisir le nombre d’heures et/ou deminutes.1 Heures2 Minutes3 (Aucune)4 (NSP)Q60Au cours des sept derniers jours,combien d’heures de [sport(s)déclaré(s)] avez-vous pratiquéesseul ou avec des amis ? (en dehorsBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode65


QuestionnaireVaccinationQ63 Êtes-vous très favorable, plutôtfavorable, plutôt pas favorable oupas du tout favorable auxvaccinations en général ?BS 97◆ Si <strong>15</strong> ans et plus★ Enquêteur : énumérer.1 Très favorable2 Plutôt favorable3 Plutôt pas favorable4 Pas du tout favorable5 (NSP)Débrief : certains interviewés se déclaraientfavorables à certaines vaccinations etdéfavorables à d’autres ; il leur était doncdifficile de répondre de façon globale.Q64 Êtes-vous défavorable à certainesvaccinations en particulier ?Lesquelles ?◆ Si défavorable à la vaccination en général★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 BCG2 Choléra3 DTP (Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite)4 Fièvre jaune5 Grippe6 Hépatite A7 Hépatite B8 Leptospirose9 Méningite (Hæmophilus influenzae B)10 Méningococcie11 Oreillons12 Pentacoq (Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Polio-Hæmophilus influenzae B)13 Rage14 ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole)<strong>15</strong> Rougeole16 Rubéole17 Tétanos18 TP (Tétanos-Poliomyélite)19 Typhoïde (Typhim/TAB)20 Autres vaccinations (précisez)21 (À toutes, aux vaccinations en général)22 (NSP)Débrief : ajouter dans la liste précodée :« aucune en particulier ».Q66En quelle année a eu lieu votredernière vaccination ?BS 97◆ Toute la population★ Enquêteur : noter la date : les deuxderniers chiffres de l’année. Si n’a jamais étévacciné(e) coder 00. Si NSP coder 01. Pasde relance sur NSP. L’interviewé(e) ne doitpas aller chercher son carnet de santé oudemander à ses parents, son épouse…Q67 Était-ce au cours des [5 ; 10]dernières années ?◆ Si NSP en Q661 Oui2 Non3 (NSP)1 Était-ce au cours des 5 dernières années ?2 Était-ce au cours des 10 dernières années ?Q68 Quelle était cette dernièrevaccination ?★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles. Il est possible d’êtrevacciné pour deux vaccins différents lemême jour : par exemple DTP et typhoïde.1 BCG2 Choléra3 DTP (Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite)4 Fièvre jaune5 Grippe6 Hépatite A7 Hépatite B8 Leptospirose9 Méningite (Hæmophilus influenzae B)10 Méningococcie11 Oreillons12 Pentacoq (Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Polio-Hæmophilus influenzae B)13 Rage14 ROR (Rougeole-oreillons-Rubéole)<strong>15</strong> Rougeole16 Rubéole17 Tétanos18 TP (Tétanos-Poliomyélite)19 Typhoïde (Typhim/TAB)20 Autre 1 (précisez)21 Autre 2 (précisez)22 Autre 3 (précisez)23 Autre 4 (précisez)24 (NSP)Q65Autres vaccinations (préciser)★ Enquêteur : noter en clair.Q69 Autre vaccination :★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 Autre 12 Autre 23 Autre 34 Autre 466Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ70Q71Qui a décidé de faire la/le[vaccination déclarée]BS 97◆ Si vacciné★ Enquêteur : ne rien suggérer. Une seuleréponse possible.1 Votre médecin de famille2 Le médecin scolaire/universitaire oul’infirmière de santé scolaire/universitaire3 La médecine du travail4 Vous-même5 Votre père/votre beau-père6 Votre mère/votre belle-mère7 Vos deux parents8 Le médecin de l’armée9 Autres (précisez) :10 (NSP)Qui d’autre a décidé de faire le/la[vaccination déclarée]◆ Si autre personne★ Enquêteur : noter en clair. Ne riensuggérer. Une seule réponse possible.Q72 Avez-vous déjà fait vacciner votreenfant de [âges des enfants] anscontre la rougeole, les oreillons, larubéole par la vaccination tripleROR ?BS 92/93/95◆ Si a un enfant de moins de 16 ans★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)1 Votre enfant de xx ans2 Votre enfant de xx ans3 Votre enfant de xx ans4 Votre enfant de xx ans5 Votre enfant de xx ans6 Votre enfant de xx ans7 Votre enfant de xx ans8 Votre enfant de xx ans9 Votre enfant de xx ans10 Votre enfant de xx ans11 Votre enfant de xx ansQ73 En avez-vous l’intention ?BS 92/93/95◆ Si non à la question précédente1 Oui2 Non3 (NSP)1 Votre enfant de xx ans2 Votre enfant de xx ans3 Votre enfant de xx ans4 Votre enfant de xx ans5 Votre enfant de xx ans6 Votre enfant de xx ans7 Votre enfant de xx ans8 Votre enfant de xx ans9 Votre enfant de xx ans10 Votre enfant de xx ans11 Votre enfant de xx ansQ74 Avez-vous entendu parler qu’il estdésormais recommandé de fairevacciner une seconde fois sonenfant contre le ROR s’il est âgéentre 3 et 6 ans ?◆ Si a un enfant de moins de 7 ans★ Enquêteur : ROR = Rougeole-Oreillons-Rubéole.1 Oui2 Non3 (NSP)Débrief : Peu de personnes avaient entenduparler de cette recommandation. La questiona été informative et donc la réponse surl’intention de faire vacciner son enfant nedécoule pas forcement d’une réflexion quiaurait eu lieu préalablement à l’enquête. Leverbe « dire » est plus approprié que« parler ».Q75 Avez-vous fait ou avez-vousl’intention de faire la deuxièmedose ROR pour…◆ Si oui à la question précédente et a unenfant de 3 à 6 ans1 oui, a déjà eu la deuxième dose2 oui, intention de faire la deuxième dose3 non4 (NSP)1 Votre enfant de xx ans2 Votre enfant de xx ans3 Votre enfant de xx ans4 Votre enfant de xx ans5 Votre enfant de xx ans6 Votre enfant de xx ans7 Votre enfant de xx ans8 Votre enfant de xx ans9 Votre enfant de xx ans10 Votre enfant de xx ans11 Votre enfant de xx ansQ76 Si l’un de vos enfants n’a pas eu levaccin ROR, quelle est la raison quicorrespond le plus à votresituation ? Était-ce…★ Enquêteur : énumérer. Une seule réponsepossible.1 Le médecin vous l’a proposé mais vousavez refusé2 Le médecin vous l’a proposé mais vousavez oublié de la faireBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode67


Questionnaire3 Le médecin a contre-indiqué le vaccin RORpour cet enfant4 Le médecin a dit que la vaccination RORn’était pas utile pour cet enfant5 Le médecin ne vous l’a pas proposé6 Ou était-ce parce que l’enfant étaitpartiellement vacciné7 Vous n’avez pas vu de médecin pour cettequestion8 Autre (préciser)9 (NSP)Q77 Autre raison, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q78 Vous avez refusé le vaccin RORpour cet enfant, quelle est la raisonprincipale ?◆ Si proposition par le médecin mais refusde la personne★ Enquêteur : énumérer. Une seule réponsepossible.1 Vous êtes opposé aux vaccinations2 Vous craignez des complications suite auvaccin3 Ce vaccin n’est pas utile4 Il y a trop de vaccins à faire5 Ces trois maladies (rougeole, oreillons,rubéole) sont bénignes6 Ces trois maladies n’existent pratiquementplus7 Ces maladies sont utiles car elles favorisentl’immunité naturelle de l’enfant8 autre (préciser)9 (NSP)Q79 Autre raison, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Poids et conduites alimentairesQ80 Quel est votre poids ?BS 97★ Enquêteur : noter en clair enkilogrammes. Si NSP coder 999. Si femmeenceinte : noter son poids avant qu’elle nesoit enceinte.Q81 Quelle est votre taille ?BS 97★ Enquêteur : noter la taille en centimètres.Si NSP coder 999. Exemple : 1 m 50 = <strong>15</strong>0centimètres.Q82 Vous trouvez-vous :★ Enquêteur : énumérer.1 Beaucoup trop maigre2 Un peu trop maigre3 À peu près du bon poids4 Un peu trop gros(se)5 Beaucoup trop gros(se)6 (NSP)BS 97Q83 Au cours des 12 derniers mois, estcequ’il vous est arrivé… ?BS 97★ Enquêteur : énumérer.1 Jamais2 Rarement3 Assez souvent4 Très souvent5 (NSP)1 De manger énormément avec de la peine àvous arrêter2 De vous faire vomir volontairement3 De redouter de commencer à manger depeur de ne pas pouvoir vous arrêter4 De manger en cachetteDébrief : attention pour l’item « manger encachette », certaines personnes ne sont pasconcernées car elles vivent seules.Remarque : ces questions ne permettent dequalifier certaines conduites de troubles ducomportement alimentaire mais de conduitess’en rapprochant.Q84 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous fait un régime pourmaigrir ?BS 97★ Enquêteur : il ne s’agit pas forcémentd’un régime sur prescription médicale.1 Oui68Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ852 Non3 (NSP)Au cours des 7 derniers jours,combien de fois avez-vous sauté…BS 97★ Enquêteur : noter en clair. Si NSPcoder 8.1 Votre petit déjeuner2 Votre repas de midi3 Votre repas du soirDébrief : attention certaines personnes ontdes horaires de travail décalés et pourcertains ne prendre qu’un café le matinsignifie « sauter » le petit déjeuner (laconsigne étant de considérer quel’absorption d’un café ou d’un thé suffisaitpour considérer avoir pris quelque chose aupetit déjeuner).TabacNous allons maintenant vous parler dutabac.Q86 Est-ce que vous fumez, ne serait-ceque de temps en temps ?BS 92/93/95/971 Oui2 Non3 (NSP)Q87 Fumez-vous…◆ Si fumeur★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)1 Des cigarettes2 du tabac à rouler3 des cigares4 la pipeRemarque : le découpage par produit permetnotamment de mesurer la consommation detabac à rouler (en rapport avec la hausse duprix des cigarettes).Q88 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà essayé de fumer ?BS 95◆ Si non-fumeur1 Oui2 Non3 (NSP)Q89 Avez-vous fumé…BS 92/93/95/97◆ Si oui question précédente★ Enquêteur : énumérer. Occasionnellement= quelle que soit la durée.1 Juste une fois pour essayer2 Occasionnellement (ou quotidiennementmais pendant moins de 6 mois)3 Quotidiennement pendant au moins 6 mois4 (Ne se souvient pas)Débrief : Certains fumeurs occasionnelsavaient du mal à se positionner entre l’item 2et l’item 3.Q90Combien de cigarettes fumez-vousen moyenne ?BS 92/93/95/97◆ Si fume des cigarettes ou tabac à rouler★ Enquêteur : coder d’abord la fréquencepuis saisir le nombre de cigarettes y comprisBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode69


Questionnaireles cigarettes roulées. Ne pas compter lescigares. Ne pas compter les pipes.1 Par jour (préciser le nombre de fois)2 Par semaine (préciser le nombre de fois)3 Par mois (préciser le nombre de fois)4 Par an (préciser le nombre de fois)5 (NSP)Q91 Combien de cigares fumez-vous enmoyenne ?◆ Si fume des cigares★ Enquêteur : coder d’abord la fréquencepuis saisir le nombre de cigares.1 Par jour (préciser le nombre de fois)2 Par semaine (préciser le nombre de fois)3 Par mois (préciser le nombre de fois)4 Par an (préciser le nombre de fois)5 (NSP)Q92 Combien de pipes fumez-vous enmoyenne ?◆ Si fume la pipe★ Enquêteur : coder d’abord la fréquencepuis saisir le nombre de pipes.1 Par jour (préciser le nombre de fois)2 Par semaine (préciser le nombre de fois)3 Par mois (préciser le nombre de fois)4 Par an (préciser le nombre de fois)5 (NSP)Q93 Le matin, combien de temps aprèsvotre réveil fumez-vous votrepremière cigarette ?◆ Si répond fumer plus d’une cigarette parjour ou plus de 20 cigarettes par semaine★ Enquêteur : énumérer.1 Dans les 5 premières minutes2 Entre 6 et 30 minutes3 Entre 31 et 60 minutes4 Après 60 minutes5 (NSP)Remarque : la combinaison de cette questionavec le nombre de cigarettes consomméespar jour permet de calculer un score dedépendance (Fagerström) : [0-1] pas (de) oufaible dépendance, [2-3] dépendancemoyenne et [4-6] dépendance forte.Q94 Depuis combien de temps avezvousarrêté de fumé ?BS 93/95◆ Si n’est pas fumeur mais déclare avoirfumé au cours de sa vie★ Enquêteur : coder jours et/ou mois et/ouannées puis saisir le nombre de jours et/oude mois et/ou d’années.1 Jours2 <strong>Mo</strong>is3 Années4 (NSP)Q95 Avez-vous envie d’arrêter de fumer ?BS 97◆ Si fumeur1 Oui2 Non3 (NSP)Q96 Avez-vous le projet d’arrêter…◆ Si oui question précédente★ Enquêteur : énumérer.1 Dans le mois à venir2 Dans les 6 prochains mois3 Dans les 12 prochains mois4 Dans un avenir non déterminé5 (NSP)Q97 Envisagez-vous d’arrêter de fumerseul ou avec l’aide d’un médecin ?◆ Si envie d’arrêter1 Seul2 Avec l’aide d’un médecin3 (Avec l’aide de quelqu’un d’autre)4 (NSP)Q98 Comment envisagez-vous d’arrêterde fumer ?◆ Si envie d’arrêter★ Enquêteur : énumérer. Plusieurs réponsespossibles.1 Arrêt volontaire radical2 Arrêt volontaire par réduction progressivede la consommation3 Psychothérapie ou soutien psychologique4 Acupuncture5 Auriculothérapie6 Gomme à mâcher7 Patch antitabac8 Autres traitements (préciser)9 Autres (préciser)10 (NSP)Q99Q100Q101Autre(s) traitements pour arrêter defumer :★ Enquêteur : noter en clair.Autre(s) choses pour arrêter defumer :★ Enquêteur : noter en clair.Avez-vous déjà arrêté de fumer aumoins une semaine ?◆ Si fumeur (cigarettes, tabac à rouler,cigares, pipes) ou ancien fumeur dans la vie70Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ1021 Oui2 Non3 (NSP)Combien de fois en tout ? (tentatived’au moins une semaine)◆ Si oui question précédente★ Enquêteur : essayer d’obtenir un nombreapproximatif. Si NSP coder 99.Q103 Combien de temps a duré latentative la plus longue ?◆ Si fumeur et tentative d’arrêt ou ancienfumeur ayant essayé au moins 2 foisd’arrêter★ Enquêteur : coder jours et/ou mois et/ouannées puis saisir le nombre de jours et/oude mois et/ou d’années. On ne compte pasla tentative qui aurait lieu au moment del’interview.1 Jours2 <strong>Mo</strong>is3 Années4 (NSP)Q104À quel âge avez-vous fumé votrepremière cigarette ?BS 93/95/97◆ Si fumeur ou déjà essayé★ Enquêteur : si NSP coder 99.Q105 Était-ce plutôt…◆ Si NSP en Q104★ Enquêteur : énumérer.1 Avant <strong>15</strong> ans2 Entre <strong>15</strong> et 20 ans3 Entre 21 et 30 ans4 Après 30 ans5 (NSP)Q106À quel âge avez-vous commencé àfumer régulièrement ?BS 93/95/97◆ Si fumeur « régulier » ou ancien fumeurrégulier pendant au moins 6 mois★ Enquêteur : si ne sait pas coder 99. Sijamais coder 98.Q107 Était-ce plutôt…◆ Si NSP en Q106★ Enquêteur : énumérer.1 Avant <strong>15</strong> ans2 Entre <strong>15</strong> et 20 ans3 Entre 21 et 30 ans4 Après 30 ans5 (NSP)Q108 Quelles sont les principales raisonsqui vous ont poussé à arrêter defumer ?◆ Si ancien fumeur ou fumeur ayant arrêtéau moins une semaine★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 (Naissance d’un enfant/une grossesse)2 (Peur de tomber malade)3 (Campagnes de lutte contre le tabagisme)4 (Famille)5 (Entourage autre que familial (amis,collègues))6 (Interdiction de fumer dans certainsendroits)7 (Prix des cigarettes)8 (Événement de votre vie particulier (décès,séparation))9 (Avoir déjà une maladie ou problème desanté lié au tabac)10 (Avoir déjà une maladie ou problème desanté non lié au tabac)11 (Proche ou ami atteint d’une maladie due autabac)12 (Se défaire de la dépendance)13 (Avoir une bonne condition physique)14 (Prise de conscience des conséquences dutabac sur la santé)<strong>15</strong> (Eviter de gêner un proche ou son conjoint)16 (Lassitude)17 (Saturation générale à l’égard du tabac(image sociale, enfant))18 (Odeur du tabac)19 (Autres (préciser))20 (Aucune raison particulière)21 (NSP)Débrief : les items précodés nécessitaientparfois de l’interprétation de la part desenquêteurs.Q109 Autre(s) raison(s) :★ Enquêteur : noter en clair.Q110 Vous arrive-t-il de fumer dans leszones non-fumeurs, je dis bien leszones non-fumeursBS 93/95/97◆ Si fumeur★ Enquêteur : énumérer. Répéter « leszones non-fumeurs » 1 fois sur 2.1 Oui2 Non3 (Non concerné)4 (NSP)1 Sur votre lieu de travail ?2 À l’école, au lycée, à l’université ?3 Dans les transports ?4 Dans les restaurants ?Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode71


Questionnaire5 Dans les bars, les cafés ?6 Dans les lieux publics couverts en général(gare, aéroport, la Poste) ?Q111 Est-ce que la fumée des autresvous gêne ?BS 93/95◆ À tout le monde★ Enquêteur : énumérer.1 Oui, beaucoup2 Oui, un peu3 Non, pas du tout4 (NSP)Q112 Estimez-vous que les zones nonfumeurssont bien respectéesBS 93/95★ Enquêteur : énumérer. Répéter « zonesnon-fumeurs » 1 fois sur 2.1 Oui2 Non3 (Non concerné)4 (NSP)1 Sur votre lieu de travail ? (si travaille)2 À l’école, au lycée, à l’université ? (si écoleou université)3 Dans les transports ?4 Dans les restaurants ?5 Dans les bars, les cafés ?6 Dans les lieux publics couverts en général(gare, aéroport, la Poste) ?AlcoolPassons à un autre sujet.Q113 Avez-vous déjà bu au moins unefois des boissons alcoolisées, c’està-direde la bière, du vin ou unautre alcool ?BS 92/93/95/971 Oui2 Non3 (NSP)Q114 Et avez-vous déjà bu une boissonpeu alcoolisée comme du cidre oudu panaché ?◆ Si non ou NSP à la question précédente1 Oui2 Non3 (NSP)Remarque : cette seconde question a étéposée pour s’assurer que la premièrequestion filtre était suffisante poursélectionner les consommateurs d’alcool aucours de la vie.Q1<strong>15</strong> Au cours des 12 derniers mois,avez-vous bu ?BS 97◆ Pour ceux ayant déjà bu une boissonalcoolisée ou peu alcoolisée★ Enquêteur : énumérer.1 Tous les jours2 Plusieurs fois par semaine3 Une fois par semaine4 Une fois par mois5 <strong>Mo</strong>ins souvent6 Jamais7 (NSP)1 Du vin (blanc, rosé, rouge)2 De la bière3 Des alcools forts (vodka, pastis, whiskycoca, planteur, punch…)4 D’autres alcools (cidre, champagne,porto…)Débrief : Certains interviewés avaient du malà se positionner entre 1 fois par semaine et1 fois par mois.Q116 Au cours des 7 derniers jours,avez-vous bu ?BS 95◆ Pour ceux qui boivent l’alcool considéré(de tous les jours à moins souvent)★ Enquêteur : énumérer.1 Tous les jours2 3 à 6 jours72Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Questionnaire3 1 à 2 jours4 Non5 (NSP)1 Du vin (blanc, rosé, rouge)2 De la bière3 Des alcools forts (vodka, pastis, whiskycoca, planteur, punch…)4 D’autres boissons alcoolisées (cidre,champagne, porto…)Q117 En avez-vous bu le week-end, c’està-direvendredi soir, samedi oudimanche ?◆ Pour ceux ayant bu l’alcool considéré (de1 à 6 jours dans la semaine)1 Oui2 Non3 (NSP)1 Du vin (blanc, rosé, rouge)2 De la bière3 Des alcools forts (vodka, pastis, whiskycoca, planteur, punch…)4 D’autres boissons alcoolisées (cidre,champagne, porto…)Q118 Hier, combien de verres de [type deboisson] avez-vous bus ?BS 95/97◆ Pour ceux ayant bu l’alcool considérédans la semaine★ Enquêteur : noter en clair. Si NSP coder99.1 De vin (blanc, rosé, rouge)2 De bière3 D’alcools forts (vodka, pastis, whisky coca,planteur, punch…)4 D’autres boissons alcoolisées (cidre,champagne, porto…)Q119Combien de verres d’alcool avezvousbus samedi dernier ?◆ Pour ceux ayant bu dans la semaine tousles jours ou ayant bu dans le week-end.★ Enquêteur : noter en clair. Si NSP coder 99.◆ Tous enquêtés ayant bu au moins 1 foisdes boissons alcoolisées ou peu alcoolisées1 Oui2 Non3 (NSP)Remarque : cette question et les 3 suivantesconstituent le test clinique Deta sur le risquede dépendance vis-à-vis de l’alcool.Q122 Votre entourage vous a-t-il déjà faitdes remarques au sujet de votreconsommation ?BS 93/95/97◆ Tous enquêtés ayant bu au moins 1 foisdes boissons alcoolisées ou peu alcoolisées★ Enquêteur : il s’agit d’une consommationélevée.1 Oui2 Non3 (NSP)Q123 Avez-vous déjà eu l’impression quevous buviez trop ?BS 93/95/97◆ Tous enquêtés ayant bu au moins 1 foisdes boissons alcoolisées ou peu alcoolisées1 Oui2 Non3 (NSP)Q124 Avez-vous déjà eu besoin d’alcooldès le matin pour vous sentir enforme ?BS 93/95/97◆ Tous enquêtés ayant bu au moins 1 foisdes boissons alcoolisées ou peu alcoolisées1 Oui2 Non3 (NSP)Q120Q121Au cours des 12 derniers mois,combien de fois avez-vous été ivre ?BS 92/95/97◆ Tous enquêtés ayant bu au moins 1 foisdes boissons alcoolisées ou peu alcoolisées★ Enquêteur : si NSP coder 999, si tous lesjours coder 365.Avez-vous déjà ressenti le besoinde diminuer votre consommation deboissons alcoolisées ?BS 93/95/97Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode73


QuestionnaireSuicideJe vais maintenant vous poser desquestions plus personnelles. Mais jevous rappelle que ce questionnairedemeure strictement anonyme et quevos réponses sont très utiles auxchercheurs.Q125 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous pensé au suicide ?BS 971 Oui2 Non3 (NSP)Q126 En avez-vous parlé à quelqu’un ?BS 97◆ Si a pensé au suicide1 Oui2 Non3 (NSP)Q127 À qui en avez-vous parlé ?◆ Si oui question précédente★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 (À un organisme d’écoute téléphonique)2 (À une association d’aide)3 (À mon père)4 (À ma mère)5 (À mon beau-père)6 (À ma belle-mère)7 (À un frère, demi-frère)8 (À une sœur, demi-sœur)9 (À mon compagnon/conjoint)10 (À un de mes enfants)11 (À un (des) ami (es) du même sexe)12 (À un (des) ami (es) de sexe opposé)13 (À mon patron, un collègue de travail)14 (À un instituteur, professeur, conseillerd’éducation)<strong>15</strong> (À mon médecin)16 (À un psychiatre, psychologue,psychothérapeute)17 (À un autre professionnel de santé)18 (À quelqu’un d’autre (préciser))19 (NSP, ne veut pas dire)Q130Combien de fois cela vous est-ilarrivé ?BS 97◆ Si a fait une tentative de suicide★ Enquêteur : noter en clair. Si NSP coder99.Si cela n’est pas trop difficile pourvous, nous allons parler de la dernièrefois que vous avez fait une tentative desuicide.Q131 C’était quand ? (le mois et l’année)BS 97◆ Si a fait une tentative de suicide★ Enquêteur : noter le mois et les deuxderniers chiffres de l’année. Si NSP coder00. Si ne veut pas en parler coder 98 pour lemois.1 <strong>Mo</strong>is :2 Année :Q132 Pouvez-vous me dire :BS 97◆ Si a fait une tentative de suicide★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)1 Êtes-vous allé à l’hôpital ?2 Avez-vous été suivi par un médecin ou un« psy » après votre tentative de suicide ?3 En avez-vous parlé à une autre personnequ’un médecin ou un « psy » ?Q128 À quelqu’un d’autre, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q129 Au cours de votre vie, avez-vousfait une tentative de suicide ?BS 97◆ À tout le monde1 Oui2 Non3 (NSP)74Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireViolenceQ133 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous été frappé(e) oublessé(e) physiquement parquelqu’un ou par un groupe depersonnes ?BS 97★ Enquêteur : énumérer.1 Non2 Oui, 1 fois3 Oui, 2 fois4 Oui, 3 fois et plus5 (NSP)Débrief : attention la violence agie ou subiepeut être liée à la profession de la personne.Les plus jeunes ont parfois inclus la bagarreentre copains et entre frères et sœurs.Q134 La dernière fois, était-ce par…BS 97◆ Si a été frappé★ Enquêteur : énumérer.1 Une seule personne2 Un groupe de personnes3 (NSP)Q135 La dernière fois, avec quoi avezvousété frappé(e) ou blessé(e) ?◆ Si a été frappé★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 Avec les mains2 Avec les pieds3 Avec la tête4 Avec une arme à feu5 Avec une arme blanche6 Avec un objet7 Avec un animal (par ex : un pitbull)8 Autre (préciser)9 (NSP)5 (NSP)Débrief : difficulté pour certains parents(faut-il répondre « oui » si l’on a donné unefessée à ses enfants ?)Q138 Au cours de votre vie, avez-voussubi des rapports sexuels forcés ?◆ Si <strong>15</strong> ans et plus★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)Q139Q140Combien de fois cela vous est-ilarrivé ?◆ Si a subi un rapport sexuel forcé★ Enquêteur : si NSP coder 99. Si 98 foisou plus coder 98.Quel âge aviez-vous la premièrefois/lorsque cela s’est passé ?◆ Si a subi un rapport sexuel forcé★ Enquêteur : si NSP coder 99.Q141 (La dernière fois) étaient-ce desattouchements, une tentative derapport forcé ou un rapport forcé ?◆ Si a subi un rapport sexuel forcé1 Des attouchements2 Une tentative de rapport forcé3 Un rapport forcé4 (NSP)Q136 De quelle autre manière ?★ Enquêteur : noter en clair.Q137 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous frappé ou blesséphysiquement quelqu’un, seul(e) ouen groupe ?BS 97★ Enquêteur : énumérer.1 Non2 Oui, 1 fois3 Oui, 2 fois4 Oui, 3 fois et plusBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode75


QuestionnaireSexualité, contraception , MSTJe vais continuer à vous poser desquestions intimes. Vos réponses serontrecueillies dans la plus stricteconfidentialité.Q142 Avez-vous actuellement un petitami ou une petite amie ?BS 97◆ Si (12 à 18 ans) ou célibataire, veuf,divorcé ou séparé★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)Q143 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà eu des rapports sexuels ?BS 97◆ Si <strong>15</strong> ans et plus. Pour tous les enquêtésn’ayant pas d’enfants.★ Enquêteur : il s’agit de rapports sexuelsdésirés.1 Oui2 Non3 (NSP)Q144 Y a-t-il eu pénétration ?BS 97◆ Pour les 19 ans et moins ayant déjà eu unrapport et n’ayant pas d’enfants1 Oui2 Non3 (NSP)Q145À quel âge avez-vous eu votrepremier rapport sexuel ?BS 97◆ Si rapport sexuel avec pénétration★ Enquêteur : il s’agit de rapports sexuelsavec consentement. Si NSP coder 99.Q146 Est-ce que vous avez utilisé unpréservatif lors de ce premierrapport sexuel ?BS 97◆ Si rapport sexuel avec pénétration1 Oui2 Non3 (NSP)Q147Avez-vous eu des rapports sexuelsau cours des 12 derniers mois ?BS 93/95◆ Si rapport sexuel avec pénétration1 Oui2 Non3 (NSP)Q148 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous effectué un test dedépistage du sida ? Je dis bien aucours des 12 derniers moisBS 95◆ Si rapport sexuel1 Oui2 Non3 (NSP)Q149 Avez-vous déjà effectué un test dedépistage de l’hépatite C ?BS MED. 98◆ Si rapport sexuel1 Oui2 Non3 (NSP)Q<strong>15</strong>0 Actuellement, est-ce que vous ouvotre partenaire faites quelquechose pour éviter une grossessequand vous avez des rapportssexuels ?◆ Pour les hommes, les femmes de moinsde 55 ans. Pour ceux ayant eu des rapportsau cours des 12 derniers mois.★ Enquêteur : il est très important de bienlire toutes les réponses. Si l’interviewédéclare ne pas avoir de partenaireactuellement : est-ce que vous ou votredernier partenaire faisiez quelque chose pouréviter une grossesse quand vous aviez desrapports sexuels ?1 Oui2 Ça dépend des fois3 Non4 (NSP)Q<strong>15</strong>1 Pouvez-vous me dire quelles sontles méthodes que vous utilisezactuellement ?◆ Si fait quelque chose pour éviter d’êtreenceinte (oui ou ça dépend)★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles. Pas de relance sur NSP.1 (Préservatif masculin)2 (Préservatif féminin)3 (Retrait (du partenaire) avant éjaculation)4 (Éviter les rapports sexuels les jours lesplus à risque)5 (Méthode Ogino, méthode destempératures)76Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ<strong>15</strong>26 (Autres méthodes naturelles : Billings,Glaire…)7 (Pilule)8 (Stérilet)9 (Diaphragme)10 (Crèmes spermicides, ovules, éponge)11 (Pilule du lendemain)12 (Ligature des trompes, stérilisation)13 (Autres (préciser))14 (NSP)Autre(s) méthode(s) decontraception :★ Enquêteur : noter en clair.Q<strong>15</strong>3 Pour quelle raison ne faites-vousrien pour éviter une grossesse ?◆ Si ne fait rien pour éviter une grossesse★ Enquêteur : énumérer.1 Vous êtes enceinte2 Votre partenaire est enceinte3 Vous et/ou votre partenaire souhaitez avoirun enfant4 Vous ne pouvez plus avoir d’enfant5 Votre partenaire ne peut plus avoir d’enfant(Par exemple : ménopausée)6 Vous évitez les rapports sexuels les joursles plus à risque de grossesse7 La contraception est quelque chose qui nevous préoccupe pas vraiment8 Vous avez des rapports sexuelsuniquement avec des hommes9 Vous avez des rapports sexuelsuniquement avec des femmes10 Autre (préciser)11 (NSP)Q<strong>15</strong>4 Autre raison :★ Enquêteur : noter en clair.Q<strong>15</strong>5 Est-ce que vous avez/votrepartenaire a déjà pris une pilule dulendemain, c’est-à-dire une pilule quel’on prend après un rapport sexuelen ayant peur de tomber enceinte ?BS 97◆ Si non rapports homosexuels1 Oui2 Non3 (NSP)Débrief : proposition de reformuler laquestion ainsi : « …, c’est-à-dire la pilule quise prend… »Q<strong>15</strong>6La dernière fois, comment avezvouseu cette pilule du lendemain ?◆ Si a déjà pris une pilule du lendemain★ Enquêteur : énumérer.1 Votre médecin vous a fait une ordonnance2 Un autre médecin vous a fait uneordonnance3 Le pharmacien vous l’a vendue sansordonnance4 Une copine, une amie vous a donné uneplaquette de pilule5 Vous aviez déjà une plaquette de pilule6 Autres (à noter sur papier)7 (Ne sait plus)8 (Ne veut pas dire)Q<strong>15</strong>7 La dernière fois, comment avezvouseu cette pilule du lendemain ?1 Planning familial2 AutresQ<strong>15</strong>8 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà eu une interruption volontairede grossesse (IVG), que ce soit enprenant du RU ou en ayant uneintervention médicale ?◆ Pour les femmes ayant des enfants oufemmes ayant déjà eu des rapports sexuels★ Enquêteur : nous parlons d’IVG, non defausse-couche.1 Oui2 Non3 (NSP)Q<strong>15</strong>9 Au cours des 10 dernières années,c’est-à-dire depuis 1990, avez-vouseu une maladie qui se transmet parvoie sexuelle ?BS 93 (5 dernières années)◆ Si moins de 50 ans ayant des enfants ouayant déjà eu des rapports sexuels1 Oui2 Non3 (NSP)Q160 Pouvez-vous me dire laquelle oulesquelles ?BS 93◆ Si a eu une maladie qui se transmet parvoie sexuelle, au cours des 10 dernièresannées★ Enquêteur : citer successivement.Plusieurs réponses possibles.1 Chlamydia (prononcer : clamidia)2 Gonocoque ou chaude-pisse3 Herpès génital4 Condylome ou crêtes de coq (oupapillomavirus)5 Mycose ou champignon ou candidose6 Hépatite BBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode77


Questionnaire7 Trichomonas8 Syphilis9 Mycoplasme10 Virus du sida11 Une autre maladie (préciser)<strong>15</strong> (Ne sait plus le nom)16 (Ne veut pas dire)Q161 Une autre maladie, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.2 (Un gynécologue dans un cabinet privé)3 (Un autre spécialiste dans un cabinet privé)4 (Un centre (ou dispensaire) spécialisé dansle traitement de ces maladies)5 (Un centre de planning familial)6 (Un médecin d’un hôpital)7 (Un pharmacien)8 (Autre (préciser))9 (N’a consulté personne)10 (Ne sait plus)Q162Nous allons parler de la dernièrefois où vous avez eu (la dernièreMST). Quel âge aviez-vous ?◆ Pour toutes les maladies sexuellementtransmissibles autres que mycose,champignon ou candidose★ Enquêteur : coder 99 si refuse derépondre.Q167 Autre, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q168 À l’époque de la découverte decette maladie, aviez-vous unpartenaire régulier ?1 Oui2 Non3 (NSP)Q163 De quelle maladie s’agissait-il ?★ Enquêteur : une seule réponse.1 Infection à Chlamydia (prononcer : clamidia)2 Gonocoque ou chaude-pisse3 Herpès au niveau du sexe4 Condylome, crêtes de coq, végétationvénérienne5 Mycose ou champignon6 Hépatite B7 Des trichomonas8 Syphilis9 Mycoplasme10 Virus du sida11 Une autre maladie<strong>15</strong> (Ne sait plus le nom)16 (Ne veut pas direQ164 Vous avez découvert que vous aviezcette maladie parce que :BS 93★ Enquêteur : énumérer.1 Un de vos partenaires sexuels vous a ditqu’il l’avait2 Vous aviez des symptômes ou des craintesqui vous ont amené à consulter un médecin3 Cette maladie a été découverte alors quevous étiez allé consulter pour un autre motif4 D’une autre manière (préciser)5 (Ne sait plus)Q165 Autre manière, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q166 Qui avez-vous consulté ?★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 (Un médecin généraliste)Q169 Lui avez-vous dit que vous aviezcette maladie ?◆ Si avait un partenaire régulier n’a pasdécouvert cette maladie par un de sespartenaires1 Oui2 Non3 (NSP)Q170 À l’époque de la découverte decette maladie, aviez-vous un ouplusieurs partenairesoccasionnels ?BS 93★ Enquêteur : énumérer.1 Oui, plusieurs2 Oui, un seul3 Non4 (NSP)Q171 Avez-vous dit à certains d’entre euxque vous aviez cette maladie ?BS 93◆ Si avait plusieurs partenaires1 À aucun2 À certains mais pas à tous3 À tous4 (NSP)Q172 Avez-vous dit à des partenairessexuels plus anciens que vous aviezcette maladie ?1 Oui2 Non3 (NSP)78Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ173 Le médecin a-t-il parlé avec vous :◆ Si a consulté quelqu’un★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)1 Des risques pour votre santé causés parcette maladie2 De votre sexualité3 De la manière d’informer vos partenairessexuels de cette maladieQ174 Si un médecin vous avait proposéde prévenir certains de vospartenaires à votre place, auriezvousaccepté de lui indiquer leursnoms ?★ Enquêteur : énumérer.1 Oui, pour certains partenaires2 Oui, pour tous mes partenaires3 Non, en aucun cas4 (NSP)Drogues illicitesNous allons maintenant aborder unautre sujet.Q175 Vous a-t-on déjà proposé ducannabis, du haschisch, de lamarijuana, de l’herbe, un joint oudu shit ?BS 971 Oui2 Non3 (NSP)4 (Ne veut pas dire)Q176 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà consommé du cannabis(haschisch, marijuana, herbe, joint,shit) ?BS 971 Oui2 Non3 (NSP)4 (Ne veut pas dire)Q177 L’avez-vous fait au cours des 12derniers mois (consommer ducannabis, du haschisch, de lamarijuana, de l’herbe, un joint oudu shit) ?BS 97◆ Si a consommé au cours de la vie1 Oui2 Non3 (NSP)4 (Ne veut pas dire)Q178 Combien de fois au cours des 12derniers mois (avez-vousconsommé du cannabis, duhaschisch, de la marijuana, del’herbe, un joint ou du shit) ?BS 97◆ Si a consommé au cours des 12 derniersmois★ Enquêteur : coder d’abord la fréquence,puis saisir le nombre de fois.1 Par jour (préciser le nombre de fois)2 Par semaine (préciser le nombre de fois)3 Par mois (préciser le nombre de fois)4 Par an (préciser le nombre de fois)5 (NSP)Q179Au cours des 30 derniers jours,avez-vous consommé du cannabisBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode79


Questionnaire(haschisch, marijuana, herbe, joint,shit) ?◆ Si a consommé au cours des 12 derniersmois1 Oui2 Non3 (NSP)Q180 Combien de fois au cours des 30derniers jours avez-vous consommédu cannabis (haschisch, marijuana,herbe, joint, shit) ?◆ Si a consommé au cours des 30 derniersjoursQ181Combien de fois au cours de votrevie avez-vous consommé ducannabis (haschisch, marijuana,herbe, joint, shit) ?BS 97◆ Si n’a pas consommé au cours des 12derniers mois★ Enquêteur : essayer d’obtenir un nombreapproximatif. Si NSP coder 999. Si plus de900 coder 998.Q182 Avez-vous déjà essayé deconsommer du cannabis pour ygoûter (haschisch, marijuana,herbe, joint, shit) ?◆ Si déclare ne pas avoir consommé decannabis au cours de la vie1 Oui2 Non3 (NSP)Q183 Quand en avez-vous pris pour ladernière fois (du cannabis, duhaschisch, de la marijuana, del’herbe, un joint ou du shit) ?◆ Si n’a pas consommé au cours des 12derniers mois ou a déjà essayé deconsommer du cannabis★ Enquêteur : énumérer.1 <strong>Mo</strong>ins de 2 ans2 Entre 2 et 5 ans3 Entre 6 et 10 ans4 Plus de 10 ans5 (Ne se souvient plus)★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Pas d’attirance, pas d’intérêt, pas besoin)2 (Peur pour la santé)3 (Risque de se faire prendre)4 (Cela ne se fait pas dans mon milieu)5 (Peur de la dépendance, des pertes decontrôle)6 (Pression sociale, de la famille)7 (Problème pour trouver du cannabis)8 (Trop cher)9 (Cela ne m’apporte plus de plaisir)10 (Avoir du mal à s’endormir)11 (Être fatigué)12 (Avoir des angoisses)13 (N’aime pas la fumée)14 (N’aime pas les drogues en général)<strong>15</strong> (Parce que l’occasion ne s’est pasprésentée sur cette période)16 (Pas aimé la 1 re fois)17 (Autre : préciser)18 (NSP)Q185 Autres raisons :★ Enquêteur : noter en clair, bien relancer.Q186 La dernière fois que vous avez prisdu cannabis (haschisch, marijuana,herbe, joint, shit) que recherchiezvous?◆ Si a consommé au cours des 12 derniersmois ou dans les 5 dernières années★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Plaisir)2 (Ivresse)3 (Détente, bien-être, tranquillité)4 (Complicité avec d’autres personnes)5 (Convivialité)6 (Pour rigoler, s’amuser)7 (Oubli des problèmes)8 (Défonce, être déchiré)9 (Soulager les douleurs)10 (Soulager l’angoisse)11 (Fonctionner mieux mentalement)12 (Pour dormir)13 (Pour le goût)14 (Pour faire comme tout le monde, fairecomme les autres)<strong>15</strong> (Pour essayer : pas de raison spéciale,c’était juste pour essayer)16 (Autres : préciser)17 (NSP)Q184Pour quelle(s) raison(s) n’en avezvouspas consommé au cours des12 derniers mois ?◆ Si n’a pas consommé au cours des 12derniers moisQ187 Autres sensations :★ Enquêteur : noter en clair, bien relancer.Q188À quel âge avez-vous pris, pour lapremière fois, du cannabis80Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Questionnaire(haschisch, marijuana, herbe, joint,shit) ?◆ Si a déjà consommé (ou essayé) ducannabis★ Enquêteur : si ne sait pas coder 99.Q189 Était-ce plutôt…◆ Si NSP en Q188★ Enquêteur : énumérer.1 Avant <strong>15</strong> ans2 Entre <strong>15</strong> et 20 ans3 Entre 21 et 30 ans4 Après 30 ans5 (NSP)Q190 Vous a-t-on déjà proposé…◆ À partir de <strong>15</strong> ans (jusqu’à Q2<strong>15</strong>)1 Oui2 Non3 (NSP)1 Des amphétamines (speed, ordinator oudinintel) ?2 De la cocaïne ?Q191 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà consommé…BS 971 Oui2 Non3 (NSP)1 Des amphétamines (speed, ordinator oudinintel) ?2 De la cocaïne ?Q192 À quel âge avez-vous pris, pour lapremière fois,BS 97◆ Si a consommé la drogue considérée★ Enquêteur : si NSP coder 99.1 Des amphétamines (speed, ordinator oudinintel) ?2 De la cocaïne ?Q193 Était-ce plutôt…◆ Si NSP en Q192★ Enquêteur : énumérer.1 Avant <strong>15</strong> ans2 Entre <strong>15</strong> et 20 ans3 Entre 21 et 30 ans4 Après 30 ans5 (NSP)1 Des amphétamines (speed, ordinator oudinintel) ?2 De la cocaïne ?Q194Au cours des 12 derniers mois,avez-vous…BS 97◆ Si a consommé au cours de la vie1 Oui2 Non3 (NSP)1 Consommé des amphétamines (speed,ordinator ou dinintel) ?2 Consommé de la cocaïne ?Q195 Combien de fois au cours de votrevie avez-vous consommé…BS 97◆ Si n’a pas consommé au cours des 12derniers mois★ Enquêteur : essayer d’obtenir un nombreapproximatif. Si NSP coder 999. Si plus de900 coder 998.1 Des amphétamines ? (speed, ordinator oudinintel)2 De la cocaïne ?Q196 Au cours des 30 derniers jours,avez-vous consommé…BS 97◆ Si a consommé au cours des 12 derniersmois1 Oui2 Non3 (NSP)1 Des amphétamines (speed, ordinator oudinintel) ?2 De la cocaïne ?Q197 Combien de fois au cours des 30derniers jours ?◆ Si a consommé au cours des 30 derniersjours★ Enquêteur : essayer d’obtenir un nombreapproximatif. Si NSP coder 999.1 Avez-vous consommé des amphétamines,speed, ordinator ou dinintel2 Avez-vous consommé de la cocaïneQ198 Combien de fois au cours des 12derniers mois◆ Si n’a pas consommé au cours des 30derniers jours★ Enquêteur : coder d’abord la fréquence,puis saisir le nombre de fois.1 Par jour (préciser le nombre de fois)2 Par semaine (préciser le nombre de fois)3 Par mois (préciser le nombre de fois)4 Par an (préciser le nombre de fois)5 (NSP)1 Avez-vous consommé des amphétamines(speed, ordinator ou dinintel) ?2 Avez-vous consommé de la cocaïne ?Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode81


QuestionnaireQ199 Combien de fois au cours des 12derniers mois ?BS 97Q200 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà consommé une dessubstances suivantes ?BS 97★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)1 Du LSD, un acide, un buvard, un trip ?2 De l’héroïne ?3 Du mop ?4 De l’ecstasy ?5 Des médicaments pour se droguer ?6 Avez-vous sniffé ou respiré un produitcomme de la colle, de l’air sec, un solvant ?Débrief : proposition de reformuler l’item 6ainsi : …, un solvant pour se droguerQ201 À quel âge avez-vous pris, pour lapremière fois,BSJ 97◆ Si a déjà consommé les substancesconsidérées★ Enquêteur : si ne sait pas coder 99.1 Du LSD (acide, buvard, trip) ?2 De l’héroïne ?3 Du mop ?4 De l’ecstasy ?5 Des médicaments pour se droguer ?6 Un produit à inhaler (colle, air sec, solvant) ?Q202 Était-ce plutôt…◆ Si NSP en Q201★ Enquêteur : énumérer.1 Avant <strong>15</strong> ans2 Entre <strong>15</strong> et 20 ans3 Entre 21 et 30 ans4 Après 30 ans5 (NSP)1 Du LSD (acide, buvard, trip)2 De l’héroïne3 Du mop4 De l’ecstasy5 Des médicaments pour se droguer6 Un produit à inhaler (colle, air sec, solvant)Q203 Au cours des 12 derniers moisavez-vous…BS 97◆ Si a consommé au cours de la vie1 Oui2 Non3 (NSP)1 Consommé du LSD (acide, buvard, trip) ?2 Consommé de l’héroïne ?3 Consommé du mop ?4 Consommé de l’ecstasy ?5 Consommé des médicaments pour sedroguer ?6 Consommé un produit à inhaler (colle, airsec, solvant) ?Q204 Combien de fois au cours de votrevie avez-vous consomméBS 97◆ Si n’a pas consommé au cours des 12derniers mois★ Enquêteur : essayer d’obtenir un nombreapproximatif. Si NSP coder 999. Si plus de900 coder 998.1 Du LSD (acide, buvard, trip) ?2 De l’héroïne ?3 Du mop ?4 De l’ecstasy ?5 Des médicaments pour se droguer ?6 Un produit à inhaler (colle, air sec, solvant) ?Q205 Au cours des 30 derniers jours,avez-vous consommé◆ Si a consommé au cours des 12 derniersmois1 Oui2 Non3 (NSP)1 Du LSD (acide, buvard, trip) ?2 De l’héroïne ?3 Du mop ?4 De l’ecstasy ?5 Des médicaments pour se droguer ?6 Un produit à inhaler (colle, air sec, solvant) ?Q206 Combien de fois au cours des 30derniers jours ?◆ Si a consommé au cours des 30 derniersjours★ Enquêteur : essayer d’obtenir un nombreapproximatif. Si NSP coder 999.1 Avez-vous consommé du LSD (acide,buvard, trip)2 Avez-vous consommé de l’héroïne3 Avez-vous consommé du mop4 Avez-vous consommé de l’ecstasy5 Avez-vous consommé des médicamentspour se droguer6 Avez-vous consommé un produit à inhaler(colle, air sec, solvant)Q207 Combien de fois au cours des 12derniers mois◆ Si n’a pas consommé au cours des 30derniers jours82Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Questionnaire★ Enquêteur : coder d’abord la fréquence.Puis saisir le nombre de fois.1 Par jour (préciser le nombre de fois)2 Par semaine (préciser le nombre de fois)3 Par mois (préciser le nombre de fois)4 Par an (préciser le nombre de fois)5 (NSP)1 Avez-vous consommé du LSD (acide,buvard, trip) ?2 Avez-vous consommé de l’héroïne ?3 Avez-vous consommé du mop ?4 Avez-vous consommé de l’ecstasy ?5 Avez-vous consommé des médicamentspour se droguer ?6 Avez-vous consommé un produit à inhaler(colle, air sec, solvant) ?Q208 Le plus souvent, était-ce par…◆ Si a consommé de l’héroïne1 Injection2 D’autres moyens3 (Ne veut pas dire)Q209 De quels médicaments s’agissait-il ?◆ Si a consommé des médicaments pourse droguer★ Enquêteur : noter en clair.Q210 Vous a-t-on déjà proposé une autredrogue ?1 Oui2 Non3 (NSP)Q211 Laquelle ou lesquelles ?◆ Si lui a été proposé une autre drogue★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Acides)2 (Amphétamines)3 (Cannabis)4 (Champignons hallucinogènes)5 (Cocaïne)6 (Colle)7 (Crack)8 (Datura)9 (Dopants)10 (Ecstasy)11 (Ether)12 (GHB)13 (Haschisch)14 (Héroïne)<strong>15</strong> (Joint)16 (Kétamine)17 (LSD)18 (Marijuana)19 (MBDB)20 (Micropointes)21 (<strong>Mo</strong>rphine)22 (Opium)23 (PCP)24 (Shit)25 (Solvants)26 (Tranquillisants)27 (Autre : préciser)28 (NSP)Q212 Autre drogue, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q213 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà consommé une autre drogue ?1 Oui2 Non3 (NSP)Q214 Laquelle ou lesquelles ?◆ Si a consommé une autre drogue★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Beuh) -> Cannabis2 (Bedo) -> Cannabis3 (Champignons hallucinogènes)4 (Crack)5 (DOB)6 (GHB)7 (Ice) -> Amphétamines8 (Kétamine)9 (Kif) -> Cannabis10 (MDMA) -> Ecstasy11 (<strong>Mo</strong>rphine)12 (Opium)13 (Teush) -> Cannabis14 (Trichlo) -> Produits à inhaler<strong>15</strong> (Autres : préciser)16 (NSP)Q2<strong>15</strong> Autres drogues :★ Enquêteur : noter en clair.Q216Q217Parmi les produits suivants,lesquels vous est-il arrivé deprendre en une même occasion ?◆ Pour les <strong>15</strong> ans et plus et ayantconsommé au moins 1 produit psychotrope★ Enquêteur : énumérer les produits(consommés par l’interviewé). Noter en clairles mélanges en les séparant par des « / »(par exemple : alcool + cannabis / cannabis+ ecstasy /).La dernière fois que vous avez faitun mélange, était-ce dans le but derechercher (de ressentir)volontairement certains effets ?◆ Pour les <strong>15</strong> ans et plus et ayantconsommé au moins 1 produit psychotropeBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode83


Questionnaire★ Enquêteur : si l’interviewé(e) n’a jamaisfait de mélange, ne pas poser la question etcoder l’item « n’a jamais fait de mélange ».1 Oui2 Non3 (NSP)4 (N’a jamais fait de mélange)◆ Q218 est posée à la moitié de l’échantillon,Q219 sous-question 1 est posée àl’autre moitié de l’échantillonQ218 Voici une opinion que l’on peutentendre, dites-moi si vous êtestout à fait d’accord, plutôt d’accord,plutôt pas d’accord ou pas du toutd’accord. Il faut mettre les droguesdouces en vente libre, êtes-vous…★ Enquêteur : énumérer.1 Tout à fait d’accord2 Plutôt d’accord3 Plutôt pas d’accord4 Pas d’accord du tout5 (NSP)Q219 Êtes-vous tout à fait d’accord,plutôt d’accord, plutôt pas d’accordou pas du tout d’accord avec lespropositions suivantes ?★ Enquêteur : énumérer.1 Tout à fait d’accord2 Plutôt d’accord3 Plutôt pas d’accord4 Pas d’accord du tout5 (NSP)1 La consommation de cannabis ou dehaschisch devrait être autorisée2 La consommation d’héroïne devrait êtreautoriséeQ220 Au cours de votre vie, avez-vousdéjà abandonné ou réduit vosactivités sociales, scolaires ouprofessionnelles ou vos activités deloisir à cause d’une drogue quevous aviez consommée ?◆ Si <strong>15</strong> et plus et ayant consommé aumoins 1 substance au cours de la vie1 Oui2 Non3 (NSP)Q221 Laquelle ou lesquelles ?◆ Si oui question précédente★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Acides)2 (Alcool)3 (Amphétamines)4 (Cannabis)5 (Champignons hallucinogènes)6 (Cocaïne)7 (Colle)8 (Crack)9 (Dopants)10 (Ecstasy)11 (Ether)12 (Haschisch)13 (Héroïne)14 (Joint)<strong>15</strong> (LSD)16 (Marijuana)17 (<strong>Mo</strong>rphine)18 (Opium)19 (Shit)20 (Solvants)21 (Tabac)22 (Tranquillisants)23 (Autre : préciser)24 (NSP)Q222 Autre(s) drogues :★ Enquêteur : noter en clair. Bien relancer.Q223 Avez-vous déjà essayé d’arrêter deconsommer une drogue sans yarriver ?◆ Si <strong>15</strong> ans et plus et ayant consommé1 Oui2 Non3 (NSP)Q224 Laquelle ou lesquelles ?◆ Si oui question précédente★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Acides)2 (Alcool)3 (Amphétamines)4 (Cannabis)5 (Champignons hallucinogènes)6 (Cocaïne)7 (Colle)8 (Crack)9 (Dopants)10 (Ecstasy)11 (Ether)12 (Haschisch)13 (Héroïne)14 (Joint)<strong>15</strong> (LSD)16 (Marijuana)17 (<strong>Mo</strong>rphine)18 (Opium)19 (Shit)20 (Solvants)21 (Tabac)22 (Tranquillisants)84Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Questionnaire23 (Autre : préciser)24 (NSP)Q225 Autre(s) drogues :★ Enquêteur : noter en clair. Bien relancer.Q226 Avez-vous déjà pris une droguetous les jours ou presque, pendantau moins deux semaines ?◆ Si <strong>15</strong> ans et plus et ayant consommé aumoins 1 substance au cours de la vie1 Oui2 Non3 (NSP)Q227 Laquelle ou lesquelles ?★ Enquêteur : ne rien suggérer.1 (Acides)2 (Alcool)3 (Amphétamines)4 (Cannabis)5 (Champignons hallucinogènes)6 (Cocaïne)7 (Colle)8 (Crack)9 (Dopants)10 (Ecstasy)11 (Ether)12 (Haschisch)13 (Héroïne)14 (Joint)<strong>15</strong> (LSD)16 (Marijuana)17 (<strong>Mo</strong>rphine)18 (Opium)19 (Shit)20 (Solvants)21 (Tabac)22 (Tranquillisants)23 (Autre : préciser)24 (NSP)Q228 Autre(s) drogues :★ Enquêteur : noter en clair. Bien relancer.Douleur, consommation de soinset de médicamentsPassons à un autre sujet.Q229 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous souffert d’une douleurdifficile à supporter ?★ Enquêteur : il s’agit aussi bien de douleurphysique que morale.1 Oui, qu’une fois2 Oui, plusieurs fois3 Non4 (NSP)Q230 Aves-vous souffert d’une…◆ Si a souffert d’une douleur★ Enquêteur : l’interviewé parlait-il d’unedouleur physique ou morale ?1 Douleur physique2 Douleur morale3 (NSP)Q231 La dernière fois que vous avez-eumal, où étiez-vous ?◆ Si a souffert d’une douleur★ Enquêteur : énumérer.1 Chez vous ou chez des proches2 Dans la rue ou dans un lieu public3 Sur votre lieu de travail4 À l’hôpital5 Autre (préciser)6 (NSP)Q232 Autre lieu :★ Enquêteur : noter en clair.Q233 Cette douleur a-t-elle été prise encompte et soulagée par l’équipesoignante ?◆ Si lieu de la douleur était l’hôpital★ Enquêteur : énumérer.1 Oui, rapidement2 Oui, mais avec du retard3 Non4 (NSP)Q234 La dernière fois où vous avez eumal…◆ Si lieu autre que l’hôpital★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)1 Avez-vous attendu que cela passe ?2 Avez-vous essayé de vous soigner vousmême?Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode85


Questionnaire3 Êtes-vous allé consulter ?4 Avez-vous été hospitalisé ?Q235 Qui êtes-vous allé consulter ?◆ Si a consulté★ Enquêteur : ne rien suggérer. Une seuleréponse possible.1 Médecin généraliste2 Kinésithérapeute3 Dentiste4 Autres (précisez)5 (NSP)Q236Autre médecin consulté◆ Si a consulté ou douleur prise en chargepar l’équipe soignante★ Enquêteur : noter en clair. Ne riensuggérer.Q237 Avez-vous été très satisfait, plutôtsatisfait, plutôt pas satisfait ou pasdu tout satisfait du traitement reçupour soulager cette douleur ?1 Très satisfait2 Plutôt satisfait3 Plutôt pas satisfait4 Pas du tout satisfait5 (NSP)Q238 Au cours des douze derniers mois,combien de fois avez-vous consultépour vous-même (êtes-vous allé voir)BS 97★ Enquêteur : énumérer. Si NSP coder 99.1 Un médecin scolaire ou une infirmière desanté scolaire (si à l’école)2 Un médecin généraliste3 Un psychiatre, un psychanalyste ou unpsychologue4 Un gynécologue (pour les filles)5 Un chirurgien dentiste (dentiste) ouorthodontiste6 Un kinésithérapeute (kiné) ou masseur7 Un homéopathe8 Un homéopathe pour un de vos enfants ? (sia consulté un homéopathe et a des enfants)9 Un acupuncteur ou mésothérapeute ouostéopathe10 Un autre médecin (par exemple :dermatologue, pédiatre, allergologue)Q239Au cours de votre dernière visite,est-ce que votre médecingénéraliste vous a donné desconseils… ?◆ Si a consulté un généraliste au cours des12 derniers mois★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (Ne se souvient plus)1 Pour la pratique de l’exercice physique2 Dans le domaine de l’alimentation3 Concernant le bon usage du médicamenten général4 Concernant les accidents de la vie couranteDébrief : prévoir des exemples d’accidentsde la vie couranteQ240 Au cours de votre dernière visite,votre médecin généraliste a-t-ilabordé avec vous la question dutabac ?◆ Si fumeur ayant consulté un généralisteau cours des 12 derniers mois★ Enquêteur : énumérer.1 Oui, à votre initiative2 Oui, à son initiative3 Non4 (NSP)Q241 Comment choisissez-vous unmédecin spécialiste lorsque vousen avez besoin ?◆ Si 18 ans ou plus★ Enquêteur : énumérer. Plusieurs réponsespossibles.1 Vous demandez ou il vous est recommandépar votre médecin généraliste2 Vous demandez à votre pharmacien3 Vous demandez à votre famille4 Vous demandez à des amis5 Autres (annuaires, etc.) (préciser)6 (NSP)Débrief : Ajouter dans la liste précodée lebouche à oreille.Q242De quelle autre manière choisissezvousun médecin spécialistelorsque vous en avez besoin ?★ Enquêteur : ne rien suggérer. Bienrelancer.Q243 Qu’est-ce qui pourrait vous fairechanger de médecin généraliste ?◆ Si 18 ans ou plus★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles. Si aucune raison, coderl’item « autres (préciser) » et noter « aucuneraison » en clair.1 Erreur de diagnostic2 Dépassement d’honoraires3 Mauvaise écoute de mes problèmes4 Peu de conseils86Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ2445 Pas suffisamment de prescriptions6 Trop de prescriptions7 Déménagement8 Perte de confiance suite à un échec9 Une maladie trop grave10 À cause d’une MST ou un problème intime11 Part à la retraite12 Autres (précisez) :13 (NSP)Pour quelles autres raisonschangeriez-vous de médecingénéraliste ?★ Enquêteur : noter en clair. Ne riensuggérer.Q245 Un médecin référent est unmédecin généraliste que vouschoisissez vous-même et à qui vousne payez que le ticket modérateurpour une consultation. Encontrepartie vous vous engagez àpasser par lui pour tout examencomplémentaire, visite chez unspécialiste ou dans un servicehospitalier à l’exception desurgences. Êtes-vous favorable à cesystème ?◆ Si 18 ans ou plus★ Enquêteur : un ticket modérateur = 33 F= partie non prise en charge par la sécuritésociale.1 Tout à fait favorable2 Plutôt favorable3 Plutôt pas favorable4 Pas du tout favorable5 (NSP)Débrief : peu de personnes connaissaient lesystème du médecin référentQ246 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous pris des antidépresseurs?★ Enquêteur : par exemple, Prozac,Athymil, Anafranil, Laroxyl.1 Oui2 Non3 (NSP)Q247Au cours des 12 derniers mois,avez-vous pris des tranquillisantsou des somnifères ?★ Enquêteur : par exemple, Lexomil,Lysanxia, Temesta, Xanax, Tranxène, Stilnox,Imovanne, <strong>Mo</strong>gadon. Pour les 12-18 anspréciser : « pour dormir, contre la nervosité,contre l’angoisse ».1 Oui2 Non3 (NSP)Q248 Au cours des 30 derniers jours,combien de fois avez-vous pris destranquillisants ou des somnifères ?BS 95 (au cours des 7 derniers jours)◆ Si a pris des tranquillisants ou dessomnifères au cours des 12 derniers mois★ Enquêteur : énumérer.1 Aucune fois2 <strong>Mo</strong>ins d’une fois par semaine3 Une fois par semaine4 Plusieurs fois par semaine5 Quotidiennement ou presque6 (NSP)Q249 La dernière fois où vous avez prisdes tranquillisants ou dessomnifères, où vous les êtes-vousprocurés ?◆ Si a pris des tranquillisants ou dessomnifères au cours des 12 derniers mois★ Enquêteur : énumérer.1 Ils ont été prescrits par un médecin2 Directement auprès d’un pharmacien3 Ils restaient d’une ancienne prescriptionpour vous-même4 Ils restaient d’une prescription pourquelqu’un de votre famille5 Directement auprès de quelqu’un d’autre6 (NSP)Débrief : le « avez-vous pris » est parfoisassimilé à la prescription d’où réponse 1Q250 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous consommé des produitspour améliorer vos résultats ou vosperformances physiques ouintellectuelles ?1 Oui2 Non3 (NSP)Q251 Lesquels ?◆ Si a consommé des produits pouraméliorer ses résultats ou ses performancesphysiques ou intellectuelles au cours des 12derniers mois.★ Enquêteur : ne rien suggérer. Bienrelancer.Q252Avez-vous une maladie chronique,c’est-à-dire une maladie qui durelongtemps — au moins 6 mois — etBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode87


Questionnairequi peut nécessiter des soinsréguliers ? exemple : diabète,asthme…BS 95/971 Oui2 Non3 (NSP)Q253 Laquelle ?BS 95/97◆ Si a une maladie chronique★ Enquêteur : ne rien suggérer. Plusieursréponses possibles.1 Asthme2 Autre maladie respiratoire (bronchitechronique)3 Cancer4 Maladie cardiaque (angine de poitrine,infarctus)5 Cholestérol6 Diabète7 Hypertension8 Problèmes articulaires, rhumatismes9 Migraine10 Autre (préciser)11 (NSP)Q254 Autre maladie chronique :★ Enquêteur : noter en clair.Q255 Avez-vous un handicap physiquequi atteint votre corps et limite sonfonctionnement de quelque façonque ce soit ?1 Oui2 Non3 (NSP)Q256 Lequel ?◆ Si a un handicap physique★ Enquêteur : noter en clair.Dépistage des cancersQ257 Avez-vous déjà passé unemammographie (radiographie desseins) ?BS 95◆ Si femme de 18 ans ou plus1 Oui2 Non3 (NSP)Q258La dernière fois, c’était en quelleannée ?BS 95◆ Si a passé une mammographie★ Enquêteur : noter en clair l’année. Si NSPcoder 01.Q259 Vous aviez passé cet examen…BS 95◆ Si a passé une mammographie★ Enquêteur : énumérer.1 Parce que vous aviez reçu un courrier de laSécurité sociale dans le cadre d’unprogramme de dépistage2 Parce que vous l’aviez demandé à votremédecin3 Parce que votre médecin vous avait dit qu’ilétait nécessaire de le faire4 Autre (préciser)5 (NSP)Q260 Autre, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q261Quand votre médecin (généralisteou gynécologue) vous a-t-il fait ouprescrit pour la dernière fois unfrottis du col de l’utérus ?BS 95◆ Si femme de 18 ou plus★ Enquêteur : noter en clair l’année. Sijamais coder 00. Si NSP coder 01.Q262 Le médecin qui vous a prescrit cetexamen était…BS 95◆ Si frottis prescrit★ Enquêteur : énumérer. Une seule réponsepossible.1 Un généraliste2 Un gynécologue3 Un gynécologue obstétricien4 Un autre spécialiste (précisez)5 (NSP)88Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ263 Autre spécialiste, précisez :★ Enquêteur : noter en clair.Q264 Avez-vous déjà bénéficié d’undépistage du cancer du côlon et durectum par recherche de sang dansles selles (test Hémocult)◆ Si 40 ans et plus1 Oui2 Non3 (NSP)Q265La dernière fois, c’était en quelleannée ?◆ Si a bénéficié d’un dépistage du cancerdu côlon★ Enquêteur : si NSP coder 01.AccidentsQ266Au cours des 12 derniers mois,combien d’accidents avez-vous euayant entraîné une consultationchez un médecin ou dans unhôpital ?BS 97★ Enquêteur : si NSP coder 99.Q267 Parmi ces accidents, au cours des12 derniers mois, était-ce…BS 97◆ Si accident★ Enquêteur : énumérer. Plusieurs réponsespossibles si plusieurs accidents.1 Un accident de vélo2 Un accident de moto, mobylette, scooter3 Un accident de roller/patins à roulettes4 Un accident de skate5 Un accident de voiture6 Un accident de travail ou d’atelier7 Un accident de sport ou de loisirs autre quevélo, roller et skate8 Un accident domestique (à la maison ouautour)9 Un accident à l’école, au lycée, à l’universitéen dehors du sport10 Autres (notamment les bagarres, leschutes) (préciser)11 (NSP)Débrief : ajouter « accident piéton » dans lalisteQ268 Autre(s) accident(s) :★ Enquêteur : noter en clair.Q269 L’accident de vélo que vous avez euau cours des 12 derniers mois,était-ce…◆ Si accident de vélo★ Enquêteur : énumérer. Plusieurs réponsespossibles si plusieurs accidents.1 Avec un VTT2 Avec un BMX3 Avec un autre vélo4 (NSP)Q270 Lors de l’accident de voiture quevous avez eu au cours des 12derniers mois, étiez-vous…◆ Si accident de voiture★ Enquêteur : énumérer. Plusieurs réponsespossibles si plusieurs accidents.1 ConducteurBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode89


Questionnaire2 Passager3 (NSP)Q271 [Le type d’accident] que vous avezeu au cours des 12 derniers mois,a-t-il eu lieu…★ Enquêteur : énumérer. Plusieurs réponsespossibles si plusieurs accidents.1 À l’école, au lycée, à l’université2 Dans un autre lieu1 L’accident de vélo (si accident de vélo)2 L’accident de roller ou de patins à roulettes(si accident de roller)3 L’accident de skate (si accident de skate)4 L’accident de sport ou de loisirs autre quevélo, roller ou skate (si accident de sport oude loisirs)Q272 Au cours des douze derniers mois,combien de fois avez-vous eu… ?◆ Si type accident considéré★ Enquêteur : si NSP coder 99.1 Un accident de VTT2 Un accident de BMX3 Un accident de vélo (autre que VTT ou BMX)45 Un accident de moto, mobylette, scooter6 Un accident de roller/patins à roulettes àl’école, au lycée, à l’université7 Un accident de roller/patins à roulettes(hors de l’école, du lycée, de l’université)8 Un accident de skate à l’école, au lycée, àl’université9 Un accident de skate (hors de l’école, dulycée, de l’université)10 Un accident de voiture dont vous étiezconducteur11 Un accident de voiture dont vous étiezpassager12 Un accident de travail ou d’atelier13 Un accident de sport ou de loisirs (autreque vélo ou roller ou skate) à l’école, aulycée, à l’université14 Un accident de sport ou de loisirs (autreque vélo ou roller ou skate) (hors de l’école,du lycée, de l’université)<strong>15</strong> Un accident domestique (à la maison ouautour)16 Un accident à l’école, au lycée, à l’universitéen dehors du sport17 Autre(s) accident(s) :2 Du vélo ?3 Du roller, patins à roulette, skate ?Q274 La dernière fois, avez-vous porté uncasque ?◆ Si oui item de la question précédente1 Oui2 Non3 (NSP)1 (En faisant de la moto, de la mobylette oudu scooter)2 (En faisant du vélo)3 (En faisant du roller, patins à roulettes,skate)Q275 Était-ce…★ Enquêteur : énumérer.1 Un VTT2 Un BMX3 Un autre vélo4 Roller/patins à roulettes5 Skate6 (NSP)Q276 Au cours des 30 derniers jours,avez-vous fait quelque chose derisqué pour le plaisir ou par défi ?BS 97★ Enquêteur : énumérer.1 Non2 Oui, 1 fois3 Oui, 2 fois4 Oui, 3 fois ou plus5 (NSP)Q277La dernière fois, qu’est-ce quec’était ?BS 97◆ Si a fait quelque chose de risqué★ Enquêteur : noter en clair.Q273 Au cours des 12 derniers mois,avez-vous fait…★ Enquêteur : énumérer.1 Oui2 Non3 (NSP)1 De la moto, de la mobylette ou du scooter ?90Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireSignalétique (classification Inseedes professions)Pour terminer, je vais vous poserquelques questions d’ordre général.Q278 Depuis combien de temps êtes-vousau chômage ?◆ Si au chômage (pour les 16 à 30 ans)★ Enquêteur : coder jours et/ou mois et/ouannées, puis saisir le nombre de jours et/oude mois et/ou d’années.1 Jours2 <strong>Mo</strong>is3 Années4 (NSP)Q279Quelle est votre profession ? Quelleest votre fonction exacte ?◆ Pour les 30 ans et moins n’étant plus àl’école ou en formation alternée ouapprentissage, ou n’étant pas à plein tempsou temps partiel★ Enquêteur : noter la profession en clairavec toutes les précisions nécessaires.Noter la profession antérieure en indiquantau chômage, en congé parental, au foyer, auservice militaire…Q280 [Recoder la profession]◆ Pour les 30 ans et moins n’étant plus àl’école ou en formation alternée ouapprentissage, ou n’étant pas à plein tempsou temps partiel★ Enquêteur : Recoder la profession(consultez le code des professions). Siproblème pour recoder appelez votre chefd’équipe. Pour les chômeurs, recoder laprofession antérieure.1 Agriculteur exploitant (à son compte) [code1]2 Artisan petit commerçant (à son compte)[code 2]3 Chef d’entreprise de plus de 10 salariés (àson compte) [code 2]4 Profession libérale (à son compte -- saufparamédical en 4) [code 3]5 Professeur / profession scientifique(salarié) [code 3]6 Cadre et autre profession intellectuellesupérieure (salarié) [code 3]7 Profession intermédiaire (salarié ouparamédical) [code 4]8 Instituteur ou assimilé (salarié) [code 4]9 Employé (salarié) [code 5]10 Personnel de service (salarié) [code 5]11 Ouvrier / ouvrier agricole (salarié) [code 6]12 Retraité [code 7]13 Élève / étudiant [code 8]14 Autre inactif [code 8]Q281 [Recodification professioninterviewé 16-30 ans]1 Agriculteur2 Artisan, commerçant, chef d’entreprise,prof. libérale, profession intellectuelle sup.,cadres sup.3 Profession intermédiaire, cadres moyens4 Employé, personnel de service5 Ouvrier6 Retraité, autre inactifQ282 Êtes-vous :◆ Si dans la tranche 16-30 ans1 Inscrit à l’Agence nationale pour l’emploi(ANPE)2 Salarié du secteur privé3 Salarié du secteur public4 À votre compte5 InactifQ283Q284Quelle est votre profession ? Quelleest votre fonction exacte ?◆ Pour les plus de 30 ans[Recodification professioninterviewé de plus de 30 ans]◆ Pour les plus de 30 ansQ286 Êtes-vous1 Inscrit à l’ANPE2 Salarié dans le secteur privéQ287 Quelle est la situationprofessionnelle de votre conjoint ?◆ Si conjoint (fiancé) /en couple★ Enquêteur : énumérer.1 Il exerce un emploi à plein temps2 Il exerce un emploi à temps partiel3 Il est en formation continue4 Il est en stage d’insertion (CES, CEC)5 Il est en apprentissage ou il suit uneformation en alternance6 Il a cessé de travailler et il est au chômagenon bénéficiaire du RMI7 Il a cessé de travailler et il est au chômagebénéficiaire du RMI8 Il a cessé de travailler et il est en congé delongue durée9 Il a cessé de travailler et il est à la retraiteou pré-retraite10 Il a cessé de travailler et il est en congéparental11 Il a cessé de travailler et il est au foyer12 Il a cessé de travailler et il a repris sesétudesBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode91


QuestionnaireQ28813 Il a cessé de travailler et il est au servicemilitaire14 Il n’a jamais travaillé et il poursuit ses études<strong>15</strong> Il n’a jamais travaillé et il est bénéficiaire du RMI16 Il n’a jamais travaillé et il cherche unpremier emploi17 Il n’a jamais travaillé et il est au foyer18 Il n’a jamais travaillé et il est au servicemilitaire19 Il n’a jamais travaillé et il est en invalidité20 Il a cessé de travailler et il est en invalidité21 (Non-réponse)Quelle est la profession de votreconjoint ? Quelle est la fonctionexacte de votre conjoint ?★ Enquêteur : noter la profession en clairavec toutes les précisions nécessaires.Noter la profession antérieure en indiquant« … au chômage, à la retraite, en congéparental, en invalidité… ».Q289 Recoder la profession du conjoint★ Enquêteur : consulter le code desprofessions. Si problème pour recoderappelez votre chef d’équipe. Pour leschômeurs recoder la profession antérieure.1 Agriculteur exploitant (à son compte) [code 1]2 Artisan petit commerçant (à son compte)[code 2]3 Chef d’entreprise de plus de 10 salariés (àson compte) [code 2]4 Profession libérale (à son compte -- saufparamédical en 4) [code 3]5 Professeur / profession scientifique(salarié) [code 3]6 Cadre et autre profession intellectuellesupérieure (salarié) [code 3]7 Profession intermédiaire (salarié ouparamédical) [code 4]8 Instituteur ou assimilé (salarié) [code 4]9 Employé (salarié) [code 5]10 Personnel de service (salarié) [code 5]11 Ouvrier / ouvrier agricole (salarié) [code 6]12 Retraité [code 7]13 Élève / étudiant [code 8]14 Autre inactif [code 8]Q290 [Recodification de la profession duconjoint]1 Agriculteur2 Artisan, commerçant, chef d’entreprise,prof. libérale, profession intellectuelle sup.,cadres sup.3 Profession intermédiaire, cadres moyens4 Employé, personnel de service5 Ouvrier6 Retraité, autre inactifQ291 Votre conjoint est-il :1 Inscrit à l’Agence nationale pour l’emploi(ANPE)2 Salarié du secteur privé3 Salarié du secteur public4 À son compte5 InactifQ292Quel est (était) le métier de votrepère/beau-père ?◆ Si 30 ans ou moins ayant un père oubeau-père vivant dans le foyer★ Enquêteur : noter en clair. Demander auxparents si l’enfant ne sait pas répondre.Q293 Actuellement, votre père/beaupère:◆ Si 30 ans ou moins ayant un père oubeau-père vivant dans le foyer★ Enquêteur : énumérer.1 Travaille2 Est au chômage3 Est à la retraite4 Est à la maison ou en congé parental5 Ne travaille pas pour une autre raison(exemple : étudiant, longue maladie)6 (Il n’y a pas ou plus de père ou beau-père)7 (NSP)Q294 Votre père/beau-père est-il :◆ Si père ou beau-père travaille1 Salarié du secteur privé (non fonctionnaire)2 Salarié du secteur public (fonctionnaire)3 À son compte4 (NSP)Q295Quel est (était) le métier de votremère/belle-mère ?◆ Si 30 ans ou moins ayant une mère oubelle-mère vivant dans le foyer★ Enquêteur : noter en clair. Demander auxparents si l’enfant ne sait pas répondre.Q296 Actuellement, votre mère/bellemère:◆ Si 30 ans ou moins ayant une mère oubelle-mère vivant dans le foyer★ Enquêteur : énumérer.1 Travaille2 Est au chômage3 Est à la retraite4 Est à la maison ou en congé parental5 Ne travaille pas pour une autre raison(exemple : étudiante, longue maladie)6 (il n’y a pas ou plus de mère ou belle-mère)7 (NSP)92Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


QuestionnaireQ297 Votre mère/belle-mère est-elle :◆ Si mère ou belle-mère travaille1 Salariée du secteur privé (non fonctionnaire)2 Salariée du secteur public (fonctionnaire)3 À son compte4 (NSP)Q298 Quel est le diplôme le plus élevéque vous ayez obtenu ?◆ Si <strong>15</strong> ans et plus1 Aucun diplôme2 Certificat d’études primaires3 CAP : certificat d’aptitude professionnelle4 Brevet des collèges, BEPC5 BEP : brevet d’enseignement professionnel6 Baccalauréat d’enseignement technique7 Baccalauréat d’enseignement professionnel8 Baccalauréat d’enseignement général9 Bac + 2 (Deug, DUT, BTS)10 Bac + 3 (licence [1 re année du 2 e cycle del’enseignement supérieur])11 Bac + 4 (maîtrise [dernière année du 2 ecycle de l’enseignement supérieur])12 Bac + 5 ou plus (3 e cycle del’enseignement supérieur : DEA, DESS,MBA, doctorat…)13 Diplôme d’une grande école14 Autre diplôme (préciser)<strong>15</strong> (NSP)Q299 Autre diplôme :★ Enquêteur : noter en clair. Bien indiquer leniveau obtenu. Par exemple : ne pas noter« infirmière » sans indiquer le niveau d’étudesobtenu.Q300 Avez-vous une religion ?1 Oui2 Non3 (NSP)Q301 Toujours par rapport à la religion,diriez-vous que :◆ Si a une religion★ Enquêteur : énumérer.1 Vous ne pratiquez pas2 Vous pratiquez de temps en temps3 Vous pratiquez régulièrement4 (NSP)Q302Dans quelle tranche environ sesitue la somme totale des revenusnets par mois (ou par an si vouspréférez) de toutes les personnesvivant avec vous, y compris lesrevenus autres que salariaux :allocations, rentes, bénéficesindustriels commerciaux (BIC),bénéfices non commerciaux (BNC),bénéfices agricoles (BA)◆ Si <strong>15</strong> ans ou plus1 <strong>Mo</strong>ins de 1 500 Francs/mois (<strong>Mo</strong>ins de18 000 F/an)2 De 1 500 à moins de 2 500 Francs/mois(18 000 à 29 999 F/ an)3 De 2 500 à moins de 4 000 Francs/mois(30 000 à 47 999 F/an)4 De 4 000 à moins de 6 600 Francs/mois(48 000 à 79 199 F/an)5 De 6 600 à moins de 8 000 Francs/mois(79 200 à 95 999 F/an)6 De 8 000 à moins de 10 000 Francs/mois(96 000 à 120 000 F/an)7 De 10 000 à moins de 13 000 Francs/mois (120 000 à <strong>15</strong>5 999 F/an)8 De 13 000 à moins de 16 000 Francs/mois (<strong>15</strong>6 000 à 191 999 F/an)9 De 16 000 à moins de 20 000 Francs/mois (192 000 à 239 999 F/an)10 De 20 000 à moins de 30 000 Francs/mois (240 000 à 359 999 F/an)11 De 30 000 à moins de 50 000 Francs/mois (360 000 à 599 999 F/an)12 Plus de 50 000 Francs/mois (plus de600 000 F/an)13 (NSP, ne veut pas dire)Q303 Étiez-vous vraiment seul(e) pourrépondre à ce questionnaire ?1 Oui2 Non3 (NSP)Q304 À l’enquêteur : Pensez-vous quel’interviewé(e) était vraiment seul(e)et/ou répondait librement à cequestionnaire ?1 Oui2 Non3 (NSP)Si 12-25 ans :Fil santé jeunes : 0800 235 236L’interviewé(e) a envie d’arrêter de fumer,lui proposer le numéro suivant :Tabac info service : 0803 309 310Si besoin :Drogues info service : 0800 23 13 13Sida info service : 0800 840 800Si suicide, rapports sexuels forcés :Psychologue du CFES : xx xx xx xx xxMédecin du CFES : xx xx xx xx xxMerci d’avoir bien voulu répondre à ces questions.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode93


Sélection de l’institut de sondageSélection de l’institutde sondageLe choix de l’institut de sondage est depuisl’origine effectué à partir d’un appel d’offres.L’institut BVA a quasiment réalisé tous lesterrains à l’exception du Baromètre santémédecins généralistes 98/99, conduit parIpsos. Pour l’enquête Baromètre santé<strong>2000</strong>, le CFES a lancé un appel d’offres enavril 1999 selon la procédure du Bulletinofficiel des annonces du marché public(BOAMP). Le BOAMP publie les Avis d’appelsd’offres publics à la concurrence (AAPC) etles avis d’attribution de l’État et de ses établissementspublics, autres que ceux ayantle caractère industriel et commercial (livre IIdu CMP), des collectivités territoriales et deleurs établissements publics (livre III duCMP). La composition et le fonctionnementdes commissions d’adjudication ou d’appeld’offres sont fixés, concernant les administrationscentrales de l’État, par le ministre,concernant les services déconcentrés del’État, par le préfet, concernant les établissementspublics, par les règles propres àchaque établissement. L’annonce a été publiéele 8 avril 1999 avec comme date limitede réponse pour les instituts le 26 avril1999.À l’issue de la commission d’ouverture desplis du 27 avril 1999, un tableau récapitulatifa été établi afin de constituer une shortlist selon les critères suivants : état du dossier(complet, incomplet), expérience dansle domaine des enquêtes de santé publique,expérience dans le domaine des enquêtesAvis d’appel d’offre publicBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode97


Sélection de l’institut de sondagealéatoires par téléphone, expérience dansle domaine des enquêtes de grande taille,nombre d’enquêteurs et lieu du terrain. Lacommission d’appel d’offres du 11 mai1999 a validé une short list d’instituts quiont reçu le cahier des charges le 20 mai1999 (cf. Annexe). À l’issue de l’audition desinstituts candidats (10 juin 1999) et de lalecture de leurs propositions écrites (un institutn’a pas poursuivi sa candidature), uneseconde grille d’analyse a été remplie (coût,procédure liste rouge, propositions d’analysedes refus, propositions pour la pondérationet le redressement, nombre d’enquêteurs,lieu du terrain, divers). Le choix définitifde l’institut de sondage a eu lieu le22 juin 1999, lors de la commission d’appeld’offres.annexeCahier des chargesAfin d’appuyer la mise en œuvre et le suivi de ses actionsnationales dans le domaine de la promotionpour la santé, le Comité français d’éducation pourla santé (CFES) a élaboré un dispositif d’enquêtespériodiques : les « Baromètres santé ». Ils mesurentrégulièrement l’état de l’opinion, des connaissances,des attitudes et des comportements concernantla santé des Français.Ces enquêtes sont réalisées par sondage sur unéchantillon représentatif tiré en aléatoire. Elles ontporté jusqu’à maintenant sur des populationsd’adultes (2 000 sujets de 18-75 ans), de jeunes(4 000 sujets de 12-19 ans) et de médecins généralistes(2 000 sujets pour la dernière vague).Le Baromètre santé a été construit avant tout pouralimenter et évaluer les programmes nationauxd’éducation pour la santé. Il joue à cet égard un rôleirremplaçable, ce qui explique l’investissement financiermajoritaire de la Caisse nationale de l’assurancemaladie des travailleurs salariés dans ce Baromètresanté. La qualité du recueil et de l’exploitation desdonnées, et son caractère systématique depuis 1992en ont fait une banque de données sur les comportementsde santé, banque accessible à toutes les institutionspubliques et de plus en plus sollicitée.Le souhait des financeurs d’étudier les comportementsde santé tout au long de la vie a amené leCFES à mettre en place pour fin 1999 une grandeenquête de santé concernant les 12-75 ans auprèsd’un échantillon de 10 000 à <strong>15</strong> 000 personnes.Cette enquête permettra notamment d’étudier plusspécifiquement la période de mise en place d’un certainnombre de comportements de santé entre <strong>15</strong> et35 ans. Le nouveau Baromètre santé <strong>2000</strong> associeau CFES, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité(direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluationet des Statistiques, direction générale de laSanté), la Caisse nationale de l’assurance maladiedes travailleurs salariés, la Mission interministériellede lutte contre la drogue et la toxicomanie, l’Observatoirefrançais des drogues et des toxicomanies, leHaut Comité de la santé publique, la Fédération nationalede la Mutualité Française et certains Observatoiresrégionaux de la santé.Les grands domaines explorés dans ce Baromètresanté <strong>2000</strong> seront :1. le réseau et le support social2. la vie scolaire (jeunes) et professionnelle (ensemblede l’échantillon)3. les « facteurs de protection » (sommeil, alimentation,sports)4. les conduites d’essai5. la santé mentale6. la violence (agie et subie)7. la sexualité8. la consommation de tabac, d’alcool, de droguesillicites9. la morbidité ressentie et la perception des risques10. la consommation de soins et de médicaments11. la vaccination.La CFES se propose de lancer la première vague dece Baromètre santé <strong>2000</strong>, qui constitue l’objet de cetappel d’offres, à partir du début du mois d’octobre1999.Présentation du marchéCette enquête se déroulera par téléphone auprès98 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Sélection de l’institut de sondaged’un échantillon national représentatif de 12 à75 ans (sondage aléatoire).Le marché contiendra trois lots attribuables séparémentou conjointement :Lot 1 : Échantillon de 5 000 à 7 500 individus de12 à 75 ans avec questionnaire de 25 à 35 minutes.Lot 2 : Échantillon de 5 000 à 7 500 individus de12 à 75 ans avec questionnaire de 25 à 35 minutes.Lot 3 : Trois 1 sur échantillons de 1 200 individus de12 à 25 ans pour trois régions (Pays de la Loire,Picardie, Alsace : 3 × 1 200 = 3 600 individus).Pour le lot 1, l’institut devra proposer six hypothèsesfinancières :1. 5 000 individus et 25 minutes d’interview2. 6 500 individus et 25 minutes d’interview3. 7 500 individus et 25 minutes d’interview4. 5 000 individus et 30 minutes d’interview5. 6 500 individus et 30 minutes d’interview6. 7 500 individus et 30 minutes d’interview7. 5 000 individus et 35 minutes d’interview8. 6 500 individus et 35 minutes d’interview9. 7 500 individus et 35 minutes d’interviewPour le lot 2, l’institut devra proposer six hypothèsesfinancières :1. 5 000 individus et 25 minutes d’interview2. 6 500 individus et 25 minutes d’interview3. 7 500 individus et 25minutes d’interview4. 5 000 individus et 30 minutes d’interview5. 6 500 individus et 30 minutes d’interview6. 7 500 individus et 30 minutes d’interview7. 5 000 individus et 35 minutes d’interview8. 6 500 individus et 35 minutes d’interview9. 7 500 individus et 35 minutes d’interviewPour le lot 3, l’institut devra proposer trois hypothèsesfinancières :1. 3 fois 1 200 individus et 25minutes2. 3 fois 1 200 individus et 30 minutes3. 3 fois 1 200 individus et 35 minutesLe(ou les) institut(s) sera(ou seront) principalementretenu(s) selon les critères suivants :– faire preuve d’une grande technicité et d’une expériencede ce type d’enquête ;– démontrer sa capacité à gérer une enquête àéchantillon important ;– la compétitivité en terme de coût ;– une réflexion approfondie sur les questions méthodologiquessoulevées dans le cahier des charges ;1. Les suréchantillons Nord-Pas-de-Calais et Poitou-Charentes n’étaient pas encore prévus à cette date.– le lieu du terrain (de préférence à Paris ou Banlieue).• L’institut devra, pour chacune de ces hypothèses,indiquer la base d’adresses qui sera utilisée en précisantla dernière date de mise à jour.• Le CFES souhaiterait pouvoir joindre aussi lesménages sur « liste rouge » et demande à l’institutde faire des propositions dans ce sens. Une lettreannonce à en-tête du CFES sera envoyée par l’institutsélectionné à tous les ménages susceptiblesd’être interviewés (hormis liste rouge).• Le répondant au niveau de chaque foyer correspondantà la tranche d’âge retenue sera sélectionnépar la méthode de la prochaine date anniversaire.Quand le répondant le souhaitera, un rendez-voustéléphonique lui sera proposé. Le terrain se dérouleradu lundi au samedi inclus. Il est demandé àl’institut de faire une proposition maximale quantau nombre de tentatives d’appels téléphoniquespour joindre une personne, ce afin de minimiser lestentatives infructueuses sur les « queues » de fichier.• Le recueil des données lui-même sera effectué sursystème Cati (Computer-Assisted TelephoneInterviewing) et l’organisation du terrain sera superviséepar un responsable de l’institut, en lien avecle département Stratégie et Études du CFES, qui souhaitepouvoir autant que possible avoir accès à unterrain téléphonique en région parisienne.• Le CFES affirme son souci de disposer après l’enquêted’un fichier complètement validé, notammentau niveau de la vérification des poids des principalesvariables sociodémographiques avant et après redressement.En effet, un redressement sera effectué(en préciser les variables) avec une base de structurede la population la plus récente possible (avecéventuellement, si les données du recensement 1999ne sont pas disponibles, l’utilisation des projectionsintermédiaires de l’Insee entre deux recensements).• Concernant le redressement, l’institut devra fournirau CFES la formule de calcul utilisée. La plusgrande rigueur sera demandée quant au suivi duterrain et notamment de la gestion des taux de refus.• Il est nécessaire de prévoir :– une journée de formation des enquêteurs,– un pilote pour tester le questionnaire, qui sera àréaliser auprès de 80 2 personnes âgées de 12 à 75 ans,– une séance de « débriefing » à l’issue du terrain.2. Le pilote sera finalement de 160 personnes.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode99


Sélection de l’institut de sondage• Concernant la gestion des non-réponses, le CFESdemande des propositions précises sur la procédured’appel, afin d’obtenir le maximum de caractéristiquesdes non-répondants et de pouvoir disposerd’un fichier de non-répondants par individu et nonpar appel.• Enfin, l’institut devra réaliser le codage, les trisà plat et les tris croisés, ainsi qu’une première analysedes résultats obtenus avec un rapport de synthèse.Les rapports seront remis en dix exemplairesau CFES. Les données brutes et les traitements devront,en outre, être remis au CFES sous forme dedisquettes (formats ASCII et SPSS) en trois exemplaires,ainsi qu’un dictionnaire des variables enfichier informatique (tableau Word ou feuilleExcel).Délais de réalisation et coûtLe terrain de l’enquête Baromètre santé <strong>2000</strong> devrase dérouler au cours du dernier trimestre 1999 (enquêtepilote : mi-septembre ; début du terrain : débutoctobre).Le projet devra comporter un budget détaillé indiquantnotamment s’il est possible d’envisager uneréduction des tarifs si deux ou trois lots sont confiés.Le projet définira également le calendrier de réalisation.100 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terrainRéalisation de l’enquêtepilote et mise en placedu terrainEnquête piloteChaque enquête est précédée d’un pilote quiest principalement utilisé pour tester la compréhensionde nouvelles questions, la duréedu questionnaire et la disposition des différentsfiltres, et constitue une première étapedans la formation des enquêteurs au questionnaireet au carnet de route en particulier.L’étude réalisée en 1992 avait été qualifiéede probatoire car il s’agissait de testerla méthodologie pour une enquête aléatoireauprès d’adultes, même si à l’époque,l’investigation sur les comportementssexuels avait démontré la faisabilité d’uneenquête par téléphone sur des sujets parfoissensibles. Lors du pilote de l’enquêteBaromètre santé jeunes 97/98, l’objectifprincipal était d’examiner dans quelle mesurel’interrogation par téléphone pouvaitêtre utilisée, en France, auprès des adolescents.Dans ce but, un test de faisabilité etun test de comparabilité avec une enquêteauto-administrée en milieu scolaire avait étéentrepris. Le travail avait été réalisé en collaborationavec l’IUMSP de Lausanne (P.-A.Michaud) qui avait les mêmes interrogationset l’équipe Santé de l’adolescent (M.Choquet, Inserm 472).Le pilote du Baromètre santé <strong>2000</strong>, réalisépar une équipe de 23 enquêteurs, s’est dérouléles 16 et 17 septembre <strong>2000</strong> auprèsde 162 personnes. Les sujets sur listerouge n’étaient pas concernés par le pilote,car la méthode employée par l’institut BVAavait été déjà utilisée lors du pilote de l’Enquêtenationale sur les violences envers lesfemmes (Enveff) de l’Institut de démographiede l’Université de Paris I (Idup). À l’issuedu pilote, quelques formulations dequestions ont été modifiées, d’autres ontété ajoutées et l’ensemble des ordinateursde l’institut ont vu leur puissance augmenteren raison de l’ampleur du questionnaire(beaucoup d’items précodés). Le pilote futégalement l’occasion pour certains enquêteursde renoncer à faire ce travail en raison: soit du manque d’intérêt pour le sujet,soit de l’exigence en terme de rendementd’une étude aléatoire, soit de certains sujetsabordés dans le questionnaire.Briefing des enquêteursLes premiers briefings ont eu lieu les 4, 5,6 et <strong>15</strong> octobre 1999, puis deux autres ontété organisés les 16 et 19 novembre 1999.Ces sessions de formation regroupaient unevingtaine d’enquêteurs dont une partie avaitdéjà réalisé des études de ce type, certainsavaient réalisé les interviews du Baromètresanté jeunes 97/98. Une personne du CFESet deux de l’institut dirigeaient les sessions.Les objectifs de la formation étaient de présenterl’enquête et sa finalité, ainsi que l’institutionqui en est responsable. Le questionnairea été « déroulé » et expliqué : com-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode105


Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terrainment poser les questions, indiquer les relances,etc. Il convenait également de rappelerle principe d’un sondage aléatoire et proposerquelques arguments pour limiter leplus possible les refus (notamment desexemples concrets sur l’utilité de ce typed’investigation). Au cours de ces séances,les enquêteurs ont pu se passer mutuellementle questionnaire jusqu’à ce que la passationsoit correcte. Afin d’assurer une certainehomogénéité dans la formation dispensée,un dossier de terrain a été élaboré. Plusieursdocuments ont été donnés aux enquêteurs: certains avaient pour objet le bondéroulement de l’enquête, d’autres visaientune meilleure connaissance des sujets abordésdans le questionnaire. À titre d’exemple,voir, en annexe, le document fourni parl’OFDT aux enquêteurs sur certains aspectsde la toxicomanie.Lettre annonceL’envoi des lettres annonce par blocs a eulieu une à deux semaines avant le premiercontact avec le ménage. Pour éviter de focalisersur la bonne réception de la lettre,les enquêteurs ne devaient pas s’assurerLettre annonce (listes blanche/orange avant tout contacttéléphonique)Le PrésidentVanves, Septembre 1999Madame, <strong>Mo</strong>nsieur,Le Comité français d’éducation pour la santé est l’institution qui, placéeauprès du ministère de la Santé, a en charge les actions nationales d’éducationpour la santé et de prévention. Il mène depuis 1992 des enquêtespériodiques auprès d’adultes et de jeunes, appelées « Baromètre Santé ».Cette année, une enquête auprès d’une population de 13 000 personnesâgées de 12 à 75 ans sera réalisée par téléphone. Cette importante étudeest confiée à l’institut de sondages BVA. Elle permettra de mieux connaîtreles comportements de l’ensemble des Français en matière de santé etd’orienter ainsi la prévention et l’information. Elle portera sur l’alimentation,le sport, les accidents, la violence, le tabac, l’alcool, les médicaments,les drogues, la sexualité et les consultations médicales ; elle durera entre 20et 30 minutes.Votre numéro de téléphone a été tiré au sort dans l’annuaire des abonnésde France Télécom. Une personne de votre famille, enfant ou adulte,participera ainsi à l’enquête et nous vous assurons la plus stricte confidentialitéde vos réponses.Nous attirons votre attention sur le fait qu’il est très important que chacunaccepte de répondre. La validité scientifique de cette enquête dépendrad’un taux d’acceptation le plus élevé possible.Nous comptons sur votre collaboration. Les résultats de cette enquêteseront publiés et commentés dans la presse.Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Madame, <strong>Mo</strong>nsieur, l’expressionde nos sentiments les meilleurs.Professeur F. BONNET de PAILLERETSPrésident du CFES106 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terrainque leur interlocuteur l’avait effectivementbien reçue car la lettre n’était pas nécessairementadressée à son nom. L’intérêt principalde la lettre annonce est qu’elle motivela participation à l’enquête. Aucun test comparatifn’a été réalisé dans le cadre desenquêtes Baromètre santé sur l’effet de lalettre annonce, mais la littérature est à cesujet assez abondante. L’enquête ASCF amontré, par exemple, que l’envoi préalabled’une lettre annonce augmente significativementle taux d’acceptation (81 % versus69 %) et que les mentions du type « enquêtenon obligatoire » augmente le taux de refus— passant de 19 % à 46 % —, sachant quel’étude n’est nullement obligatoire et que ledroit de refus est garanti. Deux versions delettre annonce ont été prévues, l’une concernaitles personnes sur listes blanche/orange(interrogées ou non) et l’autre concernait lessujets sur liste rouge (adressée si la personnele désirait). Pour les suréchantillonsrégionaux, la lettre annonce a été « régionalisée» (signature, logos et parfois texte),afin d’améliorer le taux de participation, aurisque de créer un léger biais de recrutementpuisqu’au final, dans les échantillonsrégionaux, certains ménages ont reçu laLettre annonce (liste rouge une fois contactée)Le PrésidentVanves, Septembre 1999Madame, <strong>Mo</strong>nsieur,Le Comité français d’éducation pour la santé est l’institution qui, placéeauprès du ministère de la Santé, a en charge les actions nationales d’éducationpour la santé et de prévention. Il mène depuis 1992 des enquêtespériodiques auprès d’adultes et de jeunes, appelées « Baromètre Santé ».Cette année, une enquête auprès d’une population de 13 000 personnesâgées de 12 à 75 ans sera réalisée par téléphone. Cette importante étudeest confiée à l’institut de sondages BVA. Elle permettra de mieux connaîtreles comportements de l’ensemble des Français en matière de santé etd’orienter ainsi la prévention et l’information. Elle portera sur l’alimentation,le sport, les accidents, la violence, le tabac, l’alcool, les médicaments,les drogues, la sexualité et les consultations médicales ; elle durera entre 20et 30 minutes.Pour réaliser une enquête auprès de l’ensemble de la population, nousavons construit des numéros de téléphone au hasard. Certains n’étaient pasattribués ; d’autres étaient sur liste rouge comme le votre. Votre numérode téléphone disparaîtra automatiquement du fichier à la fin de l’interview.Une personne de votre famille, enfant ou adulte, participera ainsi à l’enquêteet nous vous assurons la plus stricte confidentialité de vos réponses.Nous attirons votre attention sur le fait qu’il est très important quechacun accepte de répondre. La validité scientifique de cette enquête dépendrad’un taux d’acceptation le plus élevé possible.Nous comptons sur votre collaboration. Les résultats de cette enquêteseront publiés et commentés dans la presse.Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Madame, <strong>Mo</strong>nsieur, l’expressionde nos sentiments les meilleurs.Professeur F. BONNET de PAILLERETSPrésident du CFESBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode107


Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terrainversion nationale de la lettre (environ 10 %)et d’autres la version régionale (90 %).Liste rougeIl n’était pas possible d’expliquer dans le détailla véritable procédure utilisée pour joindreles personnes sur liste rouge, dans un courrierqui se voulait nécessairement court. La solutionqui consiste à expliquer qu’il s’agissaitde numéros construits au hasard est apparuecomme crédible et compréhensible par toutle monde.Par ailleurs, il aurait été peut-être bénéfiqued’insister davantage sur le fait que ce n’étaitpas France Télécom qui avait fourni le numéro.Organisation du terrainUne équipe d’environ 110 enquêteurs a travaillésur le Baromètre santé <strong>2000</strong>. Ilsétaient encadrés par quatre chefs d’équipeet répartis dans quatre salles différentes. Iln’était malheureusement pas possible detravailler avec un petit groupe d’enquêteurssur cette étude, bien que cela aurait amélioréle taux de participation (en ne sélectionnantque les enquêteurs ayant de très faiblestaux de refus). Ce travail devait se terminerimpérativement avant le 24 décembreen raison des changements de comportementssanté que peuvent occasionner lespériodes de fêtes. Par ailleurs, il n’était pasnon plus souhaitable de faire débuter le terrainde façon trop décalée par rapport auxautres Baromètres santé. Il y avait doncmoins de trois mois pour réaliser plus de<strong>15</strong> 000 interviews (suréchantillons compris).Enfin, la division du nombre d’interviewssur un plus grand nombre d’enquêteursrendait plus « vivable » la réalisation duterrain.Au final, très peu d’enquêteurs (moins de<strong>15</strong> %) ont considéré que le nombre de sujetsinterrogés était trop important. En cequi concerne le fichier national (n=13 685),63,4 % des interviews ont été réalisées pardes enquêteurs masculins et 36,6 % pardes enquêtrices, ce qui correspond à larépartition par sexe des enquêteurs. Plus dela moitié (52,1 %) des interviews ont étéconduites par des enquêteurs de plus de25 ans. Le plus âgé d’entre eux ayant 53ans, le plus jeune 17 ans 1 . La présence prolongéeet régulière de l’équipe du CFES etde ses partenaires, en particulier l’OFDT, apermis d’observer les conditions dans lesquellesles données étaient recueillies. Quelquesdifficultés minimes ont été rencontréesau niveau de certaines questions. Cet investissementa permis aux enquêteurs de mesurerl’importance de la passation du questionnaire.En plus des recommandations deschefs d’équipes, cette approche leur permettaitégalement de toujours trouver desinterlocuteurs.1. Pour plus de détails, voir la partie « Bilan du terrain ».annexeExemple de document remis à chaque enquêteurLa toxicomanie est une notion particulièrementdifficile à définir. Entre la toxicomanie et la consommationde drogues au sens large, la limite est sansdoute au niveau de la dépendance, encore qu’unetelle distinction soit très discutable selon qui va s’intéresserau phénomène. On peut toutefois esquisserune sorte d’échelle des comportements allant del’expérimentation à la pathologie profonde, en passantpar l’usage occasionnel, récréatif ou régulier,contrôlé ou pas, l’excès, le désir compulsif, l’abus,la dépendance, la désocialisation et la marginalisation.Toutes ces nuances sont souvent réduites au seulmot de toxicomane. Cela contribue à créer une confusiondans l’esprit du public : de quoi parle-t-onvraiment ? Combien y a-t-il de toxicomanes ?108 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terrainAu sens premier du terme, une drogue est une substancedont la consommation agit sur l’état physiqueet/ou psychologique d’une personne. Dans cetteoptique, les médicaments et la nourriture sont desdrogues. Bien sûr, il faut aller plus loin. Une drogue,au sens où on l’entend aujourd’hui, est unesubstance modifiant l’état de conscience de la personnela consommant. Elle modifie sa perception,son humeur, son activité psychologique.Suivant cette définition, il convient de rappeler queles produits tels que le thé, le café, le chocolat ainsique certains médicaments légaux (Prozac, barbituriques,analgésiques) sont des drogues.Le cannabisLe cannabis, indifféremment appelé chanvre indien,est une plante herbacée qui donne des fleurs et desfeuilles dont est extraite la marijuana. La résine decannabis (haschisch) exsude de la plante au momentde la floraison.La teneur en principe actif de cette plante est trèsvariable selon les zones de production, les parties dela plante utilisées et, pour le consommateur, selonle degré de « coupe ». Le plus souvent fumé sousforme de cigarettes, le cannabis peut aussi être consommésous forme de gâteau ou d’infusion, maisces modes sont très rares.Autres appellations pour le cannabis : cana, chanvre,chanvre indien, kif, huile de cannabis, spacecake, herbe.Autres appellations pour le haschisch : shit, teuch,chichon, teuchi, barette, rette, hakik, pollen, résine,résine de cannabis.L’héroïneL’héroïne est issue de la famille des opiacés. Cessubstances sont obtenues à partir d’une plante trèsancienne, le pavot. La première substance issue dupavot fut l’opium (apparue en Chine au VII e siècle),à partir de laquelle fut isolée la morphine, élémentle plus psychoactif de l’opium.L’héroïne est elle-même un dérivé chimique de lamorphine. Conçue au départ pour guérir les morphinomanes,cette substance se révèle rapidementavoir une action encore plus importante et créantune dépendance encore plus forte. L’héroïne est lasubstance la plus fréquemment rencontrée en ce quiconcerne les toxicomanes ayant recours au systèmesanitaire. Son administration par voie intraveineuseen a fait une cause majeure de transmission desvirus des hépatites et du HIV, cause qui tend à diminuerdepuis quelques années grâce à la politique de« réduction des risques » (programme d’échange deseringues, information aux usagers).Autres appellations de l’héroïne : héro, horse, brownsugar, smack, brown, camme, schnouf.L’ecstasyProduit chimique qui peut être d’une grande variété(beaucoup d’arnaques dans le trafic, mélange avecdes médicaments tels que le doliprane), l’ecstasyassocie des amphétamines et des hallucinogènes.Appelé, lors de son apparition en France vers la findes années quatre-vingt, « drogue de l’amour »pour ces prétendus effets aphrodisiaques, son utilisations’est largement étendue. Des études ethnographiquesrécentes montrent qu’elle dépasse largementle cadre des « raves » et que son usage est enaugmentation.Autre appellation de l’ecstasy : MDMALes psychotropes licites : alcool,médicaments, tabacPour l’ensemble des intervenants et spécialistes dela toxicomanie, les psychotropes licites sont des droguesau même titre que les substances illégales. Il ya très souvent association (alcool + cannabis, alcool+ médicaments). Dans les questionnaires, il estsouvent intéressant de se pencher sur ces modes depolyconsommation qui peuvent être parmi les plusgraves. L’alcool est fréquemment cité comme facteurde risque d’entrée dans l’usage des drogues etparfois dans la toxicomanie. Les médicaments sontconsidérés comme des drogues lorsqu’ils sont utilisésà des fins non médicales.Les hallucinogènesLe LSD, parfois appelé acide, est un des hallucinogènesutilisés par les adeptes des « trips » (distorsionsde la perception visuelle, spatiale et temporellequi peuvent aller jusqu’à l’hallucination). Il se présentele plus souvent sous la forme d’un buvard quel’on pose sur la langue. En plus de cette célèbresubstance synthétique découverte dans les annéesquarante, on trouve d’autres produits plus ou moinsBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode109


Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terraincourants tels que la mescaline, les champignonshallucinogènes (psilocybine), le datura.La cocaïneDérivé chimique de la feuille de coca, principalementcultivée en Amérique du Sud, la cocaïne tellequ’on la connaît aujourd’hui a été isolée au milieudu XIX e siècle. On connaît mal les usagers de cettesubstance car elle entraîne beaucoup moins de troublessanitaires que l’héroïne par exemple. Elle peutconcerner des milieux sociaux très variés (parfoisfavorisés ou proches du monde du spectacle, et parfoismarginalisés avec des pratiques telles que lespeedball, prise conjointe d’héroïne et de cocaïne).Elle n’engendre pas de dépendance physique, maisla dépendance psychique peut être extrêmementforte.Autres appellations de la cocaïne : coco, coke, coca.Le crackEn Europe, le crack est un dérivé de la cocaïne sousforme de base libre (« caillou »), alors qu’auxÉtats-Unis, il s’agit de cocaïne mélangée à du bicarbonate.Dans les deux cas, les effets sont très violents; la dépendance, quasi immédiate, et l’usagefréquent peuvent engendrer des états d’agressivité oudépressifs. Ce produit récent, moins pur que la cocaïne,est également nettement moins cher, doncaccessible à des milieux défavorisés.Autres appellations du crack : galette, caillou,freebase.Les amphétaminesProduits de synthèse, les amphétamines trouventleur origine dans l’éphédra, plante utilisée avantl’Ère chrétienne en Asie. Le plus souvent présentéessous forme de cachet, elles peuvent aussi être sousforme de capsules, de poudre (cristal) ou d’ampoulesinjectables. La consommation dans un cadretoxicomaniaque, pour le peu qu’on en connaisseactuellement, semble plutôt circonscrite à des milieuxjeunes, branchés, dans des contextes prochesde ceux de l’utilisation de l’ecstasy. D’autres les utilisentcomme dopant ou comme coupe-faim.Autres appellations pour les amphétamines : ice,cristal, pep, amphé, speed, Ordinator, Dinintel,Ephédrine, Ortenal, Survector.Les produits à inhalerLes produits à inhaler peuvent être de différentes sortes(colles, solvants, détachants, poppers, vernis, trichloréthylène,air sec, dérivés de pétrole). Les principes actifsde ces substances sont, parmi les plus connus, le trichloréthylène,l’éther et l’acétone. Les principaux utilisateurssont les adolescents car l’accès est facile et le prixtrès bas. Les troubles engendrés peuvent être assez graves,tant sur le plan physique que psychique.Les politiques en matière de drogueLa législation française repose sur la loi du 31 décembre1970 qui ne distingue pas les substances illicitesentre elles et qui a plusieurs objectifs : le premierest répressif (contre l’usage et le trafic de stupéfiants),le second est sanitaire (organisation dusoin aux toxicomanes).Tout en interdisant l’usage de drogues, la loi proposeune alternative en terme de soin : l’injonctionthérapeutique. Un individu interpellé pour usage dedrogue pourra voir sa peine de prison remplacée parune obligation de soin (rendez-vous réguliers avecun médecin pour tenter de se débarrasser de sa dépendance).Cette loi est très controversée car, entreautres, elle ne s’applique pas à tous les types d’usages(en particulier l’usage expérimental ou occasionnelde cannabis) et la plupart des médecins considèrentque la démarche d’aller vers les soins doitvenir de l’usager lui-même, faute de quoi elle estvouée à l’échec.À partir des années quatre-vingt-dix, notammentpour lutter contre le sida et les maladies virales etinfectieuses telles que les hépatites, l’idée de « réductiondes risques » a fait son apparition en France.Elle consiste à aider les toxicomanes en termes sanitaires,même s’ils ne souhaitent pas ou ne peuventpas arrêter leur consommation. Ainsi, se sont développésdes programmes d’accueil proposant dumatériel propre (seringues neuves) et donnant desconseils adaptés à cette population.Un des éléments les plus récents de la réduction desrisques est la substitution. Elle consiste à remplacerla dépendance aux drogues illicites (notammentl’héroïne) par des médicaments (méthadone,Subutex ® ) qui suppriment l’effet de manque qui intervientlors d’un sevrage. Elle se fait dans un cadrethérapeutique global. Les objectifs de cette prescriptionsont de favoriser :110 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Réalisation de l’enquête pilote et mise en place du terrain• une insertion dans le suivi médicalisé pour soignerdes pathologies associées à la toxicomanie ;• une stabilisation de la consommation de droguesissues du marché illicite ;• la diminution de l’injection, source de transmissionsvirale et infectieuse ;• l’insertion sociale ;• et d’envisager une vie sans dépendance.Des controverses existent autour de cette notion,certains estimant que le remplacement d’une dépendancepar une autre ne règle pas le problème.D’autres pays poussent encore plus loin le conceptde réduction des risques en développant des programmesde distribution contrôlée de l’héroïne(Suisse, Pays-Bas, Angleterre) aux héroïnomanesqui ont échoué plusieurs fois dans des programmesde substitution. La question de l’usage de cannabisdans le traitement de la douleur pour certainsgrands malades se pose également dans le débatpublic.Selon les informations dont on dispose actuellement,le cannabis aurait déjà été consommé parenviron 20 % des adultes (au moins une fois aucours de leur vie) et environ 5 % d’entre eux en seraientdes usagers occasionnels ou réguliers, alorsque l’usage d’héroïne et de cocaïne ne concerneraitqu’à peine 1 % d’entre eux. Dans d’autres pays européens(en Angleterre par exemple), ces chiffres peuventêtre nettement plus élevés.Des polémiques récentes ont été soulevées par certainsmédecins, politiques, mouvements et associationsqui, s’appuyant sur des exemples étrangers(Pays-Bas), réclament la dépénalisation de l’usagedu cannabis. Leur idée est que la prohibition d’untel produit génère des effets néfastes (trafic, délinquance),alors que le cannabis lui-même ne présentepas un plus grand danger pour la santé quel’alcool ou le tabac notamment. À l’opposé, les partisansd’un maintien de la loi de 1970, loi condamnantl’usage de cannabis, refusent le concept de« drogue douce » et craignent l’escalade entre lecannabis et les autres substances pour lesquelles lesrisques de dépendance et sanitaires sont plus importants.Les concepts en jeu sur certaines des questions duBaromètre sont les suivants :• dépénalisation : supprimer les peines de prisonet/ou les amendes pour la consommation de drogue(usage simple et privé) ;• légalisation de la consommation : autoriser lavente et l’usage comme pour l’alcool et le tabac(contrôle étatique) ;• libéralisation : lever les contraintes légales sur laconsommation de drogue au nom des droits fondamentauxde l’être humain.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode111


Protocole d’enquêteProtocole d’enquêteMatériel : le Computer-AssistedTelephone Interviewing (Cati)Le Cati est un système informatique interactifutilisé pour aider les enquêteurs et les chefsd’équipe dans la collecte des données par téléphone.Les premiers à avoir utilisé ce systèmefurent les organisations américaines derecherche en marketing au début des annéessoixante-dix. Puis quelques années après, cefurent les centres de recherche universitairesqui perfectionnèrent et développèrent cet outil.Enfin, au début des années quatre-vingt, lesagences gouvernementales américaines commencèrentà utiliser ce système (U.S. CensusBureau, the National Agricultural StatisticsService, etc.).En France, les instituts de sondages commencèrentà l’utiliser au milieu des années quatrevingt.Avant ce système, les réponses des interviewésétaient notées par les enquêteurssur questionnaire papier. Le système Cati offrel’avantage d’améliorer la qualité des donnéesrecueillies par une diminution des erreursd’observation et par la possibilité d’un contrôlepar les chefs d’équipe et les « clients » d’uncertain nombre de paramètres. Il existe différentslogiciels Cati (Belview, Interviewer, Saxophone,etc.) ; celui utilisé par BVA pour l’enquêteBaromètre santé <strong>2000</strong> est le logicielPollux.Ce dispositif a deux grands avantages :◆ 1. La diminution des erreurs d’observationpar :• la gestion du déroulement logique duquestionnaire, question par question ;• le respect des filtres et des guidages prévus(permettant l’administration de modulesde questionnaires spécifiques à certainespopulations) avec éventuellement l’utilisationde tests logiques (si réponse Q1=oui et Q2>3,alors poser Q3) ;• l’organisation de rotations parfaitementaléatoires d’items ou de sous-questions ;• le rappel d’une réponse pour l’afficher aucours d’une question ;• le reprise d’une interview après interruptionà l’endroit où celle-ci s’était arrêtée ;• la possibilité de refuser la saisie de certainesréponses (âge incohérent, poids tropélevé, etc.).◆ 2. La possibilité de contrôler certainsparamètres par :• le suivi en temps réel du nombre d’interviewsréalisées ;• le suivi de la durée moyenne des interviews;• le calcul des taux de refus (ménage et individuel)et du taux d’abandon du questionnaire;• le calcul du taux de refus par enquêteur ;• l’accès pour les chefs d’équipe à l’écrande n’importe lequel des enquêteurs avec« double » écoute (vérification de la qualitéd’administration de l’argumentaire de contactsavec les interviewés, bonne utilisationde la méthode anniversaire, respect du motBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode1<strong>15</strong>


Protocole d’enquêteà mot, de la neutralité du ton employé, respectdes échelles et des éventuelles relances).En outre, le logiciel Cati possède un modulequi permet de préparer, d’organiser et degérer le fichier des adresses fournies (tiragealéatoire, rappel des non-réponses à desheures et des jours différents, gestion automatiquedes rendez-vous).Échantillonnage1. BVA passe par l’intermédiaire de cette société privéeplutôt que par le Service national de l’annuaire téléphonique(Snat).2. Explication donnée aux personnes contactées sur listerouge pour justifier l’appel.Numéros de téléphoneUn premier fichier a été directement extraitde la liste exhaustive des abonnés deFrance Télécom. Le fichier informatisé leplus récent possible a été fourni parGroupadress 1 . Le fichier France Télécométait exhaustif, même avec l’arrivée de concurrentspour les communications nationales,dans la mesure où il y avait toujours, en1999, un monopole pour les communicationslocales. En revanche, le fichier ne comprenaitpas les abonnés sur liste rouge. Plusieursméthodes existent pour contacter cetype de ménage. Aux États-Unis, l’échantillonnageest le plus souvent réalisé par unegénération aléatoire de numéros (RDD) 2 , cequi assure d’avoir, dans l’échantillon, despersonnes sur liste rouge. En France, l’institutMédiamétrie a été le premier à contacterdes personnes sur liste rouge au débutdes années quatre-vingt-dix. Leur méthodeconsistait, globalement, à décliner les deuxderniers chiffres des numéros de téléphonequi n’aboutissent pas à une interview jusqu’àl’épuisement de la base. Cette déclinaisonpartielle du numéro de téléphone aboutit aufinal à des numéros sur liste rouge dans lamesure où l’attribution d’un numéro sur listerouge n’obéit pas à des règles particulières.La méthode employée dans le Baromètresanté <strong>2000</strong> reprenait celle utilisée précédemmentlors du pilote de l’Enquête nationalesur les violences envers les femmes enFrance (Enveff), réalisé par l’Institut de démographiede l’Université de Paris I et BVAen 1999 3 . Un premier fichier tiré de façonaléatoire et sans stratification a été constituésur la base de 3 adresses pour 1 interview(estimation issue du pilote Enveff), soitenviron 45 000 adresses. Tous les numérosde ce fichier ont ensuite été déclinés (dernierchiffre incrémenté de + 1), puis passésà l’annuaire inversé afin de disposer desnoms et adresses correspondant aux numérosde téléphone ainsi créés. Les lettresannonce ainsi acheminées ont moins souventtrouvé leur destinataire que lors desprécédentes enquêtes, car l’annuaire inversésemble être moins régulièrement actualiséque le fichier France Télécom. Danstrois cas de figure, l’annuaire inversé neretrouvait pas de nom associé à un numéro(environ 40 % des adresses déclinées) :• lorsqu’il s’agissait d’un numéro interned’entreprise (les déclinaisons par poste dunuméro de l’entreprise) ;• lorsque le numéro n’était pas attribué ;• lorsqu’il s’agissait d’un numéro sur listerouge.Le fichier engagé dans l’étude a été scindéen plusieurs blocs afin de s’assurer unemeilleure gestion des rendez-vous. Les différentsblocs obtenus étaient de taille équivalentepour respecter le caractère aléatoirede l’enquête. Les derniers blocs ontété engagés au vu du taux d’utilisation despremiers blocs.Procédure d’appel téléphonique etsélection de la personne éligibleChaque numéro de téléphone a été appeléau maximum douze fois 4 entre 17 heures et21 heures en semaine, et entre 10 heureset 18 heures le samedi, l’enquêteur laissantsonner douze coups. Au bout de trois tentativesinfructueuses en soirée, les tentatives4 et 5 étaient effectuées en journée. Les3. Depuis, d’autres enquêtes ont inclus des personnesdont le numéro de téléphone est sur liste rouge : Cocon,KABP sida.4. En comparaison : douze tentatives pour l’enquête ACSF,quinze tentatives pour l’enquête Enveff.116 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Protocole d’enquêtenuméros occupés étaient recomposés automatiquement30 minutes plus tard. Lesappels aboutissant sur un répondeur étaientconsidérés comme des non-réponses. Dansce cas, le numéro était recomposé automatiquement90 minutes plus tard. Pour êtreéligible, un ménage devait comporter aumoins une personne âgée de 12 à 75 ans,parlant le français et ayant son domicileprincipal au numéro composé. À l’intérieurde chaque foyer, l’individu éligible, âgé de12 à 75 ans, était sélectionné par la méthodeanniversaire 5 (individu dont l’anniversaireétait le prochain à venir) qui a été préféréeà la méthode « Kish » en raison de lasimplicité de sa mise en place. Si la personneretenue était présente et disponibleau moment du contact ménage, le questionnairelui était immédiatement administré. Sielle le souhaitait, un rendez-vous téléphoniquelui était proposé. Si elle était absenteou indisponible, un rendez-vous était pris enfonction des disponibilités déclarées par sesproches. Pour l’interrogation des 12-14 ans,avant de procéder au questionnement, l’enquêteurvalidait l’accord de participation dujeune sélectionné auprès d’au moins un desparents. Les interruptions momentanées dequestionnaire étaient possibles dès que l’interviewédevait s’interrompre pour des raisonspersonnelles au cours de l’entretien,ou bien s’il ne sentait plus à son aise pourrépondre à cause de la présence d’unetierce personne. Dans ce cas, un rendezvousétait fixé avec l’interviewé. L’ensemblede ces procédures est utilisé depuis le premierBaromètre santé 92, seul le nombre detentatives d’appel a été augmenté (Tableau I).Tableau INombre de tentatives d’appel parenquêteNombre Enquêtesde tentatives8 Baromètre santé adultes 92Baromètre santé adultes 93/9410 Baromètre santé adultes 95/96Baromètre santé nutrition 96Baromètre santé jeunes 97/98Baromètre santé médecinsgénéralistes 98/9912 Baromètre santé <strong>2000</strong>Dispositif pour limiter les refusménages et individusPour favoriser la participation des individusà l’enquête, trois démarches ont été entreprises.La constitution d’une liste d’argumentspour faire face aux différents motifsde refus avancés par les personnes appelées(avec le respect de leur droit de refus).La réalisation de jeux de rôle entre les enquêteurset les chefs d’équipe afin de maîtriserau mieux les différents arguments. Lamise à disposition, pour les personnes contactées,d’un numéro vert (gratuit) disponibletous les jours de l’enquête afin de garantiraux personnes qu’il s’agissait bien d’uneenquête réalisée par BVA pour le compte duCFES et afin d’apporter des précisions surl’intérêt de l’étude en terme de prévention.Carnet de routeLe carnet de route est la partie du questionnairequi amorce le dialogue avec l’individuappelé, motive sa participation, procède àla sélection de l’individu interrogeable etqualifie la non-participation à l’enquête. Chaqueenquêteur disposait d’un documentpapier qui reprenait les consignes importantesdu protocole, ainsi que les principes debase dans la passation du questionnaire.5. Méthode utilisée depuis le premier Baromètre santé.▲Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode117


Protocole d’enquêteQuestionnaire prise de contactQ1Q2Q3Q4Q5★ Enquêteur : avant composition dunuméro de téléphone…1 Pas dans la liste des noms refusant departiciper à l’enquête2 Fait partie de la liste des noms3 Entrée4 Rendez-vous refus par lettre★ Enquêteur : après composition dunuméro de téléphone.1 Décroche2 Numéro occupé3 Non-réponse★ Enquêteur : si refus, bien insister sur lefait qu’il ne s’agit pas d’une enquêtecommerciale mais d’une étude de santépublique. Vous travaillez pour le CFES, leComité français d’éducation pour la santé,c’est une institution qui travaille encollaboration avec le ministère de la Santéet a en charge les actions nationales deprévention et d’information.★ Si adresse ayant reçu la lettre du CFES :ne pas hésiter à en parler.1 Interlocuteur foyer2 Collectivité (caserne, maison de retraite),entreprise, modem, fax, faux numéro)3 Répondeur4 Non francophone★ Enquêteur : préciser.1 Entreprise2 Disque France Télécom, faux numéro3 Fax, modem4 Caserne5 Résidence universitaire6 Maison de retraite7 Communauté religieuse8 Prison9 AutresY a-t-il quelqu’un qui parlefrançais ?★ Enquêteur : si dialogue impossible ouraccroche, coder non. Si refus, bien insistersur le fait qu’il ne s’agit pas d’une enquêtecommerciale mais d’une étude de santépublique. Vous travaillez pour le CFES, leComité français d’éducation pour la santé,Q6Q7c’est une institution qui travaille encollaboration avec le ministère de la santéet a en charge les actions nationales deprévention et d’information. Cette enquêtepermettra de mieux connaître lescomportements des personnes résidant enFrance en matière de santé et d’orienterainsi la prévention et l’information.1 Oui2 Oui, rendez-vous3 NonEst-ce que je peux lui parlermaintenant ?★ Enquêteur : si refus, bien insister sur lefait qu’il ne s’agit pas d’une enquêtecommerciale mais d’une étude de santépublique. Vous travaillez pour le CFES, leComité français d’éducation pour la santé,c’est une institution qui travaille encollaboration avec le ministère de la santéet a en charge les actions nationales deprévention et d’information. Cette enquêtepermettra de mieux connaître lescomportements des personnes résidant enFrance en matière de santé et d’orienterainsi la prévention et l’information.1 Oui2 Non, prise de rendez-vous3 Refus4 RaccrocheBonjour, je suis [nom del’enquêteur] de BVA, je travaillepour le compte du CFES, leComité français d’éducation pourla santé. C’est une institution quitravaille en collaboration avec leministère de la Santé et a encharge les actions nationales deprévention et d’information.Je vous appelle suite à la lettreque le CFES vous a envoyée il y aquelque temps, au sujet d’uneétude nationale sur la santé,réalisée auprès de 13 000personnes âgées de 12 à 75 ans.Pouvez-vous me dire s’il y aau moins une personne âgéede 12 à 75 ans qui habiterégulièrement ici ?★ Enquêteur : ne pas demander si lettrereçue. À tous les interviewés. Les réponsesqui seront données sont anonymes etstrictement confidentielles.1 Oui, lettre reçue118 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Protocole d’enquêteQ8Q92 Oui, lettre non reçue3 Oui, sans commentaire4 Oui5 Oui, rendez-vous6 Aucune personne âgée de 12 à 75 ans7 Refus de répondre avec au moins unepersonne âgée de 12 à 75 ans8 Refus sans précision9 Raccroche, sans rien dire10 Personne de passage, n’habite pas dansle foyerVotre numéro de téléphone a ététiré au hasard. Pour des raisonsstatistiques, il est nécessaire detirer au sort quelqu’un de votredomicile, âgé de 12 à 75 ans, quiparticipera à notre étude. Pourcela, je vais d’abord vousdemander si je vous appelle àvotre domicile habituel ?★ Enquêteur : bien vérifier qu’il s’agit dudomicile principal de l’interviewé.1 Oui2 Oui, prise de rendez-vous3 Non4 Refus5 Raccroche6 Personne de passage, n’habitant pas dansce foyerBonjour, je suis [nom del’enquêteur], je vous rappelle ausujet de l’étude nationale queréalise actuellement le CFES, lecomité français d’éducation pourla santé, auprès de 13 000personnes âgées de 12 à 75 ans.Vos réponses nous aideront àmieux connaître lescomportements de l’ensemble despersonnes résidant en France enmatière de santé et ainsid’orienter la prévention etl’information. Pourrais-je parler à :★ Enquêteur : si refus, bien insister sur lefait qu’il ne s’agit pas d’une enquêtecommerciale mais d’une étude de santépublique.1 Oui, tout de suite2 Oui, rendez-vous3 Non, refus, je ne veux pas vous la passer4 Non, impossible (non francophone,absence longue, incapacité physique)Q10 Impossibilité★ Enquêteur : préciser la raison de cetteimpossibilité.1 Non francophone2 Absence de longue durée3 Incapacité physique/mentale4 Autre non éligibleQ11 S’agit-il d’une résidencesecondaire ?1 Oui2 Non3 Non, rendez-vousQ12Pouvez-vous me dire combien depersonnes âgées de12 à 75 anshabitent chez vous, dans votrefoyer, y compris vous-même ?Q13 Cette personne est-elle présenteactuellement ?★ Enquêteur : énumérer.1 Oui, c’est moi2 Oui, c’est quelqu’un d’autre que moi3 Non, elle est absente (saisir le prénom decette personne dans la question suivante)Q14Pour déterminer la personne quiparticipera à notre étude, pouvezvousme dire quelle personneâgée de 12 à 75 ans aura sonanniversaire en premier, à partird’aujourd’hui, même si cettepersonne n’est pas chez vousaujourd’hui.★ Enquêteur : assurez-vous que cettepersonne a bien entre 12 et 75 ans etqu’elle habite là ou vous appelez.Q<strong>15</strong> Quelle est la personnesélectionnée ?1 Elle-même2 AutruiQ16Âge de la personne★ Enquêteur : noter l’âge de la personnesélectionnée. Si NSP coder 99.Q17 Est-ce que je peux parler à…★ Enquêteur : citer le prénom de lapersonne sélectionnée.1 Oui, tout de suite2 Oui, rendez-vous3 Non, impossible4 Non, refusBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode119


Protocole d’enquêteQ18 Impossibilité★ Enquêteur : préciser la raison de cetteimpossibilité.1 Non francophone2 Absence de longue durée3 Incapacité physique/mentale4 Autre non éligibleQ19 Je vous rappelle que cette étudeest strictement anonyme. Vosréponses sont recueillies sansmention de vos numéro detéléphone, nom et adresse. Vosréponses nous aideront à réaliserune enquête importante sur lasanté. Elle permettra de mieuxconnaître les comportements del’ensemble des personnes résidanten France en matière de santé etainsi d’orienter la prévention etl’information. L’entretientéléphonique durera entre 20 et30 minutes. Merci d’accepter derépondre à cette étude.★ Enquêteur : si refus, bien insister sur lefait qu’il ne s’agit pas d’une enquêtecommerciale mais d’une étude de santépublique.1 Acceptation2 Refus de la personne sélectionnée3 Rendez-vousQ20 Avez-vous la possibilité en cemoment d’être au calme pourrépondre ?1 Oui2 NonQ21 Préférez-vous que je vousrappelle ?1 Oui, préfère être rappelé2 Non, interview immédiateQuestionnaire refusQ22 Nous comprenons que vous nesouhaitiez pas répondre à cetteétude et nous respectons votreliberté. Cependant, comme jevous l’ai dit, cette étude doitpermettre de définir laprévention. Il est doncfondamental pour la qualité denos recherches d’avoir quelquesinformations sur les catégories depersonnes qui ne souhaitent pasrépondre. Compte tenu de cetobjectif, accepteriez-vous justede m’indiquer votre âge, votresituation actuelle/catégorieprofessionnelle et le motif devotre refus, à des seules finsstatistiques ? Je vous rappelleque cette étude est strictementanonyme. Vos réponses sontrecueillies sans mention de vosnuméro de téléphone, nom etadresse. Vos réponses nousaideront à réaliser une enquêteimportante sur la santé. Ellepermettra de mieux connaître lescomportements de l’ensembledes personnes résidant en Franceen matière de santé et ainsid’orienter la prévention etl’information.★ Enquêteur : pour une dernière relance :bien insister sur le fait qu’il ne s’agit pasd’une enquête commerciale mais d’uneétude de santé publique.1 Oui2 NonQ23 Quel est votre âge ?★ Enquêteur : coder 99 pour ne veut pasdire.Q24 Concernant votre situationactuelle, êtes vous :★ Enquêteur : énumérer.1 À l’école2 À l’université3 En apprentissage4 En formation alternée5 Au chômage6 Dans un processus d’insertion7 Vous travaillez8 Ne veut pas répondre120 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Protocole d’enquêteQ25 Quelle est votre profession ?1 Agriculteur exploitant (à son compte)2 Artisan, petit commerçant (à son compte)3 Chef d’entreprise de plus de 10 salariés (àson compte)4 Profession libérale (à son compte, saufparamédical)5 Professeur, profession scientifique(salarié)6 Cadre et autre profession intellectuellesupérieure (salarié)7 Profession intermédiaire (salarié ouparamédical)8 Instituteur ou assimilé (salarié)9 Employé (salarié)10 Personnel de service (salarié)11 Ouvrier, ouvrier agricole12 Retraité13 Élève, étudiant14 Autre inactif<strong>15</strong> Ne veut pas dire10 Panne de téléphone11 Raccroche pendant le carnet de route12 Refus : questionnaire trop long13 Refus : pas le temps14 Refus : ne répond pas par téléphone<strong>15</strong> Refus : ne répond que par écrit16 Refus : ne répond pas aux sondages17 Refus : enquête sur la santé18 Refus : ne se sent pas concerné19 Refus : à cause de l’âge de la personnesélectionnée : trop jeune20 Autre motif de refus21 Refus sans précision22 Stop inter : interruption en cours dequestionnaire23 Rendez-vous questionnaire24 Refus : numéro sur liste rouge ou orangeQ26 Votre refus de répondre àl’interview serait plutôt lié à ?★ Enquêteur : il s’agit de la raisonprincipale.1 La durée du questionnaire : trop longue2 N’a pas le temps de répondre3 L’enquête téléphonique : ne répond pas autéléphone4 Ne répond que par écrit5 Ne répond pas aux sondages6 À cause du sujet de l’enquête : enquêtesur la santé7 Ne se sent pas concerné8 À cause de l’âge de la personnesélectionnée : trop jeune, refus desparents9 Numéro sur liste rouge ou orange : on nedoit pas pouvoir les contacter/déranger10 Autre motif de refus11 Ne veut pas direQ27 Sexe de la personne :1 Homme2 FemmeQ28 Recodification des abandons1 Retour questionnaire2 Entreprise, bip sonore, collectivité, fax, lenuméro n’est plus attribué3 Foyer non francophone4 Résidence secondaire5 Absence longue durée6 Incapacité physique/mentale7 Personne sélectionnée non francophone8 Autre non éligible9 Aucune personne éligible dans le foyer(pas de 12-75 ans)▲Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode121


Protocole d’enquêteannexePrincipaux arguments utilisés pour motiverla participation des personnesPersonnes sur liste blanche ouorange• Si la personne déclare ne pas avoir le temps derépondre, lui proposer un rendez-vous.• Ne pas oublier que la personne qui répond au téléphonene sera pas forcément la personne qui répondraà l’enquête, notamment si la personne déclarene pas avoir le temps de répondre.• L’interlocuteur ne peut refuser pour quelqu’und’autre de sa famille : par exemple, sa femme, sasœur, ses enfants (sauf pour les moins de <strong>15</strong> ans).• Bien insister sur le fait que cette étude respectela vie privée des interviewés : l’étude est anonyme etle numéro de téléphone est détruit en fin de questionnairepar l’ordinateur.• Rappeler que la validité scientifique de l’enquêtedépend d’un taux de participation élevé.• Ne pas oublier de rappeler la périodicité de l’enquêtecomme gage de sérieux : c’est une enquête quia lieu tous les trois ans.• Pour ceux qui ont des enfants ou des petitsenfants,les sensibiliser au fait que cette enquête peutpermettre de prévenir les accidents chez les enfants,entre autres. On a pu constater qu’il y a plus de mortscausées par des accidents domestiques que par desaccidents de circulation. De même, les balcons desimmeubles sont désormais transparents, afin que lesenfants ne soient plus tentés de les escalader pour voirce qu’il y a derrière. Citez aussi l’exemple des accidentsde la vie courante qui ont sensiblement diminué depuis1983 chez les moins de <strong>15</strong> ans : de 1 500 décès,on est passé à 400 décès par an.• Si la personne considère que ce n’est pas unebonne façon de dépenser l’argent public, relancersur l’intérêt financier de l’étude. Plutôt que de dépenseren soins, on préfère dépenser en préventiondans tous les domaines (la prévention coûte beaucoupmoins cher). Citer aussi l’exemple suivant : unfranc investi en prévention des accidents, c’est25 francs économisés en soins… « mieux vautprévenir que guérir ! ».• Si quelqu’un vous répond qu’il ne se sent pasconcerné parce qu’il est en bonne santé, lui répondreque c’est aussi intéressant pour nous d’en connaîtreles raisons.• Insister sur le fait que ce type d’étude permet deprévenir les accidents domestiques ou le cancer, parexemple. Ce sont aussi des études du type de celleque nous réalisons actuellement qui sont à l’originedes campagnes de prévention comme : « Un verreça va, trois verres… Bonjour les dégâts ! »,« L’énergie c’est pas fait pour partir en fumée »,« Tu t’es vu quand t’as bu ? », etc.• Citer aussi l’exemple de l’étude Baromètre santéjeunes 97/98 : les résultats ont été communiquésaux éducateurs, médecins, infirmiers et autres professionnelsde la santé pour améliorer leur approchede l’éducation pour la santé.• Donner des informations sur la publication desrésultats : elle devrait avoir lieu à partir de juin <strong>2000</strong>,et des articles paraîtront dans les journaux à grandtirage (Le <strong>Mo</strong>nde, Libération, Le Figaro, etc.).• Les résultats des études précédentes : les personnesqui aimeraient les connaître peuvent téléphonerau CFES.• Si opposition d’ordre politique (à cause de la couleurpolitique du ministre de la Santé), préciser qu’ily a des questions où l’interviewé(e) peut faire part deson insatisfaction ou de son manque d’information,et que cette enquête est réalisée quelle que soit la couleurpolitique du ministre en fonction.• Distinguer cette enquête d’une démarche de marketing.• Expliquer pourquoi il y a un questionnaire derefus : il s’agit de savoir si les personnes qui refusentont un profil différent de celles qui acceptent. Ne lefaire, en revanche, que lorsque le refus est certain,la priorité restant l’acceptation de la personne sélectionnée.• Quelques données épidémiologiques :– la mortalité par alcoolisme : réduction de600 décès par an au cours de la dernière décennie ;– taux de vaccination rougeole-oreillons-rubéole :59 % en 1990, 81 % en 1994 ;– il y a environ 2 millions de chutes par an chezles 65 ans et plus.122 Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Protocole d’enquêtePersonnes sur liste rouge• Proposer de faxer la lettre annonce à leur lieu detravail.• Sur une adresse liste rouge, faire la même accrocheque sur une liste blanche : faire comme si latotalité des numéros de téléphone avait été généréepar l’ordinateur et donner l’objectif de l’étude justeaprès l’avoir présentée. Ne démarrer l’argumentaire« liste rouge » que lorsque l’interviewé(e) a dit qu’ilétait sur liste rouge et indiquez que vous ne le saviezpas par la phrase suivante : « Vous faites doncpartie des listes rouges ? ».• Rappeler aux personnes sur liste rouge qu’ellesne sont jamais interrogées, alors qu’elles sont égalementreprésentatives de la population française.On estime qu’elles sont environ 10 à 12 millions enFrance. On ne peut donc se passer de les interrogerpour une étude d’utilité publique.• Expliquer l’origine des numéros liste rouge etinsister sur le fait qu’il était hors de question dedemander à France Télécom de nous communiquerles numéros de téléphone « liste rouge ». Nousavons décidé de créer par ordinateur des milliers denuméros de téléphone. La méthode que nous avonsutilisée consiste à composer des numéros de téléphoneau hasard pour arriver à joindre toutes lespersonnes résidant en France (ce qui est plus facilementcompréhensible).• La lecture de la lettre, en totalité ou en partie,peut aider à obtenir un accord de participation àl’étude.• Dire aussi que leur numéro de téléphone sera effacéen fin de questionnaire.• Lorsqu’il est nécessaire d’envoyer une lettreannonce à une liste rouge, insister sur le fait quel’adresse est uniquement notée sur l’enveloppe.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode123


Bilan du terrainBilan du terrainCette partie présente dans le détail l’utilisationdu fichier d’adresses initial (après déclinaison),les différents taux de refus (nationauxet régionaux), les réponses au questionnairedes personnes ayant refusé departiciper à l’enquête, ainsi que les impres-Figure 1Découpage des adresses consommées (listes blanches, orange et rouges)Hors cibleMénage non francophoneMénage injoignableRésidence secondaireMénage sans 12-75 ans0 5 000 10 000 <strong>15</strong> 000Base utilisée 46 5081 59611 29112 8871143782642 368 1 756 4 12464312Ménages interrogeables 29 1192485573 173 3 730Refus ménage immédiat4 4382 0366 474Refus ménage différéPersonne impossible256586 842177737 914listes blanche et orangeliste rougePersonne injoignable1 2744871 761Refus personne sélectionnée7362671 003Personnes interrogeables <strong>15</strong> 086Rendez-vous questionnaireAbandon interviewQuestionnaires réalisés29124956227421211 173Personnes interrogées 13 9592 512 13 685Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode127


Bilan du terrainsions des enquêteurs après la réalisation del’enquête.Consommation des adressesÀ partir du découpage des adresses consommées(Figure 1), il est possible de calculerles taux de refus ménage, taux de refusindividu et le taux d’abandon.Refus ménageLe refus ménage correspond au refus exprimépar la personne qui a décroché le téléphone.Il constitue la part la plus importantede l’ensemble des refus exprimés,alors que la personne n’est pas nécessairementéligible, pas toujours celle qui auraitété sélectionnée (si éligible), ni la personnequi a lu la lettre annonce.Taux de refus du ménage immédiatRefus ménage immédiat 6 474= TRMI == = 22,23 %Ménages interrogeables 29 119Taux de refus du ménage différéRefus ménage différé 842= TRMD == = 2,89 %Ménages interrogeables 29 119Avec 29 119 = Base utilisée – Hors cible(faux numéro ou entreprises) – Ménage nonfrancophone – Ménage injoignable.Taux de refus ménage = (TRMI + TRMD) =25,12 %Refus individuLe refus individu correspond au refus exprimépar la personne éligible et sélectionnéepar la méthode anniversaire.Taux de refus individuRefus personne sélectionnée 1 003= = = 6,65 %Personnes interrogeables <strong>15</strong> 086Avec <strong>15</strong> 086 = Base utilisée – Hors cible(faux numéro ou entreprises) – Ménage nonfrancophone – Ménage injoignable – Refusménage immédiat (refus de l’interlocuteurdu foyer avant la sélection de la personneéligible) – Refus ménage différé (refus del’interlocuteur du foyer de passer la personnesélectionnée) – Ménage sans 12-75 ans – Résidence secondaire – Personneinjoignable – Personne impossible (absencelongue durée, individu sélectionné non francophone,incapacité physique ou mentale).Taux d’abandonLe taux d’abandon regroupe principalement(mais pas exclusivement) les personnes quiont interrompu définitivement l’interviewparce qu’elles n’étaient plus motivées pourcontinuer à répondre aux questions.274Taux d’abandon =13 959 = 1,96 %Avec 13 959 = Base utilisée – Hors cible –Ménage non francophone – Ménageinjoignable – Refus ménage immédiat –Refus ménage différé – Ménage sans 12-75 ans – Résidence secondaire – Personneinjoignable – Personne impossible – Refuspersonne sélectionnée – Rendez-vous questionnaire.Évolution depuis la premièreenquêteLe Baromètre santé <strong>2000</strong> présente un tauxde refus ménage plus élevé que les autresenquêtes, mais un taux de refus individuelidentique voire inférieur (Figure 2). Le tauxd’abandon est nettement inférieur à ceux observésles autres années (sauf pour le Baromètresanté jeunes 97/98). Par ailleurs,les chiffres, pour les listes rouges, sont respectivement: 35,5 %, 9,3 % et 2,4 % pourle taux de refus ménage, le taux de refus individuet le taux d’abandon.Questionnaire refusIl était difficile pour les enquêteurs de remplirde façon systématique le questionnairedestiné aux personnes ne souhaitant pasparticiper à l’enquête, car ils devaient constammentfaire un arbitrage entre « convaincreà tout prix la personne de participer à l’enquêteet risquer qu’elle raccroche sans explications» et « faire passer tout de suite lequestionnaire refus en ayant l’impression128Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Bilan du terrainqu’ils n’avaient peut-être pas assez insistéauprès d’elle ». Les résultats montrent que laproportion de femmes ayant refusé de répondreà l’enquête est supérieure à celle deshommes (59 % versus 41 %), qu’il s’agit leplus souvent de personnes âgées de65-75 ans (25 %) (Figure 3) et que les motifsles plus souvent avancés sont : le fait de nepas se sentir concerné (14 %), le fait de nepas répondre aux sondages (par principe)(10 %) et le manque de temps (11 %). Lasituation la plus fréquente reste cependantcelle du refus sans précision (19 %) (Tableau I).Les motifs de refus exprimés par les personnessur liste rouge sont assez proches deceux des sujets sur liste blanche ou orange.La principale raison reste cependant le faitde les avoir contactées alors que leur numérode téléphone n’est pas dans l’annuaire(23 %). Elles semblent pourtant être moinsaverses au principe de sondage (8 % versus11 %) et plus intéressées par le thème dela santé. Cette relative acceptation des sondagesen général peut être la conséquenced’une moindre sollicitation, les enquêtestéléphoniques incluant les listes rougesétant, à ce jour, rares. Par ailleurs, le faitqu’il y ait une part plus importante de femmesinscrites sur liste rouge (et plutôt jeunes)peut expliquer que le désintérêt pourFigure 2Les différents indicateurs de participationaux enquêtes Baromètre santé en populationgénérale352821147030,56,5Taux d’abandon Taux de refus individuTaux de refus ménage30,16,729,55,06,2 6,1 8,421,60,93,317,8 17,3 16,1 17,430,11,96,022,21992 1993/94 1995/96 1997/98 <strong>2000</strong>(jeunes) (hors liste rouge)le sujet de l’enquête ait été moins importantparmi ces listes (Tableau I).L’analyse des refus par profession ou parsituation professionnelle recoupe en partieles motifs liés au manque de temps et au faitde se sentir peu ou pas concerné par uneenquête sur les comportements de santé(Tableau II).Figure 3Structure par âge des personnes ayant répondu au questionnaire refus (n=643)Ensemble Listes blanche/orange Liste rouge4039,1HommesFemmes23,322,0 20,120,0<strong>15</strong>,4 17,9 19,8 16,719,912,018,716,5 <strong>15</strong>,25,36,9 13,83,910,71,310,01,05,20,9 3,412-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans302010018,421,3 19,820,533,517,414,1 <strong>15</strong>,9 18,211,114,66,311,6 11,61,9 3,4 4,18,61,4 1,71,2 3,41,212-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode129


Bilan du terrainTableau IListe des principaux motifs du refus (en pourcentage)Ensemble Listes Listeblanche/orange rougeLa durée du questionnaire est trop longue 5 5 4N’a pas le temps de répondre 11 11 12Ne répond pas aux sondages par téléphone 7 7 6Ne répond aux sondages que par écrit 1 1 1Ne répond pas aux sondages 10 11 8Parce qu’il s’agit d’une enquête sur la santé 5 6 4Ne se sent pas concerné(e) 14 16 10Numéro sur liste rouge : on ne doit pas les contacter/déranger 8 0 23Refus des parents car l’enfant sélectionné est trop jeune 1 1 1Autre motif de refus 19 22 14Refus sans précision 19 19 18Tableau IIActivité professionnelle de la personne ayant refusé de participer à l’enquêteparmi les plus de 30 ans (en pourcentage)Ensemble Listes Listeblanche/orange rougeAgriculteur exploitant (à son compte) 2 2 1Artisan/petit commerçant (à son compte) 2 2 4Chef d’entreprise de plus de 10 salariés 1 + 1Profession libérale (à son compte) 2 1 2Professeur/Profession scientifique 1 1 2Cadre et autre profession intellectuelle supérieure (salarié) 5 4 5Profession intermédiaire (salarié ou paramédical) 7 6 10Instituteur ou assimilé/Paramédical 1 1 1Employé 13 12 16Personnel de service 1 2 1Ouvrier/ouvrier agricole 9 8 9Retraité 35 41 19Élève/étudiant 0 + 1Autres inactifs 10 9 11Non-réponse 12 10 18Évolution des indicateursnationaux au cours del’enquête13 685 interviews ont été réalisées au final,pour une durée moyenne de 34 minutes. Enmoyenne, le nombre d’interviews réaliséespar semaine a été de 1 240 (Figure 4). Cechiffre a varié entre 1 933 et 85 (lors de ladernière semaine) questionnaires réalisés.Les grandes variations correspondent auxdifférentes vagues de recrutement d’enquêteurs.La proportion de numéros de téléphonehors cible sur toute la période de l’enquêtea été de 27,7 % ; ce pourcentage diffèrebien évidemment selon que l’on considèreles listes rouges (57,6 %) ou les listes blanches/orange(5,9 %) (Figure 5). Ce tauxélevé de numéros hors cible s’explique par130Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Bilan du terrainle fait que les numéros de téléphone ont étédéclinés et que la probabilité de tomber surun numéro non attribué ou une entreprise aété logiquement plus importante que lesautres années.Le taux de questionnaires réalisés est de40,7 % si l’on prend en compte les seulsménages contactables (c’est-à-dire en enlevantles numéros hors cible) : 44,2 % parmiles listes blanches/orange et 30,2 % parmiles listes rouges.Plusieurs autres différences ont pu aussiêtre remarquées entre les listes blanches/orange et les listes rouges. Tout d’abord, laproportion de ménages non francophonesest légèrement plus importante pour les listesrouges (1,4 %) que pour les listes blanches/orange(1,0 % ; p


Bilan du terrainFigure 7Proportion des ménagesinjoignables selon la liste du numéro(en pourcentage)2520liste rougeFigure 10Taux de refus des ménagesselon la liste du numéro(en pourcentage)5040liste rouge<strong>15</strong>3010listes blanches/orange20listes blanches/orange510011/10 14/10 22/10 29/10 4/11 <strong>15</strong>/11 19/11 26/11 3/12 10/12 17/12 24/12011/10 14/10 22/10 29/10 4/11 <strong>15</strong>/11 19/11 26/11 3/12 10/12 17/12 24/12Figure 8Proportion des ménages sanspersonne de 12 à 75 ans selon laliste du numéro (en pourcentage)20Figure 11Taux de refus individuelselon la liste du numéro (en pourcentage)12<strong>15</strong>listes blanches/orange9liste rouge105liste rouge63listes blanches/orange011/10 14/10 22/10 29/10 4/11 <strong>15</strong>/11 19/11 26/11 3/12 10/12 17/12 24/12011/10 14/10 22/10 29/10 4/11 <strong>15</strong>/11 19/11 26/11 3/12 10/12 17/12 24/12Figure 9Proportion des appels à des résidencessecondaires selon la liste dunuméro (en pourcentage)1,41,21,00,80,60,40,2listes blanches/orangeliste rouge0,011/10 14/10 22/10 29/10 4/11 <strong>15</strong>/11 19/11 26/11 3/12 10/12 17/12 24/12Figure 12Taux d’abandonselon la liste du numéro (en pourcentage)4321liste rougelistes blanches/orange011/10 14/10 22/10 29/10 4/11 <strong>15</strong>/11 19/11 26/11 3/12 10/12 17/12 24/12132Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Bilan du terraintrès élevé, mais cependant toujours plusfort pour les listes rouges (Figure 12). Letaux d’abandon pour ce groupe de personnesa notoirement baissé dans les premièressemaines de l’enquête, preuve, probablement,de l’efficacité accrue des enquêteurspour « accrocher » ce public. Ainsi, letaux d’abandon a-t-il été en moyenne de2,4 % pour les listes rouges et de 1,9 %pour les listes blanches/orange (sans différencesignificative).Indicateursdes suréchantillons régionauxLes taux de refus sont plus faibles pour lessuréchantillons régionaux (sauf pour la régionPoitou-Charentes) par rapport àl’échantillon national, car ils concernaientune population plus jeune (les 12-25 ans) etla dimension régionale a certainement favoriséla participation. On peut remarquer,également, la très bonne participation desAlsaciens avec très peu de différence dansles taux de refus entre les personnes inscritessur liste rouge (taux de refus individu =4,7 %) et les autres, alors qu’elles n’avaientpas été sensibilisées par une lettre annonce.AlsaceL’effectif total des enquêtés pour l’Alsace(Haut-Rhin, Bas-Rhin) est de 1 237 : 1 114en suréchantillon et 123 en national. Sur les1 114 du suréchantillon, 861 ont été interrogéssur listes blanches/orange et 253 surliste rouge (Tableau III).Nord–Pas-de-CalaisL’effectif total des enquêtés pour le Nord–Pas-de-Calais (Nord, Pas-de-Calais) est de1 038 en suréchantillon : 823 ont été interrogéssur listes blanches/orange et 2<strong>15</strong> surliste rouge (Tableau IV).Pays de la LoireL’effectif total des enquêtés pour les paysde la Loire (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire,Mayenne, Sarthe, Vendée) est de 1 270 :1 091 en suréchantillon et 179 en national.Sur les 1 091 du suréchantillon, 909 ont étéinterrogés sur listes blanches/orange et182 sur liste rouge (Tableau V).Tableau IIIIndicateurs de l’AlsaceListes blanches/orange Liste rouge EnsembleTaux de refus des ménages immédiat 14,0 % 13,7 % 13,9 %Taux de refus des ménages différé 2,1 % 2,0 % 2,1 %Taux de refus des ménages 16,1 % <strong>15</strong>,7 % 16,0 %Taux de refus des individus 1,7 % 4,3 % 2,3 %Taux de refus global 17,8 % 20,0 % 18,3 %Taux d’abandon 1,0 % 1,2 % 1,1 %Tableau IVIndicateurs du Nord–Pas-de-CalaisListes blanches/orange Liste rouge EnsembleTaux de refus des ménages immédiat 14,7 % 16,7 % <strong>15</strong>,2 %Taux de refus des ménages différé 2,5 % 2,6 % 2,5 %Taux de refus des ménages 17,2 % 19,3 % 17,8 %Taux de refus des individus 2,0 % 4,3 % 2,5 %Taux de refus global 19,2 % 23,6 % 20,2 %Taux d’abandon 1,2 % 2,7 % 1,5 %Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode133


Bilan du terrainPicardieL’effectif total des enquêtés pour la Picardie(Aisne, Oise, Somme) est de 1 267 :1 196 en suréchantillon et 71 en national.Sur les 1 196 du suréchantillon, 921 ont étéinterrogés sur listes blanche/orange et 275sur liste rouge (Tableau VI).Poitou-CharentesLe terrain s’est terminé le 31 janvier <strong>2000</strong>pour cette région. L’effectif total des enquêtéspour le Poitou-Charentes (Charente, Charente-Maritime,Deux-Sèvres, Vienne) est de1 032 : 696 en suréchantillon et 336 ennational. Sur les 696 du suréchantillon, 628ont été interrogés sur listes blanche/orangeet 68 sur liste rouge (Tableau VII).L’avis des enquêteursÀ la fin de l’enquête, un petit questionnairepapier et anonyme a été adressé aux enquêteurssur l’étude à laquelle ils travaillaient depuistrois mois. Le questionnaire et les résultatssont présentés ci-après. Il a été adresséà environ une centaine d’enquêteurs, 70 réponsesexploitables ont été reçues. Les résultatsde ce travail apparaissent globale-Tableau VIndicateurs des Pays de la LoireListes blanches/orange Liste rouge EnsembleTaux de refus des ménages immédiat 14,5 % 21,3 % <strong>15</strong>,8 %Taux de refus des ménages différé 2,7 % 3,6 % 2,8 %Taux de refus des ménages 17,1 % 24,8 % 18,7 %Taux de refus des individus 2,8 % 4,7 % 3,1 %Taux de refus global 19,9 % 29,5 % 21,7 %Taux d’abandon 0,8 % 0,6 % 0,7 %Tableau VIIndicateurs de la PicardieListes blanches/orange Liste rouge EnsembleTaux de refus des ménages immédiat 18,2 % 22,6 % 19,3 %Taux de refus des ménages différé 2,2 % 4,2 % 2,7 %Taux de refus des ménages 20,3 % 26,8 % 22,0 %Taux de refus des individus 3,3 % 2,8 % 3,2 %Taux de refus global 23,7 % 29,6 % 25,2 %Taux d’abandon 1,0 % 2,5 % 1,3 %Tableau VIIIndicateurs du Poitou-CharentesListes blanches/orange Liste rouge EnsembleTaux de refus des ménages immédiat 19,0 % 37,6 % 21,6 %Taux de refus des ménages différé 3,4 % 4,4 % 3,6 %Taux de refus des ménages 22,4 % 42,0 % 25,2 %Taux de refus des individus 6,1 % 18,0 % 7,5 %Taux de refus global 28,5 % 60,0 % 32,7 %Taux d’abandon 2,2 % 6,9 % 2,7 %134Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Bilan du terrainment positifs. Les enquêteurs ont majoritairementtrouvé de l’intérêt à collaborer à cetteétude. La note moyenne accordée a été de7 sur 10. En revanche, la passation du questionnaireest apparue un peu trop longue àune grande majorité des enquêteurs(71,4 %). Le nombre de sujets interrogés n’apas été remis en question : 82,9 % des enquêteursne trouvaient pas qu’un l’échantillonde plus de 13 000 personnes est trop important.Les enquêteurs ont été 42,9 % à avoirété un peu perturbés par une interview et uneseule personne l’a été beaucoup. Les autresquestions portaient sur des améliorationspossibles dans le déroulement du terrain.Votre avis sur l’enquête CFES1 Intérêt personnel pour l’enquête,entourer une note de 0 (aucunintérêt personnel) à 10 (trèsintéressé(e)) :0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 102 Avez-vous trouvé la passation duquestionnaire (non compris lecarnet de route)… ?Beaucoup trop longueUn peu trop longuePas trop longue3 Le nombre de sujets interrogés(13 000) vous paraît-il tropimportant ?Non/OuiSi oui, taille maximale souhaitableselon vous (à effectif constant de80 enquêteurs) :4 Avez-vous été personnellementdéstabilisé(e) ou perturbé(e) parune interview ?Non, pas du toutOui, un peuOui, beaucoup5 À l’avenir, quelles améliorationsserait-il souhaitable d’apporter aubrief « questionnaire » ?6 Quelles améliorations serait-ilsouhaitable d’apporter à notreparticipation au terrain ?7 Quelles ont été, selon vous, lesprincipales difficultés à interrogerles listes rouges ?8 Autres remarques :Principaux résultats1 Intérêt personnel pour l’enquête ?Note Effectif Pourcentage0 1 1,41 1 1,42 1 1,43 0 0,04 5 7,<strong>15</strong> 3 4,36 4 5,77 18 25,78 20 28,69 7 10,010 5 7,1NR 5 7,1Total 70 100,0<strong>Mo</strong>yenne = 7,12 Avez-vous trouvé la passation duquestionnaire ?Effectif PourcentageBeaucoup trop longue 7 10,0Un peu trop longue 50 71,4Pas trop longue 10 14,3NR 3 4,33 Le nombre de sujets interrogésvous paraît-il trop important ?Effectif PourcentageNon 58 82,9Oui 9 12,9NR 3 4,3Total 70 100,0Si oui, taille maximale souhaitable ?Effectif5 000 18 500 19 000 110 000 54 Avez-vous été perturbé(e) par uneinterview ?Effectif PourcentageNon pas du tout 36 51,4Oui, un peu 30 42,9Oui, beaucoup 1 1,4NR 3 4,3Total 70 100Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode135


Bilan du terrainÀ l’avenir, les améliorations qu’il serait souhaitabled’apporter au brief questionnaire,proposées par les enquêteurs, peuvent êtreregroupées en deux catégories. D’une part,ils soulignent la nécessité de mieux connaîtrele CFES et ses missions (donner les résultatsdes autres Baromètres santé, davantageinsister sur le but de l’enquête) et,d’autre part, ils font un certain nombre derecommandations sur des aspects concretsde leur travail (avoir plus de temps pours’exercer, donner plus d’arguments pourfavoriser la participation à l’enquête, éviterde trop mettre de pression sur les taux derefus).Les enquêteurs ont trouvé également qu’ilétait important de veiller à la qualité dumailing avant l’enquête. Apparemment, lesenvois de lettres annonce ont moins souventtrouvé leurs destinataires cette année. Cepeut être lié à une moins bonne mise à jourdes adresses de l’annuaire inversé, par rapportà l’annuaire France Télécom.Concernant les principales difficultés à interrogerles personnes sur liste rouge, lesenquêteurs indiquent qu’elles ne veulent pasêtre dérangées et qu’elles veulent comprendrecomment il a été possible de les joindre.La difficulté à les convaincre de participerà l’enquête provient aussi du fait qu’ellesn’ont pas reçu au préalable de lettre annonceexpliquant l’intérêt de l’enquête. L’approcheest en donc d’autant plus longue etdélicate pour les enquêteurs.Enfin, d’une façon plus générale, ils considèrentqu’une campagne médiatique avantle lancement de l’enquête aurait favorisé laparticipation et qu’ils auraient aimé alterner,certains soirs, avec la passation d’une autreenquête.136Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Calendrier récapitulatifCalendrier récapitulatifMars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre DécembreTravail sur le questionnaire en collaboration avec les partenaires<strong>15</strong> marsLancement de la procédure BOAMPet choix définitif de l’institut2 avril22 juin3 septembreTravail méthodologique avec l’institutjusqu’à la remise du questionnairepour validation5 juillet3 septembreRéunions plénièrespour travaillersur le questionnaire2 juin, 22 et 27 juilletValidationdu questionnairedéfinitif, commandedu fichier et envoidu premier lot de lettresd’annoncePhasepilote,briefing,débriefingDu 16au 20 sept.24 sept.Briefing des enquêteurs(5 groupes de20 enquêteurs)4, 6, <strong>15</strong> oct., 16, 19 nov.Réalisation de l’enquête6 octobre23 décembreBaromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode139


BibliographieBibliographie1. Aaïch P., Bon N., Deschamps J.-P. Comportementset santé. Nancy : Presses Universitairesde Nancy, 1992 : 248 p.2. Ardilly P. Les techniques de sondage. Paris :Editions Technip, 1994 : 394 p.3. Arènes J., Baudier F., Dressen C., Rotily M.,<strong>Mo</strong>atti J.-P. (sous la dir. de). Baromètre Santémédecins généralistes 94/95. Paris : CFES,1996 : 138 p.4. Arènes J., Janvrin M.-P., Baudier F. (sous ladir. de). Baromètre santé jeunes 97/98. Vanves :CFES, 1998 : 328 p.5. Arènes J., Guilbert P., Baudier F. (sous la dir.de). Baromètre Santé médecins généralistes 98/99. Vanves : CFES, 1999 : 218 p.6. Baudier F., Dressen C., Alias F. (sous la dir.de). Baromètre Santé 92. Paris : CFES, 1994 :168 p.7. Baudier F., Dressen C., Grizeau D., JanvrinM.-P., Warszawski J. Baromètre Santé 93/94.Paris : CFES, 1995 : 172 p.8. Baudier F., Rotily M., Le Bihan G., Janvrin M.-P., Michaud C. Baromètre Santé nutrition 1996.Vanves : CFES, 1997 : 180 p.9. Baudier F., Arènes J. (sous la dir. de). BaromètreSanté adultes 95/96. Vanves : CFES :1997 : 288 p.10. Bouyer J., Hémon D., Cordier S., et al.Epidémiologie. Principes et méthodes quantitatives.Paris : Inserm, 1995 : 498 p.11. Beck F., Arwidson P., Firdion J.-M., GrémyI., Jaspard M. Warzawski J. L’avenir des enquêtestéléphoniques face à l’évolution des télécommunications.Résumés des communicationsdu deuxième colloque francophone dessondages, Université Libre de Bruxelles, 22-23 juin <strong>2000</strong>.12. Bédarida F., Bouvier J., Caron F., et al. Pourune histoire de la statistique. Tome 1. Paris :Economica, 1987 : 594 p.13. Brossier G., Dussaix A.-M. Enquêtes et sondages.Méthodes, modèles, applications, nouvellesapproches. Paris : Dunod, 1999 : 366 p.14. CFES. Baromètre Santé – premiers résultats<strong>2000</strong>. Vanves : CFES, <strong>2000</strong> : 17 fiches.<strong>15</strong>. Choquet M., Ledoux S. Adolescents. Enquêtenationale. Paris : Inserm, 1994 : 346 p.16. Collin J.-F. Enquête auprès des pharmaciensd’officine 98/99. Vanves : CFES, 1999 : 64 p.17. Desabie J. Théorie et Pratique des Sondages.Paris : Dunod, 1966.18. Deville JC. La qualité de l’information dansles enquêtes. Journée d’études de l’ASU. Paris :Dunod, 1992 : 345-63.19. Droesbeke J.-J., Tassi P. Histoire de la statistique.Paris : Puf, 1990 : 128 p.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode141


Bibliographie20. Ferron C., Grand Filaire A., Jesu F., et al.Vers un langage commun en éducation et promotionde la santé. Contribution à un glossaire.Comité régional d’éducation pour la santé deBasse-Normandie, <strong>2000</strong> : 76 p.21. Fréjean M., Panzani J.-P., Tassi P. Les ménagesinscrits en liste rouge et les enquêtes partéléphone. Paris : Journal de la Société de Statistique: 1990 : tome 131, n° 3-4.22. Golberg M. L’épidémiologie sans peine.Paris : Frison-Roche, 1985 : 194 p.23. Groves R. M., Biemer P. P., Lyberg L. E,Massey J. T., Nicholls II W. L., Waksberg J.Telephone survey methodology. New-York : JohnWiley & Sons, 1988 : 582 p.24. Got C. La santé. Paris : Flammarion, 1992 :450 p.Ed. Skinner C. J., Holt D., Smith M. F., 1989 :89-114.33. Riandey B., Firdion J.-M. Vie personnelle etenquête téléphonique. L’exemple de l’enquêteACSF. Paris : Population, 1993 : 1257-80.34. Riandey B., Leridon H. Les défaillances dela mémoire dans les enquêtes. Séminaire deméthodes d’enquête de l’Ined. Paris : Ined.35. Spira A., Bajos N. et le groupe ACSF. Lescomportements sexuels en France. Paris : Ladocumentation française, 1993 : 352 p.36. Sournia J. C. Dictionnaire français de santépublique. Paris : Editions de santé, 1991.37. Thomas R., Alaphilippe D. Les attitudes.Paris : Puf, 1983 : 128 p.25. Grémy. J.-P. Questions et réponses : quelquesrésultats sur les effets de la formulation desquestions dans les sondages. Sociétés Contemporaines,1993 : 165-76.26. d’Houtaud A. Image de la santé. Nancy :Presses Universitaires de Nancy, 1994 : 222 p.27. Jacquart H. Qui ? Quoi ? Comment ? Ou lapratique des sondages. Paris : Eyrolles, 1988.28. Lagrange H., Lhomond B. (sous la dir. de).L’entrée dans la sexualité. Paris : La Découverteet Syros, 1997 : 432 p.29. Leclerc A., Papoz L., Bréart G., Lellouch J.Dictionnaire d’épidémiologie. Paris : Frison-Roche,1990 : 144 p.30. Michaud P.-A., Narring F., Paccaud F. Recherchesur la santé et les styles de vie desadolescents romands de <strong>15</strong> à 20 ans. Lausanne: Institut universitaire de médecine socialeet préventive (IUMSP), 1993 : 72 p.31. Parquet P. Pour une politique de préventionen matière de comportements de consommationde substances psychoactives. Vanves : CFES,coll. Dossiers techniques, 1997 : 108 p.32. Rao J. N. K., Thomas D. R. Chi-squaredtests for contingency tables. In : Analysis ofcomplex surveys. New York : John Wiley & Sons,142Baromètre santé <strong>2000</strong>. Méthode


Mieux comprendre la démarche d’une enquête, c’estaussi mieux en comprendre les résultats. Quelle est l’originedu Baromètre santé <strong>2000</strong> ? Que cherche-t-il à mesureret comment ? Quel est son apport à la politique deprévention ? Quelles en sont ses limites ?Le lecteur trouvera, dans cet ouvrage, l’historique et lesprincipes méthodologiques de cette étude : le questionnaire,la méthode de recueil des données, les taux derefus, les évolutions méthodologiques depuis la premièreenquête barométrique de 1992.Cet ensemble d’informations intéressera à la fois les acteurset les décideurs de santé publique. Il pourra égalementservir d’outil de travail aux professionnels amenésà réaliser eux-mêmes des enquêtes.ISBN 2-908444-74-7 réf. 71-01640-LPremier ministre2, rue Auguste-ComteBP 5192174 Vanves cedexFrancecfes@cfes.sante.fr


Baromètre santé <strong>2000</strong>RésultatsVolume 2sous la direction dePhilippe GUILBERTFrançois BAUDIERArnaud GAUTIERpréface deBernard KOUCHNERB A R O M È T R E S


Baromètresanté <strong>2000</strong>RésultatsVolume 2sous la direction dePhilippe GuilbertFrançois BaudierArnaud Gautierpréface deBernard KouchnerB A R O M È T R E S


Cette étude a été réalisée parle Comité français d’éducation pour la santé (CFES)En partenariat avecla Caisse nationale de l’assurance maladiedes travailleurs salariés (Cnamts)le Centre national de la recherche scientifique (CNRS)le Centre de recherche, d’étude et de documentationen économie de la santé (Credes)la Fédération nationale des observatoires régionauxde la santé (Fnors)l’ Institut national de la santé et de la recherche médicale(Inserm)l’ Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)l’ Observatoire régional de la santéProvence-Alpes-Côte-d’Azur (ORS Paca)Son financement a été assuré parla Caisse nationale de l’assurance maladiedes travailleurs salariés (Cnamts)le ministère de l’Emploi et de la Solidarité(direction générale de la Santé, direction de la Recherche,des Études, de l’Évaluation et des Statistiques)l’ Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)la Mission interministérielle de lutte contre la drogueet la toxicomanie (Mildt)la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF)le Haut Comité de la santé publique (HCSP)la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav)


emerciements• Josiane Warszawski, (Inserm U. 292), François Beck (OFDT), HubertIsnard (InVS), Bernadette Roussille et Michel Dépinoy (CFES) pour leuraide et leurs conseils.• Pierre Arwidson (CFES), Béatrice Ducot (Inserm U. 292), Claude Got(Collège scientifique de l’OFDT), Albert Hirsch (Alliance pour la santé-Coalition contre le tabac), Marie-Pierre Janvrin (CFES), Serge Karsenty(CNRS), Christophe Léon (CFES), Philippe le Fur (Credes), BrigitteLhomond (CNRS), Laurence Meyer (Inserm U. 292), Pierre-André Michaud(IUSMP Lausanne), Karina Oddoux (CFES), Bertrand Thélot (InVS), SamirTilikete (Hôpital Émile Roux), Danielle Vasseur (CFES), Isabelle Vincent(CFES) et le Conseil scientifique de l’OFDT pour leur relecture attentive.• Hafosa Ali, Claude Jouglard, Sandra Kerzanet et Catherine Lavielle pourleur contribution à la recherche documentaire.• Martine Drouin et Marie-Jeanne Barreau pour leur soutien dansl’organisation de l’enquête.le photographeBertrand Desprez, 38 ans, collabore régulièrement depuis 1990 àLibération, l’Express, l’Équipe Magazine, Télérama, Géo, etc.SeulDans les profondeurs océanes,Inaccessible obscurité.Et pourtant tous ces pas ensablés,Rondes infinies.Et cette ombre fuyanteSur la pierre.SeulComme un arbre foudroyéFeuilles absentes.Mais parfois deuxOu plus, foule anonyme.Le corps tendu à ciel ouvertLumière violenteFace aux rires éclatants.SeulEt déjà si loin.Bertrand Desprez/VULe 14 décembre 2001


les auteursPierre ArwidsonMédecin, CFESNathalie Bajos Sociodémographe, chercheur, Inserm U. 292Julien BarnierFrançois BaudierFrançois BeckHélène BourdessolBertrand CoustouChristiane DressenFrançois EisingerArnaud GautierValérie GuagliardoPhilippe GuilbertMarie-Pierre JanvrinClaire Julian-ReynierHugues LagrangeBrice LefèvreStéphane LegleyeOlivier Le NezetGeorges MenahemColette MénardJean-Paul <strong>Mo</strong>attiKarina OddouxPatrick Peretti-WatelHélène PerrinXavier PommereauMichel RotilyJosiane WarszawskiStatisticien, assistant d’études à l’Observatoirerégional de la santé Provence-Alpes-Côte-d’AzurMédecin, responsable de l’Union régionale descaisses d’assurance maladie de Franche-ComtéStatisticien, responsable du pôle Études enpopulation générale à l’OFDTSociologue, CFESChargé d’études, CFESSociologue, CFESMédecin, département prévention et dépistage,Institut Paoli-Calmettes, Inserm U. 379,MarseilleStatisticien, CFESStatisticienne, chargée d’études à l’Observatoirerégional de la Santé Provence-Alpes-Côte-d’AzurÉconomètre au CFES, coordonnateur duBaromètre santéDémographe, CFESMédecin, Inserm U. 379, MarseilleSociologue, Observatoire sociologique duchangement, FNSP-CNRS, ParisSociologue du sportStatisticien, chargé d’études à l’OFDTÉtudiant en DESS Méthodologie et statistiqueen recherche biomédicale, Université Paris XIMaître de recherches, Credes-CNRSPsychosociologue, CFESÉconomiste, Inserm U. 379, Université de laMéditerranéeÉconomiste, CFESSociologue et statisticien, OFDTÉconomiste, CFESPsychiatre des hôpitaux, responsable del’UMPJA, BordeauxMédecin, chercheur associé à l’unité 379 del’Inserm, MarseilleÉpidémiologiste, Inserm U. 292, Serviced’épidémiologie, Hôpital Bicêtre


PréfaceLe Baromètre santé aura 10 ans en 2002. Tout au long de cettedécennie, les données de cette enquête sur les comportements,attitudes, connaissances et opinions des Français en matière de santéont aidé au pilotage des campagnes d’éducation et de préventionmises en œuvre en France. Ses données, devenues une référencedans le domaine de la santé publique, ont aussi servi aux décideurs,aux professionnels, aux journalistes et aux acteurs de terrain de lapromotion de la santé.De nombreuses évolutions présentées dans cet ouvrage sont encourageantes.Une véritable prise de conscience sur les dangersdu tabagisme est apparue, en particulier chez les hommes chez quion observe une diminution de la prévalence tabagique à partir de45 ans. Les seuils de consommation quotidienne d’alcool à moindrerisque sont mieux connus de la population et la notion de drogueest plus étendue qu’autrefois. Il reste que ces nouveaux repères doiventse traduire par l’adoption de comportements plus favorables à lasanté : à cet égard, l’éducation pour la santé a un rôle primordial à jouer.Du côté de la prévention médicalisée se dégagent égalementdes avancées intéressantes : l’adhésion à la vaccination est trèsélevée (90 %), le dépistage des cancers du sein a considérablementprogressé en dix ans et concerne 75 % des femmes de 50 à 69 ans.L’analyse montre, en revanche, la persistance des inégalités de santé.Quelle que soit la dimension de qualité de vie considérée — mentale,physique, sociale —, la santé « estimée » c’est-à-dire appréciée par lesintéressés, baisse très fortement avec l’augmentation des indices deprécarité (professionnelle, financière, affective). Ainsi, les personnescumulant les trois types de précarité sont sept fois plus nombreuses àavoir effectué une tentative de suicide au cours de la vie (28 %).C’est une des raisons pour lesquelles le Gouvernement a lancé enjuillet 2001 le nouveau programme de prévention et de lutte contre lapauvreté et l’exclusion sociale.Dans le même sens, le projet de loi relatif aux droits des malades et àla qualité du système de santé vise à créer, enfin, les conditions d’unevéritable promotion de la santé où l’éducation pour la santé aura uneplace centrale.Le ministre délégué à la SantéBernard Kouchner


PrésentationL’objectif premier de la série d’enquêtes Baromètre santé estde concevoir et d’alimenter régulièrement une base dedonnées sur les connaissances, les attitudes et les comportementsdes Français en matière de santé. De nombreuxsujets traités dans les Baromètres santé sont liés aux campagnesde promotion et d’éducation pour la santé, menéespar le CFES en partenariat avec la Caisse nationale del’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et leministère de l’Emploi et de la Solidarité : la prévention engénéral, mais aussi la consommation d’alcool, de tabac etde drogues illicites, les vaccinations, l’usage de médicaments,les accidents de la vie courante, les cancers, lesport, la nutrition, etc.Ces enquêtes multithématiques, répétées au cours desannées, permettent de suivre les évolutions des opinions,des comportements et de certains indicateurs de santé.Elles permettent également de mieux définir les objectifs desprogrammes nationaux de prévention, d’orienter des étudesspécifiques quantitatives ou qualitatives et d’engager, enmatière de prévention et d’éducation pour la santé, desactions de terrain plus ciblées sur des types de populationsou dans certaines régions.En 1999, année du terrain de l’enquête présentée ici, leBaromètre santé a pris une nouvelle forme. Première transformation,il s’est intéressé simultanément aux jeunes et auxadultes. En effet, la distinction entre les 12-19 ans et les 18-75 ans, qui définissait les deux Baromètres « jeunes » et« adultes », paraissait arbitraire et ne permettait pas d’étudierde façon précise la mise en place de comportements desanté entre la fin de l’adolescence et le début de l’âgeadulte. De plus, l’augmentation importante de la taille del’échantillon (13 685 en 1999) permet de détecter plusfinement des évolutions d’opinions et de comportements.Par ailleurs et pour la première fois, cinq suréchantillons ontété réalisés dans les régions suivantes : Alsace, Nord–Pasde-Calais,Pays de la Loire et Picardie pour les 12-25 ansuniquement, et Poitou-Charentes pour les 12-75 ans. Laprésente édition sur les résultats détaillés est complétée parun volume « méthode », qui décrit les principes méthodologiquesde l’enquête et donne le questionnaire, et par un troisièmevolume (édition en 2002) qui expose les résultats dessuréchantillons régionaux.


Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultatssommaire19Présentation des termes statistiquesDéfinition des principaux termes statistiques utilisés dans les différents chapitres :test du chi², odds ratio, régression logistique, analyse de la variance. La structurede l’échantillon est également présentée, ainsi que quelques références d’ouvragesépidémiologiques. Pour une description très détaillée de la méthodologie del’enquête, consulter le volume « méthode » du Baromètre santé <strong>2000</strong>.Arnaud Gautier, Philippe Guilbert29Activité sportive et comportements de santéDescription de la pratique sportive de la population au cours des sept derniers jours :durée et type de sport. Cette pratique sportive a été analysée à travers d’autresdéterminants de santé comme la consommation de tabac et d’alcool, la violenceagie ou subie, les prises de risque, les accidents, etc. Un autre point concerne lesmotivations déclarées à faire du sport.Philippe Guilbert, Brice Lefèvre55Vaccination : opinions et pratiquesConnaître l’opinion de la population sur le principe de la vaccination, son évolutionau cours des dernières années, les pratiques vaccinales à travers la date de la dernièrevaccination et du dernier vaccin reçu. Une partie du chapitre traite plus spécifiquementde la vaccination contre la rubéole, les oreillons et la rougeole : usage,freins à la vaccination et connaissance de l’existence d’une seconde dose duvaccin.Valérie Guagliardo, Julien Barnier, Michel Rotily77TabacTour d’horizon des comportements en matière de tabagisme et de leur évolutiondepuis 1992 : prévalence, quantité, dépendance, respect de la loi Evin, mais aussianalyse des tentatives d’arrêt à travers la fréquence des tentatives et les principalesmotivations à l’arrêt. Une présentation géographique des résultats est faite ainsiqu’une comparaison avec la carte des ventes de cigarettes.Karina Oddoux, Patrick Peretti-Watel, François Baudier123AlcoolDétail de la consommation d’alcool par produits et par fréquence : les buveurs quotidiens,les abstinents, les quantités consommées le week-end, etc. La dépendanceest estimée à travers le test clinique Deta et une répartition régionale des consommationsest comparée avec celles issues d’autres sources de données.Stéphane Legleye, Colette Ménard, François Baudier, Olivier Le Nezet13


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultats163Pensées suicidaires et tentatives de suicideAnalyse de la prévalence des pensées suicidaires au cours des douze derniers moisselon des déterminants sociodémographiques et économiques (structure familiale,situation professionnelle, etc.), des indicateurs de qualité de vie (score de santéde Duke) et les événements de vie des individus. Les tentatives de suicide aucours de la vie sont également décrites, ainsi que la prise en charge médicale posttentative.Philippe Guilber t, Xavier Pommereau, Bertrand Coustou189Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcésDescription des actes de violence agie ou subie et des prises de risque en considérantles spécificités des hommes et des femmes dans ce domaine. L’analyse estfaite également en fonction de l’âge des individus. La prévalence des abus sexuelsau cours de la vie est estimée et comparée avec les principales enquêtes nationalessur le sujet.Hugues Lagrange209Sexualité, contraception, MSTLes pratiques des <strong>15</strong>-49 ans et leurs évolutions en matière d’utilisation du préservatif,de moyens de contraception, de pilule du lendemain ou encore le recours àune interruption volontaire de grossesse au cours de la vie. Il a été pris en compte,dans l’analyse, des déterminants sociodémographiques comme le niveau d’éducationou le statut marital. D’autres résultats concernent la prévalence des maladiessexuellement transmissibles les plus courantes et des modes d’informationdes partenaires le cas échéant.Josiane Warszawski, Nathalie Bajos237Drogues illicites : pratiques et attitudesVaste présentation des comportements de consommation de cannabis en populationgénérale : l’expérimentation, la consommation répétée ou régulière, les consommationsà problèmes, ainsi que les grandes évolutions depuis le début des annéesquatre-vingt-dix. Les motivations à la consommation sont listées, de mêmeque les raisons de l’abandon. L’analyse de la situation nationale par rapport à d’autrespays européens et la prise d’autres drogues illicites (cocaïne, héroïne, LSD,ecstasy, etc.) complètent le chapitre.François Beck, Stéphane Legleye, Patrick Peretti-Watel279DouleurL’analyse des réponses des hommes et des femmes sur le thème de la douleur :les réponses diffèrent-elles selon le type de douleur (physique ou morale) ? Dansquelle mesure la subjectivité des individus dans le déclaratif ou d’autres facteursinterviennent-ils : maladie, handicap, événement de vie, cumul des précarités, etc. ?Georges Menahem14


Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats311Consommation de soins et de médicamentsAnalyse du recours aux principaux professionnels de la santé (médecin généraliste,psychologue, psychanalyste, psychiatre, kinésithérapeute, gynécologue) selonle sexe, l’âge, la situation matrimoniale ou encore le fait d’avoir une maladie chronique,un handicap physique. La prise de médicaments antidépresseurs et de tranquillisants/somnifèresest l’objet de la seconde partie du chapitre qui se terminepar l’analyse des conseils reçus de la part du médecin en matière d’exercice physique,de tabagisme, d’accidents de la vie courante, de nutrition et de bon usagedes médicaments.Pierre Arwidson, Philippe Guilbert329Dépistage des cancersÉvolution des pratiques de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus enpopulation générale. La régularité des dépistages a été prise en compte selon lesdernières recommandations et selon différentes variables sociodémographiqueset économiques. L’utilisation du test hémoccult II® de dépistage du cancer colorectala été estimée pour les hommes et les femmes de plus de 40 ans.François Eisinger, Valérie Guagliardo, Claire Julian-Reynier, Jean-Paul <strong>Mo</strong>atti359391AccidentsAccidents de sport, du travail, de la route, de la vie domestique. L’évolution descraintes ressenties vis-à-vis de ces accidents relativement à d’autres risques sanitairesest présentée. Il a été également estimé le nombre d’accidents selon les populationset, pour les pratiquants de roller, skate, VTT, vélo, moto, de la fréquencedu port du casque lors de la dernière sortie.Hélène Bourdessol, Marie-Pierre Janvrin, François BaudierInégalités et comportements de santé des 18-75 ansAnalyse de plusieurs comportements de santé sous l’angle de déterminants sociodémographiqueset économiques : revenu mensuel du ménage par unité de consommation,niveau d’éducation, profession et catégorie socioprofessionnelle, situationmaritale, etc. Un indicateur de cumul des précarités est également utilisé.Colette Ménard, Arnaud Gautier425La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansComparaison des réponses des 60-75 ans à celles des 45-59 ans pour plusieursdéterminants de santé ou indicateurs de santé : échelle de qualité de vie, recoursau soins, problème de sommeil, pratique sportive. La présentation des résultatsest réalisée par tranche de cinq années : 60-64 ans, 65-69 ans et 70-75 ans.Christiane Dressen, Hélène Perrin439457Liste des tableaux et figuresEnglish summaries<strong>15</strong>


Présentation des termes statistiquesPrésentationdes termes statistiquesArnaud Gautier, Philippe GuilbertAfin de faciliter la lecture de l’ouvrage, uncertain nombre de termes statistiques sontbrièvement définis dans cette partie. Pourconnaître dans le détail le protocole de l’enquête,le lecteur pourra se référer au volumeMéthode du Baromètre santé <strong>2000</strong>.La structure de l’échantillonLe nombre de personnes interrogées danscette enquête est de 13 685. La duréemoyenne des entretiens a été d’environ34 minutes ; certains se sont révélés beaucoupplus longs. Les interviews ont été réaliséespar téléphone (Cati) après tirage aléatoiredu numéro de téléphone (voir volumeMéthode). La fréquence des entretiens selonle jour de la semaine laisse apparaîtreque les interviews ont été plus nombreusesle mercredi et le samedi en raison de plageshoraires d’enquête plus étendues pources deux jours (Tableau I).Tableau IRépartition et nombre d’interviewsréalisées quotidiennementNombr e d’interviewsLundi 1 369 (10,0 %)Mardi 2 028 (14,8 %)Mercredi 3 572 (26,1 %)Jeudi 1 232 (9,0 %)Vendredi 2 173 (<strong>15</strong>,9 %)Samedi 3 311 (24,2 %)La distribution de l’échantillon selondifférentes caractéristiquesLe Tableau II présente la répartition des individusselon certaines caractéristiques tellesque le sexe, l’âge ou encore la régiond’habitation. Les effectifs et les pourcentagessont détaillés avant pondération (résultatsbruts observés, correspondant auxsujets ayant effectivement répondu à l’enquête),après pondération (pourcentagespondérés par le nombre de personnes éligiblesdans le ménage et après redressement(Recensement de la population 1999).Il existe quelques différences entre l’échantillonbrut et l’échantillon redressé avec unesous-représentation d’individus de sexemasculin, jeunes et habitant l’agglomérationparisienne.Les analyses statistiquesCette partie sous forme de lexique a pourpropos d’introduire de façon succincte lesprincipales analyses statistiques utiliséesdans l’ouvrage. Elle est destinée aux personnesmoins familiarisées avec les statistiques,afin de leur faciliter la lecture et lacompréhension des termes et tableauxemployés. Les analyses ont été effectuéesavec le progiciel Stata (Statistics/DataAnalysis version 7). Comme souligné dansle volume Méthode du Baromètre santé<strong>2000</strong>, très peu de différences ont été observéesentre les résultats issus du progi-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats19


Présentation des termes statistiquesTableau IIStructure de l’échantillon observé et obtenuaprès pondération et redressement seloncertaines caractéristiques (en pourcentage)Brut Pondéré Pondéréet redresséSexeHommes 44,0 45,6 49,3Femmes 56,0 54,4 50,7Âge12-14 ans 3,8 6,0 5,0<strong>15</strong>-19 ans 6,8 10,7 8,520-25 ans 9,6 9,9 9,726-34 ans 20,6 17,4 16,535-44 ans 18,7 20,3 18,545-54 ans 16,0 17,1 17,755-64 ans 12,7 10,5 11,865-75 ans 11,8 8,1 12,3Taille d’agglomérationCommunes rurales 28,6 30,2 24,4De <strong>2000</strong> à 20 000 hab. 16,8 17,2 16,8De 20 000 à 100 000 hab. 12,8 12,6 13,4De 100 000 à 200 000 hab. 7,0 6,9 5,6200 000 hab. et plus 20,8 20,0 23,2Agglomération parisienne 13,3 12,4 16,0Non renseignée 0,7 0,7 0,6RégionAlsace 3,4 3,5 4,7Aquitaine 5,3 5,4 5,0Auvergne 2,7 2,8 2,6Basse-Normandie 2,6 2,6 2,3Bourgogne 2,8 2,7 2,8Bretagne 5,9 6,0 3,6Centre 4,2 4,2 4,1Champagne-Ardenne 2,4 2,4 2,5Corse 0,5 0,6 0,5Franche-Comté 2,4 2,4 2,9Haute-Normandie 3,0 3,2 3,2Languedoc-Roussillon 3,8 3,6 3,7Limousin 1,4 1,4 1,2Lorraine 4,3 4,4 5,6Midi-Pyrénées 4,6 4,4 4,3Nord–Pas-de-Calais 6,8 7,2 6,8Pays de la Loire 6,3 6,4 3,8Picardie 2,8 3,0 2,9Poitou-Charentes 2,8 2,7 1,5Provence-Alpes-Côte-d’Azur 7,0 6,9 7,8Île-de-France <strong>15</strong>,3 14,5 18,7Rhône-Alpes 9,6 9,6 9,3Non renseignée 0,1 0,1 0,2ciel SPSS et ceux issus de Stata. À titre d’illustration,pour l’ensemble des données duchapitre Vaccination, à l’exclusion des tris àplat qui sont par principe identiques pour lesdeux logiciels, moins de 4 % des valeurs diffèrentde plus de 0,5 points.Dans l’ensemble de l’ouvrage, l’analyse statistiquea été menée avec la procédure« svy » du logiciel Stata, qui permet de tenircompte, pour le calcul des intervalles deconfiance et la réalisation des tests, desprobabilités inégales d’inclusion dansl’échantillon.L’interprétation des tests statistiquesLes statistiques permettent de comparer lesles données qui varient (variables) d’un individuet d’un groupe d’individus à l’autre. Cesvariables peuvent être :• un nombre représentant une quantité(l’âge, le nombre de cigarettes fumées parjour) ;• une catégorie de réponses (« oui »,« non », « ne sait pas » ou « rarement »,« parfois », « souvent », « très souvent »).Le premier type de variable se nomme quantitative.Il permet, par exemple, les calculsde moyennes. Le deuxième type de variablese nomme qualitative. Elle est dite nominalesi les catégories n’ont pas d’ordre(« oui », « non », « ne sait pas ») et ordinales’il est possible d’indiquer un ordre entre lescatégories (« rarement », « parfois », « souvent», « très souvent »). Pour les variablesnominales et ordinales, un pourcentage deréponses par catégorie (ou modalité) peutêtre obtenu.L’analyse des réponses fait apparaître engénéral des différences selon le grouped’appartenance d’un individu, par exempleselon le sexe ou l’âge. La question essentielleest de pouvoir déterminer si la différenceobservée entre les groupes pourraitêtre un effet du hasard ou si elle résulte d’unautre effet. Il n’est pas possible de répondreà cette question directement, mais onévalue la probabilité que la disposition trouvéedans les données soit due au hasard.Si cette probabilité (que l’on note habituellement« p ») est inférieure à 5 % (seuil gé-20Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Présentation des termes statistiquesPour chaque test statistique effectué, ledegré de significativité a été calculé et exprimépar la donnée du seuil « p » associé.Quand un résultat relatif à une relation entredeux variables est introduit dans le texteet discuté, dans tous les cas cette relationa été évaluée par l’intermédiaire d’un teststatistique, et le test utilisé s’est révélé significatifà un seuil de probabilité « p » inférieurà 0,05 (5 %). Cela signifie que la différenceobservée a moins de cinq chancesde se produire si l’on tirait au hasard centéchantillons différents dans la population générale.Il est donc possible de conclure quece n’est probablement pas le hasard qui induitcette différence, mais qu’il s’agit d’unautre effet.Dans les tableaux ou dans le corps du texte,les degrés de significativité des tests statistiquessont généralement indiqués de la manièresuivante :* : p


Présentation des termes statistiquesTableau IIIIllustration du Chi 2 de Pearson. Tableaux observé et attendu de la comparaisonde la pratique d’un sport au cours des sept derniers jours selon le sexeTableau obser véA pratiqué un sport N’a pas pratiqué de sport TotalHommes 3 176 (47,1 %) 3 571 (52,9 %) 6 747 (100 %)Femmes 2 648 (38,2 %) 4 287 (61,8 %) 6 935 (100 %)Total 5 824 (42,6 %) 7 858 (57,4 %) 13 682 (100 %)Tableau attendu lorsqu’il n’y a pas de dif férence de pratique entre les hommes et les femmesA pratiqué un sport N’a pas pratiqué de sport TotalHommes 2 872 (42,6 %) 3 875 (57,4 %) 6 747 (100 %)Femmes 2 952 (42,6 %) 3 983 (57,4 %) 6 935 (100 %)Total 5 824 (42,6 %) 7 858 (57,4 %) 13 682 (100 %)Dans ce cas précis, il existe un écar t entre le tableau observé et le tableau attendu (ce dernier corr espond à larépartition attendue des hommes pratiquant un spor t s’il n’existait pas de différence entre hommes et femmes).Le Chi 2 de Pearson, évaluant cet écar t, s’est révélé significatif au seuil de un pour mille ; il a été conclu qu’ilexiste une différence entre hommes et femmes quant à la pratique d’un sport.Celui-ci est très utilisé en épidémiologie,notamment pour évaluer les risques de développercertaines maladies chez certainespopulations (par exemple exposées et nonexposées) ; c’est en réalité une estimationde l’augmentation du risque relatif si la grandeurobservée est rare (< 1 %).En effet, l’odds ratio (a/c)/(b/d) peut uniquementêtre confondu avec le risque relatif(a/(a+c))/(b/(b+d)) lorsque le phénomèneobservé est rare (a et b < 1 %). Ceci estsouvent le cas lorsqu’il s’agit d’une maladie,mais est exceptionnellement le cas dans lesphénomènes de comportements fréquentsétudiés dans le Baromètre santé. En touteTableau IVComparaison de la pratique d’unsport au cours des sept derniersjours entre les hommes et lesfemmesA pratiqué N’a pas pratiqué Totalun sport un sportHommes (a) (c) (a+c)Femmes (b) (d) (b+d)Total (a+b) (c+d)rigueur, il conviendrait donc d’utiliser systématiquementle mot anglais « odds ratio »et non risque pour ne pas induire de confusion.Cependant, pour des raisons de lisibilitéet de facilité de compréhension, on trouveraégalement dans les chapitres une interprétationde l’odds ratio en terme de « risque», de « chance » ou de « probabilité ».Les variables de confusion et lesinteractionsTrouver une association entre deux variablesne signifie pas que les deux variablessoient liées directement entre elles. Un troisièmefacteur lié aux deux autres peut intervenir.Par exemple, il existe une relationentre la pratique d’un sport et la consommationd’alcool au cours de l’année. En fait, celien disparaît si l’on introduit la variable« âge » (en « ajustant » sur l’âge), tout simplementparce que la consommation d’alcoolest fortement liée à l’âge. On appellera« variable de confusion », une variable quiaura tendance à annuler (ou accentuer) larelation statistique entre deux variables, àchaque item d’une des variables. On parlera« d’interaction » entre variables lorsque l’effetd’une variable diffère selon l’item consi-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats23


Présentation des termes statistiquesdéré d’une des variables. Ainsi, dans notreexemple, si après avoir regardé la relationstatistique entre la pratique d’un sport et laconsommation d’alcool pour différentestranches d’âges, on observe qu’il n’y a plusde relation entre les deux variables pourchacune des tranches d’âge, on parlera devariable de confusion (en l’occurrence l’âge)dans le relation sport/consommation d’alcool.En revanche, si l’on observe une relationentre sport et alcool pour les jeunes,mais pas pour les plus âgés, on parlera d’interactionde l’âge dans la relation sport/consommation d’alcool. Pour éviter ce problèmed’interaction, les régressions logistiquesseront souvent présentées séparémentpour les hommes et pour les femmes.Les analyses multivariéesIl est rare de s’intéresser seulement à deuxvariables isolées quand il s’agit d’étudier desphénomènes complexes. Dans ce cas, il estpossible d’avoir recours aux analyses multivariées(incluant en même temps plusieursvariables) qui peuvent être de deux types.Le premier se focalise sur une variable —nommée variable « dépendante » ou cible— pour laquelle on cherche à déterminer lesfacteurs associés — variables indépendantes— restant en relation significative aveccette variable quand on considère leur variationsimultanée. Dans notre étude, cetype d’analyse (représenté par la régressionlogistique ou l’analyse de la variance multiple)a essentiellement été utilisé pour vérifierl’existence ou non de certains facteursde confusion.Le second type d’analyse ne privilégie pasune des variables considérées et cherche àdégager la structure descriptive de l’ensemblede ces variables. Dans cet ouvrage, cegenre d’analyse a été employé sous laforme d’une analyse en composantes principales.La régression logistiqueLa régression logistique permet de créer unmodèle (mathématique) liant une série devariables à une seule variable cible qualitativeà deux modalités (« oui »/« non », « présent»/« absent », 0/1). Il est possible demesurer l’influence de chaque variable dumodèle sur la variable cible, indépendammentdes autres (ajustement). La force del’influence de chaque variable du modèle estestimée par l’odds ratio. Suivant la qualitédu modèle, il est possible de prédire plus oumoins bien la variable cible connaissant lavaleur des autres variables.La difficulté de l’utilisation de la régressionlogistique en sciences sociales repose surla fragilité des modèles explicatifs reliantcomportements, attitudes, connaissanceset opinions.La régression logistique n’a pas été utiliséedans ce Baromètre pour construire un modèleet prédire la variable cible, mais simplementpour évaluer l’impact éventuel decertaines variables de confusion ou pourmesurer la force des liens entre les variables.Pour chaque odds ratio ajusté, l’intervalle deconfiance est signalé (IC) à 95 % : cela signifieque la probabilité que l’odds ratioajusté soit dans l’intervalle indiqué est de95 %.L’analyse de la variance multipleL’analyse de la variance multiple (Manova)a permis de mesurer l’influence de plusieursvariables sur une variable dépendante quantitative.Elle donne l’occasion de déterminercelles qui s’avèrent les plus influentes —expliquent le plus sa variation ou sa variance— et, comme pour la régression logistique,de vérifier l’existence ou non de variables deconfusion.24Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Présentation des termes statistiquespour en savoir plus• Ardilly P. Les techniques de sondage. Paris :Éditions Technip, 1994 : 416 p.• Beaglahde R., Bonita R., Kjellström T. Élémentsd’épidémiologie. Genève : OMS, 1994 :182 p.• Bouyer J., Hémon D., Cordier S., et al. Épidémiologie.Principes et méthodes quantitatives.Paris : Inserm, 1995 : 498 p.• Bradford-Hill A. The environment and disease:association or causation? Proc. Royal Soc. Med.1966 ; 58 : 295.• Brossier G., Dussaix A-M. Enquêtes et sondages.Paris : Dunod, 1999 : 365 p.• Dodge Y. Premiers pas en statistique.Springar-Verlag France, 1999 : 427 p.• Jenicek M., Cléroux R. Epidémiologie. Principe–Techniques–Applications.Paris : Maloine,1987 (4 e éd.) : 454 p.• Leclerc A., Papoz L., Bréart G., et al. Dictionnaired’épidémiologie. Paris : Frison-Roche,1990 : 143 p.• Rumeau-Rouquette C., Blondel B., KaminskiM., Bréart G. Épidémiologie. Méthodes et pratique.Paris : Flammarion/Médecine-sciences,coll. Statistique en biologie et en médecine,1994 : 312 p.• Saporta G. Probabilités : analyse des donnéeset statistique. Paris : Éditions Technip,1990 : 528 p.• Schwartz D., Bouyer J. Méthodes statistiquesà l’usage des médecins et des biologistes : exercicescorrigés et commentés. Paris : Flammarion/Médecine-sciences,1994 : 304 p.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats25


Relecture : Pierre-André Michaud (IUSMP, Lausanne)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsActivité sportive etcomportements de santél’essentiel en quelques chiffres…Philippe Guilbert, Brice LefèvrePrès d’une personne sur deux (42,4 %)déclare avoir eu une activité sportive aucours des sept derniers jours avec uneproportion plus importante parmi leshommes que les femmes (46,9 % vs38,0 %). Les hommes pratiquent égalementplus fréquemment du sport de façonintensive (plus de 8 heures) : 13,2 %vs 6,4 %. Parmi les sportifs, 86,1 % déclarentavoir fait au moins un sport individuelau cours des sept derniers jourset 24,4 % au moins un sport collectif. Lamarche à pied (au sens large) et le footballsont les deux activités les plus citées.Le « plaisir », la « santé » et « rencontrerdes amis » sont les trois premières motivationsdes sportifs pour faire du sport,avec une différence entre les hommes etles femmes en ce qui concerne le plaisir(74,9 % vs 67,5 % parmi les sportives).Deux autres motivations se distinguentselon que l’on soit un homme ou unefemme. Les premiers disent plus volontiersfaire un sport pour gagner (10,7 %vs 3,9 %), alors que les secondes répondentplus souvent faire du sport pourmaigrir (18,6 % vs 10,8 %). Des évolutionssont perceptibles en fonction del’âge. Le sport pour la santé est souventcité par les plus âgés.Pour les hommes, la prévalence du tabagisme(régulier ou non) et la proportionde gros fumeurs sont moins importantesparmi les sportifs. En revanche, concernantla consommation quotidienne d’alcool,les résultats sont très peu différentsselon la durée de la pratique sportive. Lemême constat est fait pour l’expérimentationet la consommation de cannabis.Des épisodes de violence, quelles quesoient leurs circonstances, sont plus souventrapportés par les sportifs. Il en est demême pour les prises de risque.29


Activité sportive et comportements de santéDe nombreuses recherches épidémiologiquesont montré les effets protecteurs d’uneactivité physique régulière sur les risquesvis-à-vis de plusieurs types d’affections et/ou facteurs de risque : maladies cardio-vasculaires,hypertension artérielle, hypercholestérolémieostéoporose, etc. [1].Ce chapitre décrit principalement la pratiquesportive aux cours des sept derniers joursselon différentes variables sociodémographiques(sexe, âge, profession, revenu parunité de consommation, etc.) et selon plusieursdéterminants de santé (consommationde tabac, d’alcool, de cannabis, violenceagie ou subie, accidents, etc.).Des recommandations situent à trente minutesou plus, le temps d’activité physiquemodérée ou intensive qu’il serait souhaitabled’avoir en moyenne sur une semaine [1].D’autres études ont montré qu’une activitéphysique faible est associée à des taux demortalité (toute cause) plus élevés [2]. Ainsi,aux États-Unis, environ 12 % des décès(30 000) seraient attribuables à un manqued’activité physique régulière.L’activité physique peut être classée en quatreniveaux : 1) nulle ou presque (dormir, regarderla télévision, manger, lire, etc.) ;Sont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.2) faible ou légère (faire la cuisine, les courses,etc.) ; 3) modérée (faire le ménage, dujogging, etc.) ; 4) intense (transporter quelquede chose de lourd, faire du sport de compétition,etc.) [3]. Dans le cadre du Baromètresanté <strong>2000</strong>, l’activité physique sera étudiéeuniquement à travers la pratique sportive,sa durée au cours des sept derniersjours, les sport(s) pratiqué(s) et les principalesmotivations liées à ces habitudes.Si la pratique sportive entre très largementdans le cadre des conclusions émises à proposdes bénéfices d’une activité physique surl’état de santé des individus, dans certainessituations, elle peut être également préjudiciableà la santé : violence physique, violencede l’effort pour l’organisme, accidents liés ounon à une prise de risque, pression psychologiqueexcessive chez certains sportifs dehaut niveau, etc. Le sport a connu, au siècledernier, un véritable enthousiasme médiatiquesouvent accompagné d’une valorisationde l’exploit, mais sa probité a été aussi régulièrementmise en question par la constatationde l’existence de cas de dopage et parle développement croissant de l’affairisme.Le fait le plus marquant de ces dernièresannées est certainement l’engouement fémininpour le sport, puisqu’en l’espace de trenteans, l’évolution du nombre de femmes ayantune activité sportive régulière, en France, estimpressionnante : elles étaient 32,5 % en1997 contre seulement 9 % en 1968 [4].Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats31


Activité sportive et comportements de santéCe chapitre se propose de décrire, dans unpremier temps, la pratique sportive desFrançais aux cours des sept derniers joursselon différentes variables socio démographiques(sexe, âge, profession, revenu parunité de consommation, etc.). Puis, dans undeuxième temps, plusieurs comportementsde consommation (tabac, alcool, drogues illicites)seront mis en perspective avec letemps de pratique sportive. Une autre parties’intéressera à la violence agie ou subie,ainsi qu’aux accidents vécus au cours desdouze derniers mois. Enfin, seront abordéesles opinions en matière de vaccination et lespratiques préventives.MéthodeLa mesure de l’activité sportive peut se fairedans beaucoup de dimensions (fréquence,intensité, régularité, pratique formelle ou informelle),ce qui rend difficile une investigationcourte dans ce domaine. Cette habitudesera décrite ici à partir d’un indicateur portantsur la durée de la pratique sportive aucours des sept derniers jours (seul ou avecdes amis 1 ) et dans différents lieux (en club,à l’école). Lors de la passation du questionnaire,le sport ne faisait l’objet d’aucunedéfinition et aucun sport n’était cité en exemple.Cette approche, non restrictive, de lanotion d’activité sportive renvoie à certainstravaux de l’Insep considérant que « lesport, c’est ce que les gens font quand ilspensent qu’ils font du sport » [5]. Toutefois,une formulation associant l’activité physique(activité physique ou sportive) aurait donnédes taux de pratique plus importants (voirla partie qui traite des limites de l’enquête).Pour faciliter l’utilisation des données, leurcompréhension et leur comparabilité avecles précédentes études [6], le temps desport au cours des sept derniers jours a étérecodé en une variable à quatre classes :1. Les non-sportifs : pas d’activité sportiveau cours des sept derniers jours ;2. Les « petits » sportifs : moins de 4 heu-1. Cf. volume Méthode pour le choix de ce type d’indicateur.res en moyenne au cours des sept derniersjours ;3. Les sportifs « modérés » : de 4 à 8 heuresde sport en moyenne au cours des septderniers jours ;4. Les « grands » sportifs : plus de 8 heuresde sport en moyenne au cours des septderniers jours.Les notions d’intensité dans l’effort et dedépense d’énergie ne sont pas abordées.De plus, ces appellations qui servent à faciliterl’analyse sont quelque peu restrictives,car il est évident que parmi les personnesqui ont répondu ne pas avoir fait desport au cours des sept derniers jours etque nous qualifions de non sportives, un certainnombre sont peut-être des sportifsn’ayant, pour une raison ou pour une autre,pas pu faire de sport la semaine précédantl’enquête (blessure, maladie, etc.).Tout au long du chapitre, des regroupementsseront régulièrement opérés entredes sujets qualifiés de non-sportifs (classe1) et ceux identifiés comme sportifs (classe2, 3 et 4).La démarche analytique consistera à présenterfréquemment les données de façonbrute (pourcentage, moyenne, odds ratio)accompagnées de données ajustées pardes régressions logistiques, afin de prendreen compte les facteurs de confusion (oddsratio ajusté) 2 . Le calcul des odds ratios (OR)aura systématiquement les non-sportifscomme valeur de référence (OR = 1 ou ORajusté = 1). Les variables indépendantesutilisées dans toutes les régressions logistiquessont : l’âge, la situation professionnelle,la profession, le niveau moyen du revenudu ménage par unité de consommationet la taille de l’agglomération de résidence.Description des pratiquessportivesCette partie a pour objet de détailler la duréede la pratique sportive au cours dessept derniers jours, le type de sport (collec-2. Cf. lexique des termes statistiques au début del’ouvrage.32 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sportive et comportements de santétif/individuel) et les motivations déclaréesselon différents indicateurs sociodémographiques: le sexe des individus, leur âge,leur profession, le revenu disponible parunité de consommation et la taille de la communede résidence (importance des équipementset des structures disponibles).Les analyses se feront tous lieux confondus(école, club), seul ou avec des amis, sansessayer de distinguer les éventuels bénéficesd’une pratique qui se ferait au sein d’unestructure encadrante (club), car il est fréquentque les deux pratiques coexistent(club/hors club).Durée hebdomadaire moyenne del’activité sportivePrès d’un Français sur deux (de 12 à75 ans) déclare avoir eu une activité sportiveau cours des sept derniers jours(42,4 %) avec une proportion plus importanteparmi les hommes que les femmes(46,9 % vs 38,0 % ; p


Activité sportive et comportements de santéTableau IPratique sportive au cours des sept derniers jours selon des variables sociodémographiquesPratiquants (%) IC à 95 % OR brut OR ajusté aSexeHommes (n=6 027) 46,9 45,5–48,4 1 1Femmes (n=7 658) 38,0 36,7–39,2 0,7*** 0,8***Âge12-14 ans (n=522) 85,4 82,2–88,6 1 –<strong>15</strong>-19 ans (n=929) 71,6 68,5–74,7 0,4*** 120-25 ans (n=1 314) 46,3 43,1–49,5 0,1*** 0,826-34 ans (n=2 823) 38,8 36,8–40,8 0,1*** 0,7*35-44 ans (n=2 564) 40,3 38,2–42,5 0,1*** 0,845-54 ans (n=2 189) 33,5 31,3–35,8 0,1*** 0,5***55-64 ans (n=1 734) 35,7 33,2–38,3 0,1*** 0,6**65-75 ans (n=1 610) 28,8 26,3–31,3 0,1*** 0,4***Profession et catégorie socio-professionnelle interviewé(e) (PCS)Agriculteurs (n=187) 21,4 14,9–27,9 1 1Artisans, commerçants, chefs d’entreprise (n=249) 31,0 24,3–37,7 1,6* 1,1Cadres (n=1 259) 47,0 43,8–50,1 3,2*** 1,8**Professions intermédiaires (n=2 064) 46,1 43,7–48,6 3,1*** 2,0***Employés (n=2 584) 34,2 32,1–36,2 1,9** 1,4Ouvriers (n=1 856) 33,9 31,4–36,4 1,9** 1,2Situation professionnelleChômage (n=827) 36,6 32,7–40,6 1 1Travail (n=7 280) 38,6 37,4–39,9 1,1** 0,8Retraite (n=2 477) 33,1 31,0–35,2 0,9 1,3Études (n=886) 57,6 53,8–61,4 2,3*** 1,6***Autres inactifs (n=1 118) 26,9 23,9–29,8 0,6*** 0,7*Revenu mensuel du ménage par UC b<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=4 457) 34,1 32,5–35,8 1 1De 6 000 F à moins de 10 000 F (n=4 573) 40,8 39,2–42,4 1,3*** 1,4***Au moins 10 000 F (n=3 233) 45,5 43,6–47,5 1,6*** 1,8***Taille d’agglomérationCommune rurale (n=3 910) 39,3 37,6–41,0 1 1<strong>Mo</strong>ins de 20 000 hab. (n=2 307) 40,8 38,6–43,1 1,1 1De 20 000 à 100 000 hab. (n=1 746) 44,3 41,6–47,0 1,2** 1,1De 100 000 à 200 000 hab. (n=957) 42,9 39,2–46,5 1,2 1Plus de 200 000 hab. (n=2 854) 45,1 43,0–47,1 1,3*** 1,2*Agglomération parisienne (n=1 819) 43,5 40,9–46,1 1,2** 0,9* : p


Activité sportive et comportements de santéFigure 2<strong>Mo</strong>tivation à la pratique sportiveselon la durée de la pratique (enpourcentage)0 10 20 30 40 50Pour gagnerPour maigrirPour se musclerPour rencontrerdes amisPour la santéPour le plaisir<strong>Mo</strong>ins de 4 heuresPlus de 8 heures18,026,040,733,324,322,522,024,234,840,335,4De 4 à 8 heures38,339,242,835,238,837,047,21. Cette association avec l’âge peut traduire une évolutionde compor tement liée au vieillissement (effet âge)ou une évolution liée à la génération (effet génération) oules deux.large) et le football sont les deux activitésles plus citées (Tableau II).Une proportion plus importante de sportifsmasculins a déclaré avoir fait un sport collectif(33,6 % vs 13,3 %) et une proportionplus élevée de sportives avoir fait un sportindividuel (94,5 % vs 79,1 %) au cours desept derniers jours.Le sport le plus pratiqué par les hommes,en club ou entre amis, est le football. Lesfemmes ont plus fréquemment répondufaire de la marche à pied ou de la gymnastique(au sens large). Certains sports ontété autant pratiqués par les deux sexes :le basket-ball (premier sport collectif féminin),le volley-ball et le handball. D’une façongénérale, la pratique d’un sport collectifdiminue 1 avec l’âge, alors que le sportindividuel suit l’évolution inverse. Lessports plus violents de par l’effort ou lescontacts physiques qu’ils occasionnent, nesont presque plus pratiqués à partir de45 ans. La marche à pied est, en revanche,plus fréquemment retrouvée à mesureque les individus prennent de l’âge. À partirde 55 ans, plus d’une personne sur deuxdit avoir fait ce type d’exercice au coursdes sept derniers jours. La gymnastique etla natation sont des sports que l’on retrouveà tous les âges. Les proportions lesplus élevées de pratiquants d’un sport collectifsont indentifiées chez les inactifs(45,7 %) et les ouvriers (29,2 %). Par opposition,la proportion la plus importanted’un sport individuel déclaré est observéeparmi les cadres (94,1 %).D’autres déterminants importants dansl’équation activité sportive/facteur de bonnesanté sont les motivations déclarées à pratiquerun sport. Celles-ci peuvent donnerdes éléments de compréhension concernantl’hétérogénéité des comportementsadoptés dans d’autres domaines : tabac, alcool,dépistage des cancers, etc.<strong>Mo</strong>tivations à la pratiqueLe « plaisir », la « santé » et « rencontrer desamis » sont les trois premières motivationsdes sportifs à faire du sport, avec une différenceentre les hommes et les femmespour ce qui est du plaisir (74,9 % vs 67,5 %parmi les sportives) (Tableau III). Deux autresmotivations se distinguent selon que l’on soitun homme ou une femme. Les premiersdisent plus volontiers faire un sport pourgagner (10,7 % vs 3,9 %), alors que lessecondes répondent plus souvent pourmaigrir (18,6 % vs 10,8 %).Des évolutions sont perceptibles en fonctiondes tranches d’âge. Le sport « pour lasanté » est ainsi deux fois plus cité par les20-25 ans (60,5 %) que par les 12-14 ans(31,6 % ; p


Activité sportive et comportements de santéTableau IILes sports les plus cités selon le sexe, l’âge et la profession des pratiquants (enpourcentage et parmi les sportifs)Sport individuelSport collectifEnsemble Marche Jogging Gym Natation Ensemble Football Basket-ball Volley-ball HandballSexe *** ***Hommes (n=2 793) 79,1 17,0 18,7 3,5 8,1 33,6 21,9 5,8 4,0 3,0Femmes (n=2 879) 94,5 28,9 10,7 24,2 14,9 13,3 1,9 4,5 5,0 2,7Âge *** ***12–14 ans (n=445) 78,2 1,8 16,7 13,4 8,5 64,4 27,1 20,2 13,1 <strong>15</strong>,1<strong>15</strong>–19 ans (n= 643) 76,8 3,2 13,1 6,3 8,9 52,0 25,0 13,2 13,9 6,220–25 ans (n=592) 76,4 9,5 14,9 5,9 13,7 35,5 22,8 5,7 4,6 2,626–34 ans (n=1 106) 86,8 13,9 18,7 11,1 16,5 19,4 13,7 1,3 2,1 0,635–44 ans (n=1 043) 90,6 19,6 24,0 16,1 12,7 12,0 8,5 1,0 1,1 0,445–54 ans (n=743) 92,5 31,8 <strong>15</strong>,2 19,4 10,0 6,1 3,1 1,8 0,9 0,455–64 ans (n=630) 93,3 54,4 6,4 17,3 8,1 4,5 1,1 0,5 0,1 0,065–75 ans (n=470) 94,1 63,6 0,9 12,9 7,9 4,1 0,0 0,0 0,0 0,0PCS interviewé(e) *** ***Agriculteurs (n=42) 72,4 28,1 1,9 7,4 4,9 16,9 6,8 0,0 0,0 3,6Artisans, commerçants,chefs d’entreprise(n=81) 87,2 9,9 14,4 7,6 7,0 8,7 5,4 0,4 0,0 0,3Cadres (n=598) 94,1 21,3 22,4 13,4 14,9 9,3 3,6 1,6 2,8 0,8Professionsintermédiaires (n=976) 88,7 7,2 0,6 14,4 13,8 14,5 8,7 2,1 1,7 0,6Employés (n=890) 91,9 26,7 16,6 19,7 13,8 12,5 8,3 2,4 1,6 1,2Ouvriers (n=618) 75,3 13,9 20,6 4,7 7,1 29,2 24,5 1,7 1,0 0,2*** : p


Activité sportive et comportements de santéTableau IIILes motivations à la pratique selon le sexe, l’âge et la profession des sportifs(en pourcentage et parmi les sportifs)Le plaisir La santé Rencontrer Se muscler Maigrir Gagnerdes amisSexe *** *** *** ***Hommes (n=2 793) 74,9 60,9 38,3 17,7 10,8 10,7Femmes (n=2 879) 67,5 61,7 38,4 24,4 18,6 3,9Âge *** *** *** *** ***12–14 ans (n=445) 74,8 31,6 44,6 23,4 12,6 16,3<strong>15</strong>–19 ans (n=643) 76,9 45,8 44,8 30,9 12,1 12,920–25 ans (n=592) 72,5 60,5 45,6 31,0 14,8 14,026–34 ans (n=1 106) 72,7 64,4 36,9 24,1 16,2 7,935–44 ans (n=1 043) 74,4 67,7 35,2 18,8 <strong>15</strong>,1 4,045–54 ans (n=743) 69,3 72,1 35,8 14,6 14,5 2,955–64 ans (n=630) 65,9 74,1 31,0 8,2 16,7 1,965–75 ans (n=470) 59,8 71,7 32,2 10,4 12,3 1,6PCS interviewé(e) *** *** *** *** * ***Agriculteurs (n=42) 83,0 42,6 38,6 6,2 11,8 3,7Artisans, commerçants,chefs d’entreprise (n=81) 72,6 60,2 27,2 14,5 <strong>15</strong>,2 16,9Cadres (n=598) 76,4 71,3 33,1 17,6 13,3 3,6Professions intermédiaires(n=976) 71,9 67,6 35,7 21,3 <strong>15</strong>,7 7,2Employés (n=890) 70,0 65,6 34,4 22,6 19,0 3,9Ouvriers (n=618) 71,3 66,4 41,9 17,2 12,6 7,8* : p


Activité sportive et comportements de santéTableau VPrévalence du tabagisme régulier selon lesexe et la durée de la pratique sportiveFumeurs OR brut OR ajusté aréguliers(%)HommesPas de sport (n=3 242) 35,8 1,0 1,0<strong>Mo</strong>ins de 4 heures (n=984) 27,8 0,7*** 0,6***De 4 à 8 heures (n=1 038) 25,8 0,6*** 0,6***Plus de 8 heures (n=763) 24,6 0,6*** 0,6***FemmesPas de sport (n=4 793) 27,3 1,0 1,0<strong>Mo</strong>ins de 4 heures (n=1 417) 20,6 0,7*** 0,7***De 4 à 8 heures (n=958) 21,8 0,7** 0,7**Plus de 8 heures (n=490) 26,6 1,0 1,0** : p


Activité sportive et comportements de santéTableau VIITest de Fagerström selon le sexe et ladurée de la pratique sportiveForte OR brut OR ajusté adépendance(%)HommesPas de sport (n=1 084) 20,3 1,0 1,0<strong>Mo</strong>ins de 4 heures (n=263) 7,6 0,3*** 0,4**De 4 à 8 heures (n=258) 5,0 0,2*** 0,3***Plus de 8 heures (n=180) 10,6 0,5** 0,6FemmesPas de sport (n=1 367) 14,2 1,0 1,0<strong>Mo</strong>ins de 4 heures (n=301) 5,6 0,4** 0,4**De 4 à 8 heures (n=2<strong>15</strong>) 8,3 0,5* 0,6Plus de 8 heures (n=126) 5,0 0,3** 0,4** : p


Activité sportive et comportements de santéTableau XICannabis et problèmes liés à laconsommation d’une drogueL’expérimentation de cannabis est peu différenteselon la pratique sportive avant laprise en compte des variables sociodémographiques,alors que pour l’usage répétéNombre de verres d’alcool consomméset ivresse selon le sexe et la durée de lapratique sportiveNombre Nombre Nombrede verres de verres d’ivressesla veille le dernier au coursparmi samedi de l’annéeles buveurs parmi parmi lesles buveurs consommateursHommesPas de sport 3,0 3,4 5,0<strong>Mo</strong>ins de 4 heures 2,7 3,5 4,9De 4 à 8 heures 2,9 3,7 5,6Plus de 8 heures 3,0 3,9 4,2FemmesPas de sport 1,7 2,1 2,8<strong>Mo</strong>ins de 4 heures 1,7 2,2 3,0De 4 à 8 heures 1,8 2,2 3,0Plus de 8 heures 1,9 2,4 2,3(au moins dix fois dans l’année) ou régulier(dix fois par mois et plus), ce n’est pas lecas. C’est parmi les sportifs et les sportivesque l’on observe des proportions de consommationde ce type les plus importantes(Tableaux XII et XIII). Après ajustement, presqueaucune différence ne demeure lorsquel’on étudie l’expérimentation de cannabis etsa consommation répétée ou régulière.L’âge est la variable la plus déterminante.Seule une proportion plus élevée d’expérimentateursparmi les sportifs masculinsmodérés est constatée (34,4 %) : OR ajusté1,5 (p


Activité sportive et comportements de santétions, la pratique sportive ne semble pasêtre statistiquement discriminante. Que cesoit de façon brute ou ajustée, pour leshommes ou pour les femmes, pour les« grands » sportifs ou les sportifs « modérés», les résultats sont assez proches (Ta-bleaux XVa, XVb, XVc). On notera une exceptionpuisqu’une proportion plus importantede femmes faisant beaucoup de sport déclareavoir déjà connu un échec dans sa tentatived’arrêt de consommation d’une drogue(2,3 %) : OR ajusté 2,2 (p


Activité sportive et comportements de santéActivité sportive, violence,accident et prise de risqueLa violence est un élément présent dans lesport et son univers. L’effort peut être intense,le sport peut comporter une part deviolence physique (sports de combat et decontact) ou psychologique, l’arrêt d’une carrièreest un événement de vie difficile. Parailleurs, les supporters connaissent aussides moments de violence.Les accidents de sports, qui sont parfois lerésultat d’une prise de risque trop importante,peuvent entraîner divers traumatismesplus ou moins invalidants. Dans cettepartie, seront étudiés la violence agie ousubie, les accidents ayant entraîné une consultationou une hospitalisation, la douleurdifficile à supporter et la prise de risque parplaisir ou par défi, chacune de ces situationsau cours des douze derniers mois.Violence physiqueElle consiste à avoir été frappé ou blessé(sujet agressé) ou d’avoir soi-même frappéou blessé physiquement quelqu’un (sujetagresseur) au cours des douze derniersmois. Les violences subie et agie sont assezliées dans la mesure où, dans certainessituations, il s’agit d’un échange de coups(l’agressé répondant à l’agresseur). Quelque soit le sexe du répondant, la violence(agie ou subie) est un élément plus présentparmi les sportifs que chez les non-sportifs.La proportion d’individus ayant connu desépisodes de violence physique au cours desdouze derniers mois augmente de façoncontinue avec la durée de l’activité sportivehebdomadaire (Tableau XVI). Les différencesentre sportifs et non-sportifs sont particulièrementimportantes pour la violence agie :l’OR ajusté est de 2,5 (p


Activité sportive et comportements de santéau cours des sept derniers jours ont étévictimes d’un accident de sport au cours del’année passée (2,8 % parmi les hommes et1,5 % parmi les femmes).Les sportifs prennent également plus fréquemmentdes risques par plaisir ou par défi,en particulier ceux ou celles qui disent avoirfait beaucoup de sport au cours des septderniers jours : 19,0 % pour les hommes (ORajusté = 2,7 ; p


Activité sportive et comportements de santé= 0,8 ; p


Activité sportive et comportements de santéTableau XIXIndicateurs de souffrance psychologique selon le sexe et la durée de la pratiquesportive (en pourcentage)Suicide Événement Perception du corps et conduitede viealimentaire perturbéeAvoir pensé Avoir fait Rapport sexuel IVG IMC Se trouver Se trouver Au moinsau suicide une tentative forcé au cours au trop gros(se) trop maigre une conduiteau cours de suicide de sa vie cours alimentairedes douze au cours de sa vie perturbéederniers mois de sa vieHommesPas de sport 4,8 4,2 0,6 nc 25,1 40,2 9,1 <strong>15</strong>,5<strong>Mo</strong>ins 4 heures 3,5 2,3 0,5 23,7 35,9 11,1 14,0De 4 à 8 heures 3,9 1,9 0,7 23,4 31,9 11,8 16,1Plus de 8 heures 4,3 2,8** 0,7 23,3*** 25,6*** 10,7 16,9FemmesPas de sport 7,1 8,6 4,7 18,4 23,5 52,5 4,2 19,4<strong>Mo</strong>ins de 4 heures 6,8 4,8 3,5 17,3 22,0 46,6 3,4 17,3De 4 à 8 heures 7,6 7,4 4,3 <strong>15</strong>,7 21,6 43,1 5,0 19,0Plus de 8 heures 9,4 7,7*** 6,0 21,0 21,9*** 39,7*** 3,7 20,4** : p


Activité sportive et comportements de santél’activité physique et sportive, tend à donnerdes réponses plus sélectives et donc làaussi, certains sujets ayant une activitésportive modeste ou mal identifiée ne sesont pas forcément sentis concernés.Caractéristiques de la pratiquesportiveMalgré son essor, la pratique sportive féminineest toujours inférieure à celle des hommes.Les écarts les plus importants se situentparmi les tranches d’âges les plus jeunes.À partir de 45 ans, les comportementsdeviennent assez similaires. Ce rapprochementdes pratiquants est dû à la diminutionde l’activité sportive des hommes à partirde la classe d’âge des 26-34 ans. Cettebaisse peut correspondre à l’abandon dusport de compétition et elle coïncide avecl’entrée dans la vie active, qui réduit letemps disponible et nécessite un arbitrageplus contraint avec les autres centres d’intérêtsdes individus. Avant 26 ans, les différencesentre les sexes sont importantes.Les adolescentes et les jeunes femmes nesemblent pas autant intéressées par lesport que les garçons. Les origines de cettedifférence entre les sexes — pourquoi lesfemmes font moins de sport que les hommes? — ont fait l’objet de plusieurs étudessociologiques (« attitudes ségrégatives, ouencore manifestations de rejet actif à l’encontredes femmes par des groupementssportifs masculins », « représentations mentalessocialement construites à propos desfemmes », « image de la féminité », « exclusionliée à la nature violente de certainssports », etc. [7]). De fait, le sport fémininreste moins médiatisé que celui des hommes.Les femmes sont aussi moins présentesaux postes à responsabilités dans lesmilieux sportifs. Pour essayer de développerces deux aspects, les premières assisesnationales « Femmes et sport » se sonttenues les 29 et 30 mai 1999.L’activité sportive est une composante del’activité physique. Faut-il conclure, des remarquesprécédentes, que les jeunes femmes(moins de 26 ans) ont une activité physiquemoins importante que les garçons dumême âge ? La réponse n’est pas simplecar il faut se souvenir que nombre d’activitésménagères sont considérées commedes activités physiques modérées ou faibleset sont à ce jour en majorité remplies pardes femmes (d’où également moins detemps disponible pour faire du sport). Cependant,ces activités sont rarement réaliséesavant 20 ans.Par ailleurs, de 20 à 40 ans, une grande majoritédes femmes ont des enfants et, outrele temps d’immobilisation lors des grossesses,ce sont également elles qui passent leplus de temps à s’occuper des enfants.La pratique sportive diminue avec l’âge pourles hommes comme pour les femmes. Leshypothèses sont celles déjà évoquées auparagraphe précédent (vie active, centred’intérêt multiplié), mais aussi l’apparition deblessures plus importantes en prenant del’âge, et la difficulté de continuer certainssports à tous les âges de la vie (éprouvantsou de contact). Le sport de compétition diminueavec l’âge et, au contraire, l’activitésportive est de plus en plus recherchéecomme facteur de santé. Les sports pratiquéssont plus souvent des sports à dépensesénergétiques modérées ou faibles (marcheà pied, gymnastique d’entretien, natation,etc.) souvent recommandés pour leursbénéfices concernant la santé. Les sportsde contact ou à dépenses énergétiques élevéessont surtout pratiqués par les jeunes(football, basket, etc.).La situation économique et professionnelleest également facteur de différence dans lapratique et les motivations. La majorité dessports occasionnent des frais parfois importants(inscription, matériel, équipement,déplacement, etc.), ce qui peut constituerencore un frein à la pratique pour certainsgroupes économiquement fragilisés. Cependant,cet obstacle financier n’explique pasà lui seul la multiplicité des pratiques sportives,en particulier le choix d’un sport et deson approche. Les sociologues du sport invitentà considérer également les valeursculturelles de chaque groupe social [7, 8].Dans le Baromètre santé <strong>2000</strong>, les catégo-46 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sportive et comportements de santéries professionnelles sur-représentées dansla pratique sportive sont les cadres et lesprofessions intermédiaires. Ce classementcorrespond à celui déjà établi en 1967 et1988 lors des enquêtes Insee sur les loisirsdes Français [9]. Par ailleurs, une proportionplus importante de cadres déclare faire dusport pour la santé. Ce peut être lié à uneorigine culturelle, mais aussi à un besoinplus grand de faire travailler son corps parrapport aux personnes ayant une activitéprofessionnelle moins sédentaire. Les professionslibérales ou indépendantes abordentplus souvent le sport sous l’angle dela compétition, ce qui correspond à certainesobservations sociologiques déjà produitessur le sujet 1 .Le sport est décrit comme une activité debien-être avant tout : plaisir, santé et rencontrerdes amis sont les trois premières motivationsaffichées. Ce classement est égalementcelui décrit lors de l’enquête Baromètresanté jeunes de 1997. Les mêmes spécificitéspar sexe sont retrouvées cette année: les femmes disent plus souvent fairedu sport pour façonner leur corps (maigrir,se muscler) et les hommes déclarent plussouvent être intéressés par la performancesportive (gagner).Consommation de substancespsychoactivesTabacPour les hommes, la prévalence du tabagisme(régulier ou non) et la proportion degros fumeurs sont moins importantes parmiles sportifs. Ce comportement peut être liéà une logique de recherche d’une certaineperformance sportive. Les sportifs ayant unniveau intense d’activité sont plus souventdes gros fumeurs que les « petits » sportifs.Ils sont, en proportion, plus nombreux à êtrefortement dépendants du tabagisme. Cephénomène peut être lié à une attitude « excessive» qui se retrouverait dans différentscomportements : quoi que fasse l’individu,1. Cette sur-représentation devient une sous-représentationquand il s’agit de spor ts traditionnellement pluspopulaires. L’exemple du vélo est cité [7].il en fera souvent plus que les autres. Pourles femmes, les tendances sont moins linéaireset ce sont parmi les sportives modéréesou faisant peu de sport que se situent lesminima (prévalence du tabagisme (régulierou non) et proportion de gros fumeurs (dépendance)).Là encore, ce pourrait être liéà une personnalité globalement plus modérée,qui se retrouverait dans plusieurs domainesparmi les sujets de sexe féminin.Mais il est difficile de généraliser de telleshypothèses car les variables, sous une appellationunique, renvoient à des réalitéssportives et des motivations hétérogènes.De façon plus générale, il est possible d’imaginerque parmi les pratiquants d’une activitéphysique intense, on trouve à la fois dessportifs de haut niveau qui s’imposent unehygiène de vie en lien avec la recherche dela performance (un minimum de tabac, d’alcool,etc.) et des personnes qui, quoi qu’ellesfassent, le feront toujours « à fond ». Uneautre hypothèse serait de dire que parmi lessportifs qui ont une activité soutenue, uncertain nombre s’y serait mis de façon intensivepour se défaire d’une dépendance (tabagiqueou alcoolique) : faire beaucoup desport pour moins consommer.AlcoolQuel que soit le sexe, les résultats pour lesdimensions étudiées sont très peu différentsselon la durée de la pratique sportive. Le faitde consommer régulièrement de l’alcool(sans considérer les quantités) se retrouveaussi bien parmi les « petits » sportifs queparmi ceux ayant fait plus de 8 heures desport au cours des sept derniers jours. Lenombre moyen de verres consommés laveille ou le samedi précédant l’enquête estégalement peu différent selon la pratiquesportive. La seule véritable différence s’observepour le test Deta où une proportionplus importante de sportives aurait ou auraiteu un risque d’alcoolodépendance. Ce résultatpourrait être rapproché de la dernièrehypothèse évoquée dans le paragraphe précédent,mais dans ce cas, il peut être surprenantde ne pas retrouver ce constatparmi les sportifs masculins.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats47


Activité sportive et comportements de santéCannabisLes mêmes remarques peuvent être formuléespour l’expérimentation et la consommationde cannabis que pour la consommationd’alcool : pas ou peu de différencesselon la durée de la pratique sportive. Deuxexceptions : les hommes faisant modérémentdu sport auraient plus fréquemmentdéjà expérimenté du cannabis et réalisé unmélange alcool plus cannabis et, secondedifférence, les femmes faisant beaucoupde sport ont plus souvent déjà connu unesituation d’échec dans leur tentative d’arrêtde consommation d’une drogue (ausens large). Ce dernier point peut égalementêtre vu selon l’hypothèse précédente: faire beaucoup de sport pour moinsconsommer.Globalement, le lien parfois établi entre,d’une part, une activité sportive intense ourépétée et, d’autre part, une consommationélevée de substances psychoactives, pourraitcorrespondre pour certains à une pratiquesportive de type addictive.Violence, prise de risque etaccidents de sportDans ces trois domaines, les proportionssont globalement plus importantes parmiles sportifs, quel que soit le sexe.Il n’est pas possible de l’affirmer avec certitude,mais il est probable qu’une partiedes violences (agies ou subies) ont lieudans le cadre de l’activité sportive. Deséchanges de coup peuvent avoir lieu dansles sports de contact (football, rugby, hockey-surglace, etc.) et dans des sports decombat, mais il n’est pas possible de savoirsi la réponse donnée par ces sportifsest en lien avec le sport qu’ils pratiquent.Ces résultats n’apportent pas de réponseà la question : le sport rend-il violent oucanalise-t-il la violence ? Ils n’en constatentque la concomitance. La notion de violenceest cependant sujette à l’appréciation subjectivedes acteurs. Comme le soulignentcertaines études, « tant que la violencereste dans les règles et n’est pas induitepar la haine, elle n’est pas (nécessairement)définie comme violence par les sportifs» [7, 10].L’augmentation de la durée de sport augmente,de fait, la probabilité d’avoir un accidentou de prendre un risque par plaisirou défi. Parmi les accidents, ceux de sportreprésentent la part la plus importante etles prises de risque se font le plus souventdans le cadre d’activité de sport et de loisirs(cf. chapitre Accidents). L’augmentationdu taux d’accident avec la durée de lapratique sportive est une donnée observéedans d’autres enquêtes épidémiologiquespour d’autres pays [11]. Dans de nombreusessituations, l’accident de sport est lerésultat d’une prise de risque. Cependant,tous les accidents de sport ne sont pasdirectement liés à une prise de risque,certains peuvent être le résultat d’une défaillancedu matériel, d’autres être la conséquenced’une activité sportive trop intensive,ou encore résulter d’une erreur d’appréciationou de jugement sur ses proprescapacités physiques.Les sportifs ayant fait moins de 4 heuresde sport ne prennent pas plus de risquesque les non-sportifs et déclarent significativementmoins fréquemment que lesautres, avoir souffert d’une douleur difficileà supporter au cours des douze derniersmois. Ces résultats paraissent cohérentsavec les informations dont on dispose : ilsfont davantage du sport pour la santé etpour rencontrer des amis. Soulignons aussila nature subjective de la notion de prise derisque qui peut parfois être occultée lorsqueque la personne considère qu’elle neprend, en fait, que des risques maîtrisés oucalculés. Cette notion a été, à une époque,constitutive de la définition du sport tellequ’établie par Pierre de Coubertin en1922 : « le sport est le culte volontaire ethabituel de l’effort musculaire intensif appuyésur le désir de progrès et pouvantaller jusqu’au risque » [7]. Cette prise derisque, plus présente parmi ceux faisantbeaucoup de sport, peut correspondre àune recherche de sensations fortes (sensationseeking).48 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sportive et comportements de santéDépistage des cancersÀ l’aide de ces indicateurs liés au dépistage,l’idée était de regarder si les sportivesavaient plus fréquemment des pratiques dedépistage que les autres. Une partie dessportifs, particulièrement ceux faisant dusport pour la santé, pourrait prêter particulièrementattention à sa santé et à l’entretiende son corps. Après ajustement, ce sontsurtout les femmes faisant peu de sport(moins de 4 heures) qui déclarent avoir déjàbénéficié d’une mammographie et d’un frottiset que, pour le dépistage colorectal, cesont pareillement les hommes ayant fait peude sport qui répondent le plus en avoir déjàfait un. Ces résultats pourraient être concordantsavec une pratique sportive motivéepar la santé, davantage citée par ceux faisantpeu de sport ou modérément. D’autresétudes devront valider ces résultats et, enparticulier, intégrer d’autres critères commela date du dernier dépistage ou sa régularité.Événements de viePour les adolescentes, certaines études ontpu souligner l’existence d’une relation statistiqueentre une pratique sportive intensiveet le fait d’avoir subi des rapports sexuelsforcés, sans pouvoir en faire une interprétationprécise [6]. Cette relation n’est pasretrouvée ici pour l’ensemble des femmesde 12 à 75 ans. Les sportives faisant plusde 8 heures de sport déclarent plus souventavoir déjà subi des rapports sexuels forcésque les non-sportives, mais la différencen’est pas statistiquement significative.Les données sur le suicide (pensées et tentatives)ne sont statistiquement pas différentesselon la pratique sportive.Les conduites alimentaires perturbées peuventégalement être utilisées comme indicateurd’un certain malaise psychologique.Celles-ci se retrouvent principalement parmiles adolescentes ou les jeunes filles. C’estparmi les sportives faisant peu de sport quel’on trouve la proportion de ce type de conduitesalimentaires la plus faible, comme onobserve, dans le même temps, des proportionsde pensées suicidaires, de tentativesde suicide et d’interruptions volontaires degrossesse (IVG), les plus basses pour cemême groupe.Concernant la perception du corps et l’indicede masse corporelle, il semble que cesoient les sportifs faisant le plus de sportqui se perçoivent comme étant « à peu prèsdu bon poids » et qui ont un indice de massecorporelle le plus petit. Il faut y voir ici, certainement,l’effet structurant du sport sur lecorps (musculation), la dépense d’énergieassociée à sa pratique [12-14], l’améliorationdu métabolisme, mais aussi le fait quepour faire du sport de façon intensive ouprolongée, il est nécessaire de ne pas avoirun excès de poids important, l’obésité pouvantêtre un facteur limitant la pratique sportive(difficulté de mouvement, essoufflementplus rapide).ConclusionCes différents constats viennent compléterles connaissances acquises sur le bénéficed’une activité physique (ou sportive) pour lasanté en soulignant aussi que ces bénéficesne sont pas nécessairement linéaires avecle temps de pratique. Ainsi, certains aspectsnéfastes peuvent apparaître en fonction dela personnalité du pratiquant, du temps depratique et de la dangerosité des activitésen question. Ces résultats rappellent aussique la motivation première à faire du sportn’est pas la santé (en particulier chez lesjeunes), mais le plaisir.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats49


Activité sportive et comportements de santéréférences bibliographiques1. Pate R., Pratt M., Blair, S., et al. PhysicalActivity and Public Health. JAMA, February 1,1995 : 273 ; 5.Exercise Physiology, Energy Nutrition Performance.2 nd ed. Philadelphia, Pa : Lea & Febiger,1986 : 642.2. Paffenbarger R. S., Hyde R. T., Wing A. L., etal. Physical activity, all-cause mortality, andlongevity of college alumni. N. Engl. J. Med.1986 ; 314 : 605-13.3. Voir pour plus de détail l’European PhysicalActivity Surveillance System (EUPASS).4. D’après le ministère de la Jeunesse et desSports, site Internet 2001.5. Irlinger P., Louveau C., Métoudi M. Les pratiquessportives des Français. Paris : Insep,Tome 1, décembre 1987, p. <strong>15</strong>.6. Choquet M., Bourdessol H., Arvers Ph., et al.Jeunes et pratique sportive. L’activité sportiveà l’adolescence – les troubles et conduites associés.Injep : 2001 ; 95.7. Defrance J. Sociologie du sport. Paris : ÉditionsLa Découverte, <strong>2000</strong> : 128 p.8. Clément J.-P. Étude comparative de trois disciplinesde combat (lutte, judo, aïkido) et de leursusages sociaux. Thèse Paris-VII, 1985.9. Insee. Loisirs des Français. La lettre de l’économiedu sport, 24 mai 1989, n° 29.10. Bredemeier B. J., Shields D. L. États-Unisd’Amérique. In : Defrance J. Sociologie du sport.Paris : Éditions La Découverte, <strong>2000</strong> : p. 53.11. Michaud P.-A., Renaud A., Narring F. Sportsactivities related to injuries? A survey among 9-19 years olds in Switzerland. Injury Prevention2001 ; 7 : 41-5.12. Ainsworth BE., Haskel WL., Leon AS., et al.Compendium of physical activities. Med. Sci.Sports Exerc. 1993 ; 25 : 71-80.13. Leon A. S. Physical fitness. In : Wyinder E.L., ed. American Health Foundation, The Bookof Health . New York, NY : Franklin Watts ; 1981 :293.14. McCardle W. D., Katch F. I., Katch V. L.50 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Relecture : Marie-Pierre Janvrin (CFES)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsVaccination :opinions et pratiquesl’essentiel en quelques chiffres…Valérie Guagliardo, Julien Barnier, Michel RotilyLes opinionsPlus de neuf français sur dix (91,7 %)âgés de <strong>15</strong> à 75 ans déclarent être favorablesà la vaccination. Des différencessignificatives sont observées selon l’âge :plus les personnes sont âgées, plus ellesdéclarent être opposées aux vaccinations(17,4 % chez les 70-75 ans vs 4,6 % chezles <strong>15</strong>-19 ans). En analyse multivariée,certains facteurs sont significativementassociés à une opinion défavorable à lavaccination : le fait de citer les médicamentscomme pouvant être une drogue,le fait d’avoir consulté un homéopathe ouun acupuncteur au cours des douze derniersmois, le fait de craindre les risquesliés aux vaccinations et le fait de ne pasavoir consulté un médecin généralistedans l’année. Parmi les personnes ayantune opinion défavorable vis-à-vis de lavaccination (moins d’une personne surdix — 8,3 %), 21,9 % sont opposées àtoutes les vaccinations, 23,7 % sont opposéesau vaccin contre la grippe et23,6 % à celui contre l’hépatite B. Parmiles douze thèmes de santé cités, la vaccinationest le cinquième pour lequel lesindividus se sentent bien informés : prèsde trois personnes sur quatre (72,1 %)ont ce sentiment. Interrogés à propos decraintes générales ou sanitaires, 12,1 %des Français déclarent craindre les risquesliés à la tuberculose et 24,7 % craignentceux liés aux vaccinations. Les jeunes de12 à 14 ans et les femmes sont proportionnellementplus nombreux à craindreces risques.La dernière vaccination en datePlus de neuf personnes sur dix âgées de12 à 75 ans déclarent s’être fait vaccinerau cours des dix dernières années(91,2 %) et plus des trois quarts (73,1 %)au cours des cinq dernières années. Eneffectuant les analyses en fonction del’âge, 96,1 % des jeunes âgés de 12 à19 ans disent avoir reçu une dose de vaccinau cours des cinq dernières années et42,9 % ne savent pas contre quelle maladieils ont été vaccinés. Le vaccin le plussouvent cité par les jeunes de cette tranched’âge est celui contre l’hépatite B(29,3 %), celui contre les trois maladiesdiphtérie, tétanos et poliomyélite (DTP,10,7 %) et enfin, le vaccin contre le tétanos(3,1 %). Concernant la dernièrevaccination, la décision revient le plussouvent aux parents (42,4 %). Chez lespersonnes âgées de 20 à 75 ans, 90,0 %ont déclaré avoir eu au moins une vacci-55


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatsnation au cours des dix dernières annéeset 75,0 % se souviennent de la dateexacte de cette dernière injection. Seulement0,3 % des individus a déclaré nejamais avoir été vacciné. Le tétanos est levaccin le plus fréquemment cité par lesadultes. Arrivent ensuite le vaccin contrel’hépatite B chez les personnes âgées de20 à 54 ans et celui contre la grippe chezles 55 à 75 ans. Concernant la prise dedécision de cette dernière vaccination, lamoitié des personnes a déclaré avoir priselle-même cette décision.La vaccination rougeole, oreillons,rubéoleParmi les parents d’enfants âgés de 1 à6 ans, 86,0 % ont déclaré avoir fait vaccinerau moins un de leurs enfants par lavaccination rougeole-oreillons-rubéole.Plus des deux tiers (69,4 %) des famillesqui n’ont pas fait cette vaccination ontl’intention de la faire. Parmi les personnesqui n’ont pas fait vacciner au moinsun de leurs enfants et qui n’ont pas l’intentionde le faire (3,7 % des personnesinterrogées), 32,1 % ont refusé cette vaccinationmalgré la proposition du médecin.Le principal refus avancé par les parentsd’enfants âgés de 1 à 6 ans serait lecaractère bénin de la rougeole, desoreillons et de la rubéole.Si l’on considère les parents d’enfantsâgés de 7 à <strong>15</strong> ans, 86,8 % déclarent avoirfait vacciner au moins un de leurs enfantset 84,1 % l’ont fait systématiquementpour tous. Parmi les motifs de la nonvaccination,c’est la crainte des complicationsqui est citée en premier (28,7 %).Concernant les recommandations d’uneseconde dose de vaccin, parmi les parentsayant des enfants âgés de 7 à <strong>15</strong> ans,40,7 % ont déjà entendu parler de cetterecommandation, 57,4 % l’ignorent et1,9 % n’ont pas d’avis. Parmi les parentsd’enfants âgés de 3 à 6 ans, 23,2 % ontdéclaré que tous leurs enfants avaientreçu cette dose et 61,4 % ont l’intentionde faire vacciner leurs enfants.56


Vaccination : opinions et pratiquesL’évaluation des opinions, des attitudes etdes pratiques a connu un essor considérabledans certains champs de la santé publique,notamment à partir de la question poséepar l’épidémie de sida. Dans le domainedes vaccinations, l’émergence de ce typed’évaluation est plus récente et en grandepartie liée à la stratégie de la politique vaccinalequi repose aujourd’hui sur la responsabilisationde la population et le caractèrevolontaire de la vaccination. Les difficultésrencontrées ces dernières années pourparvenir à des couvertures vaccinales satisfaisantes,notamment contre la rougeole,les oreillons, la rubéole et l’hépatite B, sontvenues accentuer le besoin de nouvellesméthodes d’évaluation destinées à compléterla « classique » et indispensable surveillanceépidémiologique des maladies infectieuses.Le contrôle de ces maladies et,pour certaines d’entre elles, l’objectif d’éradication,passent désormais par unemeilleure compréhension des mécanismestendant à expliquer l’adhésion de la populationaux campagnes de vaccination engagéespar les pouvoirs publics et relayéespar les médecins. Il faut rappeler que lesmaladies infectieuses représentent toujoursSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.un problème de santé dans notre payscomme à l’échelle mondiale, malgré lesstratégies préventives et thérapeutiquesmises en œuvre au cours du XX e siècle. Cesaffections sont en effet la cause de 30 %des décès dans le monde [1]. Le bureaueuropéen de l’Organisation mondiale de lasanté a fixé comme objectifs l’éliminationcertifiée de la poliomyélite en 2003, l’éliminationdu tétanos néonatal en 2005, l’éliminationcertifiée de la rougeole en 2010 etla réduction d’ici à 2010 de l’incidence dela diphtérie, de l’hépatite B, de la coqueluche,des oreillons, des maladies invasivesà Hæmophilus influenzæ B et de la rubéolecongénitale [2].L’évaluation des opinions, des attitudes etdes pratiques à propos de la vaccination estdevenue indispensable du fait même dusuccès des politiques vaccinales. En effet,les nombreuses maladies infectieuses ayantvu leur incidence diminuer (l’expressionchronique de ces maladies est de plus enplus rare), seuls les possibles effets secondairessemblent être perçus par la population,alors qu’un certain nombre d’entre euxn’ont pas fait l’objet d’une démonstrationscientifique. Or, cette perception risqued’entraîner par là-même une certaine désaffectionde la vaccination. D’autres perspectivescomme la mise au point à plus oumoins long terme de nouveaux vaccins contrele sida et l’hépatite C participent à laBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats57


Vaccination : opinions et pratiquesnécessité de mieux évaluer ces aspects. Eneffet, si aujourd’hui la population est dansl’attente de tels vaccins, rien ne dit qu’ilssoient facilement acceptés lors de leur introduction.Il est donc essentiel, aujourd’hui,non seulement d’évaluer mais aussi de suivreles opinions, les attitudes et les pratiquesde la population par rapport à la vaccination.Ce travail est utilement complétépar des démarches d’investigations similairesauprès des professionnels de santé [3-5].Ce chapitre abordera successivement lesopinions sur la vaccination, la dernière vaccinationréalisée et la vaccination rougeole,oreillons, rubéole. Des comparaisons avecles précédents Baromètre santé et d’autresenquêtes seront présentées.Traitements statistiquesPour l’essentiel, les analyses univariées ontété effectuées à l’aide du test du Chi 2 dePearson. Afin d’évaluer les facteurs individuelsassociés au fait d’avoir une opiniondéfavorable sur la vaccination en général oula vaccination au cours des dix dernièresannées, des régressions logistiques ont étéeffectuées (méthode pas-à-pas descendanteavec introduction préalable des variablessignificatives dans l’analyse univariéeau seuil de 10 %, puis élimination successivedes variables en fonction du test duratio de vraisemblance). Le test de Hosmer-Lemeshow a été utilisé pour évaluer l’adéquationdes modèles. Toutes les interactions1 de premier ordre ont été testées [6].Le texte insiste particulièrement sur les résultatsdes analyses de régression logistique,dans la mesure où elles permettentd’identifier les facteurs qui ont une influencestatistique propre (après ajustement sur lesautres variables) sur le phénomène étudié(par exemple avoir reçu une dose de vaccin).Les résultats sont présentés par desodds ratios (OR) ajustés et leurs intervallesde confiance à 95 %.Les opinionsRésultatsUne opinion favorable à lavaccinationPlus de neuf Français sur dix (91,7 %) âgésde <strong>15</strong> à 75 ans déclarent être favorables àla vaccination (43,6 % très favorables et48,0 % plutôt favorables). La dernière enquêteBaromètre santé médecins généralistes98/99 donnait des informations sur l’opiniondes praticiens vis-à-vis de la vaccination[4]. Ces derniers étaient proportionnellementplus nombreux à déclarer être favora-1. Cf. chapitre Présentation des termes statistiques.Figure 1Opinion défavorable à la vaccination selon l’âge (en pourcentage)2017,4<strong>15</strong>1054,65,6 5,26,98,08,07,611,58,19,312,00<strong>15</strong>-19 ans 20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans 65-69 ans 70-75 ans58 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Vaccination : opinions et pratiques1. Cette association avec l’âge peut traduire une évolutionde compor tement liée au vieillissement (effet âge)ou une évolution liée à la génération (effet génération) oules deux.2. Selon l’échelle de l’OCDE que nous appliquons, le premieradulte compte pour une UC, les autres adultes comptantchacun pour 0,5 UC, du fait des économies dans lesfrais fixes, et chaque enfant comptant pour 0,3 UC.bles à la vaccination (97,6 %) avec une différenceencore plus grande concernant lesopinions très favorables (78,0 % pour lesgénéralistes et 43,6 % pour la populationgénérale).Des différences significatives existent suivantl’âge (Figure 1) : plus les personnessont âgées 1 , plus elles sont nombreuses àdéclarer une opinion défavorable vis-à-vis dela vaccination (17,4 % chez les 70-75 ans vs4,6 % chez les <strong>15</strong>-19 ans ; p


Vaccination : opinions et pratiquesTableau IOpinion défavorable à la vaccination en général chez des personnes âgées de<strong>15</strong> ans et plus (en pourcentage)SexeHomme (n=5 751)Femme (n=7 369)Âge<strong>15</strong>-25 ans (n=2 240)26-54 ans (n=7 556)55-64 ans (n=1 724)65-75 ans (n=1 600)Avoir des enfantsOui (n=8 699)Non (n=4 092)Statut matrimonialMarié (n=6 592)Célibataire (n=4 700)Divorcé, veuf (n=1 819)Niveau d’étudesInférieur ou égal au bac (n=9 555)Supérieur au bac (n=3 299)Situation professionnelleExcerce une activitéprofessionnelle (n=7 257)Au chômage (n=825)Inactif (n=4 464)Revenu mensuel du ménage par<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=4 439)De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=4 562)Au moins 10 000 F (n=3 224)Taille d’agglomérationCommunes rurales (n=3 753)De <strong>2000</strong> à 20 000 hab.(n=2 218)De 20 000 à 100 000 hab.(n=1 658)De 100 000 à 200 000 hab.(n=921)200 000 hab. et plus (n=2 753)Agglomération parisienne(n=1 733)Crainte des risques liés aux vaccinationsPeu ou pas du tout (n=9 838)Pas mal ou beaucoup (n=3 232)7,29,3 ***5,07,98,714,5 ***9,06,8 ***8,46,713,3 ***8,28,37,47,510,4 ***UC a8,58,57,48,58,18,87,58,57,85,516,8 *** Sentiment d’information sur la vaccinationTrès bien ou plutôtbien informé (n=9 285) 6,7Mal ou très malinformé (n=3 795) 12,3 ***Date de la dernière vaccinationCinq ans et moins (n=9 3<strong>15</strong>) 5,5De six à dix ans (n=2 527) 11,0Plus de dix ans (n=1 186) 24,0Jamais vacciné (n=30) 32,6Ne sait pas (n=62) 11,4***Crainte de la tuberculosePas du tout (n=7 917) 9,1Peu, pas mal oubeaucoup (n=5 136) 7,0 ***Consultation d’un généralisteau cours des douze derniers moisAucune (n=1 920) 11,41 à 5 (n=8 403) 7,55 et plus (n=2 718) 8,2 ***Consultation d’un acupuncteurou d’un homéopatheau cours des douze derniers moisOui (n=1 604) 18,3Non (n=11 496) 7,0 ***Les(ou cer tains) médicamentssont une drogueOui (n=2 526) 10,6Non (n=10 594) 7,8 ***Pratique religieuseSans religion (n=4 575) 7,7Religion avec pratiqueoccasionnelle ounon pratiquée (n=7 277) 8,1Religion avec pratiquerégulière (n=1 239) 10,6 ***Score de santé générale0 à 50 (n=1 502) 11,<strong>15</strong>1 à 75 (n=5 891) 9,176 à 100 (n=5 540) 6,7 ****** : p


Vaccination : opinions et pratiquessur les vaccinations ou le score de santégénérale, ne sont liées de façon significativeà l’opinion défavorable des personnes quedans certaines tranches d’âge (Tableau II).Des opinions défavorables à certainsvaccinsParmi les personnes ayant une opinion défavorablevis-à-vis de la vaccination (moinsd’une personne sur dix ; 8,3 %), 21,9 %sont opposées à toutes les vaccinations,23,7 % sont opposées au vaccin contre lagrippe et 23,6 % à celui contre l’hépatite B.Enfin, 18,0 % des personnes ne peuventpréciser celles auxquelles elles sont défavorables(Figure 2). L’âge est un facteur significativementassocié au type de vaccin (Figure3). Ainsi, les personnes âgées deTableau II<strong>Mo</strong>dèle final de trois régressions logistiques où la variable dépendante est lefait d’avoir une opinion défavorable vis-à-vis de la vaccination chez les personnesâgées de <strong>15</strong> ans et plus<strong>15</strong>-25 ans 26-54 ans 55-75 ans(n=117) (n=602) (n=404)OR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %SexeHomme 1 1 1Femme 1,1 0,8–1,6 1,1 0,9–1,3 1,4 * 1,1–1,8Statut matrimonial aAutres 1 1 1Divorcé ou veuf – – 1,4 * 1,0–1,9 1,2 0,9–1,5Consultation d’un généraliste au cours des douze derniers moisAu moins une fois 1 1 1Aucune 2,3 *** 1,5–3,6 1,9 *** 1,5–2,3 1,8 *** 1,3–2,5Score de santé généraleSupérieur à 75 1 1 1Inférieur ou égal à 75 1,8 *** 1,2–2,7 1,2 1,0–1,5 1,1 0,9–1,4Les(ou cer tains) médicaments « sont une drogue »Non 1 1 1Oui 2,1 *** 1,3–3,2 1,3 * 1,1–1,6 1,3 * 1,0–1,8Consultation d’un homéopathe ou d’un acupuncteur au cours des douze derniers moisNon 1 1 1Oui 2,1 *** 1,2–3,5 3,2 *** 2,6–4,0 2,2 *** 1,6–2,9Crainte de la tuberculosePeu, pas mal ou beaucoup 1 1 1Pas du tout 1,6 *** 1,1–2,4 1,9 *** 1,6–2,4 1,1 0,9–1,5Crainte des risques liés à la vaccinationPeu ou pas du tout 1 1 1Pas mal ou beaucoup 2,0 *** 1,3–3,0 3,4 *** 2,8–4,1 3,9 *** 3,1–5,0Sentiment d’information sur la vaccinationBien informé 1 1 1Mal ou très mal informé 1,4 1,0–2,1 2,6 *** 2,1–3,1 1,2 0,9–1,6* : p


Vaccination : opinions et pratiquesFigure 2Nature des vaccins pour lesquelsles personnes de <strong>15</strong> ans et plussont défavorables (en pourcentage)GrippeHépatite BToutesles vaccinationsNe sait pasBCG0 5 10 <strong>15</strong> 20 258,818,021,923,723,655 ans et plus sont plus souvent défavorablesà la vaccination contre la grippe(p


Vaccination : opinions et pratiquesInterrogées sur une liste de craintes généralesou sanitaires, 12,1 % des personnesdéclarent craindre les risques liés à la tuberculoseet 24,7 % craignent ceux liés auxvaccinations. Les jeunes de 12 à 14 ans(28,5 %) et les femmes (27,1 %) sont significativementplus nombreux à craindre cesrisques.DiscussionCette première analyse permet de discernerdeux points majeurs sur lesquels pourraientporter les efforts des prochaines campagnesde prévention. Le premier serait de ciblerles personnes n’ayant pas ou peu recoursaux médecins généralistes. L’absence d’adhésionde ces personnes à la vaccinationpeut s’expliquer par le fait que ces sujets sesentent peu concernés par leur santé ou ontdes difficultés pratiques ou financières pourrecourir au système de soins. L’incitation àune consultation médicale de préventionpourrait permettre de réaliser un bilan desanté et de proposer chez ces personnesune mise à jour des vaccins. C’est cettedémarche qui a été impulsée depuis plusieursannées dans les centres d’examensde santé auprès de populations prioritaires.Le deuxième point soulevé par l’étude vientconforter des résultats antérieurs. C’est lacrainte à l’égard des vaccinations : la sécuritéactuelle des vaccins et le caractèrebénin des effets secondaires par rapport aubénéfice apporté par la vaccination pourraientêtre mis en avant, tant auprès de lapopulation que des médecins. Il semble, eneffet, exister une certaine méfiance despersonnes défavorables à la vaccination visà-visde l’ensemble des médicaments quipeuvent être considérés comme des « drogues», c’est-à-dire potentiellement dangereux.Dans le même sens, les personnesayant recours à l’homéopathie sont plussouvent défavorables aux vaccinations. Onpeut donc s’interroger sur la confiance généralede certains groupes de populationvis-à-vis des médicaments qui leur sont proposés,le vaccin faisant partie de cet arsenalthérapeutique générateur de craintes.La dernière vaccinationen dateDes questions concernant la dernière vaccination(année, nature de la vaccination etdécision concernant cette vaccination) ontété posées à l’ensemble des personnes del’échantillon (12-75 ans). Ces questions fournissentdes informations sur le dernier vaccinreçu mais ne permettent pas de tirer desconclusions sur la couverture vaccinale despersonnes interrogées.RésultatsDe façon générale, plus de neuf personnessur dix déclarent s’être fait vacciner contreau moins une maladie au cours des dix dernièresannées (91,2 %) et plus des troisquarts (73,1 %) au cours des cinq dernièresannées.Dans la suite de cette partie, les résultatsont été analysés en fonction de l’âge despersonnes, en distinguant les jeunes de12 à 19 ans — afin de comparer certainesinformations avec les résultats de l’enquêtemenée par le CFES auprès des jeunes en1997 [7] — et la population des adultes de20 à 75 ans.Chez les jeunes âgés de 12 à 19 ansPresque tous les jeunes âgés de 12 à19 ans (96,1 %) 1 disent avoir reçu une dosede vaccin au cours des cinq dernières années.42,9 % des jeunes interrogés ne saventpas contre quelle maladie ils ont étévaccinés (Figure 4). Le vaccin le plus souventcité chez les jeunes est celui contrel’hépatite B (29,3 %), celui contre les troismaladies diphtérie, tétanos et poliomyélite(DTP, 10,7 %), le BCG (8,5 %) et le tétanos(3,1 %). Les autres vaccins tels que ceuxcontre la rougeole, les oreillons et la rubéoleou contre la grippe, la coqueluche ou l’hépatiteA sont très peu cités.1. Les vingt et un jeunes qui ignoraient la date de leurdernière vaccination (représentant 1,5 % des 12-19 ans)ont été exclus des analyses.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats63


Vaccination : opinions et pratiquesFigure 4Les dernières vaccinations en datedéclarées chez les 12-19 ans(en pourcentage)0 10 20 30 40 50InconnuHépatite BDiphtérie, tétanos,poliomyéliteBCGTétanos3,110,78,529,342,9Décision vaccinaleConcernant la dernière vaccination (TableauIV), la décision revient le plus souventaux parents (42,0 %) avec une importanceplus marquée de la part des mèresou belles-mères (25,7 %). Le médecinoccupe également une place importante,puisque 40,6 % des jeunes déclarent quecette décision revient au médecin (médecinde famille, scolaire ou du travail). Parailleurs, un accroissement du rôle de cesmédecins dans la décision de la dernièrevaccination est observé entre 1997 et1999 (Figure 5).La décision par le jeune lui-même a été priseuniquement dans <strong>15</strong>,7 % des cas.RORGrippeTétanos,poliomyélitePentacoqHépatite A1,51,41,21,11,0Chez les plus de 20 ansParmi les personnes âgées de 20 à75 ans interrogées sur les vaccinations,neuf personnes sur dix (90,0 %) déclarentavoir eu au moins une vaccination aucours des dix dernières années et 75,0 %se souviennent de la date exacte de cettedernière injection. Seulement 0,3 % despersonnes interrogées déclare ne jamaisavoir été vacciné.Tableau IVFigure 5Décision de la dernière vaccinationpour les jeunes âgés de 12 à19 ans (en pourcentage)Parents 42,0Mère/belle-mère 25,7Les deux parents 12,3Père/beau-père 4,4Médecin 40,6Scolaire 21,1De famille 19,2Du travail 0,3Le jeune lui-même <strong>15</strong>,7Autres 1,3Ne sait pas 1,2Somme des pourcentages supérieure à 100 % carcertaines personnes ont déclaré avoir eu plusieursvaccins et avec des décisions venant de différentespersonnes.Décision de la dernière vaccinationchez les 12-19 ans (en pourcentage).Évolution 1997-19995040302010045,441,7Parents26,839,6Médecins24,016,8Jeune lui-même1997 1999 aa. Redressé à partir des données du recensement 1990.64 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Vaccination : opinions et pratiquesNature et décision de la vaccination enfonction de l’âgeEn ce qui concerne la nature et la décisionde la dernière vaccination, les analyses ontété effectuées sur deux groupes : les personnesâgées de 20 à 54 ans et celles appartenantà la classe des 55 à 75 ans. Le tétanosest, contrairement aux jeunes âgés de12 à 19 ans, le vaccin le plus fréquemmentcité par les adultes (Figure 6) : 26,7 % chezles 20-54 ans et 40,7 % chez les 55-75 ans.Arrivent ensuite le vaccin contre l’hépatite Bchez les 20 à 54 ans (21,8 % vs 3,6 % chezles 55-75 ans) et celui contre la grippe chezles 55 à 75 ans (31,7 % vs 5,2 % chez les20-54 ans). Concernant la prise de décisionde cette dernière vaccination (Tableau V), lamoitié des personnes déclare avoir pris ellemêmecette décision et ce, quel que soitl’âge (50,0 % chez les 20-54 ans et 47,2 %chez les 55-75 ans). Viennent ensuite les médecinsavec une part plus importante du médecindu travail pour les 20-54 ans (19,0 %)et du médecin de famille pour les 55-75 ans(30,6 %).Dernière vaccinationLes facteurs associés à la prise d’une dosede vaccin au cours des dix dernières annéeschez les plus de 20 ans sont (Tableau VI) :le fait d’être un homme, d’être âgé entre 20et 30 ans, de travailler, de ne pas avoir d’enfant,d’avoir le baccalauréat ou un diplômesupérieur, de ne pas avoir de pratique religieuseet d’avoir consulté au moins une foisson médecin généraliste pendant l’année.Les questions d’opinions et de craintes sontégalement très liées au statut vaccinal. Lespersonnes qui ne craignent pas du tout oupeu les vaccinations, qui ont le sentimentd’être bien informées sur les vaccinations etqui ont une opinion favorable sur la vaccinationsont proportionnellement plus nombreusesà avoir reçu une dose de vaccin aucours des dix dernières années. Deux autresvariables sont également associées à unevaccination durant cette période : le faitd’avoir effectué un test de dépistage de l’hépatiteC ou un test de dépistage du VIH aucours des douze derniers mois.Figure 6Les dernières vaccinations déclaréeschez les 20-54 ans et les 55-75 ans(en pourcentage)0 10 20 30 40 50Diphtérie, tétanos,poliomyéliteTableau VTétanosHépatite BGrippeBCGFièvre jauneTétanos,poliomyéliteHépatite ATyphoïdePentacoqRubéoleNe sait pas3,65,27,81,35,23,73,01,52,40,61,90,71,20,51,20,10,421,819,312,719,626,731,740,755-75 ans20-54 ansDécision de la dernière vaccination pour les20-54 ans et les 55-75 ans (en pourcentage)20–54 ans 55–75 ans(n=7 106) (n=2 904)Médecin 41,3 42,3Scolaire 1,9 1,0De famille 17,3 30,6De l’armée 3,2 1,0Du travail 19,0 9,7La personne elle-même 50,0 47,2Autres 9,3 9,3Ne sait pas 1,2 2,4Somme des pourcentages supérieure à 100 % car certainespersonnes ont déclaré avoir eu plusieurs vaccins et avec desdécisions venant de différentes personnes.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats65


Vaccination : opinions et pratiquesTableau VIFacteurs reliés au fait d’avoireffectué une vaccination au coursdes dix dernières années chez les20-75 ans (en pourcentage)SexeHomme (n=5 309) 91,1Femme (n=6 869) 88,9 ***Âge20-30 ans (n=2 827) 98,531-50 ans (n=5 163) 90,<strong>15</strong>1-75 ans (n=4 188) 84,6 ***Situation professionnelleActif (n=7 229) 92,1Inactif-chômage (n=4 949) 86,9 ***Avoir des enfantsOui (n=8 678) 88,5Non (n=3 500) 94,5 ***Niveau d’étudesInférieur au bac (n=6 770) 88,7Supérieur ou égal au bac(n=5 <strong>15</strong>6) 91,9 ***Pratique religieusePratique régulière (n=1 173) 86,8Pas de pratique (n=10 977) 90,4 ***Consultation du médecin généralisteAucune (n=1 731) 84,0Au moins une foisdans l’année (n=10 379) 91,0 ***Test de dépistage de l’hépatite COui (n=2 302) 93,7Non (n=9 976) 89,2 ***Test de dépistage du VIHOui (n=1 379) 92,7Non (n=10 799) 89,7 ***Sentiment d’information sur la vaccinationTrès bien oubien informé (n=8 654) 91,0Très mal oumal informé (n=3 483) 87,3 ***Opinion sur la vaccinationFavorable (n=11 067) 91,7Défavorable (n=1 070) 72,0 ***Crainte des risques liés aux vaccinationsPeu ou pas du tout (n=9 127) 91,0Pas mal ou beaucoup (n=3 000) 87,0 ****** : p


Vaccination : opinions et pratiquesTableau VII<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait d’avoireffectué une vaccinationau cours des dix dernières annéeschez les 20-75 ans (n=10 958)OR ajusté IC à 95 %SexeFemme 1Homme 1,2*** 1,1–1,4Âge55-75 ans 120-54 ans 1,6*** 1,3–1,9Situation professionnelleInactif au chômage 1Actif 1,3*** 1,1–1,6Avoir des enfantsOui 1Non 2,0*** 1,6–2,4Sentiment d’information sur la vaccinationMal informé 1Bien informé 1,7*** 1,5–1,9Crainte des risques liés aux vaccinationsPas mal ou beaucoup 1Peu ou pas du tout 1,2 1,0–1,3Opinion sur la vaccinationDéfavorable 1Favorable 3,4*** 2,8–4,0Test de dépistage de l’hépatite CNon 1Oui 1,5*** 1,2–1,8Consultation d’un médecin généralisteAucune consultation 1Au moins une foisdans l’année 2,3*** 1,9–2,7*** : p


Vaccination : opinions et pratiquesoreillons-rubéole chez les enfants de 3 ansdans douze départements français a montréles difficultés rencontrées pour améliorerla couverture vaccinale au travers deprojets pilotes. Elle a, notamment, permisd’identifier des groupes devant être prioritairementciblés par les campagnes (âgeélevé de la mère, familles nombreuses et/ou ayant recours à l’homéopathie) [9]. Laprésente enquête doit permettre de confirmerces observations et d’apporter desdonnées au plan national.RésultatsDes analyses ont été réalisées sur les famillesayant au moins un enfant âgé de 1 à6 ans, puis sur celles ayant au moins unenfant âgé de 7 à <strong>15</strong> ans.Primo-vaccination par le vaccinrougeole-oreillons-rubéole chez lesenfants âgés de 1 à 6 ansParmi les parents d’enfants âgés de 1 à6 ans, 86,0 % ont déclaré avoir fait vaccinerau moins un de leurs enfants par la vaccinationrougeole-oreillons-rubéole. Plus précisément,82,5 % ont fait vacciner tousleurs enfants âgés de 1 à 6 ans et 3,5 %l’ont fait faire pour l’un des enfants mais paspour tous. Enfin, plus de deux tiers (69,5 %)des familles qui n’ont pas encore fait pratiquercette vaccination ont l’intention de lefaire. Il est important de souligner qu’un tiersdes parents d’enfants de moins de 1 an ontdéclaré que leur enfant avait déjà reçu levaccin. Parmi les personnes qui n’ont pasfait vacciner au moins un de leurs enfantset qui n’ont pas l’intention de le faire (3,2 %des personnes interrogées), 32,7 % ontrefusé malgré la proposition du médecin(Tableau VIII). Parmi les motifs principaux derefus proposés par l’enquêteur, le caractèrebénin de la rougeole, des oreillons et de larubéole est le plus fréquemment cité(30,8 %). La crainte des complications liéesà la vaccination vient en deuxième position(19,7 %). Une proportion élevée (20,2 %) deparents n’indique pas de motif particulier àla non-vaccination.Tableau VIII<strong>Mo</strong>tifs de non-vaccination et de refus duvaccin rougeole-oreillons-rubéole par lafamille pour des enfants âgés de 1 à 6 anset de 7 à <strong>15</strong> ans (en pourcentage)1-6 7-<strong>15</strong>ans ansParmi l’échantillon des non-vaccinés a 81 <strong>15</strong>1<strong>Mo</strong>tif de non-vaccinationProposition du vaccin par le médecinmais refus de la famille 32,7 27,5Proposition du vaccin par le médecinmais oubli de la famille 1,3 0,2Contre-indications 12,7 12,3Inutilité du vaccin 17,8 11,9Le médecin ne l’a pas proposé 12,2 16Pas de visite chez le médecin sur ce sujet 9,3 10,8Enfant partiellement vacciné 5,4 4,6Autre 5,0 13,5Raison inconnue 3,6 3,2Parmi l’échantillon de refus de la famille 27 45<strong>Mo</strong>tif principal de refusMaladies bénignes 30,8 16,0Crainte des complications 19,7 28,7Opposition aux vaccins 9,5 8,0Trop de vaccins à faire 9,2 2,4Favorise l’immunité naturelle 8,5 6,6Inutilité du vaccin 2,1 12,2Autre ou raison inconnue 20,2 26,1a. Échantillon des personnes qui n’ont pas fait vacciner un deleurs enfants et qui n’ont pas l’intention de le faire.L’analyse multivariée des facteurs associésau fait de n’avoir fait vacciner aucun de sesenfants par le vaccin rougeole-oreillons-rubéolemontre que ce sont plus souvent lespères, les personnes ayant un seul enfant,ayant consulté au cours des douze derniersmoins un acupuncteur ou un homéopathe,n’ayant pas bénéficié d’un test de dépistagede l’hépatite C, ayant une opinion défavorablevis-à-vis de la vaccination en général,craignant (« pas mal » ou « beaucoup ») lesrisques liés à la vaccination et ayant étévaccinés pour la dernière fois il y a plus dedix ans. Des facteurs tels que l’âge, le ni-68 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Vaccination : opinions et pratiquesveau d’études, les revenus ou la situationprofessionnelle ne sont pas reliés de façonsignificative au fait de ne pas avoir fait vaccinerson ou ses enfant(s) contre les troismaladies (Tableau IX).Évolution depuis 1993Deux observations peuvent être faites :• une légère amélioration de l’adhésion desparents à la vaccination rougeole-oreillonsrubéole;• des taux sensiblement à la hausse quantà l’intention des parents de faire vaccinerleurs enfants, même si les écarts ne sontpas significatifs (Tableau X).Primo-vaccination par le vaccinrougeole-oreillons-rubéole chez lesenfants âgés de 7 à <strong>15</strong> ansSi l’on considère les parents d’enfants âgésde 7 à <strong>15</strong> ans, 86,8 % déclarent avoir faitvacciner au moins un de leurs enfants(84,5 % l’ont fait systématiquement pourtous les enfants de 7 à <strong>15</strong> ans et 2,3 % pourau moins un enfant mais pas tous). Concernantles motifs de la non-vaccination déclaréspar les familles, c’est la crainte descomplications qui est citée en premier(28,7 %), contrairement aux parents d’enfantsde 1 à 6 ans (Tableau VIII).Les facteurs associés à la non-vaccinationde l’enfant par le vaccin rougeole-oreillonsrubéolesont (en analyse multivariée) : le faitd’être un homme, d’être âgé de plus de45 ans, d’avoir une maladie chronique,d’avoir une opinion défavorable vis-à-vis deTableau IX<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variable dépendanteest le fait de ne pas avoir faitvacciner son enfant âgé de 1 à6 ans par la vaccination rougeoleoreillons-rubéole(n=308)Population : ensemble des parents d’enfantsâgés de 1 à 6 ans renseignant les variablesdu modèle (n=2 221).OR IC à 95 %Nombre d’enfant(s) présent(s) dans le foyerPlusieurs 11 enfant 2,0*** 1,5–2,6Test de dépistage de l’hépatite COui 1Non 1,6*** 1,2–2,3Sexe du parent interrogéFemme 1Homme 1,8*** 1,4–2,3Opinion sur la vaccination en généralFavorable 1Défavorable 2,9*** 1,9–4,4Consultation d’un acupuncteur ou d’unhoméopathe dans les douze derniers moisNon 1Oui 1,7*** 1,2–2,4Crainte des risques liés à la vaccinationPeu ou pas du tout 1Pas mal ou beaucoup 1,4* 1,1–1,9Date de la dernière vaccinationDix ans et moins 1Plus de dix ans 1,9*** 1,2–3,0* : p


Vaccination : opinions et pratiquesla vaccination en général, d’avoir consultéun acupuncteur ou un homéopathe dans lesdouze derniers mois et de ne pas avoir reçuune dose de vaccin au cours des dix dernièresannées (Tableau XI). En revanche, le niveaud’études, l’activité professionnelle oule fait d’avoir bénéficié d’un test de dépistagede l’hépatite C ne sont pas associés àla vaccination par le vaccin rougeoleoreillons-rubéolechez l’enfant âgé de 7 à<strong>15</strong> ans.La recommandation d’une secondedose rougeole-oreillons-rubéole chezles moins de 7 ansLes parents d’enfants âgés de moins de7 ans ont été interrogés sur leurs connaissancesvis-à-vis de l’existence de la secondedose qui est désormais recommandée pourles enfants ayant entre 3 et 6 ans. Parmices familles, 40,7 % ont déjà entendu parlerde cette recommandation, mais 57,4 %l’ignorent et 1,9 % n’ont pas d’avis sur laquestion. Les mères sont proportionnellementplus nombreuses que les pères à connaîtrecette recommandation (51,9 % vs28,5 % ; p


Vaccination : opinions et pratiquesparents sur la vaccination, leurs craintesd’un risque éventuel lié à la vaccination, leurrecours à des médecines douces sont desfacteurs constants, à travers toutes les étudesréalisées, pour expliquer la stagnationde la couverture vaccinale contre la rougeole,les oreillons et la rubéole. Il faut égalementsouligner que les parents non vaccinés(ou vaccinés depuis plus de dix ans)tendent également à moins souvent fairevacciner leurs enfants par le vaccin rougeole-oreillons-rubéole.ConclusionSi l’adhésion face à la vaccination reste globalementtrès bonne, le Baromètre santé<strong>2000</strong> permet de noter l’insuffisante stabilisationde certains groupes de population entermes d’opinions, d’attitudes ou de pratiques.Deux types d’actions mériteraientd’être conduites. D’une part, il faudrait proposerd’autres opportunités à la populationet aux médecins pour aborder la questiondes vaccinations. Il existe, en effet, un grandnombre de personnes insuffisamment informéeset/ou qui ne trouvent pas cette opportunitéde prévention. Un effort devrait porternotamment sur les adultes les plus démunis,les personnes âgées, mais égalementles jeunes adultes du fait de la disparitiondes obligations militaires. La vaccinationdevrait s’inscrire dans un cadre plusvolontaire et plus formel des soins de préventionen France. C’est, par exemple, cequi se met en place dans le cadre de l’optionmédecin référent qui donne une placeimportante à la prévention en général, auxquestions vaccinales et au dépistage descancers, en particulier.Une deuxième démarche pour les futuresactions pourrait être de s’attacher à rassurerla population quant à la sécurité desvaccins et aux bénéfices apportés par rapportaux effets secondaires. Il est, en effet,possible qu’on assiste actuellement à unedécrédibilisation de certains médicaments,y compris les vaccins, et de certains actesthérapeutiques, notamment dans le domainede la prévention, du fait de la survenued’événements comme le retrait de certainsmédicaments et la mise en doute deleur innocuité par certains professionnels desanté. Une communication bien argumentéeconstitue à nos yeux une priorité dans lapolitique française.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats71


Vaccination : opinions et pratiquesréférences bibliographiques1. Inserm EC. Vaccinations : Actualités et Perspectives.Paris : Inserm, 1999 : 349 p.2. Organisation mondiale de la santé. La santépour tous au XXI e siècle. Genève : OMS, 1998.3. Arènes J., Baudier F., Dressen C., Rotily M.,<strong>Mo</strong>atti J.-P. (sous la dir. de). Baromètre santémédecins généralistes 94/95 . Paris : CFES ;coll. Baromètres, 1996 : 138 p.4. Arènes J., Guilbert P., Baudier F. (sous la dir.de). Baromètre santé médecins généralistes 98/99. Paris : CFES ; coll. Baromètres, 1999 :218 p.5. Collin J.-F. Enquête auprès des pharmaciensd’of ficine 98/99. Paris : CFES, coll. Baromètres,1999 : 64 p.6. Hosmer D., Lemeshow S. Applied LogisticRegression. Wiley Series in Probability andMathematical statistics, John Wiley & sons,1989.7. Arènes J., Janvrin M.-P., Baudier F. Baromètresanté jeunes 97/98. Paris : CFES, coll. Baromètres,1998 : 328 p.8. Calendrier vaccinal 1998. Avis du Conseilsupérieur d’hygiène publique de France. BEH1998 ; <strong>15</strong> : 61-2.9. Rotily M., Guagliardo V., Fontaine D. Évaluationde la couverture vaccinale rougeoleoreillons-rubéolechez les enfants de trois ansdans douze départements français : évolutiontemporelle et facteurs associés. Rev. Épidemiol.Santé Publ. 2001 ; 49 : 331-41.10. InVS. Mesure de la couverture vaccinale enFrance. Bilan des outils et méthodes en l’an<strong>2000</strong>. InVS, 2001 : 56 p.72 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Relecture : Albert Hirsch (Alliance pour la santé-Coalition contre le tabac)et Serge Karsenty (CNRS)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsTabacKarina Oddoux, Patrick Peretti-Watel, François Baudierl’essentiel en quelques chiffres…33,1 % des individus de 12 à 75 ans déclarentfumer, ne serait-ce que de tempsen temps, avec une grande disparité selonl’âge et le sexe : 36,7 % pour les jeunesde 12 à 25 ans et 32,2 % chez les 26-75 ans.Parmi les 12-25 ans, la prévalence tabagiqueest de 36,8 % chez les garçons etde 36,5 % chez les filles, sans que cettedifférence soit statistiquement significative.Les jeunes (12 à 25 ans) qui déclarentfumer régulièrement (29,9 %) consommenten moyenne 10,2 cigarettes parjour et les quantités fumées augmententrapidement au cours de l’adolescence.21,9 % des fumeurs réguliers montrentdes signes de dépendance moyenne et5,2 % de dépendance forte selon le minitestde Fagerström. Entre le Baromètresanté jeunes 97/98 et celui de <strong>2000</strong>, onn’observe pas de différence significativepour l’ensemble des 12-19 ans. En revanche,la prévalence tabagique des fillesaugmente. Concernant les jeunes de 18-25 ans, la comparaison des données destrois Baromètres santé conclut à unebaisse significative de la prévalence tabagique.Parmi les adultes de 26-75 ans, 32,2 %déclarent fumer, ne serait-ce que detemps en temps, et 27,7 % régulièrement.Parmi ces derniers, 33,4 % présententdes signes de dépendance moyenneet 16,4 % de dépendance forte.Depuis le début des années quatre-vingtdix,on constate une certaine tendance àla baisse de la prévalence des hommesalors que celle des femmes est en augmentation.Plus de la moitié (58,7 %) des fumeursdéclarent avoir envie d’arrêter de fumer,sans différence selon le sexe. Les consommateursoccasionnels font moins souventcette déclaration que les fumeurs régulierset, parmi ces derniers, l’envie d’arrêterest d’autant plus fréquente qu’ilsconsomment un plus grand nombre decigarettes par jour. Il en est de même chezles plus dépendants. Parmi les jeunes,tout comme parmi les adultes, le projetd’arrêt est le plus souvent envisagé dansun avenir indéterminé.59,5 % des fumeurs et anciens fumeursde <strong>15</strong> ans et plus déclarent qu’il leur estdéjà arrivé d’arrêter de fumer durant aumoins une semaine. En moyenne, lesfumeurs réguliers (hors anciens fumeurs)déclarent avoir fait 8,6 arrêts d’au moinsune semaine. Ce nombre moyen cache defortes variations entre les individus. Les77


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatsarrêts de moins d’un an représentent73,8 % des cas. Parmi ceux-ci, les tentativesd’arrêt durent le plus souvent moinsd’un mois.Les motivations qui ont poussé les fumeurset les anciens fumeurs à arrêterdurant au moins une semaine sont variées.Les plus souvent évoquées sont« une prise de conscience des conséquencesdu tabac » (20,4 %), « la peur de tombermalade » (14,9 %) et « la naissance d’unenfant » (13,4 %). Le prix des cigarettesest évoqué par 10,3 % des interrogés etl’avis du médecin par 0,7 %.De façon générale, les scores de santé desindividus qui déclarent fumer sont moinsbons que ceux des non-fumeurs, pour leshommes comme pour les femmes : leursscores de santé physique, de santé perçueet d’estime de soi sont inférieurs à ceuxdes non-fumeurs, et leur score d’anxiétéest plus élevé.Avec le temps, les fumeurs déclarent demoins en moins souvent consommer dutabac dans les zones non-fumeurs, et c’estplus particulièrement le cas des lieux detravail, des restaurants et des bars. 71,2 %des personnes interrogées se déclarent gênéespar la fumée des autres (« beaucoup» : 37,6 % et « un peu » : 33,6 %) etles différents Baromètres santé depuis ledébut des années quatre-vingt-dix montrentqu’il est de plus en plus fréquent dese déclarer « beaucoup gêné » par la fuméedes autres.78


TabacEn France, le tabagisme est responsabled’environ 60 000 décès annuels dont 3 000féminins, ce qui en fait la première cause demortalité évitable [1]. Depuis le milieu desannées soixante-dix, on observe une tendanceà la baisse de la prévalence tabagique1 mais la part des femmes dans la populationdes fumeurs est en augmentation,au point de remettre en cause la progressionde leur espérance de vie [2]. Parailleurs, cette tendance à la baisse de laprévalence tabagique ne semble plus vérifiéeau cours des toutes dernières annéespour les 12-19 ans [3].En 1991, la loi Evin, citée en exemple parla communauté internationale de la santépublique, a permis d’augmenter fortementle prix des cigarettes dès 1992, de renforcerla protection des non-fumeurs par lagénéralisation des zones non-fumeurs etd’interdire toute publicité directe ou indirecteen faveur du tabac. Ce nouveau contextes’est traduit par une baisse marquée desventes de cigarettes, mais un pourcentagesignificatif de Français continue toujours defumer (environ un tiers). Les hausses de prix1. Passage de 42 % à 34,3 % de fumeurs chez les plusde 18 ans de 1974 à 1999. Source : CFES.Sont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.sont récemment devenues plus modesteset, depuis 1998, les ventes ne semblentplus baisser. À la vue des tendances deconsommation passées et actuelles, certainesprévisions de mortalité pour 2025 évaluentle nombre de victimes annuelles à160 000, dont 50 000 femmes [1].Devant un tel constat, un plan triennal a étémis en place par la Caisse nationale de l’assurancemaladie des travailleurs salariés(Cnamts) et le CFES (1997-1999). Il se poursuitsur la période <strong>2000</strong>-2003 dans le cadrede la convention d’objectifs et de gestionentre l’Assurance maladie et l’État. Parailleurs, un plan gouvernemental ambitieuxa été lancé en 1999 pour les trois annéessuivantes, confirmant une mobilisation sansprécédent des pouvoirs publics autour de laprévention du tabagisme. Il comprend le renforcementdes dispositifs de prévention dutabagisme, notamment en terme d’éducationpour la santé auprès des femmes, desjeunes et plus généralement des fumeurssouhaitant arrêter, l’implication accrue desprofessionnels de la santé et de l’éducation,et une meilleure accessibilité aux méthodesles plus efficaces pour arrêter de fumer dutabac.De son côté, le Parlement européen se positionnefortement en faveur de la préventiondu tabagisme avec une directive concernantla fabrication, la présentation et lavente des produits du tabac, approuvée leBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats79


TabacMéthodeRappel de quelques définitions utiliséesdans ce chapitre :• Fumeur : personne qui déclare fumer, neserait-ce que de temps en temps.• Fumeur occasionnel : personne quidéclare fumer moins d’une cigarette parjour.• Fumeur régulier : personne qui déclarefumer au moins une cigarette par jour.Le test de Fagerström (six questions), validépar la communauté scientifique internationale,permet d’évaluer le degré de dépendancephysique au tabac. Le Baromètresanté ne pose pas l’ensemble des sixquestions du test, mais se concentre surdeux des plus importantes : « Combien decigarettes fumez-vous par jour enmoyenne ? « et « Le matin, combien detemps après votre réveil fumez-vous votrepremière cigarette ? « . À partir de ces deuxquestions, Fagerström a établi un systèmede scores simplifié pour évaluer le degré dedépendance de l’individu (pas de dépendanceou faible dépendance, dépendancemoyenne et dépendance forte).Dans ce texte, les chiffres relatifs aux quantitésconsommées ne concernent que celles desfumeurs réguliers. Elles prennent en compte laconsommation de pipes et de cigares. À cettefin, un système de conversion a été définicomme suit : un cigare équivaut à deuxcigarettes ; une pipe équivaut à cinq cigarettes.Les cigarillos sont inclus dans la dénomination« cigare ».Les résultats seront le plus souvent présentésen distinguant les hommes et les femmes.Les principaux outils statistiques employésseront les tris croisés avec test du chi 2 dePearson et les odds ratios ajustés issus derégressions logistiques.Lorsqu’une personne déclare fumer, neserait-ce que de temps en temps, mais querien ne permet de savoir si elle fumerégulièrement ou occasionnellement,l’hypothèse qu’elle fume occasionnellementa été retenue.<strong>15</strong> mai 2001, aussitôt attaquée par l’industriedu tabac. Le texte prévoit notammentdes avertissements sanitaires occupant aumoins 30 % de la face principale des paquets,la limitation des rendements en goudronset monoxyde de carbone, et l’interdictiondes mentions fallacieuses « light » et« ultralight ».Le Baromètre santé <strong>2000</strong> comporte unetrentaine de questions consacrées au tabac,ce qui en fait le thème le plus exploré de l’ensemblede l’étude. Ce chapitre dresse un étatdes lieux de la consommation tabagique chezles jeunes (12-25 ans) et chez les adultes(26-75 ans). Il donne par ailleurs un éclairagesur les comportements d’arrêt du tabac (souhaits,expériences, méthodes envisagées,motivations, etc.) et décrit l’état de santéphysique, mentale et sociale des fumeurs àpartir d’une échelle de qualité de vie (Duke).Enfin, le respect des zones non-fumeurs etla gêne associée à la fumée des autres serontaussi étudiés dans ce chapitre.Les 12-75 ans et le tabac33,1 % des individus de 12 à 75 ans déclarentfumer, ne serait-ce que de temps entemps, avec une grande disparité selonl’âge et le sexe (Figure 1). Sans surprise,tout se joue à l’adolescence, puisque l’onpart de quelques pour-cent de fumeurs à12 ans, pour arriver à près de la moitié defumeurs à l’âge de 18-19 ans.Parmi les personnes de cette tranche d’âge,28,3 % déclarent fumer régulièrement, c’està-direau moins une cigarette par jour, et 4,8 %déclarent être des fumeurs occasionnels.Les hommes se déclarent significativementplus souvent fumeurs que les femmes(36,6 % vs 29,9 % ; p


TabacConsommationde tabac chez les jeunes(12-25 ans)Les résultats seront d’abord présentés defaçon brute (tris croisés), puis après ajustementsur des variables ayant un rapport àla variable étudiée (prise en compte des facteursde confusion).Prévalence du tabagisme selonles caractéristiquessociodémographiquesÂge36,7 % des jeunes de 12 à 25 ans déclarentfumer, ne serait-ce que de temps en temps.Ce pourcentage est significativement supérieurà celui des 26-75 ans (32,2 % ;p


Tabacdes consommateurs réguliers, cette proportiondépasse les 80 % pour les <strong>15</strong>-19 ans et les 20-24 ans.SexeParmi les 12-25 ans, la prévalence tabagiqueest de 36,8 % chez les garçons et de36,5 % chez les filles, sans que cette différencesoit statistiquement significative.Cependant, les adolescentes de 12-14 ansdéclarent significativement fumer plus fréquemmentque les garçons du même âge,respectivement 11,6 % des filles et 5,3 %des garçons (p


Tabacsignificative pour les garçons, mais paspour les filles.Parmi les jeunes de 20-25 ans, le fait d’avoirson bac apparaît comme un facteur fortementdiscriminant : 48,6 % de ceux quin’ont aucun diplôme ou qui ont un diplômeinférieur au bac déclarent fumer régulièrementvs 36,8 % de ceux qui ont au moinsun niveau bac (p


Tabacgarçons issus d’une famille dont le chef deménage est ouvrier ou agriculteur sont,respectivement, 36,4 % et 37,9 % à déclarerfumer vs 30,1 % pour les professionslibérales et cadres, 40,1 % pour les employés.Pour les filles, la situation sembledifférente. Celles issues d’une famille dontle chef de ménage est ouvrier ou agriculteursont, respectivement, 32,6 % et28,1 % à déclarer fumer vs 31,5 % pourles professions libérales et cadres, 38,8 %pour les employés.Taille de l’agglomérationDe manière générale, la taille de l’agglomérationn’est un facteur discriminant du tabagismeni parmi les jeunes filles ni parmi lesgarçons de 12 à 25 ans.Tabagisme et mode de vie :rencontres, loisirs etcomportements alimentairesPour les deux sexes, la sociabilité va de pairavec le tabagisme : plus les rencontresavec des parents ou des amis sont fréquentesau cours des huit derniers jours, plus laproportion de fumeurs est élevée (cette relationétant plus nette pour les filles quepour les garçons) (Tableau III).Concernant les habitudes alimentaires, lefait de sauter le petit déjeuner ou un autrerepas au cours des sept derniers jours correspond,pour les deux sexes, à une plusgrande prévalence tabagique. En revanche,les résultats sont plus contrastés ence qui concerne le fait d’avoir suivi un régimepour maigrir au cours des douzederniers mois. Cette pratique n’est pasassociée à un tabagisme plus élevé pourles garçons, tandis qu’elle l’est pour lesfilles : parmi celles qui ont suivi un régime,46,6 % fument vs seulement 33,1 % decelles qui n’en ont pas suivi (p


Tabacdimensions du mode de vie vont de pairavec le tabagisme, sans que les premièresdéterminent le second ou inversement.Après ajustement, les relations observéesprécédemment entre habitudes alimentaireset tabagisme sont confirmées : filles ou garçons,les adolescents qui sautent des repas(petit déjeuner, midi ou soir) déclarent fumerplus souvent que les autres (l’odds ratioajusté pour le fait d’être fumeur double pourceux qui n’ont pas pris de petit déjeuner pendanttoute la semaine précédant l’enquête)(Tableau IV). Par ailleurs, pour les filles uniquement,le tabagisme est plus fréquentparmi celles qui ont suivi un régime pourmaigrir au cours de l’année passée. Demême, le lien entre la sociabilité et le tabagismeest confirmé et s’avère un peu plusmarqué pour les filles, puisque celles quidéclarent beaucoup de rencontres avec desparents ou des amis au cours des huit derniersjours ont un odds ratio ajusté presquedeux fois plus élevé que celles qui n’en rapportentaucune. En revanche, une fois contrôlésles effets de l’âge, des rencontres etdes habitudes alimentaires, plus aucun lienne subsiste entre la pratique sportive hebdomadaireet le tabagisme, du moins pourles filles. Pour les garçons, les plus sportifsrestent moins souvent fumeurs que les nonsportifs,et ce de manière significative.Quantités consomméesTableau IV<strong>Mo</strong>dèle final de deux régressions logistiquesoù la variable dépendante est la prévalencetabagiqueGarçonsFilles(n=1 280) (n=1 481)OR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %Âge1,2*** 1,1–1,2 1,1*** 1,1–1,1Petit déjeuner sautéau cours des sept derniers joursAucun 1 1Au moins 1 fois 1,4* 1,0–1,9 1,3 1,0–1,7Tous les jours 2,5*** 1,7–3,7 2,0*** 1,4–2,9Repas sauté (midi ou soir)au cours des sept derniers joursAucun 1 1Au moins une fois 1,9*** 1,4–2,7 1,8*** 1,3–2,3Rencontres (parents, amis)au cours des huit derniers joursPas du tout 1 1Un peu 1,0 0,7–1,5 1,2 0,8–1,7Beaucoup 1,4 1,0–2,0 1,8*** 1,3–2,6Pratique sportive au cours des sept derniers joursAucune 14 heures ou moins 0,8 0,5–1,1Entre 4 et 8 heures 0,7* 0,5–1,0Plus de 8 heures 0,7* 0,4–1,0Régime pour maigrirau cours des douze derniers moisOui 1Non 0,7** 0,5–1,0* : p


TabacFigure 6Nombre moyen de cigarettesconsommées parmi les fumeursréguliers, selon l’âge et le sexe<strong>15</strong>1296305,2GarçonsFilles3,48,68,012,710,812-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ansmédianes sont respectivement de 7 et6 cigarettes chez les garçons et les filles de<strong>15</strong>-19 ans déclarant fumer régulièrement.Elles sont identiques (10 cigarettes) chezles garçons et les filles de 20-25 ans.Les signes de dépendanceParmi les fumeurs réguliers, 5,6 % déclarentconsommer leur première cigarettedans les cinq premières minutes suivant leréveil, et 14,7 % entre 6 et 30 minutes suivantle réveil, cette précocité de la premièrecigarette pouvant être interprétée commeun signe de dépendance. Une grande majorité(61,3 %) des jeunes fumeurs réguliersdéclarent fumer leur première cigarette audelàde 60 minutes après leur réveil, lesfilles plus fréquemment que les garçons(67,7 % vs 55,3 % ; p


Tabacque chez les jeunes depuis les annéessoixante-dix, mais cette évolution n’est plusobservée en 1999 pour l’ensemble des tranchesd’âge. Pour la première fois, il estobservé une hausse significative de laprévalence tabagique chez les jeunes fillesde 12 à 19 ans entre 1997 et 1999, cetteobservation n’étant pas vérifiée pour lesgarçons. Même si la différence n’est passignificative pour l’ensemble des jeunes de12-19 ans, sans distinction de sexe, cettehausse ne manque pas d’inquiéter, d’autantplus qu’elle rejoint, pour les filles, les résultatsd’autres enquêtes nationales. La comparaisondes enquêtes Inserm 93 et Espad99 [3], toutes les deux faites en milieu scolaire,montre en effet que la consommationrépétée de tabac tend à augmenter chez les14-18 ans et que cette hausse concernedavantage les filles. L’enquête Espad consisteen un questionnaire autoadministré enmilieu scolaire et a été réalisée dans unetrentaine de pays européens. Entre 1995 et1999, la prévalence du tabagisme au coursdes trente jours précédant l’enquête a plutôtaugmenté, assez nettement pour lespays de l’Est (Républiques tchèque et slovaque,Slovénie, Pologne) et du Nord (Lituanie,Estonie, Danemark, Norvège, Finlande).Cette consommation baisse uniquementpour Chypre, l’Islande et l’Irlande. Concernantles pays voisins de la France, entre 1995 et1999 le tabagisme au cours des trente derniersjours a baissé très légèrement auRoyaume-Uni (32 à 31 % pour les garçons,40 à 37 % pour les filles) et a augmenté enItalie, surtout pour les filles (36 à 37 % pourles garçons, 37 à 43 % pour les filles).L’enquête sur la santé en milieu scolaire intituléeHealth Behaviour of School-agedChildren (HBSC) [5] conclut qu’entre 1994et 1998 aucune variation majeure n’estobservée pour la consommation de tabacdes jeunes en France. L’enquête note cependantune tendance à la hausse des initiés àl’âge de <strong>15</strong> ans, 59,0 % ayant déclaré avoirdéjà essayé de fumer en 1994 contre65,6 % en 1998. Enfin, l’enquête HBSC,tout comme le Baromètre santé <strong>2000</strong>, conclutà une prévalence tabagique supérieurechez les jeunes filles à celle observée chezles garçons du même âge.À l’inverse, la prévalence tabagique diminuenettement parmi les 18-25 ans, ce qui estun résultat très positif. En effet, les 18-25 ans constituent la tranche d’âge où laprévalence tabagique est la plus importante.Cette baisse pourrait s’expliquer parle fait qu’au sein de cette tranche d’âge, cesont les hommes qui déclarent le plus souventfumer et que globalement on identifieune baisse plus marquée parmi les hommesque parmi les femmes.Consommation de tabacchez les adultes 1(26-75 ans)Prévalence tabagiqueselon les caractéristiquessociodémographiquesAnciens fumeurs et fumeurs actuelsEn 1999, les deux tiers (65,9 %) des Françaisâgés de 26 à 75 ans sont fumeurs oul’ont déjà été, ne serait-ce qu’occasionnellement.En revanche, au moment de l’enquête,seuls 32,2 % se déclarent actuellementfumeurs. Cette population adulte peutdonc être découpée en trois tiers : un tiersde fumeurs actuels, un tiers d’anciens fumeurset un tiers de personnes qui n’ontjamais fumé une cigarette (ou juste uneseule fois pour essayer). Bien sûr, cetterépartition est différente suivant le sexe :76,2 % des hommes sont fumeurs ou l’ontdéjà été, contre 56,1 % des femmes(p


TabacFigure 7Prévalence du tabagisme déclaré,selon le sexe et l’âge604530<strong>15</strong>051,946,042,538,632,825,9 26,4HommesFemmes17,314,38,326-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansFumeurs occasionnels et réguliersParmi les fumeurs actuels, l’usage occasionnelreste très minoritaire : seuls 13,5 % sontdes fumeurs occasionnels (moins d’une cigarettepar jour), cette proportion ne variantni selon le sexe, ni avec l’âge. À l’inverse,86,5 % des fumeurs actuels sont donc desconsommateurs réguliers (c’est-à-dire quotidiens),soit 27,7 % des 26-75 ans interrogés(31,6 % des hommes, 24,1 % des femmes; p


TabacPour les hommes, la tendance est plutôt àla baisse à partir de 45 ans (Figure 8). Enrevanche, la proportion de fumeurs actuelsa peu évolué pour les 26-44 ans. Pour lesfemmes, les évolutions observées sont biendifférentes (Figure 9). Parmi les 26-34 ans,la proportion de fumeuses a baissé entre1992 et 1995, puis est revenue en 1999au niveau de 1992. L’augmentation du tabagismeféminin est très nette et régulièreentre 1992 et 1999 pour les 35-64 ans,traduisant un effet mécanique de cohorte.Des entrées dans la consommationplus précoces 1Il est également possible de suivre l’évolutiondes entrées dans la consommation, en considérantles tranches d’âge comme autant degénérations (en remplaçant les premières parles intervalles d’années de naissance correspondants: par exemple, les 26-34 ans sontnés entre 1965 et 1973). En se limitant auxpremières fois antérieures à l’âge plancherde la plus jeune génération (donc les enquêtésqui ont fumé leur première cigarette ouont commencé à fumer régulièrement avant26 ans, soit la très grande majorité des expérimentateursconcernés) et en faisant l’hypothèseque les souvenirs des plus âgés nesont pas biaisés par un « effet de mémoire »,on peut alors estimer des âges moyens pourchaque intervalle d’années de naissance etinterpréter leur évolution d’un intervalle àl’autre comme un « effet génération ».Pour les hommes, la tendance est à uneplus grande précocité de la première cigarette,mais cette évolution stagne pour lestrois dernières générations (nées entre1945 et 1973), avec globalement une différencemoyenne de presque un an entre lesgénérations extrêmes. En revanche, lamême tendance est beaucoup plus nettepour l’usage régulier, avec une baisse constantede l’âge moyen marquant le début de1. En toute rigueur, il serait préférable d’estimer l’évolutionde la précocité en comparant les données sur desâges par ticuliers, afin d’annuler un éventuel effet de mémoire: par exemple, comparer l’âge d’initialisation dutabagisme à 20 ans dans le Baromètre santé <strong>2000</strong> et leBaromètre santé adultes 95/96.Figure 8Proportion d’hommes fumeurs dans lesannées quatre-vingt-dix6053,5 53,8 53,347,24544,846,7 45,643,430<strong>15</strong>0Figure 9604530<strong>15</strong>026-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans43,2 42,537,9 37,3 38,331,5cette consommation et un écart de deuxans entre les générations extrêmes (Figure10). Pour les femmes, cette plusgrande précocité des premières fois s’avèreplus marquée (Figure 11) 2 . Entre les enquêtésnés entre 1924 et 1934 et ceux nésentre 1965 et 1973, l’âge moyen diminue depresque trois ans pour la première cigaretteet de deux ans et demi pour l’usage régulier.13,233,725,121,819921995199931,825,826,822,718,416,6Proportion de femmes fumeuses dans lesannées quatre-vingt-dix12,6 14,07,719921995199910,2 10,78,626-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans2. Note concernant les figures 10 et 11 : les donnéesrelatives à la première cigarette concernent les fumeursactuels et les anciens fumeurs, occasionnels ou régulierset qui déclarent avoir consommé leur première cigaretteavant l'âge de 26 ans. Les données concernant l'âgedu début de la consommation régulièr e ne concernentque les individus qui déclarent avoir commencé à fumerrégulièrement avant l'âge de 26 ans.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats89


TabacFigure 10Âge de la première cigarette etdu début de l’usage régulier pourles hommes selon les années denaissanceFigure 11Âge de la première cigarette etdu début de l’usage régulier pourles femmes selon les années denaissance21191719,619,2 Usage régulier18,318,017,716,5 16,3Première cigarette<strong>15</strong>,7<strong>15</strong>,4 <strong>15</strong>,621191720,319,919,418,617,717,5Première cigaretteUsage régulier18,417,816,2<strong>15</strong>,8<strong>15</strong><strong>15</strong>1924-1934 1935-1944 1945-1954 1955-1964 1965-19731924-1934 1935-1944 1945-1954 1955-1964 1965-1973Ces baisses contrastées induisent une convergenceentre les sexes : les âges « auxpremières fois » sont sensiblement identiquespour les hommes et les femmes nésentre 1965 et 1973, tandis qu’ils étaient différents(plus élevés pour les femmes) pourles générations antérieures. En revanche,pour chaque sexe, l’écart temporel entre lapremière cigarette et le début de l’usagerégulier semble assez stable d’une générationà l’autre, et plus court pour les femmes(environ deux ans) que pour les hommes(avec un écart moyen plus proche de troisans). Précisons que cet écart ne doit pas êtrepris au pied de la lettre : comme tous lesexpérimentateurs ne deviennent pas fumeursréguliers, il serait trop hâtif d’en déduire parexemple que pour une femme, l’usage réguliersurvient deux ans après la première cigarette.Toutefois, en se restreignant aux 26-75 ans qui sont ou ont été fumeurs réguliers,les écarts visibles sur les graphiques restentidentiques : l’usage quotidien survient enmoyenne environ deux ans après l’initiationpour les femmes, cet intervalle étant juste unpeu plus élevé pour les hommes.Le profil sociodémographique desfumeursLes relations observées entre le tabagismeactuel (se déclarer comme fumeur au momentde l’enquête) et les caractéristiquessociodémographiques doivent être interprétéesavec prudence (Tableau V). En effet, lefait de fumer ou non peut être influencé, entreautres, par l’effet de l’âge. Par exemple,si les célibataires sont plus souvent fumeurs,c’est en partie parce qu’ils sont plus jeunesque les mariés et les séparés, et que laprévalence du tabagisme décroît avec l’âge.De même, comme les plus âgés fumentmoins et qu’en général leurs enfants ne viventplus avec eux, il est logique d’observer unemoindre prévalence du tabagisme pour lesenquêtés sans enfants au domicile.Une fois ces réserves faites, certains résultatsméritent tout de même d’être soulignés.Pour les deux sexes, le tabagisme varie significativementselon la catégorie socioprofessionnelle(avec des prévalences plus élevéespour les hommes ouvriers, artisanscommerçants-chefsd’entreprises et employés,et pour les femmes artisanes-commerçantes-chefsd’entreprise, employées etprofessions intermédiaires), il est plus fréquentpour les chômeurs, mais ne varie pasavec le niveau de revenus par unité de consommation(UC). Certains résultats diffèrentselon le sexe. Ainsi, la prévalence du tabagismeest plus élevée pour les femmes lorsqu’ellesrésident dans une agglomération deplus grande taille (cette augmentation est90 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


TabacTableau VPrévalence du tabagisme actuelselon les principales caractéristiquessociodémographiquesHommes FemmesTaille d’agglomérationCommune rurale 33,9 24,6De 2 000à 100 000 hab. 37,0 26,5100 000 hab. et plus 36,9 30,0Agglomération parisienne 39,4 32,0***Situation matrimonialeCélibataire 50,1 44,5Marié, remarié 32,7 24,1Séparé (veuf, divorcé) 38,6*** 26,1***Enfant(s) au domicileAucun 31,9 20,2Au moins un 40,5*** 34,0***Niveau d’étudesAucun diplôme 36,0 27,9Inférieur au bac 37,2 24,5Bac, niveau bac 39,3 33,7Bac + 2 36,4 30,3Supérieur à bac + 2 33,4 32,7Autres diplômes 35,4 26,5***Profession et catégoriesocioprofessionnelleAgriculteurs 26,4 11,2Artisans, commerçants,chefs d’entreprises 46,4 38,0Cadres 38,6 30,7Professions intermédiaires 38,5 35,5Employés 44,3 36,3Ouvriers 46,5 32,7Retraités 20,2 10,1Étudiants,autres inactifs 39,4*** 27,6***Situation professionnelleTravaille 41,6 34,0Au chômage 50,2 39,1Inactif 21,9*** 18,3***Revenu mensuel du ménage/UC a<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F 37,4 30,1De 6 000 Fà moins 10 000 F 36,7 27,4Au moins 10 000 F 35,6 28,8*** : p


Tabacde l’agglomération cesse d’être significativementassociée au tabagisme. À âge comparable,le fait de vivre en couple est associéà un tabagisme moins fréquent, surtoutpour les femmes : une femme mariée ouremariée a deux fois moins de risque 1 de fumerque les femmes célibataires. En revanche,la présence d’au moins un enfant au domicilen’induit pas un moindre tabagisme.Concernant le niveau de diplôme, globalementles enquêtés qui ont un haut niveau dediplôme sont moins souvent fumeurs,même si cette relation est plus nette pourles hommes que pour les femmes. Elle estvérifiée en particulier lorsqu’il s’agit d’undiplôme universitaire du premier cycle(bac + 2) : OR ajusté = 0,6 (p


Tabacficatives entre sportifs suivant l’intensité deleur pratique hebdomadaire. En revanche,pour les femmes, seule la pratique sportivemodérée (inférieure à 4 heures) est associéeà une moindre prévalence du tabagisme.Enfin, les femmes qui déclarent beaucoupde rencontres avec des parents ou des amisau cours des huit derniers jours fument plusfréquemment.Précisons qu’un tel modèle met en évidencedes facteurs associés au tabagisme, sanspostuler une relation de causalité : un individune fume pas parce qu’il ne prend pasde petit déjeuner, pas plus d’ailleurs qu’il nesaute le petit déjeuner parce qu’il fume. Enrevanche, ces deux pratiques constituentsans doute deux facettes complémentairesd’un certain mode de vie, qui peut s’expliquerpeut-être par une moindre attentionTableau VIIPrévalence du tabagisme actuelparmi les 26-75 ans selon différentesvariables liées au mode de vieHommes FemmesRencontres (parents, amis) au cours deshuit derniers joursPas du tout 38,3 26,5Un peu 35,1 25,9Beaucoup 37,7 31,0***Activités de groupe, de loisirs au cours deshuit derniers joursPas du tout 38,3 26,7Un peu 36,4 28,1Beaucoup 34,2 30,1Pratique sportive au cours des septderniers joursAucune 38,9 29,14 heures ou moins 34,0 23,4Entre 4 et 8 heures 31,5 28,18 heures et plus 32,6** 28,7*Petit déjeuner sauté au cours des septderniers joursAucun 33,3 24,1Au moins une fois 40,6 35,8Tous les jours 55,0*** 56,4***Repas sauté (midi ou soir) au cours dessept derniers joursAucun 34,0 24,7Au moins une fois 47,3*** 41,0***Avoir suivi un régime pour maigrir aucours des douze derniers moisOui 30,4 28,9Non 37,5*** 27,6* : p


Tabacportée à son équilibre alimentaire et à sasanté en général, ou encore par une activitéprofessionnelle à la fois exigeante et anxiogène,qui perturbe le rythme des repas etincite au tabagisme. Il convient donc d’interpréterces résultats en termes de « facteursassociés » révélateurs d’un certain mode devie, non de relations déterministes rigides.DiscussionLes résultats présentés ici s’inscrivent dansla continuité des tendances observées depuisles années soixante-dix en populationadulte : les hommes fument plus souventque les femmes, mais on remarque une diminutionrégulière du tabagisme pour lespremiers, qui contraste avec une augmentationpour les secondes. Au cours des annéesquatre-vingt-dix, la baisse est surtoutnette pour les hommes de 45 à 75 ans,tandis que la hausse du tabagisme fémininest plus marquée entre 35 et 64 ans. Cestendances différenciées pour les deuxsexes sont confirmées par les enquêtes del’Insee et les enquêtes décennales sur lasanté et les soins médicaux, réalisées depuis1980 [7]. Par ailleurs, les résultatsobservés parmi les 12-25 ans laissent àpenser que les prévalences tabagiques deshommes et des femmes vont continuer àconverger dans les prochaines années.Cette convergence a des répercussions directessur la mortalité : depuis la fin desannées quatre-vingt, les taux de décès pourles principaux cancers liés au tabac baissentpour les hommes et augmentent pourles femmes [2]. Au niveau européen [8], lesévolutions constatées en France se retrouventdans d’autres pays méditerranéens : enEspagne, de 1987 à 1997, la prévalencetabagique est passée de 55 % à 45 % pourLes fumeurs de cigares et de pipesLa consommation de cigares 1 et de pipes est très rareavant 26 ans (sur la tranche d’âge 12-25 ans, leurprévalence respective atteint 2,9 % et 0,5 %). Pourétudier ces fumeurs, on se limitera donc aux 26-75 ans. Parmi ces derniers, 4,9 % déclarent fumerle cigare (soit 510 enquêtés) et 1,2 % la pipe (soit121 enquêtés). Ces effectifs étant faibles, les pourcentagesqui suivent sont donc donnés sans décimale.Fumer un cigare reste une activité largement occasionnelle: seuls 28 % des amateurs déclarent lefumer quotidiennement. L’usage quotidien est plusfréquent pour les fumeurs de pipe (il concerne 51 %d’entre eux).La plupart de ces consommateurs sont des hommes(91 % pour le cigare, 95 % pour la pipe). Ils sontplus âgés que la moyenne des fumeurs : 46 anspour les fumeurs de cigare, 48 ans pour les fumeursde pipe, contre 42 ans pour l’ensemble des fumeurs.La moitié des premiers et les deux tiers des secondsont entre 45 et 75 ans. Les cadres sont ici sur-représentés(18 % des fumeurs de cigare, 26 % des fumeursde pipe), toutefois les ouvriers sont aussi proportionnellementplus nombreux parmi les fumeursde cigare (25 %). Ces fumeurs disposentaussi plus souvent d’un revenu par unité de consommationatteignant 10 000 francs 2 et plus (37 %pour les fumeurs de cigare, 47 % pour les fumeursde pipe), et résident un peu plus fréquemment dansl’agglomération parisienne (respectivement 20 % et21 %).Le tabagisme des personnes qui consomment exclusivementdes cigares s’avère plus occasionnel etplus faible que celui des consommateurs exclusifsde cigarettes : 51 % sont des fumeurs réguliers (vs86 % ; p


Tabacles hommes, mais de 23 % à 27 % pour lesfemmes ; en Italie, de 1983 à 1995, cetteprévalence est passée de 46 % à 33 % pourles hommes, de 18 % à 24 % pour les femmes.En revanche, les pays du nord de l’Europese caractérisent par une baisse de laprévalence tabagique pour les deux sexes,même si cette diminution est généralementplus marquée pour les hommes (Belgique,Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Danemark).Pilule et tabacHuit femmes sur dix prenant un contraceptiforal sont dans la classe d’âge 20-44 ans et plusd’un tiers (35,5 %) d’entre elles sont des fumeusesrégulières. Elles consomment enmoyenne 12,2 cigarettes par jour. Aucune différencesignificative n’est observée en terme deprévalence tabagique entre les femmes de 20-44 ans qui prennent la pilule et celles qui nela prennent pas (Tableau IX). Les jeunes fillesde <strong>15</strong>-19 ans qui prennent la pilule sont prèsde la moitié (49,0 %) à fumer régulièrement.Ce pourcentage décroît avec l’âge mais restetrès élevé quand on sait que le risque d’accidentvasculaire cérébral augmente avec l’associationtabac et prise de contraceptifs oraux. Enrevanche, les femmes de la même tranched’âge qui prennent la pilule consomment demanière significative un moins grand nombrede cigarettes par jour que celles qui ne la prennentpas (12,2 vs 13,4 ; p


TabacRégions et tabacLa prévalence du tabagisme régulier parmi les <strong>15</strong>-75 ansn’est pas répartie uniformément sur l’ensemble del’Hexagone. Six régions, la Bourgogne (23,6 %), le Limousin(25,0 %), le Poitou-Charentes (25,0 %), les Paysde la Loire (25,6 %), le Nord-Pas-de-Calais (25,5 %) etla Basse-Normandie (26,8 %) comptent un pourcentagerelativement faible de fumeurs réguliers. À l’inverse, troisrégions comptent un pourcentage au-dessus de lamoyenne nationale : la Franche-Comté (31,0 %), laHaute-Normandie (33,8 %) et la Corse (34,9 %).La consommation moyenne de cigarettes par jour des <strong>15</strong>-75 ans diffère également d’une région à l’autre. Certainesrégions présentent un nombre moyen de cigarettesconsommées par les fumeurs réguliers supérieur à lamoyenne nationale. Il s’agit de l’Île-de-France (14,7 cig./jour), la Lorraine (14,7 cig./jour), la Champagne-Ardenne (<strong>15</strong>,1 cig./jour), la Haute-Normandie (<strong>15</strong>,2 cig./jour), la Bourgogne (<strong>15</strong>,3 cig./jour) et la Picardie (<strong>15</strong>,8cig./jour). D’autres, au contraire, présentent des moyennesrelativement basses. Il s’agit de la Bretagne (12,3 cig./jour), du Poitou-Charentes (12,9 cig./jour), du Languedoc-Roussillon(13,1 cig./jour), de la Basse-Normandie(13,3 cig./jour), de la Franche-Comté (13,3 cig./jour),du Nord-Pas-de-Calais (13,3 cig./jour) et des Pays de laLoire (13,3 cig./jour).Enfin, certaines régions combinent un taux élevé de fumeursréguliers et une moyenne élevée de cigarettes consomméespar les fumeurs réguliers. Il s’agit particuliè-rement de la Haute-Normandie et, dans une moindremesure, de l’Île-de-France, de la Champagne-Ardenne etde la Lorraine. D’autres, au contraire, associent des tauxde fumeurs réguliers relativement bas à un nombre peuélevé de cigarettes consommées par jour. Il s’agit, parexemple, des Pays de la Loire, du Poitou-Charentes, dela Basse-Normandie et du Nord-Pas-de-Calais.Ces résultats sont à comparer avec la répartition régionalede ventes de cigarettes par habitant de <strong>15</strong>-75 ans,selon les données du groupe Altadis 1 . La combinaison dupourcentage de fumeurs réguliers et du nombre moyende cigarettes consommées par ces fumeurs ne se traduitpas toujours au niveau des ventes de cigarettes. Par exemple,les ventes enregistrées dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur semblent dépasser l’impact du taux de fumeursréguliers et du nombre moyen de cigarettes qu’ilsconsomment. La raison la plus probable est la présencesur le territoire d’un très grand nombre de touristes danscette région. Les ventes relativement importantes dans leNord-Pas-de-Calais, alors que la prévalence du tabagismerégulier et le nombre de cigarettes consommées enmoyenne sont tous deux relativement bas, pourraients’expliquer par la proximité de pays comme le Royaume-Uni où le prix du paquet de cigarettes est deux fois plusélevé qu’en France, et donc par des achats transfrontaliers.1. European Tobacco Company, groupe industriel issu de lafusion du groupe français Seita et du groupe espagnolTabacalera.Figure 13Pourcentagede fumeurs réguliersparmi les <strong>15</strong>-75 ansFigure 14Consommation decigarettes par jour parmiles fumeurs réguliers de<strong>15</strong>-75 ansFigure <strong>15</strong>Ventes annuelles decigarettes. Unités parhabitant de <strong>15</strong> à 75 ans(sources : Seita-Altadis)28,025,533,8 27,426,829,8 31,730,625,6 27,8 23,6 31,027,813,3<strong>15</strong>,2 <strong>15</strong>,813,314,712,3<strong>15</strong>,114,713,513,3 13,9 <strong>15</strong>,3 13,325,025,029,029,812,914,1 13,913,430,827,630,031,434,913,613,513,114,213,930,2 à 35,228,2 à 30,226,3 à 28,222,5 à 26,314,67 à <strong>15</strong>,8313,88 à 14,6713,41 à 13,8812,25 à 13,412 164 à 2 3671 962 à 2 1641 760 à 1 9621 558 à 1 76096 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


TabacArrêt du tabacEn raison de la faible taille des effectifs defumeurs parmi les 12-14 ans, cette tranched’âge ne sera pas systématiquement considéréedans l’analyse des comportementsrelatifs à l’arrêt du tabac.La question « Avez-vous déjà arrêté de fumerdurant au moins une semaine ? » a étéposée aux fumeurs et aux anciens fumeurs.Le nombre de tentatives d’arrêt ne concerneque les arrêts d’au moins une semaine. Laquestion « Combien de temps a duré la tentativela plus longue ? » a été posée aux fumeursdéclarant avoir déjà arrêté de fumerdurant au moins une semaine et aux anciensfumeurs ayant essayé au moins deux foisd’arrêter. Enfin, les enquêteurs ont reçu laconsigne de ne pas comptabiliser une éventuelletentative qui aurait lieu au moment del’interview.L’expérience de l’arrêt chez les<strong>15</strong>-75 ans <strong>15</strong>9,5 % des fumeurs et anciens fumeurs de<strong>15</strong> ans et plus déclarent qu’il leur est déjàarrivé d’arrêter de fumer durant au moinsune semaine. Ce résultat se décline en39,9 % des fumeurs occasionnels et76,2 % des fumeurs réguliers (p


TabacFigure 17Nombre d’arrêts d’au moins une semaine parmi les fumeurs réguliersselon leur âge1 fois 2 fois 3 fois 4 fois 5 fois et plus4035,235,233,034,23029,325,026,524,8 25,422,623,820,8 20,821,22019,817,213,4 <strong>15</strong>,316,618,1 17,0 16,418,0<strong>15</strong>,1<strong>15</strong>,811,312,113,313,0109,57,79,16,27,<strong>15</strong>,30<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansgées, le fait d’éviter de gêner un proche par3,7 %, l’envie de se débarrasser de l’odeurdu tabac par 3,1 % (3,8 % pour les femmes,2,6 % pour les hommes ; p


TabacGrossesse et tabacParmi les anciens fumeurs et les fumeurs actuelsqui ont essayé d’arrêter de fumer durant au moinsune semaine, la grossesse ou la naissance d’unenfant est la raison la plus souvent citée par les femmes(25,8 %), mais elle est rarement évoquée parles hommes (3,4 %).Dans cette enquête, la population des femmes enceintesse situe à 80 % dans la tranche d’âge des 25-35 ans.Au sein de cette tranche d’âge, un peu moins d’untiers (28,8 %) continue à fumer pendant la grossessevs 42,7 % chez les femmes qui ne sont pasenceintes (p


TabacFigure 20Fumeurs réguliers déclarant avoirenvie d’arrêter de fumer, selon lesquantités de cigarettes consommées(en pourcentage)80604020047,663,469,272,168,81 à 5 par jour 6 à 10 par jour 11 à <strong>15</strong> par jour 16 à 20 par jour Plus de 20par joursignes de dépendance à la nicotine(60,0 %).L’envie d’arrêter est largement partagée parles fumeurs quel que soit leur âge (Figure 21).Elle commence par augmenter avec l’âge,puis décroît à partir de la cinquantaine. Cesdifférences selon l’âge sont globalementsignificatives (p


TabacCombien de personnes arrêtent de fumer chaque année en France ?Il est difficile de répondre à cette question car nombreuxsont les fumeurs qui arrêtent et reprennentune cigarette quelques jours, quelques semaines ouquelques mois après. Si certains fumeurs réussissentà arrêter dès leur première tentative, la plupartont besoin de faire plusieurs essais pour y parvenir.Pour tenter néanmoins de répondre à cette question,les personnes qui déclarent ne pas être fumeurslors de l’enquête, mais avoir déjà fumé aucours de leur vie ont été interrogées. Il leur a étédemandé depuis combien de temps ils avaient arrêté.Les réponses se déclinaient en nombre de jours,de mois et d’années selon le choix de la personneinterviewée.Parmi les 13 685 individus de l’enquête, 2,6 % déclarentavoir arrêté de fumer depuis un an oumoins, soit 361 individus. Le terrain de l’enquêteayant eu lieu fin 1999, on peut considérer que cesindividus ont arrêté durant l’année 1999. En extrapolantau nombre d’individus de 12 à 75 ans comptabiliséslors du dernier recensement de la population(1999), on parvient à plus de 1 200 000 arrêtsen 1999, soit plus de 3 000 par jour.Ce premier résultat est sans doute une hypothèsehaute. En effet, parmi ces arrêts, certains peuventdater de quelques jours ou de quelques semaines.Étant donné le nombre important de rechutes observées,la prudence conduit à ne sélectionner queles arrêts d’une certaine durée. Si, par exemple, onconserve uniquement les individus qui déclarentavoir arrêté de fumer depuis au moins six moismais depuis moins d’un an (ils ont arrêté de fumerdurant le premier semestre de 1999 et n’ont pas reprisdepuis), on parvient à plus de 580 000 arrêts,soit environ 1 500 par jour, c’est-à-dire deux foismoins que la première estimation.Enfin, on peut également se baser sur les personnesqui déclarent avoir arrêté de fumer depuis plusd’un an mais depuis moins de deux ans. Il s’agitdes individus qui ont arrêté de fumer en 1998. Autotal, on parvient à près de 750 000 arrêts en un an,ce qui correspond à plus de 2 000 chaque jour enmoyenne. La probabilité d’une reprise durable dutabac après un an d’abstinence étant faible, il fautsans doute retenir ce dernier calcul.Les fumeurs présentant des signes de dépendancesont plus enclins à repousser ceprojet vers un avenir indéterminé que ceuxqui n’en présentent pas (54,1 % de ceux quiprésentent une dépendance moyenne et60,1 % de ceux qui présentent une dépendanceforte ; p


TabacFigure 24806040200tent des signes de dépendance moyenne etde 21,5 % de ceux qui ne présentent pas designes de dépendance. Enfin, à degré dedépendance identique, les femmes envisagentplus souvent que les hommes de faireappel à un médecin. Cette différence estsignificative pour une dépendance faible etmoyenne (p


Tabacd’autant plus répandu que l’individu a un niveaud’études élevé : 16,5 % parmi ceux quin’ont aucun diplôme, 17,1 % parmi ceux quiont un diplôme inférieur au bac, 19,4 %parmi ceux qui ont leur bac ou un équivalent,19,2 % parmi ceux qui ont fait deux annéesd’études après leur bac et 26,0 % parmiceux qui ont un niveau d’études équivalentà au moins trois années d’études après lebac. Ces différences sont significatives(p


Tabacter de fumer dans l’absolu ou si cette diminutionest due à un allongement du délaienvisagé pour arrêter : une partie des fumeursayant déclaré en 1992 qu’ils envisageaientd’arrêter de fumer dans un avenirproche auraient effectivement fait des tentatives,se seraient confrontés aux difficultésde l’arrêt et rejoindraient ceux qui repoussentleur prochaine tentative à un avenirplus lointain, voire indéterminé.Que ce soit en 1992, en 1995 ou en 1999,envisager ou avoir envie d’arrêter de fumerest aussi fréquent parmi les hommes queparmi les femmes. Aucune différence significativen’est en effet observée selon le sexedes individus enquêtés.Tabacet score de santéFumeurs, non-fumeurset profil de DukeLe profil de Duke [6] constitue une échellede qualité de vie validée pour les adultes 1 ,qui vise à mesurer globalement la santé desenquêtés en distinguant différentes dimensions: physique, mentale et sociale. Lesquestions du profil de Duke associent àchacune de ces dimensions un score pouvantvarier de 0 à 100. Les Figures 26 à 29permettent de visualiser la relation entrequelques-unes de ces dimensions et le tabagisme: santé physique perçue, estime desoi et anxiété. Comme la santé et les déclarationssur l’état de santé sont étroitementliées à l’âge et au sexe des enquêtés, lesfumeurs et les non-fumeurs sont ici comparésen distinguant les hommes des femmesainsi que quatre grandes tranches d’âge (12-19 ans, 20-34 ans, 35-54 ans, 55-75 ans).De façon générale, la santé des individus quidéclarent ne pas fumer est meilleure : pour1. Pour les adolescents, le Baromètre santé jeunes97/98 a expérimenté le profil de Duke sans qu’il sembleposer de problème pour cette population. Pour en savoirplus, se r eporter au chapitre Inégalités et compor tementsde santé des 18-75 ans.les hommes comme pour les femmes, lasanté physique, la santé perçue et l’estimede soi des non-fumeurs se situent à un niveaumoyen supérieur à celui des fumeurs,tandis qu’inversement, le score d’anxiété estplus élevé pour les fumeurs que pour lesnon-fumeurs. Toutefois, il faut remarquerque l’écart entre les sexes tend à se réduirepour les plus âgés. Il est important de soulignerici que l’on se situe devant un phénomènede ciseaux aux âges avancés, pourtoutes les variables, sauf l’estime de soi : lesfumeurs retrouvent une position supérieureou de moindre anxiété. Ce fait paradoxalpourrait s’expliquer par un phénomène desélection aux âges avancés : pour être restéfumeur jusqu’à cet âge, il faut sans douteFigure 26Score de santé physique selon lestatut tabagique, par âge et sexe85756555Figure 278575655582,377,875,968,981,178,077,576,172,1 68,368,5Hommes FemmesNon-fumeursFumeurs66,074,471,763,959,512-19 ans 20-34 ans 35-54 ans 55-75 ansScore moyen de santé perçue selonle statut tabagique, par âge et sexe77,767,579,475,682,980,676,272,5Hommes FemmesNon-fumeursFumeurs76,775,872,571,566,866,265,460,812-19 ans 20-34 ans 35-54 ans 55-75 ans104 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Tabacêtre assez résistant. Inversement, les nonfumeursdu même âge comprennent, hélas,beaucoup d’ex-fumeurs moins résistants.Plusieurs interprétations sont ici envisageables.Avant tout, il convient de souligner unprobable biais de sélection : entre 55 et75 ans, la surmortalité et la surmorbiditédues au tabagisme pourraient déjà fairesentir leurs effets et biaiseraient donc les résultatsobservés, puisque les scores estimésmesurent un différentiel de santé nonpas entre fumeurs et non-fumeurs, maisentre les fumeurs et les non-fumeurs « restants» (à l’exclusion des personnes décédéesou hospitalisées), la nocivité même dutabac soustrayant à l’enquête les personnesles plus touchées.Figure 28Score moyen d’estime de soi selonle statut tabagique, par âge et sexe8575655578,773,172,9Figure 295040302065,881,5 79,478,474,1 75,2 78,772,5 74,780,378,874,873,6Hommes FemmesNon-fumeursFumeurs12-19 ans 20-34 ans 35-54 ans 55-75 ansScore moyen d’anxiété selon lestatut tabagique, par âge et sexe34,833,927,144,0Hommes FemmesNon-fumeursFumeurs37,835,732,735,2 34,231,629,132,328,2 25,528,824,512-19 ans 20-34 ans 35-54 ans 55-75 ansTypes de fumeuret profil de DukeAu-delà du seul statut tabagique actuel, il estpossible de mettre en relation les scores desanté physique et mentale avec les différentstypes de fumeurs, tout en contrôlantles effets de l’âge et du sexe (Tableau XI).Une fois contrôlé l’effet de l’âge, les scoresde santé physique sont les moins élevéspour les individus qui déclarent fumer régulièrementet ceux présentant des signes dedépendance. Relativement à un individu dumême sexe déclarant n’avoir jamais fumé(ou juste une fois pour essayer), un tel fumeurobtient un score de santé physiqueinférieur en moyenne de 5,2 points sur uneéchelle allant de 0 à 100 s’il est un homme,de 6,4 points s’il est une femme.Concernant la santé mentale, la seule différenceobservable concerne les hommes anciensfumeurs quotidiens qui « déclarent » demoins bons scores de santé mentale (–2,9points en moyenne). Relativement à une personnequi déclare n’avoir jamais fumé, un fumeurprésentant des signes de dépendanceobtient un score de santé mentale inférieur de5,7 points s’il s’agit d’une femme, mais deseulement 1,7 point s’il est un homme. Parailleurs, comme précédemment, les anciensfumeurs réguliers ont un score significativementinférieur pour les hommes (–2,9 points)mais pas pour les femmes.Les relations observées entre présence designes de dépendance, santé physique etmentale sont d’une ampleur tout à fait comparableà celles mesurées entre l’âge et cesscores de santé. Ainsi, par exemple, unhomme âgé de 21 à 34 ans et présentantdes signes de dépendance obtient enmoyenne un score de santé physique presqueégal à celui d’un homme de 55-75 ansqui déclare n’avoir jamais fumé.Enfin, il convient de souligner que même s’ilexiste très certainement un lien causal entrele tabagisme et la santé, de nombreuxfacteurs de confusion ne sont ici pas contrôlés,au premier rang desquels le régimealimentaire et la consommation d’alcool.D’ailleurs, si un impact négatif sur la santéBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats105


TabacTableau XI<strong>Mo</strong>délisation des scores de santé physique et mentale (régression linéaire)en fonction de l’âge et du statut tabagiqueSanté physiqueSanté mentaleHommes Femmes Hommes Femmes(n=4 738) (n=5 387) (n=4 738) (n=5 387)Score de référence12-20 ans, n’a jamais fumé 82,2 74,4 75,2 67,1Âge21-34 ans –0,7 –2,5** 4,2*** 4,3***35-54 ans –2,5*** –5,4*** 4,3*** 3,8***55-75 ans –6,9*** –13,8*** 6,1*** 1,8*Statut tabagiqueAncien fumeur occasionnel (ou quotidien


Tabacun moindre intérêt de l’individu pour son« capital santé » [9]. De fait, en populationadulte, d’autres enquêtes confirment que lesfumeurs boivent plus fréquemment, évitentplus rarement les aliments gras, mais prennentaussi davantage de risques au volant[10]. Enfin, concernant plus particulièrementles santés mentale et sociale, le rôle dutabagisme reste largement à explorer. Parexemple, si l’on considère généralementqu’un état dépressif incite au tabagisme,inversement il semble que le tabac ait deseffets dépresseurs [11]. Quant à la santésociale, il semble qu’à partir d’un certainâge, le tabagisme ait un impact sur la sociabilitéet puisse devenir un facteur d’exclusion[12].Opinionsà l’égard du tabacGlobalement, une large majorité d’enquêtésse dit bien informée des effets de l’usagedu tabac sur la santé (86,1 % dont 37,5 %se disent très bien informés et 48,6 % plutôtbien informés). Cette opinion dépend dustatut tabagique (p


Tabacn’en ont pas du tout peur, comme si leurrisque de tomber malade avait disparu 1 .11,4 % des fumeurs réguliers déclarent nepas avoir peur de ces maladies et près d’untiers déclarent avoir soit « un peu », soit« pas mal », soit « beaucoup » peur, selonune répartition très homogène. De manièrenon surprenante, ce sont eux qui déclarentle plus souvent en avoir « pas mal » et« beaucoup » peur.Les personnes qui déclarent fumer situentle seuil de dangerosité du tabagisme à unniveau plus élevé que les non-fumeurs(p


TabacTableau XIILa gêne associée à la fumée des autres selon le statut tabagiqueOui, beaucoup Oui, un peu Non, pas du toutn % n % n %N’a jamais fumé (n=2 775) 1 429 50,8 880 32,2 466 17,0A fumé juste une seule foispour essayer (n=2 450) 1 310 53,3 776 31,0 364 <strong>15</strong>,7Ancien fumeur occasionnel ou quotidiendurant moins de six mois (n=1 223) 634 52,3 386 31,5 203 16,2Ancien fumeur quotidien durantau moins six mois (n=2 487) 1 001 41,1 787 30,9 699 28,0Fumeur actuel régulier (n=4 051) 493 12,4 1 563 38,0 1 995 49,6Fumeur actuel occasionnel (n=667) 192 28,1 262 39,5 213 32,4Enfin, il est fréquent que les anciens fumeursse déclarent gênés par la fumée desautres : parmi l’ensemble des personnesinterrogées qui déclarent ne plus fumer lorsde l’enquête, les individus qui ont fumé quotidiennementou occasionnellement durantmoins de six mois sont ceux qui déclarentle plus souvent être gênés par la fumée desautres (« beaucoup » : 52,3 % ; « un peu » :31,5 %). Ceux qui ont fumé quotidiennementdurant au moins six mois et que l’on pourraitqualifier d’anciens « vrais fumeurs » sontégalement très nombreux à se déclarer« beaucoup » gênés (41,1 %) et « un peu »gênés (30,9 %).Hommes, femmesLa part des femmes à déclarer être « beaucoup» gênées est significativement plusélevée que celle des hommes, quel que soitleur statut tabagique (hommes : 33,2 % ;femmes : 41,8 % ; p


TabacOn sait, par ailleurs, que les lieux d’enseignementsont les endroits où les zonesnon-fumeurs sont les moins bien respectées.Les jeunes sont peut-être plus indulgentsface à la fumée des autres et déclarentplus facilement être « un peu » que« beaucoup ». Ceci doit être rapproché dela prévalence tabagique pour ces tranchesd’âge. Par exemple, à prévalence tabagiquetrès proche, il est plus fréquent pourles 25-34 ans de se déclarer « beaucoup »gêné par la fumée des autres que pour les18-24 ans.Les résultats concernant la gêne occasionnéepar la fumée des autres sont identiquesselon le diplôme, que l’on soit fumeurou non-fumeur. Si l’on se rapporte aux conclusionsde certaines études, et notammentcelle réalisée en Finlande en <strong>2000</strong>[13], l’exposition à la fumée ambiante, notammentsur le lieu de travail, seraitd’autant plus importante que l’on est moinsdiplômé. On pourrait donc penser que lesindividus les moins diplômés, même s’ilspeuvent être relativement plus souventexposés à la fumée des autres, ont uneplus grande acceptation de celle-ci.Compte tenu des variations socioculturellesqui peuvent exister entre la France etla Finlande, ces conclusions sont à considéreravec prudence. On rapprochera ceséléments des points développés ci-aprèsdans ce chapitre, selon lesquels plus onest diplômé, plus on estime les zones nonfumeursbien respectées sur son lieu detravail.Personnes souffrant d’asthme ou demaladies cardiaquesLes individus qui souffrent d’asthme se déclarentsignificativement (p


TabacFigure 34Adultes de 18 à 75 ans se déclarantgênés par la fumée des autres (enpourcentage)40302010037,834,6 35,033,1 33,5 33,434,7 34,1 33,530,431,228,7Figure 351992 1993 1995 1999Oui, beaucoupOui, un peuNon, pas du toutRespect des zones non-fumeursselon les lieux (en pourcentage)0 20 40 60 80 100Bars, cafésLieux publicscouvertsRestaurantsTransportsÉcole, lycée,universitéLieu de travail13,119,131,635,440,445,846,859,850,346,989,474,080,582,494,659,468,583,6Non-fumeurs qui estiment les zonesnon-fumeurs bien respectéesFumeurs qui estiment les zonesnon-fumeurs bien respectéesFumeurs déclarant respecter les zones non-fumeurssur le lieu de travail, et ce, quels que soientle sexe, l’âge ou le statut tabagique (Figure36).Les lieux d’enseignement49,2 % de la population concernée par ceslieux considèrent que les zones non-fumeursy sont bien respectées, sans que la différenceentre les fumeurs et les non-fumeursne soit significative. Un quart (26,0 %) desindividus interrogés déclare qu’il lui arrive defumer à l’école, au lycée ou à l’universitéselon le lieu d’enseignement qu’il fréquente,ce qui en fait un des lieux publics où le pourcentagede consommateurs de tabac est leplus élevé. Enfin, la différence observéeentre les 12-17 ans et les 18-24 ans n’estpas significative.Les transportsSelon les déclarations des fumeurs, les zonesles mieux respectées sont les transports: seulement 5,4 % d’entre eux déclarentqu’il leur arrive d’y fumer. En revanche,une majorité (53,2 %) des non-fumeurs estimeque les transports ne sont pas des zonesbien respectées. Cette différence pourraits’expliquer par le caractère captif de lapopulation transportée qui ne peut s’éloignerpour éviter la fumée ambiante et qui supporteraitdonc d’autant moins ce désagrément.Figure 36Individus estimant que les zonesnon-fumeurs sont bien respectéessur leur lieu de travail (en pourcentage)8060402068,770,8 72,6 71,865,768,659,3 60,855,5 55,3HommesFemmes0Aucun diplôme < Bac Bac ou niveau bac Bac + 2 Bac + 3 et +Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats111


TabacLes restaurantsSeulement 10,6 % des fumeurs déclarentqu’il leur arrive de consommer du tabacdans les zones non-fumeurs des restaurants(4,3 % des fumeurs occasionnels et11,7 % des fumeurs réguliers ; p


TabacLes bars, les cafésLes bars et les cafés sont les lieux où lepourcentage de fumeurs déclarant respecterla loi (80,5 %) est le plus éloigné de celuides fumeurs estimant que ces zones sontbien respectées (19,1 %). Les hommesdéclarent plus souvent y fumer que les femmes(22,5 % vs <strong>15</strong>,9 % ; p


Tabacles lieux publics couverts en général. Cerésultat recouvre de grandes disparitésentre les fumeurs occasionnels qui sont22,1 % à faire cette déclaration et les fumeursréguliers qui sont 37,9 % à la faire(p


TabacConclusionLa consommationau fil des âgesL’adoption d’un comportement tabagiqued’une partie des adolescents se fait de façonrapide. En effet, l’évolution de laprévalence régulière du tabagisme entre les12-14 ans et les <strong>15</strong>-19 ans est très marquée(les jeunes de 12 ans sont moins de1 % à déclarer fumer régulièrement, maisceux qui ont atteint leur majorité sont prèsde 40 % à faire cette déclaration). Elle s’effectuedans des proportions beaucoup plusimportantes (multipliées par huit) que cellesobservées pour la consommation d’alcoolou de cannabis. Chez les adolescents, lacigarette peut constituer dans un premiertemps un symbole de liberté et d’indépendancepar rapport aux interdits de la famille,des enseignants et de la société adulte dansson ensemble. L’alcool bénéficie moins decette image. Son initiation, plus précoce quecelle du tabac, se fait la plupart du tempsdans le cadre familial. Les boissons alcooliquesconsommées par les jeunes correspondentdavantage à des occasions festivesou à la recherche de l’ivresse (cf. chapitreAlcool). En moyenne, l’initiation au cannabisest postérieure à celle du tabac (cf.chapitre Drogues illicites : pratiques et attitudes).Sa consommation peut égalementtraduire une volonté d’afficher son indépendanceà l’égard des normes adultes, maiscette dimension est sans doute différentede celle associée au tabac, en premier lieuparce que l’usage de cannabis est illégal,ensuite parce que les caractères transgressifsde la consommation de tabac et decannabis sont différemment sexués : dansune société où dominent des valeurs masculines,où la cigarette a longtemps étéassociée à une symbolique virile, certainsauteurs ont souligné avec un humour grinçantque le tabagisme des femmes étaitsans doute l’une des plus grandes et desmoins enviables des conquêtes du féminisme.En ce qui concerne le cannabis, soncaractère illicite entraîne une transgressionsociale où l’on retrouve, de façon classique,plus de garçons que de filles.Ces trois produits, tabac, alcool et cannabis,ont leurs particularités en termes dereprésentations sociales, d’approvisionnement,mais aussi d’effets et de dangerspour le consommateur. La recherche desensations fortes pour certains adolescentspourra se traduire par la consommation desubstances psychoactives, par une pratiquesportive intense ou encore par des prisesde risque volontaires. Le tabac fumé a uneffet psychostimulant avec une augmentationde la vigilance et de la capacité de réflexion2 , mais les fumeurs ressentent peud’euphorie, tout au plus une légère modificationde l’humeur et pas d’hallucination. Lasituation est très différente pour l’alcool etle cannabis. Les effets aigus de la prise d’alcoolse décomposent en deux phases :euphorie, désinhibition et excitation puissédation et endormissement. Les conséquencesà petite dose de la consommationde cannabis sont variables : légère euphorie,sentiment d’apaisement. Les raisonsliées à la consommation isolée de tabac desadolescents ne sont donc pas dans un premiertemps la recherche de sensations fortescomme cela pourrait être le cas pour laconsommation d’autres produits. D’autresmotifs sont plus souvent à l’origine du débutdu tabagisme : curiosité, défiance desinterdits, affirmation de soi, appartenanceà un groupe, etc. Le rôle des parents fumeursest aussi un élément prédominantpour expliquer l’entrée précoce dans le tabagisme.Il pose toute la question de l’attitudedes parents consommateurs de tabacvis-à-vis de leurs enfants : interdiction, compréhension,renoncement.La prévalence tabagique se stabilise trèsvite avec les années. En revanche, les quan-2. Livret de connaissances, Drogues, savoir plus. Comprendrel'action des drogues. D'après le rappor t Roques,décembre 1999. Voir aussi la définition du Manuel diagnostiqueet statistique des troubles mentaux (DSM IV),reprise dans la Classification internationale des maladies(CIM 10). Notons ici que c'est la dépendance au tabacqui est classée comme maladie. La consommation detabac, elle, ne l'est pas.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats1<strong>15</strong>


Tabactités consommées augmentent avec l’âgechez les jeunes comme chez les adultes.Plusieurs hypothèses pourraient expliquercette situation. Le jeune fumeur tirant desbénéfices essentiellement sociaux de sontabagisme n’éprouverait pas, sauf exception,le besoin physique ou psychologiquede fumer du tabac lorsqu’il est seul. L’interdictionde fumer de la part des parents ouen milieu scolaire pourrait de plus jouer unrôle modérateur, même si les établissementsscolaires ont encore du mal à fairerespecter les zones non-fumeurs. Enfin, lamécanique de la dépendance s’installe peuà peu avec le temps. En effet, l’usage prolongédu tabac entraîne rapidement uneforte dépendance physique et psychique.Les données de cette enquête illustrentcette mise en place progressive et rapide.Outre les facteurs spécifiques à la personneet au pouvoir addictif puissant de la nicotine,d’autres éléments peuvent aussi expliquerl’augmentation des quantités consomméescomme la hausse du pouvoir d’achat avecl’âge. En effet, le prix des cigarettes est lemotif d’arrêt le plus souvent évoqué par lesplus jeunes.De la dépendance à l’arrêt1. Idem note page précédente.2. La Santé de l'homme n° 347, mai-juin <strong>2000</strong>, CFES.La dépendance associée à l’usage d’unesubstance psychoactive est caractériséepar le fait d’en poursuivre la consommationtout en étant conscient des conséquencesnégatives que celle-ci entraîne dans la vieprivée ou professionnelle 1 . Ce concept dedépendance, qui inclut la pharmacodépendance(désir compulsif de se procurer lasubstance en cause), justifie en grande partieles actions de prévention et d’incitationà l’arrêt. La question de la liberté individuelleou du libre arbitre est ici en jeu 2 . Dans quellemesure les fumeurs les plus dépendantsrestent-ils libres de leurs choix ? Informer surles dangers du tabac ne suffit plus car celibre arbitre est d’autant plus fragile que lapersonne est dans une situation de dépendanceet qu’elle vit dans un contexte psychologiqueet social précaire. Il est donc nécessaired’inciter et d’aider les fumeurs qui ontle projet d’arrêter (et d’après les résultatsprésentés ici, ils sont nombreux), non seulementen favorisant une prise de consciencedes dangers du tabac mais aussi encréant un environnement favorable à l’enclenchementde ce processus d’arrêt. Concernantplus spécifiquement les jeunes, ilapparaît clairement qu’ils sont plus sensiblesaux arguments les impliquant à court termequ’à ceux qui tentent de les projeter dans unavenir plus lointain.L’aide au sevrage tabagique s’organise progressivementen France. Les professionnelsde la santé diplômés en tabacologie sont deplus en plus nombreux, les centres de priseen charge de la dépendance au tabac sedéveloppent, les traitements efficaces sontdisponibles plus facilement, des médecinsgénéralistes et des pharmaciens s’initient àune prise en charge de qualité pour cettedépendance… En 1998, la ligne téléphoniqueTabac Info Service a été ouverte à l’initiativede la Cnamts et du CFES afin de répondreaux nombreuses interrogations dupublic et d’accompagner les fumeurs dansleur démarche d’arrêt. Depuis sa mise enplace, la ligne répond à plus de vingt-cinqmille appels chaque année.PerspectivesL’histoire des campagnes nationales de préventiondu tabagisme a débuté en France en1976. Les stratégies de communication duCFES et des institutions concernées (ministèrede la Santé, Assurance maladie, etc.)ont largement évolué au fil des années. Lespremières campagnes ciblaient globalementdes populations très variées : les jeunesmais aussi les femmes enceintes, lespersonnes âgées, les fumeurs comme lesnon-fumeurs, autour du slogan unique« Sans tabac, prenons la vie à pleins poumons». La communication s’est ensuiteorientée vers la prévention de l’initiation autabagisme avec des programmes de communicationen direction des jeunes, autour116 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Tabacde la valeur de la liberté (« Une cigaretteécrasée c’est un peu de liberté gagnée » en1978), puis de la séduction (« Le tabac,c’est plus ça » en 1988). Les campagnes sesont ensuite attachées à valoriser l’imagedu non-fumeur. C’est d’abord en seréappropriant certains grands mythes degrands espaces, de nature et de liberté, enparticulier ceux véhiculés par le cow-boyMarlboro (« Fumer, c’est pas ma nature » en1991), puis en montrant le non-fumeurcomme une personne dynamique et qui saitprendre du plaisir (« L’énergie c’est pas faitpour partir en fumée » de 1993 à 1996).L’évolution des comportements (les deuxtiers des Français sont non-fumeurs) et desreprésentations (l’image sociale du fumeurs’est profondément modifiée) a ensuiteamené, en 1997, à centrer la communicationsur l’arrêt du tabac. Elle s’attache désormaisà donner des clés aux fumeurspour les soutenir dans leur démarche d’arrêt.Deux campagnes différentes ont étémenées dans cette direction : « La vie sanstabac, vous commencez quand ? » de 1997à 1999, puis la campagne <strong>2000</strong>-2001« Aujourd’hui, c’est peut-être le bon jour pourvous arrêter de fumer ».Sur le plan national, les moyens humains etfinanciers consacrés à la prévention du tabagismeont plus que décuplé depuis l’instaurationde la loi Evin, mais ils restent insuffisantsface à l’importance des problèmesposés. De nombreuses idées faussesperdurent : les « lights » sont encore considéréespar de nombreuses personnescomme moins dangereuses pour la santé,le tabagisme passif n’est pas reconnu partous, les substituts nicotiniques font encorepeur, etc. Il reste également beaucoup àfaire pour que le corps médical soit suffisammentmobilisé sur cette question. Enfin,les jeunes et les femmes sont des publicsparticulièrement visés par les stratégiesmarketing de l’industrie du tabac et l’éducationpour la santé doit les aider à y résister.Beaucoup de pays se sont engagés dans lavoie de l’interdiction de vente de tabac auxmoins de 16 ans ou de 18 ans. Si la questionde l’efficacité de ces mesures reste endébat, le fait de réaliser des profits et depercevoir des taxes sur les consommationsdes plus jeunes est entré dans une zoned’incertitude croissante.Sur le plan international, des réflexions etdes débats d’ordre législatif, réglementaireet administratif sont actuellement en cours.Une directive européenne tente de rapprocherles dispositions nationales en matièrede fabrication, de présentation et de ventedes produits du tabac. Ces initiatives seheurtent malheureusement aux fortes pressionsde la part de l’industrie du tabac et auxrésistances de certains États membres.Plus difficile encore à contourner, le traitéde l’Union européenne ne permet pas defaire passer des dispositions réglementairesd’harmonisation concernant la santé. Lesavatars de la récente directive sur l’interdictionde la publicité en faveur des produits dutabac ont bien montré l’impasse dans laquellese trouvent les États dans ce domaine.Enfin, la Convention cadre sur lecontrôle du tabac, portée par l’Organisationmondiale de la santé, vise à une collaborationrenforcée entre les instances de santépublique et les sphères financière, agricole,commerciale et sociale, au sein de chaquepays mais également à l’échelle internationale.L’objectif est de faire en sorte que lesconsidérations de santé publique prévalentsur les intérêts économiques et que l’unedes premières causes de mortalité évitableau monde soit enfin combattue à sa justemesure.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats117


Tabacréférences bibliographiques1. Hill. C. <strong>Mo</strong>rtalité attribuable au tabagisme,bénéfices pour la santé de l’arrêt du tabac etabsence probable de bénéfice d’une réductionde consommation. In : Anaes/Assistance publique.L’arrêt de la consommation de tabac. Conférencede consensus sur l’arrêt de la consommationde tabac. Paris, 8-9 octobre 1998. Paris: Éditions EDK, 1998 : 67-73.2. Nizard A. Les effets sur la mortalité de quelquesmaux contemporains : sida, hépatite, alcoolet tabac. Population. <strong>2000</strong> ; 55 (3) :503-64.3. Choquet M, Ledoux S., Hassler C., Beck F.,Peretti-Watel P. Consommation de substancespsychoactives chez les 14-18 ans scolarisés :premiers résultats de l’enquête Espad 1999, évolution1993-1999. Tendances n° 6, février <strong>2000</strong>.4. Arènes J., Janvrin M.-P., Baudier F. (sous ladir.). Baromètre santé jeunes 97/98. Vanves :CFES, coll. Baromètres, 1998 : 328 p.5. Godeau E., Dressen C., Navarro F. Les annéescollège. Enquête santé HBSC 98 auprèsdes 11-<strong>15</strong> ans en France. Vanves : CFES, coll.Baromètres, <strong>2000</strong> : 118 p.6. Guillemin F., Paul-Dauphin A., Virion M. J.,Bouchet C., Briançon S. Le profil de santé deDuke : un instrument générique de mesure dela qualité de vie liée à la santé. Santé publique1997 ; n° 1 : 34-44.Symptoms and Cigarette Smoking Among Teens.Pediatrics <strong>2000</strong> ; 106 : 748-55.12. Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P. Alcool,tabac et médicaments psychotropes chez lesseniors. OFDT, Tendances 2001 ; n° 16.13. Heloma A., Kahkonen E., Kaleva S., ReijulaK. Smoking and exposure to tobacco smoke atmedium-sized and large-scale workplaces. Am.J. Ind. Med. <strong>2000</strong> ; 7 : 214-20.14. Karsenty S., Slama K., Hirsch A. Le tabagismeen France avant et après la loi Evin de1991. In : Conseil national de l’évaluation. Commissariatgénéral du Plan (sous la dir.). La loirelative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme; rappor t d’évaluation. Paris : La Documentationfrançaise, 1999 : 337-49.<strong>15</strong>. Les Français et le tabagisme passif. Synthèseet rapport. Ipsos/CFES/Cnamts/DGS, mai2001 : 47.16. Guilbert P., Baudier F., Arwidson P. Comparaisonde deux modalités d’enquête sur les comportementset attitudes au sujet de l’alcool, dutabac et des drogues illégales. Masson, Rev.Épidemiol. et de Santé publique 1999 ; 47, n° 2 :129-38.7. Aliaga C. Évolution de l’usage de la consommationde tabac, résultats des Enquêtes permanentessur les conditions de vie des ménages.Insee première, octobre 2001, n° 808.8. Eurostat. Annuaire Eurostat, 2001.9. Genier P., Jacobzone S. Comportement deprévention, consommation d’alcool et tabagie :peut-on parler d’une gestion globale du capitalsanté ? Série des documents de travail de laDirection des études et synthèses économiques(Insee), G9605, 1996.10. Per etti-Watel P. Sociologie du risque, Paris :Armand Colin, <strong>2000</strong>.11. Goodman E., Capitman J. Depressive118 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Relecture : Claude Got (Collège scientifique de l’OFDT)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsAlcoolStéphane Legleye, Colette Ménard,François Baudier, Olivier Le Nezetl’essentiel en quelques chiffres…En France, la consommation d’alcool excessiveet/ou prolongée reste l’un des déterminantsmajeurs de morbidité, de mortalitéet de problèmes sociaux. Pour cetteraison, les auteurs du Baromètre santé<strong>2000</strong> ont analysé en détail le profil des différentsconsommateurs. Seuls 3,5 % des12-75 ans déclarent n’avoir jamais bu deboissons alcooliques (2,4 % des 20-75 ans). Toutefois, ces habitudes sont largementdifférenciées selon le sexe et l’âge.De façon générale, les hommes sontbeaucoup plus consommateurs que lesfemmes et l’observation des fréquencesde consommation fait apparaître des contrastesentre générations. Ainsi, parmi les12-75 ans, 19,3 % ont déclaré avoir bude l’alcool tous les jours au cours desdouze derniers mois, les hommes presquetrois fois plus souvent que les femmes(27,8 % vs 11,2 %). Cette prise quotidienneest très certainement un phénomènede génération : quasi inexistantechez les 12-25 ans, elle augmente ensuitefortement avec l’âge : entre 65 et 75 ans,64,9 % des hommes et 33,1 % des femmesdéclarent boirent de l’alcool quotidiennement.La consommation hebdomadaire(au moins une fois par semaineau cours des douze derniers mois) concernedavantage les jeunes : elle est lemode de consommation majoritaire des20-44 ans (environ 60 % des hommes et40 % des femmes).Les produitsLa boisson alcoolique la plus souventconsommée chez les 12-75 ans est le vin :il est bu quotidiennement par 17,5 % dela population, la bière par 2,6 %, les alcoolsforts et les autres alcools par moinsde 1 % des Français. Les modalités deconsommation de ces boissons sont différentes: consommation quotidiennepour le vin, surtout chez les adultes ; consommationhebdomadaire pour la bièreet les alcools forts, plutôt chez les jeunes ;enfin, consommations plus rares pour lesautres alcools (cidre, panaché, champagne,etc.). La bière est la boisson la plusmasculine ; les alcools forts et les autres alcoolssont celles pour lesquelles les différencesentre les sexes sont les plus faibles.Le vin occupe une position intermédiaire,tout en étant nettement plus masculin.Quantités buesChez les hommes, le nombre moyen deverres absorbés la veille est de 2,9 ; lesquantités les plus importantes sont décla-123


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatsrées par les 20-25 ans et les 55-64 ans(3,3 et 3,2 verres). Chez les femmes, lenombre moyen de verres bus la veille est1,7 et ce sont les <strong>15</strong>-25 ans qui déclarentles consommations les plus importantes(2,0 verres). Parmi les hommes, au contrairedes femmes, les quantités déclaréesvarient sensiblement suivant la fréquencede consommation : 3,3 verres pour lesbuveurs quotidiens ; 2,7 verres pour lesbuveurs hebdomadaires ; 2,0 verres pourles buveurs mensuels.Ivresses au cours de l’année<strong>15</strong>,8 % des personnes ayant bu de l’alcoolau cours de l’année déclarent aumoins un épisode d’ivresse durant cettepériode, les hommes trois fois plus fréquemmentque les femmes (23,1 % vs8,3 %). Ces déclarations varient significativementen fonction de l’âge, avec unpic chez les <strong>15</strong>-25 ans. Ainsi, si le nombremoyen d’ivresses déclarées au coursde l’année par ceux qui déclarent uneivresse est de 4,4 (5,0 pour les hommeset 2,8 pour les femmes), il est maximalentre 20 et 25 ans (7,4 ivresses chez leshommes et 3,4 ivresses chez les femmes),à un âge où la consommation quotidienneest très rare.Consommations « à risque »8,6 % des enquêtés de 12 à 75 ans seraient(ou auraient été) potentiellementdépendants à l’alcool selon le test Deta,soit environ 4 millions de personnes. Cerisque de dépendance est trois fois plusélevé chez les hommes que chez les femmes(13,3 % vs 4,0 %), maximal entre 45et 54 ans, et concerne davantage les consommateursquotidiens d’alcool.Profil socio-économiquedes consommateursÀ âge et sexe comparables, les associationsentre les indicateurs étudiés et la situationprofessionnelle, le niveau d’études ou lerevenu du foyer sont très diversifiés.Ainsi, la consommation quotidienne aucours des douze derniers mois est un peuplus fréquente parmi les personnes de niveaud’études ou de revenus peu élevé ouencore chez les agriculteurs, les artisanscommerçantsou chefs d’entreprise. Enrevanche, les ivresses répétées (plus detrois au cours de l’année) ou la dépendancepotentielle à l’alcool mesurée parle test Deta concernent plus souvent lessujets dont le foyer a des revenus élevés.Par ailleurs, le fait que cette dépendancepotentielle soit plus fréquente parmi lestravailleurs indépendants et les personnesau chômage montre que le niveau de vien’est pas la seule variable pertinente pourl’appréhender.Géographie des consommationsLe Baromètre santé <strong>2000</strong> permet de mettreen évidence des consommations géographiquementdifférenciées pour lesprincipaux indicateurs de consommation,entre d’une part, l’est et l’ouest dela France (prévalence de l’ivresse plus élevéesur la façade atlantique), et d’autrepart, le nord et le sud (consommationquotidienne plus fréquente dans le sud).124


AlcoolLa consommation excessive et/ou prolongéed’alcool en France reste un des déterminantsmajeurs de morbidité, de mortalitéet de problèmes sociaux. Selon les estimations,le nombre annuel de décès liés à cettehabitude se situe entre 40 000 et 50 000 [1].Le nombre de personnes qui ont des difficultésmédicales, psychologiques ou socialesà mettre en relation avec l’alcool estévalué à 5 millions.En 1994, le Haut Comité de la santé publique(HCSP) recommandait de mener unepolitique volontariste de manière à :• réduire de 20 % la consommationmoyenne d’alcool pur par adulte de plus de<strong>15</strong> ans ;• réduire les conduites dommageables etleurs conséquences sanitaires et sociales ;• réduire les disparités régionales en amenanttoutes les régions au niveau des régionsles moins consommatrices.Bien que la consommation d’alcool soit enbaisse constante depuis les annéessoixante-dix (22,3 litres d’alcool pur en1970 et <strong>15</strong>,6 litres en 1996 par adulte deplus de <strong>15</strong> ans), l’objectif fixé de porter laconsommation moyenne à 11,3 litres en<strong>2000</strong> ne semble pas avoir été atteint [2]. LeSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.rapport 1998 du HCSP, comparant les données1994 et 1998, confirmait la persistancedu rôle déterminant de l’alcool commefacteur de mortalité prématurée en Franceet sa forte association aux disparités sociales: les risques de décès entre 25 et54 ans sont dix fois plus élevés chez leshommes ouvriers- employés que chez lescadres supérieurs [3].Les récentes publications sur les problèmesde dangerosité des drogues ont désormaisclarifié pour les cliniciens l’importancedes risques addictifs liés à la consommationd’alcool et les comportementsd’usage, d’usage nocif et de dépendance[4-6]. La récente expertise collective réaliséepar l’Inserm [7] vient de rendre publiquesles connaissances scientifiquessur « les effets de l’alcool sur la santé ».Les experts s’accordent à reconnaître queles risques liés à la consommation d’alcoolsur la mortalité et les maladies gravesaugmentent au-delà de 20 grammesd’alcool par jour. Bien que tous les individusn’aient pas la même sensibilité à l’alcool,ces observations conduisent à recommanderde ne pas dépasser 2 à3 verres par jour pour les femmes et 3 à4 verres par jour pour les hommes [8],des repères de consommation attenduspar l’opinion publique pour comprendre leconcept de modération [9].Dans le cadre d’une approche de santé pu-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats125


AlcoolDéfinitions• Les consommateurs quotidiens sont lespersonnes ayant déclaré consommer aumoins une boisson alcoolique par jour.• Les consommateurs hebdomadaires sontles personnes ayant déclaré consommer aumoins une boisson alcoolique par semaine,à l’exception de tous les jours.• Les consommateurs mensuels sont lespersonnes ayant déclaré consommer aumoins une boisson alcoolique par mois, àl’exclusion d’une consommation parsemaine.• Les consommateurs occasionnels sont lespersonnes ayant déclaré consommer aumoins une boisson alcoolique moins d’unefois par mois.blique, le Baromètre santé <strong>2000</strong> a souhaitéaccorder une attention particulière à la descriptiondu profil des différents consommateursd’alcool repérés à partir de leur consommationdéclarée. De façon à évitertoute subjectivité, notamment sur les termesde « régularité » ou de « consommationoccasionnelle », les indicateurs retenus ontété définis suivant les fréquences déclaréespar rapport à des unités de temps spécifiques: consommation quotidienne, consommationhebdomadaire, mensuelle ou plusoccasionnelle. Le déclaratif des consommationssur l’année a été rapproché de celuiobtenu sur la semaine. Les quantités bues,appréhendées comme dans les Baromètressanté précédents par la question du nombrede verres absorbés la veille, ont permis depréciser les différents modes de consommationsur la semaine courante et sur leweek-end.Des régressions logistiques ont permisd’explorer les principaux facteurs discriminantsdes différentes consommations. Entenant compte des disparités liées à l’âgeet au sexe, les interrogations ont portésur :• les spécificités des consommateurs quotidienspar rapport aux consommateurshebdomadaires chez les plus de 20 ans ;• les caractéristiques des consommateurshebdomadaires vis-à-vis des consommateursplus occasionnels chez les <strong>15</strong>-19 ans ;• le profil des consommateurs ayant uneprise d’alcool la veille supérieure aux seuilsactuellement considérés comme « dangereux» (plus de 4 verres par jour pour leshommes, plus de 3 verres par jour pour lesfemmes) ;• le profil des consommateurs ayant desivresses répétées (plus de 3 ivresses dansl’année) ;• les consommateurs dits « à risque » repéréspar le test clinique Deta ;• le profil des abstinents.La dernière partie du chapitre est consacréeà une analyse des disparités régionales desdifférentes prévalences de consommation(dont les ivresses) par type d’alcool.Prévalence de laconsommation d’alcoolsur l’année90,7 % des 12-75 ans déclarent avoir eul’occasion de boire au moins une boisson alcooliqueau cours des douze derniers mois(Figure 1). Les modalités des différentesconsommations sont fortement liées à l’âgeFigure 1Répartition des différents types deconsommateurs au cours de l’annéeet parmi les 12-75 ans (en pourcentage)Consomateursquotidiens19,3Consommateursmensuels <strong>15</strong>,8Abstinents 9,3Consommateursoccasionnels16,3Consommateurs hebdomadaires 39,3126Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Alcoolet leur régularité est plus présente parmi lesplus âgés (Figure 2) :• l’abstinence dans l’année concerne principalementles jeunes de 12-14 ans ;• les consommations occasionnelles etmensuelles sont les plus fréquentes chezles <strong>15</strong>-19 ans ;• les consommations hebdomadaires concernentsurtout les 35-44 ans ;• la consommation quotidienne, quant à elle,débute dès 20-25 ans (sur un mode trèsmineur) et croît continûment avec l’âge 1 , pourconcerner près de la moitié des 65-75 ans.Les consommateurs quotidiensParmi les 12-75 ans, 19,3 % déclarent boirede l’alcool tous les jours. Cette consommationconcerne deux fois plus les hommesque les femmes (27,8 % vs 11,2 % ;p


AlcoolFigure 4Si l’on regroupe les consommations quotidienneset hebdomadaires, à 20 ans plusd’un Français sur deux consomme de l’alcoolau moins une fois par semaine. Cettehabitude est surtout masculine (environ 7hommes contre 4 femmes sur 10). Cetteprise hebdomadaire de boissons alcooliques« cède le pas » à la consommationquotidienne parmi les générations les plusâgées (Figure 4).Les consommateurs mensuelset occasionnelsParmi les 12-75 ans, <strong>15</strong>,8 % déclarent consommerdes boissons alcooliques au moinsune fois par mois, 16,2 % moins souvent.Cette prise mensuelle ou occasionnelle concerneessentiellement les jeunes :• 20,9 % de consommateurs mensuelsparmi les 12-19 ans, sans différence entreles garçons et les filles ;• 35,0 % de consommateurs occasionnelschez les 12-19 ans, surtout parmi les filles(41,4 % vs 29,1 % pour les garçons).Dans la population adulte, les consommateursmensuels et les consommateurs occasionnelsreprésentent respectivement<strong>15</strong>,0 % et 13,3 % des 20-75 ans. Ces habitudessont plus particulièrement féminines(40,6 % des femmes vs <strong>15</strong>,4 % des hommes).Proportion de consommateurs hebdomadairesou quotidiens d’alcool au cours des douzederniers mois, par sexe et âge10081,284,2 88,085,971,47567,058,0 56,850,460,650 37,937,332,8Hommes25Femmes5,9 20,605,712-14 <strong>15</strong>-19 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansProfildes consommateursdans l’annéeDans le cadre d’une réflexion sur la caractérisationdes différents profils de consommateurs,nous avons choisi, compte tenu desprévalences, d’étudier les différences entre :• d’une part, les consommateurs quotidienset les consommateurs hebdomadairesparmi les 20-75 ans ;• d’autre part, les consommateurs aumoins hebdomadaires et les consommateursmensuels ou occasionnels chez les<strong>15</strong>-19 ans.Profil des plus de 20 ansconsommateurs quotidiensd’alcool au cours de ladernière annéeChez les plus de 20 ans, les principaux facteursassociés à la consommation quotidienned’alcool, après ajustement, sontl’âge et le sexe (Tableau I). Les buveurs quotidienssont également des fumeurs de tabacplus fréquemment que les autres consommateursd’alcool (OR ajusté = 1,5), etont plus souvent des signes de dépendanceà l’alcool selon le test Deta (OR ajusté = 2,2).Sur l’ensemble de la population, à sexe etâge contrôlés, il n’a pas été établi de lienavec le niveau de diplôme ou le niveau derevenu du foyer par unité de consommation(UC) 1 . La situation professionnelle a cependantune certaine importance : les consommateursquotidiens se retrouvent plus fréquemmentparmi les travailleurs indépendants,les retraités et autres inactifs (unmodèle concurrent avec la PCS de l’interviewé(e)fournit le même genre de résultatsà propos des inactifs). La liaison avec l’activitéprofessionnelle est cependant complexe.En effet, à sexe et âge contrôlés, parmi les1. Selon l’échelle de l’OCDE que nous appliquons, le premieradulte compte pour une UC, les autres adultes comptantchacun pour 0,5 UC, du fait des économies dans lesfrais fixes, et chaque enfant comptant pour 0,3 UC.128Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Alcoolpersonnes occupant un emploi (n=7 250), laconsommation quotidienne est plus rareparmi celles ayant un diplôme supérieur auTableau I<strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est la consommationquotidienne d’alcool (n=2 638) aucours de l’année chez les 20-75 ans(n=12 334) a OR ajusté IC à 95 %SexeFemme 1Homme 3,6*** 3,2–4,0Âge20-25 ans 126-34 ans 1,5 1,0– 2,235-44 ans 3,6*** 2,5– 5,345-54 ans 9,5*** 6,6–13,855-64 ans 13,9*** 9,4–20,665-75 ans 22,2*** 14,6–33,6Rencontres (famille, amis)Peu 1Beaucoup 0,9 0,8–1,0Test DetaNégatif 1Positif 2,2*** 1,9–2,6TabacNon fumeur 1Fumeur actuel 1,5*** 1,3–1,7Vie communeVit en couple 1Vit seul(e) 0,7*** 0,6–0,8Situation professionnelleChômage 1Travail/secteur privé 1,1 0,9–1,4Travail/secteur public 1,0 0,7–1,3Travail/à son compte 1,6** 1,1–2,2Retraité 1,6** 1,2–2,1Étudiant 0,5 0,3–1,0Autre inactif 1,5** 1,1–2,1** : p


Alcoolposition entre la consommation hebdomadaireou quotidienne et les consommationsplus rares (Tableau II). La consommation aumoins hebdomadaire d’alcool des <strong>15</strong>-19 ans reste fortement associée à l’âgeainsi qu’au sexe. En revanche, la scolarisationne semble pas être discriminante.Si l’on se restreint aux jeunes scolarisés(n=867), les effets du sexe et de l’âge perdurentet le type de filière scolaire apparaîtalors discriminant : les élèves des filièresprofessionnelles (CAP, BEP, bac professionnel)sont proportionnellement moins nombreuxque ceux des filières générale et techniqueà déclarer consommer de l’alcool aumoins une fois par semaine (OR ajusté =0,6 ; p


Alcoolbuveurs hebdomadaires se déclarent égalementmoins faciles à vivre que les autres(OR ajusté = 1,6 ; p


AlcoolFigure 5Consommation quotidienne des différentstypes de boissons alcooliques au cours desdouze derniers mois, par tranche d’âge543,536,745,932,825,72,91,821,51,711,60,3 0,0 1,11,11,51 0,3 4,30,71,20,4 0,40,20,10,10,3 0,40,700,40,112-14 <strong>15</strong>-19 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansVin (échelle x 10)BièreAlcools forts4,5Autres alcoolspuis elle augmente de façon presque linéaireavec l’âge (p


Alcool(18,7 % d’hommes vs 10,7 % de femmespour la consommation mensuelle, 17,4 %d’hommes vs 18,3 % de femmes pour laconsommation occasionnelle).Consommation d’alcools fortsLa consommation d’alcools forts dans l’année(vodka, whisky, planteur, etc.) concerne57,3 % des 12-75 ans. La différence entreles sexes est moins forte que dans le casde la bière : 69,9 % des hommes et 45,1 %des femmes déclarent en avoir bu au coursdes douze derniers mois (p


Alcoolplus d’une personne sur deux (54,6 %) en aune consommation au moins hebdomadaire(sept hommes et quatre femmes sur dix ;p


AlcoolQuantités bues la veilleParmi les consommateurs de la semaine,59,6 % déclarent avoir consommé au moinsun verre de boisson alcoolique la veille del’interview. Comme pour les autres prises,la prévalence de la consommation de laveille est liée au sexe et à l’âge. Ainsi,67,4 % des hommes et 49,1 % des femmesdéclarent avoir bu de l’alcool la veille de l’enquête(p


Alcoolfréquence des ivresses, la régularité de laconsommation de tabac ou la consommationde cannabis dans l’année :• les quantités consommées ont un écartde 1,3 verres entre les hommes qui ontconnu plus de trois ivresses dans l’année etceux qui en ont connu moins (p


AlcoolEnsemble Hommes Femmes<strong>Mo</strong>yenne Écart-type <strong>Mo</strong>yenne Écart-type <strong>Mo</strong>yenne Écart-typeIvresses dans l’année*** *** ***Aucune 2,3 1,8 2,8 2,0 1,7 1,1Une 2,9 2,0 3,1 2,2 2,2 1,3Deux 3,2 2,1 3,3 2,2 2,8 1,8Trois ou plus 3,7 3,7 3,9 3,9 2,5 1,9Craintes des maladies dues à l’alcool*** *** **Ne craint pas 2,4 1,9 2,8 2,2 1,7 1,1Craint 3,1 3,1 3,7 3,4 2,0 1,8Estimation des seuils de consommationPour leshommes *** *** **Nonsurestimation2,3 2,0 2,7 2,3 1,7 1,2Surestimationdes seuils(5 verres ouplus/jour) 2,8 2,1 3,4 2,3 1,9 1,4Pour lesfemmes *** *** **Nonsurestimation2,3 2,0 2,8 2,3 1,7 1,2Surestimationdes seuils(4 verres ouplus/jour) 2,8 2,2 3,3 2,4 1,9 1,4Consommation de tabac*** *** ***Non fumeur 2,3 1,1 2,7 2,1 1,6 1,1Fumeurrégulier 3,0 1,3 3,4 2,7 2,0 1,3Fumeuroccasionnel 2,6 2,4 2,9 2,2 2,1 2,4Cannabis au cours de l’année*** *** ***Non 2,5 2,1 2,9 2,2 1,7 1,2Oui 3,3 2,9 3,5 3,0 2,5 1,924,8 % pour les autres consommateurssurestiment le seuil des femmes (p


AlcoolTableau VII<strong>Mo</strong>dèle logistique final où la variable dépendanteest le dépassement du seuil de consommationà risque la veille chez les hommeset les femmes de 20 à 75 ansHommesFemmesplus de 4 verres plus de 3 verr esla veillela veille(n=5 183) IC à 95 % (n=6 700) IC à 95 %Âge20-25 ans 1 126-34 ans 1,1 0,8–1,5 1,1 0,6–1,935-44 ans 1,7** 1,2–2,3 1,5 0,9–2,745-54 ans 2,3*** 1,6–3,2 2,2** 1,2–3,955-64 ans 2,7*** 1,9–3,9 2,0* 1,1–3,865-75 ans 2,1*** 1,5–3,1 1,6 0,9–3,0Tabagisme régulierNon 1 1Oui 1,7*** 1,5–2,0 1,5** 1,1–2,0Indépendants (H) ou salariés public (F)Non 1 1Oui 1,5** 1,2–2,0 0,7* 0,5–1,0Alcool hebdomadaire ou quotidienNon 1 1Oui 11,6*** 7,3–18,7 7,2***4,8–11,0Test DetaNégatif 1 1Positif 2,1*** 1,8–2,5 4,0*** 2,8–5,8Ivresse au cours de l’annéeNon 1 1Oui 1,7*** 1,4–2,1 3,1*** 2,1–4,6Surestimation du seuil quotidienNon 1 1Oui 2,3*** 2,0–2,7 1,7*** 1,3–2,3Usage de cannabis au cours de l’annéeNon 1 1Oui 1,4* 1,1–1,9 1,7* 1,0–2,9* : p


Alcoolserve pour toutes les tranches d’âge et pourles deux sexes. Il est particulièrement netpour les consommations du samedi et dudimanche (Figure 9).La consommation du samedi soir concernele plus grand nombre de personnes (plus de40 % des sujets interrogés ont déclaré avoirbu le samedi précédant l’enquête). Elle estégalement plus importante en quantité. Lecontraste dépend toutefois de l’âge et dusexe : chez les hommes, c’est entre <strong>15</strong> et34 ans que la consommation du samedi soirest particulièrement élevée ; chez les femmes,la différence est moins marquée entreles tranches d’âge (Figures 10 et 11).Figure 9Nombre moyen de verres d’alcool bus selonle jour de la semaine3,52,51,50,5Figure 105,04,03,02,01,00,0Figure 1<strong>15</strong>,04,03,02,01,00,02,82,7 2,61,6 1,72,9 2,91,6 1,6La quantité moyenne bue le samedi augmenteavec la fréquence de consommationdéclarée sur l’année, à l’exception notabledes consommateurs hebdomadaires quidéclarent boire ce jour-là autant que lesquotidiens (3,1 verres). La quantitémoyenne bue le samedi est moins importanteparmi les plus âgés (4,1 verres entre20 ans et 25 ans vs 2,1 à plus de 65 ans).Ainsi, les 20-25 ans consommateurs hebdomadairesboivent en moyenne plus le samedisoir que les consommateurs quotidiensplus âgés.Enfin, la nature des boissons consomméesvarie suivant le jour considéré. Dans la semaine,le vin est présent dans 80 % desconsommations déclarées (avec de légèresfluctuations suivant les jours), la bière danspresque 20 % des cas, les alcools fortsdans moins de <strong>15</strong> % des cas et les autresalcools dans un peu plus de 5 % des cas.Le week-end (vendredi, samedi et dimanche),la bière est davantage présente(57 %), mais ce sont surtout les alcoolsforts (79 %) et autres alcools (73 %) quivoient leur présence augmenter. Le vin restetoutefois encore présent dans la majoritédes cas (80 %). De plus, les buveurs dusamedi déclarent plus souvent que lesautres avoir bu plus de deux types de boissonsdifférents (20,2 % vs 3,1 % ; p


Alcoolend, en particulier le samedi. Cette particularitécontribue certainement à expliquerque l’ivresse soit plus fréquente parmi lesconsommateurs hebdomadaires (qui boiventplus le week-end) que parmi les consommateursquotidiens qui pourtant boiventglobalement plus en moyenne.L’ivresseet ses déterminantsParmi les 12-75 ans consommateurs d’alcooldans l’année, <strong>15</strong>,8 % déclarent avoirconnu au moins un épisode d’ivresse aucours des douze derniers mois telle qu’ils ladéfinissent eux-mêmes. Ces épisodes sonttrois fois plus fréquents chez les hommesque chez les femmes (23,1 % vs 8,3 % ;p


Alcoolqui déclarent avoir bu le dernier week-endprécédant l’enquête ont été ivres au coursde l’année vs 8,5 % pour les autres(p


AlcoolTableau VIII<strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est la déclarationd'ivresses répétées au cours del’année (n=98) parmi les buveurs de<strong>15</strong>-19 ans (n=731)OR ajustés IC à 95 %SexeFille 1Garçon 1,5 0,9–2,6Âge1,1 0,9–1,3ScolarisationNon 1Oui 3,9* 1,1–14,5Tabagisme régulierNon 1Oui 1,5 0,9–2,6Plus de 5 verres le samediAucun 11-2 verres a 1,5 0,7– 3,03-4 verres 1,9 0,8– 4,55-8 verres 10,1*** 4,6–22,29 verres et plus 12,2*** 4,3–34,4Usage de cannabis au cours de l’annéeNon 1Oui 10,2*** 5,5–19,0* : p


Alcoolcannabis au cours de l’année ne concerneque 5,7 % des 20-75 ans et est quasi nulleau-delà de 44 ans. De plus, la PCS (ou, dansun modèle concurrent, la situation professionnelle)disparaît de l’analyse. Ces variablesont donc été exclues du modèle. Dansun modèle reprenant alors toutes les variablesdécrites ci-dessus, les relations avecl’âge, le sexe, la consommation actuelle detabac et le nombre de verres bus le samediprécédant l’enquête sont significatives (TableauIX). L’introduction du revenu du ménagepar unité de consommation apparaîtfortement lié à ce profil de buveurs : les individusdes ménages les plus aisés ont,toutes choses égales par ailleurs, plus dechances de déclarer des ivresses répétéesque les autres.Chez les personnes ayant une activité professionnelle,on peut également observer que lefait de trouver son travail « fatigant nerveusement» augmente, toutes choses égalespar ailleurs, les chances de déclarer desivresses répétées (OR=1,7 ; p


Alcoolremarques au sujet de votre consommation? » (oui : 11,3 % des hommes vs 2,9 %des femmes ; p


Alcoolemploi, le statut professionnel et la PCS nesont plus retenus dans le modèle, ce quimontre que la caractérisation du test Detapar des variables socio-économiques estdélicate. Néanmoins, l’opposition sociale visibledans le Tableau XI entre les personnesau chômage et les travailleurs indépendantsd’un côté, et le reste de la population del’autre, confirme les résultats obtenus dansla caractérisation des profils précédents, àsavoir que les consommations d’alcool, décritesà travers les indicateurs étudiés dansTableau XPrincipaux facteurs associés à un test Deta positif (en pourcentage)Ensemble Hommes FemmesDeta positif *** *** ***Ensemble 8,6 13,3 4,0Âge12-14 ans 1,0 1,2 0,9<strong>15</strong>-19 ans 4,9 5,3 4,520-25 ans 7,3 10,7 3,826-34 ans 8,2 12,3 4,435-44 ans 10,2 16,2 4,945-54 ans 12,5 19,4 5,555-64 ans 10,1 16,4 3,565-75 ans 6,3 11,8 1,5PCS *** *** ***Agriculteurs 9,3 <strong>15</strong>,3 -Artisans 14,9 17,3 7,2Cadres, professionslibérales <strong>15</strong>,1 18,5 9,0Professionsintermédiaires 9,0 13,0 4,9Employés 6,7 14,9 4,1Ouvriers 12,7 14,9 3,4Situationprofessionnelle *** *** ***Chômage 11,2 19,4 5,6Travail/secteur privé 10,5 14,7 4,6Travail/secteur public 8,9 14,1 4,7Travail/à son compte <strong>15</strong>,2 20,3 4,9Retraité 8,3 13,7 2,2Étudiant,scolarisé 6,4 8,2 4,6Autre inactif 5,2 22,2 3,4Satisfaction professionnelleInsatisfait 11,6 16,0 6,5Satisfait 9,9 14,6 4,3* : p


Alcoolce chapitre, sont communes à des couchesde la population très différentes.Sur le plan des craintes, celles associées autest Deta sont les mêmes que celles qui sontassociées aux autres profils de consommationTableau XI<strong>Mo</strong>dèle logistique final où la variabledépendante est « avoir un testDeta positif » (n=980) parmi lesbuveurs de 20-75 ans (n=10 358)OR ajusté IC à 95 %SexeFemme 1Homme 2,2*** 1,9–2,7Âge20-25 ans 126-34 ans 1,6** 1,1–2,335-44 ans 2,1*** 1,5–3,045-54 ans 2,3*** 1,6–3,355-64 ans 1,7** 1,1–2,665-75 ans 1,0 0,6–1,7Fréquence de la consommation d'alcoolOccasionnelle 1Mensuelle 1,3 0,8–2,1Hebdomadaire 3,6*** 2,4–5,4Quotidienne 6,1*** 4,0–9,3Nombre de verres samedi précédent<strong>Mo</strong>ins de 5 <strong>15</strong> et plus 2,2*** 1,8–2,6Ivresse répétée (> 3 dans l'année)Non 1Oui 3,7*** 2,8–4,8Tabagisme régulierNon 1Oui 1,3** 1,1–1,5Situation professionnelleChômage 1Travail/secteur privé 0,6** 0,5–0,9Travail/secteur public 0,6** 0,5–0,9Travail/à son compte 0,9 0,6–1,2Retraités 0,6* 0,4–1,0Étudiants 0,7 0,4–1,2Autres inactifs 0,6* 0,4–0,9* : p


AlcoolAbstinenceau cours de la vieDans l’ensemble de la populationQu’il s’agisse des données des Baromètressanté [11-14] ou d’enquêtes plus spécifiquesmenées sur l’alcool [10], les résultatsdes études concordent sur le fait qu’enFrance, ce produit est largement consommépar presque toute la population àpartir de l’adolescence [<strong>15</strong>]. D’après le Baromètresanté <strong>2000</strong>, seuls 3,5 % des Françaisde 12 à 75 ans déclarent n’avoir jamaisbu, ne serait-ce qu’une fois, de boisson alcooliqueau cours de leur vie (2,4 % de 20à 75 ans). L’abstinence exclut ici la consommationde toutes les boissons alcooliques :les boissons classiques comme le vin ou labière et les boissons moins alcooliséescomme le panaché ou le cidre.La proportion d’abstinents diminue en fonctionde l’âge : 16,9 % à 12-14 ans, 7,4 % à<strong>15</strong>-19 ans, 3,1 % à 26-34 ans et 1,7 % à45-54 ans (p


Alcooltrent beaucoup plus souvent abstinentesque les hommes (3,4 % vs 1,3 % chez leshommes ; p


Alcoolparticulièrement fréquente et la carte obtenuese superpose bien à la carte de la productionviticole. La spécificité du Limousinpourrait peut-être s’expliquer par son caractèretrès rural. Les deux Normandie apparaissenten retrait, ce qui ne surprendguère ; plus étonnante est la position dePaca, elle aussi en retrait (Figure <strong>15</strong>).Prévalence de la consommationquotidienne de bièreLe nord et le nord-est de la France apparaissenttrès consommateurs de bière ; inversement,le pourtour méditerranéen (bienque la différence ne soit significative quedans Midi-Pyrénées et Paca) apparaît enretrait (Figure 16).Dans toutes les cartes présentées ciaprès,la Corse est regroupée avec larégion Paca et la légende est lasuivante :En grisé, les comparaisons interrégionalesà âge et sexe contrôlés pour lecaractère mesuré 1 :• en blanc, prévalence plus faible ;• en gris clair, pas de différence ;• en gris foncé, prévalence plusélevée.En histogramme : les prévalences ducaractère mesuré pour les hommes (àgauche) et pour les femmes (à droite),qui permettent d’évaluer la différenceentre les sexes au sein de la région.1. Chaque région a été comparée au reste de la France àâge et sexe contrôlés au moyen d’une régression logistique.Figure <strong>15</strong>Consommation quotidienne de vinselon le sexe et les régionsHommesFemmesFigure 14Consommation quotidienne tousalcools confondus selon le sexe etles régionsFigure 16Consommation quotidienne de bièreselon le sexe et les régionsHommesFemmesHommesFemmesBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats149


AlcoolPrévalence de la consommationquotidienne d’alcool fortLes prévalences de la consommation quotidienned’alcool fort sont très faibles 2 .Seule Paca affiche une prévalence significativementsupérieure au reste de la France,effet qui persiste à sexe et âge contrôlés :il s’agit peut-être de l’effet des apéritifs anisés(Figure 17).Prévalence de la consommationquotidienne d’autres alcoolsLa prévalence de la consommation quotidienned’autres alcools est très faible 2 . Seulestrois régions se distinguent : Basse-Normandie,Bretagne et Haute-Normandie. L’importancede la production locale de certainsalcools, notamment le cidre, pourrait peutêtreexpliquer ce résultat. Si l’on incline àaccorder aux productions et consommationslocales certains effets, il faut être prudentet ne pas systématiser les résultats :en effet, bien que le champagne fasse partiedes « autres alcools » dans l’enquête,Champagne-Ardenne n’en est pas plus consommatricepour autant (Figure 18).Quantité d’alcool bue au coursdes sept derniers joursLe Baromètre santé permet de calculer lenombre de verres bus la veille et lors dudernier week-end. Par rapport à l’interrogationsur la veille uniquement, l’avantage estd’augmenter considérablement le nombrede répondants (55,4 % de répondants vs38,5 %), et donc d’augmenter la robustessedes calculs 3 .Six régions se distinguent : Limousin, Auver-2. Les différences entre les régions sont donc faibles etles résultats sont moins robustes.3. Il s’agit ici d’une régression linéaire où la variable dépendanteest le nombre de verres bus. Le modèle linéairen’est pas tout à fait indiqué puisque le sexe et la régionde résidence sont des variables qualitatives ; de plus, leseffets de l’âge sur les quantités bues ne sont pas linéaires.Cette modélisation permet néanmoins d’obtenir unrésultat cohérent et simple en corrigeant les principauxeffets de structure dus au sexe et à l’âge, sans convenird’un seuil en nombre de verres (ce qui est toujours arbitraire)autorisant le recours à un modèle logistique.Figure 17Prévalence de la consommationquotidienne d’alcool fort selon lesexe et les régionsHommesFemmesgne, Rhône-Alpes et Paca sont au-dessus dela moyenne, tandis que le Centre et la Lorrainese situent en dessous. Le sud-ouest,qui présente les plus fortes prévalences deconsommation quotidienne, n’apparaît pascomme une région de gros buveurs enterme de quantité. En superposant cettecarte avec celles réalisées à partir d’autressources de données (cirrhose du foie,accidentalité liée à l’alcool, centres d’examensde santé, ventes des sociétés demarketing), un certain nombre de différencesapparaissent. Ce point sera abordédans la partie « comparaison avec d’autressources de données » et dans la discussiondu chapitre (Figure 19).Prévalence de l’ivresse parmiles buveursTrois régions de la façade ouest de laFrance présentent des prévalencesd’ivresse au cours de l’année significativementplus élevées que le reste de laFrance : la Bretagne, les Pays de la Loire etl’Aquitaine. Cette dernière est donc l’une desrégions où une consommation quotidienneest associée à une prévalence élevée del’ivresse (Figure 20).<strong>15</strong>0Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


AlcoolDépendance potentielleà l’alcoolTrois régions se distinguent du reste de laFrance en ce qui concerne la prévalencedes dépendances potentielles à l’alcool :l’Île-de-France, au-dessus (principalementparmi les femmes), la Champagne-Ardenneet la Lorraine, en dessous. Ce résultat soulignela très grande particularité de la régionparisienne qui affiche des prévalences souventfaibles par rapport au reste de laFrance pour la plupart des indicateurs deconsommation, mais présente la plusgrande proportion de personnes potentiellementdépendantes (Figure 21).Figure 18Prévalence de la consommationquotidienne d’autres alcoolsselon le sexe et les régionsFigure 20Prévalence de l’ivresse parmi lesbuveurs selon le sexe et les régionsHommesFemmesHommesFemmesFigure 19Quantité d’alcool bue au cours dessept derniers jours selon le sexe etles régionsFigure 21Dépendance potentielle à l’alcoolselon le sexe et les régionsHommesFemmesHommesFemmesBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats<strong>15</strong>1


AlcoolAbstinence au cours de la vieSept régions se distinguent : le Nord-Pas-de-Calais et l’Île-de-France sont au-dessus de lamoyenne nationale, tandis que Poitou-Charentes, Bretagne, Pays de la Loire, Midi-Pyrénées et Aquitaine sont en dessous. L’expérimentationde l’alcool serait donc significativementplus fréquente sur la façadeouest que dans le reste du pays. L’Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais sont, aucontraire, des régions où elle serait plusrare. Ces quelques différences sont à prendreavec précaution car les effectifs sont faibleset la reconnaissance de l’abstinencepeut avoir des causes culturelles très spécifiques(Figure 22).Figure 22Abstinence au cours de la vie selonle sexe et les régionsHommesFemmesL’ensemble de ces cartes régionales dessineun portrait contrasté de la consommationd’alcool en France. La principale oppositionest l’axe nord-sud (avec une ligne dedémarcation floue représentée par laLoire) : le sud apparaît plus consommateurque le nord, aussi bien en fréquence qu’enquantité. Il existe par ailleurs des spécificitésrégionales en terme de préférences deproduits : bière au nord et dans l’est, vindans le sud. Il existe un second axe estouestopposant la façade atlantique du pays(où les ivresses sont plus fréquentes) aureste de la France. Certaines régions (peutêtreplus rurales), comme l’Auvergne, le Limousinet la Franche-Comté, se distinguentpar ailleurs par des ivresses plus fréquentesou des quantités bues plus importantes.Il existe, en revanche, très peu de différencesen ce qui concerne la dépendance potentielleà l’alcool mesurée selon le testDeta.Comparaison avec d’autressourcesIl est tentant de comparer les cartes deconsommation et d’ivresses à de nombreusessources : sécurité routière, maladiesliées à l’alcool, etc. Bien qu’intéressant directementla santé publique, le cas de lasécurité routière est particulier : en effet, lefait que les données concernant les accidentsde la route liés à l’alcool et les contrôlesd’alcoolémie positifs dépendent plusou moins directement de l’activité des servicesde police et de gendarmerie, les rendrelativement impropres à toute comparaisonfiable. En revanche, il est possible de confronterles données du Baromètre à cellesde la mortalité par cirrhose provenant de laFédération nationale des observatoires régionauxde la santé (Fnors), et au dénombrementdes recours dans des centres de cureambulatoire en alcoologie (CCAA) (Figures23 et 24 ). Ces derniers ne sont pas totalementexempts des limites formulées à l’encontredes données de la gendarmerie et dela police. En effet, elles reflètent égalementune partie de l’offre de cures proposée etdu travail d’orientation des médecins, c’està-dire,dans une certaine mesure, d’élémentsde politique de santé publique ausens large du terme (offre de soins). Cependant,l’ancienneté de ces structures fait queces données expriment tout de même bienune partie des problèmes sanitaires liés àl’abus d’alcool.Que ce soit pour les hommes ou pour lesfemmes, la géographie de la mortalité par<strong>15</strong>2Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


AlcoolFigure 23<strong>Mo</strong>rtalité par cirrhose selon la région et le sexe179HommesFemmes2471411091221311238510412011310887108116112103145143106 1218387927087939211685846475677260 66 74705557796<strong>15</strong>6Indice de mortalité significativement > 100 : surmortalitéIndice de mortalité non significativement différent de 100Indice de mortalité significativement < 100 : sous-mortalitéSource : Inserm, CepiDc, Insee.Exploitation Fnors.Indices comparatifs de mortalité 1995-1997cirrhose se caractérise essentiellement parune opposition nord-sud : au nord, lesprévalences les plus importantes, au sud,les plus faibles. Pour les demandes de cure,l’opposition nord-sud se complique légèrementen raison de leur nombre élevé dansles régions Auvergne et Paca.La superposition des cartes du Baromètresanté avec celles de la mortalité par cirrhoseet de demandes de cure est difficile.Elle fait d’abord apparaître que ce n’est pasdans les régions où il y a le plus de consommateursquotidiens que la mortalité est laplus élevée : au contraire, dans le sud-ouestet sur la côte méditerranéenne en général,la mortalité est faible et les demandes decure sont peu nombreuses, alors que la consommationdéclarée est plus élevée quedans le reste de la France (d’après les résultatsde ce Baromètre). Les disparitéssont également criantes dans le nord et enparticulier sur la côte normande. La concordanceest meilleure avec l’ivresse, notammenten ce qui concerne la côte ouest dela France (en particulier la Bretagne). Desdivergences apparaissent néanmoins avecle nord, où la mortalité est particulièrementélevée, mais pas l’ivresse déclarée. Avec leFigure 24Nombre de recours aux centres decure ambulatoire en alcoologie(CCAA) pour 10 000 habitants de20 à 75 ans<strong>Mo</strong>ins de 18De 18 à 25Plus de 28Source : rapport d'activité des structures spécialiséesen alcoologie, 1998, DGSBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats<strong>15</strong>3


AlcoolDeta, les différences sont particulièrementimportantes, notamment en Île-de-France oùla mortalité par cirrhose est faible, au contrairede la prévalence du Deta ; la situationest inversée pour les régions Champagne-Ardenne et Lorraine. Enfin, pour les quantitésbues la semaine passée, Rhône-Alpes etAuvergne sont très au-dessus de lamoyenne en terme de consommation, maisplutôt en dessous pour la mortalité par cirrhose.Ces répartitions géographiques divergentesreflètent la difficulté qu’il y a de comparerdes données déclaratives de consommationavec des données de nature différente :• La mortalité par cirrhose découle d’habitudesde consommations anciennes pourlesquelles on ne dispose pas de donnéessur les prises d’alcool. La carte de mortalitépar cirrhose ne pourrait être superposablequ’avec des données de consommationde l’époque. Par ailleurs, la place prise parles hépatites virales comme étiologie descirrhoses est très certainement grandissante.• Les demandes de cure concernent unpublic peu nombreux aux consommationsélevées et vraisemblablement peu représentédans les données du Baromètre. Ellesreflètent aussi l’offre de soins, variableselon les régions.• La durée des usages, leur modification aucours des années pour une même cohortede consommateurs et la mobilité des personnesen général compliquent encore cescomparaisons.• Plus généralement, les données de mortalitéet de demandes de cure peuventsans doute s’expliquer par des inégalitéssociales et économiques non mesurablespar les simples indicateurs de consommationd’alcool : dans le Baromètre, les revenusdes foyers sont significativement plusfaibles dans le nord de la France que dansle sud, et le taux de chômage y est plusélevé.• Enfin, les régimes alimentaires, très différentsau sud et au nord de la Loire, ontprobablement une influence non négligeablesur la géographie des cirrhoses.ÉvolutionLes différents Baromètres santé ont subides modifications dans leur questionnaire etne permettent donc pas de suivre l’évolutionde tous les indicateurs de consommationd’alcool au cours du temps. En se rapportantà la structure de la population de 1990(ce qui implique un redressement adéquatdes données de 1999), la comparabilité desquestions peut être établie sur les indicateurssuivants.Chez les adultes de 20-75 ansPour les adultes de plus de 20 ans, il est possiblede comparer les données du présentBaromètre avec celles du dernier Baromètresanté adultes de 1995 [13] et, dans unemoindre mesure, avec celles du premier Baromètresanté de 1992 [11]. Chez les plusde 20 ans, il y a peu d’évolutions significativesdes indicateurs de consommation d’alcoolentre les derniers Baromètres.On note néanmoins une légère diminution dela consommation, tant en fréquence qu’enquantité. Ainsi, la prévalence de la consommationau cours de la semaine précédantl’enquête : 71,7 % en 1995 vs 69,2 % en1999 (p


Alcoolprévalence de l’ivresse au cours de l’annéeest stable : 14,3 % en 1995 vs 14,2 % en1999 (ns). Ces évolutions sont les mêmespour les deux sexes : 22,3 % vs 22,6 %chez les hommes (ns) ; 6,8 % vs 6,4 % chezles femmes (ns). Il en va de même pour laprévalence de l’ivresse répétée (plus de 3au cours de l’année) : 3,9 % en 1995 (6,6 %des hommes, 1,5 % chez les femmes) vs4,2 % en 1999 (7,1 % chez les hommes,1,3 % chez les femmes).La proportion de personnes potentiellementdépendantes à l’alcool (selon le test Deta)n’a pas évolué non plus au cours de cettepériode : 8,5 % en 1995 (14,3 % chez leshommes, 2,9 % chez les femmes) vs 9,2 %en 1999 (14,7 % chez les hommes, 3,9 %chez les femmes).Si l’on se réfère au premier Baromètre santéde 1992, la consommation d’alcool et lesivresses semblent également en baisse.Ainsi, la consommation quotidienne concernait24,9 % des 20-75 ans en 1992 vs21,2 % en 1999 (p


Alcoolles 12-19 ans sur une période courte (1997-1999). Il n’est pas exclu que la baisse sesoit effectivement amortie depuis le milieudes années quatre-vingt-dix. Par ailleurs, latrès faible évolution des principaux indicateursde consommation depuis 1995-1997n’implique pas que la consommation soitrestée strictement identique pour tous lesgroupes d’individus au cours de cette période: les comparaisons ne concernent pasdes groupes de consommateurs mais desgroupes d’âge. Il est donc possible qu’uneanalyse plus fine permette de repérer certainschangements importants des modalitésde consommation de sous-groupes particuliersde la population. Pour autant, uneenquête d’opinion conduite en populationgénérale en 1999 [16] a permis de montrerque les modifications des opinions et desattitudes relatives à l’alcool au cours desannées quatre-vingt-dix chez les adultesétaient en effet de faible ampleur.Il convient, par ailleurs, de garder à l’espritque les enquêtes déclaratives quelles qu’ellessoient ne permettent de reconstituer,que 50 % à 70 % des <strong>volumes</strong> réellementconsommés [17, 18]. Certaines populationséchappent au sondage : la couverturetéléphonique filaire ne concerne que 90 %des foyers et certains publics précarisésne sont pas accessibles (sans domicilefixe, etc.). Or, leur consommation peut êtredifférente. En dehors des sous-déclarations,il est de surcroît parfois difficile pourles personnes ayant de multiples occasionsde consommer de l’alcool, de détermineravec précision le nombre de verresconsommés la veille. La notion de verresstandard n’existe, de fait, qu’en théorie etles quantités consommées varient grandementen fonction de la taille et du remplissagedes verres.Le choix des indicateurs et le mode de questionnementont donc une importance prépondérante.Les consommations étant trèsliées aux occasions de boire et aux particularitésindividuelles, il est très difficile d’établirdes indicateurs (fréquences, quantités)qui prennent en compte ces singularités.L’interrogation sur l’année nous semble êtrefondamentale pour définir les principaux indicateursde suivi de la consommation (quotidienne,hebdomadaire, occasionnelle) entreles différentes enquêtes. Elle permet, eneffet, de s’affranchir d’une éventuelle saisonnalitédes consommations, surtout cellesqui sont peu fréquentes. Il conviendrait toutefoisde lui adjoindre un suivi des personnesayant cessé de boire. Concernant lesquantités bues, le déclaratif sur le nombrede verres bus la veille est sans doute le plusprécis. Il permet d’appréhender chaque jourde la semaine (enquête sur chaque jour dela semaine, à l’exception du dimanche). Maisles biais peuvent être importants. En effet,les répondants de la veille sont sélectionnésparmi les buveurs de la semaine : les quantitésmoyennes exprimées sont, en conséquence,le reflet des réponses de 64,6 %des consommateurs de l’année. La périodede l’enquête se révèle donc être déterminantepour la qualité de cette estimationponctuelle. Est-elle adaptée pour cerner lesconsommations occasionnelles, notammentchez les jeunes ? D’autres enquêtes abordentla question sur le mois [10] et souffrentd’autres biais (mémoire, etc.) : au final, lesdeux questionnements semblent complémentaires.Un groupe de travail réunissantles principaux producteurs de donnéesmène actuellement une réflexion sur l’améliorationdes indicateurs d’alcoolisation [19].Dans sa nouvelle approche des types deconsommateurs, le Baromètre santé <strong>2000</strong>souligne les disparités de modes de consommationliés aux différents âges.Chez les jeunes, l’usage et l’usage excessifde l’alcool sont fortement liés au sexe et àl’âge (pic de consommation et d’ivresseentre 20 et 25 ans) et à l’expérimentationd’autres substances psychoactives (tabac,cannabis). Il semblerait toutefois nécessaired’approfondir la réflexion sur les déterminantspsychosociaux de ces comportementsà risques (motivations, représentationet hiérarchisation des risques, perceptionde l’ivresse et des conséquences del’usage excessif sur la santé, de la dépendance,etc.) par des études qualitatives surdes échantillons importants.<strong>15</strong>6Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Alcool1. Enquête auto-administrée en milieu scolaire qui a eu lieuen 1999 auprès de 12 000 élèves de lycée et collège.2. Enquête auto-administrée qui s’est déroulée lors de laJournée d’appel et de préparation à la défense (JAPD) en<strong>2000</strong> auprès de 14 000 filles de 17 ans et garçons de17 à 19 ans.Il n’a pas été retrouvé ici le lien entre la consommationd’alcool et le type de filière scolairesuivi, observé dans d’autres enquêtesrécentes auprès des jeunes, notammentEspad 1 [20, 21] et Escapad 2 [22]. DansEspad, les garçons âgés de <strong>15</strong> à 19 ansinscrits en filière professionnelle sont enproportion un peu plus nombreux que ceuxdes filières générale et technique à déclareravoir bu plus de dix fois au cours du derniermois (16,1 % vs 13,7 % ; p


AlcoolEnfin, les associations entre la consommationd’alcool et les problèmes de santé sontactuellement à l’ordre du jour. Si ce Baromètrepermet d’en souligner quelques-unes (lienentre Deta et Duke), il convient toutefois derappeler que le Deta est un indicateur quiporte sur toute la vie et en conséquence, nepermet pas d’établir de lien fiable entre dépendanceet santé chez les personnes jeunes.Il serait probablement souhaitable dedisposer d’autres indicateurs portant à lafois sur une période plus courte (année ?) etsur un questionnement plus adapté. Les travauxactuellement menés auprès des médecinsde ville et des hôpitaux devraient permettrede compléter la connaissance desliens entre alcool et santé [24].Pour les aspects géographiques, les donnéesde cette étude soulignent une nouvellefois la grande diversité des usages de l’alcool.Outre les spécificités régionales deconsommation, probablement liées aux habitudeset aux productions locales (calvados,bière, vin), le territoire métropolitain apparaîtgrossièrement divisé en quatre. Il estd’abord scindé en deux, de part et d’autred’une ligne floue au niveau de la Loire : ausud et surtout au sud-ouest, se trouvent lesrégions où la consommation quotidienne estla plus fréquente, au nord celles où elle l’estle moins. Il l’est également selon l’axe estouest: la façade atlantique se distinguantnettement du reste pour ce qui est des ivresses.Ces résultats pourraient être comparésà ceux des Baromètre santé nutrition dansle cadre d’analyses des régimes alimentaires.Concernant les divergences entre lesdifférentes sources de données, il devientimpératif, maintenant que chaque indicateurest mis en place, de mieux les comprendreafin de disposer d’une description cohérentedes comportements de consommation d’alcoolen France.Au total, les résultats analysés soulignent lacomplexité des diverses modalités de laconsommation d’alcool chez les Français.Des évolutions croisées se font jour, que lesindicateurs traditionnels ont du mal à refléter.Entre le nord et le sud, les hommes etles femmes, les jeunes et les sujets plusâgés, la semaine et le week-end, le vin et lesautres boissons, l’ivresse et les prises régulières…,un nouveau paysage est sansdoute en train de se redessiner. Il demandele développement de travaux complémentairesplus spécifiques et plus ciblés, privilégiantdes axes d’exploration particuliers quece Baromètre santé a mis en lumière.<strong>15</strong>8Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Alcoolréférences bibliographiques1. Hill C. Alcool et risques de cancer. THS Larevue des addictions 1999 ; 1 (3) : 46-9.2. Haut Comité de la santé publique. La Santéen France — Rapport général. Paris : La Documentationfrançaise, 1994 : 333 p.3. Haut Comité de la santé publique. La santéen France, 1994-1998. Paris : La Documentationfrançaise, 1998 : 310 p.4. Parquet P. J. Pour une politique de préventionen matière de comportements de consommationde substances psychoactives. Vanves :CFES, coll. Dossiers Techniques, 1997 : 108 p.5. Parquet P. J. Pour une prévention de l’usagedes substances psychoactives : usage, usagenocif, dépendance. Vanves : CFES, coll. DossiersTechniques, 1998 : 46 p.6. Roques B. La dangerosité des drogues. Paris: Odile Jacob. La Documentation française,1999 : 316 p.7. Inserm. Exper tise collective Alcool. Effets surla santé. Paris : Inserm, 2001 : 358 p.8. Alcool. Vanves : CFES, coll. La Santé en chiffres,2001 : 38 p.9. Prévention de l’alcoolisation excessive. Recherched’axes de communication : étude qualitativeCFES/Cnamts/Adage : 1997. 87 p.10. Ireb. Les adolescents français face à l’alcool– Compor tement et évolution. Ireb, 1998 : 119 p.11. Baudier F., Dressen C., Alias F. (sous la dir.de). Baromètre santé 92. Vanves : CFES, coll.Baromètres, 1994 : 165 p.12. Baudier F., Dressen C, Grizeau D., JanvrinM.-P., Warszawski J. Baromètre santé 93/94.Vanves : CFES, coll. Baromètres, 1995 : 168 p.13. Baudier F., Arènes J. (sous la dir. de) Baromètresanté adultes 95/96. Vanves : CFES, coll.Baromètres, 1997 : 288 p.<strong>15</strong>. Guilbert P., Gautier A. Repérage des consommateursd’alcool dans une enquête nationalepar téléphone. Alcoologie et addictologie (à paraître).16. Beck F., Peretti-Watel P. Enquête sur lesreprésentations, opinions et perceptions relativesaux psychotropes. Eropp 99, OFDT, <strong>2000</strong> :203 p.17. Arvers P. Contribution à l’évaluation desconsommations de boissons alcooliques enFrance, enquêtes épidémiologiques en milieumilitaire. Université Claude-Bernard-Lyon I, mémoirede doctorat, 1998 : 223 p.18. Got C., Weill J. L’alcool à chiffres ouverts,consommations et conséquences : indicateursen France. Paris : Seli Arslan, 1997 : 350 p.19. Got. C., Weill. J. L’alcool à chiffres ouverts,consommations et conséquences : indicateursen France. Actualisation 2001 (à paraître).20. Choquet M., Ledoux S., Hassler C. Alcool,tabac, cannabis et autres drogues illicites parmiles élèves de collège et de lycée : Espad,1999,France : tome 1 (à paraître).21. Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P. Alcool,tabac, cannabis et autres drogues illicites parmiles élèves de collège et de lycée : Espad, 1999,France : tome 2 (à paraître).22. Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P. Regardsur la fin de l’adolescence, consommations deproduits psychoactifs dans l’enquête Escapad<strong>2000</strong>. Bilan de l’enquête Escapad <strong>2000</strong>, OFDT :2001 : 220 p.23. Observatoire français des drogues et toxicomanies(OFDT). Drogues et dépendances, indicateurset tendances 2001, OFDT : 2001 :368 p.24. Drees. Enquête alcool médecine libérale ethôpitaux, <strong>2000</strong>-2001. Drees (à paraître).14. Arènes J., Janvrin M.-P., Baudier F. (sous ladir. de). Baromètre santé jeunes 97/98. Vanves :CFES, coll. Baromètres, 1999 : 328 p.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats<strong>15</strong>9


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsPensées suicidaireset tentatives de suicidePhilippe Guilbert, Xavier Pommereau, Bertrand Coustoul’essentiel en quelques chiffres…En 1999, 7,3 % des femmes et 4,4 % deshommes déclarent avoir pensé au suicideau cours des douze derniers mois. Pourles femmes, la prévalence de pensées suicidairesvarie selon l’âge avec un maximumpour les <strong>15</strong>-19 ans (12,0 %), tandisque, pour les hommes, la prévalencevarie peu avec l’âge.Les tentatives de suicide au cours de la vieont été analysées essentiellement selondes variables sociodémographiques etcette analyse a été complétée par une descriptionde la dernière tentative de suicide(notamment en terme de suivi médical).7,7 % des femmes et 3,3 % deshommes déclarent avoir fait une tentativede suicide au cours de leur vie. Pour lesfemmes, les pourcentages les plus élevéss’observent parmi les 35-64 ans (entre9 % et 10 %), alors que pour les hommes,ce serait plutôt parmi les jeunesadultes : environ 4,6 % parmi les 20-44 ans. 55,5 % des hommes ont été àl’hôpital après leur dernière tentativecontre 53,7 % pour les femmes et49,1 % ont été suivis par un médecin ouun professionnel de la santé contre49,8 % pour les femmes.Les données présentées dans ce chapitrene permettent pas d’établir un « profiltype » du candidat au suicide, mais ellesfournissent un certain nombre d’indicateursde vulnérabilité révélant un sentimentde mal-être et un désir de rupturechez ceux qui pensent au suicide. Reconnaîtrece mal-être et cette envie de rompreconstitue la première étape de la préventiondu suicide, afin d’aider les sujetsen souffrance à l’exprimer explicitementet à en percevoir le sens.163


Pensées suicidaires et tentatives de suicideSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.En 1998, le nombre de décès par suicideen France était estimé par l’Inserm à10 534, tous âges et sexes confondus,dont 7 771 concernant des hommes [1].Ces chiffres ne tiennent pas compte de lasous-déclaration qui est de l’ordre de 20 à25 % [2]. Rapportés à la population générale,les taux de décès par suicide sont de27,1 pour 100 000 hommes et de 9,2 pour100 000 femmes. La surmortalité masculines’observe à tout âge. Il existe toutefoisd’importantes variations des taux selon lapériode de la vie. Chez les hommes, l’augmentationdes taux est forte entre l’adolescenceet l’âge adulte, avec un premier picvers 40 ans, suivi d’une diminution modéréejusqu’à l’âge de la retraite d’activité, puis uneaugmentation très importante jusqu’auxâges les plus élevés. Pour les femmes,l’augmentation des taux est plus régulière etplus limitée. Le taux de suicide des femmesâgées est cinq fois plus élevé que celui desjeunes femmes, alors que celui des hommesâgés est dix fois celui des jeunes hommes.Il n’en demeure pas moins que le suicideest à la première place des causes dedécès chez les 25-34 ans et à la deuxièmepour les <strong>15</strong>-24 ans, juste après les accidentsde la route. Sept suicides sur dix sonteffectués par pendaison ou usage d’unearme à feu. Après une relative stabilité durantla période de l’après Seconde Guerremondiale jusqu’au milieu des annéessoixante-dix, le taux de suicide a connu unerapide croissance entre les années 1975 et1985. Ainsi, le taux de suicide masculin fluctuaitentre 23 et 26 pour 100 000 entre1950 et 1974, alors qu’il atteint 33 pour100 000 en 1985 (+ 45 %) [3]. Depuis1985, la tendance est plutôt à la stabilisation,et à la baisse depuis 1993 (Figure 1).Si l’on doit se féliciter de voir le problèmedu suicide reconnu aujourd’hui comme uneFigure 1Évolution du taux de suicide selon le sexe de1985 à 1998 (pour 100 000)35282133,1 32,9 31,7 30,2 30,5 29,6 29,6 30,222,7 22,6 21,931,6 31,5 30,428,8 28,4 27,120,8 20,9 20,1 20,2 20,3 21,2 20,8 20,319,3 19,0 17,91412,7 12,9 12,5 11,7 11,7 11,1 11,2 10,9 11,5 10,7 10,8 10,4 10,19,27Hommes Ensemble Femmes01985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998d’après les données de l’Inserm SC8Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats165


Pensées suicidair es et tentatives de suicidepriorité de santé publique, reste que sa préventionse révèle complexe à mettre enœuvre. Le texte issu de la conférence deconsensus [4] souligne qu’il n’existe pasdans la littérature de critères diagnostiquesde la crise suicidaire. Le repérage de cellecidoit s’appuyer sur trois types de signes :l’expression d’idées ou d’intentions suicidaires,les manifestations de crise psychique(troubles anxieux et dépressifs avec sentimentsd’échec, d’inutilité, de dévalorisation,ruminations morbides, appétence alcooliqueet tabagique, etc.), et le contexte de vulnérabilité(impulsivité, troubles mentaux évolutifs,facteurs de personnalité, alcoolisme,toxicomanie, etc.), dans lequel interviennentégalement l’histoire individuelle et familiale,les événements de vie douloureux. La gravitéde ces signes doit être évaluée en fonctionde leur brutalité d’apparition tranchantavec l’état antérieur, de leur intensité, de leurcumul et de leur caractère durable ou récurrent.En ce qui concerne la relation précocequi pourrait exister entre ces troubles, c’està-direavant qu’ils n’entravent l’insertion socialeet relationnelle des sujets, peu d’étudessont disponibles en France comme à l’étranger[5]. Pourtant, la détermination des signes« précliniques » et de leurs associations potentiellesserait particulièrement utile, afinde mettre en place des actions de préventionsuffisamment tôt. La présente étude apermis d’analyser les déclarations d’idées desuicide et/ou de tentative de suicide au coursde la vie chez les personnes ayant participéà l’enquête. Dans un premier temps, laprévalence des pensées suicidaires a étéétudiée selon différentes variables sociodémographiques(sexe, âge, situation matrimoniale,situation professionnelle, revenu parunité de consommation), selon une échellede qualité de vie et selon différents comportementsde santé (consommation de produitspsychoactifs, prise de risque, etc.). Les tentativesde suicide au cours de la vie ont étéanalysées essentiellement en fonction des variablessociodémographiques et cette analysea été complétée par une description dela dernière tentative de suicide (notammenten terme de suivi médical).MéthodeLes pensées suicidaires ont été étudiées àpartir d’une question portant sur l’annéeécoulée : « Au cours des douze derniersmois, avez-vous pensé au suicide ? (oui,non, nsp) ». Dans le cadre de cette enquêtemultithématique, il n’était malheureusementpas possible d’utiliser un questionnaire completsur les idées de suicide. Néanmoins,la question posée constitue un indicateur depensée suicidaire simple donnant des résultatsproches de ceux observables dansd’autres enquêtes [6]. Il est vrai qu’uneéchelle de fréquence 1 pour la réponse auraitprobablement aidé les interviewés à répondreet à se situer [7].La question utilisée sur les tentatives de suicideest : « Au cours de votre vie, avez-vousfait une tentative de suicide ? (oui, non, nsp) ».Cette seconde question, comme la première,nécessitait donc une verbalisation d’un sentimentou d’un acte qui, pour certains, étaitresté jusque-là secret. D’autres personnesinterrogées, moins enclines à la verbalisation,ont peut-être préféré ne pas répondre à laquestion ou répondre négativement. L’absencede regard, dû au mode de recueil partéléphone, a d’un autre côté permis une plusgrande liberté dans les réponses, comparé àune enquête qui aurait eu lieu en face-à-face.En 1997, lors du Baromètre santé jeunes, desentr etiens post-enquête réalisés par un psychologueavaient révélé que les adolescentsayant répondu avoir déjà fait une tentative desuicide avaient plutôt bien vécu le questionnairemais, par définition, il n’a pas été possiblede s’entretenir avec les adolescents ayantfait le choix de garder pour eux leur réponseconcernant leurs pensées suicidaires ou leurtentative de suicide.Peu d’enquêtés n’ont pas souhaité répondre auxquestions sur le suicide (une dizaine environ). Iln’est pas possible d’interpréter ce choix commeun refus de reconnaître une tentative ou unepensée suicidaire. Ces personnes n’ont donc pasété prises en compte dans les analyses.1. Jamais, rarement, parfois, souvent.166 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Pensées suicidaires et tentatives de suicideLa présentation des résultats de l’analysesera faite la plupart du temps à la fois sansajustement (pourcentage, moyenne, oddsratio) et avec ajustement par des régressionslogistiques, afin de prendre en compteles facteurs de confusions ou les interactions(odds ratio ajusté) 2 .RésultatsLes pensées suicidairesSexe et âgeEn 1999, 7,3 % des femmes et 4,4 % deshommes déclarent avoir pensé au suicide aucours des douze derniers mois (p


Pensées suicidair es et tentatives de suicidefréquemment avoir pensé au suicide : 6,5 %vs 10,2 % pour celles sans enfants(p


Pensées suicidaires et tentatives de suicidecompris entre 6 000 et 10 000 francs parmois et par UC. De plus, la prévalence despensées suicidaires chez les personnes auchômage n’est pas très différente de celledes actifs ayant un emploi. En prenant encompte l’âge, les différences de prévalenced’idées suicidaires sont significatives uniquementparmi les hommes et les femmesde plus de 30 ans : 9,6 % vs 6,0 % (p


Pensées suicidair es et tentatives de suicideTableau Vsique, mentale et sociale. Des scores allantde 0 à 100 sont calculés après agrégationdes réponses se rattachant aux dimensionsconcernées. D’une façon générale, les scoresvarient sensiblement selon le sexe etl’âge des individus. Ces facteurs seront prisen compte, ainsi que ceux étudiés jusqu’àprésent, dans une analyse de la variancemultivariée. Ainsi, après ajustement et quelque soit le score considéré, les femmescomme les hommes ayant eu des penséessuicidaires au cours de la dernière annéeobtiennent des scores de santé moins élevésque les autres. Les différences sontparticulièrement importantes pour la santémentale : le score de dépression des femmesayant pensé au suicide est de 55,3 vs31,2 (p


Pensées suicidaires et tentatives de suicide(p


Pensées suicidair es et tentatives de suicideTableau VIIPensées suicidaires et prisede risque au cours des douzederniers mois (en pourcentage)Hommes Femmes(n=6 016) (n=7 649)12–25 ansPrise de risqueNon (n=2 436) 2,7 8,2Oui, une fois (n=169) 8,1 16,5Oui, deux fois (n=50) 9,6 23,2Oui, trois et plus (n=105) 9,6*** 24,5*26–75 ansPrise de risqueNon (n=10 322) 4,1 6,5Oui, une fois (n=283) 7,7 19,0Oui, deux fois (n=101) 11,8 21,8Oui, trois et plus (n=199) 12,0*** 5,7**** : p


Pensées suicidaires et tentatives de suicideTableau VIIIPensées suicidaires et consommation de substances psychoactives : OR ajustés sur l’âge, lestatut matrimonial, le fait d’avoir un enfant, la situation professionnelle et le revenumensuel par unité de consommation pour les 18-75 ans uniquementAvoir pensé au suicide % OR brut OR ajustéa Fumeurs réguliersHommesOui (n=310) 40,2 1,5** 1,3Non (n=5 710) 30,9** 1,0 1,0FemmesOui (n=599) 36,7 1,8*** 1,6***Non (n=7 055) 24,4*** 1,0 1,0b Plus de 10 cig. par jourHommesOui (n=310) 29,0 2,0*** 1,6**Non (n=5 710) 17,3*** 1,0 1,0FemmesOui (n=599) 17,0 1,6*** 1,5**Non (n=7 055) 11,3*** 1,0 1,0c Forte dépendanceHommesOui (n=106) 31,1 2,7*** 3,1***Non (n=1 678) 14,3*** 1,0 1,0FemmesOui (n=221) 21,0 2,3*** 2,4***Non (n=1 788) 10,5*** 1,0 1,0d Consommation d’alcool au moinshebdomadaire au cours de l’annéeHommesOui (n=310) 74,3 1,1 0,9Non (n=5 710) 72,2 1,0 1,0FemmesOui (n=599) 43,5 0,9 1,0Non (n=7 055) 45,6 1,0 1,0e Consommation d’alcool quotidienneau cours des sept derniers joursHommesOui (n=310) 23,9 0,8 0,9Non (n=5 710) 27,7 1,0 1,0FemmesOui (n=599) 8,1 0,7* 0,9Non (n=7 055) 11,4* 1,0 1,0f Test Deta positifHommesOui (n=310) 31,2 3,2*** 2,7***Non (n=5 710) 12,5*** 1,0 1,0FemmesOui (n=599) 10,3 3,2*** 3,0***Non (n=7 055) 3,5*** 1,0 1,0* : p


Pensées suicidair es et tentatives de suicideau cours de l’année vs 0,9 % (p


Pensées suicidaires et tentatives de suicide23,5 % pour les hommes. La troisième personnecitée est, pour les femmes, le médecin(20,5 % vs 11,7 % pour les hommes ;p


Pensées suicidair es et tentatives de suicideStatut matrimonialGlobalement, la répartition des suicidantsselon le statut matrimonial est assez similaireentre les femmes et les hommes. Lespersonnes en situation de rupture ou ayantconnu cette situation disent plus fréquemmentavoir fait une tentative de suicide aucours de leur vie : 19,2 % des femmes divorcéesou séparées (9,4 % pour les hommes)et 22,4 % des femmes remariéesaprès un divorce ou un veuvage (7,4 % pourles hommes) (Tableau X). Viennent ensuiteles personnes en situation de veuvage et decélibat, qui sont environ 8 % pour les femmeset 3 à 5 % pour les hommes à déclareravoir fait une tentative de suicide aucours de leur vie. Les taux de tentative deTableau XTentative de suicide au coursde la vie selon le statut matrimonialet le fait d’avoir des enfants(en pourcentage)Hommes Femmes(n=5 765) (n=7 381)CélibataireEnsemble (n=4 713) 5,1 8,0Avec enfants (n=1 031) 8,9 11,3Sans enfants (n=3 682) 4,3** 6,9**Marié(e) 1 re foisEnsemble (n=6 250) 1,8 5,4Avec enfants (n=5 688) 1,7 5,2Sans enfants (n=562) 2,8 7,7Remarié(e) après un divorceou un veuvageEnsemble (n=359) 7,4 22,4Avec enfants (n=334) 7,3 22,6Sans enfants (n=25) 8,1 19,5Veuf(ve)Ensemble (n=807) 2,7 8,4Avec enfants (n=741) 3,0 8,5Sans enfants (n=66) 0,0 6,7Divorcé(e) ou séparé(e)Ensemble (n=1 017) 9,4*** 19,2***Avec enfants (n=922) 8,9 19,3Sans enfants (n=95) <strong>15</strong>,1 18,1** : p


Pensées suicidaires et tentatives de suicidepour les femmes ne vivant pas en couple,celles ayant des enfants disent plus fréquemmentavoir déjà fait une tentative desuicide que les autres (14,3 % vs 7,4 % ;p


Pensées suicidair es et tentatives de suicideTableau XIIITentative de suicide au coursde la vie selon la profession etla catégorie socioprofessionnellede l’interviewé(e) (en pourcentage)Hommes Femmes(n=3 792) (n=4 066)AgriculteursEnsemble (n=163) 0,7 1,3<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=102) 0,0 0,0De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=39) 3,0 7,1Au moins 10 000 F (n=22) 0,0 0,0Artisans, commerçants,chefs d’entrepriseEnsemble (n=233) 3,5 17,1<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=60) 11,5 11,2De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=86) 1,4 21,3Au moins 10 000 F (n=87) 1,3 * 18,6CadresEnsemble (n=1 218) 2,8 7,1<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=66) 3,5 18,2De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=260) 2,9 13,6Au moins 10 000 F (n=892) 2,8 4,3**Professions intermédiairesEnsemble (n=2 005) 3,6 7,1<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=304) 3,3 12,2De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=875) 3,7 6,4Au moins 10 000 F (n=826) 3,5 6,0 *EmployésEnsemble (n=2 472) 4,9 9,4<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=941) 8,7 10,1De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=1 135) 3,3 9,7Au moins 10 000 F (n=396) 2,5* 7,0OuvriersEnsemble (n=1 767) 5,4 10,5<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=866) 6,4 10,3De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=729) 4,9 8,8Au moins 10 000 F (n=172) 2,7 21,6* : p


Pensées suicidaires et tentatives de suicidePrise en chargeLa prise en charge après une tentative desuicide ne diffère pas de façon significativeselon le sexe : 55,5 % des hommes ont étéà l’hôpital après leur dernière tentative contre53,7 % pour les femmes et 49,1 % ontété suivis par un médecin ou un professionnelde la santé contre 49,8 % pour les femmes.En revanche, les jeunes ont tendanceà être moins pris en charge que les adultes,mais les effectifs sont faibles (TableauXV). Ainsi, moins d’une adolescente surtrois (29,2 % parmi les <strong>15</strong>-19 ans) a été àl’hôpital après sa dernière tentative de suicidevs 55,5 % parmi les 26-34 ans(p0,05)pour les hommes interrogés. Mêmes constatspour les tentatives de suicide.Tableau XVAvoir été à l’hôpital après la dernièretentative de suicide selon lesexe et l’âge du suicidant (enpourcentage)Hommes12-14 ans (n=2) a –<strong>15</strong>-19 ans (n=9) a –20-25 ans (n=24) 45,526-34 ans (n=59) 57,835-44 ans (n=61) 67,045-54 ans (n=43) 46,255-64 ans (n=22) 75,465-75 ans (n=8) a –Femmes12-14 ans (n=10) a –<strong>15</strong>-19 ans (n=34) 29,220-25 ans (n=61) 42,226-34 ans (n=113) 55,535-44 ans (n=144) 58,245-54 ans (n=124) 54,755-64 ans (n=87) 64,765-75 ans (n=47) 57,5** : p


Pensées suicidair es et tentatives de suicideDiscussionPensées suicidaires,tentatives de suicide et suicideLes débats ont été nombreux sur la questiondes liens entre pensées suicidaires,tentatives de suicide et suicides aboutis. Depar les différences épidémiologiques despopulations concernées, on a pu considérerqu’il s’agissait en fait de problématiquesdifférentes ou, comme l’écrit M. Debout :« N’y aurait-il pas plusieurs justifications dugeste auto-agressif : celle qui recherche lamort du sujet et celle qui utilise cette potentialitémoins pour y parvenir que pour agirsur sa vie et son entourage » [2]. Mais ilécrit aussi quelques lignes auparavant : « sices catégories ne peuvent se confondre,elles ont à l’évidence un fond commun, celuiqui consiste pour une personne à remettreen cause ce qui la fait vivante, agissante». Quelques années auparavant,H. Chabrol estimait en effet que « la conceptionactuelle tend à considérer qu’idées desuicide, tentative de suicide et suicide nesont pas des entités distinctes répondant àdes problématiques différentes, mais qu’elless’inscrivent dans un continuum de conduitesde gravité croissante renvoyant à desdéterminismes communs définissant un processussuicidaire dont l’évolution spontanéeconduit trop souvent à l’escalade de l’une àl’autre » [9]. Ce continuum qui se vérifie fréquemmentdans la pratique clinique est difficileà mettre en évidence à travers les étudesd’épidémiologie descriptive, car la vulnérabilitéd’un sujet peut s’exprimer dansdifférents registres, et un même désir de« rupture » survenir ou se répéter pour desraisons apparemment fort différentes [10].L’idéation suicidaire et le risque de passageà l’acte sont liés à d’intenses sentiments de« non-existence » que les sujets eux-mêmesne sont pas en mesure de rapporter consciemmentà tel ou tel traumatisme ou souffrancepersonnelle. Le caractère hétérogènedes événements précipitants (rupturesentimentale, conflit intrafamilial ou interpersonnel,deuil, maladie, situation socioprofessionnelledéfavorable, épisode dépressif,violences subies, condamnation, incarcération,etc.), l’importance qu’ils prennent àcertains moments et pour certains sujets,l’équivalence qu’ils représentent en termesd’abandon, de perte ou d’isolement insupportables,se révèlent difficilement lisiblesà travers le seul recueil de données « objectives», dont la relation de cause à effet estnon moins délicate à interpréter en l’absenced’éléments anamnestiques, cliniqueset psychopathologiques. Il n’en demeurepas moins que l’idéation suicidaire ne débouchepas nécessairement sur une tentativede suicide et qu’il existe des suicides aboutisqui n’ont été précédés ni de tentatives,ni d’idéation suicidaire exprimée.L’objet de la conférence de consensus des19 et 20 octobre <strong>2000</strong> était de reconnaîtreet prendre en charge la crise suicidaire(« crise psychique dont le risque majeur estle suicide » [4]). À l’issue de celle-ci, un certainnombre de facteurs de risque (selonleur gravité, leur nature), d’événements devie et de facteurs de protection ont été répertoriés.La liste est étendue, reflétant lacomplexité du processus suicidaire, d’autantque théoriquement, le nombre de facteursde risque envisageables pour un risquedonné est incalculable [11]. Ainsi, les troublespsychiatriques, les antécédents personnelset familiaux de suicide, la communicationd’une intention suicidaire ou uneimpulsivité constituent les facteurs primairesparmi les facteurs de risques. Les pertesparentales précoces, l’isolement social,le chômage, les difficultés financières etprofessionnelles, les événements de vie négatifssont regroupés en facteurs secondaires,et le fait d’être un homme, d’être jeuneou âgé, d’être dans une période de vulnérabilitéen facteurs tertiaires [4]. Une autreclassification, selon la nature des élémentqui la composent, est également présentée: facteurs individuels, facteurs familiauxet facteurs sociaux [4]. Rappelons, commele soulignent les auteurs du rapport issu decette conférence, qu’un facteur de risquen’établit pas, de fait, un lien de causalité.Dans le cas de la crise suicidaire, ils insis-180 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Pensées suicidaires et tentatives de suicidetent sur l’interaction de ces facteurs (modèleintégratif et non additif des facteurs).Dans le cadre de cette étude, nous avonsconsidéré un certain nombre de variablesidentifiées comme facteurs de risque dansl’analyse des pensées suicidaires (qui peuventêtre une composante de la crise suicidaire).Les facteurs individuels : sexe, âge,abus et dépendance à des produitspsychoactifs, estime de soi, maladieou handicap physiqueLes femmes et en particulier les adolescentesou les jeunes adultes, sont celles quidéclarent le plus fréquemment avoir penséau suicide au cours de l’année, ce qui correspondau « profil » des personnes ayantfait une tentative de suicide au cours de leurvie. Les courbes des pensées suicidairesselon les tranches d’âge comportent deséléments similaires avec celles observéespour la mortalité par suicide : il n’y a pasd’augmentation linéaire avec l’âge. Les sociologuesont analysé le suicide selon l’âgeen s’efforçant de distinguer l’effet de l’âgede l’effet génération et de l’effet période(crise économique par exemple). Une desconclusions de ces recherches serait enfaveur de la recomposition du cycle de vie :ce qui est important, ce n’est pas l’âge oul’époque dans laquelle on vit, mais l’âge quel’on a à certaines époques [3]. Ainsi, la criseéconomique due au premier choc pétroliern’a pas été vécue de la même façon selonqu’à cette époque, on était âgé de 25 ans(recherche d’emploi) ou de 60 ans (départà la retraite après une période économiquefavorable). Pour ce qui est des tentatives desuicide, on observe parmi les 35-44 ansdes taux plus élevés que parmi les classessuivantes, ce qui correspond partiellementaux données de mortalité par suicide de cesdernière années (augmentation nette à partirde 65 ans) [3]. Les scores d’anxiété et dedépression sont plus élevés parmi les personnesayant pensé au suicide. Ces dernièresont également plus fréquemment desproblèmes de dépendance vis-à-vis du tabac,de l’alcool ou du cannabis, une maladiechronique ou un handicap physique. D’unpoint de vue psychologique, il est intéressantde noter que les personnes suicidairesse sentent davantage « mal » sur le planphysique et mental, et qu’elles déclinent lesconduites de rupture dans plusieurs registres: consommation de tranquillisants etd’autres substances psychoactives, troublesalimentaires et prises de risque diverses.Chez les jeunes, cette observation doitpermettre un meilleur repérage des sujetsà risque suicidaire. Dans une étude récente,M. Choquet et X. Pommereau ont ainsi montréque les adolescents fréquentant l’infirmeriescolaire constitue une sous-populationplus à risque que les autres (une consultantesur cinq et un consultant sur dix ont déjà faitune tentative de suicide) [12]. Les jeunessuicidants se distinguent des autres pardavantage de problèmes personnels (antécédentsde violences subies, dépressivitéimportante, problèmes de santé, difficultésscolaires) et de conduites de rupture (fugues,ivresses, consommation chronique desubstances psychoactives, comportementsdélictueux). La précocité d’apparition de cestroubles (avant l’âge de <strong>15</strong> ans) et leur cumulsont des indicateurs de risque suicidairemajeurs.Les facteurs familiaux : situationde rupture affective, isolement,présence ou absence d’enfantLes personnes vivant seules ou séparées/divorcées déclarent effectivement plus fréquemmentavoir pensé au suicide au coursde l’année avec des différences importantesselon qu’elles ont ou non des enfants.Deux groupes se distinguent : les femmescélibataires et les hommes divorcés ou séparés.Pour ces deux populations, les tauxde pensées suicidaires sont différents selonla présence ou l’absence d’enfant. Les premierstravaux sur le lien entre la famille etle suicide datent de Durkheim. Selon lui,« l’immunité au suicide que présentent lesgens mariés en général est due, tout entièrepour un sexe et en majeure partie pourl’autre, à l’action, non de la société conjugale[mariage] mais de la société familiale »Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats181


Pensées suicidair es et tentatives de suicide[famille] [13]. Dans le détail, E. Durkheim remarqueque les hommes mariés sans enfantsse suicident moins que les célibatairessans enfants, mais plus que les hommesmariés avec enfants ; et les femmes mariéessans enfants se suicident davantageque les célibataires sans enfants. Danscette enquête, ces résultats sont globalement(pas de tests statistiques utilisés) retrouvéspour les tentatives de suicide etpartiellement pour les pensées suicidaires.P. Besnard a repris la théorie de E. Durkheimen regard des dernières données sur lesuicide et l’évolution de la structure familiale(augmentation de divorces/séparations,augmentation du nombre de célibatairesavec enfants). Celui-ci constate que le divorceou la séparation ne joue pas de façonidentique selon que l’on soit un homme ouune femme et selon que l’on ait ou non desenfants : pour les hommes, le fait d’avoirdes enfants est davantage corrélé à destaux de suicide élevés, alors que cela nes’observe pas chez les femmes. L’une desexplications consiste à dire qu’en cas dedivorce, ce sont les femmes qui obtiennentmajoritairement la garde des enfants etdonc, en quelque sorte, la structure familialeest davantage préservée pour les femmesque pour les hommes. Pour les femmescélibataires, la présence ou l’absence d’enfants« joue » de façon opposée selon quel’on considère les pensées suicidaires ou lestentatives de suicides : les femmes célibatairesayant un enfant disent plus fréquemmentavoir fait une tentative de suicide quecelles sans enfants, tandis que les femmescélibataires sans enfants disent plus souventavoir pensé au suicide au cours de l’année.S’agit-il de deux populations différentesou bien cela reflète-t-il les difficultés de viede personnes plus fragiles ou démunies(mères ayant eu des enfants très jeunes, instabilitéaffective à l’âge adulte, difficultéspsychologiques, etc.) ? Là encore, la simpledescription de la situation matrimoniale rendtrès imparfaitement compte de la qualitédes relations intrafamiliales et de l’effet protecteurqu’elles peuvent ou non avoir enmatière de passage à l’acte suicidaire. Lasituation familiale élargie (parents, grandsparents,etc.) et les recompositions familialeséventuelles doivent être prises en considération,en sachant qu’elles ont d’autantplus d’impact sur un sujet que celui-ciéprouve des difficultés personnelles et/ouinterpersonnelles à définir une place et uneidentité supportables, pour des raisonsmultiples (troubles mentaux, dépendanceaffective majeure, environnement pathogène,enchaînement d’événements dramatiques,etc.). Ces raisons, elles-mêmes,peuvent s’inscrire dans une histoire personnelleou familiale marquée par diverses formesd’abandon, de perte ou d’indifférenciation(séparation précoce, suicide d’un parent,violences physiques ou sexuelles subiesdans l’enfance, répétition transgénérationnellede traumatismes, relations de dépendanceexcluant l’un ou l’autre parent,etc.). Ces inclusions successives à la manièrede « poupées gigognes » rendentcompte du caractère plurifactoriel de la problématiquesuicidaire.Les facteurs sociaux : situationprofessionnelle, profession, revenuLes liens entre suicide et facteurs sont trèscomplexes. Le chômage serait relié au suicidedifféremment selon l’âge auquel on lesubit, le sexe, les diplômes, la situation matrimoniale,le pays considéré, la profession,etc. De même, les variations de la fréquencede suicide selon la catégorie socioprofessionnelle(PCS) sont liées à l’expositionau chômage d’une profession donnée,au salaire, au niveau d’instruction, etc. [14].Comme le souligne la conférence de consensus,l’impact d’un facteur dépend de laprésence ou de l’absence d’un autre [4]. Aufur et à mesure que les travaux de rechercheprogressent, le mécanisme par lequelun facteur semble jouer sur les taux de suicidese précise (quelle autre variable estliée ? Quelle population est concernée ?,etc.) [3, 14, <strong>15</strong>]. Ainsi, le chômage est davantageconsidéré comme un facteur aggravantou déclenchant qu’une cause exclusivedu geste suicidaire [10]. Par ailleurs, aucours de ces dernières années, le chômage182 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Pensées suicidaires et tentatives de suicidesemble avoir une influence sur le taux desuicide différente selon l’âge des individus.Pour les jeunes adultes, l’effet du chômageserait moindre comparé à celui retrouvépour leurs aînés (40-45 ans). Les explicationsavancées sont que la génération plusjeune a appris à vivre avec le risque du chômagemais aussi, plus simplement, tomberau chômage à un âge plus avancé n’a pasles mêmes effets (ni les mêmes causes) à40 ans qu’à 28 ans. Ce qui semble important,c’est de parvenir à analyser chaquefacteur de façon dynamique : interactionentre les facteurs, période et âge spécifiques.Dans le cadre de cette enquête, uncertain nombre de conclusions élaboréespour les suicides se retrouvent, pour ce quiest des facteurs sociaux, pour les penséessuicidaires et les tentatives de suicide. Globalement,trois éléments se distinguent.1. C’est effectivement parmi les personnesau chômage que s’observent les taux depensées suicidaires et les taux de tentativesde suicide les plus élevés, d’autant plus queles niveaux de revenu par unité de consommation(UC) sont bas. Cette différence n’esten fait statistiquement significative queparmi les plus de 30 ans, ce qui correspondaux analyses sociologiques présentées cidessus.2. C’est parmi les artisans, commerçants,chefs d’entreprise (uniquement pour les femmesavec des effectifs faibles), employés etouvriers que s’observe la proportion la plusimportante de tentatives de suicide (sanstendance précise selon les revenus par UC).Ceci correspond aux données sur les tauxde suicide par PCS à la différence que lesagriculteurs ne figurent pas ici parmi lesprofessions ayant des taux de tentatives desuicide élevés.3. Il n’y a pas de tendance précise de larépartition des pensées suicidaires selon laPCS de l’individu. En terme de proportionmaximale, c’est parmi les artisans, commerçants,chefs d’entreprise et cadres qu’il y ala plus grande proportion de personnes quidisent avoir pensé au suicide au cours desdouze derniers mois, mais globalement, ladifférence n’est pas significative et c’estmême parmi les ouvrières ayant un revenupar UC supérieur ou égal à 10 000 francsque l’on observe la proportion la plus élevée.Les événements de vie (au sens de laconférence de consensus) : violenceet rapports sexuels forcésSelon les experts de la conférence de consensus,les événements de vie sont desfacteurs prédisposants et précipitants destentatives de suicide [4]. Les résultats duBaromètre santé <strong>2000</strong> montrent une surdéclarationde violences subies et de rapportssexuels forcés parmi les personnes ayanteu des pensées suicidaires au cours desdouze derniers mois et ce, quel que soit lesexe de la personne interrogée. Il est possiblede rattacher les conduites de violenceagie et les prises de risque par plaisir ou pardéfi — qui sont elles-mêmes davantagedéclarées par les personnes ayant eu despensées suicidaires —, à des conduitessuicidaires [2]. La violence agie n’est cependantpas à proprement parler une prise derisque, mais le risque est présent dans denombreux actes de violence (risque de riposte,risque vis-à-vis de la justice, etc.).Chez les jeunes scolarisés, l’étude deM. Choquet et X. Pommereau confirme queles adolescents suicidants sont à la fois plussouvent victimes de violences sexuelles ouphysiques (respectivement quatre fois etdeux fois plus que les autres) et davantageimpliqués dans des violences agies à l’encontred’autrui. Dans l’expérience del’équipe du centre Abadie (CHU de Bordeaux)qui prend en charge environ quatrecentjeunes suicidants par an, une adolescentesur trois et un adolescent sur septfont état d’antécédents de violences sexuelles,en majorité de nature incestueuse [10].L’analyse de la communication verbale despensées suicidaires à une personne de sonentourage ou à un professionnel de la santédoit être faite de façon prudente dans lecadre de cette enquête « déclarative ».La conférence de consensus a émis un certainnombre de recommandations destinéesaux non-professionnels : comment ces dernierspeuvent-ils repérer une crise suicidaireBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats183


Pensées suicidair es et tentatives de suicideet quelle première attitude adopter ? Les expressionsd’idées suicidaires et d’intentionssuicidaires sont décrites comme des signesde premier rang dans le repérage de lacrise. Quelle que soit la population cernée(enfant, adolescent, adulte ou personneâgée), exprimer des désirs de suicide mériteune attention particulière de la part del’entourage. Le rapport souligne égalementque l’expression d’idées et d’intentions suicidairesest rare chez l’enfant et les personnesâgées. Les données du Baromètresanté <strong>2000</strong> montrent qu’effectivement, lesfemmes de 65-75 ans sont celles qui ontmoins fréquemment répondu en avoir parléà quelqu’un (25,8 % ; p


Pensées suicidaires et tentatives de suicideanime et qui se décline en trois dimensions[10] :1. ils croient connaître les raisons de leuridéation suicidaire, alors qu’ils en ignorentles soubassements profonds, leur volontéde rupture étant la résultante de plusieursregistres superposés (oublier les difficultés,cesser de souffrir, faire disparaître les problèmes,trancher dans le vif d’une relationaliénante, se distinguer radicalement à traversune défection provisoire ou définitive,supprimer le corps propre pour devenir un« pur esprit »…) ;2. ils se méprennent sur leur désir « d’en finir», car ce qui les anime est de « cesserde non exister », c’est-à-dire d’imposer leurexistence aux yeux des autres, fût-ce en sedébarrassant de leur corporéité pour imprimerà jamais leur place et leur identité dansla tête de ceux qui restent ;3. ils prétendent ou cherchent à se convaincreque leur idéation suicidaire n’engagequ’eux-mêmes, alors que leur quête éperdue— mourir non pour disparaître mais pourexister — s’adresse toujours à l’autre.références bibliographiques1. Inserm. Données de mortalité 1998.2. Debout M. Le suicide. Paris : Ellipses, coll.Vivre et comprendre, 1996 : 95 p.3. Chauvel L. Âge et suicide. Revue Françaisede Sociologie 1997 ; XXXVIII-4 ; 681-734.4. Anaes. La crise suicidaire : reconnaître etprendr e en charge. Conférence de consensus<strong>2000</strong>. Texte des recommandations.5. Devaud C., Jeannin A., Narring F., Ferron C.,Michaud P.-A. Eating disorders among femaleadolescents in Switzerland: prevalence and associationswith mental and behavioral disorders.Int. J. Eating Disorders 1998 ; 24 (2) : 207-16.6. Choquet M., Ledoux S. Adolescents : enquêtenationale. Paris : Inserm, coll. Analyse etprospective, 1994 : 346 p.7. Guilbert P., Choquet M., Arwidson P., et al.Conduites alimentaires perturbées et penséessuicidaires chez les adolescents : résultats d’uneenquête nationale par téléphone. Santé publique2001 ; 13 (2) : 113-23.8. Archambault P. États dépressifs et suicidairespendant la jeunesse. Résultats d’une enquêtesociodémographique chez les 25-34 ans. Population1998 ; 53 [3] : 477-516.10. Pommereau X. L’adolescent suicidaire. Paris :Dunod, coll. Enfances, 2 e édition, 2001 : 256 p.11. Per etti-Watel P. La société du risque. Paris :Éditions La Découverte, coll. Repères, 2001 :125 p.12. Choquet M., Pommereau X., Lagadic C. Lesélèves à l’infirmerie scolaire : identification etorientation des jeunes à haut risque suicidaire.Paris : Inserm, 2001.13. Besnard P. Mariage et suicide. Revue Françaisede Sociologie 1997 ; XXXVIII (4) : 735-58.14. Bourgoin N. Suicide et activité professionnelle.Population 1999 (1) : 73-102.<strong>15</strong>. Bourdieu P. Méditations pascaliennes : élémentspour une philosophie négative. Paris :Seuil, coll. Liber, 1997 : 316 p.16. Jeammet P., Birot E. (sous la dir.). Étudespsychopathologiques des tentatives de suicidechez l’adolescent et le jeune adulte. Paris : Puf,coll. Psychologie de l’enfant, 1994 : 272 p.17. Cnamts/CFES/FNMF. Prévention primairedu suicide des jeunes. Recommandations pourles actions régionales et locales. Vanves : CFES,coll. Guides d’action, 2001 : 124 p.9. Chabrol H. Les comportements suicidairesde l’adolescent. Paris : Puf, 2 e édition, 1992.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats185


Relecture : Brigitte Lhomond (CNRS)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsÉchanges de coups,prises de risque,rapports sexuels forcésl’essentiel…Hugues LagrangeCe sont nos propres désirs qui tracent uneligne, toujours arbitraire, entre santé etmaladie. Le génie romanesque efface cetteligne, il abolit une frontière de plus. Nulne peut dire où commence le masochismerepoussant, où s’insère le noble goût durisque et l’ambition dite « légitime ».René Girard, Mensonge romantique et véritéromanesque, Paris : Grasset, 2001, p. 225.Les échanges de coups, les prises de risquepar défi ou plaisir d’une part, les rapportssexuels forcés d’autre part, sontabordés ici en liaison avec d’autres situationsvécues ou des actes impliquant desrisques pour la santé.Chez les garçons, les échanges de coupsparticipent d’une affirmation de soi dontla sexualité, plus même que le flirt, estcorollaire. En revanche, chez les filles, lescoups donnés s’inscrivent parfois dans uncycle conflictuel, mais sont plus souventdes réponses à une agression unilatérale ;de plus, donner des coups n’est pas lié àl’expérience sexuelle ni au fait d’avoir unpartenaire, au contraire. La rigueur de lasurveillance parentale tend plutôt à renforcerles attitudes de transgression etl’implication des adolescents dans desbagarres.Parmi les adultes des deux sexes, donnerdes coups est d’abord une attitude quidiminue avec l’âge et qui est fortementassociée au fait d’en avoir reçu. Cetteconduite est corrélative chez les hommesd’une posture anxiodépressive, mais paschez les femmes. Dans l’âge mûr, 45 anset plus, les prises de risque par défi et lestentatives de suicide, non seulement nesont pas le fait des mêmes individus, maisles tentatives de suicide se trouvent plussouvent présentes chez ceux qui ne prennentpas de risques par défi.Les violences sexuelles se donnent d’embléecomme de violences non symétriques,elles ne s’inscrivent pas dans unrapport agoniste et il est souhaitable dene pas les mettre sur le même plan quel’agression et la victimation à caractèrenon sexuel.189


Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcésTraiter ensemble échanges de coups, prisesde risque et rapports sexuels forcés tient enpartie de la gageure. En effet, il ne paraîtpas légitime de traiter des atteintes commeles coups de poings ou de pieds qui s’échangentdans les cours de récréation ou au coindes rues sur le même plan que des viols,des tentatives de viols ou d’autres atteintessexuelles. Les premiers actes relèvent d’uneimpétuosité des mœurs — fréquente chezles jeunes — et dont l’observation cliniquene permet pas de penser qu’elle laisse destraces physiques ou psychiques durables,les derniers actes impliquent dans la plupartdes cas des traumatismes qui resteront inscritsà vie. Les rares agressions commisesavec des armes blanches ou des armes àfeu, dont la signification et les conséquencessont lourdes, se noient dans la massedes atteintes bénignes 1 . Toutefois une partiedes acteurs qui sont les protagonistesdes échanges de coups sont aussi les protagonistesdes violences sexuelles, et il est1. Ainsi 4,3 % des femmes qui déclarent avoir été frappéesl’ont été avec une arme blanche, soit 1,1 pour mille.En conséquence, il ne nous a pas paru utile du point devue quantitatif de les séparer des autres échanges decoups, dans la plupart des analyses.Sont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.probable que les motifs des violences interpersonnelles,à caractère non sexuel dansleur contenu manifeste, ont beaucoup à voiravec l’arrivée des jeunes gens à l’âge de lasexualité génitale. Réciproquement, unepartie non négligeable des violences à caractèresexuel sont le fait d’adultes masculinsdans la maturité, souvent liés aux victimespar les liens du sang et de l’alliance, cequi est une autre articulation.Les échanges de coups, les prises de risquepar défi ou plaisir d’une part, les rapportssexuels forcés, d’autre part, serontabordés ici en liaison avec d’autres situationsvécues ou des actes impliquant desrisques pour la santé : les tentatives desuicide et les usages de drogues licites ouillicites, et le cas échéant, des transgressionsdes normes comme l’absentéismescolaire. On envisagera premièrement leséchanges de coups et les prises de risque,deuxièmement les violences à caractèresexuel et, enfin, on tentera, non l’impossiblesynthèse, mais de présenter les liens et lesoppositions entre conduites et atteintes, entreagir et pâtir, en fonction du sexe et del’âge.Coups et prises de risqueParmi les personnes interrogées, 2,4 % déclarentavoir porté des coups au cours desdouze derniers mois et 3,3 % déclarent enBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats191


Échanges de coups, prises de risque, rappor ts sexuels forcésavoir reçu, il s’agit pour une bonne part desmêmes personnes. La fréquence à laquelleles hommes disent avoir porté des coups(3,6 %) et en avoir reçu (4,2 %) les distinguedes femmes — respectivement 1,3 % et2,5 % d’entre elles sont dans ce cas. Deplus, parmi les femmes, le lien entre frapperet être frappé n’est pas de la mêmenature que parmi les hommes : celles-cisont rarement impliquées dans des bagarres.Dans 85,3 % des cas, elles sont l’objetde violence de la part d’une seule personne,alors que c’est seulement le cas de57,6 % des hommes.Donner et recevoir des coups est largementune question d’âge : 9,0 % et 8,7 % chezles 12-19 ans 1 , 4,6 % et 7,6 % chez les 20-25 ans ; parmi les plus de 25 ans, les fréquenceschutent à 1,0 % et 1,8 % (Figures1 et 2).Quantitativement, le taux d’occurrence des« violences interpersonnelles » est inférieurà celui des mises à l’épreuve de soi. Aucours des trente derniers jours, 6,7 % desinterviewés disent avoir fait quelque chosede risqué par plaisir ou par défi. Il s’agit,pour l’essentiel, de risques pris dans la pratiquede sports ou dans l’usage de véhicules— voitures, scooters, bicyclettes, etc.La fréquence des risques pris par défi ouplaisir a un profil analogue en fonction del’âge aux échanges de coups ; d’un maximumde 13,5 % chez les <strong>15</strong>-25 ans, elledécline à 7,4 % chez les 26-44 ans et 3,0 %chez les 45 ans et plus 2 (Figure 3).Ces résultats suggèrent qu’une rupture dansla fréquence de ces conduites intervientautour de 25 ans. On pourrait objecter qu’il1. Dans le Baromètre santé <strong>2000</strong>, 13,6 % des garçonsde 17-19 ans et 8,4 % des filles de 17 ans disent avoirété frappés par une ou plusieurs personnes. On retrouveune distribution analogue dans l’enquête Escapad, menéepar l’OFDT à l’occasion du « Rendez-vous citoyen »,9,9 % des garçons de 17-19 ans et 4,9 % des filles de17 ans disent avoir été agressés physiquement au coursdes douze derniers mois [1].2. D’une manière générale, les variations de ces conduitesselon les caractéristiques sociodémographiques desinterviewés sont en congruence — s’agissant des moinsde 20 ans — avec les analyses rappor tées dans le Baromètresanté jeunes 97/98 [2].Figure 1Personnes ayant été frappées physiquementau cours des douze derniers mois, selon lesexe et l’âge (en pourcentage)<strong>15</strong>10,81050Figure 2<strong>15</strong>13,610502,812,46,99,7HommesFemmes5,33,52,2 2,0 2,11,5 1,9 1,91,10,5 0,512-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansPersonnes ayant frappé quelqu’un au coursdes douze derniers mois, selon le sexe etl’âge (en pourcentage)Figure 320<strong>15</strong>13,110503,712,27,25,9HommesFemmes2,91,8 2,01,0 0,6 1,1 0,6 0,4 0,6 0,2 0,112-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansPersonnes ayant pris un risque par plaisir oudéfi au cours des trente derniers jours, selonle sexe et l’âge (en pourcentage)2,618,08,819,86,811,410,84,63,9 4,1HommesFemmes3,63,01,9 2,3 2,412-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans192Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcés3. On ne dispose pas de point de comparaison pour lapopulation des plus de 19 ans.4. L’enquête Escapad de l’OFDT indique que les garçonsde 17-19 ans qui sont en apprentissage, sont plus souventimpliqués dans des bagarres ou agr essés que les jeunesscolarisés dans les filières de l’enseignement général ouprofessionnel — cette dernière distinction n’introduit pasd’écart significatif. De plus, on observe que la fréquence del’implication dans des bagarres décroît parmi les jeunes d’unâge donné selon le degré d’avancement dans la scolarité :parmi les élèves âgés de 17, 18 ou 19 ans, ceux qui sonten terminale se battent moins souvent que ceux qui sont enseconde. Ce sont les situations de relégation en apprentissageou de retard et d’échec scolaires qui sont corrélativesde violences exercées ou subies [1].ne s’agit pas d’un changement lié à l’âgemais à la génération. S’il est a priori impossiblede décider entre un effet d’âge et uneffet de génération, le fait que l’on n’ait enregistré,en 1997, que des proportions analogues— 8 % des 12-19 ans avaient reçudes coups et 7,8 % en avaient donné —suggère fortement que le niveau de ces« violences interpersonnelles » n’a guèrechangé entre des générations, certes peudistantes, et laisse penser que les variationsobservées selon l’âge renvoient d’abord àun effet de cycle de vie 3 .Les habitants des communes de 100 000 à200 000 habitants déclarent plus souventavoir porté des coups (3,4 %) que les habitantsdes communes rurales (1,7 %), demême les atteintes subies sont plus fréquentesdans l’agglomération parisienne quedans les petites communes (4,2 % des interviewésen déclarent contre 2,3 %). Leséchanges de coups sont un peu plus fréquentsparmi les plus modestes des ménages(moins de 6 000 francs par unité deconsommation) que parmi les plus aisés(10 000 francs et plus par unité de consommation).En revanche, les prises de risquene connaissent aucune variation selon lacommune de résidence ou le niveau de revenudu ménage par unité de consommation.S’agissant des jeunes de moins de26 ans, la filière suivie n’introduit aucune différencesignificative dans la fréquence descoups échangés 4 , et peu dans les prises derisque.À côté des déterminations sociodémographiquesdes conduites agressives et des prisesde risque, nous allons envisager le contextepsychosomatique. L’utilisation du profilde santé de Duke permet de préciser lesliens entre les conduites agressives, lesatteintes et les autoperceptions des interviewés.Dans l’échelle de Duke, ont été notammentdistinguées trois dimensions qui décriventdes aspects différents du mal-être ou dumalaise éprouvé par les répondants dansleurs rapports à eux-mêmes et aux autres :une dimension de dépression à la fois physiqueet psychique, une dimension d’anxiétéet de nervosité, une perte d’estime de soi.L’analyse des réponses suggère que cestrois dimensions sont corrélées et se projettenten diagonale dans un plan défini parla double opposition bien-être/mal-être somatique,bien-être/mal-être subjectif et intersubjectif(ce dernier aspect dénote une difficultéd’ajustement dans la vie ordinairedont le sentiment de ne « pas être facile àvivre ») (Figure 4). Les femmes se situentplutôt du côté de la dépression somatisée,les hommes du côté d’un bien-être relatif ;les jeunes se caractérisent par un mal-êtresubjectif et un bien-être physique, alors queles adultes dans la maturité penchent ducôté de l’harmonie dans les rapports subjectifsà autrui et à eux-mêmes mais accusentplus de difficultés somatiques.Les prises de risque volontaires portent surun horizon court, les trente derniers jours.Par conséquent, on peut tenter d’interpréterces conduites en fonction de dispositionset d’attitudes plus durables, commel’habitude de boire de l’alcool ou de fumerdu cannabis. Sans préjuger du fait que lescomportements circonstanciés sont causéspar les dispositions plus durables, on peuttrouver du sens à ce qu’une conduite localiséedans le temps soit plus fréquente chezdes individus qui ont des habitudes commefumer du cannabis, boire, etc. Les prises derisque sont fortement affectées par l’âge,le sexe, elles sont accrues chez ceux quiconsomment du cannabis et sont corrélativesd’une posture anxiodépressive, commele montre la régression logistique (Tableau I).S’il est clair que pour les deux sexes, donnerBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats193


Échanges de coups, prises de risque, rappor ts sexuels forcésFigure 4Analyse des réponses aux items de l’échelle de Duke : 1 er plan factoriel1,0malaise subjectifSe décourage facilement12-14 ansDifficulté de concentrationPas fatigué0,5<strong>15</strong>-19 ansPas nerveuxPas de problème de sommeilBien comme je suisHommesPas déprimé0,0–1,0 –0,5 45-75 ansFacile à vivreNe se décourage pas facilementPas de difficulté de concentration–0,5Pas facile à vivrePas à l’aise avec les autres20-25 ans0,5 1,0 1,5Femmes Pas content vie de famille26-34 ansPas bien comme je suis35-44 ans NerveuxDéprimé ou tristeFatiguéProbème de sommeildispositionauxio-dépressiveTableau IRésultat d’une régression logistiqueoù la variable dépendante est le faitd’avoir pris un risque par défi ou plaisirau cours des trente derniers joursOR ajusté IC à 95 %SexeFemme 1Homme 2,5*** 2,1–3,0Âge45-75 ans 112-19 ans 3,1*** 2,4–4,120-25 ans 3,3*** 2,5–4,326-34 ans 2,0*** 1,5–2,535-44 ans 2,2*** 1,7–2,8Avoir été frappéNon 1Oui 1,8*** 1,3–2,5Consommation de cannabisAbstinent 1Expérimentateur 1,8*** 1,5–2,2Occasionnel 2,0*** 1,4–2,8Répété 2,8*** 2,0–3,9Régulier 2,0** 1,3–3,1Échelle de DukeScore d’anxiété 1,01*** 1,00–1,02** : p


Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcésTableau IIRésultat de deux régressions logistiques où la variable dépendante est le faitd’avoir porté des coupsHommesFemmesOR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %Âge12–19 ans 1 120–25 ans 0,53** 0,34–0,85 0,31*** 0,<strong>15</strong>–0,6126–34 ans 0,27*** 0,17–0,44 0,23*** 0,12–0,4435–44 ans 0,21*** 0,12–0,37 0,13*** 0,06–0,3045–54 ans 0,12*** 0,06–0,26 0,11*** 0,04–0,3<strong>15</strong>5–64 ans 0,04*** 0,01–0,<strong>15</strong> 0,16** 0,05–0,4965–75 ans 0,03*** 0,00–0,19 0,02*** 0,00–0,12Avoir été frappéNon 1 1Oui 13,2*** 8,9–19,8 13,3*** 7,2–24,5Échelle de DukeScore d’anxiété 1,02*** 1,01–1,03 1,01 0,99–1,02** : p


Échanges de coups, prises de risque, rappor ts sexuels forcésparentale tendrait plutôt à renforcer les attitudesde transgression et l’implication dansdes bagarres. Parmi les jeunes dont lesparents surveillent les lieux et les buts desortie, la participation active à des échangesde coups serait un peu plus forte parmiceux qui vivent dans des familles recomposéesque parmi ceux qui vivent dans leurfamille d’origine ou avec un seul parent. Demême, les jeunes dont les parents contrôlentles horaires, ceux qui vivent dans desfamilles recomposées, se battraient plussouvent que ceux qui vivent dans une famillemonoparentale — dans l’immense majoritédes cas la mère — ou dans leur famille denaissance. Et paradoxalement, lorsque lesparents n’exercent pas de contrôle, le typede famille ne produit pas d’effet sur les conduitesagressives. Des observations de terrain,menées parmi les jeunes de quartiersd’habitat social [3], suggèrent que, par-delàles types familiaux et les principes ou postureséducatives adoptées par les familles,les normes locales de valorisation de soi etla structure des opportunités jouent un rôleimportant, qui interagit avec le type defamille et parfois supplante l’effet des facteursmentionnés, ainsi qu’on le voit sur leTableau V.Il a été pris en compte ici la conduite active— avoir frappé quelqu’un — repérée chezles hommes de moins de 26 ans en fonctiondu contexte familial, de l’activité sexuelle etdes violences subies. Par rapport à ceux quin’ont pas porté de coups, ceux qui ont portédes coups ont les caractéristiques présentéesTableau V.Les analyses menées par régression logistiquene valident pas l’existence d’un effetdu type de famille, ni du contrôle des horaires(analyses non présentées ici). On doitêtre prudent lorsque l’on tente d’interpréterles conduites délinquantes, comme on l’afait ces derniers temps, en se référant autype de famille ou aux attitudes éducatives.L’analyse par régression logistique ouvre lavoie à une interprétation qui lie les échangesde coups et la sexualité chez les adolescents: parmi les variables discriminantes setrouvent en effet, outre le fait d’avoir étéTableau VRésultat d’une régression logistiqueoù la variable dépendante est le faitd’avoir porté des coups au coursdes douze derniers mois (parmi leshommes de moins de 26 ans)OR ajusté IC à 95 %Structure familialeFamille originelle 1,0Famille monoparentale 1,2 0,6–2,1Famille recomposée 2,0 0,7–5,7Rappor t sexuel (vie)Non 1,0Oui 2,2* 1,2–4,2Avoir été frappé ou blesséNon 1,0Oui 13,6*** 8,0–23,1* : p


Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcésTableau VIRésultat de deux régressions logistiques où la variable dépendante est le faitd’avoir porté des coups (parmi les moins de 26 ans)HommesFemmesOR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %SexualitéNi partenaire, ni eu de rapports sexuels 1,0 1,0Partenaire, mais pas de rappor ts sexuels 2,1 0,8–6,1 1,1 0,3–4,1Rapports sexuels, pas de partenaire 2,0 0,9–4,5 0,5 0,2–1,3A un partenaire et eu des rapports sexuels 4,1** 1,8–9,3 0,9 0,4–2,2Avoir été frappé ou blesséNon 1,0 1,0Oui 14,9*** 9,1–24,2 9,1*** 4,5–18,6** : p


Échanges de coups, prises de risque, rappor ts sexuels forcésTableau VIIPrévalence des violences sexuelles envers les femmes selon l’âge d’occurrence,d’après l’ACSF 1992, l’Enveff <strong>2000</strong> et le Baromètre santé <strong>2000</strong> (enpourcentage)Enquête ACSF 1992 Enveff <strong>2000</strong> Baromètre santé <strong>2000</strong>Âge 18-59 ans 20-59 ans 20-54 ansFemmes ayant Rapport Attouchements, Tentative Viol Rapport Rapport forcé,subi au moins une fois sexuel tentative de viol sexuel à l’exclusionforcé de viol et viol forcé b des tentativeset violet desattouchements cQuel que soit l’âge 4,5 11,4 a 8 2,9 5,3 3,3Dont la 1 re avant <strong>15</strong> ans - 4 1,7 -Dont la 1 re 2,8 0,9entre <strong>15</strong>-17 ans - 2 0,9 -Dont la 1 re 18 ans et plus - 6,1 5,4 2,8 2,7 -a. Chif fre inférieur à la somme des tr ois suivants car certains actes ont pu être répétés avant et après 18 ans.b. Le mot viol n’est pas employé dans l’enquête Baromètre santé <strong>2000</strong>, mais les rapports forcés sont ensuitedéclinés en attouchements, tentative de rapport forcé et rappor t forcé, ce dernier terme employé au singuliersemble indiquer rapport pénétratif et donc un viol mais de manière implicite.c. Mesuré lors de la dernièr e occurrence.de viol et 11,4 % dans l’acception large d’attouchement,tentatives de viols et viols. LeBaromètre santé <strong>2000</strong>, qui formule la questiondans des termes proches de l’enquêteACSF, donne un pourcentage analogue(5,3 %) de femmes de tranches d’âge trèsvoisines ayant subi des rapports forcés : cequi militerait plutôt pour une constance descontraintes sexuelles depuis 1992 (4,5 %)[5]. Une sous-question portant sur la dernièreoccurrence des « rapports forcés »précise s’il s’agit d’un viol ou d’une tentativeou encore d’attouchements, et montre que« rapports forcés » recouvrent pour unepart des attouchements. La prévalence desrapports forcés, à l’exclusion des tentativesde rapports forcés et des attouchements,estimée à partir de « la dernière atteinte »,est de 3,3 % parmi les femmes de 20-54 ans, chiffre très proche du taux des violsd’après l’Enveff (2,9 %). Il n’y a pas, sur cepoint, de termes de comparaison adéquatsdans l’enquête ACSF. En effet, seule unefraction des rapports sexuels forcés peutêtre interprétée comme des viols. Y a-t-il euou non augmentation des viols de 1992 à<strong>2000</strong> comme le suggère l’augmentationconsidérable des faits connus de la police ?Il est impossible de conclure avec certitudeaujourd’hui.La répartition selon l’âge au premier rapportsexuel forcé montre que plus de 37,3 % deces rapports se produisent avant l’âge de16 ans. La proportion des hommes qui ontsubi des rapports sexuels contraints estbeaucoup plus faible que celle des femmes.La distribution par âge de ceux qui ont subides rapports forcés est similaire d’un sexeà l’autre : 26,8 % des victimes masculinesl’ont été avant 13 ans et 29,1 % de 13 à17 ans ; parmi les femmes, 16,7 % des rapportssexuels dénoncés ont été perpétrésavant l’âge de 10 ans, 11,0 % entre 10 et13 ans, 20,9 % de 14 à 17 ans. Si les proportionssont un peu plus faibles chez lesfemmes, ce n’est pas que les contraintessoient moins précoces mais parce qu’ellesse poursuivent plus tard. La proportion élevéede situations où les contraintes se produisentbien avant l’âge de l’entrée dans lavie sexuelle suggère que souvent, ces contraintesprécoces relèvent de l’inceste. Eneffet, bien que la question de l’identité socialedes auteurs de ces rapports forcésn’ait pas été posée dans le Baromètresanté, les distributions par âge des attein-198Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcéstes sont congruentes avec celles qui ressortentde l’enquête ACSJ 1994 et de l’Enveff<strong>2000</strong> : ces enquêtes soulignent le fait quelorsque les contraintes sexuelles sont commisespar un homme de la famille, la majoritése produit avant <strong>15</strong> ans [6].L’âge des femmes lors du premier rapportsexuel forcé reste stable d’une générationà l’autre. En effet, quel que soit l’âge desfemmes qui déclarent avoir été abuséessexuellement, le pourcentage de celles quil’ont été avant l’âge de 10 ans est de18,0 % chez les femmes âgées actuellementde <strong>15</strong> à 19 ans, 18,9 % chez cellesde 20 à 25 ans, 20,2 % chez celles de 26à 34 ans, 20,0 % chez celles de 35 à44 ans. Il n’y a pas là l’évidence d’une augmentationdu taux des contraintes sexuellesde nature incestueuse envers les femmesdes générations les plus récentes. Une minorité— 6,0 % des hommes et 10,3 % desfemmes — des victimes de rapportssexuels forcés l’ont été après l’âge 30 ans.On observe, par ailleurs, que parmi les 56jeunes femmes qui ont subi des rapportsforcés et ont fait une seule tentative de suicide,les atteintes sexuelles ont commencéantérieurement dans la majorité des cas(68,6 %) à la première tentative de suicide.Ce qui suggère que celles-ci ont eu un rôleactif dans le déclenchement de la tentativede suicide et du développement d’un syndromeanxiodépressif 1 .Échanges de coups, prises derisque, rapports forcés etdispositions d’espritL’analyse des enchaînements temporels entreles actes est importante et suggère deles situer dans la chronologie d’une conduite.Toutefois, cette analyse des enchaînementspasse par une description détailléedes séquences temporelles d’actes et de situationsvécues fort complexes. Faute depouvoir développer ici un schéma compréhensifdes conduites agressives envers1. Etant donné les limites de la datation de ces actes, ilest difficile d’étendre cette analyse aux femmes dans lamaturité.autrui et de l’exposition aux atteintes, nousnous contenterons de voir si, et à quel degré,les configurations d’actes et d’expériencessont articulées entre elles ou au contraireéclatées.Dans l’ensemble de la population, ceux quiont reçu des coups au cours des douze derniersmois ont des indices de dépression etd’anxiété plus élevés que ceux qui n’en ontpas reçu (respectivement 38,4 et 40,8 contre28,0 et 31,4), une estime de soi plus faible(69,3 contre 76,8). Les mêmes dispositionsaffectent ceux et celles qui ont subides rapports sexuels forcés (40,3 et 42,0contre 28,0 et 31,5 s’agissant de dépressionet d’anxiété, 68,5 contre 76,9 en ce quiconcerne l’estime de soi). Si on retrouve àun moindre degré ces tendances chez ceuxqui ont porté des coups (35,2 et 39,6 contre28,2 et 31,5 pour les scores de dépressionet d’anxiété, 70,7 contre 76,7 pour l’estimede soi), en revanche, la prise de risquespar défi ou plaisir n’est associée étroitementqu’à l’anxiété (les scores de dépressionet d’estime de soi sont tout de mêmesignificatifs, mais les écarts de scores entreceux qui ont pris des risques et lesautres sont moindres).Quand on distingue les jeunes (25 ans etmoins) des adultes dans la maturité (45 anset plus), on observe que les actes agressifs(frapper) penchent du côté anxiodépressif etne s’accompagnent pas d’une perte de l’estimede soi chez les jeunes, alors que chezles plus de 25 ans, ce type de conduite estassocié à la fois à de l’anxiété et à une pertede l’estime de soi. En terme de fréquence,tant les échanges de coups que l’expositionde soi au risque — par défi ou à travers lesusages de drogues illicites — et les atteintessexuelles subies distinguent les jeunesgens de 25 ans et moins des adultes dansla maturité, les hommes des femmes, il paraîtjudicieux de prendre en compte le doubleclivage du sexe et de l’âge.JeunesseParmi les hommes de 25 ans et moins, frapperet avoir été frappé sont deux situationsBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats199


Échanges de coups, prises de risque, rappor ts sexuels forcésétroitement corrélées : les garçons impliquésdans des bagarres sont plus fréquemmentdes garçons absentéistes ou prenantdes libertés avec les horaires scolaires. Cesconduites sont fortement liées à l’usage régulierde cannabis. En revanche, il n’y a pasde lien entre ces échanges de coups et lafréquence de la consommation d’alcool.Bien qu’ils déclarent plus souvent prendredes risques par défi ou plaisir et avoir faitplus souvent des tentatives de suicide, lelien entre l’implication dans des bagarres etla prise de risque ou la tentative de suiciden’est pas très étroit. Le fait d’avoir subi desrapports sexuels forcés est associé à l’implicationdans des bagarres. En outre, il ya un lien étroit et direct chez les garçonsentre les échanges de coups et les scoresd’anxiété et de dépression. D’autres expériencesdouloureuses — les violencessexuelles et les tentatives de suicide — setrouvent étroitement corrélées chez lesgarçons mais, tandis que ceux qui ont faitdes tentatives de suicide dans les cinqdernières années ont un score anxiodépressifélevé, ce n’est pas le cas de ceuxqui ont subi des rapports sexuels forcés(Tableau VIII).Chez les femmes de moins de 26 ans, leséchanges de coups s’insèrent moins quechez les garçons dans des chaînes où l’ondonne des coups et où l’on rend les coupsreçus : les postures de victimes et d’auteurssont relativement séparées. À l’inverse dece que l’on observe chez les garçons, la participationdes filles à des bagarres ne recoupepas l’absentéisme. Et les liens entreles échanges de coups et les tendancesanxiodépressives — telles qu’elles sont indiquéespar les scores sur l’échelle de Duke— sont nettement moins serrés chez ellesque chez les garçons. Par ailleurs, il y a,chez les jeunes femmes, un lien d’intensitéplus médiocre que chez les hommes dumême âge entre rapports forcés et tentativede suicide, l’un et l’autre étant cependantétroitement corrélés avec l’indice anxiodépressif,ce qui peut paraître surprenant(cf. infra).En somme, chez les garçons, la participationà des bagarres est fortement associéeà une attitude anxieuse et dépressive. Alorsque chez les filles, le syndrome anxiodépressifest associé aux violences subies— rapports forcés ou tentative de suicide 1— auxquels se rattachent les usages ou lesabus de cannabis. En dépit de ces différencesentre les sexes, les échanges de coups,les prises de risque, les violences subiesfont système chez les jeunes gens. Ils expriment,d’une manière plus cohérente quechez les adultes dans la maturité, la prégnancedans tous les domaines de l’existence,de l’opposition en bloc entre des rapportsproblématiques aux autres et à soi, etdes rapports harmonieux ou peu conflictuels.1. Dont on admettra qu’elle désigne à la fois une violencesubie et agie.Tableau VIIICorrélations entre les comportementsles atteintes sexuelles et les scores anxio-Frapperou blesserquelqu’unHommes de 25 ans ou moinsAvoir été frappé ou blessé 0,50***Frapper ou blesser quelqu’unSécher les coursPrendre un risque par plaisir ou par défiConsommation d’alcool au cours de l’annéeConsommation de cannabis aTentative de suicide (cinq dernières années)Rapport sexuel forcéAnxiétéFemmes de 25 ans ou moinsAvoir été frappé ou blessé 0,<strong>15</strong>***Frapper ou blesser quelqu’unSécher les coursPrendre un risque par plaisir ou par défiConsommation d’alcool au cours de l’annéeConsommation de cannabis aTentative de suicide (cinq dernières années)Rapport sexuel forcéAnxiété* : p


Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcésPour comprendre l’imbrication des violencesexercées et des prises de risque chez lesjeunes, il faut ajouter à la distinction classiqueentre agon et polemos (la lutte et laguerre), la distinction qui sépare agon depadia. Les Grecs n’ont pas assimilé agon etpadia, c’est-à-dire l’agir compétitif et ce quise rapporte à l’enfant. Pour eux, l’espritagoniste apparaît avec l’adolescence, dansdes jeux violents qui impliquent les garçonssortis de l’enfance, il dérive du désir, sexuellementmotivé, d’être reconnu comme leplus adroit, le plus fort, de dominer. Les jeuxagonistes se distinguent d’autres activitéset singulièrement du travail parce que « l’enduranceet l’effort » y sont des enjeux périphériques,écrit J. Huizinga dans Homoludens [7]. Le jeu se déroule en un tempset un cadre spatial le plus souvent limités àl’avance. Les jeux organisés dans les premièresconfréries masculines se sont progressivementinstitutionnalisés et ont débouchésur l’émulation sportive, et ce n’est sansdoute pas un hasard si le sport est étroitementmêlé aux conduites agressives. Maisle modèle compétitif imprègne aujourd’huibeaucoup de domaines de la vie sociale etau premier chef le travail. Une des exigencesspécifiques de la période actuelle consisteà articuler les valeurs fondées sur lacompétition, la souplesse adaptative, l’initiative— qui renvoient à la nouvelle définitiondes valeurs masculines — et les valeursélectives, paritaires — qui traduisent la pénétrationd’idéaux féminins dans la vie publique.Ces nouvelles exigences engendrentagressifs, risqués, les consommations de drogues, les tentatives de suicide,dépressifsSécher Prendre un Consommation Consommation Tentative Rapport Anxiété Dépressionles cours risque par d’alcool au de cannabis a de suicide sexuel forcéplaisir ou cours de l’année (cinq dernièrespar défi années)0,11** 0,08* 0,05 0,14*** 0,02 0,<strong>15</strong>*** 0,14*** 0,12***0,11** 0,07* 0,03 0,07* 0,07* 0,09** 0,<strong>15</strong>*** 0,11***0,17*** 0,27*** 0,43*** 0,10** 0,05 0,22*** 0,16***0,09** 0,11*** 0,07* 0,02 0,17*** 0,12***0,34*** 0,06* 0,03 0,10** 0,040,07** 0,03 0,16*** 0,13***0,18*** 0,21*** 0,19***0,05 0,020,82***0,00 0,08** 0,11 0,11*** 0,07** 0,19*** 0,08** 0,06*0,03 0,07** 0,09 0,10** 0,07* 0,06* 0,08** 0,06*0,04 0,27** 0,36*** 0,05 0,06 0,14** 0,12**0,11 0,10*** 0,01 0,01 0,10** 0,06*0,27*** 0,00 0,05 0,13*** 0,07**0,14*** 0,08** 0,17*** 0,17***0,10** 0,14*** 0,<strong>15</strong>***0,11*** 0,13***0,81***2=une fois année,… 13=une fois mois ou plus.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats201


Échanges de coups, prises de risque, rappor ts sexuels forcésdes tensions, bouleversent les rapports dedomination établis et nourrissent un débordementde violences nées de la frustration,notamment des jeunes hommes des quartierspauvres.MaturitéPour saisir les contrastes dans les systèmesd’attitudes et les conduites, nous allonsconsidérer non pas la tranche d’âge 26-44 ans qui a des traits juvéniles mêlés auxcaractéristiques de l’âge mûr, mais exclusivementles personnes de 45 ans et plus.Chez les adultes de cet âge, donner descoups et en recevoir sont sans lien chez leshommes et étroitement corrélés chez lesfemmes : situation en miroir inversé de celledes jeunes. Pour comprendre cela, il faut sesouvenir du fait que chez les moins de25 ans, les hommes déclarent trois fois plussouvent que les femmes porter des coups,l’échange physique est chez eux délibéré, ilimplique le risque accepté de prendre descoups. Les jeunes femmes ont rarementl’initiative, elles répondent tout au plus auxagressions qui les visent. Parmi elles, lesfemmes fragiles sont plus souvent victimeset fragilisées en retour par les atteintessubies. Ce qui explique la forte corrélationchez les premiers, et la corrélation plus médiocrechez les jeunes femmes, entre donneret recevoir (Tableau IX).Au-delà de 44 ans, les rapports entre lessexes et, au sein de chaque sexe, entre lesâges sont différents : les conduites offensivessont aussi fréquentes de la part desfemmes que des hommes. Chez eux, descapacités physiques nettement diminuéespar rapport à celles des jeunes hommesinterdisent une posture d’initiative (les coupsdonnés ne sont pas liés à un goût pour lerisque) ou même une attitude de répliquesystématique. Les rares hommes qui continuentà donner des coups, le font sansavoir été toujours sollicités par des coupsreçus : les hommes mûrs sont-ils moinsagressifs ou simplement leur violence estelleémoussée par l’âge ? Quoi qu’il en soit,cela induit un affaiblissement de la corrélationentre donner et recevoir des coups.Dans la maturité, les femmes qui prennentdes coups les rendent à un certain degré,d’abord aux hommes connus, à l’égard desquelsle déséquilibre des forces est moinsflagrant que dans la jeunesse et, peut-êtreaussi, à d’autres. Alors, pour elles, frapperet prendre un risque par plaisir sont étroitementliés.La consommation d’alcool semble globalement,dans la maturité, liée à une posturedépressive. De façon symptomatique, chezles femmes d’âge mûr, les tentatives de suiciderécentes, très corrélées au syndromeanxiodépressif, à la consommation d’alcoolet aux prises de risque par défi, ne sont liéesni à la victimation ordinaire, ni au fait d’avoirsubi des rapports sexuels forcés. En revanche,les tentatives de suicide en général,Tableau IXCorrélations entre les comportementsles atteintes sexuelles et les scores anxio-Hommes de 45 ans et plusAvoir été frappé ou blesséFrapper ou blesser quelqu’unPrendre un risque par plaisir ou par défiConsommation d’alcool au cours de l’annéeConsommation de cannabis aTentative de suicide (cinq dernières années)Rapport sexuel forcéAnxiétéFemmes de 45 ans et plusAvoir été frappé ou blesséFrapper ou blesser quelqu’unPrendre un risque par plaisir ou par défiConsommation d’alcool au cours de l’annéeConsommation de cannabis aTentative de suicide (cinq dernières années)Rapport sexuel forcéAnxiété* : p


Échanges de coups, prises de risque, rapports sexuels forcéssans précision de date, sont étroitementliées dans la maturité aux rapports sexuelsforcés 1 . Cet ensemble de relations, à premièrevue surprenantes, met encore unefois en lumière l’importance d’une prise encompte non seulement de la chronologie,mais des temporalités spécifiques dans lesquelless’inscrivent des actes aussi graves,aussi pérennes. Comme si le traumatismedes rapports forcés qui interviennent souventdans la jeunesse, se propageait aveclenteur mais avec une puissance considérableet engendrait des troubles qui affectent1. Ainsi lorsqu’on analyse par régressions logistiques, lesdéterminants des tentatives de suicide sans précision dedate, il est frappant de constater que le fait d’avoir subides rappor ts sexuels forcés est pratiquement non significatifchez les adolescentes, alors qu’il devient un des premiersdéterminants chez les femmes de plus de 45 ans.après un temps très variable l’équilibre dela personne.Parmi les adultes d’âge mûr, 45 ans et plus,on ne retrouve que très partiellement lesstructures de corrélations observées chezles jeunes. Dans l’ensemble, les liens sontmoins intenses et parfois de sens contraireà ceux qui ont été observés chez les jeunes: ainsi, chez les hommes d’âge mûr, lesprises de risque par défi et les tentatives desuicide non seulement ne sont pas le faitdes mêmes individus, mais les tentatives desuicide se trouvent plus souvent présenteschez ceux qui ne prennent pas de risquespar défi. La consommation d’alcool et laprésence d’un syndrome anxiodépressifsont plutôt moins liés que chez les jeunesà l’échange de coups. Bref, tout se passecomme si, pour les adultes dans la maturité,agressifs, risqués, les consommations de drogues, les tentatives de suicide,dépressifsFrapper Prendre un Consommation Consommation Tentative Rapport Anxiété Dépressionou blesser risque par d’alcool au de cannabis a de suicide sexuel forcéquelqu’un plaisir ou cours de l’année (cinq dernièrespar défiannées)0,03 0,05* 0,00 - 0,01 –0,07** 0,02 0,020,01 0,02 - –0,09*** 0,00 0,07** 0,05*0,04 - 0,01 –0,00 0,03 0,01- –0,01 0,02 0,04 0,07**- - -0,09*** –0,06** –0,06**–0,01 –0,020,84***0,17*** 0,01 0,01 - –0,01 0,01 0,07*** 0,07***0,11*** –0,00 - 0,01 0,06** 0,01 0,010,02 - –0,08*** 0,00 0,00 –0,01- –0,05** 0,01 0,02 0,06**- - - -0,01 –0,08*** –0,11***–0,05** –0,05**0,852=une fois année,… 13=une fois mois ou plus.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats203


Échanges de coups, prises de risque, rappor ts sexuels forcésles expériences vécues exprimaient moinsétroitement les circonstances actuelles,comme si l’exposition de soi à des risquespsychiques ou physiques était moins délibérée,laissant place à des contingences présentes,à des plis ou des traumatismesanciens. Au cours de la maturité, la personneentière dans ses réactions coordonnemoins des dispositions et des attentes présentesqu’un mixte d’attitudes qui sont parfoisun écho lointain de l’histoire individuelle.références bibliographiques1. Beck F., Legleye S., Peretti-Watel P. Regardssur la fin de l’adolescence. Escapad. RapportOFDT, Paris, 2001 : 224 p.2. Arènes J., Janvrin M.-P., Baudier F. (sous ladir.). Baromètre santé jeunes 97/98. Vanves :CFES, coll. Baromètres, 1998 : 328 p.3. Lagrange H. De l’affrontement à l’esquive.Violences, délinquances et usages de drogues.Paris : Syros, 2001 : 134 p.5. Spira A., Bajos N. et le groupe ACSF. Lescomportements sexuels en France. Paris : LaDocumentation française, 1993 : 352 p.6. Lagrange H., Lhomond B. et l’équipe del’ACSJ. L’entrée dans la sexualité. Le comportementdes jeunes dans le contexte du sida. Paris: La Découverte, 1997 : 432 p.7. Huizinga J. Homo Ludens. Paris : Gallimard,1967.4. Jaspard M. et l’Enveff. Premiers résultats.Conférence de presse, secrétariat d’État auDroits des femmes, Paris, 2001.204Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Relecture : Laurence Meyer et Béatrice Ducot (Inserm U. 292)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsActivité sexuelle,contraception, maladiessexuellement transmissiblesl’essentiel en quelques chiffres…Josiane Warszawski, Nathalie BajosLa proportion d’utilisation du préservatifà l’occasion du premier rapport sexuela augmenté fortement et régulièremententre 1987 et 1995 pour se maintenirentre 1995 et 1999 à un niveau élevé(86,1 %). Cette augmentation est enregistréepour les deux sexes et indépendantede l’âge auquel a eu lieu ce rapport.Le recours au préservatif apparaît plusfréquent quand le rapport sexuel a eu lieuà un âge précoce.La très grande majorité des femmes potentiellementconcernées par la contraceptionutilisait au moment de l’enquêteun moyen pour éviter d’être enceinte(93,5 %). Parmi ces moyens, la pilulereprésente la principale méthode rapportée(59,9 %), avec un maximum entre 20et 25 ans (85,9 %). Le stérilet vient endeuxième position, mais reste exceptionnelchez les moins de 25 ans. La contraceptionliée à l’acte est minoritaire et ils’agit essentiellement du préservatif(12,8 %). Cependant, parmi les plus jeunes(<strong>15</strong>-19 ans), une femme sur cinq utilisele préservatif comme moyen contraceptif.Les hommes utilisent plus souventque les femmes le préservatif commemoyen de contraception, deux fois pluschez les moins de 25 ans. Toutefois, cetécart ne concerne que les personnes quine vivent pas en couple.Le recours à la pilule du lendemain est relativementrare. Il est rapporté dans la viepar 9,0 % des femmes sexuellement actives.Un peu moins d’une femme surcinq déclare avoir eu une interruption volontairede grossesse au cours de sa vie(18,6 %). Recours à la pilule du lendemainet à l’interruption volontaire degrossesse (IVG) sont significativementliés.Une faible proportion des personnessexuellement actives rapporte un antécédentde maladie sexuellement transmissible(MST). L’incidence cumulée sur dixans des MST bactériennes et parasitaires(hors mycose) et virales (hors VIH) est :1,2 % chez les hommes et 2,1 % chez lesfemmes. Une grande partie des MSTpasse inaperçue sans un dépistage actif.Les taux déclarés ici estiment au mieuxla fréquence de celles qui ont été diagnostiquéeset dont le diagnostic a été compriset mémorisé. <strong>Mo</strong>ins de 10 % de cesMST ont été diagnostiquées dans unestructure publique. Avoir été averti parun partenaire sexuel était un motif deconsultation rare chez les femmes, troisfois plus fréquent chez les hommes. Cette209


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatsdifférence entre les sexes se retrouve dansl’information des partenaires réguliers àl’occasion du diagnostic : celle-ci est troisfois plus souvent effectuée par les femmesque par les hommes qui semblent moinsimpliqués par les conséquences possiblesd’une MST. L’analyse de ces résultats,confrontée aux données de la surveillanceépidémiologique, tend à renforcer noshypothèses d’une insuffisance, en France,du dépistage de certaines MST, insuffisanceparticulièrement pénalisante pourles femmes.210


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesLes données récentes attestent d’une persistanceou d’une reprise de certaines pratiquesà risque dans le domaine de l’activitésexuelle, avec tout particulièrement une recrudescencede gonococcies 1 et de syphilisdepuis la fin des années quatre-vingt-dixdans les pays industrialisés, et notammenten France [1-3] . La gonococcie est souventutilisée comme un marqueur sensible dechangement de comportement sexuel, bienque ce germe puisse aussi être transmispar des rapports bucco-génitaux à faiblerisque d’infection à VIH. Un phénomène derelâchement ou d’abandon des comportementspréventifs dans la population homosexuelleest également rapporté dans différentspays. Le volet <strong>2000</strong> de l’enquête périodiqueauprès des lecteurs de revues françaisesgay montre ainsi une baisse de l’utilisationdu préservatif par rapport au volet1997, particulièrement avec les partenairesoccasionnels [4] . Les données disponiblesen population générale ne montraient pasjusqu’ici de façon évidente des signes d’unetelle évolution dans la population hétéro-1. Voir les caractéristiques et les complications desmaladies sexuellement transmissibles classiques en annexe.Sont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.sexuelle. Le Baromètre santé <strong>2000</strong> comportaitquelques questions sur le premier rapportsexuel (âge et utilisation de préservatif)qui ont permis de décrire, dans la premièrepartie de ce chapitre, l’évolution del’usage du préservatif au premier rapport aucours des quinze dernières années.Plusieurs travaux ont souligné les liens complexesentre pratiques préventives à l’égarddu VIH et pratiques contraceptives. Labaisse du recours à la pilule contraceptivechez les multipartenaires de moins de25 ans entre 1994 et 1998, concomitanteavec une plus grande utilisation du préservatif[5] et mise en perspective avec l’augmentationrécente du recours à l’interruptionvolontaire de grossesse (IVG) chez lesmoins de 25 ans [6], avait conduit à s’interrogersur la pertinence des campagnes decommunication basées exclusivement surun seul de ces thèmes (VIH ou contraception).À partir des données du Baromètresanté <strong>2000</strong>, la deuxième partie de ce chapitreprésente une étude descriptive despratiques contraceptives actuelles, du recoursà la pilule du lendemain et des antécédentsd’interruption volontaire de grossesse.La prévention des maladies sexuellementtransmissibles (MST) passe également parleur dépistage précoce, surtout lorsqu’ilexiste un traitement. En raison du caractèresouvent peu symptomatique de l’infectionBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats211


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblespar ces germes, il faut des programmes dedépistage systématique, ciblés ou non. Deplus, à l’occasion du diagnostic, les patientsdevraient bénéficier de conseils pour réduireultérieurement leurs pratiques à risqueet prévenir leurs partenaires sexuels afinque ceux-ci soient testés et éventuellementtraités. En France, contrairement à d’autrespays, il n’existe aucune recommandationnationale en matière de dépistage systématiqueet de prise en charge des partenairessexuels à l’occasion d’un diagnostic de MST.Des travaux menés à partir d’enquêtes surles comportements sexuels en France(ACSF et ACSJ) et du Baromètre santé 93/94 [7, 8] avaient montré que les femmestendent, plus souvent que les hommes, àinformer leur partenaire sexuel régulier dudiagnostic et à modifier ultérieurement leurscomportements sexuels dans le sens d’uneréduction des risques. Les conditions d’accèset de recours au système de soins, laformation et la sensibilisation des acteursde santé jouent sans doute un rôle important.Des questions sur les antécédents deMST dans les dix dernières années ont étéintroduites dans le Baromètre santé <strong>2000</strong>pour compléter l’exploration de la prise encharge à l’occasion du diagnostic. La troisièmepartie de ce chapitre porte ainsi surles circonstances de diagnostic, le type demédecin consulté, les thèmes abordés avecle médecin à cette occasion et les attitudesvis-à-vis des partenaires sexuels.Population et méthodeLes questions sur la sexualité n’ont pas étéposées aux jeunes de moins de <strong>15</strong> ans ; lemodule sur les MST n’a pas été administréau-delà de 50 ans, en raison du très faiblenombre attendu de personnes concernéesdans cette tranche d’âge. Ce chapitreporte donc exclusivement sur la populationâgée de <strong>15</strong> à 49 ans (3 839 hommes et4 763 femmes).Les pourcentages sont systématiquementassortis d’intervalles de confiance à 95 %.Des odds ratios ajustés ont été estimés pardes régressions logistiques pour présenterdes associations ajustées sur différentescaractéristiques citées dans les tableaux oule texte.Utilisation du préservatiflors du premier rapportsexuelLa très grande majorité des personnes interrogéesa déjà eu des rapports sexuels :90,3 % [89,1–91,5] des hommes et 90,8 %[89,8–91,8] des femmes. La proportionpasse de <strong>15</strong> % à <strong>15</strong> ans à 59 % à 18 ans,82 % à 20 ans et 97 % à 25 ans (Tableau I).L’usage d’un préservatif au cours du premierrapport sexuel est rapporté par 32,5 %[31,3–33,7] des personnes (Tableau II). Cepourcentage diffère en réalité selon l’âge :10 % au-delà de 35 ans, 75 % chez les20-25 ans et 90 % chez les <strong>15</strong>-19 ans.Évolution calendaire de l’usagedu préservatif au premierrapportLa Figure 1 montre l’évolution de l’usage dupréservatif au cours du premier rapportsexuel selon la date à laquelle il a eu lieu.Elle montre une augmentation régulière, significativeet importante entre 1987 et1995, puis un maintien à un niveau élevéentre 1996 et 1999. Le pourcentage globalest ainsi passé de 12,1 % lorsque le premierrapport avait eu lieu avant 1987 (date despremières campagnes grand public sur laprévention du VIH) à 86,1 % lorsque ce premierrapport a eu lieu entre 1995 et 1999.Cette augmentation, enregistrée pour lesdeux sexes, est indépendante de l’âge auquela eu lieu ce premier rapport sexuel et du faitde se dire bien ou mal informé sur le sida aumoment de l’enquête (Tableau III). Cette augmentationest observée aussi bien chez lespersonnes qui ont obtenu le baccalauréatque chez celles qui ne l’ont pas obtenu.Le recours au préservatif lors du premierrapport sexuel semble avoir atteint un seuil212Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesTableau IProportion de personnes ayant eu au moinsun rapport sexuel au cours de la vieHommesFemmes(n=3 939) (n=4 763)% IC à 95 % % IC à 95 %Ensemble 90,3 89,1–91,5 90,8 89,8–91,8<strong>15</strong> ans 16,0 7,8–24,2 14,7 7,1–22,316 ans 41,9 30,7–53,1 36,1 26,5–45,717 ans 49,3 38,7–59,9 46,8 35,4–58,218 ans 59,1 47,3–70,9 58,2 47,2–69,219 ans 69,0 58,0–80,0 83,6 75,0–92,220-25 ans 92,9 90,2–95,6 87,0 83,7–90,326-34 ans 98,6 97,8–99,4 98,7 98,1–99,335-49 ans 99,4 99,0–99,8 99,7 99,5–99,9Tableau IIProportion de personnes ayant utilisé unpréservatif au cours de leur premier rapportsexuel selon l’âge au moment de l’enquêteHommesFemmes(n=3 606) (n=4 380)% IC à 95 % % IC à 95 %Ensemble 32,5 30,7–34,3 32,5 30,9–34,1<strong>15</strong>-19 ans 90,9 86,5–95,3 88,6 84,2–93,020-25 ans 76,9 72,7–81,1 73,0 69,0–77,026-34 ans 33,0 30,0–36,0 32,9 30,1–35,735-49 ans 8,0 6,6– 9,4 13,5 11,7–<strong>15</strong>,3Figure 1Utilisation de préservatif au premier rapportsexuel (en pourcentage)10086,493,5 92,6 83,3 88,177,675,471,87560,287,280,481,5 84,7 82,257,877,753,343,<strong>15</strong>065,036,455,8 55,557,546,025 14,6 35,828,80 10,7avant 1987 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999Hommes Femmesqui se situait en 1999 autour de 85 % d’utilisation.On peut se demander si une frangede la population ne reste pas « définitivementintouchable » par les campagnes deprévention. Un objectif de 100 % d’usage depréservatif est de toute manière irréaliste.Par ailleurs, toutes les personnes ne sontpas nécessairement concernées par la préventiondu VIH au moment de leur premierrapport sexuel : les deux partenaires ont puse faire dépister avant ce rapport, ou peuventdébuter ensemble leur vie sexuellesans avoir été exposés précédemment auVIH (absence de toxicomanie intraveineuseet de transfusion). Quant à la contraception,il existe d’autres méthodes que le préservatif.Facteurs associés à l’usage dupréservatif au premier rapportLes hommes déclarent un peu plus souventque les femmes avoir utilisé un préservatif,significativement dans la période la plus récente1995-1999 (Tableau III). Cet écart estun résultat habituel. Il traduit, d’une part, lefait que certaines femmes répondent non àla question « Avez-vous utilisé un préservatif? », car elles considèrent que c’est leurpartenaire qui l’a utilisé, ou ignore que leurpartenaire l’a utilisé. Il traduit, d’autre part,le fait que l’utilisation de préservatif resteliée à des relations occasionnelles moins valoriséessocialement pour les femmes quepour les hommes, et donc moins faciles àdéclarer pour elles. Cependant, les écartsenregistrés ici sont peu prononcés, suggérantque l’utilisation du préservatif est devenuevéritablement partie intégrante descodes d’initiation sexuelle.Le niveau d’usage du préservatif est équivalentici chez ceux qui ont ou non obtenu lebaccalauréat. Toutefois, cet indicateur deniveau d’études ne reflète pas entièrementl’appartenance sociale, surtout pour les plusjeunes ; les résultats de l’enquête sur lescomportements sexuels des jeunes en1994 (ACSJ) montraient que les pratiquessexuelles et préventives étaient très différentesselon la filière de scolarisation (filièreprofessionnelle ou générale).Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats213


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesTableau IIIProportion d’utilisation de préservatif au cours du premier rapport sexuel, selon la datede ce rapportDate du premier rappor t sexuelentre 1995 et 1999 entre 1990 et 1994 entre 1987 et 1989 avant 1987(n=906) (n=1 235) (n=876) (n=4 862)% IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 %Ensemble86,1 83,5–88,7 65,4 62,4–68,4 41,6 37,8–45,4 12,7 11,7–13,7SexeHomme 88,7 ✩ 85,3–92,1 68,3 63,7–72,9 41,6 36,0–47,2 10,7** 9,3–12,1Femme 83,3 79,5–87,1 62,5 ✩✩ 58,5–66,5 39,4 35,6–43,2 14,6 13,0–16,2Âge au moment du rapport<strong>Mo</strong>ins de <strong>15</strong> ans 91,5** 83,5–99,5 73,4** 61,6–85,2 42,8 ✩ 27,0–58,6 9,3 6,3–12,3<strong>15</strong> ou 16 ans 90,9 86,9–94,9 70,1 63,7–76,5 42,3 34,7–49,9 14,0 11,8–16,217 ou 18 ans 88,3 84,1–92,5 67,3 62,5–72,1 42,6 36,6–48,6 13,2 11,6–14,819 ou 20 ans 83,3 75,9–90,7 64,5 57,5–71,5 42,8 34,0–51,6 11,7 9,1–14,321 à 24 ans 74,2 62,6–85,8 48,8 39,0–58,6 28,0 <strong>15</strong>,8–40,2 11,8 7,8–<strong>15</strong>,8Plus de 24 ans 45,3 28,7–61,9 39,1 23,0–55,1 12,0 0,0–24,0 9,3 1,3–17,3Niveau de diplômeInférieur au baccalauréat 86,6 82,8–90,4 60,9 ✩✩ 55,1–66,7 35,6 ✩ 29,6–41,6 12,6 11,2–14,0Baccalauréat ou plus 85,6 83,0–90,2 67,3 63,7–70,9 43,4 38,6–48,2 12,8 11,2–14,4Se dire informé sur le sidaBien ou très bien 86,2 83,6–88,8 65,4 62,2–68,6 41,8 ✩✩ 37,8–45,8 13,3** 12,1–14,5Mal ou très mal 84,3 75,5–93,1 66,2 54,8–75,6 31,7 22,1–41,3 8,5 6,1–10,9En couple lors de l’enquêteNon 88,5** 85,9–91,1 71,4** 66,8–76,0 46,4 ✩✩ 38,6–54,2 12,9 10,7–<strong>15</strong>,1Oui 67,5 58,9–76,1 59,6 55,6–63,6 38,5 24,3–42,7 12,6 11,4–13,8MST (hors mycose) dans les dix ansOui 67,0 22,8–100,0 63,0 40,6–85,4 47,5 25,3–69,7 10,1 3,3–16,9Non 86,1 83,5– 88,7 65,5 62,3–68,7 40,3 36,5–44,1 12,7 11,7–13,7** : p


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesContraception,pilule du lendemainet interruptionvolontaire de grossesseContraception actuelleLa question sur la contraception était poséeuniquement aux personnes qui avaient eu desrapports sexuels au cours des douze derniersmois. Il s’agissait d’étudier l’utilisationactuelle d’un moyen pour éviter une grossesse.Lorsque les personnes répondaientspontanément qu’elles n’avaient pas de partenairesexuel au moment de l’enquête, laquestion était reformulée en leur demandantce qu’elles avaient fait quand elles avaienteu des rapports sexuels (dans l’année).Parmi les 24 % qui n’utilisaient aucun moyenpour éviter une grossesse, la majorité n’étaitpas concernée par une contraception :36 % des hommes et 37 % des femmes attendaientou souhaitaient avoir un enfant ;31 % des hommes et 44 % des femmes nepouvaient pas en avoir ; 2,5 % des hommeset 1 % des femmes avaient exclusivementdes rapports homosexuels ; 6 % des hommeset 1 % des femmes disaient ne pasavoir de partenaire sexuel au moment del’enquête. Comme ceux-ci ne l’avaient passignalé spontanément à l’enquêteur, la questionn’avait donc pas été reformulée aupassé. Nous avons exclu ces personnes etconsidéré par la suite uniquement celles potentiellementconcernées par la contraception,c’est-à-dire sexuellement actives dansles douze deniers mois, non stériles, n’attendantpas ou ne cherchant pas à avoir un enfant.Presque toutes les femmes potentiellementconcernées utilisaient un moyen pour éviterd’être enceintes au moment de l’enquête ouà l’époque où elles avaient des rapportssexuels au cours des douze derniers mois(Tableau IV). Parmi ces moyens, la pilule représentela principale méthode rapportée(59,9 %), quel que soit l’âge, avec un maximumentre 20 et 25 ans (85,9 %) (Tableau V).Le stérilet vient en deuxième position(22,9 %), avec une augmentation nette avecl’âge. Le stérilet reste exceptionnel chez lesmoins de 25 ans, le jeune âge et lanulliparité ayant été considérés jusqu’à récemmentpar le corps médical comme descontre-indications à son usage compte tenudes risques de stérilité. La contraceptionliée à l’acte (préservatif, retrait, méthodeOgino, etc.) est minoritaire (17,2 %) et il s’agitessentiellement du préservatif (12,8 %).Une régression logistique montre que lacontraception à l’acte est moins fréquentechez les jeunes de moins de 25 ans quechez leurs aînés, indépendamment desautres caractéristiques présentées dans leTableau VI. Elle est également moins fréquentechez les femmes vivant en coupleque chez celles non en couple et tend à augmenteravec le niveau d’études.Nous nous sommes intéressés aux 6,5 %[5,5–7,5] de femmes potentiellement concernéespar la contraception qui ont pourtantrépondu spontanément « non » ou« cela dépend des fois » lorsqu’on leur demandaitsi elles utilisaient un moyen pouréviter d’être enceinte (Tableau IV). Le fait derépondre « cela dépend des fois » traduitune utilisation non systématique du moyenTableau IVProportion de personnes qui n’utilisent pas,ou pas systématiquement, un moyencontraceptif a parmi celles potentiellementconcernées par la contraception bHommesFemmes(n=2 761) (n=3 236)% IC à 95 % % IC à 95 %Ensemble 9,3 7,9–10,7 6,5 5,5– 7,5<strong>15</strong>-19 ans 9,2 4,2–14,2 10,4 5,4–<strong>15</strong>,420-25 ans 5,6 3,2– 8,0 3,4 1,4– 5,426-34 ans 7,7 5,5– 9,9 5,9 4,1– 7,735-49 ans 11,6 9,4–13,8 7,3 6,3– 8,3a. Avoir répondu « non » ou « cela dépend des fois » à la question: « Utilisez-vous un moyen pour éviter d’être enceinte ? ».b. Personnes sexuellement actives dans les douze derniersmois, non stérilisées, ayant un partenaire sexuel, n’attendantpas ou ne cherchant pas à avoir un enfant.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats2<strong>15</strong>


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesTableau VMéthodes employées par les personnes a déclarant utiliser, systématiquement ou non, unmoyen contraceptif, selon le sexeEnsemble <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-49 ans% IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 %Hommes (n=2 563)Non liées à l’acteStérilet 18,8 17,0–20,6 0,0 0,0– 3,6 0,7 0,1– 1,3 11,4 9,0–13,8 33,7 30,5–36,9Pilule 59,2 57,0–61,4 57,7 48,7–66,7 74,1 42,1–52,1 71,5 68,1–74,9 45,5 42,1–48,9Liées à l’actePréservatif 17,2 <strong>15</strong>,6–18,8 40,6 31,6–49,6 24,8 20,0–29,6 13,2 10,6–<strong>15</strong>,8 13,0 10,8–<strong>15</strong>,2Autres méthodes(exclusivement) 4,9 3,9– 5,9 1,7 0,0– 4,1 0,4 0,0– 1,0 3,9 2,5– 5,3 7,8 5,8– 9,8Femmes (n=3 080)Non liées à l’acteStérilet 22,9 21,4–24,7 0,4 0,0– 1,2 1,6 0,4– 2,8 19,9 17,3–22,5 36,0 33,0–39,0Pilule 59,9 57,9–61,9 75,8 69,0–82,6 85,9 82,5–89,3 63,7 60,5–66,9 45,7 42,5–48,9Liées à l’actePréservatif 12,8 11,4–14,2 22,5 <strong>15</strong>,9–29,1 10,3 7,5–13,1 11,5 9,5–13,5 12,9 10,7–<strong>15</strong>,1Autres méthodes(exclusivement) 4,4 3,6– 5,2 1,3 0,0– 2,9 2,2 0,6– 3,8 4,8 3,2– 6,4 5,4 4,0– 6,8a. Personnes sexuellement actives dans les douze derniers mois, non stérilisées, ayant un par tenaire sexuel, n’attendantpas ou ne cherchant pas à avoir un enfant.contraceptif rapporté. Cette réponse étaitexceptionnelle chez les femmes qui utilisentune contraception non liée à l’acte (pilule oustérilet), alors qu’elle concernait 4,1 % desfemmes utilisant le préservatif et 8,5 % desfemmes utilisant un autre moyen contraceptif(spermicide, retrait, etc.). Cependant l’utilisationnon systématique d’un moyen contraceptifest certainement sous-estimée ici,car aucune question plus spécifique n’a étéposée sur la régularité de l’emploi, les oubliséventuels, etc.Les effectifs des réponses « non » et « celadépend des fois » étant faibles, nous lesavons regroupés pour étudier leur distributionselon différentes caractéristiques. Ceregroupement était en partie justifié par lefait que ces réponses sont probablement unmarqueur d’une exposition accrue à la survenued’une grossesse non prévue. Ainsi regroupées,ces réponses sont significativementplus fréquentes chez les femmes quiont un niveau d’études faible (inférieur aubaccalauréat versus au moins le baccalauréat),qui ne vivent pas en couple au momentde l’enquête et qui se disent mal outrès mal informées sur la contraception (TableauVI). Aucun lien n’est retrouvé avecl’âge, les antécédents d’interruption volontairede grossesse (IVG) ou de recours à lapilule du lendemain au cours de la vie, pasplus qu’avec les antécédents de maladiesexuellement transmissible (Tableau VI). Toutefois,lorsque l’on restreint l’analyse aux jeunesfemmes âgées de <strong>15</strong> à 25 ans, onconstate que les plus jeunes, d’une part, etcelles qui ont eu une IVG, d’autre part, ontplus souvent répondu qu’elles n’avaient pas,ou pas systématiquement, un moyen contraceptif: 10 % des <strong>15</strong>-19 ans vs 3 % des 20-25 ans ; 16 % en cas d’IVG vs 5 % en sonabsence. Une régression logistique confirmel’association indépendante avec le trèsjeune âge, les antécédents d’IVG et la perceptiond’être mal informées sur la contraception.216Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesTableau VICaractéristiques associées à l’absence de contraception systématique a ou à l’usaged’une contraception liée à l’acte chez les femmes potentiellement concernées par unecontraception b Absence de contraception systématique a Contraception liée à l’acte(versus systématique)(versus pilule ou stérilet)Univarié Régression logistique Univarié Régression logistique% IC à 95 % OR ajusté IC à 95 % % IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %Ensemble6,5 5,5–7,5 17,2 10,5–23,9Âge<strong>15</strong>-25 ans 5,7 3,7–7,7 1 16,0 13,1–18,9 126-34 ans 5,9 4,7–7,7 1,2 0,7–1,9 16,3 13,8–18,8 1,5 ✩ 1,1–2,135-49 ans 7,3 5,7–8,9 1,5 ✩✩ 1,0–2,5 18,3 16,0–20,7 2,0** 1,4–2,7Niveau de diplômeInférieur au baccalauréat 7,5 ✩ 5,9–9,1 1 16,7 ✩ 14,6–18,9 1Baccalauréat 4,2 2,4–6,0 0,6 ✩ 0,3–0,9 13,9 11,0–16,8 0,8 0,6–1,1Supérieur au baccalauréat 6,6 4,8–8,4 0,8 0,6–1,2 20,1 17,4–22,8 1,2 ✩✩ 1,0–1,6Statut matrimonial actuelNe vit pas en couple 7,4 5,4–9,4 1 23,0** 20,1–25,9 1Vit en couple 6,2 5,0–7,4 0,7 ✩ 0,5–1,0 14,7 12,9–16,5 0,4** 0,3–0,6Se dit informée sur la contraceptionBien ou très bien 6,0 ✩ 5,0– 7,0 1 17,1 <strong>15</strong>,5–18,7 1Mal ou très mal 10,4 6,3–14,5 1,8 ✩ 1,1–3,0 17,9 13,4–22,4 1,1 0,8–1,5A déjà pris la pilule du lendemainOui 7,7 4,2–11,2 1 21,1 ✩✩ <strong>15</strong>,8–26,4 1Non 6,4 5,4– 7,4 0,8 0,5–1,3 16,7 <strong>15</strong>,1–18,3 0,8 0,5–1,1A déjà eu une IVGOui 7,8 5,3–10,3 1 17,1 13,6–20,6 1Non 6,3 5,1– 7,5 0,9 0,6–1,3 17,2 <strong>15</strong>,4–19,0 1,1 0,8–1,5Se dit informée sur le sidaBien ou très bien 6,5 5,5– 7,5 1 17,4 <strong>15</strong>,8–19,0 1Mal ou très mal 7,0 3,9–10,1 0,9 0,5–1,5 <strong>15</strong>,4 10,7–20,1 0,8 0,6–1,2MST (hors mycose) dans les dix ansNon 10,0 0,0–21,2 1 14,7 7,5–22,0 1Oui 6,4 5,4– 7,4 0,7 0,2–2,3 17,2 <strong>15</strong>,6–18,8 1,5 0,9–2,8** : p


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesTableau VIIMéthodes employées par les personnes a déclarant utiliser, systématiquementou non, un moyen contraceptif, selon le statut de vie en coupleEnsemble<strong>15</strong>-25 ansHommes Femmes Hommes Femmes% IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 %Vivant en couple (n=1 643 hommes ; 1 979 femmes)Non liées à l’acteStérilet 26,5 24,1–28,9 29,4 27,2–31,6 0,3 0,0– 0,7 0,3 0,0– 4,0Pilule 57,2 54,5–59,9 55,9 53,5–58,3 65,9 60,8–71,0 81,4 77,5–85,3Liées à l’actePréservatif 10,0 8,4–11,6 10,0 8,4–11,6 32,9 28,0–37,8 16,6 12,9–20,3Autres méthodes(exclusivement) 6,3 4,9– 7,7 4,7 3,7– 5,7 0,9 0,0– 1,9 1,8 0,4– 3,2Ne vivant pas en couple (n=920 hommes ; 1 101 femmes)Non liées à l’acteStérilet 2,7 1,7– 3,7 7,6 6,0– 9,2 1,6 0,0– 3,4 3,5 1,0– 6,0Pilule 63,3 59,6–67,0 69,4 66,3–72,5 86,0 78,6–93,4 86,1 21,2–91,0Liées à l’actePréservatif 32,1 28,6–35,6 19,4 16,7–22,1 12,4 5,0–19,8 8,2 4,1–12,3Autres méthodes(exclusivement) 2,0 1,2– 2,8 3,7 2,3– 5,1 0 0,0– 3,6 2,2 0,4– 4,0a. Personnes sexuellement actives dans les douze derniers mois, non stérilisées, ayant un par tenaire sexuel,n’attendant pas ou ne cherchant pas à avoir un enfant.au second plan chez les jeunes, on peutcraindre que son usage tende à devenir occasionnellorsque le risque d’infection à VIHsemble écarté. C’est ce que pourrait indiquerla recrudescence d’IVG observée récemmentchez les jeunes [6]. L’explorationplus approfondie de cette hypothèse nepeut être menée dans cette enquête, caraucune donnée sur l’évolution des moyenscontraceptifs avec le temps, l’utilisation dupréservatif en dehors du cadre contraceptif,le type de partenaires sexuels et la duréede la relation n’est disponible.Nous avons également étudié les réponsesdes hommes concernant la contraception.Ils sont en proportion un peu plus nombreuxque les femmes à répondre spontanémentqu’ils n’utilisent pas une contraception systématique(9,3 % vs 6,5 %), mais l’ordre degrandeur reste similaire (Tableau IV). En revanche,ils sont proportionnellement plusnombreux à rapporter une utilisation du préservatifcomme moyen contraceptif. L’écartest particulièrement net chez les moins de25 ans où ils sont deux fois plus nombreuxà déclarer utiliser un préservatif que les femmes(Tableau V). En fait, il est intéressant desouligner que cet écart concerne exclusivementles personnes qui ne vivent pas actuellementen couple (Tableau VII).Pilule du lendemainLa contraception d’urgence existe depuis ladiffusion de la contraception orale. La disponibilitérécente d’une présentation spécifiqueà cet usage — sous forme de quatrecomprimés d’une pilule œstro-progestativenormodosée — et surtout d’une nouvelleméthode de contraception d’urgence sanseffets secondaires et vendue sans ordonnanceen pharmacie — composée exclusivementde progestatif — devrait favorisersa diffusion. Le débat public qui a eu lieu au218Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblescours de l’année <strong>2000</strong> à propos de la délivrancede cette nouvelle méthode par les infirmièresscolaires pourrait également ycontribuer.Le recours à la pilule du lendemain restetrès minoritaire en France aujourd’hui. Ainsi,9 % [8,0–10,0] des femmes sexuellementactives ont déjà eu l’occasion d’utiliser lapilule du lendemain au cours de leur vie(Tableau VIII). Cette pratique est sans douteamenée à se diffuser dans les prochainesannées si l’on se réfère aux données d’utilisationpar âge. En effet, 13,9 % des femmesde moins de 25 ans déclarent y avoirdéjà eu recours (sans différence entre les<strong>15</strong>-19 ans et les 20-24 ans), alors que cen’est le cas que de 6,3 % à partir de 35 ans.Les réponses des hommes sont concordantes,puisque 10 % [8,8–10,0] d’entre euxdisent avoir eu une partenaire qui a utiliséune pilule du lendemain et la même liaisonest observée avec l’âge.Tableau VIIICaractéristiques associées au recours à la pilule du lendemain dans la vie ou au recoursà l’IVG dans la vie chez les femmes sexuellement activesRecours à la pilule du lendemainRecours à l’IVGUnivarié Régression logistique Univarié Régression logistique% IC à 95 % OR ajusté IC à 95 % % IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %Ensemble9,0 8,0–10,0 18,6 17,2–20,0Âge<strong>15</strong>–25 ans 13,9** 11,4–16,4 1 7,6** 5,8– 9,4 126–34 ans 10,1 8,5–11,7 0,6** 0,5–0,9 <strong>15</strong>,0 13,1–17,0 2,7** 1,9–3,835–49 ans 6,3 5,1– 7,5 0,4** 0,3–0,5 25,2 23,1–27,4 5,4** 3,9–7,5Niveau de diplômeInférieur au baccalauréat 6,9** 5,7– 8,1 1 20,2 ✩✩ 18,3–22,2 1Baccalauréat 8,8 6,8–10,8 1,1 0,8–1,6 17,6 14,7–20,5 1,0 0,8–1,3Supérieur au baccalauréat 12,1 0,1–14,1 1,8** 1,4–2,4 16,9 14,8–19,1 0,8 ✩✩ 0,7–1,0Statut matrimonial actuelNe vit pas en couple 11,9** 9,9–13,9 1 18,0 <strong>15</strong>,9–20,2 1Vit en couple 7,7 6,7– 8,7 0,9 0,7–1,1 18,9 17,3–20,5 0,7** 0,6–0,8Se dit informée sur la contraceptionBien ou très bien 8,8 7,8– 9,8 1 18,2 16,8–19,6 1Mal ou très mal 10,5 7,6–13,4 1,1 0,8–1,5 21,7 17,6–25,8 1,2 0,9–1,6A déjà pris la pilule du lendemainOui 28,5** 23,6–33,4 1Non 17,7 16,3–19,1 0,4** 0,3–0,6A déjà eu une IVGOui 13,7** 11,2–16,2 1Non 7,9 6,9– 8,9 0,4** 0,3–0,6Se dit informée sur le sidaBien ou très bien 8,9 7,9– 9,9 1 17,6** 16,2–19,0 1Mal ou très mal 9,7 6,8–12,6 1,3 0,9–1,8 26,5 22,0–31,0 1,4 ✩ 1,1–1,9MST (hors mycose) dans les dix ansNon 19,6** 10,6–28,6 1 25,9 ✩✩ 21,0–30,8 1Oui 8,7 7,7– 9,7 0,5 ✩ 0,3–0,9 18,4 17,0–19,8 0,7 0,4–1,2** : p


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesChez les femmes, ce recours augmenteavec le niveau d’études, est plus fréquentchez les femmes qui ne vivaient pas en coupleau moment de l’enquête et est associéà l’existence d’un antécédent d’IVG et deMST (sans qu’il soit possible ici d’établir d’ordrechronologique). Ces facteurs restentassociés indépendamment les uns desautres dans une régression logistique (TableauVIII). L’association avec les antécédentsd’IVG a été retrouvée dans une autreétude récente sur le sujet [11]. Notons, enrevanche, que l’usage d’une pilule du lendemainne diffère pas selon que les femmespensent être bien ou mal informées sur lacontraception.La majorité des femmes se sont procuréesla pilule du lendemain sur ordonnance deleur médecin ou d’un autre médecin (73 %),surtout entre 26 et 34 ans ; 8 % l’ont achetédirectement en pharmacie, pourcentage dumême ordre de grandeur quel que soit l’âge.En revanche, si globalement 6 % de femmesse sont procurées cette pilule dans uncentre de planification familiale, c’est le casde 23 % des <strong>15</strong>-19 ans. Pour 12 % des jeunes,c’est une amie qui leur a donné, ce quin’est pratiquement jamais le cas dans lesautres classes d’âge.Interruption volontairede grossessePrès d’une femme sur cinq déclare avoirdéjà eu recours à l’IVG (18,6 % [17,2–20,0])(Tableau VIII). Ce taux est de 6,3 % [2,7–9,9]chez les jeunes de <strong>15</strong> à 19 ans. Il atteint25,2 % dans la tranche 35-49 ans. L’associationavec l’âge est évidemment attenduepuisqu’il s’agit d’une incidence cumulée surla vie. Le fait de ne pas vivre en couple aumoment de l’enquête est lié à la déclarationd’une IVG, indépendamment de l’âge et desautres facteurs d’ajustement présentésdans le Tableau VIII.Au total, un quart des femmes qui avaient entre45 et 54 ans au moment de l’enquête adéclaré avoir déjà eu recours à l’IVG, soit untaux deux fois moins élevé que celui attendusi l’on se réfère aux estimations de l’Institutnational d’études démographiques (Ined)[12]. Le recours à l’IVG est toujours sousestimédans les enquêtes en population générale.Car, d’une part, ces enquêtes ne couvrentpas certains sous-groupes de populationpeut-être plus à risque d’IVG et, d’autrepart, certaines femmes ne souhaitent pasparler de cet événement particulier dans lecadre d’une enquête par questionnaire. Onpeut penser que cette sous-déclaration estplus importante chez les femmes les plusâgées qui ont connu les ravages de l’avortementau temps où sa pratique était illégale.Maladies sexuellementtransmissiblesLes maladies sexuellement transmissiblesconstituent un groupe d’infections hétérogènes.Plus de vingt germes pathogènes —bactéries, virus ou parasites — se transmettentpar voie sexuelle (voir annexe). Pour lesinfections bactériennes ou parasitaires, ilexiste en général des traitements simplesqui débarrassent définitivement l’organismeinfecté. Ces traitements donnés précocementévitent l’évolution, souvent à bas bruit,vers une stérilité tubaire ou une grossesseextra-utérine pour certains germes (Chlamydiatrachomatis, gonocoque), ou des séquellesgénérales graves (syphilis). En revanche,les infections virales (herpès génital, condylomesdus au papillomavirus) prennent desformes récurrentes ou chroniques, sans traitementcuratif à proprement parler. Le dépistaged’un herpès génital avant l’accouchementpermet de prévenir les atteintesnéonatales. Certains papillomavirus peuventêtre responsables de cancers génitaux ;leur dépistage entre dans le cadre des stratégiesde dépistage précoce du cancer ducol de l’utérus. Outre la prévention des complicationssecondaires, le dépistage précocedes MST joue un rôle essentiel pourprévenir leur diffusion dans la population enréduisant la période infectieuse lorsqu’ilexiste un traitement, et/ou en contribuant220Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesaux changements de comportementssexuels des personnes dépistées.Dans le Baromètre santé <strong>2000</strong>, un antécédentde MST était défini par une réponsepositive à la question suivante : « Au coursdes dix dernières années, c’est-à-dire depuis1990, avez-vous eu une maladie qui setransmet par voie sexuelle ? ». Puis une listede noms d’infections était proposée systématiquementà chaque personne ayant réponduoui. On demandait à celles qui ne reconnaissaientaucune maladie dans cetteliste de préciser le nom de la maladie qu’ellesavaient eue.Parmi les sujets sexuellement actifs, 1<strong>15</strong>hommes (2,6 %) et 244 femmes (4,9 %) rapportentun antécédent de MST. Cet écart esten grande partie dû à une déclaration moinsfréquente de mycoses chez les hommes. Parla suite, nous avons exclu des analyses lespersonnes ayant déclaré uniquement unemycose (0,9 % des hommes et 2,3 % desfemmes) : la transmission sexuelle n’en estpas le mode d’acquisition prédominant chezles femmes et les conséquences restent limitéesà des symptômes gênants.Nous avons également exclu des analysesles personnes, très peu nombreuses, quirapportaient une infection à VIH (un hommeet quatre femmes, soit respectivement0,03 % [0,00–0,09] et 0,04 % [0,00–0,08] 1 ).Nous avons distingué par la suite trois catégoriesde MST : les infections bactériennesou parasitaires curables (chlamydia, gonocoque,syphilis, trichomonas, mycoplasme), lesinfections virales (condylome, herpès, hépatite)et les infections non ou mal spécifiées,c’est-à-dire pour lesquelles une personne nepouvait pas citer le nom ou citait une pathologienon sexuellement transmissible.Fiabilité des déclarationsde MST1. Malgré des effectifs différents, les pourcentagespondérés sont les mêmes chez les hommes et chez lesfemmes.Parmi les personnes qui rapportent un antécédentde MST, la grande majorité rapportele nom d’une MST bactérienne, parasitaireou virale 2 , soit au total : 1,2 %[0,8–1,6] des hommes et 2,1 % [1,7–2,5]des femmes 3 . La fiabilité des déclarationsde MST dans les enquêtes en population généralea déjà été étudiée [13] . En particulier,nous avions trouvé une grande similitudeentre la répartition et le sex-ratio desdifférentes MST, et les données épidémiologiquesdisponibles en France et, d’une manièreplus générale, en Europe. On retrouveici cette similitude : prédominance des infectionsà Chlamydia trachomatis au détrimentdu gonocoque, rareté de la syphilis et desinfections à trichomonas ; fréquence élevéedes MST virales (herpès et condylome) quitend à dépasser celle des MST bactériennes; prédominance masculine pour la gonococcieet féminine pour les infections àChlamydia trachomatis, l’herpès génital etles papillomavirus (Figure 2).Seulement 6 % des MST déclarées (horsmycose et VIH) correspondent en fait à unemaladie non sexuellement transmissible, leplus souvent à une infection urinaire. Environ20 % rapportent une MST sans pouvoiren donner le nom (Figure 2). Ces deux typesde réponses constitueront par la suite la catégoriedes MST « non ou mal spécifiées ».Couverture du dépistageen FranceLa fréquence de déclaration d’antécédentde MST peut constituer un indicateur decouverture du dépistage. En aucun cas ellen’offre un moyen d’en estimer la fréquenceréelle en raison de la proportion inconnuedes infections non dépistées. De plus, toutesles MST diagnostiquées ne sont pasnécessairement rapportées dans l’enquête :il faut au minimum que le diagnostic en aitété connu, compris et mémorisé par la personneinterrogée. Or, ces infections sontmajoritairement asymptomatiques (jusqu’à70 % pour certains germes), en particulierchez les femmes. De plus, la certitude dudiagnostic impose souvent des prélève-2. Chlamydia, gonocoque, syphilis, trichomonas, mycoplasme,condylome, herpès génital, hépatite.3. Ayant déjà eu un rapport sexuel au cours de la vie.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats221


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesFigure 2Types de MST rapportées dans les dix dernières années0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5Hommes1,2MST hors mycosesNon sexuellement transmissible 7 %2,1Ne veut pas dire0,9Bactérienne ouMycosele nom 2 %2,3parasitaireNe sait pas34 % Chlamydia 0,2le nomtrachomatis0,721 %0,3Gonocoque0,010,0SyphilisVirale 36 %0,03Femmes0,0TrichomonasNon sexuellement transmissible 4 %0,04HommesNe veut pas dire le nom 0 %0,03FemmesBactérienne ou MycoplasmeNe sait pas0,04parasitairele nom27 %0,3Herpès génital20 %0,60,2Condylome0,60,1HépatiteVirale 49 %0,2ments génitaux ou sanguins, ce qui représenteune difficulté pour proposer le dépistageà des personnes qui ne se plaignentd’aucun symptôme.Dans cette enquête, seulement 0,7 % [0,1–1,1] déclare avoir eu une infection à Chlamydiatrachomatis dans les dix dernières années,soit moins de 0,1 nouveau diagnosticpour 100 femmes-années, dont aucunechez les moins de 20 ans. La Figure 3, quiconcerne uniquement les antécédents descinq dernières années 1 , montre que le picde déclaration est observé entre 26 et34 ans, chez les femmes comme chez leshommes. Ce résultat est contradictoireavec l’association pratiquement toujours retrouvéedans la littérature entre jeune âgeet infection à Chlamydia trachomatis chezles femmes. En France, notamment, des enquêtesde dépistage systématique dans des1. Afin qu’il n’y ait pas de chevauchement entre les périodesde r ecul et les classes d’âge puisqu’il s’agit d’incidencecumulée.clientèles médicales en région parisienneindiquent aussi que leur prévalence estd’autant plus élevée qu’elles sont plus jeunes.Nos travaux précédents suggéraient que lesstratégies de dépistage des MST, en particulierde Chlamydia trachomatis, étaient insuffisantesen France [13]. Les résultats duBaromètre santé <strong>2000</strong> viennent renforcercette hypothèse. En effet, même si l’usagedu préservatif s’est fortement répandu chezles jeunes en France, il ne peut suffire à expliquerdes taux aussi bas que ceux qui sontrapportés ici. Des études transversales ontmontré des prévalences relativement élevéesen région parisienne : 5 % chez desfemmes de moins de 21 ans consultant ungynécologue privé (vs 1 % entre 21 et29 ans) en 1993 [14] ; 8,5 % des consultantesde moins de 25 ans de centres de planificationfamiliale du Val-de-Marne en 1999.Les deux tiers des cas dépistés dans cesenquêtes étaient asymptomatiques etn’auraient pas été diagnostiqués sans la222Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesFigure 3Incidence cumulée des antécédents de certaines MST dans les cinq dernièresannées selon l’âge et le sexe chez les personnes sexuellement actives1,5Chlamydia trachomatis1,5Gonocoque1,00,50,01,51,00,70,50,4 0,50,30,1 0,1 0,1 0,10,0 0,00,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,00,0<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-50 ans<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-50 ansCondylome (papillomavirus)Herpès génital1,51,00,91,01,0 1,00,50,00,50,2 0,2 0,1 0,10,0 0,0<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-50 ans0,50,00,3 0,20,1 0,20,0 0,0<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-50 ansHommesFemmesstratégie active de dépistage mise enœuvre à l’occasion de ces enquêtes. Nousne disposons pas de données nationales deprévalence en France, ni d’estimation destaux d’incidence. Mais dans les pays nordiquesoù sont appliquées des politiques dedépistage plus actives qu’en France, lesprévalences restaient de l’ordre de 5 % en1996 et le taux d’incidence annuel des diagnosticspour 100 femmes-années chez lesadolescentes de <strong>15</strong> à 19 ans était estiméen 1995 à 0,9 en Suède et 1,9 au Danemark[<strong>15</strong>]. De plus, malgré une baisse globalede l’incidence de Chlamydia au Danemarket en Suède, dans les années quatrevingt-dix,la baisse était plus lente chez lesadolescents que dans le reste de la populationen Suède, et on notait même une augmentationdans cette tranche d’âge au Danemark.Le taux extrêmement bas de femmes quirapportent un antécédent de Chlamydiadans cette enquête, particulièrement chezles jeunes, pourrait alors s’expliquer : 1°) parun manque de dépistage de l’infection, particulièrementchez les jeunes qui ont moinsd’occasions de contact avec le système desanté ; 2°) par la méconnaissance du caractèresexuellement transmissible de l’infectionou la non-compréhension du diagnostic,ce qui met en cause, pour le moins, la qualitéde la prise en charge en terme de prévention.C’est cette prise en charge dont nous tentonsd’étudier le parcours ici, depuis les circonstancesde diagnostic jusqu’aux attitudesdes patients vis-à-vis de leurs partenaires,en passant par les filières de soinsempruntées et les thèmes abordés avec lemédecin.Circonstances de dépistageSi pour les hommes comme pour les femmes,les MST ont été le plus souvent diagnostiquéesà l’occasion de symptômesBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats223


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesd’appel ou de craintes à cet égard (71 %des hommes et 60 % des femmes), les circonstancesayant conduit au diagnosticd’une MST diffèrent significativement selonle sexe (p 100 %Thèmes abordés à cette occasionInformation des partenaires sexuels 31 19–43 46 35–57✩Sexualité 37 25–49 51 40–62✩✩Risques pour la santé des MST 65 52–78 77 67–87✩✩> 100 %Nombre de thèmes abordés avec le médecinTous ces thèmes 17 7–27 33 23–43✩Certains thèmes mais pas tous 56 43–69 52 41–63Aucun de ces thèmes 27 <strong>15</strong>–39 <strong>15</strong> 8–22= 100 %** : p


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesnéralistes, gynécologues ou dermatologuesprivés, etc.).Une minorité de personnes a consulté dansune structure publique la dernière foisqu’elle a eu une MST, plus souvent des hommesque des femmes (11 % vs 4 %) (TableauIX), et plus souvent en cas de MSTvirales que pour les deux autres catégoriesde MST (Tableau X). Il pouvait s’agir de dispensairesantivénériens (DAV), de centresde planification familiale (PF) ou de serviceshospitaliers. La distinction entre ces différentesfilières publiques est difficile à fairepour les patients, dans la mesure où certainsDAV ou PF sont eux-mêmes installésdans des hôpitaux.Le généraliste est le recours privilégié deshommes (68 %), alors que c’est le gynécologuedans le cas de femmes (70 %). Legénéraliste est également celui qui est plussouvent consulté à l’occasion d’une MSTnon ou mal spécifiée 1 .Ces résultats sur la répartition des filièresde soins confirment des résultats antérieurs[16]. Les systèmes de surveillance épidémiologiqueet les programmes de dépistagesystématique et de prise en charge sontplus faciles à implanter dans des structuresspécialisées publiques, mais celles-ci ne tou-1. C’est-à-dire pour laquelle une personne ne savait pasou plus le nom, ou citait une pathologie en réalité nonsexuellement transmissible.Tableau XCirconstances de diagnostic et de prise en charge de la dernière MST diagnostiquée(hors mycose et VIH) selon le type de MST déclaréeBactérienne ou parasitaire (curable) Virale Mal spécifiée p(n=55) (n=84) (n=48)% IC à 95 % % IC à 95 % % IC à 95 %Circonstances de diagnosticA été informé par un partenaire 6 0–13 16 7–25 1 0– 4✩A consulté pour des symptômesou des craintes 71 57–85 52 40–64 78 65–91Consultation pour un autre motif 20 7–33 20 10–30 14 3–25Autres circonstances 2 0– 5 13 4–22 7 0–<strong>15</strong>= 100 %Type de médecin consultéGénéraliste 44 28–60 33 22–44 63 48–78✩Gynécologue privé 47 31–63 50 38–62 38 23–53Autre spécialiste privé 7 0–14 9 3–<strong>15</strong> 1 0– 4Structure publique 2 0– 5 11 3–19 4 0– 9✩> 100 %Thèmes abordés à cette occasionInformation des partenaires sexuels 35 19–51 46 34–58 37 21–53Sexualité 40 25–55 51 39–63 41 25–57Risques pour la santé des MST 61 44–78 87 79–95 60 44–76 **> 100 %Nombre de thèmes abordés avec le médecinTous ces thèmes 20 9–31 36 24–48 19 7–31✩Certains thèmes mais pas tous 53 37–69 55 43–67 52 35–69Aucun de ces thèmes 27 14–41 9 2–16 29 14–44= 100 %** : p


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissibleschent qu’une minorité des patients concernés.La dispersion géographique des praticienslibéraux, leur absence de formationspécifique et le fait qu’ils ne voient chacunqu’un petit nombre de MST, sont autantd’obstacles pour les impliquer dans des programmes.Ce problème n’est pas propre àla France. La majorité des MST sont traitéesen dehors de centres spécialisés aux États-Unis [17] et même en Grande-Bretagne pourles infections à Chlamydia trachomatis [18].Thèmes abordés à l’occasion de laconsultation médicale et perceptionsactuelles des connaissances sur lesMST et le sidaÀ l’occasion du diagnostic, les femmes tendentplus souvent que les hommes à avoirparlé avec leur médecin des risques de l’infectionpour leur santé, de leur sexualité etde la manière d’informer leurs partenairessexuels, bien que ces différences n’atteignentpas le seuil de signification (Tableau IX). Enrevanche, le nombre de thèmes abordés diffèresignificativement : 27 % des hommesn’ont abordé aucun de ces sujets vs <strong>15</strong> %des femmes, alors qu’à l’inverse 33 % desfemmes ont abordé tous ces thèmes contreseulement 17 % des hommes. C’estsurtout en cas de MST virales que l’onaborde les risques pour la santé (Tableau X).Un module de questions administré à la totalitédes personnes interrogées leur demandaitsi elles se considéraient, au momentde l’enquête, comme bien ou mal informéessur les MST d’une part, le sidad’autre part. On leur demandait égalementsi elles craignaient ces infections. La moitiédes femmes s’estime insuffisammentinformée sur les MST, qu’elles aient eu ounon un antécédent de MST, et qu’elles aientou non parlé de différents thèmes au momentdu diagnostic (Tableau XI). En revanche,les femmes craignent plus souvent lesMST quand elles en ont déjà eu l’expérienceque lorsqu’elles ne rapportent pas un tel antécédent.Elles craignent également plussouvent le sida.Les hommes sont en proportion plus nombreuxque les femmes à se considérercomme mal ou très mal informés sur lesMST, mais n’éprouvent pas plus de craintesà leur égard que les femmes. Ce qui estfrappant, c’est que les hommes se disentTableau XINiveau d’information et de crainte des MST et du sida perçu au moment del’enquête, selon l’existence ou non d’un antécédent de MST (hors mycose ouVIH) dans les dix ansHommes Femmes h/f% IC à 95 % % IC à 95 % pSe disent mal ou non informés sur les MSTAntécédent de MST dans les dix ans 70 59–81 52 41–63✩Pas d’antécédent 52 50–54 45 43–47Craignent assez ou beaucoup les MSTAntécédent de MST dans les dix ans 25 14–36 36** 26–46Pas d’antécédent 18 16–20 18 17–19Se disent mal ou non informés sur le sidaAntécédent de MST dans les dix ans 19 9–29 9 3–<strong>15</strong>✩✩Pas d’antécédent 12 11–13 11 10–12Craignent assez ou beaucoup le sidaAntécédent de MST dans les dix ans 19 10–28 40** 30–50 **Pas d’antécédent 25 23–27 27 25–29** : p


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesd’autant plus mal informés sur les MST qu’ilsrapportent un tel antécédent : 70 % deshommes qui rapportent une MST se disentmal informés sur ces infections (vs 52 %des hommes qui ne rapportent pas deMST). Ceci témoigne au minimum d’un manqued’information à l’occasion du diagnostic.Cette hypothèse est étayée par le faitque la proportion d’hommes se considérantcomme mal informés tend à être plus élevéelorsqu’ils n’ont abordé avec leur médecin,au moment du diagnostic de MST, aucunou une partie seulement des thèmes citésplus haut que lorsqu’ils les ont tous abordés.Ces derniers se déclarent d’ailleurs aussisouvent que les femmes bien informés.Attitudes vis-à-vis despartenaires sexuelsAu moment du diagnostic, la majorité despersonnes avait uniquement un partenairerégulier, les hommes un peu moins souventque les femmes (55 % vs 69 %). Un tiersdes hommes avait exclusivement des partenairesoccasionnels, alors que ce n’étaitle cas que de 9 % des femmes. Enfin, lamême proportion d’hommes et de femmesavait à la fois un partenaire régulier et un ouplusieurs partenaires occasionnels (environ12 %). Il faut noter, enfin, qu’une petite proportionde femmes disent qu’elles n’avaientaucun partenaire sexuel à l’époque du diagnostic(9 %).Nous avons montré que parmi les personnesqui rapportent un antécédent de MST,les femmes ont été trois fois moins souventaverties par un partenaire sexuel que leshommes. L’étude des attitudes à l’égard despartenaires à l’occasion du diagnostic(parmi les personnes qui n’ont pas été ellesmêmesprévenues par un partenaire) confirmequ’elles diffèrent selon le sexe : leshommes déclarent avoir prévenu leur partenairerégulier trois fois moins souvent queles femmes (bien que le seuil de significationne soit pas atteint) : 12 % [0–24] vs 4 %[0–8]. Ces résultats viennent ainsi renforcerdes résultats similaires issus d’autres enquêtesfrançaises.L’analyse des données du Baromètre santé<strong>2000</strong> montre que l’on prévient d’autantmoins son partenaire régulier que l’on aaussi des partenaires occasionnels : 3 %seulement des personnes qui avaient exclusivementun partenaire régulier ne l’ont pasinformé, alors que c’est le cas de 25 % despersonnes qui avaient également des partenairesoccasionnels, cette différenceétant significative (Tableau XII). Elle persisteindépendamment du sexe, de l’âge au momentdu diagnostic, du niveau de diplôme(inférieur ou non au baccalauréat) et de lacatégorie de MST (curable, virale ou nonspécifiée). Ce résultat, même s’il est préoccupant,n’est pas surprenant, car le fait deprévenir son partenaire régulier revient à luirévéler une vie extra-conjugale.Enfin, on peut constater que les personnesqui rapportent une MST tendent à avoir prévenuun peu plus souvent leurs partenairesréguliers lorsqu’elles ont parlé avec le médecinde leur sexualité à l’occasion du diagnostic(Tableau XIII).Hommes et femmes sont aussi nombreuxà n’avoir informé aucun partenaire occasionnel: 36 % [22–50] au total. Parmi les personnesqui avaient à la fois un partenaire régulieret des partenaires occasionnels,43 % n’ont pas informé de partenaires occasionnels; c’est le cas de 30 % de cellesqui n’avaient que des partenaires occasionnels.Aucun des facteurs étudiés (sexe, âgeau moment du diagnostic, niveau de diplôme,existence ou non d’un partenairerégulier, catégorie de MST et thèmes abordéslors de la consultation) n’apparaissentassociés au fait d’informer ou non ses partenairesoccasionnels.Il est à craindre que ces estimations tendentà sous-estimer les proportions de personnesqui n’informent pas leurs partenaires àl’occasion d’un diagnostic de MST. En premierlieu, notre analyse porte sur des personnesayant été capables de rapporter unantécédent de MST. Celles qui n’ont pasdéclaré cet antécédent ont probablementmoins souvent informé leurs partenairespour les mêmes raisons : gêne pour parlerd’une MST, non-compréhension de la natureBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats227


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesTableau XIIInformation des partenaires lors de la dernière MST diagnostiquée (hors mycose ou VIH)selon les caractéristiques individuelles et le type de partenaire (parmi les personnesn’ayant pas été elles-mêmes informées par un partenaire)N’ont pas informé leur partenaire régulier aN’ont informé aucun partenaire occasionnel bUnivarié Régression logistique Univarié Régr ession logistique% IC à 95 % OR ajusté IC à 95 % % IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %Ensemble6 2–11 36 22–50SexeHommes 12 ✩✩ 0–24 3,0 0,7–13,6 34 <strong>15</strong>–53 1,2 0,3–4,7Femmes 4 0– 8 1 39 19–59 1Niveau de diplômeInférieur au baccalauréat 6 0–13 1 35 10–60 1Au moins le baccalauréat 7 1–13 1,3 0,2– 8,5 37 21–53 1,1 0,3–4,2Âge lors de la MST<strong>Mo</strong>ins de 25 ans 9 0–21 1 22 0–47 125 ans et plus 5 1– 9 1,8 0,4– 8,5 42 25–58 0,4 0,1–1,6Type de partenaireRégulier seulement 3** 0– 5 1Régulier et occasionnel 25 4–46 <strong>15</strong>,7** 2,9–86,3 43 20–65 1Occasionnels seulement 30 14–46 1,9 0,5–7,5Type de MSTBactérienne ouparasitaire (curable) 4 0–11 1 31 11–50 1Virale 8 0–17 4,5 0,5–37,3 49 23–74 1,9 0,4–8,5Autre 6 0–12 2,7 0,3–22,7 30 5–55 0,8 0,2–3,8** : p


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesTableau XIIIInformation des partenaires lors dela dernière MST diagnostiquée (horsmycose) selon les modalités deprise en charge au moment dudiagnostic (parmi les personnesn’ayant pas été elles-mêmesinformées par un partenaire)N’ont pas informé N’ont informéleur partenaire aucun par tenairerégulier aoccasionnel b% IC à 95 % % IC à 95 %Lieu de consultationPublic 26 ✩✩ 0–67 73 ✩ 41–100Spécialisteprivé 4 0– 8 43 23– 63Généraliste 5 0–14 19 3– 35Ont parlé avec le médecin consultéDe l’information des partenairesOui 2 0– 6 43 16–70Non 8 1–<strong>15</strong> 34 18–50De leur sexualitéOui 1 ✩ 0– 4 34 14–54Non 10 2–18 38 19–57Des risques sanitaires des MSTOui 6 0–12 37 22–52Non 5 0–11 33 4–62De tous ces thèmesOui 0 ✩✩ 36 1–70Non 8 1–14 36 21–51✩ : 0,01


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesConclusionSi cette enquête ne permet pas une analysedétaillée des pratiques sexuelles et des risquesqui s’y rattachent, l’étude de l’utilisationdu préservatif lors du premier rapportsexuel et des pratiques contraceptives actuellesapporte quelques éléments de réflexionqui devront être complétés par desanalyses en cours dans d’autres enquêtesplus spécifiques (Enquête KABP, enquêteCocon 1 ).Cette enquête confirme l’effet indéniabledes campagnes de prévention, qui ont permisde passer d’un taux de 13 % de premiersrapports sexuels avec préservatifavant le début de l’épidémie à un taux de86 % pour les années les plus récentes. Ilfaut cependant rappeler qu’il s’agit d’uneenquête en population générale, qui couvre1. Enquête sur les pratiques contraceptives en courssous la responsabilité scientifique de N. Bajos et N. Job-Spira.mal les personnes en situation de grandevulnérabilité sociale. En outre, ces donnéesportent sur le premier rapport sexuel et nepréjugent pas du maintien des comportementspréventifs dans le temps. En tout étatde cause, l’effort préventif ne saurait êtrerelâché au risque de voir ces taux décroîtredans les prochaines années. En outre, unesurveillance conjointe de l’évolution des pratiquespréventives à l’égard du VIH et despratiques contraceptives est indispensable,car leurs enjeux ne sont pas entièrementsuperposables.Par ailleurs, les résultats confirment nos hypothèsesquant à l’insuffisance de dépistageprécoce des maladies sexuellement transmissiblesen France, insuffisance qui risquede pénaliser particulièrement les femmes.Les hommes semblent moins bien informéset moins impliqués par les conséquencespossibles d’une MST, en particulier pourleurs partenaires sexuelles. Les femmessont rarement averties par un partenairesexuel. Or, elles ont peu de chance d’êtreannexeCaractéristiques et complications des maladies sexuellement transmissibles classiquesMST bactériennesMST viralesGonococcie Chlamydiose Syphilis Herpès génital Papillomavirus Hépatite BN. Gonorrhoeae C. trachomatis T. Pallidum HSV HPV HBVInfectivité +++ + + ++ + ++Période d’incubation jours semaines mois jours semaines mois(2-6 jours) (7- ?) (21 jours) (7-14 jours) (2-5 mois) (6 semaines)Immunité - ? +/- +/- ? +Période infectieuse variable variable variable vie vie variablesans traitement (semaine) (un an ?) (année) (intermittente) (intermittente) (année si Ag+)Pourcentage de formesasymptomatiqueschez les hommes 10–20 % 50–90 % dépend du stade 75 % 95 % >50 %, dépendchez les femmes 50–80 % 60–90 % 75 % 95 % du stadeEf ficacité du traitement > 90 % > 90 % > 90 % suppressif environ 28 % aucun(résistances) non curatif vaccinComplications Infer tilité tubaire Infer tilité tubaire Cardio-vasculaires Symptomatologie Cancers Hépatiteet GEU (femmes) et GEU (femmes) et neurologiques récurrente génitaux chronique,Rétrécissement Infertilité cirrhose,urétral (hommes) (hommes) cancer du foieTransmission néonatale 0–7 % Environ 70 % 30–100 % 0–8 % faible fréquenteTableaux préparés grâce à : Jones R., Wasserheit J. Introduction to the biology and natural history of sexually transmitteddiseases. In : Wasserheit J., Aral S., Holms K. (ed.). Research issues in human behavior and sexually transmitted diseases inthe AIDS era. Washington : American Society of Microbiology, 1991 : 11-37.230Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesdépistées précocement par ailleurs. D’unepart, les manifestations cliniques de la majoritédes MST sont transitoires et modéréeschez elles ; les deux tiers des infectionsà Chlamydia trachomatis sont asymptomatiques,alors que le portage cervical infectieuxpeut s’étendre jusqu’à un an [20,21]. D’autre part, les occasions de dépistage,quoique plus répandues chez les femmesque chez les hommes, restent ponctuelleset non systématiques, et interviennenttardivement par rapport à la contamination.Actuellement, il n’existe pas de recommandationnationale à cet égard, maisune certaine prise de conscience des pouvoirspublics semble avoir lieu. C’est l’occasionde promouvoir des stratégies plus activesde dépistage systématique et d’informationdes partenaires sexuels.références bibliographiques1. MMWR. Increases in unsafe sex and rectalgonorrhea among men who have sex with men– San Francisco, Californian 1994-1997. 1999 ;48 : 45-8.2. Goulet V., Sednaoui P., Massari V., Laurent E.Confirmation de la recrudescence des gonococciesen France depuis 1998. BEH 2001 ; 14 : 61-3.3. Couturier E., Dupin N., Janier M., et al. Résurgencede la syphilis en France, <strong>2000</strong>-2001.BEH 2001 ; 35-36 : 168-9.4. Adam P., Hauet E., Caron C. Recrudescencedes prises de risque et des MST parmi les gays.Résultats préliminaires de l’Enquête Presse Gay<strong>2000</strong>. DGS, ANRS, InVS, 2001.5. Bajos N., Warszawski J., Grémy I., Ducot B.AIDS and contraception. Unanticipated effectsof AIDS prevention campaigns. Eur. J. PublicHealth 2001 ; 11 : 257-9.6. Le Corre M., Thomson E. Les IVG en 1998.Études et résultats, <strong>2000</strong>. Dress, <strong>2000</strong>. ReportNo. 69.7. Warszawski J., Meyer L. Gender differencein partner notification. Results from three population-basedsurveys in France. Sex. Transm. Inf.(sous presse).8. Warszawski J., Meyer L., ACSF Group.Gender difference in persistent at-risk sexualbehavior after a diagnosed sexually transmitteddisease (STD). Sex. Transm. Dis. 1998 ; 25 :437-42.9. Bozon M. L’entrée dans la sexualité adulte :le premier rapport et ses suites. Du calendrieraux attitudes. Population 1993 ; 5 : 1317-52.10. Bajos N. Les risque de la sexualité. In :Bajos N., Bozon M., Ferrond A., Giami A.,Spira A., ACSF-group (eds). La sexualité autemps du sida. Paris : Puf, coll. Sociologied’aujourd’hui, 1998 : 35-61.11. Goulard H., Bajos N., Job-Spira N. Connaissanceset pratiques de la contraception d’urgence.Paris : Inserm, <strong>2000</strong>.12. Toulemon L., Leridon H. Les pratiques contraceptivesen France. Revue du Praticien 1995 ;45 : 2395-400.13. Warszawski J. Self-reported sexuallytransmitted diseases and at-risk sexualbehaviour. In : Hubert M., Bajos N., Sandfort T.(eds). Sexual behaviour and HIV/AIDS in Europe.Comparisons of National Surveys. London : Taylor& Francis, 1998 : 219-41.14. Warszawski J., Meyer L., Weber P. Criteriafor selective screening of cervical Chlamydiatrachomatis infections in women attendingprivate gynecology practices. Eur. J. Obst.Gynecol. Reprod. Biol. 1999 ; 86 : 5-10.<strong>15</strong>. Panchaud C., Singh S., Feivelson D.,Darroch J. Sexually transmitted diseases amongadolescents in developed countries. Fam. Plann.Perspect. <strong>2000</strong> ; 32 : 24-32.16. Warszawski J., Meyer L. Apports d’uneBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats231


Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissiblesenquête en population générale à l’épidémiologiedes maladies sexuellement transmissibles.In : Bajos N., Bozon M., Ferrand A., SpiraA. (eds.). La sexualité au temps du sida. Paris: Puf, coll. Sociologie d’aujourdhui, 1998 :4<strong>15</strong>-35.17. Brackbill R., Sternberg M., Fishbein M.Where do people go for treatment of sexuallytransmitted diseases? Fam. Plann. Perspect.1999 : 10-5.18. Ross J. How much sexually transmitteddisease is not seen by genitourinary physicians?Genitourin Med. 1995 ; 71 [5] : 333.19. Gremy I., Beltzer N., Echevin D. Les connaissances,attitudes, croyances et comportementsface au sida en France. Évolutions 1992-1994-1998. Paris : ORS Île-de-France, 1999.20. Mendes M., Spitters C., W aterman S., PeterC., Ross M. D. Chlamydia prevalence andscreening practices. San Diego County,California, 1993. MMWR 1994 ; 43 : 366-9.21. Rahm V., Gnarpe H., Odlind V. Chlamydiatrachomatis among sexually active teenage girls.Lack of correlation between chlamydial infection,history of the patient and clinical signs of infection.Br. J. Obstet. Gynaecol. 1988 ; 95 : 916-9.232Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Relecture : Danielle Vasseur (CFES) et le Conseil scientifique de l’OFDT


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsDrogues illicites :pratiques et attitudesFrançois Beck, Stéphane Legleye, Patrick Peretti-Watell’essentiel en quelques chiffres…Les expérimentations de droguesillicitesEn 1999, la drogue illicite la plus souventexpérimentée en France est de loin le cannabis: entre <strong>15</strong> et 75 ans, plus d’un Françaissur cinq en a déjà pris au moins unefois au cours de sa vie. Cette prévalences’avère très supérieure aux expérimentationsmesurées pour les autres droguesillicites : moins de 3 % pour les produitsà inhaler (colles, solvants, etc.), entre 1 et2 % pour le LSD, les amphétamines et lacocaïne, moins de 1 % pour les autresproduits (dont l’ecstasy et l’héroïne).Toujours plus élevés pour les hommesque pour les femmes, ces taux d’expérimentationdépendent aussi étroitementde l’âge des répondants : entre <strong>15</strong> et34 ans, quatre personnes sur dix ont déjàpris du cannabis au cours de leur vie,contre une sur dix entre 35 et 75 ans.Pour toutes les drogues illicites, laprévalence observée est maximale entre20 et 25 ans, mais, le cannabis mis à part,elle reste à des niveaux faibles : dans cettetranche d’âge, elle atteint 6 % pour lesproduits à inhaler, 3 % pour le LSD etl’ecstasy, moins de 3 % pour les autresproduits.Pour l’ensemble des 18-25 ans et des 26-44 ans, tranches d’âge communes auxtrois Baromètres santé 1992-1995-1999, les évolutions constatées au coursdes années quatre-vingt-dix mettent enévidence la diffusion croissante du cannabis(dont l’expérimentation a presquedoublé de 1992 à 1999), aucune fortehausse n’étant observable sur les autresproduits.Le profil des expérimentateursde drogues illicitesEn raison de la rareté de l’expérimentationde drogues illicites à partir de 45 ans,seuls les expérimentateurs de <strong>15</strong> à 44 anspeuvent être étudiés en détail.Entre <strong>15</strong> et 25 ans, quel que soit le produitconsidéré, les expérimentateurs sont enmajorité des garçons (aux deux tiers pourle cannabis et les produits à inhaler, aux troisquarts pour l’ecstasy). Ces expérimentateursse caractérisent aussi par leur forteconsommation de tabac et d’alcool.Entre 26 et 44 ans, on observe une sur-représentationdes hommes et des habitantsdes grandes unités urbaines parmi les expérimentateursde drogues illicites. Danscette tranche d’âge, ces expérimentateurssont plus jeunes que la moyenne et viventplus souvent seuls. Il leur arrive aussi plus237


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatsfréquemment d’être au chômage ou de vivreavec des ressources matérielles faibles,à l’exception notable des expérimentateursde cannabis qui semblent mieux intégréssocialement. Comme entre <strong>15</strong> et 25 ans,les 26-44 ans qui ont déjà pris une drogueillicite se distinguent par un usage élevé detabac et d’alcool.Les poly-usages de drogues illicitesLa « poly-expérimentation » de substancesillicites désigne le fait d’avoir déjà essayéplusieurs substances illicites au coursde sa vie, sans que ces essais soient forcémentconcomitants. Au contraire, le« mélange » de ces substances désigne lefait de les avoir déjà consommées conjointement(en général pour cumuler oucontre-balancer des effets psychoactifs).Si presque tous les expérimentateurs dedrogues illicites ont déjà consommé du cannabis,les expérimentateurs de cannabis oude produits à inhaler essayent rarementd’autres produits, au contraire de ceux quiont déjà expérimenté d’autres drogues illicitesou qui ont déjà pris des médicamentspsychotropes pour se droguer.Un peu plus de la moitié des expérimentateursde cannabis ou de produits à inhalera déjà pratiqué un mélange, cette proportionatteignant ou dépassant les troisquarts pour les autres drogues illicites.La diversité des usages de cannabisentre <strong>15</strong> et 44 ansDans cette tranche d’âge, cinq catégories deconsommateurs peuvent être distinguées :• les abstinents (66 % des enquêtés : ilsn’ont jamais expérimenté le cannabis) ;• les anciens fumeurs (21 % : ils ont déjàpris du cannabis, mais pas depuis douzemois) ;• les usagers occasionnels (6 % : ils ontconsommé du cannabis entre une et neuffois au cours de l’année) ;• les usagers répétés (4 % : ils ont consommédu cannabis au moins dix fois aucours de l’année, mais moins de dix foislors des trente derniers jours) ;• les usagers réguliers (3 % : ils ont consommédu cannabis au moins dix fois lorsdes trente derniers jours).Drogues illicites, santé et modes de vieEntre <strong>15</strong> et 44 ans, l’usage de drogues illicitesau cours de l’année (uniquementle cannabis pour les 26-44 ans) semble liéà une moins bonne santé, celle-ci étantmesurée par les diverses dimensions del’échelle de Duke. Cet usage est surtoutassocié à une faible estime de soi et à uneforte anxiété. Toutefois, cette relation,dont on ne peut rien conclure en termede causalité, s’avère moins marquée quecelle observée entre santé et signes dedépendance à l’alcool ou au tabac.Les <strong>15</strong>-44 ans qui ont consommé du cannabisau cours de l’année se caractérisentpar des prises alimentaires moins régulières(ils sautent plus souvent des repas) etune sociabilité plus développée (davantagede sorties et de rencontres).Opinions et attitudes à l’égard desdrogues illicitesParmi les <strong>15</strong>-75 ans, 35 % se sont déjà vuproposer du cannabis contre 5 % pour lesamphétamines et la cocaïne, les hommesplus souvent que les femmes, les adolescentsplus souvent que les adultes. Ainsi,entre 20 et 25 ans, 82 % des garçons et56 % des filles ont reçu une telle proposition.En mettant en rapport les propositionset l’expérimentation, il est possibled’évaluer la propension à accepter deconsommer du cannabis. Pour les hommes,cette propension est de l’ordre de60 % entre <strong>15</strong> et 44 ans contre 50 %pour les femmes.Concernant la législation relative auxdrogues illicites, la quasi-totalité des enquêtésse prononce contre l’autorisationde la consommation de l’héroïne, les troisquarts se déclarant de même hostiles àcette autorisation pour le cannabis. Cedernier produit est considéré commedangereux dès qu’on l’essaye par 62 %des enquêtés.238


Drogues illicites : pratiques et attitudesLa consommation de substances psychoactivesillicites renvoie à de nombreux contextesd’usages et peut être abordée autantcomme marqueur d’un certain mode de viequ’en tant qu’enjeu de santé publique. Lesproduits étudiés dans ce chapitre sont soitdes stupéfiants dont l’usage est illicite (cannabis,amphétamines, cocaïne, ecstasy,LSD, héroïne, champignons hallucinogènes),soit des produits licites détournés deleur usage à des fins psychotropes (colles,solvants volatils, poppers, médicamentspsychotropes pris « pour se droguer » 1 ).Les effets de ces différentes substancessont rappelés à la fin du chapitre. Différentescatégories d’usagers peuvent être définies: pour un produit donné, « l’abstinence» désigne le fait de ne l’avoir jamaisconsommé, « l’expérimentation » correspondà au moins un usage au cours de lavie, enfin, la « consommation au moins unefois au cours de l’année » peut s’interprétercomme un usage occasionnel (seul le cannabisest suffisamment consommé pourautoriser des distinctions plus fines, cf. lapartie Santé et modes de vie de ce chapitre).1. Pour reprendre les termes de la question posée auxenquêtés.Sont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.La diversité des usages est donc ici abordée,du point de vue quantitatif, par la fréquencedes consommations et l’âge au premierusage de chaque produit. L’ampleur del’usage du cannabis justifiant une investigationplus poussée, les contextes, les circonstanceset les motifs de sa consommationou de son interruption sont égalementexplorés. Les questions sur les substancesillicites ne sont posées qu’aux individus âgésde <strong>15</strong> ans et plus (n=13 163), dans la mesureoù il a été jugé périlleux d’aborder cesquestions avec les plus jeunes dans un contexte« déconnecté » de tout message préventifadapté.Les expérimentationsNiveau d’usage et ampleur desconsommations sur l’ensembledes <strong>15</strong>-75 ansLa substance illicite la plus souvent expérimentéeest de loin le cannabis : 21,7 % des<strong>15</strong>-75 ans interrogés l’ont déjà consomméau moins une fois au cours de leur vie (TableauI). Cette prévalence se situe toutefoisà un niveau nettement inférieur à celui del’expérimentation des produits licites(97,2 % pour l’alcool et 81,3 % pour le tabac).Pour les autres produits (produits àBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats239


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesinhaler, LSD, cocaïne, amphétamines et,dans une moindre mesure, ecstasy, héroïneet médicaments « pour se droguer »), l’expérimentationne concerne qu’une petiteminorité d’individus qui, la plupart du temps,n’en a pas consommé au cours de l’année.Parmi ceux qui ont pris des médicaments« pour se droguer » (n=85), 31 % citent unanxiolytique, 30 % un hypnotique, 13 % unantidépresseur, 12 % un codéiné et 6 % unneuroleptique.L’âge moyen d’initiation aux produits estassez différencié, de 16 ans pour les produitsà inhaler à 23 ans pour la cocaïne, cequi traduit des conditions d’acquisition etdes contextes d’usage très différents d’unedrogue illicite à une autre. Les écarts entre,d’une part, le cannabis et les produits à inhaleret, d’autre part, entre le cannabis etla cocaïne sont très significatifs.En plus des produits figurant explicitementdans le questionnaire, une question permettaitde citer d’autres drogues consomméesau cours de la vie. Ainsi, 0,3 % des répondantsa-t-il déclaré avoir déjà pris des champignonshallucinogènes, 0,3 % un opiacéautre que l’héroïne (principalement de l’opiumou de la morphine) et 0,1 % du poppers.L’expérimentation du cannabis s’avère environdeux fois plus fréquente chez les hommes(28,5 %) que chez les femmes(<strong>15</strong>,1 %). Entre <strong>15</strong> et 34 ans, quatre personnessur dix (38,9 %) ont déjà consommé ducannabis au cours de la vie, contre seulement11,9 % entre 35 et 75 ans (et 3,3 %des 55-75 ans) (Figure 1).Quel que soit l’âge, la proportion d’expérimentateursde cannabis est toujours plusélevée chez les hommes que chez les femmes.Pour toutes les drogues illicites, à l’exceptiondes amphétamines pour lesquellesla différence selon le sexe n’est pas significative,les hommes sont, proportionnellement,deux à trois fois plus nombreux queles femmes à en avoir déjà consommé aucours de leur vie. La répartition par âge deces expérimentateurs est très similaire entreles médicaments « pour se droguer » etl’héroïne, de même qu’entre le LSD et lacocaïne, ces derniers étant plus nettementTableau IExpérimentation et âge moyen d’initiationpar produitFigure 1604020039,458,930,9 30,249,9Expérimentation(en %)Expérimentation de cannabis selon l’âge etle sexe (en pourcentage)25,133,817,412,8Âge moyend’initiation(nombre deréponses valides)Alcool 97,2Tabac 81,3 16,4 ansCannabis a 21,7 19,6 ansProduits pour amélior erles performances b 5,9Amphétamines 1,4 22,4 ans (n=188)Cocaïne 1,4 22,8 ans (n=202)LSD 1,5 19,5 ans (n=199)Héroïne 0,7 20,8 ans (n=85)Ecstasy 0,8 21,1 ans (n=103)Médicaments « pourse droguer » c 0,6 20,2 ans (n=79)Produits à inhaler d 2,6 16,3 ans (n=346)Champignons hallucinogènes 0,3Opium, morphine 0,3Poppers 0,1n = effectifs bruts.a. Dont 1,7 % déclarant « non » à la question de l’usage aucours de la vie, mais précisant ultérieurement « avoir déjà essayépour goûter ».b. Ces produits sont très divers et sont présentés plus en détaildans un encadré (consommation au cours de l'année).c. Pour reprendr e les termes employés lors de l’enquête.d. Ce terme générique désigne ici les colles et les solvantsvolatils.HommesFemmes6,8 5,7 4,42,40,8<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans240 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Drogues illicites : pratiques et attitudesLa géographie des usages de cannabis au cours de la vie et au cours de l’annéeExpérimentation de cannabischez les <strong>15</strong>-44 ansConsommation de cannabis au coursde l’année chez les <strong>15</strong>-44 ansHommesFemmesLa Corse a été regroupée avec Paca.Odds ratio significativement inférieur à 1 Odds ratio non significativement égal à 1 Odds ratio significativement supérieur à 1L’expérimentation de cannabis concerne davantage lesud de la France, en son sens large, à l’exception notablede l’Île-de-France. Les taux d’expérimentation apparaissent,en effet, significativement plus élevés dansle sud-ouest (Aquitaine), le sud-est (Paca et Rhône-Alpes), ainsi qu’en Île-de-France. Le centre de la France(Centre, Bourgogne, Auvergne et Limousin), le nord (Picardieet Nord, et plus à l’est, la Lorraine) affichent, en revanche,des taux déclarés d’expérimentation plus faibles.La consommation au cours de l’année offre une répartitionbien différente, davantage tirée vers l’ouest et plushomogène. L’Île-de-France est encore au-dessus du restede la France, ainsi que l’Aquitaine ; en revanche, le sudestne s’en distingue plus, tandis que la Bretagne se rangeaux côtés des régions « surconsommatrices ». Le nordde la France, le Centre et l’Auvergne conservent leurparticularité de sous-consommation déclarée, mais le Limousinapparaît « dans la moyenne ».de la génération des 20-44 ans (plus de 2 %d’usagers au cours de la vie sur cette tranche).Parmi les 20-34 ans, environ 1 individusur 20 a déjà pris un produit à inhaler. L’expérimentationde l’ecstasy est quasi nulle audelàde 35 ans alors, qu’à l’inverse, celledes amphétamines ne varie presque pasavec l’âge.L’usage de substances psychoactives illicitesest lié à l’âge (Figures 1 et 2). Pour explorerles profils des expérimentateurs deces différents produits, il est ainsi apparunécessaire de retenir la tranche correspondantà l’entrée dans l’âge adulte et à la plusforte opportunité de découverte des produits(<strong>15</strong>-25 ans), puis une tranche adultelimitée aux 26-44 ans. Au-delà de 44 ans,Figure 2Expérimentation d’autres drogues illicitesselon l’âge (en pourcentage)6,05,6Produits à inhaler5,0LSD4,9EcstasyCocaïne4,03,8Amphétamines3,03,1 Héroïne3,03,02,9 Médicaments2,2 2,72,02,5« pour se droguer »1,51,6 1,7 1,81,6 1,6 1,3 1,51,1 1,51,0 1,11,0 1,1 1,00,61,00,7 0,20,50,40,80,4 0,50,10,20,0 0,20,3 0,10,0 0,00,0<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats241


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesles prévalences sont, en effet, très faibleset concernent le plus souvent des pratiquesanciennes.En ce qui concerne les autres produits, quelque soit l’âge considéré, l’expérimentationest surtout un comportement masculin, àl’exception de la tranche d’âge des <strong>15</strong>-19 ans, pour laquelle les écarts sont plutôten faveur des filles, mais ne sont jamais significatifs: il est possible que la différencia-L’usage des médicaments psychotropes chez les adultesLes données de l’enquête permettent de mettre enregard l’usage de produits illicites avec la consommationde médicaments psychotropes, abordéedans une autre partie du questionnaire et surtoutsans la mention « pour se droguer ». En populationgénérale adulte (18-75 ans), l’usage récent deces médicaments (au moins une fois au cours del’année) concerne 14,1 % des hommes et 25,3 % desfemmes (p


Drogues illicites : pratiques et attitudestion sexuelle des expérimentations ne semanifeste que progressivement (effet âge),ou qu’elle soit moins marquée pour la plusjeune génération (effet génération).Les <strong>15</strong>-25 ansProfil sociodémographiqueLa faiblesse de la prévalence de certainessubstances impose de brosser un portraitassez grossier des expérimentateurs (sansdécimale, sauf pour le cannabis, Tableau II).Quelle que soit la substance considérée, lesexpérimentateurs sont majoritairement deshommes : un peu moins des deux tiers pourle cannabis et les produits à inhaler, presqueles trois quarts pour la cocaïne, le LSD, l’héroïneet l’ecstasy. Les expérimentateursd’une substance sont toujours en moyennelégèrement plus âgés que le reste des<strong>15</strong>-25 ans, surtout pour la cocaïne et l’héroïne,mais également pour l’ecstasy et lesamphétamines. La différence la plus faibleconcerne les produits à inhaler et le cannabisdont l’expérimentation est relativementfréquente chez les jeunes et précoce chezles <strong>15</strong>-25 ans : l’âge moyen lors de l’expérimentationest de 16,9 ans pour le cannabiset <strong>15</strong>,4 ans pour les produits à inhaler —dont la consommation est, par ailleurs, souventtransitoire. Certains de ces expérimentateursrésident plus souvent que les autresdans des agglomérations de plus de100 000 habitants pour le cannabis et lacocaïne, mais pas pour les amphétamines etle LSD. Une caractéristique est largementpartagée pour tous les produits, à l’exceptionnotable du cannabis : même si les écarts nesont pour la plupart pas significatifs, le chômageest beaucoup plus fréquent parmi lesexpérimentateurs que parmi les abstinents.En revanche, ces expérimentateurs n’appartiennentpas plus souvent que les autres àdes foyers dont les revenus sont faibles (saufdans le cas des produits à inhaler), et c’estmême le contraire pour le cannabis.Quant à la scolarisation, elle n’est pas associéeà l’expérimentation, sauf dans le cas dela cocaïne et de l’ecstasy (les élèves et étudiantsétant un peu moins souvent expéri-Les produits pour améliorer les performancesParmi les <strong>15</strong>-75 ans, 5,9 % déclarent avoir pris, au cours desdouze derniers mois, au moins un produit pour améliorerles performances, que celles-ci soient physiques ou intellectuelles.Ce comportement est légèrement plus féminin (6,5 %vs 5,3 % chez les hommes ; p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesTableau IIQuelques caractéristiques sociodémographiques des expérimentateurs de droguesillicites parmi les <strong>15</strong>-25 ans (en pourcentage, sauf pour l’âge en année)Garçons Âge moyen Vit Agglom. de Être au Famille Revenu mensuelseul(e) 100 000 hab. chômage r ecomposée, par UCet plus monoparentale inférieurou sans famille à 6 000 FCannabis 63,7*** 20,3* 9,5*** 55,0*** 9,7 49,4*** 45,3***Amphétamines 66 22 *** 6 42 19 62 42Cocaïne 72 * 22 *** 8 55 19 66 * 35LSD 72 * 21 * 6 44 16 56 48Héroïne 73 22 ** 8 44 20 75 * 47Ecstasy 75 ** 21 *** 11 50 14 66 ** 48Médicaments « pour se droguer » 68 21 * 6 54 17 69 65Produit à inhaler 64 * 21 * 9 53 <strong>15</strong> 47 61Ensemble des <strong>15</strong>-25 ans 52,0 19,9 6,8 49,0 10,8 41,8 50,9* : p


Drogues illicites : pratiques et attitudesTableau IIIUsage de tabac, d’alcool et de cannabis parmi les expérimentateurs de droguesillicites, pour les <strong>15</strong>-25 ans (en pourcentage)Tabagisme Usage d’alcool Usage de cannabisrégulier mini- quotidien test Deta au cours au coursFagerström positif de la vie de l’annéeCannabis (n=932) 62,6*** 17,7*** 3,2*** 10,9*** 61,0Amphétamines (n=24) 82 *** 43 *** 5 13 98 *** 88 ***Cocaïne (n=35) 78 *** 44 *** 2 32 *** 99 *** 94 ***LSD (n=49) 76 *** 36 *** 5 30 *** 97 *** 89 ***Héroïne (n=16) 83 *** 46 *** 10 ** 21 * 100 *** 92 ***Ecstasy (n=48) 81 *** 42 *** 10 *** 23 *** 97 *** 89 ***Médicaments « pour se droguer »(n=14) 87 *** 70 *** 19 *** 42 *** 90 ** 78 ***Produit à inhaler (n=108) 64 *** 25 *** 3 17 *** 72 *** 54 ***Ensemble des <strong>15</strong>-25 ans(n=2 243) 36,9 9,8 1,8 6,2 40,4 24,6* : p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesTableau VQuelques caractéristiques sociodémographiques des expérimentateurs dedrogues illicites parmi les 26-44 ans (en pourcentage, sauf pour l’âge en année)Hommes Âge moyen Vit Agglom. de Être au Revenu mensuelseul(e) 100 000 hab. chômage par UC inférieuret plusà 6 000 FCannabis (n=1 722) 64,3*** 33,7*** 11,9*** 53,3*** 8,0*** 28,9***Amphétamines (n=103) 64 ** 35,0 14 * 53 11 39Cocaïne (n=144) 74 *** 35,4 18 *** 66 *** 20 *** 41LSD (n=128) 67 *** 36,2* 14 * 56 13 ** 37Héroïne (n=62) 82 *** 36,7* 12 59 20 *** 45Ecstasy (n=55) 75 *** 31,0*** 29 *** 62 * 22 *** 46Médicaments « pour se droguer »(n=52) 73 ** 35,7 17 * 65 * 22 *** 53 *Produit à inhaler (n=227) 70 *** 33,7*** 13 ** 50 11 * 37Ensemble des 26-44 ans (n=5 387) 47,7 35,1 8,5 46,6 6,8 34,1* : p


Drogues illicites : pratiques et attitudesTableau VIUsage de tabac, d’alcool et de cannabis parmi les expérimentateurs de droguesillicites, pour les 26-44 ans (en pourcentage)Tabagisme Usage d’alcool Usage de cannabisrégulier mini- quotidien test Deta au cours au coursFagerström positif de la vie de l’annéeCannabis (n=1 722) 58,8*** 27,3*** 11,3* 16,1*** 22,1***Amphétamines (n=103) 60 *** 26 * 14 27 *** 80 *** 38 ***Cocaïne (n=144) 70 *** 39 *** 18 ** 36 *** 93 *** 53 ***LSD (n=128) 69 *** 32 *** 16 36 *** 95 *** 49 ***Héroïne (n=62) 76 *** 42 *** 25 *** 44 *** 94 *** 63 ***Ecstasy (n=55) 85 *** 31 * 9 24 *** 94 *** 62 ***Médicaments « pour se droguer »(n=52) 59 * 40 *** 12 41 *** 83 *** 35 ***Produit à inhaler (n=227) 61 *** 28 ** 14 20 *** 72 *** 27 ***Ensemble des 26-44 ans (n=5 387) 38,6 17,3 10,1 9,3 30,8 6,8* : p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesL’âge à l’expérimentation :des écarts entre générations ?1. En toute rigueur, il serait préférable d’estimer l’évolutionde la précocité en comparant les données sur desâges particuliers afin d’annuler un éventuel effet de mémoire: par exemple, comparer l’âge d’initiation de la consommationde cannabis à 20 ans dans le Baromètre santé<strong>2000</strong> et le Baromètr e santé adultes 95/96.Figure 6Âge à l’expérimentationdu cannabis selon le sexe et l’âge(en pourcentage)8060402006,6 7,070,6 69,814,9 <strong>15</strong>,0HommesFemmes3,1 4,2 4,8 4,0Les autres produits illicites : comparaisonentre les <strong>15</strong>-25 ans et les 26-44 ansPour les expérimentateurs de ces deux tranavant<strong>15</strong> ans <strong>15</strong>-20 ans 21-25 ans 26-30 ans après 30 ansLe premier usage de cannabis :effet âge et effet générationSur l’ensemble de l’échantillon, l’expérimentationdu cannabis est rare avant <strong>15</strong> ans(Figure 6). Elle est surtout concentrée entre<strong>15</strong> et 20 ans — pour plus des deux tiersdes expérimentateurs, avec un âge modalsitué à 18 ans pour les deux sexes —, etrare au-delà de 25 ans — moins d’un cassur dix. Cette répartition par âge est identiquepour les hommes et les femmes, ceque confirme la comparaison des âgesmoyens au premier usage (19 ans et demipour les deux sexes).Lorsque l’on observe les variations d’uneprévalence selon l’âge à partir d’une enquêtetransversale comme celle-ci, les effets del’âge et de la génération sont liés : deux tranchesd’âge successives non seulement n’ontpas le même âge, mais en outre n’appartiennentpas non plus à la même génération.Pour distinguer l’effet de l’âge — plus onvieillit plus on a de chances d’avoir déjà consomméun produit, surtout lorsque l’on passede l’enfance à l’adolescence — de l’effet génération— les jeunes d’aujourd’hui n’ont pasles mêmes comportements que ceux d’hier—, il faut interroger différentes tranches d’annéesde naissance sur leur âge au premierusage, sur une période de référence communeà toutes les tranches. En outre, on doitfaire l’hypothèse que l’effet mémoire est négligeable,c’est-à-dire que les individus âgésse rappellent avec une relative précision leur« première fois », même si elle est éloignéedans le temps 1 .Comme l’essentiel des expérimentations decannabis se situe pour les deux sexes avant26 ans, nous avons donc constitué quatre« générations » à partir des enquêtés âgésde 26 à 44 ans : les enquêtés nés respectivementen 1955-1959, 1960-1964, 1965-1969 et 1970-1973. La Figure 7 reconstituel’évolution de la prévalence de l’usage decannabis jusqu’à 25 ans pour ces quatregénérations. L’allure de chaque courbe traduitl’effet d’âge, tandis que les écarts entreles courbes permettent de visualiser l’effetgénération. Les quatre courbes sont très similaires,avec une croissance forte tempéréepar deux points d’inflexion à 18 et 20 ans. Ladiffusion du cannabis ne semble donc pass’être déformée avec le temps : l’effet del’âge est stable. L’âge moyen des expérimentateursconcernés (premier usage avant26 ans) confirme cette stabilité, puisqu’il n’estpas significativement différent d’une générationà l’autre : de la génération la plus ancienne àla plus récente, 19,1 ans (n=245), 18,8 ans(n=366), 18,7 ans (n=487), 18,8 ans (n=500).En revanche, les écarts entre générationsrévèlent une amplification indéniable de l’expérimentationde cannabis, avec en particulierdes différences très significatives entreprévalences à 25 ans (entre toutes les générations; p


Drogues illicites : pratiques et attitudesFigure 7Évolution de la prévalence de l’usage de cannabis jusqu’à 25 ans (en pourcentage),reconstituée pour quatre générations nées entre 1955 et 19734238,11955-195936,341,93533,540,61960-196431,61965-19692826,928,0 28,5 30,01970-197326,524,5 25,226,622,52120,421,6 22,623,7 24,5 25,417,119,014,51416,2<strong>15</strong>,3 <strong>15</strong>,716,9 17,3 17,97,99,714,<strong>15</strong>,810,674,48,4 9,<strong>15</strong>,11,7 2,54,50,902,90,8 1,6 2,214 ans <strong>15</strong> ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans 21 ans 22 ans 23 ans 24 ans 25 ansches d’âge, le Tableau VIII compare les proportionsdont le premier usage a eu lieuavant 20 ans. Ces résultats doivent êtreinterprétés avec précaution pour deux raisonsau moins. D’abord, les effectifs sonttrès faibles (ils sont précisés entre parenthèsesdans le Tableau VIII où les pourcentages,souvent calculés sur moins de 100 personnes,sont donnés sans décimale). Même si,malgré le petit nombre d’observations, lesécarts entre les <strong>15</strong>-25 ans et les 26-44 anssont toujours significatifs (sauf pour lesTableau VIIIProportion d’expérimentateurs dontle premier usage se situe avant20 ans, pour les <strong>15</strong>-25 ans et les26-44 ans (en pourcentage, effectifentre parenthèses)<strong>15</strong>-25 ans 26-44 ansAmphétamines 56 (24) 36 (101)Cocaïne 51 (35) 24 (143)LSD 84 (47) 56 (123)Héroïne 63 (16) 36 (60)Ecstasy 61 (47) 20 (54)Médicaments« pour se droguer » 83 (14) 50 (50)Produit à inhaler 93 (106) 85 (220)amphétamines, de justesse), il faut ensuiteremarquer que les <strong>15</strong>-19 ans ont forcémentexpérimenté les produits qu’ils ont consommésavant 20 ans, ce qui contribue mécaniquementà différencier les deux tranchesd’âge comparées ici. Ces réserves étantposées, il n’en reste pas moins que les résultatsobservés suggèrent une plus grandeprécocité des usages de produits illicitesautres que le cannabis, précocité moinsmarquée pour les amphétamines (qui n’ontété définitivement interdites qu’en 1999) etpour les produits à inhaler (leur usage nepeut guère devenir plus précoce, puisqu’ill’est déjà).Les poly-usagesLes résultats précédents montrent que l’expérimentationd’une unique substancepsychoactive est rare : en particulier, l’expérimentationd’une substance illicite autreque le cannabis est presque toujours associéeà celle du tabac, de l’alcool et du cannabis.Dans les enquêtes en population générale,le fait d’avoir expérimenté plusieursproduits psychoactifs est désigné par leterme « poly-expérimentation ». En ce sens,une personne qui déclare avoir fumé unecigarette et bu un verre d’alcool au cours desa vie est un poly-expérimentateur. La plu-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats249


Dr ogues illicites : pratiques et attitudespart du temps, seules les trois substancesles plus courantes sont étudiées : tabac,alcool et cannabis. De la même façon, leterme de « polyconsommation » (ou « polyusage») désigne le fait de consommer,avec une certaine fréquence, plusieurssubstances psychoactives ; et la plupart dutemps, ce sont encore les consommationsde tabac, d’alcool et de cannabis qui sontétudiées. Cette analyse, fondée sur une interrogationclassique à partir de questionsdisjointes sans relation entre elles (« Avezvousdéjà pris du cannabis ? » puis « Avezvousdéjà bu de l’alcool ? », etc.), ignore laconsécution ou la concomitance des usages,qui sont la plupart du temps successifs.D’autres questions visent, au contraire,à repérer précisément la prise simultanéeou concomitante de produits (désignée parle terme « mélange »). La façon la plus richede recueillir de l’information sur ce thèmeconsiste à poser une question ouverte et àrecueillir les noms des substances consomméesen de telles occasions : c’est ce quia été fait dans le Baromètre santé <strong>2000</strong>.Poly-expérimentation et usageconcomitant au cours de la vieDeux indicateurs ont été retenus pour décrirela poly-expérimentation (Tableau IX). Lepremier est le nombre moyen de substancesexpérimentées par les expérimentateursd’une substance donnée. Ainsi, lesexpérimentateurs de cannabis déclarent enmoyenne avoir expérimenté 1,3 substanceparmi les 8 retenues ici (cannabis, amphétamines,cocaïne, LSD, héroïne, ecstasy,médicaments « pour se droguer » et produitsà inhaler). Ce sont donc ceux qui ontessayé le moins de substances illicites différentes: de ce point de vue, ils sont relativementproches des expérimentateurs deproduits à inhaler. À l’opposé, les expérimentateursd’héroïne et d’ecstasy ont goûté àplus de la moitié des substances illicitesétudiées.Le second indicateur est, parmi les expérimentateursd’une substance donnée, la proportionde ceux qui en ont essayé une autre,qui permet de mettre en évidence les expérimentationsde produits les plus fréquentes.Ainsi, près des trois quarts (72 %) desexpérimentateurs d’héroïne ont déjà pris dela cocaïne et près de quatre expérimentateursd’amphétamines sur dix ont déjà prisde l’ecstasy.Presque tous les expérimentateurs de substancesillicites sont expérimentateurs decannabis et un petit groupe d’expérimentateursde substances relativement raresTableau IXStructure de la poly-expérimentation de substances illicites parmi les <strong>15</strong>-44 ans (pourcentageen ligne et nombre moyen)Cannabis Amphé- Cocaïne LSD Héroïne Ecstasy Médicaments a Produits <strong>Mo</strong>yenne btamines à inhalerCannabis n=2 654 3,8 6,1 6,5 2,9 3,8 2,3 8,9 1,3Amphétamines 84,2 n=127 45,2 53,0 25,5 36,8 18,7 25,4 3,9Cocaïne 94,5 31,9 n=179 48,7 34,1 30,7 16,2 26,4 3,8LSD 95,8 35,6 46,4 n=177 29,1 29,6 21,0 28,4 3,9Héroïne 95 38 72 64 n=78 34 23 41 4,7Ecstasy 96 43 50 51 27 n=103 18 24 4,1Médicaments a 85 31 38 52 25 25 n=66 35 3,9Produits à inhaler 72,0 9,3 13,7 <strong>15</strong>,4 10,2 7,6 7,6 n=335 2,4Ensemble des<strong>15</strong>-44 ans (n=7 630) 34,1 1,6 2,2 2,3 1,0 1,3 0,9 4,2 0,5a. L’intitulé exact est médicaments « pour se droguer ».b. Y compris le cannabis.250 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Drogues illicites : pratiques et attitudesparmi lesquelles les traditionnelles « droguesdures », mais également les « médicamentspour se droguer » sont particulièrementconcernés par la poly-expérimentation.À l’inverse, les expérimentateurs desubstances relativement fréquentes commeles produits à inhaler et surtout le cannabis,semblent ne se tourner qu’assez rarementvers d’autres produits.Parmi les <strong>15</strong>-44 ans, 18,9 % déclarent avoirdéjà pris ensemble au moins deux substancespsychoactives (« mélange ») ; les expérimentateursde substances illicites sont55,2 % dans ce cas (Tableau X). Dans 90 %des cas, il s’agit d’alcool et de cannabis ;pour le reste, les « mélanges » les plus fréquentsont pour base l’alcool et/ou le cannabisadditionné(s) de cocaïne, de médicamentsou de LSD. Notons que le tabac n’apparaîtjamais dans les usages concomitantscités, alors que la combinaison alcool-tabacest sans doute la plus fréquente : les enquêtésne le mentionnent pas, sans doute parceque l’effet psychoactif du tabac est comparativementplus faible, de sorte qu’ils n’ontpas le sentiment de procéder à un « mélange» lorsqu’ils boivent un verre en fumantune cigarette. La prise en compte des « mélanges» permet encore d’opposer schématiquementdeux groupes : d’un côté, lesexpérimentateurs de produits à inhaler et decannabis (moins des deux tiers en déclarentun) ; de l’autre, ceux des autres produits(plus des huit dixièmes en déclarent un, lesexpérimentateurs d’amphétamines occupantici une position intermédiaire).Polyconsommation répétée et usageconcomitant au cours de la vieLa polyconsommation répétée désigne lefait d’avoir déclaré un usage répété pour aumoins deux de ces trois produits : tabac(fumer quotidiennement), alcool (au moinstrois fois par semaine sur la dernière semaine,c’est-à-dire plus de dix fois par mois),cannabis (au moins dix fois par an).La polyconsommation répétée au sens définici-dessus concerne 14,7 % de la populationde <strong>15</strong> à 44 ans (Tableau XI). Commeprécédemment, il n’est pas utile de s’intéresseraux tranches d’âges supérieures, pourlesquelles les polyconsommations répétéesincluant le cannabis sont quasi inexistantes.Sur la tranche <strong>15</strong>-44 ans, c’est l’associationalcool-tabac qui est la plus fréquente, puisviennent tabac-cannabis, alcool-tabac-cannabiset alcool-cannabis.Les polyconsommateurs répétés sont majoritairementdes hommes, surtout lorsqueles deux substances les plus consomméesTableau XPrévalence des « mélanges » parmi lesexpérimentateurs de drogues illicitesde <strong>15</strong> à 44 ans (pourcentage en ligne)Expérimentationde mélangesCannabis (n=2 654) 58,4***Amphétamines (n=127) 72,1***Cocaïne (n=179) 80,5***LSD (n=177) 80,7***Heroïne (n=78) 81,0***Ecstasy (n=103) 81,8***Médicaments « pour se droguer » (n=66) 82,2**Produit à inhaler (n=335) 57,2Ensemble des <strong>15</strong>-44 ans expérimentateursd’un produit illicite (n=2 669) 55,2Ensemble des <strong>15</strong>-44 ans (n=7 630) 18,9** : p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudespar les hommes, l’alcool et le cannabis, sontprésentes ensemble (Tableau XI). L’âgemoyen de ceux qui prennent du cannabis estplus faible que celui de ceux qui ne consommentque de l’alcool et du tabac de façonrépétée (moins de 26 ans contre plus de33 ans) : en effet, la consommation d’alcooldevient plus fréquente avec l’âge, la consommationquotidienne devenant mêmemajoritaire dans les tranches d’âges les plusélevées (ici, elle concerne moins de 5 % des<strong>15</strong>-34 ans, mais près de <strong>15</strong> % des 35-44 ans).C’est parmi les polyconsommateurs de cannabisque l’on trouve la plus grande proportiond’expérimentateurs de substances illicites— y compris le cannabis —(Tableau XII) : les polyconsommateurs detabac et d’alcool en ont essayé 0,7 enmoyenne, tandis que les autres en ont essayéprès de deux (1,8 à 2,1 pour les polyconsommateursdes trois produits). Cesrésultats reflètent en grande partie la diffusiondu cannabis et de ces autres substancesdans la population. Ce sont surtout leLSD et la cocaïne qui sont le plus fréquemmentexpérimentés par les polyconsommateursrépétés des trois produits. Bien qu’ilsaient essayé relativement plus de produitsdifférents que les polyconsommateurs répétésde tabac et d’alcool uniquement, lespolyconsommateurs répétés de cannabisen ont essayé beaucoup moins que les simplesexpérimentateurs d’autres substancesillicites (cf. supra).Les trois quarts des polyconsommateursrépétés déclarent avoir déjà expérimenté un« mélange ». Deux groupes s’opposent encore: d’un côté, les polyconsommateurs decannabis, dont plus des quatre cinquièmesmentionnent un « mélange » ; de l’autre, lesautres polyconsommateurs répétés qui sontà peine plus de la moitié dans ce cas (TableauXIII). La composition de ces « mélanges» ne diffère pas beaucoup de celle dessimples expérimentateurs de substancesillicites : il s’agit, dans 90 % des cas, d’alcoolet de cannabis, et d’alcool et/ou decannabis avec un autre produit dans le resteTableau XIIIPrévalence des mélanges parmiles polyconsommateurs répétésAlcool-tabac (n=355) 55,2Alcool-cannabis (n=30) 88,5***Tabac-cannabis (n=282) 85,2***Alcool-tabac-cannabis (n=134) 94,3***Aucune (n=1 868) 46,8***Ensemble des <strong>15</strong>-44 ansexpérimentateursd’un produit illicite 55,2Ensemble des <strong>15</strong>-44 ans 18,9*** : p


Drogues illicites : pratiques et attitudesdes cas (le plus souvent de la cocaïne ou del’ecstasy). De façon générale, les médicamentsn’entrent donc que rarement dans lacomposition des mélanges (moins de 2 %des cas, principalement avec de l’alcool oudu cannabis) et les autres drogues illicitessont très rares.Diversité des usagesde cannabisLa consommation au cours de l’annéed’autres produits que le cannabis est rare :elle ne dépasse jamais 1 % dans la tranche<strong>15</strong>-44 ans (Tableau XIV). Celle de cannabisétant elle aussi inférieure à 1 % chez les plusde 45 ans, seul l’usage de cannabis chezles <strong>15</strong>-44 ans sera étudié dans cette partie.À partir des déclarations de fréquence deconsommation au cours de la vie, de l’annéeet du mois, une typologie des consommateursde cannabis en cinq classes a étéétablie (Tableau XV) :• abstinent : n’a jamais pris de cannabis aucours de sa vie ;• ancien fumeur : en a pris au moins unefois au cours de sa vie, mais pas dans l’année;• occasionnel : au moins une fois dans l’année,mais moins de dix fois dans l’année ;• répété : au moins dix fois dans l’année,mais moins de dix fois par mois ;• régulier : dix fois par mois et plus.La catégorie des anciens fumeurs de cannabis,autrement dit les personnes qui ontfumé du cannabis au cours de leur vie (quece soient des consommateurs à part entièreou des personnes n’ayant fait qu’y goûter)mais qui n’ont pas consommé au cours del’année passée, sera la première étudiée ;puis l’analyse portera sur les autres catégoriesles plus extrêmes : consommateursrépétés et réguliers. Les consommateursoccasionnels occupant une position médianeà tous points de vue entre ces extrêmes,ne seront pas caractérisés dans lecadre de ce chapitre.Les anciens fumeursLes anciens fumeurs de cannabis sont définisau sens large comme des expérimentateursde cannabis (qu’ils aient effectivementconsommé avec une certaine fréquenceou qu’ils n’aient fait qu’y goûter),mais qui n’en ont pas fumé l’année passée.Ils représentent 62,1 % des expérimentateurs: autrement dit, près des deux tiersdes expérimentateurs de cannabis de <strong>15</strong> à44 ans déclarent n’en avoir pas fumé aucours de l’année passée. Ce sont majoritairementdes hommes (62,4 % vs 45,5 % ;p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesQui sont les personnes qui déclarent avoir juste goûté au cannabis ?Une question a été ajoutée en 1999, afin de repérer,parmi les individus qui déclarent ne jamais avoir expérimentéle cannabis, ceux qui concèdent en avoirpris « juste pour goûter ». 3,5 % des abstinents déclaréssont dans ce cas (soit 185 personnes), tandisque 96,3 % réaffirment leur abstinence (et 0,2 % nese prononcent pas). Ainsi, ils augmentent laprévalence de l’expérimentation de 2,4 points. Onpeut toutefois s’interroger : en quoi ces personnes sedistinguent-elles des autres expérimentateurs ? Leshommes y sont légèrement sur-représentés au regardde la population générale (50,7 % vs 49,1 %), maislargement sous-représentés au regard des expérimentateurs« classiques » (65,1 % d’hommes). Ils ne sedistinguent pas non plus par l’âge moyen, ni, pourchaque sexe, par leur répartition par tranche d’âge,ni par les dates de leur dernière consommation. Enrevanche, des différences importantes apparaissent sil’on considère les autres produits : les personnes ayant« goûté » apparaissent beaucoup moins consommatricesde tabac et d’alcool, présentent plus rarementdes signes de dépendance à ces produits, déclarentavoir expérimenté moins de substances différentes etavoir moins souvent fait des mélanges d’au moinsdeux substances autres que le cannabis (cf. tableau).Par ailleurs, si les personnes déclarant avoir« goûté » au cannabis ont un niveau d’études plusfaible que les expérimentateurs classiques (42,9 %ont le bac ou plus vs 57,6 % ; p


Drogues illicites : pratiques et attitudestes : 69,5 % ont fumé moins de dix fois aucours de leur vie. Ils sont également beaucoupmoins souvent fumeurs réguliers detabac que les autres consommateurs decannabis, mais plus souvent consommateursquotidiens d’alcool, ce qui s’explique sansdoute par leur âge plus élevé. Ils entretiennentmoins souvent de rapports problématiquesavec ces produits : la différence estimportante dans le cas de l’alcool (Deta),mais pas dans celui du tabac (Tableau XVI).D’autres indicateurs permettent de complétercette description du point de vue de laconsommation d’alcool : ces anciens fumeursde cannabis déclarent moins souventavoir été ivres au cours de l’année (33,7 %vs 64,9 % ; p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesCes consommateurs répétés ou réguliersde cannabis se caractérisent également pardes consommations de tabac et d’alcoolplus élevées que les autres usagers de cannabis,ainsi que par des signes de dépendancepotentielle à ces produits nettementplus fréquents (Tableau XVIII). Enfin, ils sontproportionnellement plus nombreux à avoirpris au moins une fois au cours de leur viedeux substances de façon concomitante(« mélange ») et le nombre de substancesqu’ils déclarent avoir expérimentées estnettement plus élevé.Par ailleurs, les consommateurs au moinsrépétés de cannabis sont beaucoup plusnombreux à avoir été ivres au cours de l’année(67,9 % vs 40,8 % ; p


Drogues illicites : pratiques et attitudesTableau XVIIIComparaison des consommateurs répétés et réguliers de cannabis,et des autres parmi les <strong>15</strong>-44 ans (en pourcentage, sauf pour les substancesexpérimentées)ExpérimentationTabagisme Usage d’alcool d’autres substancesrégulier mini- quotidien test Mélanges SubstancesFagerström Deta (hors essayéespositif cannabis) (horscannabis)Autres expérimentateurs 55,5 21,7 8,7 12,7 50,4 0,2Répétés et réguliers 79,6*** 31,2*** 6,8 20,9*** 85,0*** 0,8***Expérimentateurs de <strong>15</strong>-44 ans 60,9 23,8 8,3 14,6 58,2 0,4*** : p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesTableau XXUsage de produits illicites au cours de l’année et scores de santépour les <strong>15</strong>-25 ansCannabisAutre produit illiciteoui (n=553) non (n=1 690) oui (n=50) non (n=2 193)Santé physique 75,1 76,9 70,7* 76,6Santé perçue 78,7 76,7 69,5 77,4Santé sociale 71,8* 69,6 71,8 70,1Estime de soi 72,5** 75,5 69,8 74,9Anxiété 37,8*** 32,9 41,1* 33,9Santé générale 71,4* 73,1 68,4 72,8* : p


Drogues illicites : pratiques et attitudesTableau XXI<strong>Mo</strong>délisation de divers scores de santé (régression linéaire) en fonctionde l’âge, du sexe et des usages de produits psychoactifs licites et illicites,pour les <strong>15</strong>-25 ansSanté Santé Santé Estime Anxiété Santéphysique perçue sociale de soi généraleScore de référence pour une femme, <strong>15</strong> ans, sans aucun des usages ci-dessous72,3 70,1 67,4 69,5 38,3 68,4Âge (effet d’une année)0,1 0,6** 0,1 0,4*** –0,2* 0,3**Homme10,5*** 10,0*** 4,4*** 9,5*** –10,1*** 8,5***Signes de dépendanceÀ l’alcool –6,9*** –6,0* –2,7 –8,6*** 10,3*** –7,4***Au tabac –6,4*** –14,3*** –4,2*** –3,8** 3,2* –4,2***Usage au cours de l’annéeDe cannabis –1,9* 3,1 2,1* –3,1*** 4,9*** –1,7**D’un autre produit illicite –4,1 –7,5 0,9 –2,4 3,4 –2,7* : p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesTableau XXIII<strong>Mo</strong>délisation de divers scores de santé (régression linéaire) en fonction de l’âge,du sexe et des usages de produits psychoactifs licites et illicites pour les 26-44 ansSanté Santé Santé Estime Anxiété Santé généralephysique perçue sociale de soiScore de référence pour une femme, 26 ans, sans aucun des usages ci-dessous71,6 78,0 69,8 75,8 35,1 71,0Âge (effet d’une année)–0,2** –0,3** –0,1 0,0 –0,1* –0,1*Homme9,6*** 5,4*** 0,8 5,5*** –6,6*** 6,5***Signes de dépendanceÀ l’alcool (Deta positif) –6,1*** –4,4** –3,8*** –7,1*** 9,0*** –6,1***Au tabac –5,5*** –4,3*** –4,5*** –3,2*** 3,4*** –4,3***Usage au cours de l’annéeDe cannabis 0,2 –0,8 2,2* –2,2* 0,8 0,4* : p


Drogues illicites : pratiques et attitudesTableau XXIVPrévalence de l’usage de produitsillicites (cannabis ou autre) au coursde l’année et mode de vie pour les<strong>15</strong>-25 ans (en pourcentage)Cannabis Autre produitilliciteRencontres (parents, amis)au cours des huit derniers joursPas du tout 19,0 2,2Un peu 22,9 1,5Beaucoup 29,2*** 3,0Activités de groupe, de loisirsau cours des huit derniers joursPas du tout 12,9 0,8Un peu 22,4 1,7Beaucoup 31,3*** 3,4**Pratique sportiveau cours des sept derniers joursAucune 22,7 2,4<strong>Mo</strong>ins de 4 heures 26,3 1,6Entre 4 et 8 heures 26,4 2,0Plus de 8 heures 25,3 3,0Petit déjeuner sautéau cours des sept derniers joursAucun 19,9 1,2Au moins une fois 30,0 2,1Tous les jours 31,4*** 5,7***Repas sauté (midi ou soir)au cours des sept derniers joursAucun 21,3 1,6Au moins une fois 33,5*** 3,9**Avoir suivi un régime pour maigrirau cours des douze derniers moisOui 20,8 1,6Non 25,5 2,4Prise de risque au cours des trentederniers joursOui 38,6 5,4Non 22,4*** 1,8***** : p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesTableau XXVI<strong>Mo</strong>dèle final d’une régression logistique où lavariable dépendante est l’usage de cannabisau cours de l’année<strong>15</strong>-25 ans 26-44 ans(n=2 491) (n=4 790)OR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %Petit déjeuner sauté au coursdes sept derniers joursAucun 1,0 1,0Au moins une fois 1,5** 1,2–2,0 1,5* 1,1–2,0Tous les jours 1,8*** 1,3–2,4 1,4 1,0–1,9Repas sauté (midi ou soir)au cours des sept derniers joursAucun 1,0 1,0Au moins une fois 1,8*** 1,4–2,3 2,1*** 1,7–2,7Rencontres (parents, amis)au cours des huit derniers joursPas du tout 1,0 1,0Un peu 1,3 1,0–1,9 1,1 0,8–1,7Beaucoup 1,6** 1,2–2,2 1,5* 1,0–2,2Activités de groupe, de loisirsau cours des huit derniers joursPas du tout 1,0 1,0Un peu 1,7** 1,2–2,5 1,7** 1,2–2,3Beaucoup 2,6*** 1,7–3,8 1,9*** 1,3–2,7Prise de risque au coursdes trente derniers joursNon 1,0 1,0Oui 1,7*** 1,3–2,4 1,7** 1,2–2,4SexeFilles 1,0 1,0Garçons 2,0*** 1,6–2,6 2,6*** 2,0–3,4Âge* : p


Drogues illicites : pratiques et attitudesLes 31 personnes (dont 20 de sexe masculin,avec un âge moyen de 22 ans) qui citentle cannabis représentent 1,0 % des expérimentateursde cannabis et 4,9 % des usagersréguliers de cette substance (inversement,près des trois quarts sont usagersrépétés ou réguliers de cannabis).Usage de substancespsychoactives et réductionde l’activitéLa troisième question concernait le faitd’avoir déjà, au cours de la vie, abandonnéou réduit ses activités sociales, scolaires,professionnelles ou de loisirs, à cause d’unusage de « drogue » : 114 individus répondentpar l’affirmative, ce qui correspond à0,8 % des <strong>15</strong>-75 ans interrogés et à 3,4 %de ceux qui ont déclaré avoir déjà pris unesubstance psychoactive illicite au cours deleur vie. Les trois quarts (76,5 %) sont deshommes, près des deux tiers (61,8 %) ontentre 20 et 34 ans (ils ont 28 ans enmoyenne). Le tiers de ces enquêtés présente,en outre, des signes de dépendanceà l’alcool et un peu moins de la moitié(40,6 %) au tabac.La substance en cause est très majoritairementle cannabis (77 individus le citent),suivi de l’héroïne (16) et de l’alcool (<strong>15</strong>)(il faut noter que plusieurs de ces individusont cité plusieurs substances). Il est logiqueque le cannabis soit cité majoritairement,puisque c’est la substance illicite la plus consomméeet que le sens commun assimilesouvent les « drogues » aux seules droguesillicites. Ces 77 individus représententmoins de 3 % des expérimentateurs de cannabis,le tiers d’entre eux est usager régulier(ce qui représente un dixième des usagersréguliers), tandis que les 16 personnesqui citent l’héroïne représentent 11,5 % desexpérimentateurs de cette substance. Sil’ensemble des expérimentateurs de cannabissitue son premier usage en moyenne à20 ans, cette première fois est plus précocechez ceux qui ont été amenés à réduireleurs activités à cause de cette substance(16 ans en moyenne).Opinions et attitudesProposition de consommationParmi les <strong>15</strong>-75 ans, 35,0 % se sont déjàvu proposer du cannabis, 4,9 % des amphétamineset 5,0 % de la cocaïne 2 . Ces propositionsvisent plus souvent les hommesque les femmes (pour ces trois produits :respectivement 42,8 %, 6,3 % et 6,9 %pour les premiers vs 27,5 %, 3,5 % et3,1 % pour les secondes ; p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesratif auprès des plus âgés qui peuvent nepas se rappeler une lointaine proposition oujuger moins « socialement désirable » un telaveu) : ces produits étant surtout proposésà l’adolescence (entre pairs, en particulierdans un contexte festif), leur forte diffusionau cours des années récentes contribuealors à creuser l’écart entre les adolescentsd’aujourd’hui et ceux d’hier ou d’avant-hier.Les propositions de substances illicites touchentaussi de façon inégale les différentsmilieux sociaux. Ainsi, bien qu’étant enmoyenne plus jeunes, les employés et lesouvriers ont moins souvent reçu de tellespropositions que les cadres supérieurs etles professions libérales : le tiers des premierss’est déjà vu proposer du cannabis(33,4 % des employés, 38,6 % desouvriers) contre plus de la moitié des seconds(52,8 %), cette « hiérarchie sociale »des propositions étant également vérifiéepour les amphétamines et la cocaïne. Enfin,ces propositions sont aussi plus fréquentesen milieu urbain qu’en milieu rural : pour lecannabis, les amphétamines et la cocaïne,elles concernent respectivement 27,8 %,4,0 % et 3,1 % des habitants des communesrurales contre 45,3 %, 7,2 % et 7,6 %des habitants de l’agglomération parisienne.Pour le cannabis, produit illicite le plus souventproposé, il est possible de mettre enrapport le fait de s’en être déjà vu proposeret le fait de l’avoir déjà expérimenté au coursde la vie, afin de se faire une idée de la propensiondes enquêtés à accepter une telleproposition. Celle-ci peut être estimée parâge et par sexe (Figure 9).Le degré d’acceptation varie moins que lespropositions elles-mêmes, surtout pour lesfemmes, pour lesquelles le taux d’acceptationdemeure légèrement au- dessus de50 % jusqu’à 45 ans, tout en restant toujoursinférieur à celui des hommes. Pour leshommes, la même classe d’âge (les 20-25 ans) se détache à la fois pour les propositionset les acceptations : pour ces derniers,l’âge auquel les propositions sont lesplus fréquentes est aussi celui auquel cellescisont le plus souvent acceptées.Les données des précédents BaromètresFigure 9806040200santé ne distinguaient pas les propositionsselon la substance concernée. Toutefois,ces propositions ont probablement augmentéau cours des années quatre-vingt-dix.En effet, pour les 18-45 ans, les courbes deproposition de « drogue » obtenues en1992 et 1995 se trouvent en moyenne prèsde 20 points en dessous de la courbe deproposition du cannabis seul pour 1999.Opinions sur la législationrelative aux drogues illicitesInterroger une population sur ses opinionsà l’égard des drogues illicites est une entreprisedélicate, tant les réponses obtenuespeuvent dépendre des énoncés retenuspour les questions et du contexte médiatiqueambiant. Concernant les opinions relativesau cannabis, afin de contrôler un éventuelbiais dû au libellé des questions, il a étéa utilisé deux énoncés distincts, proposéschacun à la moitié de l’échantillon, les enquêtésdevant indiquer leur degré d’assentiment: « il faut mettre les drogues doucesen vente libre » et « la consommation decannabis ou de haschich devrait être autorisée».Rapport entre proposition et expérimentationde cannabis selon le sexe et l’âge (enpourcentage)69,766,759,361,350,5 52,5 52,3 52,550,046,6HommesFemmes43,840,136,411,9<strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansNote de lecture : les chiffres indiquent la propor tion de personnesayant expérimenté le cannabis parmi celles qui s’en sont vuproposer. Ainsi, 59,3 % des garçons de <strong>15</strong>-19 ans à qui on aproposé du cannabis ont consommé cette substance.264 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Drogues illicites : pratiques et attitudesFigure 10Opinions à l’égard des législationssur l’usage de cannabis et d’héroïne(en pourcentage)Pas du tout d’accordPlutôt pas d’accordPlutôt d’accordTout à fait d’accord0 20 40 60 80 10019,017,46,617,014,21,14,65,20,457,561,791,1Mettre lesdrogues envente libreAutoriser laconsommationde cannabisAutoriser laconsommationd’héroïneNB : les totaux ne font pas 100 % car les personnesont pu ne pas émettre d’opinion (nsp).En l’occurrence, les réactions suscitées parces deux énoncés s’avèrent finalement trèsproches (Figure 10), ce qui suggère que,dans l’esprit des personnes interrogées, lanotion de « drogue douce » renvoie largementau cannabis. Seul un enquêté sur cinqse déclare d’accord (« tout à fait » ou « plutôt») avec l’autorisation du cannabis(19,4 %) ou la mise en vente des droguesdouces (21,5 %), une majorité se déclarant« pas du tout d’accord », quelle que soit laquestion. Quant à l’autorisation de la consommationd’héroïne, elle n’est approuvéeque par 1,5 % des enquêtés (« tout à fait ouplutôt d’accord »), la plupart s’y déclarantfranchement hostile (« pas du tout d’accord» : 91,1 %).Ces opinions à l’égard de la législation relativeaux drogues illicites varient selon le profilsociodémographique des personnes interrogées,pour le cannabis comme pour l’héroïne(Tableau XXVII). Les hommes se déclarentd’accord avec l’autorisation de la consommationplus souvent que les femmes, lesopinions favorables à cette autorisation étantplus fréquentes à mesure que le niveau dediplôme ou le niveau de revenu 1 s’élève etplus fréquentes également parmi les enquêtésqui ont déjà expérimenté le cannabis oureçu une proposition (49,4 % vs 11,5 ;p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudespic entre 20 ans et 25 ans pour le cannabis,avant de décroître ensuite régulièrement,cette évolution selon l’âge étant plus chaotiquepour l’héroïne. Cela est sans doute dûen partie à la faiblesse des effectifs concernés(peut-être aussi que les personnes interrogéesn’avaient pas d’opinions « réfléchies» avant que l’enquêteur ne leur posela question) 1 , mais il n’en reste pas moinsque l’âge moyen des enquêtés favorables àcette autorisation se révèle très contrastéselon le produit : 35 ans pour le cannabiscontre presque 45 ans pour l’héroïne(p


Drogues illicites : pratiques et attitudesdèle, les relations précédentes sont vérifiées,le niveau de diplôme s’avérant le plusfortement lié à l’opinion sur l’autorisation dela consommation du cannabis. On remarqueratoutefois un effet de seuil, puisque leschances de se prononcer en faveur de cetteautorisation augmentent surtout du niveau« inférieur au bac » au « niveau bac ».En terme d’évolution au cours des annéesquatre-vingt-dix, la question sur la mise envente libre des drogues douces, déjà poséelors des précédents Baromètres santé, neconfirme pas la tendance à une plus grandeacceptation de cette mesure, tendance observéeentre 1992 et 1995. Parmi les 18-75 ans, en 1992, 10,4 % des enquêtés sedisaient d’accord avec cette mise en ventelibre, puis 22,0 % en 1993 et 28,2 % en1995, mais seulement 21,1 % en 1999. Plutôtque de parler d’un retournement de tendance,il faut sans doute envisager un « effetde halo », c’est-à-dire une influence desquestions précédant, dans le questionnaire,celle sur la mise en vente libre des droguesdouces : en 1993 et 1995, et dans unemoindre mesure en 1992, cette questionLes individus issus d’un ménage inscrit sur liste rouge ont-ils un profil particulier ?Parmi les <strong>15</strong>-75 ans, l’usage de cannabis au coursde la vie est beaucoup plus fréquent (p


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesétait située après plusieurs affirmations trèsrépressives à l’égard des « toxicomanes »,tandis qu’en 1999 ces affirmations ont étésupprimées et remplacées par un long moduled’une cinquantaine de questions portantsur la consommation de substances psychoactivesillicites. Il faut toutefois noter quece probable effet de contexte ne semble pasjouer pour les <strong>15</strong>-19 ans : ils étaient 23,2 %à se déclarer d’accord avec la mise en ventelibre des drogues douces en 1997 contre31,6 % en 1999.Pour la question sur l’autorisation de la consommationd’héroïne, seule l’Enquête sur lesreprésentations, opinions et perceptions surles psychotropes (Eropp) 1999 [8] fournit unpoint de comparaison : 11,6 % des 18-75 ans se disaient favorables à une autorisationde la consommation d’héroïne « danscertains cas », proportion qui, dans le Baromètresanté <strong>2000</strong>, chute à 1,5 % lorsqu’iln’est plus fait mention de cette restriction àcertains cas.Opinions sur la dangerositédu cannabisConcernant, enfin, la dangerosité du cannabis,il était proposé aux enquêtés de déterminerun seuil à partir duquel la consommationétait jugée dangereuse pour la santé.Pour 61,8 % des <strong>15</strong>-75 ans de l’échantillon,le cannabis est dangereux dès qu’on l’essaie.Un peu plus d’un sur cinq (21,5 %)estime que cette consommation n’est dangereusequ’à partir d’une consommationquotidienne et 2,6 % jugent que ce produitn’est jamais nocif. Placer ce seuil dès l’expérimentationest un choix plutôt féminin(66,9 % vs 56,6 % chez les hommes) et quiaugmente nettement avec l’âge. L’expériencedu produit joue un rôle primordialpuisque seuls 28,4 % des individus ayantdéjà consommé du cannabis au cours deleur vie sont de cet avis (vs 71,1 % parmiles autres). À titre de comparaison, seul0,3 % juge que le tabac n’est jamais dange-Comparaison avec une enquête en milieu scolaire pour les <strong>15</strong>-19 ansComme déjà noté lors du précédent Baromètre, ilest possible que les réponses concernant la consommationde substances psychoactives illicitessoient légèrement sous-déclarées [2]. Ce pointexplique sans doute les écarts observés entre leBaromètre santé <strong>2000</strong> et l’enquête Espad 1999(European School Survey on Alcohol and OtherDrugs) réalisée par l’Inserm, l’OFDT et le MENRTpar questionnaire auto-administré auprès de12 113 collégiens et lycéens de la métropole. Sil’on compare les prévalences de l’expérimentationde cannabis, par sexe et par âge entre <strong>15</strong> et 19 ans(en ne considérant pour le Baromètre que les adolescentsscolarisés), il apparaît que les prévalencesdes enquêtés d’Espad se situent presque toujoursau-dessus de celles observées dans le Baromètre(Figure 11). Toutefois, s’il est possible que lesadolescents hésitent à divulguer par téléphone uncomportement illicite, inversement, il est aussi envisageablequ’ils surdéclarent parfois ce comportementlors des enquêtes en milieu scolaire, auxquellesils répondent à proximité immédiate deleurs pairs qu’ils peuvent souhaiter impressionnerfavorablement.Figure 11Comparaison Baromètre santé-Espad pour la prévalence del’expérimentation de cannabis selonle sexe et l’âge pour les <strong>15</strong>-19 ansscolarisés (en pourcentage)604025,424,120 18,918,2058,9 58,957,847,347,148,542,838,0 38,146,134,631,634,4 33,127,325,6 Garçons FillesBaromètre <strong>2000</strong>Espad 1999<strong>15</strong> ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans268 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Drogues illicites : pratiques et attitudesreux et 45,2 % en situent le danger dès l’expérimentation.Dans l’enquête Eropp 99, la même questiona été posée pour d’autres drogues illicites(l’héroïne, la cocaïne et l’ecstasy). Celles-ciapparaissent nettement plus souvent dangereusespour la santé dès la première prise(respectivement 87,8 %, 84,2 % et 75,6 %).Les enquêteurs avaient cependant relevé, àl’occasion de cette enquête, que les répondantsconnaissant mal le produit avaientd’autant plus tendance à répondre « C’estdangereux dès qu’on essaie ». DansEropp 99, à propos du cannabis, cettemodalité avait été choisie par 51,3 % des<strong>15</strong>-75 ans, l’écart avec le Baromètre santé<strong>2000</strong> s’expliquant sans doute par un effetde halo, car la question sur le cannabis estposée dans Eropp avant celle sur le tabacet réciproquement : évoquer la dangerositédu cannabis en regard de celle du tabac oudans l’absolu n’est sans doute pas sans incidencesur la réponse obtenue.DiscussionLimites des résultatset sources de donnéescomplémentairesLa consommation des drogues illicites estun phénomène délicat à observer du fait dela variété des produits, de leur statut et deleurs modes d’usage. L’approche par enquêteen population générale complète utilementd’autres indicateurs tels que les statistiquesrépressives ou sanitaires. Contrairementà l’approche qualitative ou ethnographique,elle ne permet pas de distinguer lesusages récréatifs, festifs, conviviaux, desusages plus solitaires ou problématiques(même si, sur ce dernier point, quelques élémentsont pu être avancés). Elle ne prendgénéralement en considération ni la quantitéconsommée (ou très sommairement), ni laqualité des produits. Quoi qu’il en soit, cetteinformation n’est connue que de façon trèsparcellaire, même par les usagers les plusréguliers. Cela étant, l’approche par enquêteen population générale permetd’émettre quelques hypothèses sur cesquestions et d’évaluer l’ampleur de la consommationau niveau national sur une périodede référence donnée. La substancepsychoactive illicite la plus courante est lecannabis, ce qui justifie l’attention particulièreportée ici à cette substance. Pour lesautres produits illicites, les usages mêmeoccasionnels restent marginaux et sont plusdifficiles à interpréter.La banalisation de l’usage du cannabis adéjà été mise en évidence au cours desannées quatre-vingt-dix, notamment parmiles 18-44 ans. Sur cette tranche d’âge, l’enquêteEropp, menée par l’Observatoire françaisdes drogues et des toxicomanies(OFDT) en avril 1999, montrait des résultatstout à fait proches de ceux obtenus dans leBaromètre santé : 31,1 % [29,1–33,1] vs32,1 % pour la prévalence au cours de la vieet 10,7 % [9,3–12,1] vs 11,7 % pour laprévalence au cours des douze derniersmois [8]. La Figure 12 montre l’évolution aucours des années quatre-vingt-dix à partird’une dizaine d’enquêtes menées pour laplupart par le CFES. Les comparaisons entreces enquêtes, si proches soient-elles enterme de méthodologie, doivent être envi-Figure 12Évolution de la proportion d’usagersde cannabis au cours de la vie dansles années quatre-vingt-dix parmiles 18-44 ans35302520Sofres 92CFES 95CFES 92, ACSF 92CFES 95CFES 96OFDT 99Ifop 97Publimétrie 97CFES <strong>2000</strong><strong>15</strong>1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong> 2001Source : OFDT, <strong>2000</strong>.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats269


Dr ogues illicites : pratiques et attitudes1. Cette modalité regroupait 7 % des répondants, populationau sein de laquelle on peut imaginer une bonnepropor tion de consommateurs relativement récents, enparticulier chez les jeunes.sagées avec une certaine prudence dans lamesure ou leurs modes de collecte etd’échantillonnage diffèrent [9]. La formulationdes questions est également susceptiblede peser sur les résultats. C’est le cas,par exemple, de l’usage au cours des douzederniers mois (question utilisée dans lesdifférents Baromètres santé et dans l’enquêtesur l’Analyse des comportementssexuels en France [10]) par rapport à l’utilisationactuelle (enquête Publimétrie/Grandeécoute de 1997) ou encore aux modalités« Je fume du haschisch régulièrement » et« Je fume du haschisch de temps entemps » (enquête Sofres de 1992). Pourautant, il est délicat de savoir si « de tempsen temps » surestime la consommationdans l’année écoulée ou si, à l’inverse, desmodalités telles que « J’ai fumé du haschischplusieurs fois mais j’ai arrêté » 1 pourraient,dans une certaine mesure, être inclusesdans une consommation au cours desdouze derniers mois. Toutefois, en ce quiconcerne la prévalence au cours de la vie,cette question est moins cruciale car lesformulations sont très proches dans les différentesenquêtes.La banalisation de l’usage du cannabis estégalement corroborée par d’autres indicateurstels que les statistiques d’interpellationsde l’Office central de répression dutrafic illicite de stupéfiants [11]. Ces mêmesstatistiques permettent d’observer une diffusionde la cocaïne et du crack, del’ecstasy (aucune interpellation avant 1990)avec une pointe de 1 227 interpellations en1997 et un tassement à la fin des annéesquatre-vingt-dix (9<strong>15</strong> interpellations en1999), ainsi qu’une forte baisse du nombred’usagers d’héroïne interpellés (Figure 13).Les statistiques répressives donnent de l’informationsur les usagers « à problème »alors que le Baromètre santé renseignesurtout sur les usages les plus fréquents,c’est-à-dire les consommations occasionnellesde substances psychoactives. Des estimationsnationales du nombre des usagersd’opiacés « à problème » ont été réaliséesà partir de différentes techniques [12, 13],évaluant leur effectif à environ <strong>15</strong>0 000 enFrance en 1999 [14]. Dans le Baromètresanté, la prévalence au cours de la vie parmiles <strong>15</strong>-75 ans est de 0,7 % (87 personnessur 13 163), tandis que celle au cours desdouze derniers mois vaut 0,1 % (9 personnessur 13 163). Le nombre de personnesâgées de <strong>15</strong> à 75 ans étant de l’ordre de44 millions en 1999 [<strong>15</strong>], on a donc environ290 000 personnes déclarant avoir déjàconsommé de l’héroïne au cours de leur vieet environ 27 000 au cours de l’année.Ainsi, si l’enquête en population généraleapparaît bien adaptée à la population desménages « ordinaires », ce mode d’investigationpeut s’avérer défaillant pour certainespopulations particulières. Cela peut être lecas pour des raisons techniques (individufréquemment absent de son domicile, voiresans domicile, incarcéré ou hospitalisé, individuappartenant à un ménage non abonnéau téléphone, etc.), mais aussi pour des raisonsculturelles et juridiques (problèmes delangue, méfiance, réticence à dévoiler descomportements intimes dans un tel contexte,etc.). Si ces limites ne sont pas de nature àremettre en cause les niveaux globaux deFigure 13Évolution des interpellations pourusage de stupéfiants au cours desannées quatre-vingt-dix20 000<strong>15</strong> 00010 0005 000HéroïneCocaïneEcstasy01989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999Source : Ocr tis, 1999.270 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Drogues illicites : pratiques et attitudesconsommation, elles entraînent toutefois unesous-estimation des usages les plus marginalisés: un sous-échantillon issu d’une telleenquête ne serait pas représentatif des populationsles plus difficiles à atteindre. Il estévident que les enquêtes en population généralene peuvent répondre à toutes les interrogationssoulevées par un comportementaussi polymorphe que l’usage de droguesillicites. Leur fonction première est d’informersur les usages et les attitudes del’ensemble de la population française, ce quihypothèque les chances d’observer avecjustesse les comportements plus atypiquespour lesquels les approches qualitativess’avèrent beaucoup mieux adaptées. Cellescipermettent de suivre les tendances récentesdans les consommations grâce à des recherchesethnographiques reposant sur delongs entretiens semi-directifs [16, 17] ouà des systèmes de recueil de l’informationmulti-focaux qui synthétisent une importantequantité de données provenant de différentssites, privilégiant une approche en réseau[18, 19] : la perspective est ici participative,la distance entre enquêteurs et populationobservée étant réduite à son minimum.C’est ce type d’études qui permet de mieuxconnaître les modes d’usage des substancesles plus rares telles que le GHB, laKétamine, le DMT, etc. Des recherches récentess’appliquent encore à explorer les« populations cachées » [20].Mise en perspective avec lesdonnées européennesL’utilité de l’approche quantitative est aussid’offrir des comparaisons de niveaux de consommationpar rapport aux autres pays [21].Parmi les pays de l’Union européenne, seulsl’Italie, l’Autriche et le Portugal n’ont pas dedonnées en population générale adulte, maisdes enquêtes sont en préparation. Les comparaisonssont surtout valides pour les usagesles plus courants tels que l’expérimentationde cannabis qui reste le produit le plusconsommé quel que soit le pays, avec desprévalences au cours de la vie variant de 10à 25 % pour l’ensemble des adultes [22].Elles doivent, quoi qu’il en soit, être menéesavec prudence car les méthodes de recueild’information mises en œuvre diffèrent selonles pays.Au cours des années quatre-vingt-dix, dansles différents pays de l’Union européenne,la prévalence de l’usage de cannabis aucours de la vie a augmenté de façon asseznette en Espagne, en Finlande, en Grèce eten Suède [23]. Dans les pays où laprévalence était plus élevée au début de ladécennie, tels que le Royaume-Uni [24], l’Irlande[25], l’ex-Allemagne de l’Ouest et leDanemark, la hausse a été moins marquée.Dans la plupart des pays, la prévalence aucours des douze derniers mois s’est avéréerelativement stable (Figure 14). La FranceFigure 14Évolution au cours des annéesquatre-vingt-dix de la prévalence del’usage de cannabis au cours del’année parmi les adultes de diverspays européens10,07,8 8,07,57,4Royaume Uni 7,0Espagne5,45,03,94,14,44,69,1 9,2 9,22,51,2 1,4 1,6 1,8 2,02,32,50,9 0,9 0,8 0,9 0,9Finlande 0,50,0Suède1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 <strong>2000</strong> 20017,86,2FranceSources : OEDT (2001) ; Plan Nacional sobreDrogas (1999) ; Partanen et Metso (1999) ; OFDT(1999) ; CFES (1992, 1995, <strong>2000</strong>) ; Ramsay etSpiller (1999).Note : l’âge varie entre <strong>15</strong> et 18 ans (pour la borneinférieure) et entre 59 et 69 ans (sauf pour la Finlande: 74 ans en 1992 et 1996). Ces variationssont suceptibles de peser sur la comparaison entreles différ ents pays.7,56,97,77,29,0Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats271


Dr ogues illicites : pratiques et attitudesest le seul pays à avoir connu une augmentationde cette prévalence dans les annéesquatre-vingt-dix, de sorte qu’en fin de période,elle rejoint en niveau le Royaume-Uniet l’Espagne, pays où cette prévalence étaitla plus élevée au début de la décennie. EnFrance, il semble donc que la diffusion ducannabis soit un phénomène à la fois largeet récent.Les autres substances illicites sont nette-ment moins consommées. Dans la plupartdes pays, de 1 à 4 % des adultes ont expérimentéles amphétamines, même si cetteprévalence atteint 10 % en Grande-Bretagne(Figure <strong>15</strong>). L’usage au cours de la vie 1 dela cocaïne concerne entre 0,5 et 3 % desadultes, l’héroïne est encore moins consom-1. L’usage au cours de l’année des substances psychoactivesautres que le cannabis, comme en France, dépasserar ement 1 %.Les drogues et leurs effetsLe cannabisest une plante dont sont extraites la marijuana(herbe) et la résine de cannabis (haschisch). Lateneur en principe actif est très variable selon leszones de production, les parties de la plante utiliséeset selon le degré de « coupe ». Le plus souventfumé sous forme de cigarette (joint), le cannabispeut être consommé sous forme de gâteau(space-cake) ou d’infusion.L’héroïneest un dérivé de la morphine, elle-même dérivéede l’opium. Elle se présente sous la forme d’unepoudre. Son administration par voie intraveineuseen a fait une cause majeure de transmissiondes virus des hépatites et du VIH. Elle peutégalement être sniffée ou fumée.L’ecstasydésigne des produits synthétiques contenant duMDMA, mais dont la composition peut être d’unegrande variété (mélange avec des médicaments).Appelée, lors de son apparition en France vers lafin des années quatre-vingt, « drogue del’amour » pour ses effets aphrodisiaques, son utilisations’est largement étendue au cours des annéesquatre-vingt-dix.Le LSDparfois appelé acide, est un des hallucinogènesprovoquant des distorsions de la perception visuelle,spatiale et temporelle qui peuvent allerjusqu’à l’hallucination. Il se présente le plus souventsous la forme d’un buvard que l’on pose surla langue. Parmi les autres hallucinogènes, ontrouve la mescaline, les champignons hallucinogènes(psilocybine), le datura, etc.La cocaïneest un dérivé de la feuille de coca qui se présentesous la forme d’une fine poudre blanche. Elle peutconcerner des milieux sociaux favorisés ou prochesdu monde du spectacle, mais aussi marginalisés.Elle provoque une euphorie immédiate et n’engendrepas de dépendance physique. La dépendancepsychique peut être extrêmement forte.Les amphétaminestrouvent leur origine dans l’éphédra et sont des produitsde synthèse. Le plus souvent en cachets, ellespeuvent aussi être présentées en capsules, en poudre(cristal) ou en ampoules injectables. Leur usagefestif, proche de celui de l’ecstasy, semble plutôt circonscrità des milieux jeunes, « branchés ».D’autres les utilisent comme dopant ou commecoupe-faim.Les produits à inhalersont variés : colles, solvants, détachants, vernis, protoxyded’azote, air sec, dérivés du pétrole, etc. Les principesactifs les plus connus sont l’éther, le trichloréthylèneet l’acétone. Les principaux utilisateurs sont lesadolescents, car ils sont d’accès facile et de prix très bas.Les troubles engendrés peuvent être assez graves, tantsur le plan physique que psychique.Le poppersest un solvant contenant des dérivés de nitrited’amyl. Son effet désinhibiteur est bref et intense,provoquant le rire.272 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Drogues illicites : pratiques et attitudesmée et l’ecstasy concerne entre 0,5 et 4 %des adultes, mais l’usage de ce produit plusrécent est surtout le fait des jeunes adultes.Globalement, les usages se concentrent surla tranche des <strong>15</strong>-39 ans. Parmi eux, l’expérimentationde cannabis va de <strong>15</strong> % environen Suède et en Finlande à desprévalences pouvant atteindre 40 % enGrande-Bretagne, au Danemark, en Espagneet aux Pays-Bas, la France se situantdans ce groupe de tête. Les amphétamines,l’ecstasy et la cocaïne ont connu une diffusionmodérée au cours des années quatrevingt-dix,avec des prévalences au cours dela vie variant entre 1 et 6 %, à l’exceptiondu Royaume-Uni et de l’Irlande (environ <strong>15</strong> %pour les amphétamines et 8 % pourl’ecstasy). Concernant cette fois l’usage aucours de l’année, la hiérarchie par produitset par pays est similaire.Figure <strong>15</strong>Proportion d’usagers de cannabis, d’amphétamines et de cocaïne au cours del’année parmi les <strong>15</strong>-39 ans de divers pays européens20Cannabis Amphétamines Cocaïne17,617,718,0<strong>15</strong>12,710507,8Allemagne(1997)9,82,50,91,1 1,5Danemark(<strong>2000</strong>)2,81,5Espagne(1999)6,3Finlande(1998)France(<strong>2000</strong>)8,70,3 0,3 0,4 0,5 1,00,1Grèce(1998)5,42,5Irlande(1998)9,90,81,46,02,5Pays-Bas Royaume-Uni(1998) (1998)1,0Suède(1998)Sources : OEDT (2001) ; Kraus et Bauernfeind (1998) ; Danish Intitute of Public Health (<strong>2000</strong>) ; Plan Nacionalsobre Drogas (1999) ; Partanen et Metso (1999) ; CFES (<strong>2000</strong>) ; Athens Mental Health Research Intitute (1998) ;Brian et al. (<strong>2000</strong>) ; CEDRO (1998) ; Ramsay et Spiller (1999) ; CAN (1998).Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats273


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Relecture : Philippe Le Fur (Credes)et Samir Tilikete (Hôpital Émile Roux)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsDouleurGeorges Menaheml’essentiel en quelques chiffres…Avoir souffert d’une douleur difficile àsupporter dans une période récente est lelot d’une large partie de la population(32,3 %). Ce chapitre vise à mettre enévidence quelles sont les populations quidéclarent plus fréquemment une tellesouffrance et quels sont les déterminantsassociés. Ainsi, les femmes déclarent plussouvent souffrir que les hommes (1,3 foisplus). Elles disent avoir souffert « plusieursfois dans l’année » 1,4 fois plus fréquemmentque leurs homologuesmasculins et, si elles ne déclarent souffrirde « douleur physique » que 1,2 fois plussouvent, elles le font 2 fois plus fréquemmentquand il s’agit de « douleur morale», et même 2,8 fois plus pour unedouleur à la fois physique et morale. Lesprincipales conclusions issues de l’analysedes différents types de douleurs sont lessuivantes.• Pour la douleur morale, les probabilitésd’en déclarer se rapprochent quand lessituations des personnes deviennent plusdifficiles (par exemple en cas de chômageou de cumul de facteurs de précarité). Lesdispositions subjectives à faire état d’unedouleur différeraient principalement enraison de la situation dans laquelle unindividu se trouve, laquelle induit un certaintype de comportements et autorise,ou interdit, tel ou tel mode d’expression.La situation de vie en couple accompagnéed’une profession très satisfaisanteprotège ainsi le plus les personnes de ladouleur morale, mais cinq fois davantageles hommes que les femmes.• Pour la douleur physique, le schémaexplicatif précédent perd de son importancedu fait du rôle déterminant du rapportà la santé. Les plus importantes dispositionssubjectives des femmes à déclarerune douleur physique renvoient alorsà leur sensibilité et à leurs relations plusattentives au corps et à ses multiplessymptômes. Il faut donc se rapporter icidavantage à une interprétation en termesde cumul de facteurs et de déterminismes: à la fois d’autant plus grande attentionau corps, à ses symptômes et à sonesthétique que la personne se trouve plusseule, vulnérable et confrontée au regarddes autres et en même temps propensionà ressentir dans son corps les conséquencesde son insatisfaction au travail.279


DouleurSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.Figure 1La souffrance selon le sexe : la surdéclarationféminine de la douleur0 10 20 30 40Une fois dans les douze moisPlusieurs fois dans les douze moisA souffert dans les douze moisDouleur physiqueDouleur moraleDouleur physique et morale10,510,118,21,41,31,24,28,22,01,74,62,8Avoir souffert durement dans une périoderécente est le lot d’une large partie de lapopulation. C’est, en effet, un tiers des personnesinterviewées fin 1999 qui a répondupositivement à la question : « Au cours desdouze derniers mois, avez-vous souffertd’une douleur difficile à supporter ? ». Cechapitre vise à mettre en évidence quellessont les populations qui souffrent plus fréquemmentet quelles sont les significationsde leurs douleurs. Par exemple, il est frappantde constater que les femmes déclarentsouffrir plus fréquemment que les hommes(1,3 fois plus au total). Elles disent avoirsouffert « plusieurs fois dans l’année »1,4 fois plus fréquemment que leurs homologuesmasculins ; et si elles ne déclarentsouffrir de « douleur physique » que 1,2 foisplus souvent, elles le déclarent 2 fois plusfréquemment quand il s’agit de « douleurmorale » et même 2,8 fois plus pour unedouleur à la fois physique et morale (Figure1).Comment interpréter ces écarts ? Commenous allons le constater en premier lieu, ilest difficile de les réduire à la simple conséquencede différences entre les subjectivitésdes uns ou des autres, lesquelles concerneraient,selon certains, les propensionsdiverses à se plaindre ou le caractère plusou moins douillet des hommes ou des femmes.Nous montrerons, qu’en revanche, lesplus fréquentes déclarations de souffrancepeuvent être associées à la plus grandepénibilité des situations des personnes concernées.Pour ce faire, nous montrerons enquoi les écarts de douleur entre sexes correspondentà d’autres différences importantesentre les situations des femmes et cellesdes hommes. Nous examinerons suc-25,828,735,925,631,4Hommes Femmes 1,4 Taux de surdéclaration féminineBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats281


Douleurcessivement à cette fin le rôle de l’âge, celuide la maladie et du handicap, nous étudieronsles associations de la douleur avec lesconsultations médicales qui y sont liées,puis avec le chômage, le manque ou la précaritédes ressources. Nous montreronsensuite en quoi l’intégration dans une familleet dans le travail préserve le plus de la douleur,et enfin, en quoi les associations del’expérience de la violence avec la douleursont très différentes, pour les hommes etles femmes, de celles concernant la pratiquereligieuse.Des évaluations de lafréquence et de la naturede la douleurUn tiers (32,3 %) des personnes interviewéesa déclaré avoir « souffert d’une douleurdifficile à supporter » au cours desdouze derniers mois, dont 68,2 % plusieursfois dans l’année 1 . De plus, si seulement unseizième de la population (6,2 %) déclareavoir souffert d’une douleur morale, c’estprès de cinq fois plus (28,5 %) qui dit avoirsouffert d’une douleur physique. Enfin,3,2 % de la population ont déclaré avoirsouffert à la fois de douleur physique etmorale, ce qui représente la moitié despersonnes déclarant souffrir de douleurmorale, mais seulement le neuvième decelles concernées par la douleur physique.La fréquence de la douleur et sa nature nesont pas indépendantes. Parmi les personnesn’ayant souffert que de douleur morale,seulement un peu plus de la moitié (53,8 %)a souffert plusieurs fois dans l’année, contreplus des deux tiers (67,8 %) pour cellesn’ayant déclaré que des douleurs physiques,et près de neuf fois sur dix (85,9 %) pourcelles déclarant à la fois douleur physique1. Certains épidémiologistes estiment qu’il est utile dedistinguer « la douleur », qui serait plus aiguë, de « la souffrance», laquelle serait plus chronique. La rédaction dela question du Baromètre santé <strong>2000</strong> interdit une telledistinction et implique la confusion des deux significationsdans les réponses. Dans nos exploitations, nousparlons donc indif féremment à leur sujet de déclarationde douleur ou de souffrance.et douleur morale. Ce constat correspondlà encore à une différenciation sexuelle : lesfemmes sont en même temps proportionnellementplus nombreuses à déclarer souffrirplusieurs fois dans l’année et à avoirsouffert à la fois d’une douleur physique etd’une douleur morale insupportables (2,4 foisplus, soit 4,8 % vs 2,0 %). Et celles qui souffrentainsi sur deux registres sont plusâgées (41 ans en moyenne) que leurs homologuesmasculins (38 ans).La subjectivité des déclarationsde souffranceAvant d’examiner les régularités des distributionsstatistiques concernant la douleur,nous allons tenter de préciser en quoi lasubjectivité intervient plus ou moins fortementdans les déclarations. Pour ce faire,nous allons examiner le rôle de l’interactionentre enquêteur et enquêté. Il n’est pas simpleen effet de répondre aux sollicitationsd’une personne inconnue qui vous demandeau téléphone si vous avez souffert dans lesdouze derniers mois. Répondons-nous de lamême façon aux demandes d’une femme oud’un homme, d’une personne plus jeune oud’une plus âgée ? Et finalement, les effets desituations distinctes d’enquête influencentilsde façon différente les déclarations desouffrance des femmes et celles des hommes?Le Baromètre santé <strong>2000</strong> permet de relativiserl’importance de ces problèmes méthodologiquessans toutefois nier leur impact.Par exemple, pour 8,6 % de l’échantillon,l’enquêteur a estimé que la personne interviewéen’était pas vraiment seule pour répondrelors de la passation du questionnaire.Mais cette situation n’est pas associéeà des différences significatives du tauxde déclaration de souffrance morale ou desouffrance physique (26,0 % vs 28,8 %pour la souffrance physique ; p


DouleurOn déclare un peu plus souffrir à uneenquêtrice qu’à un enquêteurQuand la voix au téléphone est celle d’unefemme, les personnes interviewées répondentun peu plus fréquemment qu’elles ontsouffert que lorsque la voix est celle d’unhomme. Mais ces différences ne sont guèresignificatives au plan statistique. La différencela plus significative concerne la douleurphysique 2 : les 5 030 personnes qui ontrépondu à une femme ont déclaré, pour29,3 % d’entre elles, qu’elles avaient souffertd’une douleur physique, alors que les8 655 qui ont répondu à un homme n’ontété que 28,1 % à faire de même (p


Douleurdéclarer les douleurs dont elle a souffert. LaFigure 2 synthétise l’influence combinée del’âge et du sexe des enquêteurs, et témoignedu rôle de l’interaction de la personneinterviewée avec les caractères de son interlocuteur.Nous pouvons y constaterqu’une personne est plus portée à faire étatde ses souffrances quand elle parle à unefemme ou à un homme d’au moins 30 ansque quand elle s’adresse à un jeune hommede moins de 22 ans. En somme, déclarersouffrir dépend du regard de l’autre.La surdéclaration féminine de la douleurmorale est importante quelles que soient lescaractéristiques de l’enquêteur : elle va de1,6 pour les enquêtrices de moins de22 ans à 2,2 pour les enquêteurs de 22 à29 ans, 2,1 pour les hommes et 2,4 pourles femmes. Toutefois, son importance varienotablement pour la douleur physique (de1,1 quand l’enquêteur est un jeune hommeà 1,5 quand c’est une jeune femme). Maisles différences entre les proportions d’hommeset de femmes répondant aux différentescatégories d’enquêteurs sont trop faiblespour expliquer une part importante decette surdéclaration féminine. C’est doncailleurs qu’il nous faut chercher ses explications.Les jeunes déclarent plusfréquemment avoir souffert dedouleur morale et les personnesâgées de douleur physiqueLa plus grande fréquence des déclarationsde douleur par les femmes correspond-elleau fait que les femmes âgées sont en proportionplus importante que les hommesâgés ? L’examen des Figures 3 et 4 représentantles distributions selon l’âge et lesexe des déclarations de douleur morale oude douleur physique montre qu’il n’en estrien : à tout âge, les proportions des déclarationsde douleur des femmes sont plusimportantes que celles des hommes. Toutefois,les formes de ces distributions méritentun examen plus approfondi, car ellesdiffèrent beaucoup selon le type de souffranceet aussi selon le sexe.Figure 2Déclaration de douleur selon le sexe et l’âgede l’enquêteur (en pourcentage)403020100Figure 34020100Douleur morale7,65,6 6,73,96,1 6,3Douleur physique30,028,129,927,428,625,617-21 ans 22-29 ans 30-53 ans 17-21 ans 22-29 ans 30-53 ans18,728,3Enquêteur21,2EnquêtriceDouleur physique selon le sexe et l’âge(en pourcentage)3025,823,6Figure 412963036,932,729,8 30,8 31,5 31,827,5 26,8 28,426,3 26,812-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansHommesFemmesDouleur morale selon le sexe et l’âge(en pourcentage)<strong>15</strong>3,77,26,512,67,610,68,64,3 4,112-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansHommes8,03,2Femmes6,8 7,1 6,83,12,4284 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


DouleurLa douleur physique accompagne levieillissementTout d’abord, les distributions selon l’âge dela douleur physique paraissent simples àcomprendre : elles semblent témoignerd’une croissance tendancielle qui accompagneraitle vieillissement. Cependant, l’observationsur la Figure 3 des différences entrefemmes et hommes montre que ce n’estpas si simple. Pour les femmes, hormis legonflement des déclarations pour les jeunesfemmes de 20 à 25 ans (un tiers déclareavoir souffert à cet âge), les déclarations desouffrance physique augmentent en effetinexorablement avec l’âge 1 . Mais pour leshommes, cette correspondance simpleavec l’accroissement de la dégradation ducorps et de ses organes ne semble plusvalable. Pour ces derniers, après une progressionrapide de <strong>15</strong> à 34 ans, les déclarationsde souffrance physique plafonnent,en effet, autour de 27 % pendant les quaranteannées qui suivent.Mais la douleur morale semblerelativisée avec l’âgePour la douleur morale, les distributionssont très différentes. La Figure 4 montreque c’est lors des jeunes âges que les déclarationsde douleur morale sont les plusfréquentes et que le vieillissement coïncideavec leur atténuation, pour les hommescomme pour les femmes. Nous montreronsplus loin en quoi les déclarations de douleurmorale sont plus souvent associées aux situationsde maladie, de chômage, de difficultésaffectives ou de violence. Si la douleurmorale prend ainsi le sens d’un indicateurde la pénibilité des situations et desdifficultés à les vivre, tout se passe alorscomme si l’âge et l’expérience permettaientde relativiser les épreuves.Toutefois, la différence de l’expression de ladouleur morale entre les femmes et leshommes semble relever d’autres déterminants.La Figure 5 témoigne, en effet, que1. Cette association avec l’âge peut traduire une évolutionde compor tement liée au vieillissement (effet âge)ou une évolution liée à la génération (effet génération) oules deux.Figure 5Taux de surdéclaration féminine de lasouffrance morale ou physique3,002,251,95 1,941,500,7501,091,51 1,541,392,00 1,9512-14 ans <strong>15</strong>-19 ans 20-25 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansDouleur morale2,132,291,08 1,<strong>15</strong> 1,20 1,12Douleur physiquel’écart entre les sexes est d’autant plus importantque les personnes sont plus âgées :si le taux de surdéclaration féminine n’estque de 1,4 pour les jeunes de 20 à 25 ans,elle passe à 2,1 pour les personnes mûresde 45 à 54 ans et atteint 2,8 pour les plusâgées. Inversement, la souffrance sembleplus précoce pour les jeunes femmes quepour les jeunes hommes : celles de 12 à19 ans déclarent 1,9 fois plus fréquemmentune souffrance morale difficile à supporter queleurs homologues masculins du même âge.La Figure 5 témoigne à la fois de la permanencede la surdéclaration féminine de ladouleur à tous les âges et des différencesde ses manifestations selon qu’elle concerneune souffrance plus physique ou plusmorale. Si nous mettons à part les difficultésde la jeunesse qui se traduisent par desdouleurs très différentes selon l’âge et lesexe, nous pouvons constater une régulariténette : à partir d’environ 26 ans, la surdéclarationde la douleur physique et, plusnettement, celle de la douleur morale augmententde plus en plus avec l’âge, culminantrespectivement à des facteurs de 1,4et 2,8. Comment interpréter cette croissancede la surdéclaration féminine avec levieillissement ? S’agit-il d’un effet de génération? Ou, une fois les aléas de l’installationdans la vie passés, les conditions de vie2,831,38Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats285


Douleurdes femmes moins inscrites dans le travailse détériorent-elles plus vite ?Pour suggérer des interprétations permettantde comprendre ces différents niveauxde surdéclaration féminine, nous allons dansun premier stade gommer les différencesselon l’âge et le sexe dont nous avons vuqu’elles sont loin d’être négligeables. Nousallons procéder à l’aide d’indices dits « àâges comparables », qui ont l’avantage depermettre de raisonner sur des groupesdont les proportions selon l’âge sont constantes.Ainsi, nous pourrons mieux observerl’influence sur la souffrance de facteurs telsles maladies, les handicaps ou le chômage,en faisant abstraction des effets indirects quis’expriment à travers leurs corrélations avecces variables clés que sont l’âge et le sexe.La douleur accompagne lamaladie et le handicapNous savons tous qu’être malade fait le plussouvent souffrir. Il est, en outre, connu depuislongtemps que les femmes déclarentun plus grand nombre de maladies chroniquesque les hommes. Des travaux récents del’Insee et du Credes ont montré notammentque : « À de rares exceptions près, comme lapathologie respiratoire, les maladies del’oreille et les traumatismes, toutes les maladiessont, à des degrés divers, plus fréquemmentdéclarées par les femmes » [1]. Nepeut-on trouver là l’origine de leurs déclarationsde souffrance plus fréquentes ?La douleur physique augmente avecla maladie et le handicap pour leshommes comme pour les femmesLes interviewés du Baromètre santé <strong>2000</strong>ont aussi été interrogés sur la présenceéventuelle d’une maladie chronique et d’un« handicap physique qui atteint le corps etlimite son fonctionnement ». Ces déclarationssont faites dans le cadre général del’enquête et sont donc indépendantes duquestionnement sur les douleurs. Ces statistiquesnous permettent d’évaluer lespoids respectifs de la maladie et du handicapdans le degré de souffrance. La Figure6 montre ainsi que, pour les femmescomme pour les hommes, la proportion depersonnes qui déclarent souffrir augmenterégulièrement avec le nombre de maladieset avec la situation de handicapé. Si nouscomparons des populations ayant une distributiond’âges semblable, nous pouvonsconstater, pour les femmes par exemple,que les déclarations de douleur physiquesont, comme il va de soi, de plus en plus fréquentesquand l’état de santé se dégrade.Les femmes qui ne font état ni de maladieni de handicap sont 12 % de moins que lamoyenne de la population à déclarer unedouleur physique. En revanche, elles sont34 % de plus à ne mentionner qu’une seulemaladie, 70 % davantage pour deux maladiesou plus, 74 % de plus si elles citent unhandicap seulement, et 112 % de plus (soitl’indice 212) si elles déclarent à la fois un handicapet au moins une maladie chronique.Pour les hommes, les déclarations de douleurphysique sont aussi plus fréquentes enprésence d’une maladie chronique ou d’unhandicap, mais elles partent d’un niveau plusfaible et restent toujours à une fréquencemoins élevée que pour les femmes (de 1,2à 1,3 fois moins). Dans la mesure où la différencedes distributions d’âge a été neutraliséepar le recours à des indices à âge comparable,ce fait semble montrer que la surdéclarationde douleur physique par les femmess’explique aussi par d’autres phénomènes.La douleur morale augmente bienplus rapidement avec la maladie etle handicap pour les femmes quepour les hommesLa Figure 7 dans laquelle sont comparéesles distributions des indices de douleur moralepour les femmes et pour les hommes,montre des évolutions largement différentes.Certes, les hommes ayant fait état d’unhandicap ou de maladies souffrent plus queceux qui n’en ont pas déclaré (respectivement1,4 et 1,7 fois plus, si nous considéronsles indices à âges comparables). Maisles femmes souffrent davantage en présencede handicap ou de maladie chronique(respectivement 2,4 et 1,9 fois plus).286 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


DouleurFigure 6Douleur physique selon le nombre de maladieset le handicapIndice à âges comparablesSans handicap Sans maladie741,2881 maladie1,31001342 maladies et plus 1,2138170Handicapé Sans maladie1421,21741 maladie et plus1851,1212Figure 7Hommes Femmes 1,2 Taux de surdéclaration féminineDouleur morale selon le nombre de maladieset le handicapIndice à âges comparablesSans handicap Sans maladieHandicapé1 maladie2 maladies et plusSans maladie1 maladie et plus532,01,72,12,63,1791049710295163219206296Hommes Femmes 2,0 Taux de surdéclaration féminineAu total, quand nous observons les variationsde la surdéclaration de douleur par lesfemmes (Figures 6 et 7), nous constatonsune nette différence entre les deux types dedouleur. Pour la douleur physique, la surdéclarationféminine est peu sensible à la présencede maladie ou de handicap (le rapportentre les indices varie entre 1,2 et 1,3) ; enrevanche, pour la douleur morale, la surdéclarationaugmente fortement avec le handicap,en l’absence de maladie chronique,et encore plus en sa présence (le rapportdes indices passant respectivement de 2,0à 2,6 et 3,1 fois plus).Si nous quittons le terrain global, l’examendes différences entre les situations des femmeset des hommes face à quelques cas demaladies chroniques nous permet de mieuxapprocher leur vécu concret de la douleur.Dans le Tableau II, nous nous sommes limitésaux douze maladies et aux trois handicapsdéclarés en nombre suffisant pour permettreune évaluation statistiquement significativedes taux de douleur et de la différenceentre hommes et femmes.Neuf maladies chroniques et trois handicapsphysiques sont associés à des taux de déclarationféminine de douleur morale significativementsupérieurs aux taux masculins.Certes, il ne s’agit là que d’associations,dont nous savons qu’elles n’ont pas forcémentde signification causale dans la mesureoù elles peuvent recouvrir d’autres facteursou d’autres combinaisons de facteursqui, elles, correspondraient aux véritablescauses. Il peut être néanmoins utile de lessouligner. De même, nous pouvons remarquerque nous retrouvons, parmi ces maladies,celles qui sont associées avec les tauxles plus élevés de douleur physique oumorale (marqués en gras dans le Tableau II).Inversement, il est intéressant de noter qued’autres maladies correspondant à des tauxde douleur plus faibles ne sont pas associésà des différences significatives de déclarationsde souffrance entre femmes et hommes,bien qu’elles aient fait l’objet de citationpar un nombre non négligeable de personnesinterviewées. Il s’agit des affectionssuivantes, par ordre de citation décroissant(avec entre parenthèses le nombre de personnesconcernées et les taux de déclarationde douleur physique et morale) :• l’hypertension (498 ; 32,5 % ; 4,9 %) ;• le diabète (257 ; 33,8 % ; 7,2 %) ;• les troubles de l’appareil cardio-vasculaire(112 ; 39,4 % ; 8,1 %) ;• les troubles psychiques (112 ; 51,9 % ;30,0 %) ;• les affections de l’appareil cutané (82 ;30,5 % ; 16,6 %) ;• le cancer (66 ; 45,2 % ; 14,7 %) ;• les troubles de l’appareil neurologique(66 ; 41,1 % ; 10,4 %).Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats287


DouleurTableau IIProportion de douleur et surdéclaration féminine de la douleur selon douzemaladies chroniques et trois handicapsEffectif Avoir souffert Surdéclarationd’une douleur difficile féminine de douleurà supporter (en %)physique morale physique moraleORL 88 38,8 9,0 1,8 * 23,8 **Troubles de l’appareil endocrinien 130 56,3 7,9 9,0 ✧Troubles de l’appareil digestif 166 56,3 7,9 8,1 **Migraine 77 80,5 12,5 5,3 ✧Problèmes articulaires 351 65,8 8,9 3,1 ✧Maladie cardiaque 209 45,1 6,1 1,5 ** 3,1 **Troubles de l’appareil locomoteur 137 69,1 8,9 1,3 ✧ 2,8 ✧Hypercholestérolémie 257 37,5 6,6 2,4 *Maladies respiratoires 175 45,2 12,6 1,5 *Asthme 425 39,1 8,9 1,9 ***Troubles du système urinaire 63 48,5 3,4 1,6 *Troubles du système immunitaire 172 37,2 7,4 1,4 *Handicapde l’audition 57 29,8 11,1 7,6 *de la vision 198 32,0 5,5 3,6 ✧de l’appareil locomoteur 1 131 58,8 10,2 1,1 ** 3,1 ***✧ : p


Douleurmorale et physique. Les Figures 8 et 9 montrentà la fois l’augmentation régulière, avecle nombre de consultations de médecins,des indices à âges comparables des douleursphysique et morale, et la permanencede la déclaration plus fréquente des femmesque des hommes.Nous pouvons noter, de plus, que la surdéclarationféminine de la douleur est plusforte pour les niveaux élevés de consultation: 1,5 pour la douleur physique et 2,2pour la douleur morale. Ce constat correspondavec notre observation précédentedes plus importants niveaux de surdéclarationpour le handicap ou les grands nombresde maladies (qui sont plus souvent associésà des consultations médicales).2. Cette coïncidence n’est pas le résultat du hasard. Ellerésulte d’un accord passé entre le CFES et le Credesconcernant la passation de questions sur la douleur dontles termes seraient semblables, afin de permettre unecomparaison.Figure 8Douleur physique selon le sexe et le nombrede consultations de médecins généralistesdans l’annéeIndice à âges comparablesAucune consultation531,370De 1 à 2 consultations7679De 3 à 5 consultations1021,1110De 6 à 12 consultations1311,114313 consultations et plus1401,5203Figure 9Hommes Femmes 1,3 Taux de surdéclaration féminineDouleur morale selon le sexe et le nombre deconsultations de médecins généralistes dansl’annéeIndice à âges comparablesAucune consultationDe 1 à 2 consultationsDe 3 à 5 consultationsDe 6 à 12 consultations13 consultations et plus2,03468571,7961,72,22,28774125125188Hommes Femmes 2,0 Taux de surdéclaration féminineLes situations de précaritédonnent lieu à des douleursmorales plus fréquentes queles problèmes médicauxLa réalisation d’une enquête auprès de consultantsen situation précaire permet néanmoinsde nuancer les rôles respectifs desdéterminants de la douleur. Cette enquêtea été réalisée par le Credes auprès de quatrevingtcentres de soins gratuits répartis danstoute la France entre octobre 1999 et avril<strong>2000</strong> [2], donc à la même époque que leBaromètre santé. Elle a permis l’interrogation,par des médecins et des personnelstravaillant dans ces centres, de 590 personnesen situation de précarité. Parmi lesquestions qui leur ont été posées, plusieursconcernant la douleur comportaient destermes identiques à celles posées par leBaromètre santé 2 : la première demandaitsi la personne avait, au cours des douzederniers mois, souffert « d’une douleur difficileà supporter », « une fois », « plusieursfois » ou « non ». Quand nous observons lesréponses de ces personnes en situationgénéralement très précaire, nous constatonsque la privation de ressources sembleêtre un déterminant de la douleur au moinsaussi important que la maladie ou le handicapen population générale.La situation de précarité estassociée à une fréquence de ladouleur équivalente à cellecorrespondant à deux maladieschroniquesPour comparer les réponses des deuxéchantillons, il nous a fallu recourir à des270Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats289


Douleurapproximations importantes. Une fois lesdifférences de composition par âge et sexeneutralisées en affectant à chaque personneun poids identique dans les deux populations,nous avons dû supposer que les maladiesen population générale et en populationprécaire étaient saisies au même stadeévolutif, hypothèse très hasardeuse dans lamesure où les personnes démunies retardentsouvent le moment d’aller consulter.Quoi qu’il en soit, en réalisant une telle approximation,nous constatons que 61 % del’échantillon de personnes en situation deprécarité déclarent, globalement, avoir souffertd’une douleur insupportable au moinsune fois dans l’année. Cela signifie que lafréquence de la douleur parmi les consultantsde centres de soins gratuits est 1,9fois plus importante qu’en population générale.Cette fréquence correspond, en populationgénérale, au niveau de la douleur despersonnes souffrant de deux maladies chroniquesou ayant consulté huit fois au moinsl’année précédente (comparaisons valablessi nous considérons des populations semblablesen fonction des distributions selonl’âge). Or, l’échantillon de personnes en situationprécaire a des motifs de recours auxsoins en moyenne beaucoup moins gravesque le niveau correspondant à deux maladieschroniques.Nous avons pu comparer les diagnosticsformulés par les médecins des centres desoins gratuits avec les diagnostics de l’enquêteIMS-France réalisée auprès de médecinsgénéralistes et spécialistes en populationgénérale. Le Tableau III résume les résultatsprincipaux d’une telle comparaison.Nous constatons que, à âges et sexes comparables,les motifs de recours aux soinssignificativement plus fréquents dans lescentres de soins gratuits qu’en médecine deville sont les problèmes dermatologiques,neurologiques et ophtalmologiques, ainsiTableau IIIFréquence des différents motifs de recours aux soins parmi les personnes ensituation de précarité (enquête Credes) rapportées aux fréquences en populationgénérale (pour l’activité des généralistes et des spécialistes)Avec standardisationSans standardisationRatio des Intervalle Ratio des Inter vallefréquences de confiance fréquences de confiancestandardisées ± brutes ±Neurologie 2,61 1,20 2,30 0,26Dermatologie 2,38 1,08 1,98 0,23Ophtalmologie 2,34 0,95 1,50 0,23Appareil digestif 2,04 0,78 2,11 0,20Psychiatrie 1,96 0,51 2,54 0,13Appareil locomoteur 1,56 0,50 1,21 0,17Génito-urinaire et obstétrique 1,39 0,54 1,16 0,27Endocrino-métabolique 1,21 0,54 0,80 0,27ORL et pneumologie 0,82 0,22 1,18 0,<strong>15</strong>Cardio-vasculaire 0,74 0,29 0,35 0,22Oncologie, hématologie,pathologie infectieuse spécifique 0,35 0,19 0,41 0,41Autres motifs 0,27 0,12 0,24 0,24Lecture : les motifs de recours aux soins pour des problèmes de neurologie sont, pour des périodes de consultationet des zones d’habitat analogues, 2,3 plus fréquents dans les centres de soins gratuits qu’en médecinede ville (compris entre 2,04 et 2,56 avec 5 % de risque d’erreur). Mais, si nous considérons des populations depatients d’âges et sexes comparables, les personnes démunies consultent 2,6 fois plus souvent pour ce motifqu’en population générale.290 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Douleurque de manière peut-être légèrement moinsmarquée les troubles mentaux, les affectionsde l’appareil digestif et de l’appareil locomoteur(cette dernière catégorie incluantles traumatismes). Cet excès de fréquencese fait au détriment des recours, soit pourproblèmes d’onco-hématologie ou de pathologieinfectieuse spécifique, soit pourd’« autres motifs » (ces derniers comprenanten particulier la prévention à laquelleont très peu recours les personnes en situationprécaire).En revanche, on ne retrouve pas de différencesignificative pour ce qui concerne lesaffections respiratoires (ORL et pneumologie),cardio-vasculaires, endocrino-métaboliqueset les problèmes génito-urinaires etobstétricaux. Au total, si nous avons en têteque les problèmes mentaux sur-représentéssont bénins une fois sur deux, l’état de santédes consultants de centres de soins gratuitsn’est pas, le plus souvent, très préoccupant; il est loin, en tout cas, de correspondreà la situation de morbidité notable associéeà une surdéclaration comparable de ladouleur (deux maladies chroniques dans lesFigures 6 et 7). Ceci nous permet de supposerque la plus grande fréquence de leursdéclarations de douleur correspond davantageà leurs conditions de vie précaires qu’àla déficience de leur état de santé sur le plansomatique.Parmi les précaires, certainessituations exposent plus à la douleur(enquête Credes)Quand les conditions de vie sont difficiles,la surdéclaration féminine de la douleur estmoins importante. C’est la conclusion quenous sommes conduits à tirer du constat dela non-significativité de la différence des tauxde douleur entre hommes et femmes surl’échantillon des 590 consultants de soinsgratuits. En revanche, si nous considéronsles diverses modalités de déclaration d’unetelle douleur, nous trouvons des différencessignificatives : les femmes déclarent plussouvent que les hommes avoir souffert plusieursfois l’année précédente (40 % vs32 % ; p


Douleurtillon de personnes précaires pondéré avecles distributions d’âge et de sexe du Baromètresanté <strong>2000</strong>, 71 % avaient déclaré aumoins un souvenir de problème grave avantleurs 18 ans, dont 22 % un seul, 18 % deux,et 31 % trois et plus. Deux résultats significatifsapparaissent nettement concernantles liens des déclarations de douleur avecle souvenir de problèmes graves :• une croissance régulière des déclarationsde douleur avec le nombre de souvenirsgraves de l’enfance, de 41 % pour aucunproblème à respectivement 56 %, 71 % et78 % pour un, deux et trois problèmes(p


Douleuret pour les hommes comme pour les femmesde l’autre coté. Là encore, nous constatonsque, dans toutes les situations, lesfemmes déclarent plus de douleur que leshommes. De plus, les taux de surdéclarationféminine diminuent aussi quand les ressourcesdu ménage augmentent : pour la douleurmorale, il décroît nettement de la classedes revenus minimaux aux maximaux (de2,3 à 1,7), et plus faiblement pour la douleurphysique (de 1,3 à 1,2).Le chômage et l’insatisfactionprofessionnelle contribuentfortement à la douleurDans son livre Souffrances en France, lepsychiatre C. Dejours a proposé de mettreen relation les niveaux de souffrance avecles caractères des situations professionnelleset, en particulier, avec la satisfaction autravail [4]. Le Baromètre santé <strong>2000</strong> permetde tester la pertinence de telles hypothèsescar il comporte une question sur le degréde « satisfaction dans l’exercice de la profession». Nous constatons, comme dansSouffrances en France, une association dela fréquence de la douleur avec la satisfactiondécoulant de l’exercice de sa profession: quand celle-ci diminue, la douleur moraleaugmente très nettement (p


DouleurDe plus, si nous distinguons les différentsstatuts du travail, nous pouvons remarquerqu’être satisfait de son travail protège davantageles hommes de la douleur morale lorsqu’ilssont salariés dans le privé que dans lepublic et davantage encore que lorsqu’ilssont indépendants : les estimations des indicescorrespondants de douleur morale àâges comparables étant respectivement de27, 50 et 58 pour les hommes, vs 104, 113et 57 pour les femmes (p


DouleurPour effectuer de telles analyses multidimensionnelles,nous avons eu recours à des régressionslogistiques déterminant les contributionsd’une dizaine de variables explicativesaux probabilités de déclarer une douleurmorale ou, respectivement, une douleur physique.Pour prendre en compte les éventuelsproblèmes d’interaction, les régressions logistiquessont réalisées séparément pour leshommes et pour les femmes. Le choix desvariables est important et conditionne la naturedes associations qui sont mises en évidence.Les modèles présentés ici prennenten compte six types de variables :• deux caractères sociodémographiques :l’âge et le sexe ;• deux caractères de santé combinés selonquatre modalités : l’absence de maladieet de handicap, la présence seulement d’aumoins une maladie chronique, la présenceseulement d’au moins un handicap, la présenceconjointe d’au moins une maladie etd’au moins un handicap ;• un indicateur du niveau de revenu du ménage: trois classes de revenus par unité deconsommation et une classe de refus derépondre sur les revenus ;• un indicateur de la situation familiale de lapersonne en sept modalités construites àpartir de la combinaison des caractères devie seul ou en couple, du statut matrimonialet de la présence d’enfant dans le ménage ;• un des deux indicateurs de la situation autravail : le statut vis-à-vis de l’emploi (salariatpublic ou privé, indépendant, chômage,situation d’inactivité) ou la satisfaction retiréede l’exercice de la profession (en quatremodalités) ;• deux variables indicatrices du statut socialet culturel, la catégorie socioprofessionnellede la personne en sept modalités synthétiques,son niveau de diplôme en cinq niveaux.Lorsque nous prenons en compte en mêmetemps les contributions de tous ces déterminantsaux déclarations de douleur despersonnes, nous constatons que certainsfacteurs apparaissent comme peu significatifset d’autres comme beaucoup plus importants: l’état de santé, évidemment, lessituations familiale et professionnelle. Mais,dans tous les cas, le sexe est toujours unevariable fortement significative. D’où, afin demieux mettre en évidence les différencesentre femmes et hommes, la réalisation dequatre modèles séparés, deux pour les déclarationsde douleur des femmes et deuxpour les déclarations des hommes. Nousavons ainsi pu mettre en regard la hiérarchiedes contributions des facteurs, telles qu’ellessont estimées dans chacun des quatremodèles, lesquels ont été spécifiés d’unefaçon identique 1 .Certaines associations de la maladieet du handicap à la douleur sont àrelativiserDans les Tableaux IV et V, nous présentonsdonc face-à-face les contributions aux déclarationsde douleur morale puis physique desfemmes et des hommes, pour chacune desmodalités des quatre variables les plus significatives.Nous constatons dans le TableauIV que la probabilité 2 de connaître unedouleur morale augmente davantage pourles femmes en cas de handicap et plus pourles hommes en cas de maladie chronique.D’autre part, nous pouvons relativiser cesaccroissements de risques en constatantque, bien qu’importants, ils sont inférieursaux surcroîts de probabilité associés soitaux situations de solitude, soit aux situationsd’inactivité professionnelle.Par exemple, chez les hommes, la déclarationd’une maladie chronique est associéeà une multiplication par 2,2 du risque dedéclarer une douleur morale. Cette augmentationest équivalente à celle associée aux1. Nous conservons toujours la même version du modèle,pour les deux sexes et les deux types de douleur, afin depouvoir comparer de mêmes associations dites « touteschoses égales par ailleurs compte tenu des variables deréférence ». En ef fet, éliminer les variables dont les contributionsparaissent faibles, le statut social ou le niveau dediplôme par exemple, conduirait à de nouvelles solutionsd’équilibre qui pourraient être très différentes dans la mesureoù les effets indirects associés sont essentiels mêmesi leurs ef fets directs paraissent non significatifs.2. Pour des raisons de lisibilité et de facilité de compréhension,on trouvera dans les chapitres une interprétationde l'odds ratio en terme de « risque », de « chance »ou de « pr obabilité » (cf. chapitre Présentation des termesstatistiques).Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats295


Douleursituations de chômage ou d’inactivité professionnelle(risque respectivement multipliépar 2,0 et 2,4), mais elle est inférieure àcelle qui correspond à la solitude familiale(risque multiplié de 3,2 à 4,3 selon qu’il y aeu ou non une rupture conjugale antérieure).Pour les femmes, l’augmentation du risquede douleur morale associée à la maladiechronique (multiplication de la probabilitépar 1,7) est équivalente à celle correspondantà la classe des plus faibles revenus ;elle est supérieure à l’accroissement du risqueassocié aux situations de solitude (allantd’un facteur 1,5 à 1,6), mais elle est inférieureà celui associé aux suites d’une ruptureconjugale lorsque l’on vit en couple(multiplication par 2,3).Pour la douleur physique, les associationsavec la situation familiale des individus sontmoins importantes (Tableau V ). Par rapportà la situation de célibataire vivant seul, lesmodalités de vie en couple sont liées pourles hommes à des accroissements significatifsde risque de douleur physique, maismoins nettement pour les femmes. Pour cesdernières, c’est la vie seule après une rupturequi accroît plus clairement le risque dedouleur physique. La présence d’au moinsune maladie chronique et celle d’un handicaprestent donc les déterminants principaux dela douleur physique (entraînant des multiplicationsde 2 à 6 du risque de souffrir).Dans la mesure où les régressions logistiquessont effectuées en considérant cesTableau IVRégressions logistiques où la variable dépendante est le fait d’avoir déclaré unedouleur morale difficile à supporter au cours des douze derniers moisFemmesHommesOR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %État de santéNi maladie, ni handicap 1 1Au moins une maladie chronique 1,7*** 1,4–2,2 2,2*** 1,5–3,0Au moins un handicap 2,0*** 1,4–2,7Au moins une maladie et un handicap 3,3*** 2,4–4,5 1,8* 1,1–3,2Situation matrimonialeMarié une seule fois 1 1En couple après une rupture 2,3** 1,3–4,1Seul avec au moins un enfant 1,5** 1,1–2,1 3,2** 1,4–7,5Seul et célibataire 1,5* 1,1–2,1 3,3*** 2,2–5,0Seul après une rupture 1,6** 1,1–2,4 4,3*** 2,6–7,3Situation professionnelleEmploi salarié 1 1Au chômage 2,0** 1,3–3,3N’exerce pas de profession 2,4* 1,3–4,7Revenu mensuel du ménage par UC a, bAu moins 10 000 F 1 1De 6 000 F à moins de 10 000 F 1,5** 1,1–2,0<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F 1,7*** 1,3–2,3* : p


Douleurdeux facteurs comme constants, les associationsavec les classes d’âge prennent unesignification particulière. Si les femmes de20 à 44 ans ont une probabilité de déclarerune douleur physique de 1,4 à 1,8 fois plusimportante que celles de 55 à 75 ans, celasignifie qu’à niveau équivalent de maladie ethandicap, les plus âgées se plaignentmoins. Pour les hommes, la seule différenceconcerne les hommes de 26 à 34 ans qui,à nombre de maladies et handicaps comparable,se plaignent davantage de douleurphysique que les plus âgés.Nous pouvons enfin noter les associationsdes plus grandes propensions à déclarerdes douleurs physiques avec les niveaux dediplôme moyens, le baccalauréat pour lesfemmes et le niveau brevet pour les hommes.Le rôle protecteur de la vie enfamille et de la situation dans l’emploiSi nous modifions la situation de référencepar rapport à laquelle nous évaluons lesvariations des probabilités de déclarer desdouleurs, nous obtenons des associationsmettant en évidence, non pas des augmentationsdu risque (traduites dans des OR>1),mais plutôt des diminutions associées àTableau VRégressions logistiques où la variable dépendante est le fait d’avoir déclaré unedouleur physique difficile à supporter au cours des douze derniers moisFemmesHommesOR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %État de santéNi maladie, ni handicap 1 1Au moins une maladie chronique 2,3*** 2,0–2,6 1,8*** 1,5–2,2Au moins un handicap 3,4*** 2,8–4,2 2,6*** 2,1–3,2Au moins une maladie et un handicap 5,9*** 4,7–7,4 5,0*** 4,0–6,4Situation matrimonialeSeul et célibataire 1 1Marié une seule fois 1,3* 1,0–1,6En couple non marié 1,2 ✧ 1,0–1,6 1,4* 1,1–1,8En couple après une rupture 1,5 ✧ 1,0–2,3 1,5 ✧ 1,0–2,4Seul avec au moins un enfant 1,5 ✧ 1,1–1,7Seul après une rupture 1,3* 1,0–1,8 1,4 ✧ 1,0–2,0Âge55-75 ans 1 120-25 ans 1,8*** 1,3–2,426-34 ans 1,5** 1,1–1,9 1,3* 1,0–1,835-44 ans 1,4** 1,1–1,8Niveau de diplômeÉtudes supérieures 1 1Encore scolarisé 1,7** 1,2–2,5Sans diplôme, CEPBrevet, CAP 1,3** 1,1–1,5Baccalauréat 1,2* 1,0–1,5✧ : p


Douleurcertaines caractéristiques (OR


Douleurpar 5) ou non marié (division par 3), et celled’une profession très satisfaisante (divisionpar 2,5), alors que l’absence de maladiechronique et de handicap le protège moins(division par 1,7) et l’absence de maladie nele protège pas significativement, pas plusque la disposition de revenus élevés. Pourune femme, la hiérarchie des protections esttoute autre : l’absence de maladie et de handicapla protège le plus de la douleur morale(risque divisé par 3) et l’absence de maladiechronique diminue son risque de moitié,comme le fait d’être très satisfaite de sa professionou la vie en couple non marié ; quantà la vie mariée, elle diminue moins son risquede douleur morale (division par 1,7),comme le fait de vivre avec un revenu de laclasse maximum ou d’être plutôt satisfaite del’exercice de sa profession, situations équivalentesde ce point de vue à la position defemme sans emploi quand on les compare àcelui où elle n’est pas satisfaite de son travail.Au total, les hommes déclarent ainsi moinsfréquemment que les femmes souffrir dedouleur morale, principalement parce qu’ilssont davantage protégés par leur vie encouple et aussi parce qu’ils sont plus nombreuxqu’elles à être protégés par l’exercicesatisfaisant d’une profession (qui protègesensiblement au même niveau 57,9 % deshommes et 46,2 % des femmes). De nombreuxautres facteurs générateurs de situationsdouloureuses à vivre, qui sont euxaussi très différenciés selon le sexe, contribuentà aggraver la vulnérabilité des femmes.Avant de conclure sur la question des déterminantssexués de la douleur, nous allonsexaminer deux exemples de facteurs particuliersdont les rôles sont très contrastés :l’un contribue fortement à augmenter lesdéclarations de douleur des femmes etl’autre favorise, au contraire, l’expression dela douleur par les hommes.L’expérience de la violence esttoujours douloureuseD’après de nombreuses données d’enquête,les femmes seraient, plus que les hommes,victimes de violence dans le cadre conjugal 1 .Ce phénomène peut-il expliquer une part dela surdéclaration féminine de douleur ?Les coups ou blessures donnéspar autruiLe Baromètre santé <strong>2000</strong> apporte quelqueséléments d’information à propos de la questiondes violences subies par la population(voir chapitre Échanges de coups, prises derisque, rapports sexuels forcés) : parmi lesplus de 18 ans, les hommes déclarent pour3,3 % avoir été frappés ou blessés par uneou des personnes dans les douze derniersmois, contre respectivement 2,1 % pour lesfemmes (p


Douleurfréquence par des indices à âge constant(pour neutraliser en particulier le fait que lesvictimes de coup sont en moyenne plus jeunesde onze ans), nous constatons que leshommes frappés ou blessés par d’autres personnesdéclarent 1,4 fois plus de douleur physiqueet 1,8 fois plus de douleur morale quela moyenne (p


Douleurdéclarations de douleur. S. Fainzang a montré,dans des travaux récents sur la douleur[7], en quoi les diverses conceptions religieusesméritent d’être prises en comptedans l’étude des attitudes à l’égard des médicaments,des psychotropes et des antalgiquesen particulier, et des modes de résolutionde la souffrance, plus généralement.D’où l’idée d’examiner les éventuellesliaisons avec ce facteur. Ceci nous mène àun constat surprenant : la pratique religieuserégulière, à la différence des autresvariables du Baromètre, est le seul facteurà être nettement associé à une augmentationde la fréquence des déclarations dedouleur morale chez les hommes et nonchez les femmes.La douleur morale plus fréquenteparmi les pratiquants réguliersDeux questions du Baromètre santé <strong>2000</strong>concernant les attitudes à l’égard de la religionont été posées à la fin du questionnaire.L’une, générale, demande si la personnea une religion ou non. Les 68 % quidéclarent en avoir une sont âgés de 47 ansen moyenne, soit neuf ans de plus que ceuxqui n’en ont pas. En indice à âges constants,les personnes adultes qui ont une religiondéclarent un peu plus fréquemment unedouleur insupportable que celles qui n’en ontpas (indice 102 contre 97, pour une douleuraussi bien morale que physique). Mais il n’ya pas de différences significatives de ceTableau VIIRégressions logistiques où la variable dépendante est le fait d’avoir déclaréune douleur morale ou physique difficile à supporter au cours des douzederniers moisFemmesHommesOR ajusté IC à 95 % OR ajusté IC à 95 %Variables dépendantes pour la douleur moraleExpérience de la violenceAucune violence déclarée 1 1Rapports sexuels forcés au cours de la vie 2,5*** 1,8–3,5 5,3*** 2,1–13,1Frappé ou blessé au coursdes douze derniers mois 2,6*** 1,6–4,2 2,5*** 1,6– 4,1Situation matrimonialeMarié une seule fois 1 1En couple après une rupture 2,2** 1,2–3,9Seul avec au moins un enfant 1,4* 1,0–2,0 3,1** 1,3–7,2Seul et célibataire 1,4* 1,0–1,9 2,8*** 1,8–4,3Seul après une rupture 1,6** 1,1–2,3 4,2*** 2,5–7,1Variables dépendantes pour la douleur physiqueExpérience de la violenceAucune violence déclarée 1 1Rapports sexuels forcés au cours de la vie 2,0*** 1,5–2,6 2,1* 1,0–4,3Frappé ou blessé au coursdes douze derniers mois 2,2*** 1,6–3,0✧ : p


DouleurFigure 14Douleur moraleDouleur physiquepoint de vue entre les réponses des femmeset celles des hommes.L’autre question précise, lorsque la personnea une religion, quel est son type depratique religieuse (pour 45 % aucune, 40 %de temps en temps et <strong>15</strong> % régulièrement,parmi les 8 312 adultes ayant répondu). Làencore, plus on pratique, plus on est âgé etplus on déclare de souffrance. L’augmentation,en indice à âges comparables, est peusignificative pour la douleur physique (de l’indice100 à 102), mais beaucoup plus pourla douleur morale (de 90 à 137).Lorsque nous distinguons les déclarationsselon le sexe, les différences sont ici plusimportantes (Figure 14). Pour la douleurphysique, les femmes en déclarent un peuplus souvent quand elles pratiquent (indices113 et 112 vs 107) ; alors qu’en revanche,les hommes en déclarent moins fréquemment(indices 88 et 87 vs 95). Mais pour ladouleur morale, c’est l’inverse : les hommesDouleur selon le sexe et le degré de pratiquereligieuseIndice à âges comparablesN'a pas de religionPas de pratique religieusePratique religieusede temps en tempsPratique religieuse régulièreN'a pas de religionPas de pratique religieusePratique religieusede temps en tempsPratique religieuse régulièreHommesFemmes0 50 100 <strong>15</strong>0 2002,22,22,43,10,91,21,11,31,346556288107951078887113112135131143149129Taux de surdéclaration fémininesont en proportion trois fois plus nombreuxà en déclarer lorsqu’ils ont une pratique régulièreque s’ils n’en ont pas ou de tempsen temps (indice 149 vs 55 et 46) ; alorsque les femmes en déclarent un peu moinsdans les mêmes situations (respectivementindice 129 vs 131 et 143).Si nous effectuons des régressions logistiquespour évaluer la significativité des attitudesà l’égard de la religion en présencedes variables d’âge, de situation familiale,sociale et professionnelle, nous obtenonsdeux confirmations des indications précédentes.D’une part, la pratique religieuserégulière des hommes multiplie par plus detrois leur risque de déclarer une douleurmorale (OR ajusté =3,3 ; p


Douleurtifs dans l’expression masculine de la douleur:1. d’abord, pourquoi seuls les pratiquantsmasculins déclarent souffrir davantage surle plan moral (très précisément, 3,3 foisplus que la moyenne) et pas les pratiquantes? Deux régressions logistiques différentesavec les mêmes variables ont été réalisées: l’une sur les questionnaires recueillispar des enquêteurs hommes et l’autre surceux recueillis par des enquêtrices. Or, lesliaisons de la douleur morale des hommesavec leur pratique religieuse régulière nesont pas les mêmes dans les deux cas.Quand ils répondent à une voix masculine,les hommes déclarent plus souffrir de douleurmorale qu’ils sont pratiquants réguliers(OR ajusté = 4,3 ; p


Douleuravec les situations d’enquête peut-il nousautoriser à en limiter la portée ? Nous venonsde voir que, pour l’examen de situationsparticulières telles que la pratique religieuse,le fait que l’enquêteur soit unefemme ou un homme peut jouer un rôleimportant. Les hommes plus généralementdéclarent un peu plus fréquemment desdouleurs physiques à des enquêtrices qu’àdes enquêteurs. Mais ces constats ne permettentni d’évaluer l’importance des dispositionssubjectives à déclarer des douleursni, a fortiori, d’en comparer les niveaux chezles femmes et chez les hommes. D’autantplus que les transformations des positionsdes uns et des autres impliquent aussi desmodifications des rapports à leur corps. Ilsemble néanmoins vraisemblable que lesdifférences d’éducation, de culture et derapport à la société des femmes et deshommes se traduisent encore dans des rapportssubjectifs différents à la douleur : trèsschématiquement, un devoir de force moraleet d’insensibilité virile imprègne les conceptionsmasculines, alors que les normesféminines traditionnelles conjuguent sensibilitéet vulnérabilité par référence aux positionstraditionnelles des femmes et mèresà la fois consolatrices, fragiles et objets dela protection des hommes. Cependant, ilapparaît que cette subjectivité prend desformes distinctes dans le cas de la douleurmorale et dans celui de la douleur physique.Pour la douleur morale, les probabilitésd’en déclarer se rapprochent quand les situationsdes personnes deviennent plus difficiles(par exemple en cas de chômage oude cumul de facteurs de précarité). Cecipermet de proposer une hypothèse : lesdispositions subjectives à faire état d’unedouleur différeraient, non pas principalementdu fait du sexe de l’individu, mais bienplutôt en raison de la situation dans laquelleil se trouve, laquelle induit un certain typede comportements et autorise, ou interdit,tel ou tel mode d’expression.Par exemple, quand un homme est divorcéou veuf et au chômage, il a moins un rôleet une identité à tenir car il est moins insérédans un réseau de relations lui prescrivantun certain nombre d’attitudes et de comportements1 . Une telle hypothèse permet decomprendre qu’il se sente alors plus fréquemmentautorisé à exprimer une douleurmorale, en tout cas davantage qu’unefemme dans la même absence de situation(respectivement 5,9 fois plus que lamoyenne de l’échantillon contre 2,1 foisplus, en indice à âges comparables ; respectivementp


Douleurnine selon les modes de vie et les positionsdans le travail). Enfin, selon un tel cadre interprétatif,la pratique religieuse jouerait unrôle, davantage en permettant aux hommes,au nom de valeurs morales supérieures, derelativiser les interdits à l’expression de leurdouleur et moins en développant leur sensibilitésur des points particuliers.Pour la douleur physique, le schéma explicatifprécédent perd de son importance dufait du rôle déterminant du rapport à la santé.Les plus importantes dispositions subjectivesdes femmes à déclarer une douleur physiquerenvoient alors à leur sensibilité et à leurs relationsplus attentives au corps et à sesmultiples symptômes, ensemble que P. Aïacha précisé et interprété dans plusieurs ouvrages[11, 12]. Il faut donc se rapporter icidavantage à une interprétation en termes deTableau VIIIIndices à âges comparables de la souffrance morale des femmes et des hommes selonle mode de vie conjugale et la position vis-à-vis de la professionFemmes Taux de Hommessurdéclaration féminineEn Seule Divorcée, En Seule Divorcée En Seul Divorcé,couple veuve couple veuve couple veufTrès satisfait de sa profession 88 134 175 4,9 1,2 1,0 18 111 173*Plutôt satisfait de sa profession 96 184 194 2,0 1,8 1,1 48 103 174N’exerce pas de profession 144 145 180 3,5 1,8 1,3 41 79 144**Au chômage 120 169 214 2,5 1,0 0,4 48* 169 588**Pas satisfait de sa profession 104 327 397 1,3 1,8 2,2 82 186 182 ✧Total 114 166 198 2,8 1,5 1,1 41 109 183La significativité des indices de souffrance morale est p


Douleurcumul de facteurs et de déterminismes : à lafois d’autant plus grande attention au corps,à ses symptômes et à son esthétique quela personne se trouve plus seule, vulnérableet confrontée au regard des autres ; et enmême temps, propension à ressentir dansson corps les conséquences de son insatisfactionau travail (voir le Tableau IX pour visualiserles formes du cumul de ces liaisonsde la souffrance physique et de sa surdéclarationféminine avec le mode de vie et la satisfactionprofessionnelle).En définitive, l’étude des disparités des déclarationsde douleur nous mène à des conclusionscontrastées. D’un côté, les différencesentre femmes et hommes suscitent laréflexion. Les hypothèses proposées pourles interpréter n’ont pas pour ambition declore le débat, mais visent au contraire àsusciter la discussion, voire à suggérer despistes de travail pour les préciser ou lesmettre en cause. Mais, d’un autre côté, lesenjeux des disparités de souffrance affectantles personnes sont non négligeables,quelle que soit notre façon de les comprendre.Si le volume des prescriptions d’analgésiqueset de psychotropes dépend eneffet des multiples facteurs mis en évidence,ces phénomènes doivent susciterl’attention des personnels de santé et deslaboratoires pharmaceutiques. Enfin, biensûr, la mise en évidence du jeu complexedes déterminants de la douleur ne peut queconcerner les organismes chargés de définirles politiques de santé publique et d’arbitrer,en particulier, entre les ressourcesdisponibles, les coûts et l’utilité des diversesformes de prise en charge de la souffrance.références bibliographiques1. Guignon N., <strong>Mo</strong>uquet M. C., Sermet C. <strong>Mo</strong>rbiditédéclarée et consommation médicale ». In :Blondel B., Saurel-Cubizolles M. J. (sous la dir.).La santé des femmes. Paris : Flammarion médecine-sciences,1996 : 384 p.2. Collet M., Menahem G., Paris V., Picard H. <strong>Mo</strong>tifsde recours aux soins et précarité. Paris :Credes, 2002 : (à paraître).3. Beynet A., Menahem G. Problèmes dentaireset précarité. Paris : Credes, 2001 : (à paraître).4. Dejours C. Souffrances en France : la banalisationde l’injustice sociale. Paris : Seuil, coll.L’Histoire immédiate, 1998 : 197 p.5. Rodgers K. Résultats d’une enquête nationalesur l’agression contre la conjointe. Juristat, n ode catalogue 85-002, vol. 14, n o 9, Centre canadiende la statistique juridique, StatistiqueCanada, Ottawa, Canada, mars 1994.6. Johnson H. Dangerous Domains: ViolenceAgainst Women in Canada. Scarborough (Ontario),Nelson Canada, 1996 ; Fitzgerald R. La violencefamiliale au Canada : un profil statistique.Statistique Canada, Ottawa, Canada, <strong>2000</strong>,n° 85-224-XIF : 67 p.7. Fainzang S. Médicaments et société. Le patient,le médecin et l’ordonnance. Paris : Puf,coll. Ethnologies-Controverses, 2001 : <strong>15</strong>6 p.8. Jossua J. P. La valorisation catholique de lasouf france et son déclin. In : Laennec, 1996, citépar Fainzang [7] : p. 103.9. Bourdieu P. La distinction : critique sociale dujugement. Paris : Les Éditions de Minuit, coll. Lesens commun, 1979 : 672 p.10. Goffman E. La mise en scène de la vie quotidienne.Paris : Les Éditions de Minuit,1973 : 439 p.11. Aïach P., Cèbe D. Expression des symptômeset conduites de maladie : facteurs socioculturelset méthodologiques de différenciation.Paris : Inserm- Doin, 1991 : 128 p.12. Aïach P. Femmes et hommes devant la mortet la maladie. In : Aïach P., Cèbe D., Cresson G.,Philippe C. (eds). Femmes et hommes dans lechamp de la santé : approches sociologiques.Rennes : ENSP, coll. Recherche, santé, social,2001 : 332 p.306 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Relecture : Christophe Léon (CFES)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsConsommation de soinset de médicamentsl’essentiel en quelques chiffres…Pierre Arwidson, Philippe GuilbertLe médecin généraliste a été consulté parprès de 9 femmes sur 10 et 8 hommes sur10 dans l’année précédant l’étude. Lesfemmes ayant consulté l’ont fait enmoyenne un peu plus souvent que leshommes (près de cinq fois versus quatrefois). Le nombre moyen de consultationspar an, parmi ceux qui consultent, estplus important quand l’âge est plusgrand : les 12-14 ans ont vu un généralistedeux à trois fois dans l’année, alorsque les 55-65 ans l’ont vu de cinq à sixfois. Les personnes ayant des maladieschroniques ou un handicap physiqueconsultent en moyenne tous les deuxmois un généraliste.Un peu plus d’une personne sur deuxdéclare s’être rendu chez le dentiste aucours des douze derniers mois, les femmesplus que les hommes. La proportionde consultants dans l’année est plus importanteparmi les revenus les plus élevéspar unité de consommation du ménage.Le nombre moyen de consultationsparmi les consultants est plus importantpour les jeunes de 12-14 ans par rapportaux autres âges. Les femmes qui consultentle font plus souvent que les hommes(3,5 fois en moyenne vs 3,1).Environ 5 % des interviewés ont consultéun « psy » au cours des douze derniersmois. On observe également une prédominanceféminine (5,8 % vs 3,5 % pourles hommes). La consultation chez le« psy » est plus fréquente lorsqu’il y al’existence de rupture affective (odds ratio(OR) ajusté = 1,8), de pensées suicidaires(OR ajusté = 5,1) et de tentativesde suicide dans la vie (OR ajusté = 3,0).La consultation chez le « psy » est égalementen rapport avec le fait d’être auchômage (7,7 % vs 4,4 % pour ceux quiont un emploi), d’habiter une ville, enparticulier en région parisienne, etd’avoir une maladie chronique. Les consultationssont en moyenne mensuelles.Le nombre annuel de consultations estplus important pour les consultants ayantune maladie chronique, un emploi, desrevenus élevés et habitant la région parisienne.58,0 % des femmes de 12 à 75 ans ontconsulté un gynécologue dans les douzederniers mois. Les consultantes ont vuleur gynécologue en moyenne à deux reprises.Les consultantes de moins de35 ans plus souvent que les plus de35 ans. Avoir consulté un gynécologueest en relation avec le fait d’avoir unemploi, des revenus élevés, un niveau311


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatsd’études supérieurs et habiter en régionparisienne. On trouve ainsi près de troisquarts de consultantes parmi les femmesayant des revenus les plus élevés ou ayantun emploi, contre moins de la moitié deconsultantes chez les femmes aux revenusles plus bas ou seulement deux tiers chezcelles qui sont au chômage.Une femme sur dix et un homme survingt ont pris un médicament antidépresseurau cours des douze derniersmois. Le fait de prendre cette classe thérapeutiqueest lié au fait d’avoir plus de35 ans, d’être au chômage, d’avoir desrevenus inférieurs à 6 000 francs parunité de consommation (UC) ou unemaladie chronique. Avoir pris des antidépresseursest plus fréquent parmi les personnesqui déclarent avoir des penséessuicidaires au cours de l’année (OR ajusté= 6,8) et avoir fait une tentative de suicideau cours de la vie (OR ajusté = 2,5).En revanche, il n’y a pas de relation avecla présence d’une rupture affective.La proportion de consommateurs detranquillisants et de somnifères est deuxfois plus importante que celle des consommateursd’antidépresseurs. Ainsi,près d’une femme sur cinq et un hommesur dix déclarent en avoir pris au moinsune fois dans les douze derniers mois. Lefait de consommer des tranquillisants etdes somnifères est à mettre en relationavec le fait d’avoir plus de 35 ans, d’avoirdes revenus supérieurs ou égaux à10 000 francs par UC et d’avoir déclarésouffrir d’une maladie chronique. Le faitd’avoir pris un tranquillisant/somnifèreest lié à l’existence de pensées suicidairesdans l’année (OR ajusté = 4,2) et de tentativesde suicide au cours de la vie (ORajusté = 2,1). Un lien avec la présenced’une rupture affective est retrouvé (ORajusté = 1,3). Dans 80,0 % des cas, lestranquillisants et les somnifères avaientété prescrits par un professionnel. Unefois sur cinq, il s’agissait d’une automédication.Les hommes ont reçu plus souvent queles femmes des conseils préventifs à ladernière consultation dans le domaine del’exercice physique (21,6 % vs 17,6 %),des accidents de la vie courante (9,6 % vs7,9 %) et du tabagisme (25,1 % vs18,6 %). Le fait d’avoir eu un conseil lorsde la dernière consultation est plus fréquentchez les plus de 65 ans.La principale des raisons qui pourraientfaire que les interviewés changent demédecin généraliste est l’erreur diagnostique(environ 40 %), suivie d’un déménagement(environ 20,0 %). Le sentimentd’une mauvaise écoute de la part dumédecin pourrait constituer un motif dechangement, surtout pour les femmes(16,8 % vs 9,4 %). L’absence de conseilspréventifs ne constitue un motif de changementque pour 2,4 % des femmes et1,8 % des hommes.312


Consommation de soins et de médicamentsLa consommation de soins est analyséedans ce chapitre à travers la fréquence annuellede consultation de quatre types deprofessionnels de la santé choisis pour leurimportance dans le système de soins et deprévention : les médecins généralistes, leschirurgiens dentistes, les professionnels dela santé mentale et les gynécologues. Nousavons également analysé en fonction de leureffet la prise de deux catégories de médicamentspsychotropes dont la consommationest importante en France : d’une part,les tranquillisants et les somnifères, etd’autre part, les antidépresseurs. Les questionssur la consommation de médicamentspsychotropes étaient accompagnéesd’exemple de médicaments les plus fréquemmentprescrits afin de limiter la confusionentre les tranquillisants/somnifèresd’une part et les antidépresseurs d’autrepart. Il n’est cependant pas possible d’exclureque pour certaines personnes uneconfusion ait eu lieu entre ces deux classesthérapeutiques.Face aux maladies chroniques et aux comportementsà risques, les techniques médicalessophistiquées (exploratoires ou thérapeutiques)ne sont pas les seules approchesSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.possibles. Il est aussi important que lespatients s’impliquent activement dans laprise en charge de leur maladie et/ou modifientleurs habitudes de vie 1 . La consultationmédicale revêt, en fait, un double aspect: curatif, par les examens et les soinsprescrits, et préventif, notamment à traversles échanges de connaissances et les conseilsprodigués par le médecin à son patientdans une démarche éducative. Nous avonsdonc recherché l’existence de conseils dumédecin lors de la dernière consultation, àpropos de l’activité physique, du bon usagedu médicament, des accidents de la vie courante,de l’alimentation et du tabagisme.MéthodeLes analyses seront présentées sous formesimple (pourcentage, odds ratio, moyenne)et de façon à prendre en compte les éventuelsfacteurs de confusion 2 , après ajustement(odds ratio ajustés). Les variables indépendantesdes régressions logistiquessont systématiquement celles qui figurentdans les tableaux.1. Sandrin-Berthon B. L’éducation pour la santé en médecinegénérale. Revue du Praticien Médecine Générale,2001.2. Cf. chapitre Présentation des termes statistiques.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats313


Consommation de soins et de médicamentsRésultatsLes pratiques de consultationauprès des soignants selondifférents indicateurssociodémographiquesLa fréquence de consultation auprès desprofessionnels de la santé varie selon uncertain nombre de variables comme le sexede l’interviewé (les femmes consultant plusfréquemment que les hommes), l’âge, lasituation professionnelle (être au chômageou non) et le niveau des revenus par unitéde consommation du ménage (UC) 1 . Desmotifs liés à des pathologies lourdes ouchroniques seront également inclus dansl’analyse : avoir une maladie chronique,avoir un handicap physique et avoir subi unaccident ayant entraîné une consultationmédicale ou une hospitalisation au coursdes douze derniers mois. Une dernière variablegéographique sera parfois utiliséepour tenir compte de l’offre de soins différenteselon la taille de l’agglomération.Médecins généralistesLe médecin généraliste est le professionnelde santé le plus consulté au cours de l’année: presque toutes les personnes interrogéesont répondu l’avoir consulté au moinsune fois au cours de l’année (87,2 % desfemmes et 80,1 % des hommes ; p


Consommation de soins et de médicamentsTableau IConsultation d’un médecin généraliste(au moins une) au cours desdouze derniers mois selon desvariables sociodémographiques% OR brut OR ajusté aSexeHomme 80,1 1,0 1,0Femme 87,2 1,7*** 2,2***Âge12-14 ans 65,5 1,0 -<strong>15</strong>-19 ans 78,7 1,8*** 1,020-25 ans 86,4 3,0*** 2,3*26-34 ans 84,4 2,6*** 1,935-44 ans 83,2 2,4*** 1,745-54 ans 81,1 2,1*** 1,555-64 ans 86,9 3,2*** 1,565-75 ans 92,2 5,7*** bSituation professionnelleChômage 84,2 1,0 1,0Emploi 82,7 0,9 0,9Revenu mensuel du ménage/UC c<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F 84,3 1,0 1,0De 6 000 F à moinsde 10 000 F 86,5 1,2* 1,3*Au moins 10 000 F 83,4 0,9 1,2Maladie chroniqueNon 80,8 1,0 1,0Oui 93,6 3,5*** 3,0***Handicap physiqueNon 82,8 1,0 1,0Oui 90,2 1,9*** 1,4**AccidentNon 83,0 1,0 1,0Oui 89,0 1,7*** 2,0**** : p


Consommation de soins et de médicamentsUC est inférieur à 6 000 francs par mois.En revanche, la situation professionnellen’est pas discriminante comme cela étaitdéjà le cas précédemment. De même,après ajustement, il n’est pas observé dedifférence de comportement selon la taillede la commune, l’offre de soins pouvant êtrepourtant hétérogène. Le nombre moyen devisites, parmi les consultants uniquement,est plus important parmi les femmes (3,5fois en moyenne vs 3,1 fois pour les hommes; p


Consommation de soins et de médicamentssaient supposer une légère sur-représentationdes jeunes adolescents. Les variablesles plus discriminantes sont celles liées àdes situations de rupture affective (ORajusté = 1,8 ; p


Consommation de soins et de médicamentsTableau IVélevées de consultations au cours de l’annéeparmi les femmes au chômage et parmicelles qui déclarent un revenu mensuel parUC inférieur à 6 000 francs : respective-Consultation d’un gynécologue ou obstétricien(au moins une) au cours des douzederniers mois selon des variables sociodémographiques% OR brut OR ajusté aÂge12-14 ans 4,8<strong>15</strong>-19 ans 27,71 b 20-25 ans 68,81 c26-34 ans 78,935-44 ans 72,145-54 ans 69,855-64 ans 49,51,0 d 0,6*** d65-75 ans 25,1Situation professionnelleChômage 62,7 1,0 1,0Emploi 73,8 1,7*** 1,4**Revenu mensuel du ménage/UC e<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F 51,7 1,0 1,0De 6 000 F à moinsde 10 000 F 64,9 1,7*** 1,3*Au moins 10 000 F 70,7 2,3*** 1,6***Diplôme le plus élevé obtenuAucun 43,5 1,0 1,0Inférieur au bac 53,2 1,5*** 1,3Bac 67,6 2,7*** 1,4Bac + 2 76,1 4,1*** 1,8**Supérieur à bac + 2 75,4 4,0*** 1,7**Taille de l’agglomérationCommune rurale 51,6 1,0 1,0<strong>Mo</strong>ins de 20 000 hab. 52,5 1,0 1,0De 20 000 à 100 000 hab. 58,2 1,3** 1,4*De 100 000 à 200 000 hab. 55,2 1,2 1,2Plus de 200 000 hab. 61,0 1,5*** 1,3Agglomération parisienne 63,5 1,6*** 1,5*** : p


Consommation de soins et de médicamentsdéclarant avoir pensé au suicide au coursde l’année (OR ajusté = 6,8 ; p


Consommation de soins et de médicamentsTableau VIConsommation de médicamentstranquillisants et de somnifères aucours des douze derniers mois selondes variables sociodémographiques% OR brut OR ajusté aSexeHomme 10,8 1,0 1,0Femme 19,1 2,0*** 1,8***Âge12-14 ans 5,1 1,0<strong>15</strong>-19 ans 8,6 1,8*20-25 ans 8,4 1,7* 1 b26-34 ans 10,0 2,1**35-44 ans <strong>15</strong>,8 3,5***45-54 ans 18,1 4,1***55-64 ans 20,5 4,8***1,7 c ***65-75 ans 24,5 6,1***Situation professionnelleChômage 14,9 1,0 1,0Emploi 13,6 0,9 1,0Revenu mensuel du ménage/UC d<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F <strong>15</strong>,7 1,0 1,0De 6 000 F à moinsde 10 000 F 14,9 0,9 1,0Au moins 10 000 F 17,1 1,1 1,3*Rupture affective au cours de la vieNon 14,0 1,0 1,0Oui 26,3 2,2*** 1,3*Maladie chroniqueNon 12,4 1,0 1,0Oui 24,0 2,2*** 1,6***Handicap physiqueNon 13,6 1,0 1,0Oui 24,7 2,1*** 1,4**Pensées suicidairesNon 13,2 1,0 1,0Oui 43,3 5,0*** 4,2***Tentative de suicideNon 13,9 1,0 1,0Oui 34,6 3,3*** 2,1**** : p


Consommation de soins et de médicamentsTableau VIIAvoir reçu des conseils de son médecin lors de la dernière consultation dansdifférents domaines selon le sexe et l’âge (en pourcentage)Exer cice Alimentation Bon usage Accident de Tabagisme aphysique du médicament la vie courante À votre initiative À son initiativeEnsemble19,5 23,5 38,4 8,7 13,0 22,0SexeHomme 21,6 24,4 38,5 9,6 12,6 25,1Femme 17,6*** 21,7 38,3 7,9** 13,2 18,6***Âge12-14 ans 14,6 18,2 35,9 12,0 3,2 8,8<strong>15</strong>-19 ans 13,9 16,0 37,7 8,7 10,0 19,320-25 ans 14,5 <strong>15</strong>,9 35,5 6,6 10,6 24,826-34 ans 14,7 17,1 36,5 5,6 13,5 19,235-44 ans 19,2 20,4 35,1 6,4 <strong>15</strong>,0 21,145-54 ans 22,4 27,8 36,4 8,2 13,6 26,755-64 ans 25,9 31,7 43,5 11,3 10,6 22,765-75 ans 24,8*** 34,3*** 46,7*** <strong>15</strong>,3*** 16,9 25,0*** : p


Consommation de soins et de médicamentstre les hommes et les femmes, d’autresvariables se sont avérées discriminantes,souvent directement en lien avec le professionnelde santé considéré.Médecins généralistesLes variables liées à un état de santé sontcelles les plus fortement associées au faitd’avoir consulté un généraliste au cours desdouze derniers mois : avoir une maladiechronique ou un handicap physique ou avoireu un accident. Les personnes âgées de65-75 ans sont également les plus concernées,puisqu’en moyenne ce sont elles quiont vu le plus souvent un médecin généraliste.Les motifs des consultations ne sontpas connus dans le cadre de cette enquêtemais il est très probable qu’ils sont liés à unétat de santé moins bons avec l’âge et à laprésence de maladies chroniques plus fréquente.L’accès au généraliste n’est pas lié de façonlinéaire au niveau de revenus puisque aprèsajustement, la proportion des consultantsd’un généraliste « au moins une fois au coursdes douze derniers mois » parmi les interviewésissus de foyers disposant de 6 000 àmoins de 10 000 francs mensuels par UCest à la fois supérieure à ceux issus de foyersdisposant de moins de 6 000 francs et disposantd’au moins 10 000 francs.Chirurgiens dentistesAlors qu’il est recommandé d’effectuer aumoins une visite par an chez le dentiste (visitede dépistage), à peine plus d’une personnesur deux l’a fait.À la différence des consultations chez un médecingénéraliste, le niveau de revenu est unevariable clé dans l’analyse des pratiques deconsultation d’un chirurgien dentiste (« aumoins une fois au cours de l’année »). Cesont les personnes ayant les revenus mensuelspar UC les plus faibles qui répondentle moins souvent avoir consulté leur dentiste.Les jeunes adolescents sont ceux qui vontle plus souvent chez le dentiste, ce qui pourraits’expliquer par l’attention et l’influencedes parents (à titre préventif ou pour dessoins orthodontiques).Différentes initiatives sont mises en placepour augmenter la fréquence des consultationspréventives chez le dentiste. Parexemple, il a été développé depuis quelquesannées un système de consultations préventivesgratuites (allant jusqu’aux soins) auprèsdes adolescents 1 . Des évaluations réaliséespar le Credes sont en cours sur ce programmeet d’autres réflexions doivent avoirlieu afin d’améliorer la prise en charge dessoins dentaires 2 .Psychiatres, psychanalystes,psychologues…La présence de pensées suicidaires, detentatives de suicide, de rupture affectivemais aussi de maladie chronique sont, sansconteste, les déterminants les plus significatifsparmi ceux analysés dans le faitd’avoir consulté un « psy » au cours de l’année.L’analyse des consultations selonl’âge permet de distinguer trois populations: les très jeunes (12-19 ans) et lesplus âgés (65-75 ans) qui, lorsqu’ils consultent,font un petit nombre de consultations,et le groupe des âges intermédiaires quidéclare avoir consulté un « psy », enmoyenne, deux fois plus souvent que lesautres. Ce clivage en terme de nombre deséances pourrait refléter des motifs deconsultation différents : pour les plus jeunes,il peut s’agir de débloquer une situationde façon ponctuelle et non d’envisagerune prise en charge plus longue. Pour lesplus âgés, ce peut être également lié à desmotifs ponctuels de consultation, maisaussi à une culture différente pour cette génération.Les revenus mensuels du ménagepar UC sont également discriminants puisqueentreprendre une psychothérapie ouune psychanalyse peut être une démarcheonéreuse. Pour comprendre la surdéclarationfrancilienne dans ce domaine, il estpossible de citer une offre de ce serviceplus développée dans cette région, un niveaude vie moyen plus élevé, des facteurs1. Par la Caisse nationale de l’assurance maladie destravailleurs salariés.2. Plan stratégique de la Cnamts. Document interne,2001.322 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Consommation de soins et de médicamentsculturels et une proportion plus importantede personnes seules.Gynécologues et obstétriciensLe suivi gynécologique est particulièrementdéveloppé parmi les femmes âgées de 26 à34 ans, ce qui correspond bien à la périodede procréation. De façon assez nette, les variablessocio-économiques (situation professionnelle,revenu, diplôme) sont discriminantes.Les résultats en défaveur des femmesen situation économique plus précaire rejoignentcertaines données observées sur lapratique des dépistages des cancers, sousutiliséspar les catégories sociales les moinsfavorisées (cf. chapitre Dépistage des cancers).Cette problématique recoupe égalementcelle décrite à propos des consultationsd’un chirurgien dentiste : le recours aux professionnelsde la santé est différencié selondes déterminants socio-économiques. Il y aune sous-utilisation relative de la médecine« préventive » de la part des populations économiquementplus précaires.Médicaments psychotropesLes caractéristiques des personnes ayantconsommé ce type de médicament se rapprochentglobalement de celles ayant consultéun professionnel de la santé mentale(présence de pensées suicidaires, maladiechronique, rupture affective, etc.) à la différenceprès que ce sont les sujets les plusâgés qui déclarent plus souvent en prendre,alors qu’ils avaient tendance à moins consulter.Pour les patients les plus âgés, lagestion de l’anxiété, d’un état dépressif oude troubles du sommeil semble se faire enpriorité par l’intermédiaire de médicamentsplutôt que par un recours à un professionnelde la santé mentale. L’absence d’emploiest associée à une proportion plus importantede consommateurs de ces deux typesde médicaments. En revanche, les résultatspour la consommation de tranquillisants/somnifères se distinguent de celle d’antidépresseurspour la variable revenu où, selonle médicament considéré, ce sont les plushauts revenus qui sont sur-représentés (tranquillisants/somnifères)ou les plus faibles(antidépresseurs). Ces médicaments peuventêtre prescrits pour des problèmes d’anxiété,de stress, des troubles du sommeil ouencore des difficultés psychologiques plussévères (dépression, crise suicidaire). Outreles éléments cités en début de paragraphe,ces situations peuvent être en partie liéesà une activité professionnelle particulièrementstressante ou nerveusement éprouvante.Si l’on analyse la prise de médicamentspsychotropes selon les déclarationsde fatigue nerveuse liée à l’activité professionnelle,on s’aperçoit que les personnesqui éprouvent une telle fatigue sont proportionnellementplus nombreuses à prendredes tranquillisants ou de somnifères (<strong>15</strong>,3 %vs 9,0 % ; p


Consommation de soins et de médicamentsdans leur sens général, mais particulier à laconsultation). La fréquence du conseil doitégalement être analysée en fonction de lafréquence des consultations. Les personnesâgées sont celles qui reçoivent le plus deconseils, mais aussi celles qui consultent leplus, augmentant la probabilité d’avoir unconseil. Mais ceci pourrait également êtrele signe d’un souci pour leur santé, favorisantla réceptivité aux conseils et incitant lesmédecins à être conseillers.Les hommes fumeurs ayant consulté ontplus souvent été spontanément conseilléssur leur tabagisme que les femmes qui fument.On observe la même tendance pourl’activité physique et les accidents de la viecourante. Mais aucune différence entre sexen’est observée pour les conseils liés à l’alimentation.Ceci pourrait être également liéà une plus grande fréquence de consultationdes femmes et donc une moindre probabilitéd’un conseil à la dernière consultation (leconseil ayant pu être fait à une des précédentesconsultations). A contrario, le médecinvoyant moins souvent les hommes interviendraitplus.L’enquête ne peut pas répondre à l’existenced’une discrimination sexuelle dans lafréquence des conseils donnés par les médecins.Le prochain Baromètre santé médecinsgénéralistes devra tenter de répondreà cette question. Ceci pourrait être une hypothèseplausible. Par exemple, dans le casde la prévention des maladies cardio-vasculaires,comme cela a été démontré, les femmessubissent des retards de diagnostic.ConclusionL’usage des soins de santé primaire est liébien sûr au fait d’avoir un problème desanté, mais au-delà, son usage différentielest lié au sexe, à l’âge, aux ressources financièreset aux habitudes culturelles.Les femmes et les personnes âgées fontplus souvent usage du système de soins desanté primaire. Ces faits, retrouvés constamment,peuvent traduire à la fois des raisonsobjectives d’avoir recours (procréation,vieillissement des organes), mais égalementdes raisons psychologiques (besoinde réassurance, souci de sa santé).Si l’accès au médecin généraliste semblesimilaire selon les ressources, on observeun recours moindre au dentiste, au gynécologueet au « psy » quand on a moins de ressources.Ce moindre recours peut à la foistraduire l’abstention de visites de routine oude surveillance, qui auraient pu être l’occasiond’un dépistage, mais peut aussi traduireune abstention de soins, ce qui estplus grave.On perçoit également un facteur culturel oud’environnement, qui peut être le fait à la foisdu patient et du soignant.Il est possible d’imaginer une influence prédominantedu soignant dans les faits suivants.Les personnes ayant des revenusélevés consomment plus souvent des tranquillisants(prescrits 8 fois sur 10), alors queles personnes à plus faibles revenus prennentplus souvent des antidépresseurs. Leshommes sont plus conseillés sur leur tabagismeet leur exercice que les femmes.A contrario, il est possible d’imaginer qu’unfacteur culturel, en plus du facteur économique,soit lié au plus faible recours au dentiste,au « psy » et au gynécologue par lespatients aux revenus les plus faibles. Dansle chapitre Activité sexuelle, contraception,MST, on constate, par exemple, que les femmesayant un niveau d’études supérieur aubaccalauréat sont proportionnellement plusnombreuses à avoir utilisé la pilule du lendemainque celles ayant un niveau inférieurau baccalauréat, alors que l’on observe unetendance inverse pour le recours à l’IVGdans la vie.324 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Relecture : Isabelle Vincent (CFES)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsDépistage des cancersl’essentiel en quelques chiffres…François Eisinger, Valérie Guagliardo,Claire Julian-Reynier, Jean-Paul <strong>Mo</strong>attiChaque année, en France, le cancer est responsabledu décès de plus de 89 000 hommeset 58 000 femmes. Dans la luttecontre cette pathologie qui, du fait de ceschiffres, apparaît comme une priorité,trois orientations sont possibles : l’améliorationdes soins curatifs, la préventionvisant à éviter l’apparition de la maladieet le dépistage cherchant à mettre en évidenceune maladie, avant que la personneatteinte de la pathologie recherchée n’enperçoive les symptômes.La mise en place d’une action de dépistagedoit correspondre à la convergencede critères médicaux, économiques ethumains. Médicaux, car tous les cancers(toutes les localisations) ne sont pas accessiblesà un dépistage efficace. Économiques,car même si un dépistage estconsidéré efficient, la collectivité peut nepas avoir les moyens financiers de réalisertous les programmes envisageables.Enfin l’accessibilité aux tests, leur acceptation,la participation et l’adhésion desindividus sont nécessaires. Ces dernierséléments seront particulièrement analysésdans ce document.Depuis plus de dix ans, le dépistage descancers est une des préoccupations majeuresdes autorités sanitaires françaises.Après une phase qualifiée d’essai et/oud’expérimentation, promue en particulierpar l’Assurance maladie, le ministèrede l’Emploi et de la Solidarité a annoncé,lors de la présentation du Programme nationalde lutte contre le cancer en février<strong>2000</strong>, la généralisation du dépistage decertains de ces cancers.Les informations issues du Baromètresanté <strong>2000</strong> portent principalement sur ledépistage des trois cancers actuellementreconnus comme accessibles à des interventionsde dépistage : le cancer du seinpar mammographie, le cancer du col del’utérus par le frottis et le cancercolorectal par la recherche de sang dansles selles.Dépistage du cancer du seinpar mammographie57,2 % des femmes interrogées ont réaliséau moins une mammographie aucours de leur vie ; ce chiffre atteint74,0 % pour les 40-49 ans et 90,5 %pour les 50-69 ans. Néanmoins, seulement54,0 % des femmes de cette dernièretranche d’âge ont réalisé leur dernièremammographie depuis moins dedeux ans.Concernant les facteurs associés à la réa-329


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatslisation de mammographie par les femmes,on peut mettre en évidence les élémentssuivants : avoir réalisé un frottisdepuis moins de trois ans, avoir consultéun gynécologue au cours des douze derniersmois, avoir bénéficié d’un dépistagedu cancer du côlon et du rectum, avoirconsulté un généraliste dans l’année, habiterdans un département où existe undépistage organisé et enfin, craindre poursoi-même le cancer.L’analyse des enquêtes réalisées en 1992et 1995 confirme qu’il existe une augmentationimportante de la proportionde femmes âgées 50 et 69 ans qui ontbénéficié d’une mammographie au coursdes trois dernières années. Cette progressionnotable, en particulier entre 1992(moins de 50 %) et 1999 (près de 75 %)est très encourageante. Cette progressionpourrait s’expliquer en partie par la progressiondu nombre de femmes (x2) invitéesdans le cadre d’un programme organisé.Dépistage du cancer du colde l’utérusParmi les 7 100 femmes âgées de 18 à75 ans interrogées, 84,7 % ont déclaréavoir eu un frottis au cours de leur vie.Si l’on s’intéresse plus particulièrement àla pratique de ce test au cours des troisdernières années, près des trois quarts(74,6 %) des répondantes ont déclaréavoir bénéficié d’un frottis. Cependant,là-encore, ces chiffres moyens lissent dessituations hétérogènes, en particulier enfonction de l’âge. Les femmes de 25 à50 ans ont un taux de frottis élevé etquasi constant quel que soit l’âge, de l’ordrede 85 %. Après 55 ans (ce qui correspondà la période post-ménopause), laproportion de femmes régulièrementsuivies baisse rapidement pour atteindre65,5 % pour les 60-64 ans, période de lavie où le dépistage devrait être réalisé avecla même fréquence que pour des femmesplus jeunes.Si l’on s’intéresse plus spécifiquementaux femmes âgées de 20 à 65 ans, les variablesassociées à la réalisation du frottisau cours des trois dernières annéessont les suivantes : être âgée de moins de50 ans, vivre en couple, avoir déjà passéune mammographie au cours de sa vie,avoir consulté un acupuncteur ou unhoméopathe dans les douze derniersmois, avoir des revenus mensuels supérieursà 6 000 francs par unité de consommation,avoir une opinion favorablevis-à-vis de la vaccination, être professionnellementactive, avoir déjà bu desboissons alcooliques, avoir pris des tranquillisantsou des somnifères au coursdes douze derniers mois.Dépistage du cancer colorectalParmi l’ensemble des personnes de plusde 40 ans, 19,9 % déclarent avoir déjàbénéficié d’un dépistage du cancer du côlonet du rectum par recherche de sangdans les selles. Comme pour les autresexamens, on note un impact considérablede l’âge sur la pratique de dépistageoù doit se combiner un effet âge et génération.Les facteurs associés au fait d’avoir bénéficiéd’un dépistage du cancer du côlonet du rectum sont les suivants : lefait d’être de sexe masculin, d’être âgé deplus de 50 ans, d’être au chômage ouinactif, d’avoir déjà bu des boissons alcooliques,d’avoir passé un test de dépistagecontre l’hépatite C, d’avoir unemaladie chronique, d’avoir souffert dedouleurs difficiles à supporter au coursdes douze derniers mois et enfin, d’avoirun score de santé physique moins élevé.L’utilisation plus fréquente du test chezles chômeurs est paradoxale dans la mesureoù les pratiques de dépistage sontsouvent sous-utilisées par les personnesayant des caractéristiques évoquant une« précarité ». On peut y voir probablementun impact des centres d’examensde santé de l’Assurance maladie, principauxprescripteurs à ce jour des tests dedépistage et ayant mission de prise encharge prioritaire des personnes en situationde précarité.330


Dépistage des cancersSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.Chaque année, en France, le cancer est responsabledu décès de plus de 89 000 hommeset de 58 000 femmes [1]. Entre 50 et69 ans, le nombre annuel de décès liés aucancer est d’environ 50 000, alors que pourla même tranche d’âge, la mortalité liée auxmaladies de l’appareil circulatoire est de l’ordre21 500 [1].Dans la lutte contre le cancer qui, du fait deces chiffres, apparaît comme une priorité,trois orientations sont possibles :• l’amélioration des soins curatifs. Il existedans ce domaine des avancées parfois rapides(Hodgkin, testicule [2]), parfois plusprogressives (sein, côlon). La question desdeux autres stratégies (dites d’amont oupréventives) se pose donc avec d’autantplus d’acuité que les traitements curatifsapparaissent comme insuffisamment efficaces;• la prévention visant à éviter l’apparition dela maladie. Les interventions peuvent êtreciblées sur des comportements (tabagisme,habitudes alimentaires), sur des interventionsplus biologiques (vaccin ou chimioprévention)ou sur des aspects réglementaires(expositions professionnelles) ;• le dépistage, intervention de santé publique,médicale et planifiée, a pour but demettre en évidence une maladie, ici un cancer,avant que la personne atteinte de la pathologierecherchée n’en perçoive les symptômes.Le dépistage est souvent perçucomme une arme efficace dans la lutte contrele cancer. Si cette représentation correspondà une réalité dans certaines situations,elle est loin d’être généralisable à l’ensembledes pathologies. Les actions de dépistageont, par ailleurs, des effets secondairespouvant dans certains cas exposer lespersonnes à des risques particuliers. Lamise en place d’une action de dépistage doitdonc correspondre à la convergence decritères médicaux, économiques et humains.Médicaux, car tous les cancers (toutesles localisations) ne sont pas accessiblesà un dépistage efficace. Économiques,car même si un dépistage est considéréefficient, la collectivité peut ne pas avoir lesmoyens financiers de réaliser tous les programmesenvisageables. Enfin, l’accessibilitéaux tests, leur acceptation, la participationet l’adhésion des individus sont nécessaires.Ces derniers éléments seront particulièrementanalysés dans ce document.Depuis plus de dix ans, le dépistage descancers est une des préoccupations majeuresdes autorités sanitaires françaises.Après une phase qualifiée d’essai et/ou d’expérimentation,promue en particulier parBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats331


Dépistage des cancersl’Assurance maladie, le ministère a annoncé,lors de la présentation du Programme nationalde lutte contre le cancer en février <strong>2000</strong>[3], la généralisation nationale du dépistagede certains de ces cancers. Cette volontéa été réaffirmée récemment lors de la Conférencenationale de santé (mars <strong>2000</strong>) [4].Pour le cancer du sein, la signature d’unaccord entre l’Assurance maladie et les radiologues,ainsi que la publication des arrêtésintégrant les nouveaux cahiers des charges,devraient permettre de créer un cadrepropice à la qualité de cette pratique surl’ensemble du territoire national et de rendreaccessible gratuitement cet acte préventifà l’ensemble des femmes concernées.Les informations issues de cette enquêteportent principalement sur le dépistage destrois cancers actuellement reconnuscomme accessibles à des interventions dedépistage [5] : le cancer du sein par mammographie,le cancer du col de l’utérus parle frottis et le cancer colorectal par la recherchede sang dans les selles. Aprèsavoir présenté les principales données concernantla description des facteurs liés à lacrainte du cancer, seront décrites les pratiquesde dépistage et analysés les élémentsassociés à une réalisation des tests. Ces résultatspeuvent avoir des conséquences directementopérationnelles, en permettantd’identifier des pratiques inadéquates (surou sous-utilisation) et d’orienter les prioritésd’actions futures.MéthodePour l’essentiel, les analyses univariées ontété réalisées avec le test du Chi² de Pearson.Afin d’évaluer les facteurs associés aufait d’avoir réalisé une mammographie aucours des deux dernières années, un frottisou un dépistage du cancer du côlon, desrégressions logistiques ont été effectuées.Seules les variables significatives au seuil de10 % en analyse bivariée ont été introduitesdans les modèles. Les régressions ont étéconduites en méthode dite pas-à-pas descendanteavec élimination successive desvariables en fonction du test du ratio devraisemblance. Le test de Hosmer-Lemeshow a été utilisé pour s’assurer del’adéquation du modèle. Toutes les interactionsde premier ordre ont été testées(Hosmer et Lemeshow, 1989).Le texte insiste particulièrement sur les résultatsdes analyses multidimensionnelles,dans la mesure où elles permettent justementd’identifier les facteurs qui ont uneinfluence statistique propre (après ajustementsur les autres variables) sur le phénomèneétudié (par exemple l’accès au dépistage).Crainte individuelledu cancerLe groupe des maladies le plus fréquemmentredoutées des Français est le cancer.Cette crainte arrive en 2 e position aprèscelle des accidents de la circulation(Tableau I). Ainsi, plus de la moitié (55,7 %)des personnes interrogées déclarent craindre« pas mal » ou « beaucoup » le cancer(ces deux catégories ont été regroupéesdans une seule pour la clarté de la présentationdes données). Lorsque ces résultatssont analysés en fonction des caractéristiquesdes personnes, des variations importantessont observées.La prévalence de la crainte du cancer croît 1régulièrement selon l’âge avec un maximumchez les sujets entre 45 et 60 ans, deuxpersonnes sur trois craignant le cancerdans cette tranche d’âge (Figure 1). Après60 ans, la fréquence d’expression de cettecrainte décroît tout en restant élevée(43,1 % pour les personnes entre 70 et75 ans).Afin d’étudier les facteurs associés au faitde craindre le cancer, il a été utilisé quatretranches d’âge : 12-27 ans, 28-43 ans,1. Cette association avec l’âge peut traduire une évolutionde compor tement liée au vieillissement (effet âge)ou une évolution liée à la génération (effet génération) oules deux.332 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Dépistage des cancers44-59 ans et, enfin, les personnes âgéesde 60-75 ans. En analyse univariée (résultatsnon présentés), un grand nombre devariables sont significativement liées au faitde craindre le cancer. Les variables quisont significatives, quelle que soit la tranched’âge analysée sont : le fait d’être unefemme (68,8 % vs 58,7 % pour les hommes; p


Dépistage des cancersDiscussionL’importance des craintes exprimées enversle cancer permet de faire l’hypothèseque les actions en faveur de la lutte contrecette maladie continuent de correspondreà des attentes sociales majeures.Les résultats confirment également le constat,régulièrement présent dans des étudesprécédentes, d’une discordance entre lahiérarchie des craintes individuelles expriméeset celle de la fréquence des causesde mortalité (indicateur du « risque objectif»). À titre d’exemple, le sida est une maladieparticulièrement redoutée malgré unnombre de décès observé faible. La crainteapparaît ainsi comme une construction pluscomplexe qu’une simple fonction de l’expositionau risque [6]. Cette discordance nedoit bien sûr pas être interprétée simplementen terme d’ignorance ou d’irrationalité,mais renvoie au fait que la crainte d’uneréduction de la durée de vie n’est manifestementpas le seul déterminant de la perceptiondu risque [7]. Il est important cependantde souligner que les craintes analysées sontdéclarées et que le déni du risque est unedes réactions classiques permettant auxpersonnes de faire face psychologiquementà une exposition délétère (exposition activeou passive) : « Le cancer, ça n’arrive qu’auxautres ». Il est établi depuis longtemps quela dénégation du risque est un des mécanismesles plus répandus à travers lesquels lesindividus gèrent mentalement leur rapport àla multiplicité des risques susceptibles d’affecterleur santé [8-11].Concernant l’association observée entrenon-tabagisme et crainte du cancer, onpourrait faire l’hypothèse d’une causalitéinverse à celle de la logique du risque (oùl’on craint ce à quoi l’on est exposé), l’explicationétant que les personnes craignant lecancer auraient tendance à ne pas fumer.Analyse comparative1992-1999Trois remarques générales peuvent êtrefaites (Tableau II) :• il existe une stabilité de l’ordre des craintesexprimées ;• le niveau des craintes est influencé par lanature de la maladie ou des risques (lienrobuste se retrouvant au cours des années),mais très certainement par d’autres facteurs.En effet, 1995 se caractérise par une« surcotation » de toutes les craintes, alorsTableau IICraintes individuelles des maladies parmi les 18 ans et plus (en pourcentage).Évolution 1992-1999Craintes 1992 Craintes 1993 Craintes 1995 Craintes 1999 aAccidents de la circulation 66,9 67,9 69,1 63,8Cancer 56,9 58,9 63,2 57,3Maladies cardiaques 40,5 37,9 47,7 36,0Sida 29,2 30,4 33,1 22,9Dépression Non posée Non posée 30,9 23,0Accidents du travail b 24,5 24,0 30,6 25,1Accidents de la vie domestique 19,0 19,8 27,8 21,7MST en dehors du sida 17,6 18,8 23,8 16,0Maladies dues à l’alcool 11,0 11,2 16,1 10,8Tuber culose 10,1 13,0 20,3 12,0Suicide 7,0 7,3 12,6 8,3a. Résultats pondérés et redressés à partir des données du recensement 1990.b. Question posée uniquement aux personnes exerçant un emploi ou étant en formation continue ou par alternance.Ne concerne pas les retraités, pré-retraités, les personnes en congé parental et au foyer.334 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Dépistage des cancersque 1999 est l’année du minimum pour lesprincipales craintes exprimées ;• concernant plus spécifiquement les craintesde cancer, il existe une grande stabilitéavec 56,9 % comme valeur minimale(1992) et 63,2 % comme maximale (1995).Dépistage du cancer dusein par mammographieAnalyse du contexteEn terme d’incidence, on estime à plus de33 000 le nombre de nouveaux cas de cancerdu sein survenant en France chaqueannée. Ce cancer est responsable chaqueannée de plus de 11 000 décès [1], soitprès de 20 % de la mortalité féminine parcancer et 40 % des décès avant 65 ans(« décès prématurés ») [12].L’incidence de ce cancer a augmenté demanière régulière et importante au coursdes dernières décennies, mais semble atteindreun plateau dans les pays à forte incidenceavec une diminution de la mortalité[13, 14]. L’âge moyen d’apparition du cancerdu sein est d’environ 63 ans.La prise en charge préventivedu cancer du sein est l’objet denombreuses recherchesPrévention non pharmacologiqueLes interventions préventives le plus fréquemmentproposées comprennent les changementsnutritionnels, l’exercice physique etle contrôle pondéral [<strong>15</strong>, 16]. L’hypothèse aété faite de l’intérêt préventif de certains nutriments,par exemple les anti-oxydants [17],du calcium et/ou de la vitamine D [18], del’huile d’olive [19], des céréales complètes[20], du soja [21]. Néanmoins, à ce jour,aucune étude d’intervention randomisée n’aapporté de résultat significatif susceptibled’être utilisé avec l’espoir d’un impact significatifsur cette pathologie. Les interventionspour être efficaces devraient, selon certainsauteurs, se réaliser tôt dans la vie [22].Prévention pharmacologiqueLa chimioprévention du cancer du sein a faitrécemment l’objet de plusieurs publicationsimportantes. L’utilisation du tamoxifène (unemolécule « anti-œstrogènes ») semble pouvoirréduire de moitié le nombre de cancersdu sein dans une population ayant un risqueélevé [23]. D’autres études réalisées avec lamême molécule n’ont cependant pas montréde réduction significative [24, 25]. Ces différences,ainsi que les effets secondaires dece traitement préventif, font que l’utilisationdu tamoxifène en prévention primaire est toujoursl’objet de débats [26-28]. Aucune moléculene possède à ce jour d’AMM (autorisationde mise sur le marché) pour la préventionprimaire du cancer du sein.Le dépistageL’utilisation de la mammographie pour ledépistage, le soin précoce et donc la réductionde la mortalité du cancer du sein n’estl’objet que de rares polémiques [29] quantà son principe. Il y a, en revanche, des débatsautour de la périodicité [30], du nombred’incidences radiologiques [31], du tauxde faux positifs [32], du taux de faux négatifs[33], du contrôle de qualité [34], deseffets secondaires négatifs [35] et surtoutde l’âge de début [36].D’autres techniques que la mammographieclassique sont envisagées [37]. On peut citer,à titre d’exemples, la mammographie numérisée,de nouvelles techniques échographiques,l’IRM, la mammographie optique, lediagnostic électrophysiologique et les techniquesde médecine nucléaire dont les tomographiesà émission de positons [38]. Cestechniques sont néanmoins toujours enphase d’évaluation pour une utilisation dansle cadre d’un programme de dépistage.Il existe deux types d’indications pour laréalisation de mammographie :• la mammographie diagnostique qui estréalisée pour évaluer à partir d’un symptôme(douleur, nodule, écoulement, etc.) ;• la mammographie de dépistage qui sepratique en dehors de tout signe clinique etdans un cadre organisé.L’accord récemment signé entre l’AssuranceBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats335


Dépistage des cancersmaladie et la profession des radiologuesvise à l’unicité de la qualité des actesmammographiques, qu’ils se déroulent dansun but de diagnostic ou de dépistage. C’estainsi qu’un examen clinique, une double incidencepar sein et une lecture immédiatesont maintenant préconisés. En casd’image(s) douteuse(s), des incidences oudes investigations complémentaires (parexemple échographie) peuvent être réalisées.Des exigences importantes sur la formationdes radiologues, le nombre d’actesminimum à pratiquer (cinq cents par an) etla qualité du matériel, sont aussi exigées.La pratique de la mammographie de dépistagene pourra plus être réalisée que dansun cadre organisé et les accords passésentre chaque radiologue avec sa caisseprimaire d’Assurance maladie devraient àterme concerner l’ensemble de la pratiquemammographique de ces spécialistes. Parailleurs, le rythme du dépistage est passéà une mamographie tous les deux ans en<strong>2000</strong> et concerne non seulement les femmesde 50 à 69 ans, mais aussi les sujetsde 70 à 74 ans qui sont entrés dans le dépistageavant 70 ans (suivant les recommandationsde l’Anaes).En 2001, trente-deux départements bénéficiaientd’un programme de dépistage organiséà titre expérimental. À partir de2002, ce dispositif sera généralisé progressivementà l’ensemble du territoire français.Un pilotage national, régional et départementalsera mis en œuvre. Concernant ceniveau de proximité, une structure de gestiondépartementale (ou interdépartementale)sera créée. Elle aura pour mission lamise en œuvre concrète des programmesde dépistage (cancer du sein, mais aussicolorectal et col de l’utérus).des femmes de cette tranche d’âge ont réaliséune mammographie depuis moins dedeux ans (Tableau III et Figure 2).Concernant plus spécifiquement les femmesde 50 à 74 ans, cible actuelle du dépistageorganisé, on note, pour les femmesde 70 à 74 ans, un taux particulièrementfaible (30,5 %) de femmes « bien suivies »,c’est-à-dire ayant eu leur dernière mammographiedepuis moins de deux ans 1 (Fi-1. Le terme « bien suivi » est utilisé ici pour les femmesayant eu leur dernière mammographie depuis moins dedeux ans ; pour être rigoureux, il aurait fallu exclur e lesfemmes ayant eu plus d’une mammographie au coursdes deux ans.Tableau IIIAnnée de la dernière réalisationd’une mammographie pour lesfemmes de 18 à 75 ans a (enpourcentage)18-75 ans 40-49 ans 50-69 ans1999 28,1 29,7 31,91998 25,9 28,4 29,11997 18,1 16,3 20,41996 7,2 6,7 5,51995 4,5 4,9 3,11994 4,0 4,4 2,5Avant 1994 8,9 7,5 5,1Nsp 3,3 2,1 2,4Total 100,0 100,0 100,0a. Enquête réalisée fin 1999.Figure 2Mammographie au cours de la vieselon l’âge (en pourcentage)1007574,094,086,772,3Résultats57,2 % des femmes de 18 à 75 ans del’échantillon ont réalisé au moins une mammographieau cours de leur vie, ce chiffreatteint 74,0 % pour les 40-49 ans et 90,5 %pour les 50-69 ans, mais seulement 55,2 %5025014,034,518-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans 70-75 ans336 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Dépistage des cancersgure 3). Pour les femmes de 50 à 69 ans,ancienne cible des campagnes, l’impact del’âge est encore significatif, mais d’autresfacteurs sont associés à la réalisation d’unemammographie au cours des deux dernièresannées. On peut classer ces facteurs,tous significatifs en analyse univariée (TableauIV), en plusieurs groupes :Tableau IVAvoir passé une mammographie au cours des deux dernières années pour desfemmes de 50 à 69 ans selon différentes variables (en pourcentage)Âge50-54 ans (n=616)55-59 ans (n=483)60-64 ans (n=509)65-69 ans (n=507)Vie en coupleOui (n=1 283)Non (832)Activité professionnelleActive occupée (n=671)Autre (n=1 444)Discussion avec conjointOui (n=878)Non (n=1 237)Discussion avec un professionnelOui (n=957)Non (n=1 <strong>15</strong>8)Discussion avec des amisOui (n=121)Non (n=1 994)Opinion sur la vaccinationFavorable (n=1 829)Défavorable (n=275)Taille agglomération<strong>Mo</strong>ins de 100 000 habitants100 000 habitants et plusRapports sexuels dans l’annéeOui (n=1 340)Non (n=760)Test de dépistage du sidaOui (n=92)Non (n=2 019)Test de dépistage de l’hépatiteOui (n=268)Non (n=1 811)Fréquence de consultationAucune (n=219)1 à 5 fois par an (n=1 206)6 et plus (n=677)61,462,550,245,4 ***56,651,5 *61,<strong>15</strong>2,4***59,451,0 ***santé59,951,2 ***67,254,4 *56,247,6 *51,060,5 ***59,245,9 ***66,454,7 *63,254,0 *généraliste42,756,856,1 ** Consultation avec un gynécologue* : p


Dépistage des cancersFigure 3755025038,3• facteurs évoquant une absence d’isolement: vivre en couple, avoir une activitéprofessionnelle, avoir des rapports sexuelsdans l’année ;• facteurs évoquant l’intérêt porté à lasanté : parler de ces questions avec desprofessionnels de santé, des amis de travailou/et son conjoint, avoir une opinion favorablesur la vaccination ;• facteurs témoignant d’autres activités deprévention/dépistage : réalisation de testsde dépistage du sida ou de l’hépatite C, d’unfrottis, d’un dépistage du cancer du côlon ;• facteurs de recours au système de santé :consultation au cours des douze derniersmois d’un médecin généraliste, d’un gynécologue,d’un dentiste, d’un kinésithérapeute,d’un homéopathe ;• facteurs socio-économiques : l’âge, le niveaude revenu par unité de consommationdu ménage (UC) 1 , le niveau de diplôme, lataille de l’agglomération.Enfin, la crainte du cancer et le fait de vivredans un département ayant une campagneorganisée de dépistage du cancer du seinsont significativement reliés au fait d’avoirpassé une mammographie au cours desdeux dernières années pour des femmesâgées de 50 à 69 ans.Lorsque l’on prend en compte la concomitancedes effets des variables étudiées1. Selon l’échelle de l’OCDE que nous appliquons, le premieradulte compte pour une UC, les autres adultes comptantchacun pour 0,5 UC, du fait des économies dans lesfrais fixes, et chaque enfant comptant pour 0,3 UC.Mammographie au cours des deux dernièresannées (en pourcentage)47,861,4 62,550,245,430,540-44 ans 45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans 65-69 ans 70-74 ansdans un modèle de régression logistique,les facteurs les plus discriminants du faitd’avoir passé une mammographie au coursdes deux dernières années pour des femmesâgées de 50 à 69 ans sont : avoir réaliséun frottis depuis moins de trois ans,avoir consulté un gynécologue au cours desdouze derniers mois, avoir bénéficié d’undépistage du cancer du côlon et du rectumpar recherche de sang dans les selles, avoirconsulté un généraliste dans l’année, habiterdans un département où existe un dépistageorganisé du cancer du sein et craindrele cancer (Tableau V). Toutes les autres variablesprésentées dans le Tableau IV nesont pas significatives.Tableau V<strong>Mo</strong>dèle final d’une régression logistiqueoù la variable dépendante est laréalisation d’une mammographie aucours des deux dernières années pourdes femmes âgées de 50 à 69 ansOR ajusté IC à 95 %Frottis il y a moins de trois ansNon 1Oui 2,2*** 1,7–2,8Consultation gynécologueNon 1Oui 3,1*** 2,5–4,0A bénéficié d’un dépistagedu cancer du côlon et du rectumNon 1Oui 1,5*** 1,2–2,0Consultation avec un généralisteNon 1Oui 1,4* 1,0–2,0Habite un département où existaitun dépistage organisé du cancer du seinavant 1998Non 1Oui 1,5*** 1,2–1,9Crainte du cancerNon 1Oui 1,3* 1,0–1,6* : p


Dépistage des cancersDiscussionIl est important de souligner, en préalable,que les motifs de prescription des mammographiesn’étaient pas disponibles dans lecadre de cette enquête. Il n’est donc paspossible de distinguer les mammographiesà visée diagnostique (pour des symptômes)des mammographies de dépistage. Certainsauteurs ont estimé que plus de la moitiéde ces indications étaient liées au dépistage[39].94,0 % des femmes entre 50 et 59 ans ontréalisé au cours de leur vie au moins unemammographie. L’accès à cet examen et laconnaissance de ce dernier sont donc trèsrépandus. En conséquence, le taux de61,9 % de femmes dans la même tranched’âge ayant réalisé cet examen au coursdes deux dernières années évoque plus l’hypothèsed’une valorisation faible de l’utilitéde cet examen plutôt qu’une absence totalede connaissance ou d’accès à cet examen.Un taux plus faible de réalisation de la mammographie(une fois dans la vie) après60 ans est très probablement la marqued’un effet génération qui laisse anticiper uneutilisation de cet examen qui continuerad’augmenter au cours des prochaines années[40].Parmi les facteurs prédictifs d’un « bonsuivi », on note principalement :• deux facteurs associés au recours régulierau système de santé (consultation d’ungynécologue et d’un généraliste) sans quel’on puisse connaître la direction de l’association: les médecins gynécologues et lesgénéralistes motivant leurs patientes ou lespersonnes ayant confiance en « la médecine» ayant en même temps recours audépistage et aux médecins ;• deux facteurs associés à des pratiques dedépistage en cancérologie (frottis du col etrecherche de sang dans les selles) évoquantainsi les liens forts entre dépistage et canceren général (sans spécificité d’organe) ;• un facteur de perception du risque (craintedu cancer) ;• un facteur organisationnel (l’existence decampagnes de dépistage organisées).Analyse comparative1992-1999Il existe une augmentation importante dunombre de femmes ayant entre 50 et69 ans qui ont bénéficié d’une mammographieau cours des trois dernières années (TableauVI). Ce chiffre de trois ans a été reprisafin de favoriser la comparaison avec lesBaromètres santé antérieurs. Cette progressionnotable entre 1992 (45,9 %) et 1999(74,6 %, à structure de population comparable)est très encourageante.Concernant l’initiative de la réalisation de lamammographie, on note que le rôle descampagnes était jugé prépondérant dans6,4 % des cas en 1992 vs 11,4 % en 1999,ce qui correspond à une montée en chargedes programmes de dépistage au coursdes années quatre-vingt-dix (Tableau VII).Tableau VIRéalisation de mammographies au cours dela vie et au cours des trois dernières années(évolution 1992-1999, en pourcentage)1992 1993 1995 1999 aAu cours de la vie 43,1 45,8 50,3 54,7Dans les trois dernièresannées parmi l’ensembledes femmes âgéesde 50 à 69 ans 45,9 55,5 60,7 74,6a. Résultats pondérés et redressés à par tir des données durecensement 1990.Tableau VIIÉvolution de la prescription de mammographies(en pourcentage)1992 1993 1995 1999 aÀ l’initiative d’un médecin 69,8 66,5 60,7 58,4À l’initiativede la personne 21,0 21,8 24,8 21,0Invitation dans le cadred’un programme 6,4 7,7 8,5 11,4Autre 2,8 4,0 6,0 9,2a. Résultats pondérés et redressés à partir des données durecensement 1990.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats339


Dépistage des cancersDépistage du cancerdu col de l’utérusAnalyse du contexteEn France, le cancer du col utérin a une incidenceannuelle d’environ 3 300 cas selonles statistiques de 1995 [41] et, chaqueannée, 800 [42] à 1 600 décès [41] seraientattribuables à cette pathologie. Cesdifférences sont en partie liées au caractèrefréquemment imprécis des certificats dedécès et à la difficulté d’isoler les cancersdu col utérin de ceux de l’utérus en général.Ces chiffres, relativement peu importants,correspondent cependant à un véritableproblème de santé publique puisqu’il s’agitd’une mortalité évitable à plus de 75 % descas voire 90 % par un dépistage bien fait.Avant 25 ans, le cancer invasif du col demeuretrès rare. L’incidence augmente régulièremententre 25 et 40 ans, elle atteintson maximum entre 40 et 60 ans, puis elledécline à un âge plus avancé. De nombreuxfacteurs de risque de cancer ont été décrits[43]. Néanmoins, les facteurs de risquepermettant le repérage des personnes à risquessont liés à la pathogénie du cancer(voir infra) ; il s’agit de la précocité des rapports,la multiplicité des partenaires de lafemme, mais aussi du conjoint. En effet, larelation entre ce cancer et l’activité sexuelleest sous-tendue par son étiologie infectieuse[44] : rôle de certains papillomavirus,16 et 18 en particulier, dont le génome estretrouvé incorporé dans les cellules tumoralesdans plus de 90 % des cas de cancerdu col [45], voire, pour certains auteurs,dans plus de 99,5 % des cas [46]. Ce cancerprésente un surcroît d’incidence chezles femmes de bas niveau socio-économique.L’absence de tout frottis cervico-vaginaldans les cinq ans constitue un des « facteursde risque » les plus importants.Le test de dépistage du cancer du col del’utérus par le frottis cervico-vaginal a étémis au point, il y a près de cinquante ans,par Papanicolaou. Ce dépistage est fondésur l’hypothèse qu’une dysplasie, qu’unépithélomia in situ, qu’un cancer micro-invasif,voire un épithélomia invasif occulte, évolueravers un cancer invasif potentiellementlétal. On estime que 60 % environ des formesintra-épithéliales peu différenciées progressentvers un cancer invasif et que letemps moyen d’évolution est de cinq à dixans selon les modèles utilisés [47]. Le tauxde survie à cinq ans est de l’ordre de 90 %pour les femmes traitées quand ce cancerest localisé au col, alors qu’il chute à 40 %chez les patientes traitées à un stade plusétendu de la maladie. Bien qu’aucun essairandomisé n’ait été mis en œuvre démontrantl’efficacité de ce dépistage, de nombreusesétudes démonstratives font étatd’une moindre incidence et mortalité parcancer du col dans les populations dépistées,en comparaison de populations qui nele sont pas.Le frottis est donc à la fois un acte de dépistage(prévention secondaire) qui faciliteet augmente l’efficacité du traitement, et ungeste de prévention primaire du cancer entraitant des lésions précancéreuses.Dans une analyse de l’expérience de onzeprogrammes de dépistage, le Centre internationalde lutte contre le cancer [48] conclutque la réduction du risque d’apparition decancers invasifs pourrait dépasser 90 % si undépistage de masse était effectué à une fréquencetriennale dans la tranche d’âge 20-64 ans. Il semble exister un relatif consensusinternational sur le fait que le frottis doit êtreréalisé selon un rythme triennal [49]. Uneconférence de consensus réalisée en Franceen septembre 1990 (Conférence de la Fédérationdes gynécologues et obstétriciens delangue française) a conclu dans ce sens que« le frottis tous les trois ans correspond aurythme optimal de dépistage, quoique le premierfrottis doit être répété un an plus tardavant de passer au rythme triennal » [50].Cette périodicité de trois ans a été encorepréconisée lors de l’actualisation en 1995des recommandations Andem de 1994 etpar la prise de position des experts européens(le texte précise entre trois et cinq ans)[5]. En revanche, un certain flou subsiste surl’âge auquel démarrer le premier frottis de340 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Dépistage des cancersdépistage. L’American Cancer Society recommandaitde faire un frottis dès les premiersrapports sexuels ou à 18 ans, la conférencede consensus française recommandeque le frottis soit « proposé systématiquementà toutes les femmes ayant ouayant eu une activité sexuelle et âgées de 25à 65 ans » et la position européenne évoqueun âge de début entre 20 et 30 ans [5]. L’âge« limite » n’est pas précisé de manièrestricte. Dans les dernières recommandations[5], il est signalé que cette limite ne doit pasêtre inférieure à 60 ans. Au vu de ces « normes», l’analyse a été réalisée en ciblant lesfemmes de 20 à 65 ans en testant une périodicitéde trois ans.RésultatsRéalisation d’un frottis au cours destrois dernières annéesParmi les 7 100 femmes âgées de 18 à75 ans interrogées par téléphone, 84,7 %ont déclaré avoir eu un frottis au cours deleur vie. Si l’on s’intéresse plus particulièrementà la présence de ce test au cours destrois dernières années, près des trois quarts(74,6 %) des répondantes ont déclaré avoirbénéficié d’un frottis. Cependant, là encore,ces chiffres moyens lissent des situationshétérogènes, en particulier en fonction del’âge. Les femmes de 25 à 50 ans ont untaux de frottis élevé et quasi constant quelque soit l’âge, de l’ordre de 85 %. Après55 ans (ce qui correspond à la période postménopausique),le nombre de femmes régulièrementsuivies baisse rapidement pour atteindre65,5 % pour les 60-64 ans, périodede la vie où le dépistage devrait être réaliséavec les mêmes critères et donc la mêmefréquence que pour des femmes plus jeunes(Figure 4).Si l’on s’intéresse plus spécifiquement auxfemmes âgées de 20 à 65 ans, les variablesassociées à la réalisation du frottis apparaissentsur le Tableau VIII. Lorsque l’onprend en compte la concomitance des effetsdes variables étudiées dans un modèlede régression logistique (Tableau IX), lesfacteurs associés au fait d’avoir bénéficiéd’un frottis au cours des trois dernièresannées chez les femmes de 20 à 65 anssont les suivants : être âgée de moins de50 ans, vivre en couple, avoir déjà passéune mammographie au cours de la vie,avoir des enfants, avoir consulté un acupuncteurou un homéopathe dans lesdouze derniers mois, avoir des revenusmensuels supérieurs à 6 000 francs parunité de consommation, avoir une opinionfavorable vis-à-vis de la vaccination, êtreprofessionnellement active, avoir déjà buFigure 4Proportion de femmes âgées de 20 à 74 ans ayant passé un frottis au coursdes trois ans selon l’âge (en pourcentage)100806066,085,588,2 89,0 86,683,2 81,873,965,550,94032,020020-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans 65-69 ans 70-74 ansBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats341


Dépistage des cancersTableau VIIIAvoir passé un frottis dans les trois dernières années pour des femmes de 20 à 65 ansselon différentes variables (en pourcentage)Âge20-24 ans (n=557)25-29 ans (n=795)30-34 ans (n=898)35-39 ans (n=744)40-44 ans (n=626)45-49 ans (n=584)50-54 ans (n=589)55-59 ans (n=453)60-65 ans (n=562)Vie en coupleOui (n=3 780)Non (n=2 088)Avoir des enfantsOui (n=4 171)Non (n=1 637)Activité professionnelleActive occupée (n=3 549)Autres (n=2 259)Consommation de tabacOui (n=2 026)Non (n=3 782)Consommation d’alcool (vie)Oui (n=5 661)Non (n=147)Discussion avec le conjointOui (n=2 664)Non (n=3 144)Discussion avec un professionnelOui (n=3 042)Non (n=2 766)Discussion avec ami(e)s de travailOui (n=562)Non (n=5 246)Opinion sur la vaccinationFavorable (n=5 290)Défavorable (n=503)Taille d’agglomération<strong>Mo</strong>ins de 20 000 hab. (n=2 528)20 000 hab. et plus (n=3 234)66,085,588,289,086,683,281,873,961,9***85,268,9 ***83,173,6 ***85,773,4 ***82,679,9 *81,365,6 ***86,275,3 ***de santé83,078,4 ***89,079,9 ***81,673,7 ***79,381,8 * Région* : p


Dépistage des cancersTableau IXMammographie depuis deux ansOui (n=1 717) 89,0Non (n=4 091) 77,1 ***DiplômeAucun (n=498) 63,8Inférieur au bac (n=2 462) 81,9Bac ou niveau bac (n=1 027) 82,7Supérieur au bac (n=1 723) 84,2 ***Revenu mensuel du ménage par UC a<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=2 043) 73,8De 6 000 à moins de 10 000 F(n=2 090) 85,0Au moins 10 000 F (n=1 402) 86,3 ***A déjà consommée du cannabisOui (n=1 062) 84,6Non (n=4 748) 80,1**Prise de tranquillisants ou de somnifèresdans les douze derniers moisOui (n=1 103) 83,3Non (n=4 703) 80,3 *Médecin prescripteur du frottisGénéraliste (n=1 057) 78,8Gynécologue (n=4 274) 89,7Autres (n=44) 59,5 ***Score d’estime de soi0–60 (n=1 722) 77,961–80 (n=2 298) 82,181–100 (n=1 742) 82,1 **Score de santé mentale0–60 (n=2 185) 78,761–80 (n=2 020) 83,081–100 (n=1 590) 81,0 **Score de santé physique0–60 (n=2 222) 78,961–80 (n=2 237) 83,281–100 (n=1 338) 80,2 **Score de santé sociale0–60 (n=2 492) 78,361–80 (n=2 361) 82,1<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variable dépendanteest la réalisation d’un frottis dedépistage dans les trois dernièresannées pour des femmes âgéesde 20 à 65 ansVariables indépendantes OR ajusté IC à 95 %Âge50-65 ans 135-49 ans 3,7*** 2,8-4,820-34 ans 2,5*** 2,0-3,1Vie en coupleNon 1Oui 2,0*** 1,7-2,4Avoir des enfantsNon 1Oui 1,7*** 1,3-2,1A déjà passé une mammographieNon 1Oui 2,1*** 1,7-2,6Consultation d’un acupuncteur ou d’unhoméopathe dans les douze derniers moisNon 1Oui 1,7*** 1,3-2,2Revenu mensuel du ménage par UC a<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F 16 000 F et plus 1,6*** 1,4-1,9Opinion sur la vaccinationDéfavorable 1Favorable 1,4* 1,1-1,6Test de dépistage du sidaNon 1Oui 2,2*** 1,6-2,9Activité professionnelleAutres 1Actives occupées 1,6*** 1,3-1,9Consommation d’alcool (vie)Non 1Oui 1,7** 1,2-2,6Prise de tranquillisants ou de somnifèresNon 1Oui 1,7** 1,2-2,6* : p


Dépistage des cancersdes boissons alcooliques, avoir pris destranquillisants ou des somnifères au coursdes douze derniers mois.DiscussionLes résultats suggèrent que malgré unecouverture correcte, voire excellente pourcertaines catégories, il subsiste d’importantesinadéquations dans la pratique actuellede dépistage du cancer du col del’utérus.Le taux (51,7 %) de femmes de 18 à24 ans ayant eu un frottis dans les trois anstémoigne que sur ce point, les recommandationsde la conférence de consensus,même si elles n’expriment pas un consensusparfait, ne sont pas véritablement suivies.Le fait que le taux le plus élevé defemmes ayant eu un frottis dans les troisans s’observe dans la tranche d’âge 25-49 ans est toutefois plus rassurant, dansla mesure où cette période doit effectivementcorrespondre à l’engagement de lasurveillance régulière. Mais il demeure unetendance à une réduction de la couverturede la surveillance par frottis chez les femmesde 50 à 65 ans, qui est d’autant pluspréoccupante que cette période recouvreune phase d’incidence élevée. En revanche,le faible taux après 65 ans est compatibleavec une réalisation adéquate dudépistage. En effet, dans cette tranched’âge, seules doivent continuer à bénéficierde ce geste les femmes ayant eu un examenpositif au cours de leur vie. Le fait quel’âge soit inversement proportionnel à laparticipation au dépistage du cancer du cola été aussi observé dans des pays (Suède,Norvège) où existent des expériences dedépistage systématique organisé [51]. Iln’est donc pas seulement imputable à unemauvaise organisation ou à une prise deconscience insuffisante de la part du corpsmédical de la nécessité de poursuivre lasurveillance régulière chez les femmesplus âgées, mais tient peut-être aussi auxattitudes des patientes elles-mêmes. Onnote deux âges de rupture de surveillance :50 et 60 ans. Le premier phénomène pourraitcorrespondre à la ménopause, et le secondà un effet génération.Après l’âge, deux grandes catégories defacteurs sont retrouvées associées à la pratiquerécente d’un frottis :• les attitudes et les comportements deprévention et de santé : la réalisation demammographie, de test de dépistage dusida, l’opinion favorable vis-à-vis de la vaccinationet à un degré moindre la visite dansl’année chez un médecin généraliste sontdes variables toutes liées à une pratiqueplus fréquente d’un frottis ;• des indicateurs témoignant d’un réseau etd’une vie sociale plus active tels que le statutmatrimonial (vie en couple) et l’existenced’une activité professionnelle (indépendammentde l’âge) et/ou des indicateurs de niveaud’éducation. Ce lien entre un niveaud’études élevé et un meilleur accès à lasurveillance cervico-vaginale est retrouvédans d’autres études [52, 53],Analyse comparative1992-1999Il est sans doute important de noter la partcroissante des gynécologues (à la fois gynécologuesmédicaux et gynécologues obstétriciens)dans la réalisation du frottis, passantde 71,1 % de frottis réalisés en 1992à 74,9 % en 1999 (p


Dépistage des cancersDépistage du cancercolorectalAnalyse du contexteEn France, le nombre annuel de nouveauxcas de cancers colorectaux (CCR) est estiméà 33 400 par an selon des donnéesmodélisées [41]. L’incidence est supérieureà celle du cancer du sein, des cancers dupoumon et de la prostate. Il s’agit, en Francedu cancer le plus fréquent [54]. L’incidencedu cancer colorectal, en nombre de casobservés, est maximale dans la tranched’âge 60-70 ans.Cette pathologie est la deuxième cause demortalité par cancer après celui du poumon.En France, le nombre annuel de décèsattribuables aux CCR était de 16 475 en1998 [1]. Le taux de survie relative du CCRest de l’ordre de 53 % [55].Facteurs de risqueLe premier facteur de risque à considérer estl’âge. Le sexe joue également un rôle avecune incidence plus élevée chez les hommes,avec une localisation rectale plus fréquente[56]. Le rôle des œstrogènes comme facteurde protection a d’ailleurs été évoqué, la diffusiondu traitement hormonal substitutif pouvantfaire espérer une réduction d’incidencedu CCR [57]. Les facteurs génétiques sontimportants dans la pathogenèse de ce cancer.On estime [58] que 5 à 10 % des CCRsurviennent chez des individus ayant une prédispositiongénétique dominante. Les donnéesépidémiologiques ont également mis enavant de nombreux facteurs de risque d’ordrenutritionnel dont le rôle d’une alimentationpauvre en fibres et riche en graisses en particulierd’origine animale [59, 60]. Des argumentsconvergents sont en faveur du rôle importantdu calcium et de la vitamine D laissantenvisager des possibilités d’interventionsde prévention primaire [61] ou secondaire[62]. L’activité physique a été évoquéecomme facteur de protection, peut-être limité,au niveau colique [63]. L’alcool pourraitégalement avoir un rôle défavorable, en particuliersur l’incidence des cancers de localisationrectale [64]. De nombreux autres nutrimentsont été évalués [64, 65]. Les maladiesinflammatoires du côlon et en particulierla recto-colite hémorragique et la maladie deCrohn sont des pathologies prédisposant auCCR [66].Histoire naturelle de la maladieCertains auteurs estiment que les cancerscliniquement menaçants surviennent endehors de la séquence : polype adénomateux–cancer[67]. Cette fréquence des adénomesplans et celle des lésions d’embléecancéreuses sont un sujet de controverse ;il est plus classique de considérer les polypesadénomateux comme les précurseurshabituels des cancers [68]. Les adénomeset les cancers partagent de nombreux facteursde risque [69] et 93 % des cancers sedévelopperaient à partir de polypes [70]. Ledélai d’apparition d’un cancer à partir d’unemuqueuse saine est estimé à dix ans [71].Par ailleurs, en dehors d’anomalie cliniquemajeure, une surveillance par coloscopieavec une périodicité inférieure à trois ans nesemble apporter aucun avantage [72]. Pourdes polypes supérieurs à 1 cm, le risque detransformation maligne à cinq, dix et vingtans est respectivement de 2,5 %, 8 %,24 % [73]. Le pronostic du CCR est lié austade lors du diagnostic. Si la survie est enmoyenne de 50 à 60 % à cinq ans, elle estsupérieure à 90 % pour les stades A (classificationde Dukes), de 70 à 80 % pour lesstades B, de 30 à 60 % pour les stades Cet de 5 % pour les stades D [74]. On peutainsi considérer que deux éléments convergentpour rendre plausible l’efficacité desactions de dépistage : une histoire naturellelongue, une efficacité différentielle du traitementselon le moment du diagnostic.Prévention primaireInterventions sur l’alimentationLes études cliniques sont insuffisammentconvergentes [75, 76], néanmoins des recommandationsexistent [77] portant essentiellementsur la consommation de fruits etde légumes.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats345


Dépistage des cancersChimiopréventionDes essais sont encourageants à propos del’efficacité de l’aspirine [78]. Des essais deprévention secondaire chez des personnesayant déjà développé un cancer du côlon sonten cours en utilisant le calcium ou l’aspirine.Prévention secondaire :évaluation de l’efficacité desexamens de dépistageLavement barytéSon utilisation en première intention pources indications n’est pas recommandée[49]. Néanmoins, l’imagerie pourrait, dansun avenir proche, être une alternative attractiveaux examens endoscopiques [79, 80].Sigmoïdoscopie soupleCet examen est souvent privilégié, notammentpar les équipes américaines, en raisond’un coût moins important et de risques iatrogènesplus faibles que ceux qui sont entraînéspar la coloscopie. Pour l’ensembledes CCR, sa sensibilité est de l’ordre de 50à 60 % [81]. Cette sensibilité est sans doutesurestimée dans les chiffres cités, mais l’efficacitéde cet examen est très probable enpopulation générale. Une étude cas témoinsa montré une diminution de mortalité de30 % [71].ColoscopieLa sensibilité de cet examen est d’environ95 % (angle gauche non franchi) et sa spécificitéest par définition de 100 % pour lespolypes puisqu’il est l’examen de référence.Les deux problèmes liés à l’utilisation decette technique concernent son coût et sescomplications.Utilisation de marqueurs tumorauxLes prises de positions sur l’utilisation demarqueurs comme outils de dépistage sontrégulièrement négatives [82-84].Détection de sang occulte dans les sellesLa sensibilité du dépistage du cancercolorectal par détection de sang occultedans les selles (FOBT) varie selon les étudesentre 25 % et 92 %, selon la fréquence, lenombre et la technique utilisée [85-89]. Enparallèle, la spécificité est estimée varierentre 90 et 96 % [86, 88]. L’utilisation de cetest dans le cadre de dépistage de massedémontre une efficacité en population générale.La diminution de mortalité est de 31 %dans une étude cas témoins [90] et lorsd’études d’interventions de <strong>15</strong> à 33 % [88,91, 92]. Une étude française confirme la généralisationpossible de ces résultats [93].Le taux de réduction de mortalité est susceptiblede varier de manière importante enfonction de quatre facteurs importants :• la participation : 90 % lors du premierexamen chez les sujets volontaires del’étude de Mandel, mais 38 % seulementdes personnes réalisent l’ensemble desexamens dans l’étude de Hardcastle ;• la prévalence des lésions : elle dépend del’âge, du sexe et des facteurs de risqueassociés de la population testée ;• le nombre de coloscopies réalisées, lié autaux de positivité de l’examen ;• la qualité de l’organisation.La réduction de mortalité obtenue par desexamens utilisant des coloscopies en premièreintention (systématique en fonction del’age) serait de l’ordre de 75 % [94].Une stratégie en deux temps, basée sur unpré-test, se rapprochera progressivementde ce chiffre en fonction du seuil depositivité retenu, c’est-à-dire d’une indicationplus ou moins large de la coloscopie. L’avantagedu test de dépistage HémoccultII® estson innocuité ; son acceptabilité dépend denombreux facteurs [95] dont les filières impliquées[96], en particulier le rôle des médecinsgénéralistes.Bénéfices attendusLe principal bénéfice attendu de l’utilisationdes tests FOBT pour les individus est une réductionde la mortalité et de la morbiditéliées au cancer colorectal et ce, par troismécanismes :• prévention (détection et ablation de polypes);• augmentation de la fréquence de diagnosticde stade de meilleur pronostic ;• traitements moins agressifs.346 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Dépistage des cancersInconvénients et risquesIls sont de trois types :• faux positifs : un test positif n’est pas synonymede cancer (10 % seulement), nimême de lésions tumorales (50 %). Il existedonc un taux non négligeable d’examensinutiles et d’anxiété induite sans fondement(ce dernier point peut être limité par desinformations préalables) ;• faux négatifs : un test négatif n’est passynonyme d’absence de lésion tumorale.Une fausse sécurité risque donc d’être induitepar la prise en charge préventive. Cetinconvénient doit également être limité pardes explications appropriées ;• une gestion de risques modifiée : à titred’hypothèse, une prise en charge préventiveciblée sur le cancer du côlon pourrait parfois,chez certaines personnes, être interprétéecomme une « assurance » induisantun comportement de type « risque moral »[97], où les personnes se sentant protégéesont un comportement à risque plus fréquentou plus intense (excès alimentaires, tabac,etc.) [98].L’efficacité de la méthode utilisée n’est pasdiscutée (niveau de preuve 1 du NCI), néanmoinsde très nombreuses questions seposent concernant :• la généralisation et la capacité à « implémenter» ce dépistage [99, 100] ;• une optimisation potentielle (filières et fréquencedes examens).La conférence de consensus de Paris [55]considère que le dépistage chez les sujets« à risque moyen » est possible, mais nesaurait être proposé à titre individuel, etconseille de réaliser rapidement des étudesen respectant un cahier des charges précisafin d’améliorer les connaissances utilespour définir les conditions optimales de réalisation.Les modalités de réalisation sontbasées sur un test bisannuel à partir de45 ans jusqu’à 69 ans. Ce même texte conseillepour les sujets à risque élevé ou trèsélevé une prise en charge basée sur la coloscopie.Selon les recommandations européennes[5], le dépistage pourrait être proposéaux personnes hommes et femmes de50 à 74 ans avec une périodicité annuelleou bisannuelle. Ces programmes n’étantpas encore implémentés en France, lesanalyses faites sont essentiellement descriptives.RésultatsRéalisation d’un dépistage du cancerdu côlon par recherche de sangocculte dans les sellesParmi l’ensemble des personnes de plus de40 ans qui ont répondu à la question(n=6 704), 19,9 % déclarent avoir déjà bénéficiéd’un dépistage du cancer du côlonet du rectum par recherche de sang occultedans les selles. Comme pour les autres examens,on note un impact considérable del’âge sur la pratique de dépistage où doiventse combiner un effet âge et un effet génération[40] (Figure 5). Cet examen est pluspratiqué chez les personnes appartenant àla tranche 60-75 ans que dans les autrescatégories (31,4 % pour les 60-75 ans vs6,2 % chez les 40-49 ans ; p


Dépistage des cancersTableau XIAvoir bénéficié d’un dépistage du cancer du côlon et du rectum chez despersonnes de 40 ans et plus selon différentes variables (en pourcentage)SexeHomme (n=2 852)Femme (n=3 852)Âge40-49 ans (n=2 257)Score de santé physique0–60 (n=2 554)61–80 (n=2 462)81–100 (n=1 648)Activité professionnelleActif occupé (n=3 229)Autres (n=3 475)Poids65 kg ou moins (n=2Plus de 65 kg (n=3 804)FumeOui (n=1 672)Non (n=5 032)EnquêteListe rouge (n=823)Listes blanche ou orangeRappor ts sexuels dansOui (n=5 005)Non (n=1 581)50-59 ans (n=1 960)60-75 ans (n=2 487)23,017 ***6,222,820,5<strong>15</strong>,3 ***12,327,7 ***16,622,2 ***<strong>15</strong>,121,5 ***<strong>15</strong>,120,6 ***19,223,2 ***23,431,4 ***Test de dépistage de l’hépatite COui (n=993)Non (n=5 571)Douleurs dif ficiles à supporterOui (n=2 286)Non (n=4 413)Fréquence de consultation d’un généralisteAucune (n=920)1 à 5 fois par an (n=3 976)6 et plus (n=1 772)ReligionOui (n=5 113)Non (n=1 578)Habite un dépar tement où existaitdépistage organisé du cancer duavant 1998Oui (n=2 564)Non (n=4 125)Maladie chroniqueOui (n=2 306)Non (n=4 391)Consommation d’alcool (vie)Oui (n=6 565)Non (n=139)23,819,1 **23,218,3 ***12,219,226,1***21,016,6 ***unsein20,619,526,916,4 ***20,110,3 **859)(n=5 881)l’année* : p


Dépistage des cancersTableau XII<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variable dépendanteest le fait d’avoir bénéficié d’undépistage du cancer du côlon et durectum chez des personnes de 40et plusOR ajusté IC à 95 %SexeFemme 1Homme 1,7*** 1,5–1,9Age40-49 ans <strong>15</strong>0-75 ans 4,5*** 3,7–5,5Tests de dépistage de l’hépatite CNon 1Oui 1,6*** 1,3–1,9Maladie chroniqueNon 1Oui 1,3*** 1,1–1,5Consommation d’alcool (vie)Non 1Oui 1,9* 1,1–3,3Douleurs dif ficiles à supporterNon 1Oui 1,2** 1,1–1,4Activité professionnelleActifs occupés 1Autres 1,5*** 1,3–1,8Score de santé physique a81–100 10–60 1,4*** 1,2–1,761–80 1,4*** 1,2–1,7* : p


Dépistage des cancerstion a conduit les autorités sanitaires à nepas favoriser l’organisation de ce dépistagepour cette tranche d’âge des femmes de40-49 ans.Enfin et surtout, il faut sans doute retenir,parmi les enseignements de l’enquête, ledéficit en réalisation de mammographieschez les femmes de plus de 60 ans, l’arrêtinjustifié de la réalisation de frottis à la ménopauseet l’existence de sous-groupes defemmes ayant insuffisamment accès auxprocédures de dépistage. Ainsi, il existe undéséquilibre dans l’accès aux services deprévention : un pourcentage non négligeableparmi les femmes les plus menacées oupour lesquelles les procédures les plus efficacessont absentes des filières de priseen charge, alors que d’autres moins menacéesou pour lesquelles les prises en chargesont d’une efficacité discutée ou minime,utilisent les ressources du système desanté. Une organisation ciblée et adaptéesur ce sujet devrait permettre d’améliorerles indicateurs de prise en charge et d’offrirce qui est une priorité : une meilleure équitédans l’accès aux soins et une meilleure répartitiondes examens pratiqués dans notrepays.références bibliographiques1. Inserm-SC8. Statistiques des causes médicalesde décès 1998. Paris : Inserm, 2001.2. Feuer E. J., Kessler L. G., Baker S. G., TrioloH. E., Green D. T. The impact of breakthroughclinical trials on survival in population basedtumor registries. J. Clin. Epidemiol. 1991 ; 44(2) : 141-53.3. Gillot D. L’annonce du plan cancer. Ministèrede la Santé, <strong>2000</strong>.4. Ministère de l’Emploi et de la Solidarité --secrétariat d’État à la Santé et à l’Action sociale.La Conférence nationale de santé <strong>2000</strong>. Paris :ministère de la Santé, <strong>2000</strong>. www.sante.gouv.fr5. Micksche M., Lynge E., Diehl V., et al. Recommandationspour le dépistage du cancer dansl’Union européenne. Bull. Cancer 2001 ; 88 (7) :687-92.6. Sjöberg L. Factors in risk perception. RiskAnal. <strong>2000</strong> ; 20 (1) : 1-11.7. <strong>Mo</strong>atti J., Dab W., Abenhaim L., Bastide S.Perceptions individuelles et collectives des risquespour la santé en Île-de-France : leçons pourla prévention. In : D’Houtaud A., Field M., GueguenR. (eds). Les représentations de la santé. Paris :Inserm, coll. Colloques Inserm, 1988 : 500 p.8. Slovic P. Perception of a Risk. Science 1987 ;236 : 280-5.9. <strong>Mo</strong>atti J., Lefaure C. Les ambiguïtés de l’acceptable: perception des risques et controversessur les technologies. Culture Technique1983 ; 11 : 10-25.10. Baird B. N. Tolerance for environmentalhealth risks: the influence of knowledge, benefits,voluntariness, and environmental attitudes.Risk Anal. 1986 ; 6 (4) : 425-35.11. Fontaine K. R., Smith S. Optimistic bias incancer risk perception: a cross-national study.Psychol. Rep. 1995 ; 77 (1) : 143-6.12. Ménégoz F., Chérié-Challine L. Le cancer enFrance : incidence et mortalité. Paris : ministèrede l’Emploi et de la Solidarité-secrétariat d’Étatà la Santé-La Documentation française, 1998.350 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


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Relecture : Bertrand Thélot (InVS)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsAccidentsHélène Bourdessol, Marie-Pierre Janvrin, François Baudierl’essentiel en quelques chiffres…Ce chapitre aborde le problème des accidents,quels que soient leurs types, survenusau cours de l’année écoulée parmi lespersonnes âgées de 12 à 75 ans, ainsi queles craintes qui leur sont associées. En lienavec la problématique des accidents et tenantcompte de l’émergence de nouveauxloisirs, le Baromètre santé <strong>2000</strong> s’est intéresséplus particulièrement à la pratiquedes sports de glisse — roller, patins à rouletteset skate —, mais aussi du vélo (VTT,BMX et vélo classique) et au comportementde prévention par le port du casquelors de la pratique de ces engins.Perception du risque d’accidentsLes accidents de la circulation constituenttoujours la crainte majeure desFrançais, jeunes ou plus âgés, hommes oufemmes. Les autres accidents, travail, viedomestique, de sport et de loisirs, àl’école arrivent respectivement aux 7 e , 9 e ,10 e et 12 e places des risques et maladiesredoutés. Les personnes qui craignent leplus les accidents sont celles qui en ontété victimes. Exception faite des accidentsde travail, de sport et de loisirs, les femmessont en proportion toujours plusnombreuses à redouter pour elles-mêmesles accidents.La fréquence des accidents13,1 % des personnes âgées entre 12 et75 ans ont déclaré avoir été victimes d’aumoins un accident au cours des douze derniersmois, ayant entraîné une consultationchez un médecin ou une hospitalisation.Huit accidentés sur dix ont déclaré un accident.Les hommes sont proportionnellementplus nombreux que les femmes àavoir été victimes d’un accident jusqu’à54 ans, après quoi, les femmes en déclarentdavantage. Les jeunes sont particulièrementexposés à l’accident : avant 26 ans, environun jeune sur cinq en a été victime au coursde l’année écoulée. Puis la fréquence desaccidents décroît régulièrement avec l’âge.Le nombre moyen d’accidents est de 1,3par victime, mais comme pour la fréquencedes accidentés, le nombre moyend’accidents diminue avec l’âge.Les types d’accidentsParmi l’ensemble des personnes interrogées,les traumatismes de sport ou de loisirsau cours de la dernière année sont lesplus souvent cités (4,3 %), suivis des accidentsdomestiques (2,4 %), puis ceuxde voiture (1,0 %).Parmi les personnes potentiellement exposées,3,5 % déclarent au moins un accident359


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. Résultatsdu travail et 4,6 % un accident de deuxrouesmotorisé.Les accidents de la vie domestique touchentla population à tous les âges, alorsque pour les autres traumatismes, les jeunesen sont plus souvent victimes.Le profil de l’accidentéLa fréquence des accidents est souventassociée, d’une part, aux ivresses ou à laconsommation du cannabis, et d’autrepart, à la consommation de tranquillisantsou de somnifères chez les hommes et d’antidépresseurschez les femmes. Selon lesscores du profil de Duke, les victimes d’accidentdéclarent plus souvent une moinsbonne santé que les personnes non accidentéeset les femmes davantage que leshommes. Enfin, la prise de risque demeureassociée à l’accident.La pratique du deux-roues motorisé,du vélo et de la glisse urbaine18,3 % des personnes interrogées ontdéclaré avoir fait de la moto, de la mobyletteou du scooter, 55,2 % du vélo(VTT, BMX ou vélo classique) et 9,3 %du roller/patins et skate. Le VTT estdavantage pratiqué que le vélo classique,mais le type de vélo pratiqué dépend del’âge. Les plus jeunes vont préférer leVTT et les aînés le vélo classique.Alors que l’on ne distingue pas de différencesdans la pratique selon la taille del’agglomération pour les deux-rouesmotorisés et le vélo, la pratique du roller,en revanche, est avant tout citadine.Le port du casqueParmi les personnes qui déclarent avoirfait de la moto, de la mobylette ou duscooter, 92,1 % ont porté un casque lorsde la dernière utilisation, 8,2 % parmiceux qui ont fait du vélo et 10,7 % chezles adeptes du roller, des patins à rouletteset du skate.360


Accidents1. Accidents domestiques, de sport, de loisirs et scolaires.Sont exclus, les accidents de la circulation, du travail,les suicides, les agressions et les catastrophes naturelles.Sont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.Les accidents de la vie courante 1 fédèrentde multiples thématiques sans renvoyer legrand public et les professionnels de santéà une cause de santé publique identifiée pareux comme prioritaire [1] et ce, en dépit dedonnées épidémiologiques qui restentpréoccupantes. En effet, ces traumatismesdemeurent une cause majeure de mortalité,de morbidité ou d’années potentielles de vieperdues alors que la majorité d’entre euxpourrait être évitée. En France, ils représententune des principales causes de décèsprématurés. Pour l’année 1998, 18 812 personnessont décédées suite à ce type d’accident,dont 318 enfants âgés de 0 à14 ans et 441 adolescents ou jeunes adultesde <strong>15</strong> à 24 ans [2]. Bien que ce nombrene cesse de diminuer depuis les annéesquatre-vingt, ces accidents continuent dereprésenter environ 10 % des décès aucours de la première année de vie et entre<strong>15</strong> et 24 ans, et plus de <strong>15</strong> % parmi lesenfants âgés de 1 à 14 ans (dont un décèssur cinq entre 1 et 4 ans) [2, 3].Depuis près de vingt ans, de nombreux effortsont été menés en France pour développerla prévention des accidents de la viecourante en population générale et plusparticulièrement aux âges extrêmes de lavie. Concernant les accidents des jeunesenfants, de grands programmes de préventionse sont succédés [4]. Ils visaient à susciterune véritable prise de conscience duphénomène orientée vers la promotiond’une démarche éducative auprès de jeunesparents, prenant en compte le développementde l’enfant tout en valorisant la qualitéde la relation parentale. Ces différentesactions (notamment la prévention active visantla modification des comportements)accompagnées de mesures dites passives(législatives ou réglementaires comme l’obligationde sécurité des produits et des services,la mise en application de normes desécurité, etc.) ont contribué à une diminutiondes accidents de l’enfant de moins de16 ans. De près de 1 500 décès au débutdes années quatre-vingt, on est passé àmoins de 350 à la fin des années quatrevingt-dix[2-4].Depuis quelques années, la prévention deschutes chez les personnes âgées de plus de65 ans — environ 9 000 décès en 1998 etplus de 2 millions de chutes [2, 5] — estaussi devenue une priorité de la préventiondes accidents de la vie courante, de mêmeque les traumatismes de sport et de loisirschez les adolescents et les jeunes adultesBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats361


Accidents[4]. Ces derniers constituent la deuxièmecatégorie d’accidents, en terme de fréquence,après les accidents de la circulation.Par ailleurs, les accidents de la vie couranteévoluent en fonction de l’apparition de nouveauxrisques portés par le développementde pratiques émergentes. C’est, par exemple,le cas pour les traumatismes liés à certainsloisirs comme le roller ou le surf desneiges, mais aussi les noyades en relationavec la croissance récente et considérabledu nombre de piscines privées.Une démarche préventive (réglementaire etéducative) doit donc intégrer ces évolutionset, pour cela, les dernières données decette enquête permettent d’évaluer l’étatactuel des opinions, attitudes et comportementsdes 12-75 ans vis-à-vis des accidents.En effet, comment les 12-75 ansperçoivent-ils ce type de traumatismes ?Quelle est l’importance réelle du problèmedans la population ? Au cours de quellescirconstances se déroulent ces événements? Qui sont les personnes les plussouvent accidentées ? Où en est-on de l’utilisationdes moyens de protection commele casque, en particulier pour les pratiquantsde vélo et de roller/patins à roulettes ?L’ensemble de ces données devrait permettrela mise en place d’actions de promotionde la santé plus ciblées, notamment dansle cadre des programmes nationaux desanté publique sur la prévention des accidentsde la vie courante mis en œuvre parle CFES, la Caisse nationale de l’assurancemaladie des travailleurs salariés (Cnamts) etleurs partenaires.RésultatsPerception du risqued’accidentsParmi les quinze risques ou maladies citées,les accidents de la circulation constituent lacrainte majeure des personnes âgées de12 à 75 ans (Tableau I). Les accidents du travailviennent en 7 e position (parmi les personnesqui déclarent un emploi), les accidentsde la vie domestique en 9 e , les accidents desport et de loisirs en 10 e et les accidents àl’école (parmi les scolaires) en 12 e position.La proportion des craintes exprimées estplus importante parmi les femmes queparmi les hommes pour les risques d’accidentsde la circulation (66,1 % vs 58,5 % ;p


Accidentsles <strong>15</strong>-19 ans à 67,7 % parmi les 45-54 ans), puis baisse après 55 ans (de63,1 % parmi les 55-64 ans à 52,0 % parmiles 65-75 ans) (Tableau II).Selon la situation professionnelle, le résultatest cohérent avec les résultats précédentspuisque la fréquence des personnesretraitées qui expriment cette crainte estplus faible que parmi les personnes qui exercentune activité professionnelle. Concernantle lieu d’habitation, les habitants de l’agglomérationparisienne redoutent moins cetype d’accident que les provinciaux. Parailleurs, la crainte de l’accident de circulationest plus fortement exprimée par lespersonnes vivant en couple que les autres(64,9 % vs 57,8 % ; p


AccidentsTableau IICraindre pour soi-même « pas mal » ou « beaucoup » les problèmes ou maladies,selon plusieurs variables sociodémographiques (en pourcentage)Circulation Vie domestique Spor t Travail a École b(n=13 685) (n=13 685) (n=13 685) (n=9 308) (n=1 970)Ensemble 62,4 21,1 17,0 23,5 16,0Sexe *** *** *** ***Hommes (n=6 027) 58,5 17,8 19,6 28,9 14,6Femmes (n=7 658) 66,1 24,2 14,4 18,2 17,4Âge *** *** *** *** ***12-14 ans (n=522) 47,8 22,7 30,2 22,3 24,5<strong>15</strong>-19 ans (n=929) 57,4 17,2 28,7 35,4 <strong>15</strong>,020-25 ans (n=1 314) 64,0 19,8 22,2 25,8 7,626-34 ans (n=2 823) 65,8 26,0 18,5 23,3 11,535-44 ans (n=2 564) 66,0 22,2 <strong>15</strong>,9 21,9 –45-54 ans (n=2 189) 67,7 18,5 13,9 24,5 –55-64 ans (n=1 734) 63,1 19,8 12,2 19,8 –65-75 ans (n=1 610) 52,0 20,5 7,8 18,1 –Vie en couple *** *** ***Oui (n=8 092) 64,9 22,3 14,6 23,2Non (n=5 593) 57,8 18,9 21,2 24,4Situation professionnelle (18–75 ans) *** *** *** ***Au chômage (n=827) 62,8 22,0 <strong>15</strong>,7 22,0Travail/secteur privé (n=4 257) 65,5 20,6 <strong>15</strong>,9 24,1Travail/secteur public (n=2 477) 67,4 22,0 17,8 22,1Travail/à son compte (n=546) 63,5 20,4 <strong>15</strong>,9 36,8Retraités (n=2 477) 54,2 20,1 9,2 27,5Étudiants (n=886) 65,6 18,8 24,6 ncAutres inactifs (n=1 118) 69,8 27,5 13,6 14,8* : p


AccidentsCirculation Vie domestique Spor t Travail a École b(n=13 685) (n=13 685) (n=13 685) (n=9 308) (n=1 970)Profession et catégoriesocioprofessionnelle *** *** *** ***Agriculteurs (n=187) 61,2 32,7 17,1 67,4Artisans, commerçants,chefs d’entreprise (n=249) 64,2 <strong>15</strong>,3 14,5 25,6Professions libérales, professeurs,cadres (n=1 259) 67,2 16,8 16,6 11,4Professions intermédiaires (n=2 064) 67,1 21,2 18,5 20,4Employés (n=2 584) 66,9 24,2 14,7 20,4Ouvriers (n=1 856) 62,7 20,7 16,9 37,0Niveau de diplôme *** * ***Aucun diplôme (n=1 308) 59,4 23,3 <strong>15</strong>,3 29,5Inférieur au bac (n=6 219) 61,3 21,4 <strong>15</strong>,3 28,3Bac ou niveau bac (n=2 066) 67,5 20,6 17,3 21,0Bac + 2 (n=1 219) 66,9 20,2 17,7 17,5Bac + 3 et plus (n=2 085) 65,7 18,9 18,2 13,4Autres (n=266) 58,3 20,0 14,4 30,7Taille d’agglomération *** ***Communes rurales (n=3 910) 61,1 23,0 16,1 25,1 16,2De 2 000 à 20 000 hab. (n=2 307) 65,4 20,9 16,9 25,0 16,4De 20 000 à 100 000 hab. (n=1 746) 63,0 21,4 17,8 26,2 17,2De 100 000 à 200 000 hab. (n=957) 66,1 21,2 19,5 26,6 17,9200 000 hab. et plus (n=2 854) 63,0 19,8 17,0 21,8 12,2Agglomération parisienne (n=1 819) 58,3 19,6 16,9 18,5 18,9b. Question posée uniquement aux scolair es ou étudiants de moins de 31 ans (n=1 970).les accidents de sport et de loisirs que lesplus jeunes (exposition moindre) : la proportiondes personnes retraitées craignant cesaccidents est de 9,2 %, alors qu’elle estdeux fois et demi plus élevée (24,6 %) parmiles étudiants.Les accidents du travail (pour lespersonnes déclarant une activitéprofessionnelle)Globalement, près d’une personne sur quatre(23,5 %) qui exerce une activité professionnellecraint les accidents du travail.Ce type d’accident, davantage redouté parles plus jeunes travailleurs (35,4 % avant20 ans), l’est aussi par les personnes travaillantà leur compte (36,8 % vs 23,3 %parmi les autres personnes interrogées quitravaillent ; p


Accidentsdu tertiaire sont davantage développéesdans les grandes agglomérations et notammenten région parisienne.Les croisements des différentes composantesdu profil de santé de Duke (pour la définitiondes scores de Duke, se reporter auchapitre Inégalités et comportements desanté des 18-75 ans) avec les craintes expriméessuivant le type d’accidents, montrentque les personnes qui déclarent craindreces traumatismes obtiennent de moinsbons scores de qualité de vie que les autres(Tableau III). Seules les personnes craignantles accidents de sport et de loisirs ont demeilleurs scores de santé sociale et physiqueque les autres. Ce constat résulte d’un effetâge dans la mesure où la pratique sportiveest plus élevée parmi les plus jeunes.Enfin, et de façon assez logique, le pourcentagedes personnes redoutant les accidentsest plus élevé parmi celles ayant déclaré unaccident au cours des douze derniers mois(Tableau IV).Par ailleurs, les personnes qui déclarentcraindre les accidents de sport sont aussiproportionnellement deux fois plus nombreusesà avoir pris un risque par plaisir oupar défi au cours des trente derniers jours(12,1 % vs 5,6 % ; p


AccidentsTableau IVProportion des sujets déclarantcraindre pour eux-mêmes « pasmal » ou « beaucoup » les accidentsselon qu’ils aient eu un accident aucours des douze derniers moisCraindre les accidents deCirculation (n=13 685)Accident : oui 13,6Accident : non 12,3Vie domestique (n=13 685)Accident : oui 14,3Accident : non 12,8Sport (n=13 685)Accident : oui 24,1***Accident : non 10,8École (n=1 970)Accident : oui 32,2***Accident : non 21,0Travail (n=9 308)Accident : oui 18,5***Accident : non 11,4*** : p


AccidentsTableau VIÉvolution des craintes pour soi-même « pas mal » ou « beaucoup » des problèmes desanté ou maladies depuis 1992 d, e Adultes (de 18 à 75 ans) Jeunes (de 12 à 17 ans)1992 1993 1995 1999 1997 1999(n = 2 099) (n = 1 950) (n = 1 993) (n = 12 588) (n = 3 217) (n = 1097)Les accidents de la circulation 66,9 (1) 67,9 (1) 69,1 (1) 63,8 (1)*** 43,6 (1) 50,2 (1)***Le cancer 56,9 (2) 58,9 (2) 63,2 (2) 57,3 (2)*** 37,3 (4) 40,8 (3)*Les maladies cardiaques 40,5 (3) 37,9 (3) 47,7 (3) 36,0 (3)*** 24,6 (6) 25,3 (8)Les maladies respiratoires a a a 29,9 27,0 (5) 27,7 (7)Les maladies liées au tabac a a a 28,2 a 29,1Le sida 29,2 (4) 30,4 (4) 33,1 (4) 22,9 (6)*** 38,5 (3) 43,0 (2)**Les accidents du travail b 24,5 (5) 24,0 (5) 30,6 (6) 25,1 (4)*** 19,9 (8) 30,1 (6)*La dépression a a 30,9 (5) 23,0 (5)*** 19,1 (9) 17,6 (12)Les accidents dela vie domestique 19,0 (6) 19,8 (6) 27,8 (7) 21,7 (7)*** 16,5 (11) 18,9 (10)*Les MST hors sida 17,6 (7) 18,8 (7) 23,8 (8) 16,0 (8)*** 43,1 (2) 34,8 (4)***Les accidents de sportet de loisirs a a a <strong>15</strong>,8 24,6 (6) 30,5 (5)***Les accidents à l’école(hors sport) c a a a 9,8 <strong>15</strong>,2 (12) 20,3 (9)***La tuberculose 10,1 (9) 13,0 (8) 20,3 (9) 12,0 (9)*** 17,9 (10) 16,6 (14)Les maladies liées à l’alcool 11,0 (8) 11,2 (9) 16,1 (10) 10,8 (10)*** 13,8 (14) 18,1 (11)***Le suicide 7,0 (10) 7,3 (10) 12,6 (11) 8,3 (11)*** <strong>15</strong>,1 (13) 17,1 (13)* : p


AccidentsTableau VIITypes d’accident au cours des douze derniers mois selon le sexe (en pourcentage)Ensemble Hommes FemmesTotal accidents(n=13 685) 13,1 16,2 10,1***Ensemble accidents de sport et de loisirs(n=13 685) 4,3 5,9 2,8***Accidents de sport ou de loisirs, en dehors du vélo, du rolleret du skate (n=13 685) 3,8 5,2 2,5***Accidents de vélo a (n=7 377) 0,8 1,1 0,5**Accidents de roller, patins à roulettes a (n=1 038) 1,2 1,9 0,5*Accidents de skate a (n=138) 5,2 4,9 8,2Accidents de moto, mobylette, scooter a (n=2 366) 4,6 5,9 2,0***Accidents de voiture(n=13 685) 1,0 0,8 1,2Accidents en tant que conducteur (n=12 588) 0,8 0,8 0,7Accidents domestiques(n=13 685) 2,4 2,3 2,5Accidents à l’écoleEn dehors du spor t b (n=1 971) 2,3 2,5 2,1Accidents de travail ou d’atelier parmi les salariés c(n=11 630) 3,5 5,2 1,7***Autres types d’accidentsBagarres, agr essions, etc. (n=13 685) 1,6 1,6 1,6* : p


AccidentsFigure 30,5à partir de 55 ans, la fréquence des accidentsdevient plus élevée parmi les femmesque parmi les hommes, mais la différencen’est significative qu’à partir de 65 ans(p


AccidentsTableau VIII<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variable dépendanteest la survenue d’un accident parmil’ensemble des personnes interrogéesde 12 à 75 ans (n=13 685)OR ajusté IC à 95 %Âge12-14 ans 1<strong>15</strong>-19 ans 1,0 0,8–1,320-25 ans 0,7** 0,6–0,926-34 ans 0,5*** 0,4–0,735-44 ans 0,5*** 0,4–0,645-54 ans 0,3*** 0,3–0,455-64 ans 0,3*** 0,2–0,465-75 ans 0,2*** 0,2–0,3SexeHomme 1Femme 0,6*** 0,6–0,7IvresseAucune ivresse 1Au moins une ivresse 1,3*** 1,1–1,5CannabisAbstinent 1Expérimentateurou consommateur 1,2** 1,1–1,4** : p


Accidentscidentés. D’après cette évaluation (TableauX), les personnes victimes d’au moins un accidentau cours des douze derniers moisayant entraîné une consultation médicale ouune hospitalisation, ne sont pas significativementen moins bonne santé générale queles autres (70,9 vs 71,2). Toutefois, en tenantcompte du sexe, ce constat ne se vérifiepas chez les hommes. Ces derniers déclarentune moins bonne santé générale(73,1 vs 74,7 ; p


Accidentsque (74,6 vs 77,6 ; p


Accidentset 1,7 % des femmes ont déclaré un accidentdu travail. Ce type d’accident représente3,5 % de l’ensemble des accidentsdéclarés parmi la population en âge de travailler(Tableau VII).Les plus jeunes hommes craignent plus cetype d’accident que les adultes ou que lesfemmes. Ils en sont aussi davantage victimesque leurs aînés (Tableau XII). Ainsiparmi les hommes, le risque d’accident dutravail est plus élevé entre 20 et 25 ans(10,3 %), puis décline régulièrement avecl’âge (4,8 % entre 45 et 54 ans ; p


Accidentsdiaires (3,5 %) ont des pourcentages intermédiaires.Enfin, la proportion des accidents est plusfaible parmi les travailleurs du secteur public(4,0 %) que parmi ceux travaillant dansle privé (5,5 % ; p


Accidentsavec l’âge mais persistent tout de mêmechez les adultes et augmentent de nouveauchez les sujets plus âgés, notamment parmiles femmes (Figure 6). La Figure 8 présentela pratique du vélo par classe d’âges et selonle type de vélo (VTT, BMX, vélo classique): elle permet de voir que le vélo estpratiqué à tous les âges — VTT pour lesplus jeunes, le vélo classique pour les plusâgés —, exposant ainsi l’ensemble de lapopulation à l’accident (voir aussi ci-dessousla partie « Les attitudes face à la prévention: le port du casque dans la pratique dudeux-roues motorisé… »).Les accidents liés à l’utilisationdes deux-roues à moteurUn quart des hommes interrogés (24,4 %)et plus d’une femme sur dix (12,4 %) déclarentavoir fait de la moto, du scooter ou dela mobylette au cours des douze mois précédantl’enquête (Tableau XIII). Cette pratiquedu deux-roues motorisé est plus fréquenteparmi les plus jeunes, chez les hommescomme chez les femmes, puis déclineavec l’âge (les garçons entre <strong>15</strong> et 19 anssont 60,4 % à avoir fait du deux-roues, lesjeunes filles sont 47,9 % vs 36,1 % entre20 et 25 ans parmi les hommes, et 21,8 %parmi les femmes) (Figure 7).Parmi les individus qui ont déclaré avoirfait de la moto, de la mobylette ou duscooter, tous âges confondus, 5,9 % deshommes et 2,0 % des femmes déclarentavoir eu au moins un accident sur un deuxrouesmotorisé (p


AccidentsLes attitudes préventives :le port du casqueUne série de questions a été posée afind’étudier les comportements de prévention(le port du casque) lors de l’utilisation d’undeux-roues motorisé (moto, mobylette ouscooter), d’un vélo (VTT, BMX ou vélo classique)et du roller (patin à roulettes, roller ouskate). En effet, les accidents de deux-roues(motorisés ou non) et d’engins à roulettesentraînent des blessures à la tête dans 30 %des cas [23, 24]. L’enquêté devait répondreà la question : « Au cours des douze derniersmois, avez-vous fait de la moto (mobylette,scooter), du vélo ou du roller ? ». Sioui, la question suivante était : « La dernièrefois, avez-vous porté un casque ? ».Principales caractéristiquesAu cours des douze derniers mois précédantl’enquête, 18,3 % des personnes interrogéesont déclaré avoir fait de la moto, dela mobylette ou du scooter, 55,2 % du véloet 9,3 % du roller, patin à roulettes ou skate(Tableau XIII). SI l’on considère l’ensembledes personnes interrogées et quel que soitl’engin, les hommes sont proportionnellementtoujours plus nombreux à déclarer pratiquerque les femmes. Ces fréquences sontplus élevées parmi les plus jeunes puis diminuentprogressivement avec l’âge (en particulierpour le roller, patin à roulettes et skate).Le pourcentage d’utilisateurs de deux-rouesmotorisés ne varie pas de manière significativeen fonction de la taille de l’agglomération.De même, pour le vélo, il n’y a pasde différence significative dans la pratiqueen fonction de la taille de l’agglomération.Toutefois, 58,2 % des habitants des communesrurales déclarent avoir fait du vélovs 53,7 % en agglomération parisienne. Àl’inverse, pour le roller, patin à roulettes etskate, plus la taille de l’agglomération estgrande, plus les fréquences de la pratiquesont élevées (p


AccidentsFigure 8604020090725483,8lisation est bien spécifique (Figure 8). Ainsi,parmi les hommes qui ont fait du vélo,64,8 % ont pratiqué du VTT, 33,0 % du véloclassique et 2,2 % du BMX. Parmi les femmes,51,1 % ont fait du VTT, 47,7 % du véloclassique et 1,2 % du BMX. Les pourcentagesde pratiquants de VTT (et du BMX) diminuentavec l’âge alors que ceux pour levélo classique augmentent : parmi les adolescentsâgés de 12-14 ans ayant fait duvélo, 83,8 % ont dit qu’il s’agissait d’un VTTet 9,2 % d’un vélo classique contre respectivement34,1 % (p


Accidentsen proportion significativement moins nombreuxà avoir utilisé le casque que les plusjeunes âgés de <strong>15</strong> à 19 ans (p


AccidentsAccidents de véloet de glisse urbaineLes accidents de vélo sont abordés ici sansen distinguer le type. En effet, pour desquestions d’effectifs, l’analyse n’a pu êtreeffectuée par type de vélo. Parmi l’ensembledes cyclistes, 0,8 % a déclaré avoir euau moins un accident ayant entraîné uneconsultation médicale au cours des douzederniers mois, les hommes plus que lesfemmes (1,1 % vs 0,5 % ; p


Accidentsadulte), il reste vérifié que la hiérarchie faitepar les Français ne correspond pas à laréalité épidémiologique. Ceci est bien sûrvrai pour les accidents de sport et de loisirsqui sont les traumatismes les plus fréquents.C’est aussi vérifié pour les accidentsdomestiques qui, par définition, sepassent dans la sphère privée et restentdonc moins visibles et moins médiatisésque des événements survenant sur la voiepublique et mettant en cause par exempleun véhicule à moteur.Les perceptions des risques pour la santévarient selon l’âge, le sexe et la proximitéressentie du risque. L’écho médiatique decertaines affaires publiques joue très certainementun rôle non négligeable [8], ainsique les conditions de vie de la population(importance du chômage, de la précarité,etc.). Pour cette dernière enquête, la baisseglobale des craintes exprimées en 1999pourrait peut-être s’expliquer par un contextesocio-économique plus favorablequ’auparavant, notamment après les annéesde crises économiques du début des annéesquatre-vingt-dix [9-11].Toutefois, l’émergence de maladies liées àdes évolutions environnementales (listériose,asthme, sang contaminé, amiante,etc.), la médiatisation importante du risquesanitaire et du même coup l’accroissementdes débats sur la santé, ont (r)éveillé denouvelles inquiétudes individuelles commecollectives et mis en second plan des risquesplus « anciens » comme le cancer, lesaccidents de la circulation ou la tuberculose.Ainsi, en 1999, les craintes liées aux problèmesenvironnementaux sont très importantes(cf. l’annexe ci-contre) et l’expressionde ces peurs permet de donner des élémentsde réponse quant à cette augmentationd’autres craintes davantage liées à l’actualitéet véhiculées par les médias au derniersemestre 1999 [8, 12].Par ailleurs, l’expression des craintes peutêtre liée à sa propre confrontation avec l’accidentou à une prise de risque récente.Ainsi, les personnes ayant déjà subi un traumatismerelativement marquant ou qui déclarentavoir pris un risque, disent plus souventque les autres redouter les accidents.Ce constat pose la question plus globale durôle de l’expérimentation d’un événement devie et de la crainte de sa répétition par rapportà une attitude à venir plus préventive.En d’autres termes, l’expérience de l’accidentet la crainte de sa répétition ont-ellesune influence sur une éventuelle posture deprotection ?L’expression des craintes peut être liéeaussi à la nature anxieuse de la personne.Ainsi, l’analyse conjointe avec le profil desanté de Duke montre que les personnes quisont plus anxieuses et plus déprimées queles autres, sont en proportion aussi plusnombreuses à déclarer craindre les accidents.L’accroissement de l’information surcertains risques (par exemple l’épidémie defièvre aphteuse ou le risque sanitaire suiteà la pollution de l’eau liée aux inondations)pourrait alors renforcer cette nature anxieuserelevée chez certains sujets et conduireà des comportements sans rapportavec l’exposition objective et personnelle àces dangers spécifiques, souvent limitésdans le temps et l’espace [8, 11, 12].Une recherche expérimentale récente surl’exposition aux risques a souligné que lesindividus étudiés exprimaient « un optimismecomparatif » par rapport aux maladiesou aux accidents. Cette attitude consisteà se projeter dans une situation avantageusepar rapport à autrui en estimantplus probable pour l’autre que pour soi lasurvenue de l’événement défavorable (accidentou maladie). Cet « optimisme comparatif» est très inégal selon la cible de lacomparaison et les domaines du risque. Ils’observe principalement quand le rapprochementporte sur une cause abstraite plutôtque familière [13]. Dans ce Baromètresanté et par type d’accidents, les craintessont corrélées aux risques objectifs de traumatisme.Ainsi, les femmes et les personnesâgées sont proportionnellement plusnombreuses à craindre les accidents domestiques.Les données ménage de l’Inseemontrent aussi que ce sont ces deux catégoriesde populations qui passent le plus deBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats381


Accidentstemps dans leur maison et qui sont, de cefait, davantage exposées à ce type d’accidents[14].De la même façon que pour les précédentsBaromètres santé adultes [1, 6, <strong>15</strong>], lesliens entre la crainte des accidents pour soimêmeet la situation spécifique du statut deparents (surtout pour les mères d’enfantsvivant à la maison) s’expliquent sans doutepar le sentiment de forte responsabilité queles femmes ont dans notre société vis-à-visde la sécurité quotidienne de leur enfant.Une étude qualitative réalisée auprès de parentsde jeunes enfants et de futurs parents[16] 1 a souligné que globalement, il existaitune bonne connaissance à propos des accidentsdomestiques et de leurs risques. Selonle sexe, il était constaté une approchedifférente dans la façon d’envisager l’apprentissagedu risque. L’intérêt des hommespour l’information en matière de préventionétait plus réduit, tout comme le degréde connaissance du risque. Alors queles femmes déploient une démarche actived’information et de prévention vis-à-vis desaccidents, les pères ont plutôt tendance àconsidérer que l’accident constitue une expériencepositive de l’apprentissage du risque.De plus, cette étude a révélé que l’anxiétérecouvrait de multiples craintes et que faceà celles-ci, l’attitude des parents s’inscrivaitdans un univers variant du fatalisme (impuissanceface aux maladies graves, aux agressionset aux accidents causés par un tiers)à la responsabilité (les accidents domestiquespeuvent être évités, de même queceux qui se produisent dans la rue) [16].Pour les accidents de travail, les craintessont, elles aussi, corrélées de façon logiqueaux risques de traumatismes liés à la naturede l’activité professionnelle (de l’ouvrier au1. Afin d’estimer et apprécier la connaissance des parentsd’enfants de moins de 3 ans et futurs parents dansle domaine des accidents de la vie courante et en vued’améliorer une brochure d’information, le CFES et laCnamts ont confié la réalisation d’une étude qualitative àl’institut Ifop : 36 entretiens individuels semi-directifs ontété menés auprès de mères [24] et pères [12] répartisdans les villes de Lille, Tours, Dijon, Toulouse et Paris ;ces entr etiens ont été complétés par trois groupes deparents.cadre). Par exemple, les agriculteurs sontproportionnellement beaucoup plus nombreuxque l’ensemble des autres catégoriesprofessionnelles à déclarer craindre lesaccidents du travail. Ce fort sentiment estsans doute lié au fait qu’un accident du travailpeut être synonyme d’arrêt ou de ralentissementde l’exploitation (parfois familiale)et donc de baisse des revenus [17].Les accidents de sport et de loisirs sont,quant à eux, davantage craints par les plusjeunes qui sont aussi plus nombreux à déclarerune pratique sportive 2 . En outre, l’expositionau risque d’accident va dépendredu type de sport pratiqué et de l’intensité decette activité (compétition ou loisirs) [18].Si parmi les adultes, la peur des accidentsde la circulation a légèrement diminué entreles deux dernières enquêtes barométriques(baisse de cinq points), elle a, en revanche,davantage progressé parmi les jeunes(hausse de près de sept points). Si cettehausse est vérifiée dans la prochaine enquête,elle pourrait révéler une prise deconscience du danger routier par les jeunesen rapport avec le fait que ce risque constituechez les <strong>15</strong>-24 ans la première causede mortalité [2]. Il est à noter que la campagnede la Prévention routière intitulée LeCarrefour 3 a été diffusée durant la mêmepériode que le terrain du Baromètre santé(dernier trimestre 1999). Une étude réaliséequelques mois après sur les codes culturelsdes jeunes de 11 à 30 ans, a souligné combiencette campagne a imprégné les esprits[19].Les prises de risques observées viennentsans doute à la fois d’une méconnaissancedes dangers, du plaisir des sensations forteset d’une mise en jeu constante du corps[20, 21]. Les critères d’appréciation du risquesont aussi liés à l’imaginaire collectifplutôt qu’à une objectivité rationnelle. Mêmesi le nombre de décès par accidents de la2. Cf. chapitre Activité sportive et comportements desanté.3. Cette campagne sur la prévention des accidents routiers,qui s’adresse aux jeunes, présentait pour la premièrefois en France des images-chocs sur les conséquencesqu’un accident peut entraîner.382 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Accidentsroute chez les jeunes est important, la probabilitédu risque pour chaque individu restetrès faible et est envisagée dans une lointaineperspective [20, 21].Comme pour la plupart des études sur lesaccidents, dans cette enquête, les hommesdéclarent plus souvent que les femmesavoir été victimes d’accidents au cours desdouze derniers mois : 13,1 % « d’accidentés» chez les 12-75 ans (au cours de la dernièreannée) représentent en population généraleenviron 6 millions d’accidents dontplus de 3,6 millions chez les hommes etplus de 2,3 millions chez les femmes. Lepourcentage de personnes accidentéesvarie selon l’âge et est le plus élevé chez lesmoins de 25 ans. Les sujets qui ont déclaréau moins un accident au cours des douzederniers mois sont aussi globalement plusnombreux à se dire en moins bonne santé.Toutefois, selon qu’il s’agit des hommes oudes femmes, les indicateurs permettant dejuger de cet état de santé varient. Surtout, leconstat d’une moins bonne santé est plus marquéchez les femmes que chez les hommes.Par type de traumatisme, on constate toujours[1] un pourcentage relativement importantdes accidents du travail. Les ouvriersen sont plus souvent victimes [22]. Parailleurs, il existe une assez bonne cohérenceentre les caractéristiques sociodémographiquesdes accidentés et les groupes à risques: les travailleurs du secteur primairesont effectivement les plus exposés.Si l’on s’intéresse aux accidents de voiture,les femmes sont davantage touchées parce type d’accidents en raison des chocsdont elles ont été victimes en tant que passagères.Ce résultat est cohérent avec leschiffres de 1999 de la prévention routière, oùsont évoqués la spécificité et la fréquence du« risque passager » en voiture [23].Par ailleurs, les accidents liés aux deuxrouesmotorisés sont plus fréquents chezles jeunes que parmi les adultes. La pratiquede ce moyen de transport est bien sûrplus habituelle au sein de cette population.Cependant, les 20-25 ans sont relativementmoins nombreux que les <strong>15</strong>-19 ans à déclarerce type d’accident. Trois facteurs pourraientexpliquer cette prévalence plus faibleparmi cette tranche d’âge :• une moindre prise de risque aux âgesadultes qu’à l’adolescence ;• une meilleure maîtrise technique de l’enginavec la pratique ;• une connaissance plus importante de laroute et de ses dangers.Les traumatismes de sport et de loisirs restentprépondérants, même si l’on constateune diminution continue de ce type d’accidentsavec l’âge des interviewés. Cette évolutionest à mettre principalement en relationavec une baisse de la pratique sportive aucours des années. Les jeunes sont en proportionnon seulement plus nombreux àdéclarer faire du sport, mais le type d’activitépratiquée, leur engagement physique(davantage de compétition, de performance,etc.) et leur prise de risque sontaussi plus importants. D’autres enquêtesont pu montrer que les adolescents pratiquaientplus de sports de contact et collectifs[18]. En outre, deux autres facteursexposent à l’accident :• les transformations pubertaires ;• l’accroissement des heures d’entraînement.En matière de santé publique, les accidentsde sport et de loisirs posent deux grandstypes de problèmes :1. ils sont, en France, la cause principaledes accidents (avec ceux de la circulation)chez les jeunes de moins de 26 ans. Ilss’inscrivent donc dans la problématique durapport des adolescents avec la prise derisque et les conduites d’essai, en lien étroitavec une construction de la personnalité etde l’identité en devenir. L’accident n’estdonc qu’un des aspects de comportementsde santé qui peuvent être à risques : consommationd’alcool, de drogues illicites, relationssexuelles sans protection, etc. Cetâge de la vie se caractérise notamment parBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats383


Accidentsla recherche de limites et par une notion relativementabstraite de la mort. La prise derisque peut donner à certains adolescentsl’occasion de vérifier leur pouvoir sur leurcorps et sur les choses. Il permet de construireson identité à travers cette confrontation[8, 19] ;2. mais ces accidents ne touchent pas exclusivementles jeunes. L’émergence des accidentsde loisirs survient dans un contextede développement d’une culture des loisirsmarquée notamment par l’essor de nouvellespratiques sportives (la glisse par exemple),dans un contexte d’extension du tempslibre (35 heures, augmentation de l’espérancede vie sans incapacité, etc.). Les« sportifs de loisirs » (principalement adultes)se blessent globalement à cause d’une mauvaisepréparation physique, d’un comportementinadapté à la pratique et en raison del’usage d’un matériel parfois déficient. Cesfacteurs sont d’autant plus préoccupantsqu’à l’opposé du sport institutionnalisé, lesactivités de loisirs (qui représentent 60 % del’activité sportive) sont peu encadrées.Depuis deux ans, les campagnes de communication1 sur la prévention de traumatismesliés à certaines activités, notammentles accidents de vélo, de roller ou patin àroulettes et de skateboard, mettent l’accentsur l’intérêt du port des protections. Cetteprotection permet de réduire efficacementla gravité des blessures à la tête. Elle estobligatoire pour les deux-roues motorisésmais n’est que recommandée pour le vélo,le roller, le patin à roulettes et le skate.Quelle que soit la cause de la collision, laplupart des accidents relatifs à l’utilisation deces moyens de transport ou de ces sportsentraînent une chute, et la plupart des blessuresqui en résultent sont liées à ce mécanisme— la tête étant alors souvent atteinte(dans plus de 30 % des cas) [24, 25].Les résultats présentés ici montrent à quelpoint la pratique du vélo fédère un largepublic. La prévention des accidents liés àcette pratique doit donc être envisagée pour1. Réalisées par le CFES, la Cnamts et d’autres partenaires.tous, en tenant compte des différentes habitudes.En effet, les comportements deprévention varient en fonction du type devélo utilisé. Ainsi, les « VTTistes » vont davantagese protéger que les pratiquants devélo classique. Par ailleurs, quel que soit levélo pratiqué, les plus jeunes se protègentdavantage que leurs aînés.Les adeptes du roller recouvrent aussi unlarge public. Le profil type du pratiquant deroller est le suivant : il est souvent trèsjeune, « femme », urbain et de milieu socioéconomiqueplutôt favorisé [26]. En termesde comportements de prévention, un peuplus d’un pratiquant de roller ou patin sur dixa porté un casque lors de sa dernière sortie,plus parmi les hommes que les femmes.Trois profils se distinguent dans le port ducasque en fonction de l’âge :• les très jeunes (12-14 ans) sont proportionnellementles plus nombreux à avoirporté cette protection, ils sont aussi lesprincipaux pratiquants de ce sport ;• les adolescents et les jeunes adultes (de<strong>15</strong> à 25 ans) qui mettent peu le casque ;• les adultes (à partir de 26 ans) parmi lesquelsle port du casque pourrait être qualifiéde très aléatoire, comme pour le vélo.Au regard de ces résultats, il apparaît quele port du casque peut être motivé soit par :• une objectivation plus grande d’un risque: les pratiquants de VTT ont plus souventdéclaré avoir porté un casque que ceuxqui font une forme traditionnelle de vélo ;• une démarche éducative motivée : le portdu casque est plus habituel chez les plusjeunes, car il est probablement le reflet desmesures « sécuritaires » exigées des parentsface à un sport perçu comme potentiellementà risques [13].Néanmoins, et plus globalement, le casqueest essentiellement utilisé lorsqu’il est obligatoire(92,3 % des usagers de deux-rouesmotorisés ont mis un casque à leur dernièresortie). Les bénéfices en terme de diminutionde la gravité des accidents liée au portdu casque protecteur ont été démontréspour l’ensemble de ces moyens de déplacement(moto, vélo, roller, etc.).384 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


AccidentsPour comprendre les obstacles au port deprotections dans la pratique du roller, uneétude a été menée auprès d’adeptes âgésde <strong>15</strong> à 35 ans [27]. Les résultats ont permisde montrer que les motivations à l’utilisationdes protections (protège-poignets,coudières, genouillères, etc.) relevaientde l’appréciation personnelle du risque,mais aussi des représentations associéesà la fois aux rollers et aux protections.Ainsi, les débutants se protègent tantqu’ils n’ont pas trouvé l’équilibre sur lesrollers ou les patins et, à l’opposé, lesadeptes de très bon niveau utilisent lesprotections pour pouvoir réaliser les figures(par exemple, utiliser les genouillèrespour tourner sur ses genoux).Par ailleurs, les symboles très forts et positifs(liberté et puissance du corps, appropriationde l’espace urbain, esprit communautaire,etc.) que véhicule le roller, s’opposenttrès fortement aux représentations négativesassociées aux protections (entravedes mouvements, gêne physique, élémentsextérieurs, inesthétisme, etc.). Ainsi, trèsvite, le pratiquant de roller adopte une stratégied’évitement du risque (ne pas prendreles pentes, ne pas prendre trop de vitesse,etc.) pour pouvoir faire du roller sans lesprotections.La formulation de la question posée danscette enquête sur le port du casque suscitequelques limites dans l’interprétation :• d’une part, demander si le casque estporté lors de la dernière sortie, alors que lapratique de ces engins est explorée sur lesdouze derniers mois, ne permet pas dedégager le profil des personnes qui se protègentsystématiquement. En revanche, elleévite des réponses trop normatives par rapportaux préconisations. Tout au plus, onpeut penser que les sujets qui déclarentavoir porté un casque à leur dernière sortieen portent plus fréquemment que lesautres. En revanche, sur l’ensemble des répondants,le résultat sur le port du casqueconstitue un bon indicateur de la prévalencede cette pratique dans la population.• d’autre part, la série de questions concernedavantage le port du casque que lapratique d‘un engin en tant que tel. Elle nepermet donc pas d’obtenir des résultatssuivant le type de pratique. En effet, le véloet le roller se font de différentes façons,dans un but de loisirs, d’activité sportive ouencore pour se déplacer. Certains sontadeptes réguliers, alors que d’autres ne lesexercent qu’occasionnellement. Une analyseplus fine en fonction des différentes utilisationspourrait permettre d’interpréter cesrésultats par sexe suivant l’hypothèse queles hommes et les femmes ne pratiquentpas de façon identique, ni avec les mêmesobjectifs (loisirs ou sport). De même, selonl’usage (transport, sport ou loisirs), il y a trèsprobablement des différences dans le portdu casque (et autres protections).Ces limites faites, il est aussi important depréciser que concernant le roller, la protectionpar le casque uniquement est insuffisante[28]. Les protège-poignets sont vivementrecommandés, car ils évitent des conséquencesdu traumatisme le plus fréquent,c’est-à-dire celui des membres supérieurs liéà une chute. Cependant, les autres partiesdu corps peuvent être aussi atteintes. L’informationsur la prévention doit donc être diversifiéeen fonction des pratiquants et desrisques qu’ils peuvent prendre [29].Les médecins généralistes et les pédiatrespeuvent jouer un rôle important dans la préventiondes traumatismes chez les jeunespratiquants lors des conseils qu’ils prodiguentaux parents au sujet des sports adaptésà leurs enfants [29]. Les entraîneurs etles enseignants d’éducation physique ontaussi un rôle à jouer dans la promotion deséquipements et de leur utilisation, notammentà l’école [18].Certaines populations, telles que les jeuneset les personnes âgées, ont des risquesd’accidents supérieurs à la moyenne. Parmieux, les accidents de sport et de loisirs —qui à l’heure actuelle touchent davantage lesadolescents et les jeunes adultes — vontsans doute à l’avenir concerner une plusgrande part de la population, du fait du développementd’une culture de loisirs et del’augmentation du temps libre [30].Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats385


AccidentsConclusionLe thème des accidents est pluridimensionnel.Chaque accident est la conséquenced’une attitude plus générale par rapport auxrisques (adolescents) et par rapport auvieillissement (personnes âgées). C’estaussi un sujet intersectoriel. Il fait appel àdes démarches éducatives, ainsi qu’à desaspects structuraux et organisationnels :mesures réglementaires et législatives,politique d’aménagement de la ville, d’équipements,etc. Ainsi, la prévention des accidentsde sport et de loisirs nécessite d’associerà des actions d’information et desensibilisation des publics concernés, uneréglementation des produits pour dessports généralement fortement demandeursd’équipements. Les dernières campagnesde communication 1 sur la pratique duroller et du vélo essaient d’associer l’informationliée aux risques d’accidents, en fa-1. Réalisées par le CFES, la Cnamts et d’autres partenaires.vorisant l’accessibilité aux protections (notammentau port du casque), à une mobilisationautour de l’aménagement de l’environnement(par exemple en ville) et à uneévolution de la réglementation (en particulieravec la Commission de sécurité des consommateurset les ministères concernés).Les prochaines enquêtes permettront demesurer les évolutions du comportementvis-à-vis du port du casque et d’autres protectionsqui paraissent encore des habitudespeu courantes.Ainsi, les données présentées ici viennentcompléter les autres sources d’informationsur ce sujet. Elles donnent aussi des indicationsutiles afin de réaliser d’autres travauxpour les décideurs et ceux qui sont amenésà mettre en œuvre des programmes desanté publique. Les accidents constituentune des premières causes de mortalitéévitable. Certaines approches préventivesont prouvé leur efficacité. Il est donc importantde développer des actions ciblées afinde réduire ces traumatismes. C’est danscette perspective que cette étude trouvetout son intérêt.références bibliographiques1. Baudier F., Janvrin M.-P. Accidents. In :Baudier F., Dressen C., Grizeau D., Janvrin M.-P., Warszawski J. Baromètre santé 93/94. Vanves: CFES, coll. Baromètres, 1995 : 19-37.2. Service d’information sur les causes médicalesde décès SC8-Inserm, Paris.3. Thélot B., Darlot J.-P., Nectoux M., Isnard H.Epidémiologie des accidents de sport et de loisirschez les enfants et les adolescents. La Santéde l’homme 2001 ; n° 354 : 21-3.4. CFES. Éléments d’évaluation du plan de communication1997, 1998, 1999 -- Prévention desaccidents de la vie courante . Vanves : CFES, coll.Dossiers techniques : 84 p.5. CFES/Cnamts/DGS/Coac. Accidents de lavie courante. Vanves : CFES, coll. La santé enchiffres, <strong>2000</strong> : 32 p.6. Arènes J., Guilbert P., Janvrin M.-P. Approcheglobale des attitudes et comportements desanté. In : Baudier F., Arènes J. (sous la dir.).Baromètre santé adultes 95/96. Vanves : CFES,coll. Baromètres, 1997 : 34-64.7. Baudier F., Janvrin M.-P. Accidents. In : ArènesJ., Janvrin M.-P., Baudier F. (sous la dir.).Baromètre santé jeunes 97-98. Vanves : CFES,coll. Baromètres, 1999 : 250-9.8. Peretti-Watel P. La société du risque. Paris :La Découverte, coll. Repères, 2001 : 123 p.9. Couvreur A. L’achat-plaisir dope la consommation.Consommation et <strong>Mo</strong>des de vie, Crédoc,novembre <strong>2000</strong>, n° 146.10. Cases L. La consommation des ménagesen 1999 — La croissance toujours au rendezvous.Insee première, mai <strong>2000</strong>, n° 7<strong>15</strong>.386 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


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Relecture : Georges Menahem (Credes)


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsInégalités etcomportements de santédes 18-75 ansl’essentiel… en quelques chiffres…Colette Ménard, Arnaud GautierEn matière de santé, les données épidémiologiquesconfirment un gradientd’inégalités fortes entre classes sociales.Si une part de la mortalité évitable estsensiblement liée aux comportementsindividuels et aux caractéristiques sociodémographiques,l’influence des conditionssocio-économiques et des facteursde précarisation est également de plus enplus avancée. Dans ce contexte, il estapparu intéressant d’analyser certainscomportements de santé (perception desanté, qualité de vie et santé mentale,consommation de soins, vaccination,dépistage des cancers, consommation deproduits psychoactifs) sous l’angle del’influence de certains critères socioéconomiques.Les résultats présentés dans ce chapitreconfirment et complètent les grandestendances énoncées dans différents rapports,notamment ceux du Haut Comitéde la santé publique, et dans les travauxde P. Aïach et D. Cèbe.L’influence des conditions socio-économiquesdéfavorables telles que le chômagese reflète indéniablement dans l’expressionde la qualité de vie des interviewéset par certains comportements desanté (tentatives de suicide, augmentationde la fréquence de consommation detabac, d’alcool ou de cannabis).Aux côtés de ces déterminants socioéconomiques,les facteurs individuels etles trajectoires de vie tels que l’isolementou les ruptures affectives sont en lien avecun mal-être, certaines craintes et des consommationsplus importantes de tranquillisants,de somnifères ou d’antidépresseurs.L’ensemble de ces résultats interroge lechamp des stratégies à mettre en œuvre,tant dans le domaine de la recherche quedans celui de la promotion de la santé.391


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansAvertissementCe chapitre traite d’une analyse transversale des comportementsde santé de 18 à 75 ans sous l’angle des facteurs sociodémographiqueset socio-économiques. En conséquence,les chiffres mentionnés dans ce chapitre ne peuvent être directementrapprochés de ceux cités dans les autres chapitresthématiques qui portent sur la population des 12-75 ans.Au cours des dernières décennies, sous l’effetde l’accroissement des difficultés économiqueset sociales, et de leurs conséquences,le thème des inégalités est devenu unepréoccupation essentielle des observateurset des décideurs politiques dans le domainede la santé publique. Alors que les conditionsde vie se sont globalement amélioréesdans les trente dernières années, les inégalitéssociales se sont accrues, contribuantà creuser l’écart entre les deux extrêmes dela population.Pour ce qui concerne la santé, si l’état dela population s’est sensiblement amélioré enFrance au cours des quinze dernières années,plaçant celle-ci au premier rang del’espérance de vie moyenne dans l’UnionSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.européenne avec un score de 82,1 annéespour les femmes, 74,2 années pour leshommes en 1997 [1], pour autant « lesgains n’ont pas profité de façon identique àl’ensemble des couches sociales » [2].Depuis les années soixante-dix, l’espérancede vie des cadres supérieurs était de 8 anssupérieure à celle des ouvriers à 35 ans etde 4,5 ans à 60 ans. Or, malgré l’améliorationglobale du système de santé, la baissede la mortalité a davantage bénéficié auxcatégories du haut de l’échelle sociale(+2,3 ans d’espérance de vie en vingt anspour les uns, contre +1,5 an pour lesautres) [3].Sur la période 1989-1991, la mortalitédes hommes ouvriers (entre 25 et 64 ans)était 3 fois supérieure à celle des cadressupérieurs et professions libérales, etcelle des ouvrières 1,5 fois supérieure àcelle des femmes des catégories supérieures.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats393


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansAu sein de la « mortalité prématurée », deuxtypes d’indicateurs sont généralement retenus:• la part de la mortalité « évitable » liée auxcomportements à risques dont la fréquencepeut être, en principe, diminuée par uneaction sur les comportements individuels ;• la part de la mortalité évitable liée au systèmede soins dont la fréquence peut êtrediminuée par une meilleure prise en chargedu système de soins [1].Comme le souligne le récent rapport sur lesinégalités sociales de santé de l’Inserm [4],l’étude des inégalités de santé peut revêtirdeux approches complémentaires :• la première, à dominante sociologique,permet d’appréhender les dimensions constitutivesdes inégalités sociales telles qu’ellessont perçues, vécues ;• la seconde, à visée plus épidémiologique,amène à s’interroger sur le poids des facteurssocio-économiques agissant sur lasanté.Les « facteurs de précarisation » (de l’emploi,des ressources économiques, du logement,etc.) ont des effets considérablessur la santé, ainsi qu’en témoigne lasynthèse du Haut Comité de la santé publique[5].Le Baromètre santé offrant une richesse dequestions relatives aux attitudes, opinions etcomportements de santé, il nous a doncsemblé intéressant de contribuer à l’éclairagedes questions sur les inégalités socialesen présentant l’analyse de certainesquestions suivant différents critères socioéconomiques.Compte tenu de la multiplicité des thèmeset de l’étendue de la population enquêtée,nous avons retenu de n’explorer que certainesthématiques de santé et ce, uniquementchez les 18-75 ans. Nous examineronssuccessivement les domaines de :1. la perception de la santé ;2. la qualité de vie et la santé mentale ;3. la consommation de soins, avec les aspectsrelatifs aux pratiques de vaccinationet de dépistage des cancers ;4. les consommations de substances psychoactives.MéthodologieChoix des variablesLa mesure des inégalités est un thème complexequi a fait l’objet de nombreux travaux.Nous renverrons sur ces questions à l’articled’A. Chenu dans l’ouvrage sur les inégalitéssociales de santé [4] ou aux travaux dela Drees [6-8] et du Credes [9].Nous retiendrons que, le plus souvent, lerepérage de la situation sociale s’effectuepar la catégorie socioprofessionnelle qui,bien qu’imparfaite, a le mérite d’offrir unecombinaison synthétique de différents critèrestels le niveau d’instruction, le niveau derevenu, la place dans la hiérarchie sociale.D’autres indicateurs tels que la position parrapport à l’emploi (par exemple : emploi stable,emploi précaire, chômage, insertionprofessionnelle, etc.), la stabilité/précaritédes ressources, la stabilité/précarité destrajectoires affectives (séparation, divorce,solitude), le logement, sont également explorés.Le Baromètre santé, tel qu’il existe actuellement,n’offre pas encore la possibilité deprendre en compte l’ensemble de ces indicateurs.Nous avons donc été amenés àretenir les variables suivantes :• la catégorie socioprofessionnelle,• la situation professionnelle,• le niveau d’études,• le revenu,• les situations de vie et les situations derupture affective.La catégoriesocioprofessionnellede l’interviewéLa variable utilisée correspond à la variablesynthétique en huit classes, communémentutilisée par l’Insee. De façon à limiter les facteursliés à l’âge et à apprécier spécifiquementl’influence de la catégorie socioprofessionnelle,nous aurions souhaité apporterdes aménagements à cette classification enséparant les étudiants des inactifs et en reclassantles retraités dans leur dernière ca-394 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Inégalités et comportements de santé des 18-75 anstégorie socioprofessionnelle, mais l’institutde sondage n’a pu procéder à cettereclassification.La variable catégorie socioprofessionnellese répartit dans l’échantillon de la manièresuivante :Hommes Femmes TotalAgriculteurs 1,7 % 1,1 % 1,4 %Artisans,commerçantset chefsd’entreprise 3,4 % 1,0 % 2,2 %Professions libérales,professeurs,cadres 13,5 % 7,1 % 10,2 %Professionsintermédiaires 16,1 % <strong>15</strong>,1 % <strong>15</strong>,5 %Employés 9,5 % 28,3 % 19,1 %Ouvriers 25,3 % 5,8 % <strong>15</strong>,4 %Retraités 21,4 % 18,8 % 20,1 %Autres inactifs 9,1 % 22,8 % 16,1 %Les proportions d’artisans-commerçantschefsd’entreprise, de professions libéralesprofesseurs-cadreset d’ouvriers, sont plusimportantes chez les hommes que chez lesfemmes. Inversement, la part des femmes« employées » et « sans activité » est plusgrande que celle des hommes. La part desagriculteurs, des artisans-commerçantschefsd’entreprise, ainsi que les professionslibérales-professeurs-cadres, augmenteavec l’âge.La situation professionnelleLa situation professionnelle a été appréhendéesuivant deux classements :Un premier découpage de la population entrois classes permettant de cerner la « vieactive » :• les personnes qui travaillent (personnesdéclarant travailler et n’ayant pas déclaréêtre en même temps étudiantes) ;• les personnes au chômage (être au chômageou être inscrites à l’agence nationalepour l’emploi) ;• enfin, les personnes inactives (retraités,étudiants, femmes en congé parental, personnesen invalidité).La seconde variable en sept classes chercheà cerner le statut professionnel des individuset leur secteur d’activité. Parmi lesinactifs, une séparation a été effectuée demanière à identifier les étudiants et les retraitésdes autres inactifs. La variable serépartit ainsi :• les chômeurs (les effectifs n’ont pas permisd’étudier séparément les RMistes desnon-RMistes),• les salariés du secteur public,• les salariés du secteur privé,• les personnes exerçant une activité libérale,• les retraités,• les étudiants et les scolarisés,• les autres inactifs.Parmi les personnes âgées de 18 ans et plusde notre échantillon (Figure 1), 57,0 % travaillent,6,1 % sont au chômage 1 et plus d’untiers (36,9 %) sont inactives. Parmi les personnesqui déclarent exercer un emploi,58,4 % le font en secteur privé, 33,8 % ensecteur public et 7,8 % à leur compte. Legroupe des inactifs comprend, quant à lui,54,6 % de retraités, 21,3 % d’écoliers oud’étudiants et 24,1 % d’autres inactifs.Les proportions de femmes au chômage, travaillantdans le secteur privé ou étant inactivessont significativement supérieures à cellesdes hommes. À l’inverse, la part des hommestravaillant dans le secteur privé ou à leurcompte est plus importante que celle desfemmes.1. Les personnes au chômage représentent 9,6 % despersonnes actives de l’échantillon.Figure 1Répartition de la situation professionnelle des18-75 ans (en pourcentage)Retraités20,1 %Étudiants7,9 %Travaille(à son compte)4,4 %Autres inactifs Chômeurs8,9 % 6,1 %Travaille (secteur public)19,3 %Travaille(secteur privé)33,3 %Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats395


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansL’âge est logiquement un facteur discriminantde la situation professionnelle (Figure 2) :• 87,6 % des 18-19 ans sont des étudiantscontre 40,1 % entre 20 et 25 ans ;• la proportion de chômeurs est maximalepour les jeunes âgés de 20 à 25 ans(12,6 %) ;• les retraités sont, pour la majorité, âgésde plus de 65 ans.Le niveau d’étudesCette variable correspond au diplôme leplus élevé obtenu par l’interviewé. De façonà affiner les niveaux d’études, huit modalitésont été retenues :• Aucun diplôme ou certificat d’études• BEPC (fin d’études secondaires)• CAP, BEP (filière professionnelle)• Bac (général et technique) ou niveau bac• Bac + 2• Bac + 3 et 4• Bac + 5 et plus• Autres.Parmi les 18-75 ans interrogés, plus d’unepersonne sur cinq (21,9 %) n’a pas de diplômeou le certificat d’études, 26,2 % ontun CAP ou BEP, 8,4 % ont un diplôme « général» inférieur au bac, 16,2 % ont le bac oule niveau, 9,1 % un bac + 2, 9,4 % un bac+ 3 et + 4, 6,8 % un niveau bac + 5 ou pluset 2,0 % déclarent un autre diplôme. Les femmes,ainsi que les personnes les plus âgées,sont significativement moins diplômées queles hommes et les plus jeunes (Figure 3).Le revenu par unité deconsommationFigure 2Répartition de la situation professionnelleselon l’âge (en pourcentage)1005,07,2 0,2 3,77543,6502540,129,48,65,302,76,1 5,20,918-19 ans 20-29 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansTravaille ÉtudiantsRetraitésChômeurs Autres inactifsFigure 3Diplôme le plus élevé selon le sexe (enpourcentage)3024,220 19,610087,6Aucun diplômeou certificatd’étude12,69,37,6Inférieurau Bac(général)29,922,6Hommes17,6Femmes14,611,19,2 9,09,37,54,52,3 1,7CAP/BEP8,9 9,7 11,2 12,9 6,70,2 2,279,8Bac ouniveau84,6 80,5Bac +2 Bac +3et +4Bac +5et plusAutresdiplômesLe revenu du ménage a été calculé de lamanière suivante : pour chaque tranche derevenus, médiane de la somme des revenusdes membres du ménage divisée par lenombre d’unités de consommation.À partir du déclaratif de la somme totaledéclarée des revenus nets par mois de toutesles personnes vivant dans le foyer (variablequi ne tient pas compte de la structuredu ménage), nous avons appliqué l’échelle del’OCDE (mieux adaptée aux normes de consommationactuelles que l’échelle d’Oxford)pour calculer le revenu par unité de consommation.Celle-ci attribue un poids de 1 pourle premier adulte, un poids de 0,5 pour chaqueadulte supplémentaire et un poids de 0,3pour chaque enfant (généralement pour lesenfants de 14 ans et moins). Ne pouvant disposerde l’âge exact des enfants du foyer,tous les enfants ou frères et sœurs se sontvu attribuer un poids de 0,3, bien que leurâge ait pu être supérieur à 14 ans. Il convientdonc de ne prendre cette variable quecomme une approximation du nombre d’unitésde consommation (UC), lequel procureune estimation de la charge pesant sur lesrevenus du ménage.52,592,4396 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansPour chaque tranche de revenus, la médianea par la suite été divisée par le nombre d’unitésde consommation ; enfin, un regroupementa été effectué en trois classes :• les personnes dont le revenu par UC estinférieur à 6 000 francs (35,0 %) ;• celles se situant entre 6 000 et 10 000francs (36,9 %) ;• celles percevant des revenus d’au moins10 000 francs (28,1 %).La part des hommes déclarant pour leurménage des revenus élevés est plus importanteque celle des femmes (Figure 4). Parailleurs, ce sont les personnes âgées de 45à 54 ans qui sont proportionnellement lesplus nombreuses à déclarer 10 000 francsou plus par mois (Figure 5).Les situations de vie et lessituations de ruptureNous avons choisi d’étudier les facteursactuels et passés, liés aux situations de vie :– situation actuelle : repérage du statut matrimonialactuel et vivre seul ou en couple ;– situation passée : avoir eu une rupture(divorce ou veuvage).• Situation matrimoniale actuelle (en trois classes): l’échantillon se compose de la manièresuivante : célibataires (29,3 %), mariés ouremariés (60,7 %) et veufs, divorcés ou séparés(10,0 %). La répartition selon le sexelaisse apparaître que la proportion de femmesinterrogées veuves ou divorcées est significativementplus élevée que celle deshommes (14,6 % vs 5,3 % ; p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansconnu davantage de situations de rupture.La part des personnes vivant en couple estlogiquement liée à l’âge (Figure 6). Parmi lespersonnes « seules », c’est-à-dire ne vivantpas en couple, il est possible de distinguercelles qui habitent avec une ou plusieursautres personnes (parents, enfants, amis,grands-parents, etc.) représentant 16,8 %des 18-75 ans, de celles totalement isolées,c’est-à-dire déclarant ne vivre avec aucunepersonne (11,2 % de la population).• Situation de rupture : les personnes ayanteu une rupture (veuvage, divorce ou séparation)sont 13,4 % dans l’échantillon. Laproportion des femmes, ainsi que des personnesles plus âgées, est plus importanteà être dans cette situation (Figure 7).AnalyseFigure 6Être en couple selon l’âge (en pourcentage)100 3,111,5 10,5 6,6 7,8 13,99,312,48,123,0755,25,658,650 94,077,184,1 84,1 80,971,42529,92,9018-19 ans 20-29 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansFigure 7En couple Seul non isolé IsoléSituation de rupture selon le sexe et l’âge(en pourcentage)4040,1Nous présenterons ci-après, de façon sélective,certains comportements de santé analysésà partir des variables précitées. Lesliens existant entre les différentes variables,le sexe et l’âge nous obligent à être prudentquant aux éventuels facteurs de confusionqui pourraient exister. Seules les variables« ressortant » d’analyses multivariées (régressionslogistiques) seront décrites. Desanalyses complémentaires pourront êtrerecherchées dans chacun des chapitresthématiques. Il est toutefois nécessaire derappeler que les résultats exposés dans cechapitre mettent en évidence des liens statistiques,mais ne permettent pas de concluresur des relations de causalité.Perception des risqueset des maladiesCraintes de différents risquesParmi différentes craintes évoquées 1 , les18-75 ans placent en priorité les risques liés1. Risques liés à des mauvaises habitudes alimentaires,à la consommation d’aliments transformés ou pollués, lechômage, la guerre, le risque nucléaire, la pollution del’eau, la pollution de l’air, les nouvelles épidémies, l’insécuritéet le risque lié au vaccination.3020100HommesFemmes7,95,30,0 0,0 0,1 0,5 1,3<strong>15</strong>,813,622,327,4<strong>15</strong>,4 <strong>15</strong>,818-19 ans 20-29 ans 26-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-75 ansà la l’environnement : pollution de l’air(65,9 %), risques liés à la consommationd’aliments transformés ou pollués (62,3 %),pollution de l’eau (58,4 %), craintes de risquesnucléaires (56,0 %) et insécurité(60,2 %). Le chômage arrive en 5 e positionavec 56,2 % de craintes.Si plus d’un Français sur deux déclare redouterles nouvelles épidémies (51,5 %), enrevanche les risques liés aux mauvaiseshabitudes alimentaires (34,5 %) et aux vaccinations(24,4 %) font moins l’objet decraintes (Figure 8).Parmi les 18-75 ans, la crainte des risquesliés à la consommation d’aliments transformésou pollués est davantage ressentie par398 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansFigure 8Craintes pour soi-mêmedes 18-75 ans (pas mal ou beaucoup,en pourcentage)0 14 28 42 56 70La pollution de l'airLa consommation d'alimentstransformés ou polluésL'insécuritéLa pollution de l'eauLe chômageLe risque nucléaireLa guerreLes nouvelles épidémiesLes mauvaises habitudesalimentairesLes vaccinations24,434,565,956,256,051,551,562,360,258,4les femmes (63,8 % vs 60,8 % des hommes; p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansdans l’environnement ? Le Baromètre santénutrition [10] confirme que le choix de consommerl’eau du robinet par rapport à l’eauminérale est effectivement plus fréquent enmilieu rural qu’urbain. L’achat d’eau minéraleest par ailleurs plus fréquent chez les hommesdes catégories sociales favorisées (niveauxd’études et de revenus), alors quechez les femmes, aucune différence significativen’est constatée.La crainte du chômage est une variable directementliée aux réalités économiques :les femmes manifestent davantage d’inquiétudeque les hommes (58,7 % vs 53,4 % ;p


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansdavantage le cancer (62,8 % vs 52,0 % deshommes ; p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansd’information et confirmer la nécessité derenforcer les connaissances des personnesayant un niveau d’instruction plus modeste.Il est important d’être prudent dans ce typed’interprétation car :• le degré d’information ressenti n’est pasforcément et « homothétiquement » l’expressiond’informations objectives détenues.Comme toute opinion, la perceptionde son propre niveau d’information sur lasanté reflète, au-delà du niveau des connaissancesréelles, à la fois l’autosatisfactionconcernant ses connaissances, l’intérêtpersonnel pour les questions de santé, l’expressionrationnelle ou irrationnelle descraintes pour la santé et, en particulier, l’attentionportée aux conséquences des prisesde risques que l’on accepte ;• l’influence des niveaux d’instruction et dudegré d’information ressenti sur les comportementsn’est pas nécessairement « mécanique».Lorsque l’on cherche à appréhender cesliaisons par des régressions logistiques surdifférents comportements (consommationde tabac, d’alcool, de cannabis, d’ecstasyou attitude face à la vaccination) (Tableau I),on constate que seul le comportement ta-Tableau ILiaisons entre degré d’information, niveau d’instruction et différents comportementsTabac : fumeur régulierOR ajusté IC à 95 %Niveau de diplômeAucun diplôme/certificat études (n=2 729) 1< bac général (BEPC) (n=1 009) 1,1 0,9–1,2< bac pro (CAP/BEP) (n=3 201) 0,9 0,8–1,0Bac ou niveau bac (n=2 042) 0,9* 0,7–1,0Bac + 2 (n=1 218) 0,6*** 0,5–0,7Bac + 3 et 4 (n=1 235) 0,7*** 0,6–0,8Bac + 5 (n=847) 0,5*** 0,4–0,6Degré d’informationTrès bien informé (n=4 508) 1Plutôt bien informé (n=6 063) 0,8*** 0,7–0,8Plutôt mal informé (n=1 140) 0,7*** 0,6–0,9Très mal informé (n=570) 0,8* 0,6–1,0Tabac : envie d’arrêterNiveau de diplômeAucun diplôme/certificat études (n=695) 1< bac général (BEPC) (n=369) 1,1 0,8–1,4< bac pro (CAP/BEP) (n=1 271) 0,9 0,7–1,1Bac ou niveau Bac (n=842) 0,8* 0,6–1,0Bac + 2 (n=457) 0,8* 0,6–1,0Bac + 3 et 4 (n=466) 0,6*** 0,5–0,8Bac + 5 (n=279) 0,5*** 0,4–0,6OR ajusté IC à 95 %Tabac : envie d’arrêter (suite)Degré d’informationTrès bien informé (n=1 708) 1Plutôt bien informé (n=2 124) 0,9 0,8–1,0Plutôt mal informé (n=361) 1,2 0,9–1,5Très mal informé (n=186) 1,6** 1,1–2,3CannabisDegré d’informationTrès bien informé (n=1 474) 1Plutôt bien informé (n=3 571) 0,8* 0,6–1,0Plutôt mal informé (n=4 545) 0,4*** 0,3–0,5Très mal informé (n=2 693) 0,4*** 0,3–0,5EctasyDegré d’informationTrès bien informé (n=975) 1Plutôt bien informé (n=2 723) 0,6 0,3–1,3Plutôt mal informé (n=4 758) 0,2*** 0,1–0,4Très mal informé (n=3 431) 0,6 0,3–1,1Opinion favorable sur la vaccinationDegré d’informationTrès bien informé (n=3 281) 1Plutôt bien informé (n=5 636) 0,9 0,7–1,0Plutôt mal informé (n=2 813) 0,5*** 0,4–0,6Très mal informé (n=817) 0,2*** 0,2–0,3OR suivant une régression logistique intégrant l’âge, le sexe, le niveau d’instruction, le degré d’information.402 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansbagique est sensible à l’effet du diplôme (lerisque 1 d’être fumeur diminuant au-delà dubaccalauréat ; p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansTableau IIVentilation des items du profil de santé de Duke selon les différentes dimensionsItemsDimensions1. Je me trouve bien comme je suis Mentale, estime de soi2. Je ne suis pas quelqu’un de facile à vivre Sociale, estime de soi, anxiété3. Au fond, je suis bien portant Santé perçue4. Je me décourage trop facilement Mentale, estime de soi, dépression5. J’ai du mal à me concentrer Mentale, anxiété, dépression6. Je suis content de ma vie de famille Sociale, estime de soi7. Je suis à l’aise avec les autres Sociale, anxiété, estime de soi8. Vous auriez du mal à monter un étage Physique9. Vous auriez du mal à courir une centaine de mètres Physique10. Vous avez eu des problèmes de sommeil Physique, anxiété, dépression11. Vous avez eu des douleurs quelque part Physique, douleur12. Vous avez eu l’impression d’être vite fatigué(e) Physique, anxiété, dépression13. Vous avez été triste ou déprimé(e) Mentale, dépression14. Vous avez été tendu(e) ou nerveux(se) Mentale, anxiété<strong>15</strong>. Vous avez rencontré des parents ou des amis Sociale16. Vous avez eu des activités de groupes ou de loisirs Sociale17. Vous avez dû rester chez vous ou faire un séjouren clinique ou à l’hôpital pour raison de santéIncapacitéFigure 11Scores de qualité de vie des 18-75 ans selon le sexe8076,5 78,168,06066,469,3 67,472,3 69,874,367,8HommesFemmes402032,723,134,828,340,032,20Score de santéphysiqueScore de santémentaleScore de santésocialeScore de santéperçueScore de santégénéraleScore dedépressionScored'anxiétéScore dedouleurl’avance en âge, avec toutefois une légèrebaisse autour de 45-54 ans. Chez les femmes,les 26-44 ans présentent les meilleursscores de santé mentale, scores qui diminuentensuite de 45 à 65 ans, en raisonvraisemblablement de l’augmentation dessymptômes dépressifs des femmes à cettepériode.Le score de santé générale, qui synthétisel’ensemble des scores (santé physique,mentale, sociale) est, quant à lui, en décroissancelinéaire avec l’âge pour chacun desdeux sexes (Figure 12).Parmi les déterminants de la qualité de vie,l’analyse multivariée montre, qu’après ajustementdes facteurs sociodémographiques,les facteurs socio-économiques, situationprofessionnelle, PCS, niveau de revenus,niveau d’études, jouent de façon discriminantesur les différentes dimensions de la404 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansTableau IIIScores de qualité de vie des 18-75 ans selon l’âge et le sexeScore Score Score Score Score Score de Score Score dede santé de santé de santé de santé de santé dépression d’anxiété douleurphysique mentale sociale générale perçue▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▼ ▼ ▼Hommes *** *** *** *** *** *** *** ***18-19 ans (n=161) 79,8 74,7 71,0 75,2 83,2 29,3 30,6 24,220-25 ans (n=583) 81,3 76,3 72,7 76,8 83,4 25,2 29,7 23,326-34 ans (n=1 261) 78,4 79,0 69,1 75,5 80,6 23,6 30,1 26,735-44 ans (n=1 163) 77,4 78,4 68,2 74,7 77,9 22,1 29,2 31,245-54 ans (n=976) 76,5 77,1 65,2 72,9 74,5 23,1 28,7 31,455-64 ans (n=742) 74,0 78,4 66,5 73,0 68,7 22,5 26,9 37,965-75 ans (n=602) 70,4 80,2 67,5 72,8 62,6 20,9 23,6 39,1Femmes *** *** *** *** *** *** *** ***18-19 ans (n=193) 68,5 64,1 67,6 66,7 70,1 39,5 41,4 36,220-25 ans (n=731) 71,8 69,1 68,0 69,7 73,0 33,8 37,1 30,826-34 ans (n=1 562) 69,9 70,6 68,2 69,6 75,5 31,7 35,9 34,335-44 ans (n=1 401) 68,5 70,4 68,3 69,1 73,5 31,7 34,4 36,745-54 ans (n=1 213) 66,4 69,1 66,3 67,3 70,0 32,3 35,0 41,455-64 ans (n=992) 62,2 67,5 66,6 65,5 63,8 34,2 34,0 47,965-75 ans (n=1 008) 57,9 69,3 66,8 64,8 59,3 32,5 31,5 50,8*** p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansTableau IVScores de qualité de vie des 18-75 selon la situation professionnelleet les revenusScore Score Score Score Score Score de Scorede santé de santé de santé de santé de santé dépression d’anxiétéphysique mentale sociale générale perçue▲ ▲ ▲ ▲ ▲ ▼ ▼Situation professionnelle *** *** *** *** *** *** ***Chômeurs (n=827) 71,4 68,0 66,5 68,7 71,0 32,5 33,0Personnes ayantun emploi (n=7 280) 73,9 75,3 67,8 72,4 76,1 26,2 31,6Étudiants scolarisés (n=886) 75,5 70,5 71,6 72,5 80,0 32,9 35,3Retraités (n=2 477) 66,1 74,9 67,2 69,5 62,9 26,5 27,9Revenus a *** *** *** *** *** *** ***<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=4 238) 68,5 70,9 65,3 68,3 69,7 31,3 32,9De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=4 451) 72,2 74,1 67,9 71,5 72,9 27,3 31,3Au moins 10 000 F (n=3 166) 74,1 76,3 70,7 73,8 75,7 24,6 30,6Revenus parmi les chômeurs/UC a * *** *** *<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=511) 70,6 66,2 64,4 67,1 71,2 33,9 33,8De 6 000 F à moinsde 10 000 F (n=196) 72,9 68,9 69,9 70,6 71,9 32,2 31,8Au moins 10 000 F (n=71) 73,9 73,9 73,1 73,6 74,6 26,8 30,1* p


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansTableau VScores de qualité de vie des 18-75 ans selon les situations de vieScore Score Score Score Score de Score Score dede santé de santé de santé de santé dépression d’anxiété douleurphysique mentale sociale générale▲ ▲ ▲ ▲ ▼ ▼ ▼Situation de rupture *** *** *** *** *** *** ***A vécu une situationde rupture (n=2 185) 64,2 69,5 63,7 65,8 32,2 33,6 43,5N’a pas vécude rupture (n=10 403) 72,5 74,3 68,4 71,8 27,3 31,3 34,5Situation de vie actuelle *** *** *** *** *** *** ***Vit en couple (n=8 086) 71,6 74,8 68,3 71,6 26,8 30,9 36,0Ne vit pas en couple (n=4 502) 70,8 70,6 66,2 69,2 31,2 33,6 35,0mais :Vit avec une autrepersonne (n=1 822) 73,0 70,8 67,5 70,5 31,4 34,0 32,3Vit isolé (n=2 680) 67,4 70,3 64,2 67,4 30,9 33,1 39,1*** p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansExpression de douleur moraleet douleur physiqueL’expression de la douleur est certes unindicateur subjectif très personnel. Pourautant, déclarée sur les douze derniersmois, celle-ci reflète un état de mal-êtredont les conditions peuvent être conséquentesau plan de la santé. Les femmesdéclarent significativement plus souventressentir des douleurs physiques que leshommes (31,8 % vs 26,1 %, ; p


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansConsommation de soins,pratique de vaccinationet dépistage des cancersConsultation de certainsprofessionnels de santéQuel que soit le sexe ou l’âge, le recours auxdifférents professionnels de santé est trèsfréquent parmi les 18-75 ans : 85,1 % despersonnes interrogées déclarent avoir consultéun médecin généraliste au cours desdouze derniers mois ; 58,5 % affirment êtreallé voir un dentiste, 27,6 % un autre médecin,6,4 % un homéopathe, 4,6 % un psychiatre,psychanalyste ou psychologue et62,2 % des femmes déclarent avoir consultéun gynécologue.Des différences apparaissent selon le niveaude diplôme obtenu : les plus diplômés(bac + 5 et plus) ont significativement moinsconsulté de médecins généralistes, maissont proportionnellement plus nombreux àêtre allé chez un médecin homéopathe,chez un dentiste, chez un gynécologue ouencore chez un autre médecin au cours desdouze derniers mois précédant l’enquête(Figure 14).Les niveaux de revenus sont discriminantspour les visites de spécialistes tels le gynécologue,le dentiste et, dans une moindremesure, pour le recours à un homéopathe.La proportion de consultants est ainsi plusélevée pour les personnes disposant de plusforts revenus (Figure <strong>15</strong>).La proportion de consultants de psychiatre,psychanalyste ou psychologue varie selonla situation professionnelle de l’interviewé :les personnes au chômage déclarent plusfréquemment que les autres en avoir consulté(7,7 % vs 4,4 % ; p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansture affective ont davantage eu recours à cetype de spécialistes : 7,1 % vs 4,1 % pourles personnes vivant en couple (p


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansférente selon le diplôme obtenu : 46,2 %des femmes n’ayant pas de diplôme ou lecertificat d’études primaires déclarent êtreinformées de cette vaccination vs 61,9 %parmi les plus diplômées.Figure 16Se déclarer défavorable à lavaccination rougeole-oreillonsrubéoleselon le niveau d’instructionscolaire (en pourcentage)2018,8 19,720,7<strong>15</strong>10502,1Aucundiplôme5,6 5,6BEPCCAPou BEP13,9Bac ouniveauBac + 2 Bac + 3et + 4Bac + 5et plusBase : personnes de 18 à 75 ans se déclarant plutôtpas ou pas du tout favorables aux vaccinations.Dépistage des cancersLa lutte contre le cancer peut passer nonseulement par la prévention, l’éducation dupatient, mais aussi par le dépistage. Celuicin’est pas proposé systématiquement àl’ensemble des patients. Les recommandationsdes experts concernant le dépistagede trois cancers (du sein, du col de l’utéruset colorectal) diffèrent, en effet, selon l’âge.Actuellement, la mammographie doit être pratiquéetous les deux ans sur la population fémininede 50 à 74 ans et le frottis tous les troisans sur les femmes de 20 à 65 ans. Le dépistagedu cancer du côlon doit, quant à lui,se faire tous les deux ans et ce, sur toute lapopulation (hommes et femmes) à partir de 50ans jusqu’à 74 ans. Il sera donc observé, danscette partie, la pratique des différents dépistagessur les populations concernées aucours des deux dernières années pour lamammographie et le test Hémoccult II®, et aucours des trois dernières années pour le frottis.Les caractéristiques socio-économiquesdes personnes, contrairement à l’âge, ne sontpas très discriminantes de la pratique de dépistage.Elles ne sont liées ni à la pratique desmammographies (concernant au cours desdeux dernières années 50,9 % des femmes),ni à celle d’un dépistage du cancer colorectal(7,6 % de l’ensemble des 50-74 ans).En revanche, la proportion de femmes de20 à 65 ans ayant eu un frottis au cours destrois dernières années varie significativementselon le niveau de revenus et le fait devivre en couple. Les femmes disposant desrevenus les plus élevés déclarent plus queles autres avoir bénéficié d’un frottis aucours des années 1997, 1998 et 1999. Parailleurs, les femmes vivant en couple (conjoint,petit ami, fiancé) se sont fait plus largementdépister (85,2 % vs 68,9 % pour lesfemmes « seules » ; p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansSi le pourcentage de fumeurs ne varie passignificativement selon le niveau de revenu,en revanche, le diplôme, la situation professionnelleet la catégorie socioprofessionnellesont des variables discriminantes dustatut tabagique. Ainsi, le « risque » d’êtrefumeur régulier est plus important pour lesmoins diplômés, pour les personnes auchômage, ainsi que pour les artisans, commerçantset chefs d’entreprise (Tableau VIII).Les situations de vie telles que le fait de nepas être en couple ou d’avoir subi une rupture(divorce ou veuvage) « augmentent »également la probabilité de fumer.Par ailleurs, les quantités de tabac consomméesvarient de manière significative selonles caractéristiques socio-économiques desindividus. Les personnes au chômage fument,en moyenne, plus de cigarettes queles personnes qui travaillent et les inactifs :14,0 cigarettes quotidiennes vs respectivement13,0 et 11,2 (p


Inégalités et comportements de santé des 18-75 anssonnes ayant eu une rupture au cours deleur vie fument davantage que les autres(<strong>15</strong>,4 vs 12,2 ; p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansprofessionnelle : les artisans, commerçantset chefs d’entreprise, ainsi que les personnesau chômage, déclarent un nombremoyen plus important que les autres (respectivement3,3 et 3,0 verres bus).La prévalence de l’ivresse dans l’année estpeu différente selon les caractéristiqueséconomiques des individus ; seul le faitd’être en couple est un facteur discriminantdu nombre d’états d’ivresse connus dansl’année : les personnes vivant seules déclarenten moyenne 1,5 ivresse contre 0,4parmi les personnes en couple. En revanche,si l’on s’intéresse aux ivresses répétées(plus de trois ivresses au cours de l’année),celles-ci sont plus fréquentes parmi lesménages les plus aisés.Le cannabisPrès de deux personnes sur cinq (40,7 %)de 18 à 75 ans affirment être bien informéessur le cannabis et 62,8 % disent quec’est dangereux pour la santé d’en fumerdès le premier essai. Cette perception del’usage de ce produit est très différenteselon le sexe, l’âge et le fait d’être consommateurou non (61,0 % des consommateursréguliers se déclarent bien informés sur leproduit vs 37,5 % parmi les non-consommateurs; p


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansTableau XExpérimentation de cannabis chez les 18–75 ans et variables socio-économiques% OR ajusté a IC à 95 %SexeFemmes (n=7 100) 14,6 1Hommes (n=5 488) 28,2 2,9*** 2,5–3,3Âge18-19 ans (n=354) 45,1 120-25 ans (n=1 314) 44,8 0,9 0,6–1,226-34 ans (n=2 823) 37,1 0,7 0,5–1,035-44 ans (n=2 564) 25,1 0,4*** 0,3–0,645-54 ans (n=2 189) 9,8 0,1*** 0,1–0,255-64 ans (n=1 734) 4,0 0,1*** 0,0–0,165-75 ans (n=1 610) 2,5 0,0*** 0,0–0,1Situation de ruptureNon (n=10 403) 22,5 1Rupture (n=2 185) 13,3 1,6*** 1,3–1,9Être en coupleEn couple (n=8 086) 17,6 1Seul (n=4 502) 30,7 1,3*** 1,2–1,5Revenu mensuel du ménage/UC b<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F (n=4 238) 19,6 1De 6 000 à moins de 10 000 F (n=4 451) 21,5 1,1 1,0–1,3Au moins 10 000 F (n=3 166) 24,4 1,3*** 1,1–1,5Situation professionnelleTravaille (n=7 280) 25,1 1Au chômage (n=827) 28,0 1,4** 1,1–1,7Inactif (n=4 481) 14,1 1,1 0,8–1,4Niveau de diplômeAucun/certificat d’études (n=2 758) 6,1 1BEPC (n=1 012) 19,8 2,1*** 1,6–2,7CAP/BEP (n=3 212) 18,4 1,4** 1,2–1,7Bac ou niveau bac (n=2 045) 31,3 2,5*** 2,1–3,2Bac + 2 (n=1 219) 31,0 2,0*** 1,6–2,6Bac + 3 et + 4 (n=1 236) 30,9 2,8*** 2,1–3,5Bac + 5 et plus (n=848) 32,8 2,3*** 1,7–3,0Profession et catégorie socioprofessionnelleAgriculteurs (n=187) 7,6 1Artisans, commerçants, chefs d’entreprise (n=249) 29,2 4,9*** 2,4–9,7Professions libérales (n=1 259) 34,2 4,0*** 2,1–7,6Professions intermédiaires (n=2 063) 28,1 3,1*** 1,6–5,8Employés (n=2 576) 20,7 3,0** 1,6–5,6Ouvriers (n=1 851) 24,9 2,7*** 1,4–5,1Retraités (n=2 480) 3,0 2,1 1,0–4,8Autres, sans activité (n=1 923) 26,4 2,6*** 1,3–5,3** : p


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansl’augmentation des difficultés socio-économiques.Parmi les 18-75 ans, plus de la moitié(53,2 %) ne déclarent aucune précarité telleque définie, 36,4 % une seule, 9,5 % deux et0,9 % présente les trois précarités étudiées.Les femmes seraient plus « fragilisées » queles hommes ; elles sont 49,0 % à n’avoir pasde précarité (au sens défini précédemment)vs 57,7 % chez les hommes (p


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansDiscussionL’analyse transversale de certains comportementsde santé sous l’angle des critèressocio-économiques confirme et apporte unéclairage quantitatif sur les grandes tendancesénoncées par différents rapports.Les préoccupations de santé déclarées parles Français en 1999 sont en concordanceavec la hiérarchie des thèmes relevée parles enquêtes du Credoc [17] ou de l’IPSN[18] : alimentation et pollution font partie,comme en 1997 et 1992, des craintes prioritairesdes Français. Si la crainte du chômagesemble moins importante qu’en1997, peut-être en partie avec les espoirsde la relance économique connus fin 1999,le sentiment de vulnérabilité reste toutefoissensiblement accru parmi les groupes sociauxles plus touchés par les réalités économiques: les femmes, les jeunes de 18-25 ans, les ouvriers, employés.Les conséquences des situations économiqueset des conditions de travail transparaissentsur la qualité de vie exprimée parles sujets.L’expression de la satisfaction professionnelle,tout en étant bonne dans son ensemble,est sensiblement moindre chez lesemployés et ouvriers, et les personnes disposantde faibles revenus. Les indicateursélevés de stress chez les cadres et les professionsintermédiaires, et de pénibilité physiqueressentie par les ouvriers et les agriculteurssont à l’image des résultats desdernières enquêtes sur les conditions detravail [19]. Celles-ci font en effet état, entre1991 et 1998, d’une augmentation généraledes facteurs de pénibilité mentale etpsychologique, alors même que les pénibilitésphysiques n’ont pas régressé [20, 21].Une des explications à l’augmentation desindicateurs de charge mentale semble résiderdans l’intensification des rythmes detravail, intensification repérée non seulementdans les enquêtes françaises, maisaussi dans les enquêtes européennes [21].Or, si les liens entre charge mentale et santérestent encore ambivalents, les conséquencesde ces nouvelles formes d’organisationdu travail sont d’autant plus dommageablesque certains individus, notamment ouvriers,employés, cumulent ces deux handicaps etvoient réduire parallèlement leur marge d’initiativeou d’autonomie [22, 23]. Comme lesoulignent S. Volkoff et A. Thébaud-<strong>Mo</strong>ny,les répercussions de ces nouvelles contraintesau plan de la santé sont d’autant plus importantesqu’elles sont appelées à s’étendreà l’avenir. « La combinaison entre difficultésdans le travail, troubles de santé et risquespour l’emploi, compromet pour une partcroissante de la population salariée les possibilitésde compenser les déséquilibres,s’ils surviennent. Les inégalités de santé enlien avec le travail s’établissent ainsi tout aulong des parcours professionnels » [24].Les facteurs d’insécurité du travail, la précaritédes revenus, le chômage se reflètentindéniablement sur les craintes expriméespar les Français et les indices de qualité devie :• les scores de dépression et d’anxiété sontmaximaux chez les jeunes générations 18-25 ans ;• quels que soient les indices, santé perçue,score de santé physique, mentale ou sociale,les personnes au chômage présententdes scores significativement inférieurs auxpersonnes disposant d’un emploi. Les mêmeseffets sont constatés suivant la situationliée aux disparités de revenus. Or,comme on le sait, la santé perçue, les valeurset les besoins ressentis par les sujets,déterminent en grande partie les attitudesface à le prévention [17, 25], la demandede soins et la compliance à l’égard des traitements[26].Corroborant les nombreuses enquêtes menéessur l’impact du chômage sur la qualitéde vie [26], les données présentées icimettent en évidence les conséquences dece facteur sur les comportements de santé,notamment les tentatives de suicide. On observeégalement une augmentation de la fréquencedes consommations de substancespsychoactives (consommations de tabac,d’alcool, de cannabis).Aux côtés des déterminants socio-économi-Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats417


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ansques, les poids des facteurs individuels etpsychologiques, l’incidence des trajectoiresde vie (ruptures, isolement) se trouvent totalementconfirmés. Craintes, mal-être,souffrance psychique sont un premier témoignagede ces processus de fragilisation; consommation de somnifères, tranquillisants,antidépresseurs un second témoinet les passages à l’acte, tentatives desuicide, les conséquences ultimes de « l’enchaînementcausal [possible] des facteursde précarisation » [5].Comme le souligne le rapport du Haut Comitéde la santé publique, « les trajectoiresdes individus s’infléchissent dès lors qu’unefragilisation dure et se cumule avec d’autresfragilités » [5]. L’hypothèse de P. Aïach etD. Cèbe, selon laquelle « le cumul des handicapset facteurs de risques est multipliépour ceux qui sont dans une situation affectiveet professionnelle défavorable » estvalidée [27].L’ensemble de ces résultats interroge lechamp des stratégies à mettre en œuvre,tant dans le domaine de la recherche quedans celui de la promotion de la santé.Au plan de la recherche, il est nécessaire,comme le préconisent les responsables durapport sur les inégalités sociales de santé[4], de pouvoir avancer dans la réflexion surl’articulation entre les facteurs socio-économiqueset les inégalités de santé en ayantune appréhension à la fois plus précise dessituations sociales et des situations personnelles(instruments de repérage social àaffiner) et une vision plus dynamique desphénomènes de précarisation (antérioritédes événements et vision prospective). Desétudes longitudinales et des études qualitativesseraient également nécessaires pourcompléter la compréhension des inégalitésen terme de processus (pas seulement enterme d’état).Au plan de l’action, il est indéniable que lespolitiques publiques ne peuvent prétendreréduire les inégalités de santé sans œuvrerconjointement sur une politique de l’emploisur l’amélioration de la stabilité professionnelleet des conditions de travail, et surl’amélioration des conditions de vie et de logement.La promotion de la santé doit s’intégrerdans une approche globale.Si, comme le soulignent L. Dessaint etC. Fournier, les conditions d’une égalité desdroits dans l’accès aux soins semblentaujourd’hui plus satisfaisantes (développementdes équipements hospitaliers, qualitédes prestations, meilleure couverture géographique,couverture médicale universelle); en revanche, l’accès à la préventionet l’éducation pour la santé restent encoretrès inégalement répartis [28]. Les inégalitésstructurelles (économiques, sociales,d’éducation) ne déterminent pas la mêmeréceptivité et les mêmes attitudes en matièrede gestion de son capital santé [17,25, 26]. Les programmes d’éducation pourla santé se doivent de prendre en comptecette dimension culturelle des disparitéssociales et veiller à toucher les publics lesplus fragiles. Ces orientations constituentaujourd’hui l’une des priorités des pouvoirspublics et de l’Assurance maladie. L’étudequalitative de la Sofres sur les attentes descatégories populaires en matière de communicationsur la santé 1 , apporte des élémentsintéressants sur les effets induits durapport au corps et à la santé, et l’utilisationdes registres de communication [29].Au-delà des recommandations pragmatiquesque dégage l’étude, nous retiendronsles conseils éthiques qui sont soulignésen référence aux travaux du sociologueA. Erhenberg [30].Face aux exigences contemporaines de lasociété (rapidité, efficacité, demande croissantede prise d’initiative et de responsabilité),l’individu est de plus en plus confrontéà la difficulté à faire face à de telles demandeset au sentiment « d’inachèvement » quien résulte (« d’où la fatigue d’être soi »). Lesenjeux de santé publique et de responsabilisationen matière de santé sont des exigencessupplémentaires. Les ressorts pourassumer une telle demande sont soumis àdes variabilités individuelles, mais égale-1. Effectuée à la demande du Comité français d’éducationpour la santé (CFES) et de la Caisse nationale del’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts)418 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Inégalités et comportements de santé des 18-75 ansment à des disparités sociales. Aussi, l’éducationpour la santé auprès des catégoriespopulaires se doit, plus qu’auprès de touteautre population, d’être vigilante à ne pascreuser le « sentiment d’échec » et, par voiede conséquence, la notion de fatalisme.Prendre en compte les spécificités de cespopulations sans pour autant les stigmatiser,tel est l’enjeu difficile à réaliser.L’impact des actions d’éducation pour lasanté passe par le renforcement des compétencespsychosociales : sentiment d’estimede soi, gestion de ses émotions, capacitéd’autonomie, prise de décision.En matière d’évaluation, ces suggestionsplaident pour une plus grande utilisation deséchelles de qualité de vie en France, tantdans le domaine clinique que dans celui dela recherche en sociologie ou en psychologiesociale [26], ainsi qu’un affinement desenquêtes qualitatives. Les inégalités sontaujourd’hui renforcées par les capacités individuellesd’adaptation ou d’inadaptationdes individus à une société de plus en plusrapide et de moins en moins sécurisante.« On assiste aujourd’hui à une diversificationcroissante des trajectoires individuelles. Lesnouvelles inégalités ne sont plus simplementdes inégalités de structure entre groupessociaux mais sont également présentes àl’intérieur même de chaque groupe social.Il y a là un défi lancé aux sciences sociales :trouver les instruments adaptés pour éclairerce nouveau type d’inégalités » [31].Pierre Rosenvallon conclut à la nécessitéd’une « compréhension biographique dusocial ».références bibliographiques1. Haut Comité de la santé publique. La Santéen France 1994-1998. Paris : La Documentationfrançaise, 1998 : 309 p.2. Badeyan G. État de santé de la population enFrance : un bilan contrasté. Solidarité santé1997 ; 2 : 7-18.3. Haut Comité de la santé publique. Rapportgénéral : la santé en France. Paris : La Documentationfrançaise, 1994 : 333 p.4. Leclerc A., Fassin D., Grandjean H., KaminskiM., Lang T. (sous la dir.). Les inégalités socialesde santé. Paris : La Découverte/Inserm Recherches,<strong>2000</strong> : 448 p.5. Haut Comité de la santé publique/ministèrede l’Emploi et de la Solidarité/secrétariat d’Étatà la Santé. La progression de la précarité enFrance et ses effets sur la santé, 1998 ; 285 p.6. Direction de la Recherche, des Études, del’Évaluation et des Statistiques (Drees). Définirles inégalités. Des principes de justice à leur représentationsociale. Paris : ministère de l’Emploiet de la Solidarité, coll. Ouvrages de la MiRe,juin <strong>2000</strong> : 188 p.7. Direction de la Recherche, des Études, del’Évaluation et des Statistiques (Drees). Mesurerles inégalités. De la construction des indicateursaux débats sur les interprétations. Paris : ministèrede l’Emploi et de la Solidarité, coll. Ouvragesde la MiRe, juin <strong>2000</strong> : 222 p.8. Direction de la Recherche des Études de l’Évaluationet des Statistiques (Drees). Réduire lesinégalités. Quel rôle pour la protection sociale ?Paris : ministère de l’Emploi et de la Solidarité,coll. Ouvrages de la MiRe, juin <strong>2000</strong> : 183 p.9. Lecomte T., Mizrahi A., et al. Précarité sociale: cumul des risques sociaux et médicaux.Solidarité santé 1997 ; 2 : 65-75.10. Baudier F., Rotily M., Le Bihan G., JanvrinM.-P., Michaud C. Baromètre santé nutrition adultes1996. Vanves : CFES, coll. Baromètres,1996 : 174 p.11. Leplège A.,Mesbah M., Marquis P. Analysepréliminaire des propriétés psychométriques dela version française d’un questionnaire internationalde mesure de qualité de vie : le MOS SF-36 (version 1. 1.). Rev. Épidémiol. et Santé pub.1995 ; 43 : 371-9.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats419


Inégalités et compor tements de santé des 18-75 ans12. Bucqet D., Condon S., Ritchie K. The Frenchversion of the Nottingham Health Profile: acomparison of item weights with those of thesource version. Soc. Sci. Med. 1990 ; 30 : 829-35.13. EuroQol Group. EuroQol-a new facility forthe measurement of health-related quality of life.Health Policy 1990 ; 16 : 199-208.14. Guillemin F., Paul-Dauphin A., Virion J. M.,Bouchet, Briançon S. Profil de santé de Duke :un instrument générique de mesure de qualitéde vie liée à la santé. Santé publique 1997 ; 9 eannée, n° 1 : 35-44.<strong>15</strong>. Le Whoqol 100 de l’OMS. Voir sites Internet :www.who.int ; www.quimed.org16. Auquier P., Siméoni M. C., San Marco J.-L.Les adolescents partenaires des acteurs desanté. Apport de la mesure de la qualité de vie.Sénat, 22 mars 2001 ; 6.17. Quéau (Le) P., Olm C. La perception de lasanté en France. Paris : Credoc, coll. des rapports,1998 ; n° 185 : 134 p.18. Bonnefous S., Brenot J., Richard V. Perceptiondes risques et de la sécurité. IPSN, rapportd’étude, juin 1996.19. Dares. Les conditions de travail en enquêtes,résultats des enquêtes sur les conditions de travailde 1978, 1984 et 1991. Document d’études, n° 29.20. Cézard M., Hamon-Cholet S. Efforts et risquesau travail en 1998. Premières synthèses.Dares, 1999 ; n° 27. 1.21. Hamon-Cholet S., Rougerie C. La chargementale au travail : des enjeux complexes pourles salariés. Économie et statistique <strong>2000</strong> ; 339-40 : 243-55.22. Gollac M., Volkoff S. Les conditions au travail.Paris : La Découverte, coll. Repères, <strong>2000</strong> :80-1.23. Menahem G. Intensification du travail etsanté : la balance entre plus d’efficacité et plusd’inégalités : XX es journées de l’AES. Toulouse :L’Harmattan, <strong>2000</strong>.24. Volkoff S., Thébaud-<strong>Mo</strong>ny A. Santé au travail: l’inégalité des parcours. In : Les inégalitéssociales de santé. La Découverte/Inserm Recherches,<strong>2000</strong> : 349-61.25. Le Quéau P., Olm C. La construction socialede la perception de la santé. ADSP 1999 ; n° 4-5 : 297-319.26. Retel-Rude N., Inonescu A., Leplège A.Qualité de vie liée à la santé des personnes ensituation de chômage : revue de la littérature.Journal d’économie médicale 1998 ; 16 (4-5) :297-319.27. Aïach P., Cèbe D. Les inégalités sociales desanté. La Recherche 1994 ; 25 : 100-9.28. Dessaint L., Fournier C. Égalité des droits,égalité des changes : l’accès aux soins. Rev. fr.aff. Soc. 1998 ; 4 : 43-56.29. CFES. Inégalités sociales et communicationen santé : les attentes des catégories populaires.Vanves : CFES, doc. de travail, <strong>2000</strong> : 93 p.30. Erhenberg A. La fatigue d’être soi. Dépressionet société. Paris : Odile Jacob, 1998 :318 p.31. Rosenvallon P. Du statut social aux trajectoiresde vie. In : Inégalités sociales, au-delà desidées reçues. Sciences Humaines 1997 ; 72 :32-3.420 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Baromètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsLa santé des personnesâgées de 60 à 75 ansl’essentiel en quelques chiffres…Christiane Dressen, Hélène PerrinSanté physique et consommationde soinsLes personnes âgées de 60 à 75 ans disentbeaucoup plus fréquemment que leurscadets de 45-59 ans souffrir de problèmesde santé physique. Elles sont près d’unesur deux à déclarer avoir une maladiechronique versus un tiers seulementparmi les 45-59 ans. 22,0 % disent souffrird’un handicap physique, alors quec’est le cas de 16,5 % des 45-59 ans. Lesdifficultés motrices rencontrées dans lesactes du quotidien, telles que la montéed’un escalier, sont aussi plus fréquenteschez les 60-75 ans. En revanche, ils ne seplaignent pas plus que leurs cadets dedouleurs physiques difficiles à supporter.Plus de 9 personnes sur 10 de 60 à 75 ansont eu recours à un médecin généralistependant l’année, alors que c’est le cas de8 personnes sur 10 parmi les 45-59 ans.La consultation du dentiste est, en revanche,moins fréquente. De même, pour lesfemmes, le recours à des professionnels dela santé mentale est nettement moins fréquent.Seules 3,1 % des femmes de 60 à75 ans en ont consulté un dans l’année,alors que le double (6,6 %) l’a fait parmiles 45-59 ans. Les personnes âgées, quelque soit le sexe, sont néanmoins de plusfréquents consommateurs de tranquillisantsou de somnifères que leurs cadets.Qualité de vieLes 60-75 ans ne déclarent pas plus deproblèmes de sommeil que les 45-59 ans.Ce résultat doit néanmoins être considéréavec prudence compte tenu de leur plusgrande consommation de somnifères. Lesdéclarations relatives à leur nutrition révèlentune plus grande régularité dans lesprises alimentaires. Les hommes commeles femmes sautent moins fréquemmentle petit déjeuner et le déjeuner que les 45-59 ans. Ils pratiquent un sport aussi fréquemmentque les 45-59 ans. Cependant,lorsque l’on analyse la pratiquesportive au sein des 60-75 ans, il s’avèreque la fréquence de celle-ci diminue nettementavec l’âge, les 70-75 ans étant24,6 % à avoir fait du sport au cours dela semaine précédant l’enquête, alors que39,1 % des 60-64 ans en ont fait.La perception par les 69-75 ans de leurétat de santé considérée dans toutes sesdimensions, est globalement moinsbonne que pour les 45-59 ans. Cependant,une analyse différenciée par sexemontre que les hommes déclarent aucontraire une meilleure santé générale.425


Bar omètre santé <strong>2000</strong>. RésultatsLes deux sexes se rejoignent, en revanche,au niveau de la perception de leur état desanté physique : une certaine dégradationest ressentie pour les individus de 60 à75 ans par rapport à ceux de 45-59 ans,mais une meilleure santé mentale et socialeest déclarée par les plus âgés. L’accroissementdu score de Duke de santémentale est plus net parmi les hommesque parmi les femmes de 60 à 75 ans qui,par ailleurs, ont un niveau de satisfactionpar rapport à leur santé mentale plus faibleque les hommes. Les personnes de 60à 75 ans ont également tendance à déclarerun niveau d’anxiété et de dépressionmoins élevé que leurs cadets de 45-59 ans. Cette plus grande qualité de vieau niveau de la santé mentale se retrouvedans les déclarations relatives aux penséessuicidaires. 6,3 % des individus de 45 à59 ans ont pensé au suicide au cours desdouze derniers mois précédant l’enquête,alors qu’ils ne sont plus que 4,3 % parmiles 60-75 ans à y avoir songé. Lorsquel’on analyse les pensées suicidaires selonle sexe, cette différence n’apparaît quepour les femmes dont 4,9 % des 60-75 ans ont pensé au suicide versus 7,8 %parmi les 45-59 ans.426


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansLes spécificités des individus de 60 à75 ans en matière de santé et au niveau dumode de vie (passage de la vie active à laretraite, vie sociale et qualité de vie qui s’entrouvent modifiées) en font un groupe d’intérêtprivilégié dans le cadre de cet ouvragesur les comportements, attitudes et opinionsde santé. Si l’accroissement des problèmesde santé avec l’âge est un fait pourcertains individus, la sortie de la vie activepeut entraîner des améliorations de la santéconsidérée au sens large du terme. La disponibilitéen temps, la disparition d’éventuelsfacteurs nocifs à l’état de santé, liésau monde du travail, tels que le stress, destâches physiques pénibles, etc., sont autantd’éléments susceptibles d’être bénéfiques àla santé des 60-75 ans.Par ailleurs, le vieillissement de la populationaccroît le poids de cette tranche d’âge etcette tendance devrait s’accentuer dans lesannées à venir.Au dernier recensement de 1999, les personnesde 60 à 74 ans représentaient 13,6 %de la population générale (soit pratiquement8 millions) et celles de 75 ans et plus 7,7 %de la population (4,5 millions) [1]. La part desplus de 60 ans est de plus en plus importanteSont précisés dans les tableaux, par le biais d’étoiles, lesdifférents seuils de significativité. Lorsque rien n’est mentionné,la dif férence observée n’est pas statistiquementsignificative au seuil considéré. Dans les figures, lasignificativité n’est pas précisée, se r eporter au texte.dans la population, puisque leur proportionest passée de 12,7 % en 1901 à 16 % en1946, 18,4 % en 1975 et 21,4 % en 1999[2]. Depuis la deuxième moitié du XX e siècle,cette augmentation provient essentiellementde la tranche des 75 ans et plus. Selon desprojections démographiques de l’Insee à l’horizon2020, les personnes de plus de 60 ansreprésenteront 27 % de la population et cellesde plus de 75 ans 9,5 % [2].Les aspects médicaux [3, 4], psychologiques[5], mais aussi économiques [6, 7] et sociaux[8-10] liés à la santé des sujets âgés ont faitl’objet de nombreux écrits dans la littérature.L’objectif de ce chapitre n’est cependant pasde traiter de toutes les dimensions qui doiventêtre prises en compte dans la mise enplace d’une politique de santé. Il est plutôt dedresser un tableau de la santé physique,sociale et mentale des personnes âgées,telle qu’elles la déclarent, afin d’avoir uneconnaissance plus précise de leur état desanté au sens large, connaissance préalableà toute action de santé publique menée endirection de cette tranche d’âge.Nous avons fait le choix, pour cette étude,de nous limiter aux 60-75 ans pour deux raisonsprincipales. Le type d’enquête utilisé,par téléphone et à domicile, ne permet pasd’interroger les personnes résidant en institutionet rend difficile l’interview de sujetsayant des difficultés physiques et éventuellementmalentendants. Or, la proportion deBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats427


La santé des personnes âgées de 60 à 75 anspersonnes résidant en maison de retraite ouen services de soins de longue durée augmentesensiblement avec l’âge au-delà de75 ans et la dépendance croît fortement avecl’âge après 80 ans [2]. Au contraire, entre 60et 75 ans, les incapacités sévères concernentpeu d’individus et la très grande majorité despersonnes vit chez elle et est autonome.Par ailleurs, nous avons aussi choisi, contrairementà ce qui avait été fait dans leBaromètre santé adultes 95/96, de ne pasdétailler les comportements de santé des60-75 ans, notamment en ce qui concernela consommation de tabac et d’alcool, dansla mesure où ceux-ci sont déjà traités dansles chapitres consacrés à ces thèmes.Dans ce chapitre, seront tout d’abord présentéesquelques caractéristiques sociodémographiquesgénérales (sexe, âge, situationmatrimoniale, revenu) des 60-75 anscomparés aux 45-59 ans, tranche d’âged’une étendue de quinze ans également etplus homogène que l’ensemble des individusde moins de 60 ans. Certains éléments liésà la santé physique des personnes âgéesseront ensuite mis en perspective. Les problèmesde santé physique ayant tendanceà croître avec l’âge, le recours aux soinss’en trouve probablement modifié, ce quinous conduira, dans un troisième temps, àanalyser la consommation de soins des 60-75 ans. Une analyse de leur qualité de vie,portant à la fois sur des aspects physiques(sommeil, nutrition, pratique du sport), sociaux(relations sociales) et liés à la santémentale (anxiété, dépression, pensées suicidaires)conclura le chapitre.RésultatsCaractéristiquessociodémographiques de lapopulation des 60-75 ansLe Tableau I présente une description rapidede quelques caractéristiques sociodémographiquesdes individus de 60-75 ans,comparées à celles des 45-59 ans.Tableau ICaractéristiques sociodémographiquesde l’échantillon des 60-75 anscomparé à celui des 45-59 ans(en pourcentage)45-59 ans 60-75 ans(n=3 046) (n=2 487)Sexe* aHommes 50,8 47,5Femmes 49,2 52,5Situation matrimoniale actuelle*** aCélibataire 7,9 5,5Marié(e) pour la 1 re fois 73,8 67,1Remarié(e) après un divorce 5,4 3,6Remarié(e) après un veuvage 0,5 0,8Veuf(ve) 3,3 16,7Divorcé(e) ou séparé(e) 9,0 6,1Revenu mensuel du ménage/UC*** a, b<strong>Mo</strong>ins de 6 000 F 24,1 37,8De 6 000 F à moinsde 10 000 F 33,4 38,4Au moins 10 000 F 42,5 23,8* : p


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansceux possédant un revenu mensuel parunité de consommation (UC) 1 inférieur à6 000 francs augmente, alors que celle desindividus touchant au moins 10 000 francsdiminue.Les individus de 60-75 ans présentent ainsides spécificités au niveau de certaines caractéristiquessocio-économiques déterminantes,qui peuvent avoir une influence sur lescomportements de santé (influence du veuvagesur la santé mentale par exemple [11]).Quelques critères de santé physique sont àprésent analysés, afin de voir si les 60-75 ans ont, sur ce point également, des caractéristiquesparticulières.Quelques problèmesde santé physiqueL’objectif ici n’est pas de dresser une listeexhaustive de toutes les maladies et symptômespouvant toucher les personnesâgées, mais de présenter des problèmes desanté dont la personne souffre au quotidien1. Selon l’échelle de l’OCDE que nous appliquons, le premieradulte compte pour une UC, les autres adultes comptantchacun pour 0,5 UC, du fait des économies dans lesfrais fixes, et chaque enfant comptant pour 0,3 UC.(maladie chronique, handicap physique, difficultésdans les déplacements, douleur difficileà supporter).Les 60-75 ans déclarent, pour tous les élémentsde santé physique que nous avonsanalysés, davantage de difficultés que les45-59 ans. Ainsi, ils sont en proportion plusnombreux à souffrir d’une maladie chronique.Près d’une personne sur deux de 60 à75 ans (46,9 % des hommes et 45,9 % desfemmes) déclare en avoir une, alors quemoins d’une sur trois en souffre parmi les45-59 ans (p


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansTableau IIIPrincipales maladies chroniquesdéclarées par les 60-75 ans(en pourcentage)45-59 ans 60-75 ans(n=3 046) (n=2 487)Hypertension 5,8 10,3***Diabète 2,2 6,1***Maladie cardiaque 1,6 5,7***Cholestérol 3,1 4,8**Asthme 2,3 3,3*Cancer 0,6 1,6*** : p


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansTableau IVConsommation de soins au cours des douze derniers mois selon le sexe et l’âgeMédecin généraliste Kinésithérapeute Dentiste Pr ofessionnelde la santé mentale% nbre de fois % nbre de fois % nbre de fois % nbre de foisHommes *** *** *** *** *** ***45-59 ans (n=1 350) 77,6 4,2 <strong>15</strong>,3 10,7 54,3 3,1 3,5 14,560-75 ans (n=970) 90,6 5,3 16,4 12,2 46,0 2,7 2,1 6,360-64 ans (n=368) 87,3 4,8 19,2 14,1 53,0 2,4 2,5 14,365-69 ans (n=324) 94,6 5,4 14,8 12,2 45,6 2,6 1,9 1,770-75 ans (n=278) 89,2 5,9 <strong>15</strong>,5 9,7 39,1 3,0 1,9 1,1Femmes *** *** *** *** *** *** ***45-59 ans (n=1 696) 87,1 4,8 20,2 12,5 63,7 3,17 6,6 11,160-75 ans (n=1 517) 91,5 6,1 22,9 <strong>15</strong>,9 52,9 3,19 3,1 7,560-64 ans (n=509) 89,7 5,8 21,6 <strong>15</strong>,5 52,6 3,1 2,6 10,465-69 ans (n=507) 91,4 6,0 23,5 14,8 59,7 2,8 3,4 4,570-75 ans (n=501) 93,2 6,6 23,5 17,4 45,5 3,7 1,4 6,9*** : p


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ans(p


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansTableau VIIScores de Duke selon le sexe et l’âgeSanté Santé Santé Santégénérale physique mentale socialeHommes *** *** *** ***45-59 ans (n=1 350) 72,8 75,9 77,2 65,560-75 ans (n=970) 73,0 71,5 80,0 67,2*** *** *** ***60-64 ans (n=368) 73,3 73,7 79,7 66,665-69 ans (n=324) 74,0 73,5 80,1 68,070-75 ans (n=278) 71,2 66,5 80,4 66,8Femmes *** *** *** ***45-59 ans (n=1 696) 66,6 65,2 68,5 66,160-75 ans (n=1 517) 65,2 59,4 69,0 67,1*** *** *** ***60-64 ans (n=509) 66,3 62,8 68,3 67,665-69 ans (n=507) 65,3 60,5 68,5 66,470-75 ans (n=501) 64,2 54,9 70,2 67,4*** : p


La santé des personnes âgées de 60 à 75 anset de 33,1 à 32,6 pour les femmes. L’observationde ces différents indicateurs révèledonc que les individus de 60-75 ans ontune meilleure perception de leur santé mentaleque les 45-59 ans.Un autre point intéressant est celui de la différencetrès nette, selon le sexe, des niveauxdes scores de santé physique et mentale.Les femmes ont une perception beaucoupplus négative que les hommes de ces deuxaspects de leur qualité de vie. En revanche,la dimension sociale ne fait pas l’objet d’unetelle discrimination par sexe. Quelle que soitla tranche d’âge considérée, les différencesde score de santé sociale entre les deuxsexes ne sont pas significatives.La constatation d’une meilleure santé mentaleperçue des individus de plus de 60 anspar rapport à ceux de 45-59 ans peut surprendreau vu de la littérature sur le suicidedes personnes âgées. On sait, en effet, quele taux de suicide augmente fortement avecl’âge [10], si bien que l’on pourrait s’attendreà une santé mentale moins bonne pourles 60-75 ans. L’analyse des pensées suicidairesselon l’âge et le sexe présentée cidessousapporte un élément d’informationsupplémentaire sur ce point.Les données relatives aux pensées suicidairesau cours de l’année précédant l’enquêtevont dans le même sens que le score deDuke de santé mentale : les personnesâgées déclarent une meilleure santé mentaleque les adultes plus jeunes. Le pourcentagede pensées suicidaires passe, en effet,de 6,3 % pour les 45-59 ans à 4,3 % parmiles 60-75 ans (p


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ans59 ans, ce qui traduit une moindre qualitéde vie à ce niveau. Ils déclarent égalementplus souvent des douleurs physiques intensesau cours des douze derniers mois (cf.chapitre Douleur).Ces problèmes de santé physique entraînentune consommation plus élevée de certainssoins médicaux. C’est le cas des consultationsd’un médecin généraliste qui sont plusimportantes en fréquence et en nombre,pour les hommes comme pour les femmes,parmi les 60-75 ans. D’autres soins, en revanche,sont moins utilisés du fait certainementd’une évolution des besoins avecl’âge. Il s’agit, par exemple, des consultationschez un dentiste, probablement renduesmoins nécessaires par la plus grandeutilisation de prothèses dentaires dans cettetranche d’âge. Une culture curative différentepour cette génération peut aussi êtreà l’origine d’une moindre consommation decertains types de soins comme le recoursà des professionnels de la santé mentale.Santé mentaleSi la moins bonne santé physique des 60-75 ans était un phénomène assez attendu,il n’en est pas de même en ce qui concerneles résultats sur la santé mentale. Selon lesdonnées de l’enquête et quel que soit lesexe, celle-ci paraît meilleure chez les 60-75 ans que chez les 45-59 ans, comme entémoigne le score de Duke relatif à la santémentale plus élevé. Dans le même sens, lescore de dépression est moindre parmi les60-75 ans. Enfin, on constate pour les femmesdes proportions de pensées suicidairesau cours de l’année moins élevées parmi les60-75 ans.Cette observation plutôt contraire aux idéesreçues donne une note assez optimiste surla qualité de vie des individus à ces âges dela vie. Une hypothèse, parmi d’autres, peutêtre émise pour tenter d’expliquer cette relativemeilleure santé mentale. S’il apparaîtde plus en plus évident que le monde dutravail génère parfois un stress pouvant affecterla santé mentale de certains individus(cf. chapitre Inégalités et comportements desanté des 18-75 ans ou chapitre Douleur),la cessation de l’activité peut, par conséquent,supprimer ce facteur de stress etaméliorer la santé mentale. Il n’est pas dit,bien entendu, que la retraite ne crée pasd’autres difficultés pouvant avoir des répercussionssur la santé mentale de certainespersonnes. Cependant, selon les résultatsprésentés, il semblerait que ces effets négatifsde l’arrêt de l’activité puissent êtreassez bien compensés par d’autres effetsplus profitables à la santé mentale. Ce résultatpeut paraître surprenant dans la mesureoù est observée, par ailleurs, uneprévalence de la dépression plus élevéechez les personnes âgées [13], ainsi qu’unemortalité par suicide souvent soulignée[10]. Cette apparente contradiction n’en estpas nécessairement une, car il peut s’agirplutôt d’une coexistence de deux groupesde personnes ayant des trajectoires de viedifférentes (perception de l’arrêt de l’activitéprofessionnelle, ressources financières etvie affective différentes). Par ailleurs, lesdonnées présentées reposent sur des déclarationsdes individus et non sur dessymptômes constatés par un médecin, cequi peut être à l’origine de cette différence.De plus, la consommation de tranquillisantsou de somnifères significativement plus élevéeparmi les 60-75 ans, peut modérer l’optimismede ces résultats. Il est possible quela mesure de la santé mentale soit compliquéedu fait de cette consommation d’anxiolytiques.Une spécificité des femmes doit être relevéeen ce qui concerne leur perception desdimensions physique et mentale de leurqualité de vie. Elles en ont une image nettementmoins bonne que les hommes. Cetécart est peut-être lié aux représentationsdu sens commun qui voudraient quel’homme fasse moins état de ses faiblesseset de ses difficultés que les femmes.Autres élémentsde la qualité de vieLes résultats qui portent sur la qualité de viesociale sont également assez positifs. LeBaromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats435


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansscor e de santé sociale est meilleur parmi les60-75 ans que parmi les 45-59 ans, ce quiva à l’encontre de l’image d’un isolementcroissant au cours de la vieillesse. Cet aspectapparaissait déjà dans le Baromètresanté 95/96 selon lequel les 60-75 ans nese déclaraient pas particulièrement isoléssocialement.Par ailleurs, d’autres éléments donnent uneimage assez positive de la qualité de vie des60-75 ans. Ainsi, en matière de nutrition, ilssemblent avoir des comportements plus favorablesà la santé que ne le font les 45-59 ans. Ils sautent, en effet, moins de repasque ces derniers. Ici encore, on peut supposerque l’arrêt de l’activité, par le surcroîtde temps libre qu’il donne aux individus, leurpermet de consacrer davantage de tempsà la préparation et à la consommation denourriture, mais il peut aussi s’agir de pratiquesculturelles différentes selon les générationsconcernées.Enfin, la pratique d’un sport au cours dessept derniers jours n’est pas significativementinférieure chez les 60-75 ans que chezles 45-59 ans. En revanche, au sein des 60-75 ans, la proportion des sportifs diminuenettement avec l’âge mais est encore assezélevée.ConclusionLes résultats décrits dans ce chapitre donnentune vision plutôt positive de la santédes personnes de 60 à 75 ans, considéréede façon globale. Certes, il apparaît de façonassez nette que leur santé physique estmoins bonne que celle des 45-59 ans, cequi est, dans le fond, assez inéluctable maisla santé mentale et sociale est présentée,par les personnes elles-mêmes, commeplus favorable que celle des 45-59 ans. Cephénomène, assez surprenant, peut êtreinterprété comme le résultat d’un changementde vie lié à l’arrêt de l’activité, générantun surplus de temps libre et une réductiondes pressions liées au monde du travail.Il doit aussi sans doute être relativisé, du faitd’une certaine réticence des personnesâgées à reconnaître leurs difficultés desanté et à s’attacher surtout aux aspectspositifs de leur existence. Cette tendanceétait, en effet, ressortie de l’enquête qualitativesur les codes culturels et de communicationdes 60-85 ans réalisée en 1999 àla demande du CFES et de la Cnamts [14].Les seniors disaient préférer que l’on ne s’attardepas à leurs problèmes de santé dansles campagnes de communication, maisque l’on considère plutôt leur bien-être. Lespersonnes âgées semblent donc tenir à donnerune image assez favorable d’elles-mêmeset nos résultats doivent être lus en tenantcompte de ce prisme déformant. Parailleurs, la forte consommation de tranquillisantset de somnifères parmi les 60-75 ans peut, dans le même sens, être révélatriced’une certaine détresse qui ne ressortpas des déclarations des individus. Cetélément doit être pris en considération dansla lecture des résultats sur les scores desanté mentale.La santé mentale ressentie au final, avec ousans prise de médicaments, peut, d’un certainpoint de vue, être considérée commel’élément le plus important. Elle est, commela qualité de vie sociale, meilleure à cesâges et semble compenser, en quelquesorte, l’éventuelle dégradation de l’état desanté physique. L’esquisse de la vie desindividus de 60-75 ans, tracée à partir deces données, présente ainsi un bilan del’état de santé globale de ces individus assezéquilibré.436 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


La santé des personnes âgées de 60 à 75 ansréférences bibliographiques1. Recensement de la population 1999, Insee.2. Badeyan G., Colin C. Les personnes âgéesdans les années quatre-vingt-dix : perspectivesdémographiques, santé et modes d’accueil. Ministèrede l’Emploi et de la Solidarité, ÉchangesSanté Social <strong>2000</strong> ; n° 99 : 11-6.14. Ipsos-Insight Marketing. Étude sur la communicationen direction des 66-85 ans. CFES,décembre 1999 : 94 p.3. Dubuisson F., Gardeur P. Maladie d’Alzheimeret autres démences. Ministère de l’Emploi et dela Solidarité, Échanges Santé Social <strong>2000</strong> ;n° 99 : 39-43.4. Constans T. La malnutrition des personnesâgées. Ministère de l’Emploi et de la Solidarité,Échanges Santé Social <strong>2000</strong> ; n° 99 : 17-20.5. Ribes G. De l’inconsolable à la veuve joyeuse.Gérontologie et société <strong>2000</strong> ; n° 95 : 87-98.6. Borrel C. La prestation spécifique dépendanceau 30 juin 1999. ministère de l’Emploi etde la Solidarité, Echanges Santé Social <strong>2000</strong> ;n° 99 : 83-7.7. Riogaud A. S., Bayle C., Forette F., ButeauL., Fagnani F. Les patients atteints d’Alzheimerà domicile : coût et retentissement de la maladie.Gérontologie <strong>2000</strong> ; 3 (1<strong>15</strong>) : 17-23.8. Le veuvage. Gérontologie et société <strong>2000</strong> ;n° 95.9. La maltraitance. Gérontologie et société<strong>2000</strong> ; n° 92.10. Andrian J. Suicide des personnes âgées. Lafin de vie. Gérontologie et société 1999 ; n° 90 :49-68.11. Xavier T. <strong>Mo</strong>rtel veuvage. Risques de mortalitéet causes médicales de décès aux diversmoments du veuvage. Gérontologie et société<strong>2000</strong> ; n° 95.12. Abramovici C. Le goût de la vie. Alimentationet nutrition. Gérontologie et société 1997 ;n° 83 : 83-7.13. Léger J.-M., Paulin S. La prévalence de ladépression augmente considérablement après65 ans. La revue du praticien – Médecine générale1998 ; n° 405.Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats437


Liste des tableaux et figur esListe des tableauxet figuresPrésentation des termes statistiquesTableau ITableau IITableau IIIRépartition et nombred’interviews réalisées quotidiennement............................... 18Structure de l’échantillonobservé et obtenu aprèspondération et redressementselon certainescaractéristiques .................. 20Illustration du Chi 2 de Pearson.Tableaux observé et attendu dela comparaison de la pratiqued’un sport au cours des septderniers jours selon le sexe .. 23Activité sportiveet comportements de santéTableau I Pratique sportive au coursdes sept derniers jours selondes variables sociodémographiques................. 34Tableau VITableau VIIQuantité moyenne de tabacconsommée par jour selon lesexe et la durée de la pratiquesportive .............................. 38Test de Fagerström selon lesexe et la durée de la pratiquesportive .............................. 39Tableau VIII Consommation d’alcoolau moins hebdomadaireau cours des douze derniersmois selon le sexeet la durée de la pratiquesportive .............................. 39Tableau IXTableau XConsommation quotidienned’alcool au cours des septderniers jours selon le sexeet la durée de la pratiquesportive .............................. 39Risque d’alcoolo-dépendance(d’après le test Deta) selon lesexe et la durée de la pratiquesportive .............................. 39Tableau IITableau IIITableau IVTableau VLes sports les plus cités selonle sexe, l’âge et la professiondes pratiquants ................... 36Les motivations à la pratiqueselon le sexe, l’âge et laprofession des sportifs ........ 37Prévalence du tabagisme selonle sexe et la durée de lapratique sportive................. 37Prévalence du tabagismerégulier selon le sexeet la durée de la pratiquesportive .............................. 38Tableau XITableau XIINombre de verres d’alcoolconsommés et ivresse selon lesexe et la durée de la pratiquesportive .............................. 40Expérimentation du cannabisau cours de la vieselon le sexe et la duréede la pratique sportive......... 40Tableau XIII Consommation répétée ourégulière de cannabisau cours de l’année selon lesexe et la durée de la pratiquesportive .............................. 40Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats439


Liste des tableaux et figur esTableau XIV Avoir déjà fait un mélange alcoolet cannabis selon le sexe et ladurée de la pratique sportive . 41Tableau XVa Avoir déjà abandonné sesactivités à cause d’une drogueselon le sexe et la duréede la pratique sportive......... 41Tableau XVb Avoir déjà connu un échec danssa tentative d’arrêt de consommationd’une drogue selon lesexe et la durée de la pratiquesportive .............................. 41Tableau XVc Avoir déjà consommé quotidiennementou presque une droguependant au moins deuxsemaines selon le sexeet la durée de la pratiquesportive .............................. 41Tableau IITableau IIITableau IVTableau V<strong>Mo</strong>dèle final de trois régressionslogistiques où la variabledépendante est le faitd’avoir une opinion défavorablevis-à-vis de la vaccinationchez les personnes âgéesde <strong>15</strong> ans et plus ................ 61Facteurs associés au fait d’êtrebien informé sur les vaccinations................................... 62Décision de la dernièrevaccination pour les jeunes âgésde 12 à 19 ans ................... 64Décision de la dernièrevaccination pour les 20-54 anset les 55-75 ans .................. 65Tableau XVI Violence subie ou agie au coursdes douze derniers mois selonle sexe et la durée de lapratique sportive ................. 42Tableau XVII Accident, douleur difficile àsupporter et prise de risque aucours des douze derniers moisselon le sexe et la durée de lapratique sportive ................. 43Tableau XVIII... Opinion sur la vaccinationen général et dépistagedes cancers selon le sexeet la durée de la pratiquesportive .............................. 44Tableau XIX Indicateurs de souffrancepsychologique selon le sexeet la durée de la pratiquesportive .............................. 45Tableau VITableau VII<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait d’avoireffectué une vaccination aucours des dix dernières annéeschez les 20-75 ans .............. 66<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait d’avoireffectué une vaccination aucours des dix dernières annéeschez les 20-75 ans .............. 67Tableau VIII <strong>Mo</strong>tifs de non-vaccination et derefus du vaccin rougeoleoreillons-rubéolepar la famillepour des enfants âgés de 1 à6 ans et de 7 à <strong>15</strong> ans........ 68Figure 1Figure 2Pratique sportive au coursdes sept derniers jours selon lesexe et l’âge ....................... 33<strong>Mo</strong>tivation à la pratique sportiveselon la durée de la pratique . 35Vaccination : opinions et pratiquesTableau IOpinion défavorable à lavaccination en général chez despersonnes âgées de <strong>15</strong> ans etplus .................................... 60Tableau IXTableau X<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait de ne pasavoir fait vacciner son enfantâgé de 1 à 6 ans par lavaccination rougeole-oreillonsrubéole...............................69Évolution de l’adhésion desparents à la vaccinationrougeole-oreillons-rubéole pourdes enfants âgés de 1 à 6 ansdepuis 1993 ....................... 69440 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Liste des tableaux et figur esTableau XIFigure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5Figure 6TabacTableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau V<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait de ne pasavoir fait vacciner son enfantâgé de 7 à <strong>15</strong> ans par lavaccination rougeole-oreillonsrubéole...............................70Opinion défavorable à lavaccination selon l’âge ........ 58Nature des vaccins pourlesquels les personnes de<strong>15</strong> ans et plus sont défavorables.................................... 62Nature des vaccins pourlesquels les personnes sontdéfavorables en fonction del’âge ................................... 62Les dernières vaccinations endate déclarées chez les 12-19 ans................................ 64Décision de la dernière vaccinationchez les 12-19 ans.Évolution 1997-1999........... 64Les dernières vaccinationsdéclarées chez les 20-54 ans etles 55-75 ans...................... 65Prévalence du tabagisme selonla structure familiale ............ 83Prévalence du tabagisme actueldes 12-25 ans par sexe et selonquelques variables sociodémographiques..........................83Prévalence du tabagisme actuelparmi les 12-25 ans selondifférentes variables liées aumode de vie........................ 84<strong>Mo</strong>dèle final de deux régressionslogistiques où la variabledépendante est la prévalencetabagique ........................... 85Prévalence du tabagismeactuel selon les principalescaractéristiques sociodémographiques..........................91Tableau VITableau VII<strong>Mo</strong>dèle final de deux régressionslogistiques où la variabledépendante est la prévalencetabagique ........................... 91Prévalence du tabagisme actuelparmi les 26-75 ans selondifférentes variables liées aumode de vie........................ 93Tableau VIII <strong>Mo</strong>dèle final de deux régressionslogistiques où la variabledépendante est le tabagismeactuel parmi les 26-75 ans .. 93Tableau IXTableau XTableau XITableau XIIStatut tabagique des femmesde <strong>15</strong> à 54 ans qui prennent lapilule................................... 95<strong>Mo</strong>tivations des arrêts d’aumoins une semaine selon lestatut tabagique .................. 98<strong>Mo</strong>délisation des scores desanté physique et mentale enfonction de l’âge et du statuttabagique ......................... 106La gêne associée à la fuméedes autres selon le statuttabagique ......................... 109Tableau XIII La gêne associée à la fuméedes autres selon l’âge et lestatut tabagique................ 109Tableau XIV Résultats comparés duBaromètre santé <strong>2000</strong> et ducumul d’enquêtes téléphoniquespar quotas ........................ 113Figure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5Prévalence du tabagismedéclaré, selon l’âgeet le sexe............................ 81Prévalence du tabagismerégulier déclaré, selon l’âge etle sexe................................ 81Statut tabagique déclarépar les 12-25 ans................ 81Prévalence du tabagismedéclaré par des 12-25 ans,selon le sexe....................... 82Prévalence tabagique déclaréepar les jeunes scolarisés etnon scolarisés, selon l’âge... 82Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats441


Liste des tableaux et figur esFigure 6Nombre moyen de cigarettesconsommées parmi les fumeursréguliers, selon l’âgeet le sexe............................ 86Figure 20Fumeurs réguliers déclarantavoir envie d’arrêter de fumer,selon les quantités de cigarettesconsommées .................... 100Figure 7Prévalence du tabagismedéclaré, selon le sexeet l’âge ............................... 88Figure 21Fumeurs déclarant avoir envied’arrêter de fumer,selon l’âge ........................ 100Figure 8Figure 9Figure 10Figure 11Figure 12Figure 13Figure 14Figure <strong>15</strong>Figure 16Proportion d’hommes fumeursdans les annéesquatre-vingt-dix .................... 89Proportion de femmes fumeusesdans les années quatrevingt-dix.............................. 89Âge de la première cigarette etdu début de l’usage régulierpour les hommes selon lesannées de naissance........... 90Âge de la première cigarette etdu début de l’usage régulierpour les femmes selon lesannées de naissance........... 90Pourcentage de personnesdéclarant fumer du tabac àrouler selon l’âge ................. 95Pourcentage de fumeursréguliers parmi les <strong>15</strong>-75 ans96Consommation de cigarettespar jour parmi les fumeursréguliers de <strong>15</strong>-75 ans ........ 96Ventes annuelles de cigarettes.Unités par habitant de <strong>15</strong> à75 ans................................ 96Nombre d’arrêts d’au moins unesemaine parmi les fumeursréguliers de <strong>15</strong> à 75 ans ..... 97Figure 22Figure 23Figure 24Figure 25Figure 26Figure 27Figure 28Figure 29Fumeurs déclarant avoir envied’arrêter de fumer, selon le sexeet le niveau d’études.......... 100Fumeurs qui déclarent projeterd’arrêter de fumer, selon lesdélais envisagés et les quantitésde cigarettes fumées quotidiennement............................. 101Aide du médecin envisagée parles fumeurs qui déclarentprojeter d’arrêter, selon leurdegré de dépendance........ 102Fumeurs de 18-75 ans déclarantavoir envie d’arrêter de fumer,selon le sexe..................... 103Score de santé physique selonle statut tabagique, par âge etsexe ................................. 104Score moyen de santé perçueselon le statut tabagique, parâge et sexe....................... 104Score moyen d’estime de soiselon le statut tabagique, parâge et sexe....................... 105Score moyen d’anxiété selon lestatut tabagique, par âge etsexe ................................. 105Figure 17Figure 18Nombre d’arrêts d’au moins unesemaine parmi les fumeursréguliers selon leur âge ....... 98Durée moyenne de la pluslongue tentative d’arrêt parmiles fumeurs et anciens fumeursde <strong>15</strong> à 75 ans ................... 98Figure 30Figure 31Fumeurs et non-fumeurs quidéclarent se sentir très bieninformés sur le tabac selon leurâge...................................107Craintes des maladies duesau tabac, selon le statuttabagique .........................107Figure 19Fumeurs et anciens fumeurs quidéclarent avoir déjà arrêté defumer durant au moins unesemaine, selon l’âge et lamotivation ........................... 99Figure 32Seuil de dangerosité dutabagisme (en nombre decigarettes par jour) tel queperçu par les individus, selonleur statut tabagique ......... 108442 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Liste des tableaux et figur esFigure 33Figure 34Figure 35Figure 36Figure 37AlcoolTableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VIGêne associée à la fumée desautres, selon le nombre decigarettes fumées par jourparmi les fumeurs ............. 109Adultes de 18 à 75 ans sedéclarant gênés par la fuméedes autres ........................ 111Respect des zones non-fumeursselon les lieux ................... 111Individus estimant queles zones non-fumeurssont bien respectéessur leur lieu de travail ........ 111Individus de 18 ans et plusdéclarant qu'il leur arrive defumer dans les zones nonfumeurs............................ 114<strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est la consommationquotidienne d’alcool aucours de l’année chez les20-75 ans......................... 129<strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est la consommationhebdomadaire ouquotidiennechez les <strong>15</strong>-19 ans............ 130<strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est la consommationhebdomadaire ou quotidiennechez les <strong>15</strong>-19 ansscolarisés......................... 130<strong>Mo</strong>dèle logistique final où lavariable dépendante est laconsommation au moinshebdomadaire chez les<strong>15</strong>-19 ans......................... 131<strong>Mo</strong>dèle logistique final oùla variable dépendante estla consommation plutôt quel’abstinencechez les <strong>15</strong>-19 ans............ 131Nombre moyen de verresd’alcool bus la veille selondifférentes variables .......... 136Tableau VII<strong>Mo</strong>dèle logistique final où lavariable dépendante est ledépassement du seuil deconsommation à risque la veillechez les hommes et les femmesde 20 à 75 ans ................. 138Tableau VIII <strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est la déclarationd'ivresses répétées au cours del’année parmi les buveurs de<strong>15</strong>-19 ans......................... 142Tableau IXTableau XTableau XITableau XII<strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est la déclarationd'ivresses répétées parmi les20-75 ans......................... 143Principaux facteurs associés àun test Deta positif............ 145<strong>Mo</strong>dèle logistique final où lavariable dépendante est« avoir un test Deta positif »parmi les buveursde 20-75 ans .................... 146Lien entre le test Deta et leprofil de santé de Duke...... 146Tableau XIII Principaux facteurs associésà l’abstinence chez les<strong>15</strong>-19 ans......................... 147Tableau XIV <strong>Mo</strong>dèle logistique où la variabledépendante est l'abstinencechez les adultes ................ 149Figure 1Figure 2Figure 3Figure 4Répartition des différents typesde consommateurs au coursde l’année et parmi les12-75 ans......................... 126Consommation de boissonsalcooliques au cours des douzederniers mois selon la fréquencedes prises et l’âge ............. 127Proportion de consommateursquotidiens et hebdomadairesd’alcool au cours des douzederniers mois,par sexe et âge ................. 127Proportion de consommateurshebdomadaires ou quotidiensd’alcool au cours des douzederniers mois,par sexe et âge ................. 128Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats443


Liste des tableaux et figur esFigure 5Figure 6Figure 7Figure 8Figure 9Figure 10Figure 11Figure 12Figure 13Figure 14Figure <strong>15</strong>Figure 16Figure 17Consommation quotidienne desdifférents types de boissonsalcooliques au cours des douzederniers mois,par tranche d’âge .............. 132Consommation au moinshebdomadaire d’alcoolau cours de l’année ........... 133Fréquence des consommationsd’alcool au coursde la dernière semainepar type d’alcool ...............135Nombre moyen de verres bus laveille au cours de la dernièresemaine,selon le sexe et l’âge......... 135Nombre moyen de verresd’alcool bus selon le jourde la semaine ................... 139Nombre moyen de verresd’alcool consomméspar les hommesdurant le week-end,selon l’âge ........................ 139Nombre moyen de verresd’alcool consommés par lesfemmes durant le week-end,selon l’âge ........................ 139Nombre moyen d’ivresses aucours des douze derniers moisselon le sexe et l’âge......... 140Prévalence de l’ivresse (aumoins une ivresse déclarée) aucours des douze derniers moisen fonction du type de consommation.............................. 140Consommation quotidienne tousalcools confondus selon le sexeet les régions.................... 149Consommation quotidiennede vin selon le sexe et lesrégions............................. 149Consommation quotidienne debière selon le sexe et lesrégions............................. 149Prévalence de la consommationquotidienne d’alcool fort selon lesexe et les régions............ <strong>15</strong>0Figure 18Figure 19Figure 20Figure 21Figure 22Figure 23Figure 24Pensées suicidair eset tentatives de suicideTableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VITableau VIIPrévalence de la consommationquotidienne d’autres alcoolsselon le sexe et les régions <strong>15</strong>1Quantité d’alcool bue au coursdes sept derniers jours selon lesexe et les régions............ <strong>15</strong>1Prévalence de l’ivresse parmiles buveurs selon le sexe et lesrégions............................. <strong>15</strong>1Dépendance potentielle àl’alcool selon le sexe et lesrégions............................. <strong>15</strong>1Abstinence au coursde la vie selon le sexeet les régions.................... <strong>15</strong>2<strong>Mo</strong>rtalité par cirrhose selon larégion et le sexe ...............<strong>15</strong>3Nombre de recours aux centresde cure ambulatoire enalcoologie (CCAA) pour 10 000habitants de 20 à 75 ans... <strong>15</strong>3Pensées suicidaires au coursdes douze derniers mois selonle statut matrimonial et le faitd’avoir des enfants............ 167Pensées suicidaires au coursdes douze derniers mois et vieen couple.......................... 168Pensées suicidaires au coursdes douze derniers mois selonle statut professionnel ....... 168Pensées suicidaires au coursdes douze derniers mois selonla profession et la catégoriesocioprofessionnelle del’interviewé(e) .................... 169Pensées suicidaires et scoresde santé ........................... 170Pensées suicidaires, perceptiondu corps et conduites alimentairesperturbées .............. 171Pensées suicidaires et prise derisque au cours des douzederniers mois.................... 172444 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Liste des tableaux et figur esTableau VIII Pensées suicidaires et consommationde substances psychoactives: OR ajustés surl’âge, le statut matrimonial, lefait d’avoir un enfant, la situationprofessionnelle et le revenumensuel par unité de consommationpour les 18-75 ansuniquement ....................... 173Tableau IXTableau XTableau XITableau XIIAvoir parlé à quelqu’un de sespensées suicidaires selon lesexe et l’âge ..................... 174Tentative de suicide au coursde la vie selon le statutmatrimonial et le fait d’avoirdes enfants....................... 176Tentative de suicide au coursde la vie et vie en couple ... 176Tentative de suicide au coursde la vie selon la situationprofessionnelle.................. 177Tableau XIII Tentative de suicide au coursde la vie selon la professionet la catégorie socioprofessionnellede l’interviewé(e) ....... 178Tableau XIV Nombre de tentatives de suicideselon le sexe et l’âgedu suicidant ...................... 178Tableau XVAvoir été à l’hôpital après ladernière tentative de suicideselon le sexe et l’âgedu suicidant ...................... 179Tableau XVI Avoir été suivi par un médecinou un professionnel de la santémentale après la dernièretentative de suicide selon lesexe et l’âge du suicidant .. 179Figure 1Évolution du taux de suicideselon le sexe de 1985 à 1998(pour 100 000) ................. 165Figure 4Proportion des personnesayant fait au moinsune tentative de suicideau cours de la vieselon le sexe et l’âge......... 175Échanges de coups, prises de risque,rapports sexuels forcésTableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VITableau VIIRésultat d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait d’avoirpris un risque par défi ou plaisirau cours des trente derniersjours................................. 194Résultat de deux régressionslogistiques où la variabledépendante est le fait d’avoirporté des coups................ 195Violence physique selonla structure familiale parmi lesgarçons de 21 ansou moins ........................... 195Violence physiqueselon la structure familialeparmi les filles de 21 ansou moins ........................... 195Résultat d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait d’avoirporté des coups au cours desdouze derniers mois.......... 196Résultat de deux régressionslogistiques où la variabledépendante est le fait d’avoirporté des coups................ 197Prévalence des violencessexuelles envers les femmesselon l’âge d’occurrence,d’après l’ACSF 1992,l’Enveff <strong>2000</strong> etle Baromètre santé <strong>2000</strong>... 198Figure 2Figure 3Proportion des personnes ayanteu des pensées suicidaires aucours des douze derniers moisselon le sexe et l’âge......... 167Interlocuteur après la tentativede suicide selon le sexe .... 174Tableau VIII Corrélations entreles comportements agressifs,risqués, les consommationsde drogues, les tentativesde suicide, les atteintessexuelles et les scoresanxiodépressifs ................. 200Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats445


Liste des tableaux et figur esTableau IXFigure 1Figure 2Figure 3Figure 4Corrélations entre les comportementsagressifs, risqués, lesconsommations de drogues, lestentatives de suicide, lesatteintes sexuelles et les scoresanxiodépressifs ................. 202Personnes ayant été frappéesphysiquement au cours desdouze derniers mois, selon lesexe et l’âge ..................... 192Personnes ayant frappéquelqu’un au cours des douzederniers mois, selon le sexe etl’âge ................................. 192Personnes ayant pris un risquepar plaisir ou défi au cours destrente derniers jours, selon lesexe et l’âge ..................... 192Analyse des réponses aux itemsde l’échelle de Duke : 1 er planfactoriel ............................ 194Tableau VITableau VIICaractéristiques associéesà l’absence de contraceptionsystématique ou à l’usage d’unecontraception liée à l’acte chezles femmes potentiellementconcernées par une contraception...................................217Méthodes employées par lespersonnes déclarant utiliser,systématiquement ou non, unmoyen contraceptif, selon lestatut de vie en couple ...... 218Tableau VIII Caractéristiques associées aurecours à la pilule du lendemaindans la vie ou au recours à l’IVGdans la vie chez les femmessexuellement actives ......... 219Tableau IXCirconstances de diagnostic etde prise en charge de ladernière MST diagnostiquée(hors mycose et VIH) selon lesexe ................................. 224Activité sexuelle, contraception,maladies sexuellement transmissiblesTableau ITableau IIProportion de personnes ayanteu au moins un rapport sexuelau cours de la vie.............. 213Proportion de personnes ayantutilisé un préservatif au coursde leur premier rapport sexuelselon l’âge au moment del’enquête........................... 213Tableau XTableau XICirconstances de diagnostic etde prise en charge de ladernière MST diagnostiquée(hors mycose et VIH) selon letype de MST déclarée........ 225Niveau d’informationet de crainte des MST et du sidaperçu au moment de l’enquête,selon l’existence ou nond’un antécédent de MST(hors mycose ou VIH) dansles dix ans ........................ 226Tableau IIITableau IVTableau VProportion d’utilisation depréservatif au cours du premierrapport sexuel, selon la date dece rapport ........................ 214Proportion de personnesqui n’utilisent pas, ou passystématiquement, un moyencontraceptif parmi cellespotentiellement concernéespar la contraception .......... 2<strong>15</strong>Méthodes employées par lespersonnes déclarant utiliser,systématiquement ou non, unmoyen contraceptif, selon lesexe ................................. 216Tableau XIIInformation des partenaires lorsde la dernière MST diagnostiquée(hors mycose ou VIH)selon les caractéristiquesindividuelles et le type departenaire ......................... 228Tableau XIII Information des partenaires lorsde la dernière MST diagnostiquée(hors mycose) selon lesmodalités de prise en charge aumoment du diagnostic ....... 229Tableau XIV Proportion de personnessexuellement actives ayantréalisé un test de VIH au coursdes douze derniers mois ... 229446 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Liste des tableaux et figur esTableau XVFigure 1Figure 2Proportion de personnessexuellement actives ayantréalisé un test de dépistage duVHC au cours de la vie ...... 229Utilisation de préservatif aupremier rapport sexuel ...... 213Types de MST rapportées dansles dix dernières années .... 222Tableau VIII Proportion d’expérimentateursdont le premier usagese situe avant 20 ans,pour les <strong>15</strong>-25 anset les 26-44 ans................ 249Tableau IXStructure de la poly-expérimentationde substances illicitesparmi les <strong>15</strong>-44 ans .......... 250Figure 3Incidence cumuléedes antécédents de certainesMST dans les cinq dernièresannées selon l’âge et le sexechez les personnes sexuellementactives ..................... 223Drogues illicites : pratiques et attitudesTableau X Prévalence des « mélanges »parmi les expérimentateursde drogues illicites de <strong>15</strong> à44 ans.............................. 251Tableau XIPolyconsommation répétéede tabac, d’alcoolet de cannabis parmi les <strong>15</strong>-44 ans et expérimentationsassociées ......................... 251Tableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VITableau VIIExpérimentation et âge moyend’initiation par produit ........ 240Quelques caractéristiquessociodémographiquesdes expérimentateursde drogues illicites parmiles <strong>15</strong>-25 ans.................... 244Usage de tabac, d’alcoolet de cannabis parmiles expérimentateursde drogues illicites,pour les <strong>15</strong>-25 ans............ 245Évolution des expérimentationsde drogues illicites au coursdes années quatre-vingt-dix,parmi les 18-25 ans .......... 245Quelques caractéristiquessociodémographiquesdes expérimentateurs dedrogues illicites parmiles 26-44 ans.................... 246Usage de tabac, d’alcool etde cannabis parmi les expérimentateursde drogues illicites,pour les 26-44 ans............ 247Évolution des expérimentationsde drogues illicites au coursdes années quatre-vingt-dix,parmi les 26-44 ans .......... 247Tableau XIIPolyconsommation répétéede tabac, d’alcoolet de cannabis parmi les <strong>15</strong>-44 ans et expérimentationsassociées ......................... 252Tableau XIII Prévalence des mélangesparmi les polyconsommateursrépétés............................. 252Tableau XIV Proportions d’usagers au coursde l’année parmi les <strong>15</strong>-25 anset les 26-44 ans................ 253Tableau XVTypologie des usagersde cannabis parmi les<strong>15</strong>-44 ans......................... 253Tableau XVI Comparaison des anciensfumeurs et des fumeurs decannabis au cours de l’annéeparmi les <strong>15</strong>-44 ans .......... 255Tableau XVII Quelques caractéristiquessociodémographiquesdes usagers répétéset réguliers de cannabisparmi les <strong>15</strong>-44 ans .......... 255Tableau XVIII... Comparaison des consommateursrépétés et réguliersde cannabis, et des autresparmi les <strong>15</strong>-44 ans .......... 257Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats447


Liste des tableaux et figur esTableau XIX <strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est la consommationau moins répétéeparmi les expérimentateursde cannabis,en fonction du profilsociodémographique......... 257Tableau XXUsage de produits illicitesau cours de l’annéeet scores de santé pourles <strong>15</strong>-25 ans.................... 258Tableau XXI <strong>Mo</strong>délisation de divers scoresde santé (régression linéaire) enfonction de l’âge, du sexe etdes usages de produitspsychoactifs licites et illicites,pour les <strong>15</strong>-25 ans............ 259Tableau XXII... Usage de cannabis au coursde l’année et scores de santépour les 26-44 ans............ 259Tableau XXVIII. <strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait d'avoirune opinion favorable àl’autorisation de la consommationde cannabis ........... 266Figure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5Expérimentation de cannabisselon l’âge et le sexe......... 240Expérimentation d’autresdrogues illicites selon l’âge 241Usage récent de médicamentspsychoactifs chez les 18-75 ansselon le sexe et l’âge......... 242Consommation régulière desomnifères ou de tranquillisantschez les 18-75 ans selon lesexe et l’âge ..................... 242Produits pour améliorer lesperformances au cours desdouze derniers mois selon lesexe et l’âge ..................... 243Tableau XXIII .. <strong>Mo</strong>délisation de diversscores de santé (régressionlinéaire) en fonction de l’âge, dusexe et des usages de produitspsychoactifs licites et illicitespour les 26-44 ans............ 260Tableau XXIV .. Prévalence de l’usagede produits illicites (cannabis ouautre) au cours de l’annéeet mode de vie pour les<strong>15</strong>-25 ans .........................261Tableau XXV Prévalence de l’usagede cannabis au cours de l’annéeet mode de vie pour les26-44 ans .........................261Tableau XXVI .. <strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est l’usagede cannabis au coursde l’année .........................262Tableau XXVII . Proportion d’enquêtés sedéclarant d’accord avecl’autorisation de la consommationde cannabis ou d’héroïne,selon le profil sociodémographiqueet la familiaritéavec le cannabis ...............265Figure 6Figure 7Figure 8Figure 9Figure 10Figure 11Figure 12Âge à l’expérimentationdu cannabis selon le sexeet l’âge ............................. 248Évolution de la prévalencede l’usage de cannabis jusqu’à25 ans, reconstituée pourquatre générations nées entre1955 et 1973................... 249Âge et proposition de droguesillicites entre <strong>15</strong> et 75 ans selonle sexe.............................. 263Rapport entre proposition etexpérimentation de cannabisselon le sexe et l’âge......... 264Opinions à l’égard des législationssur l’usage de cannabiset d’héroïne....................... 265Comparaison Baromètre santé–Espad pour la prévalence del’expérimentation de cannabisselon le sexe et l’âge pour les<strong>15</strong>-19 ans scolarisés......... 268Évolution de la proportiond’usagers de cannabisau cours de la vie dansles années quatre-vingt-dixparmi les 18-44 ans .......... 269448 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Liste des tableaux et figur esFigure 13Figure 14Figure <strong>15</strong>DouleurTableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VIÉvolution des interpellationspour usage de stupéfiantsau cours des annéesquatre-vingt-dix .................. 270Évolution au coursdes années quatre-vingt-dixde la prévalence de l’usagede cannabis au cours de l’annéeparmi les adultes de divers payseuropéens......................... 271Proportion d’usagers decannabis, d’amphétamines et decocaïne au cours de l’annéeparmi les <strong>15</strong>-39 ans de diverspays européens................. 273Déclaration de douleur selon lesexe de l’enquêteur et de lapersonne enquêtée ........... 283Proportion de douleuret surdéclaration fémininede la douleur selon douzemaladies chroniqueset trois handicaps.............. 288Fréquences des différentsmotifs de recours aux soinsparmi les personnes en situationde précarité (enquête Credes)rapportées aux fréquences enpopulation générale ........... 290Régressions logistiques où lavariable dépendante est le faitd’avoir déclaré une douleurmorale difficile à supporterau cours des douze derniersmois ................................. 296Régressions logistiques où lavariable dépendante est le faitd’avoir déclaré une douleurphysique difficile à supporterau cours des douze derniersmois ................................. 297Régressions logistiques où lavariable dépendante est le faitd’avoir déclaré une douleurmorale difficile à supporterau cours des douze derniersmois ................................. 298Tableau VIIRégressions logistiques où lavariable dépendante est le faitd’avoir déclaré une douleurmorale ou physique difficile àsupporter au cours des douzederniers mois.................... 301Tableau VIII Indices à âges comparables dela souffrance morale desfemmes et des hommes selon lemode de vie conjugale et laposition vis-à-vis de la profession.................................. 305Tableau IXFigure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5Figure 6Figure 7Figure 8Figure 9Figure 10Indices à âges comparablesde la souffrance physiquedes femmes et des hommesselon le mode de vie conjugaleet la position vis-à-vis de laprofession......................... 306La souffrance selon le sexe : lasurdéclaration féminine de ladouleur ............................. 281Déclaration de douleurselon le sexe et l’âgede l’enquêteur ................... 284Douleur physique selon le sexeet l’âge ............................. 284Douleur morale selon le sexeet l’âge ............................. 284Taux de surdéclaration fémininede la souffrance morale ouphysique ........................... 285Douleur physique selon lenombre de maladies et lehandicap........................... 287Douleur morale selon le nombrede maladies et le handicap 287Douleur physique selon le sexeet le nombre de consultationsde médecins généralistesdans l’année...................... 289Douleur morale selon le sexeet le nombre de consultationsde médecins généralistesdans l’année...................... 289Douleur insupportable parmiles personnes en situationde précarité selon le sexeet les problèmes familiauxconnus avant 18 ans ......... 292Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats449


Liste des tableaux et figur esFigure 11Figure 12Figure 13Figure 14Douleur selon le sexeet le revenu mensuel par unitéde consommation .............. 293Douleur selon le sexeet la satisfaction dans laprofession.........................293Douleur selon le sexeet le cumul des dimensionsde la précarité .................. 294Douleur selon le sexeet le degré de pratiquereligieuse .......................... 302Consommation de soinset de médicamentsTableau I Consultation d’un médecingénéraliste (au moins une)au cours des douze derniersmois selon des variablessociodémographiques ....... 3<strong>15</strong>Tableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VIConsultation d’un chirurgiendentiste (au moins une)au cours des douze derniersmois selon des variablessociodémographiques ....... 3<strong>15</strong>Consultation d’un professionnelde la santé mentale(au moins une)au cours des douze derniersmois selon des variablessociodémographiques ....... 316Consultation d’un gynécologueou obstétricien (au moins une)au cours des douze derniersmois selon des variablessociodémographiques ....... 318Consommation de médicamentsantidépresseursau cours des douze derniersmois selon des variablessociodémographiques ....... 319Consommation de médicamentstranquillisants et de somnifèresau cours des douze derniersmois selon des variablessociodémographiques ....... 320Tableau VIIFigure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5Avoir reçu des conseilsde son médecin lorsde la dernière consultationdans différents domainesselon le sexe et l’âge......... 321Nombre moyen de consultationschez un médecin généralisteselon le sexe et l’âgeparmi les consultants ........ 314Nombre moyen de consultationschez un dentisteselon le sexe et l’âgeparmi les consultants ........ 317Nombre moyen de consultationschez un professionnelde la santé mentaleselon le sexe et l’âgeparmi les consultants ........ 317Nombre moyen de consultationschez un gynécologue ou unobstétricien selon l’âge...... 318Les motifs de changementde médecin généraliste .....321Dépistage des cancersTableau I Craintes individuellesdes maladies chez les12-75 ans .........................333Tableau IITableau IIITableau IVTableau VCraintes individuellesdes maladies parmi les 18 anset plus.Évolution 1992-1999......... 334Année de la dernière réalisationd’une mammographie pour lesfemmes de 18 à 75 ans .... 336Avoir passé une mammographieau cours des deux dernièresannées pour des femmes de 50à 69 ans selon différentesvariables ........................... 337<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est la réalisationd’une mammographie au coursdes deux dernières années pourdes femmes âgées de 50 à69 ans.............................. 338450 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Liste des tableaux et figur esTableau VITableau VIIRéalisation de mammographiesau cours de la vie et au coursdes trois dernières années.Évolution 1992-1999......... 339Évolution de la prescription demammographies ............... 339Tableau VIII Avoir passé un frottis dans lestrois dernières années pour desfemmes de 20 à 65 ans selondifférentes variables .......... 342Tableau IXTableau XTableau XITableau XIIFigure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est la réalisationd’un frottis de dépistage dansles trois dernières années pourdes femmes âgées de 20 à65 ans.............................. 343Réalisation d’un frottis. Évolution1992-1999 ....................... 344Avoir bénéficié d’un dépistagedu cancer du côlon et du rectumchez des personnes de 40 anset plus selon différentesvariables ........................... 348<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est le fait d’avoirbénéficié d’un dépistage ducancer du côlon et du rectumchez des personnes de 40 etplus .................................. 349Crainte du cancerselon l’âge ........................ 333Mammographie au cours de lavie selon l’âge ................... 336Mammographie au cours desdeux dernières années ...... 338Proportion de femmes âgées de20 à 74 ans ayant passé unfrottis au cours des trois ansselon l’âge ........................ 341Taux de dépistage du cancerdu côlon et du rectumselon l’âge ........................ 347AccidentsTableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VITableau VIIProportion de sujets déclarantcraindre pour eux-mêmes« pas mal » ou « beaucoup »les problèmes ou les maladiessuivants, selon le sexeet l’âge ............................. 363Craindre pour soi-même « pasmal » ou « beaucoup » lesproblèmes ou maladies, selonplusieurs variables sociodémographiques........................364Scores du profil de santé deDuke parmi l’ensemble despersonnes interrogées selon lacrainte (« pas mal » et « beaucoup») des accidents pour soimême............................... 366Proportion des sujets déclarantcraindre pour eux-mêmes « pasmal » ou « beaucoup » lesaccidents selon qu’ils aient euun accident au cours des douzederniers mois.................... 367Sujets déclarant craindre poureux-mêmes « pas mal » ou« beaucoup » les accidentsselon qu’ils aient déclaré avoirpris un risque au cours destrente derniers jours.......... 367Évolution des craintes pour soimême« pas mal » ou « beaucoup» des problèmes de santéou maladies depuis 1992 .. 368Types d’accident au cours desdouze derniers mois selon lesexe ................................. 369Tableau VIII <strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est la survenue d’unaccident parmi l’ensemble despersonnes interrogées de 12 à75 ans.............................. 371Tableau IX<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est la survenue d’unaccident parmi l’ensemble despersonnes interrogées....... 371Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats451


Liste des tableaux et figur esTableau XTableau XITableau XIIScores du profil de santé deDuke selon l’âge, le sexe et lefait d’avoir eu ou non unaccident ayant entraîné uneconsultation médicale ........ 372<strong>Mo</strong>dèle final d’une régressionlogistique où la variabledépendante est la survenue d’unaccident parmi l’ensemble despersonnes interrogées....... 373Répartition de la fréquencedes accidents par âge et parsexe selon le type d’accidentau cours des douze derniersmois ................................. 374Tableau XIII La pratique du deux-roues(motorisé ou non) et du roller,patin à roulettes, skateparmi l’ensemble des personnesinterrogées selon le sexe,l’âge et la taille de l’agglomération...................................377Tableau XIV Le port du casque lors de ladernière sortie parmi lesutilisateurs de deux-roues(motorisé ou non), de roller,patin à roulettes et skateselon le sexe, l’âge et la taillede l’agglomération............. 378Tableau XVFigure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5Le port du casque lors de ladernière sortie parmi lespratiquants de vélo et lesadeptes de glisse urbaine selonle type d’engin et la taille del’agglomération ................. 379Répartition des accidents selonleur fréquence au cours desdouze derniers mois.......... 368Avoir eu au moins un accidentau cours des douze derniersmois par âge et par sexe... 369Nombre moyen d’accidentspar âge et sexe parmi lesaccidentés ........................ 370Les accidents domestiquesselon l’âge et le sexe......... 375Les accidents de sportet de loisirs selon l’âgeet le sexe.......................... 376Figure 6Figure 7Figure 8Figure 9La pratique du vélo et lafréquence des accidents parâge et par sexe parmi lespratiquants ....................... 376La pratique du deux-rouesmotorisé et la fréquence desaccidents par âge et par sexeparmi les pratiquants......... 376La pratique du véloselon le sexe, l’âge etle type de vélo .................. 378Le port du casque lorsde la dernière sortie parmi lespratiquants de vélo et duroller/patin par âge et typed’engin.............................. 379Inégalités et compor tementsde santé des 18-75 ansTableau I Liaisons entre degré d’information,niveau d’instruction etdifférents comportements .. 402Tableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VITableau VIIVentilation des items du profilde santé de Duke selon lesdifférentes dimensions ...... 404Scores de qualité de vie des18-75 ans selon l’âgeet le sexe.......................... 405Scores de qualité de viedes 18-75 selon la situationprofessionnelle etles revenus ....................... 406Scores de qualité de viedes 18-75 ans selon lessituations de vie ................ 407Prise de certains médicamentspsychotropes chez les18-75 ans .........................410Dépistage du cancer du col del’utérus au cours des troisdernières années chez lesfemmes de 20 à 65 ans selonles revenus par unité deconsommation .................. 411Tableau VIII Odds ratios bruts et ajustésde variables socio-économiquessur le fait d’être fumeurrégulier............................. 412452 Baromètr e santé <strong>2000</strong>. Résultats


Liste des tableaux et figur esTableau IXTableau XTableau XITableau XIIFigure 1Figure 2Figure 3Figure 4Figure 5Odds ratios bruts et ajustésde variables socio-économiquessur la consommationquotidienne d’alcooldes 18-75 ans................... 413Expérimentation de cannabischez les 18–75 ans et variablessocio-économiques ........... 4<strong>15</strong>Scores de qualité de vie des18–75 ans selon le nombre deprécarités......................... 416Consommation de produitspsychoactifs selon le nombrede précarités .................... 416Répartition de la situationprofessionnelledes 18-75 ans................... 395Répartition de la situationprofessionnelleselon l’âge ........................ 396Diplôme le plus élevéselon le sexe..................... 396Revenus par unité de consommationselon le sexe.......... 397Revenus par unité de consommationselon l’âge ............. 397Figure 6 Être en couple selon l’âge.. 398Figure 7Figure 8Figure 9Figure 10Figure 11Figure 12Situation de rupture selon lesexe et l’âge ..................... 398Craintes pour soi-mêmedes 18-75 ans................... 399Craintes des risques pour lasanté des 18-75 ans ......... 400Sentiment d’êtrebien informé...................... 401Scores de qualité de viedes 18-75 ans selonle sexe.............................. 404Score de santé générale des18-75 ans selon le sexeet l’âge ............................. 405Figure 14Figure <strong>15</strong>Figure 16Figure 17Figure 18Consultation de certainsprofessionnels de santé selon leniveau de diplôme ............. 409Consultation de certains professionnelsde santé selon lerevenu par unité de consommation.............................. 409Se déclarer défavorable à lavaccination rougeole-oreillonsrubéoleselon le niveaud’instruction scolaire ......... 411Nombre de cigarettes fuméesquotidiennement selon le niveaud’instruction scolaire ......... 413Perception du cannabis selon leniveau d’instruction............ 414La santé des personnes âgéesde 60 à 75 ansTableau ITableau IITableau IIITableau IVTableau VTableau VITableau VIICaractéristiques sociodémographiquesde l’échantillon des60-75 ans comparé à celuides 45-59 ans................... 428Quelques problèmes de santéphysique selon le sexeet l’âge ............................. 429Principales maladieschroniques déclaréespar les 60-75 ans .............. 430Consommation de soinsau cours des douze derniersmois selon le sexe et l’âge 431Consommation de médicamentsselon le sexe et l’âge......... 431Sommeil, sport et nutritionselon le sexe et l’âge......... 432Scores de Duke selon le sexeet l’âge ............................. 433Tableau VIII Pensées suicidaires selon lesexe et l’âge ..................... 434Figure 13Stress et pénibilité physiqueselon les professions etcatégories socioprofessionnelleschez les 18-75 ans ...... 407Baromètre santé <strong>2000</strong>. Résultats453


Health Barometer <strong>2000</strong>. Resultscontents29461Page of french chapterPage of english summary19Presentation of statistical termsDefinition of the main statistical tools used in the different chapters: chi², odds ratio,logistic regression, variance analysis. The structure of the sample is also presented,as well as some references to epidemiological works. For an in-depth descriptionof the methodology used in the survey, the “Method” volume of the HealthBarometer <strong>2000</strong> should be consulted.Arnaud Gautier, Philippe Guilbert29461Sports activity and health behaviourDescription of the sports activity of the population over the previous seven days:duration and type of sport. Sports activity is analyzed using other health determinantssuch as alcohol and tobacco consumption, violence committed and received,risk-taking, accidents etc. Another aspect concerns the reasons given for takingpart in sport.Philippe Guilbert, Brice Lefèvre55461Vaccination: opinions and practicesThe aim here was to gather knowledge on the opinion of the population on the principleof vaccination, trends in opinion in recent years and vaccination practices usingthe date of the most recent vaccination. Part of this chapter deals more specificallywith the measles, mumps and rubella vaccination: its use, reasons for nonvaccinationand knowledge of the existence of a second dose.Valérie Guagliardo, Julien Barnier, Michel Rotily77462TobaccoSurvey of smoking behaviour and trends in smoking behaviour since 1992: prevalence,quantity, dependence, compliance with the Evin Law (which includes legislationon non-smoking areas) etc. This work is supplemented by an analysis of attemptsto give up smoking, studying the frequency of attempts and the main reasonsfor them. A geographical presentation of the results can be compared to themap showing cigarette sales.Karina Oddoux, Patrick Peretti-Watel, François Baudier123463AlcoholThe consumption of alcohol is detailed per beverage and according to frequency:daily drinkers, non-drinkers, quantities consumed at the weekend, etc. An estimateof dependence is made using the Deta clinical test, as well as an analysis of alcoholconsumption per region. Comparisons are made with other data sources.Stéphane Legleye, Colette Ménard, François Baudier, Olivier Le Nezet457


Health Barometer <strong>2000</strong>. Results163 29461 465Suicidal thoughts and suicide attemptsAnalysis of the prevalence of suicidal thoughts during the last twelve months usingsocio-demographic and economic determinants (family structure, employment situation,etc.), quality of life indicators (the Duke health score) and events in the livesof individuals. Suicide attempts made during life are also described, as well as themedical care provided after an attempt.Philippe Guilber t, Xavier Pommereau, Bertrand Coustou189465Fighting, risk taking and sexual violenceDescription of the acts of violence committed or received and risk taking, consideringthe specific differences between men and women. The analysis is also carriedout in terms of age. An estimate of the prevalence of sexual abuse during lifeand comparisons with main national surveys on this topic are also carried out.Hugues Lagrange209465Sexual activity, contraception, sexually transmitted diseasesSexual practices in the <strong>15</strong>-49 age group, and trends concerning condom use, methodsof contraception, and use of the emergency contraceptive pill or terminationof pregnancy during life. Certain socio-demographic factors were taken into account,such as level of education and marital status. The prevalence of the most commonsexually transmitted diseases, and, where appropriate, methods of informing partnersare also studied.Josiane Warszawski, Nathalie Bajos237466Illegal drugs: practices and attitudesBroad presentation of behaviour in relation to cannabis consumption in the populationas a whole: experimentation, repeated or regular use, problematic use, andthe major trends since the early 1990s. The reasons for use and for discontinuinguse are given. An analysis of the situation in France in comparison to other Europeancountries, and of the use of other illegal drugs (cocaine, heroine, LSD, ecstasy,etc.) complete this chapter.François Beck, Stéphane Legleye, Patrick Peretti-Watel279468PainAnalysis of responses of men and women depending on the type of physical or mentalpain suffered by the respondent, or other factors. An analysis of the perceptionsof individuals is made in terms of a number of factors: illness, disability, lifeevents, accumulation of instability factors, etc.Georges Menahem458


Health Barometer <strong>2000</strong>. Results311468Use of health care and medicinesUse of the main health professionals (general practitioner, psychologist, psychoanalyst,psychiatrist, physiotherapist, gynaecologist) according to gender, age,marital status, chronic illness and physical disability. Taking anti-depressants andtranquilizers or sleeping pills is the subject of the second part of the chapter, whichends with an analysis of the advice received from doctors relating to physical exercise,smoking, everyday accidents, nutrition, and the correct use of medicines.Pierre Arwidson, Philippe Guilbert329469Cancer screeningTrends in the screening practices for breast cancer, cervical cancer and colorectalcancer in the population as a whole. The analysis of these habits has taken intoaccount the regularity of screening according to the latest recommendations anddifferent socio-demographic and economic variables.François Eisinger, Valérie Guagliardo, Claire Julian-Reynier, Jean-Paul <strong>Mo</strong>atti359471AccidentsEvaluation of the extent of sport, work, traffic, and domestic accidents. Trends relatingto fear of these accidents are measured in relation to other health risks. Anestimate of the number of accidents according to the population groups and thefrequency of helmet wearing (at the time of the most recent use) among peoplewho take part in roller-skating and skateboarding or people who ride mountain bikes,standard bicycles and motorcycles is also carried out.Helène Bourdessol, Marie-Pierre Janvrin, François Baudier391472Health behaviour in the 18-75 age groupHealth behaviour from the point of view of socio-demographic and economic determinants:monthly household income, level of education, occupation and socio-economiccategory, marital status, etc. An indicator of instability accumulation is alsoused.Colette Ménard, Arnaud Gautier425472Health in the 60-75 age groupComparison of the answers for the 60-75 year age bracket with those of the 45-59 age group for several health determinants or indicators: quality of life scale,use of health care, sleeping difficulties, sport activities. The results are presentedper five-year age band: 60-64, 65-69 and 70-75.Christiane Dressen, Hélène Perrin439List of tables and diagramsTables and diagrams per chapter.459


Health Barometer <strong>2000</strong>. ResultsThe main pointsin a few figures…Sports activityand health behaviourPhilippe Guilbert, Brice LefèvreNearly one in two people (42.4%) had takenpart in a sports activity in the last sevendays, with a higher proportion of men thanwomen (46.9% compared to 38.0%). Menhad also taken part in intensive sport (morethan 8 hours) more frequently: 13.2% comparedto 6.4%. Among those who hadplayed sport, 86.1% had taken part in atleast one individual sport in the last sevendays and 24.4% in at least one team sport.Walking (in a broad sense) and footballwere the two activities mentioned mostoften.Enjoyment, health, and meeting friends werethe three principal reasons given for playingsport, with a difference between men andwomen as regards enjoyment (74.9% comparedto 67.5% among those who hadplayed sport). Men and women gave twodifferent reasons for playing sport: menwere more interested in playing sport to win(10.7% compared to 3.9%), whereaswomen were more likely to play sport inorder to lose weight (18.6% compared to10.8%). The trends were perceptible accordingto age: older people were morelikely to mention health as a reason for playingsport.There were fewer smokers (regular or irregular)and a smaller proportion of heavysmokers among men who took part insport. By contrast, as regards daily alcoholconsumption, the results differed very littlein terms of the duration of the sporting activity.Similar results were apparent in relationto cannabis experimentation and consumption.Acts of violence, whatever theircircumstances, were reported more oftenamong those who practise sport; the sameapplied to risk taking.Vaccination: opinionsand practicesValérie Guagliardo,Julien Barnier, Michel RotilyOpinions<strong>Mo</strong>re than 9 in 10 French people (91.7%)aged between <strong>15</strong> and 75 said they were infavour of vaccination. There were significantdifferences according to age: the older theperson, the more they were opposed to vaccination(17.4% in the 70-75 age groupcompared to 4.6% in the <strong>15</strong>-19 age group).In a multi-varied analysis, certain factors461


Health Barometer <strong>2000</strong>. Resultswere significantly related to an unfavourableopinion of vaccination: considering medicinesto be drugs, having consulted ahomeopath or an acupuncturist during thelast twelve months, fear of the risks connectedwith vaccinations, and not havingconsulted a general practitioner during theyear. Among those who had an unfavourableopinion of vaccination (less than one personin ten, or 8.3%), 21.9% were opposed to allvaccines, 23.7% were opposed to the influenzavaccine, and 23.6% to the hepatitis Bvaccine. Among the 12 health topics given,vaccination came fifth in terms of respondentsfeeling well informed, with nearly threein four people saying so (72.1%). Whenquestioned regarding general or healthfears, 12.1% of French people said theywere afraid of the risk of tuberculosis, and24.7% were afraid of the risks associatedwith vaccinations. Young people aged between12 and 14 and women were proportionallymore afraid of these risks.<strong>Mo</strong>st recent vaccination<strong>Mo</strong>re than nine out of ten people aged between12 and 75 said they had been vaccinatedduring the last ten years (91.2%) andalmost three quarters (73.1%) during thelast five years. Analyses carried out accordingto age showed that 96.1% of youngpeople aged between 12 and 19 had receiveda vaccine during the last five yearsand 42.9% did not know which illness theyhad been vaccinated against. The vaccinesmost often mentioned in this age groupwere the hepatitis B vaccine (29.3%), thediphtheria, tetanus and polio vaccine (DTP,10.7%) and lastly the tetanus vaccine(3.1%). The decision concerning the lattervaccine was usually made by the parents(42.4%). 90% of those aged between 20and 75 said they had had at least one vaccinationduring the last ten years and 75.0%could remember the exact date of theirmost recent vaccination. Only 0.3% saidthey had never been vaccinated. Tetanuswas the vaccine most frequently mentionedby adults, followed by hepatitis B for thoseaged between 20 and 54 and the influenzavaccine for those in the 55-75 age group.Half of those surveyed said that they hadmade the decision to have the influenzavaccine themselves.Measles, Mumps and Rubella vaccine86.0% of parents of children aged between1 and 6 said they had had at least one oftheir children vaccinated with the measlesmumps-rubellavaccine. <strong>Mo</strong>re than twothirds(69.4%) of the families who had nothad this vaccination were intending to haveit. Among those who had not had at leastone of their children vaccinated, and do notintend to do so (3.7% of those surveyed),32.7% had refused this vaccine against theadvice of their doctor. The main reasongiven for this refusal by parents of childrenaged between 1 and 6 should be the benignnature of measles, mumps, and rubella.86.8% of parents of children aged between7 and <strong>15</strong> said they had had at least one oftheir children vaccinated and 84.1% had hadall their children systematically vaccinated.The fear of complications was the most frequentreason given for not having vaccinations(28.7%). With respect to recommendationsfor a second vaccine dose, amongthose with children aged between 7 and <strong>15</strong>,40.7% had heard of this recommendation,57.4% were not aware of it, and 1.9% didnot have an opinion. Among parents of childrenaged between 3 and 6, 23.2% saidthat all of their children had received thissecond dose and 61.4% intended their childrento have it.TobaccoKarina Oddoux, Patrick Peretti-Watel, François Baudier33.1% of individuals aged between 12 and75 said that they smoked, if only occasionally,with a large disparity in terms of ageand gender: 36.7% of young people agedbetween 12 and 25 and 32.2% of the 26-75 age group.462


Health Barometer <strong>2000</strong>. ResultsIn the 12-25 age group, the prevalence ofcigarette smoking was 36.8% for boys and36.5% for girls, although this difference isnot statistically significant. Young peopleaged between 12 and 25 who said that theysmoked regularly (29.9%) smoked an averageof 10.2 cigarettes per day, with thesequantities increasing rapidly during adolescence.21.9% of regular smokers showedsigns of average dependence and 5.2%signs of high dependence, according toFagerström’s mini-test.No significant differences were recordedbetween the 97/98 Health Barometer andthe Health Barometer <strong>2000</strong> for 12-19 yearoldsas a whole. By contrast, the prevalenceof smoking among girls has increased. Acomparison of the data of the three Healthbarometers for the 18-25 age group showsa significant fall in the prevalence of smoking.32.7% of adults aged between 26 and 75said that they smoked, if only occasionally,and 27.7% were regular smokers. Amongregular smokers, 33.4% showed signs ofaverage dependence and 16.4% signs ofhigh dependence.Since the early 1990s, a downward trend inthe prevalence of smoking has been notedamong men, whilst the number of womensmokers has increased.Over half of smokers (58.7%) said that theywanted to stop smoking, irrespective ofgender. Occasional smokers were less likelyto say this than regular smokers, whosedesire to give up increased, the more cigarettesthey smoked per day. The same wastrue for the most heavily dependent smokers.Among young people and adults, givingup smoking was envisaged in some indeterminatepoint in the future.59.5% of smokers and former smokersaged <strong>15</strong> and over said they had given upsmoking for at least a week. Regular smokers(excluding former smokers) said theyhad stopped an average of 8.6 times for atleast a week. This average figure concealssharp variations between individuals. 73.8%of attempts to give up lasted for less thana year, most often less than a month.The reasons given by smokers and formersmokers for giving up for at least a weekwere varied. <strong>Mo</strong>st often mentioned were "anawareness of the consequences of smoking"(20.4%), the fear of becoming ill(14.9%) and the birth of a child (13.4%). Theprice of cigarettes was given as a reason by10.3% of the people surveyed, and doctor’sadvice by 0.7%.Generally speaking, the health scores ofpeople who said they smoked were not asgood as those of non-smokers, for bothmen and women. Their physical health, perceivedhealth and self-esteem scores werelower than those of non-smokers, and theiranxiety scores were higher.Over time, smokers said that they smokedin non-smoking areas less and less frequently,especially at work, in restaurantsand in bars. However, 71.2% of those surveyedsaid that they were bothered by otherpeople’s smoke (37.6% “very bothered” and33.6% “a little bothered”). The variousHealth Barometers carried out since thebeginning of the 1990s show that it is increasinglycommon for people to say thatthey are "very bothered " by other people’ssmoke.AlcoholStéphane Legleye, Colette Ménard,François Baudier, Olivier Le NezetAlcohol consumption is still one of the majordeterminants of public health in France.In this context, the Health Barometer <strong>2000</strong>sought to pay particular attention to gainingknowledge of the profile of different alcoholdrinkers. Only 3.5% of those aged between12 and 75 said they had never drunk alcohol(2.4% of those between 20 and 75).However, consumption differed widely accordingto gender and age.Generally speaking, men drink much morethan women, and the frequency of alcoholconsumption shows up contrasts betweenthe generations. Thus, among 12-75 year-463


Health Barometer <strong>2000</strong>. Resultsolds, 19.3% said they had drunk alcoholevery day during the last twelve months,men almost three times more than women(27.8% compared to 11.2%). Daily alcoholconsumption is a generational phenomenon,as although virtually non-existent in the 12-25 age group, it increases sharply with age:64.9% of men and 33.1% of women between60 and 75 said they drank alcoholevery day. Weekly consumption (at leastonce a week during the last twelve months)is more common in the younger generations,being the primary method of consumptionfor the 20-44 age group (around60% of men and 40% of women).BeveragesOf all alcoholic beverages, wine is drunkmost frequently by those aged between 12and 75. 17.5% of the population drinks wineevery day, compared to 2.6% for beer andless than 1% for spirits and other alcoholicdrinks. These different beverages are consumedin different ways: wine is drunk daily,especially by adults, whereas beer and spiritsare drunk on a weekly basis, mainly byyoung people, and other alcoholic drinks(cider, shandy, champagne, etc) are drunkmuch less frequently. Beer is mostly drunkby men, whereas spirits and other alcoholicdrinks do not show much gender difference(owing to the relative infrequency of theirconsumption). Wine comes between thesetwo, but is still drunk more by men thanwomen.Quantities consumedAmong men, the average number of alcoholicdrinks consumed on the day before thesurvey was 2.9. The largest quantities werereported by the 20-25 age group, and thoseaged between 55 and 64 (3.3 and 3.2 respectively).The average number of alcoholicdrinks consumed by women on the day beforethe survey was 1.7, with <strong>15</strong>-25 year-oldsconsuming the largest quantities (2.0).Among men, unlike women, quantities variedmarkedly according to the frequency of consumption:3.3 for daily drinkers, 2.7 forweekly drinkers and 2.0 for monthly drinkers.Drunkenness<strong>15</strong>.8% of those who had drunk alcohol duringthe year reported at least one instanceof drunkenness during this period, menthree times more often than women (23.1%compared to 8.3%). This varied significantlyaccording to age, with the peak in the <strong>15</strong>-25 age group. Therefore, although the averagenumber of instances of drunkennessreported during the year was 4.4 (5.0 formen and 2.8 for women) it peaked among20-25 year-olds, (7.4 instances of intoxicationamong men, and 3.4 among women),an age where daily consumption is very rare.“At risk” consumption8.6% of those aged between 12 and 75could be (or may have been) potentiallydependent on alcohol according to the Detatest, i.e., around 4 million people. This riskof dependence was three times higher inmen than in women (13.3% compared to4.0%), at a maximum between 45 and 54,and more likely to involve daily alcohol drinkers.Socio-economic profiles of drinkersThe relation between the indicators studiedand the employment situation, level of educationand household income were variableat comparable ages and between the sexes.Daily consumption over the last twelvemonths was slightly more frequent amongpeople with a lower level of education orincome and among farmers, self-employedtradespeople or company directors. Bycontrast, repeated instances of intoxication(more than three during the year) or potentialalcohol dependence measured by theDeta test was more frequent among thoseon higher incomes. <strong>Mo</strong>reover, the fact thatthis potential dependence is more frequentamong the self-employed and the unemployedshows that standard of living is notthe only variable that should be taken intoaccount.Regional factorsThe Health Barometer <strong>2000</strong> highlighted differentlevels of alcohol consumption accord-464


Health Barometer <strong>2000</strong>. Resultsing to geography with respect to the mainindicators, firstly between the East and Westof France, (a higher incidence of intoxicationin the West) and the North and South (dailyconsumption was more frequent in theSouth of France).Suicidal thoughts andsuicide attemptsPhilippe Guilbert, XavierPommereau, Bertrand CoustouIn 1999, 7.3% of women and 4.4% of menhad thought about suicide during the lasttwelve months. The age data for womenfluctuated a fair amount, with the highestproportion of those having suicidal thoughtsto be found in the <strong>15</strong>-19 age group (12.0%),whereas, for men, the proportions appearedto be more similar in terms of age.Suicide attempts made during life are mainlyanalysed according to socio-demographicvariables and supplemented by a descriptionof the most recent suicide attempt (notablyin terms of medical follow-up). 7.7% ofwomen and 3.3% of men said they had attemptedsuicide during their life. The highestpercentages for women were found inthe 35-64 age group (9-10%), whereasamong men, young adults were more likelyto attempt suicide; around 4.6% in the 20-44 age group.The figures given in this chapter do not allowus to establish a “standard profile” ofthe candidate for suicide, but they do providea certain number of vulnerability indicators,such as a feeling of unhappinessand a desire to break away among thosecontemplating suicide. Being able to recognisethis unhappiness and this desire tobreak away is the first step in the preventionof suicide, so that those suffering fromit can be assisted to express their feelingsclearly and understand the meaning ofthem.Fighting, risk taking,sexual violenceHugues LagrangeFighting, risk taking as a challenge or forenjoyment, and sexual violence are discussedhere in relation to other experiencesor acts involving risks to health.For boys, fighting is a way of asserting themselves,the corollary of which is sexuality,more than flirting. By contrast, fighting in girlsis sometimes part of a conflictual cycle, butis more often a response to unilateral aggression;it is not related to sexual experience orhaving a partner, rather the opposite. Parentalstrictness tends to reinforce disobedienceand involvement in adolescents’ fights.Among adults, for both sexes, aggressivebehaviour lessens with age, and is stronglyrelated to receiving aggression, this behaviouris connected to an anxio-depressivestate in men, but not in women.In mature adults of 45 and over, risk takingfor challenge and suicide attempts are notonly not evident in the same subjects, butthose who do not take risks for challengeare in fact more likely to attempt suicide.Sexual violence is perceived as non-symmetricalviolence and so is not part of anagonist relationship. It is therefore preferablethat it is not placed in the same category asnon-sexual aggression and victimisation.Sexual activity,contraception, sexuallytransmitted diseasesJosiane Warszawski, Nathalie BajosThe proportion of condom use during firstsexual relations increased markedly andsteadily between 1987 and 1995, reachinga high level (86.1%) between 1995 and465


Health Barometer <strong>2000</strong>. Results1999. This increase was recorded for bothsexes, irrespective of the age when sexualrelations took place. Condom use appearedto be more frequent when sexual relationstook place at an early age.The great majority of women with a potentialneed for birth control were using a contraceptivemethod to avoid pregnancy at the timeof the survey (93.5%). The pill was the mainmethod used (59.9%), with a maximumnumber of users between the ages of 20 and25 (85.9%). The intra-uterine device (IUD)was the second choice, but was rare amongwomen under 25. Contraception used at thetime of sexual intercourse was not as popular,mainly involving condoms (12.8%). However,among younger women (<strong>15</strong>-19), one infive used condoms as a method of birth control.Men used condoms more often thanwomen, twice as often among those under25. However, this difference only concernedthose not living with a partner.Use of the emergency contraceptive pill wasrelatively rare, reported by 9% of sexuallyactive women. Slightly less than one womanin five reported having had a termination ofpregnancy (18.6%). There was a significantlink between use of the emergency contraceptivepill and termination.A low proportion of sexually active peoplereported a history of sexually transmitteddiseases (STD). The cumulative incidence ofbacterial and parasitical (curable) (excludingmycosis) and viral (excluding HIV) STDs over10 years was 1.2% in men and 2.1% inwomen. A large number of STDs pass unnoticedwithout active screening. The ratesgiven here are best estimations of the frequencyof those that were diagnosed, wherethe diagnosis was understood and remembered.Less than 10% of these STDs were diagnosedin a public health organisation.Women rarely gave the fact of having beenwarned by a sexual partner as a reason forconsulting medical help, while this reasonwas three times as common for men. Thisdifference on gender lines was also apparentin information given about regular partners atthe time of diagnosis: women were threetimes more likely to give this information,while men seemed less concerned by thepossible consequences of a STD. The analysisof these results, when compared to epidemiologicalmonitoring data for France,tends to support the idea that there is a lackof screening for some STDs in France, whichis particularly disadvantageous for women.Illegal drugs: practicesand attitudesFrançois Beck, Stéphane Legleye,Patrick Peretti-WatelExperimentation with illegal drugsIn 1999, cannabis was by far the illegal drugmost commonly experimented with inFrance: one in five French people aged between<strong>15</strong> and 75 had taken it at least oncein their life. This prevalence is considerablyhigher than those recorded for other illegaldrugs: less than 3% for inhaled substances(glues, solvents, etc) 1-2% for LSD, amphetaminesand cocaine and less than 1%for other substances (ecstasy and heroin).These levels of use, always higher amongmen than women, also depend to a greatextent on the age of the respondent: four inten people aged between <strong>15</strong> and 34 hadused cannabis at some point in their lives,compared to one in ten in the 35-75 agegroup. Illegal drug use in general was mostprevalent between the ages of 20 and 25but, apart from cannabis, it was still low: inthis age group, 6% used inhaled substances,3% LSD and ecstasy, and less than3% the other substances.Among all 18-25 year-olds and 26-44 yearolds,age groups common to the threeHealth Barometers carried out in 1992,1995 and 1999, the trends recorded duringthe 1990s highlight the growing spreadof cannabis (use of which almost doubledbetween 1992 and 1999), whereas no significantincrease was recorded for the othersubstances.466


Health Barometer <strong>2000</strong>. ResultsProfile of illegal drug usersOnly users aged between <strong>15</strong> and 44 can bestudied in detail, owing to the fact that illegaldrug use is rare after the age of 45.Between <strong>15</strong> and 25, the majority of usersare male, irrespective of the substance involved(two-thirds for cannabis and inhaledsubstances, and three-quarters for ecstasy).These users are also typified by their highalcohol and tobacco consumption.Between 26 and 44, there is an over-representationof men and people living in largecities among illegal drug users. In this agegroup, the users are younger than averageand usually live alone. They are also morelikely to be unemployed, or on low incomes,with the notable exception of cannabis users,who appear to be more socially integrated.As in the <strong>15</strong>-25 age group, 26-44year-olds who have used illegal drugs arenotable for their high tobacco and alcoholconsumption.Multiple use of illegal drugs“Multiple use” of illegal substances refers tothose who have tried several illegal substancesduring their life, not necessarily atthe same time. “Mixing” these substances,on the other hand, means taking them at thesame time (generally in order to increase orcounter-balance the psychoactive effects).Although almost all users of illegal drugshave taken cannabis, users of cannabis orinhaled substances rarely experiment withother substances, unlike those who useother illegal drugs or take psychotropicmedicines as drugs.A little more than half of cannabis or inhaledsubstance users had already mixed substances,with this figure reaching or exceedingthree-quarters for other illegal drugs.Diversity of cannabis use in the <strong>15</strong>-44 age groupThere are five different categories of usersin this age group:– abstainers (66% of respondents: havenever taken cannabis);– former users (21%: have taken cannabisbut not in the last twelve months);– occasional users (6%: have taken cannabisbetween one and nine times during theyear);– repeated users (4%: have taken cannabisat least ten times during the year, but lessthan ten times during the last thirty days);– regular users (3%: have taken cannabis atleast ten times in the last thirty days).Illegal drugs, health and lifestyleIn the <strong>15</strong>-44 age group, the use of illegaldrugs during the year (cannabis only in the26-44 age group) seemed to be related toworse health, which is measured in variousways on the Duke scale. Above all, use wasrelated to low self-esteem and high anxiety.However, this relationship, from which acausal link cannot be concluded, is lessmarked than that recorded between healthand signs of alcohol or tobacco dependence.Those in the <strong>15</strong>-44 age group who hadtaken cannabis during the year were typifiedby more disrupted eating habits (theyskipped meals more frequently) a more activesocial life (they went out more andmixed more with others).Opinions and attitudes regardingillegal drugsAmong <strong>15</strong>-75 year-olds, 35% had been offeredcannabis compared to 5% for amphetaminesand cocaine. Men had been offereddrugs more often than women, andadolescents more often than adults. Among20-25 year-olds, 82% of men and 56% ofwomen had been offered drugs. By comparingoffers of drugs and use of drugs, it ispossible to assess the likelihood of acceptanceof using cannabis. For men this wasaround 60% in the <strong>15</strong>-44 age group comparedto 50% for women.With respect to legislation on illegal drugs,almost all of the respondents were againstthe legalisation of heroin, and three-quarterswere similarly hostile to the legalization ofcannabis. 62% of the respondents thoughtthat cannabis was immediately harmful.467


Health Barometer <strong>2000</strong>. ResultsPainGeorges MenahemUse of health care andmedicinesA large section of the population has recentlysuffered pain that was difficult to bear(32.3%). This chapter aims to highlight thesections of the population that suffer frompain most often, and the determinants associatedwith this. Women reported experiencingpain more often than men (1.3 timesmore). They said they suffered pain “severaltimes a year”, 1.4 times more than theirmale counterparts. Although they only reportedsuffering “physical pain” 1.2 timesmore often than men, their experience of“mental pain” was twice as frequent, and 2.8times more frequent for pain that was bothphysical and mental. The main findings fromthe analysis of the different types of pain areas follows.The probability of experiencing mental painis greater when the situation of the peopleinvolved becomes more difficult (for exampleunemployment or an accumulation ofinstability factors). The subjective tendencyto experience pain may differ, according tothe situation in which they find themselves,which leads to a certain type of behaviourand which allows or inhibits various methodsof expression.However, this explanatory pattern loses itssignificance in the context of physical pain,because of the determining role played byhealth. The higher subjective tendency ofwomen to experience physical pain is relatedto their sensitivity and the closer attentionthey pay to their body and its multiplesymptoms. It is therefore more appropriatehere to consider an interpretation in termsof an accumulation of factors and determinants:the more attention a person pays totheir body and its symptoms and appearance,the more likely this person is to bealone, vulnerable and have difficulties relatingto others, and, at the same time, havea tendency to experience the consequencesof their dissatisfaction with work in theirbody.Pierre Arwidson, Philippe GuilbertNearly 9 in 10 women and 8 in 10 men hadseen a general practitioner during the yearpreceding the survey. Women had seen aGP on average slightly more often than men(nearly five times compared to four). Theaverage number of consultations per year,among those who had seen a doctor, increasedwith age. 12-14 year-olds had seena doctor two to three times during the year,whilst the 55-65 age group had seen a doctorfive to six times. Those with chronic illnessesor a physical disability had seen a GPon average every two months.Slightly more than one person in two saidthat they had visited a dentist during the lasttwelve months, women more often thanmen. The proportion of those who had seena dentist during the year was higher forthose with a higher income per unit of consumption.The average number of visitsmade was higher in the 12-14 age groupthan in other age groups. Women who go tothe dentist do so more often than men (3.5times on average compared to 3.1).Around 5% of those interviewed had consulteda psychiatrist during the last 12months, predominantly women (5.8% comparedto 3.5% for men). Consulting a psychiatristwas related to an emotional breakup(adjusted odds-ratio (OR) = 1.8), suicidalthoughts (adjusted OR = 5.0) and suicideattempts (adjusted OR = 3.0). Consulting apsychiatrist was also related to unemployment(7.7% compared to 4.4% for those inwork), living in a city, especially the Parisregion, and suffering from a chronic illness.On average, visits were monthly. The annualnumber of psychiatric consultations washigher for those with a chronic illness, inwork, on a high income, and living in theParis region.57% of women aged between 12 and 75had seen a gynaecologist in the last twelve468


Health Barometer <strong>2000</strong>. Resultsmonths, on average twice during the year,those under 35 more often than those over35. Consulting a gynaecologist was relatedto being in work, on a high income, a highlevel of education and living in the Paris region.Nearly three-quarters of women on thehighest incomes, or in work, had consulteda gynaecologist, compared to less than halfof those on the lowest incomes, and onlytwo-thirds of unemployed women.One woman in ten and one man in twentyhad taken an anti-depressant during the lasttwelve months. Taking anti-depressants wasrelated to being over 35, having an incomebelow 6,000 francs per consumption unit(CU) or a chronic illness. Taking anti-depressantswas closely related to suicidalthoughts during the year (adjusted OR =6.8) and suicide attempts made during life(adjusted OR = 2.5). By contrast, in thissurvey, taking anti-depressants was not relatedto experiencing an emotional break-up.The proportion of users of tranquilizers andsleeping pills was twice as high as the proportionof users of antidepressants. Nearlyone woman in five and one man in ten hadtaken tranquilizers and sleeping pills at leastonce in the last twelve months. This wasrelated to being over 35, having an incomeof over 10,000 francs per CU, and sufferingfrom a chronic illness. Taking tranquilizerswas related to the existence of suicidalthoughts during the year (adjusted OR =4.2) and suicide attempts made during life(adjusted OR = 2.1). A link with the presenceof an emotional break-up was also found(adjusted OR = 1.3). In 80.0% of cases, thetranquilizers and sleeping pills had beenprescribed by a health professional,whereas 20% of cases were self-medicated.Men had received preventative advice duringtheir most recent consultation more oftenthan women, relating to physical exercise(21.6% compared to 17.6%), everydayaccidents (9.6% compared to 7.9%) andsmoking (25.1% compared to 18.6%).Women had received advice during theirmost recent consultation regarding the correctuse of medicines more often than men(33.4% compared to <strong>15</strong>.3%). Receiving preventativeadvice during the most recentconsultation was related to being over 65.The main reasons that may make intervieweeschange GP were a diagnostic error(around 40%), followed by moving house(around 20.%). Feeling that the doctor wasa bad listener could be a reason for changingGP, especially among women (16.8%compared to 9.4%). Lack of preventativeadvice was only given as a reason for changingdoctor by 2.4% of women and 1.8% ofmen.Cancer screeningFrançois Eisinger,Valérie Guagliardo,Claire Julian-Reynier,Jean-Paul <strong>Mo</strong>attiEvery year in France, cancer is responsiblefor the deaths of more than 89,000 menand 58,000 women. Judging by these figures,the fight against cancer is a priority.There are three possible approaches: improvingcurative care, primary prevention,aimed at preventing the appearance of thedisease, and screening, to show up a diseasebefore the person affected by it hasnoticed any symptoms.Setting up a screening programme musttake into account the convergence of medical,economic and human criteria. Medically,it is not possible to screen all cancers (alllocalizations) effectively. Economically, althougha screening programme may beconsidered effective the local authority maynot have the financial resources to carry outall potential programmes. Lastly, accessibilityto tests, their acceptance, and the participationand support of those concernedis essential. These latter factors will be particularlyanalysed in this document.For more than ten years, cancer screeninghas been a major concern of French healthauthorities. After a test and/or experimentationphase, which was promoted in particularby the French organisation for pub-469


Health Barometer <strong>2000</strong>. Resultslic health insurance, the Ministry for Health,upon presentation of the National Programmefor the fight against cancer in February<strong>2000</strong>, announced generalised screeningfor certain cancers.The information provided by this HealthBarometer focuses on the three cancerscurrently recognised as suitable for screening:breast cancer via mammography, cervicalcancer via smear testing andcolorectal cancer via examination of bloodin stools.Screening for breast cancer viamammographyIn the sample as a whole, 57.2% of womenhad had at least one mammography in theirlife: 74.0% in the 40-49 age group, and90.5% in the 50-69 age group. However,only 54.0% of the women in this age grouphad had their most recent mammographywithin the last two years.The factors that were involved in womenhaving mammographies included the following:had a smear test within the last threeyears, consulted a gynaecologist within thelast twelve months, been screened for cancerof the colon and the rectum, consulteda general practitioner during the last year,living in an area with organised screeningand lastly, a fear of cancer.An analysis of the surveys carried out in1992 and 1995 confirms a significant increasein the proportion of women agedbetween 50 and 69 who had had a mammographywithin the last three years. Thismarked increase, especially between 1992(less than 50%) and 1999 (nearly 75%) isvery encouraging. This increase can be explainedpartly by the increase in the numberof women (x 2) invited to take part in anorganised programme.Cervical cancer screening84.7% of the 7100 women surveyed agedbetween 18 and 75 said they had had asmear test during their life. On a closeranalysis of the last three years, nearly threequarters(74.6%) of the respondents saidthey had had a smear test. However, hereagain, these average figures conceal a variedsituation, especially in terms of age. Therate of smear tests among women agedbetween 25 and 50 was high and fairly constantat around 85%, regardless of age.After the age of 55 (i.e. post menopause)the proportion of women regularly monitoredfell sharply to 65.5% for 60-64 yearolds, a period of life where screening shouldbe carried out as frequently as for youngerwomen.Looking specifically at women aged between20 and 65, the variables associatedwith having a smear test within the last threeyears were as follows: under 50, living in acouple, already had a mammography, visitedan acupuncturist or an homeopath inthe last twelve months, a monthly income ofmore than 6000 francs per consumptionunit, in favour of vaccination, in work, alcoholdrinkers, taken tranquilizers or sleepingpills during the last twelve months.Screening for colorectal cancerAmong all those over 40, 19.9% had alreadybeen screened for cancer of the colonand the rectum via the examination ofblood in stools. As with the other examinations,age had a considerable impact onscreening practice where a combined ageand generational effect was involved.The factors involved in having colorectalcancer screening were as follows: male,over 50, unemployed or inactive, alcoholdrinkers, been screened for hepatitis C, hada chronic illness, suffered from severe painin the last twelve months, and lastly, had alower general physical health score. Thefact that the test is more common amongthe unemployed is paradoxical, consideringthat people whose situation could be describedas “unstable” are usually low usersof screening facilities. The impact of thehealth testing centres run by the Frenchpublic health insurance organisation canprobably be seen here. They are currentlythe main influencers for screening tests, andtheir purpose is to give priority to those inunstable situations.470


Health Barometer <strong>2000</strong>. ResultsAccidentsHélène Bourdessol,Marie-Pierre Janvrin,François BaudierThis chapter discusses the problem of accidents,of any nature, occurring duringthe past year among persons aged between12 and 75, and the fears associatedwith them. In connection with theproblem of accidents, and taking into accountthe emergence of new leisure activities,the Health Barometer <strong>2000</strong> is particularlyinterested in sports such as rollerblading,roller-skating and skateboarding,as well as bicycles (mountain bikes, BMX,and standard bikes) and motorised 2-wheel vehicles and in the preventativebehaviour of helmet wearing.Perception of the risk of accidentsTraffic accidents remain the major fearamong French people, irrespective of ageor gender. Other types of accident (work,domestic accidents, sport and leisure accidents,accidents at school) take 7 th , 9 th ,10 th and 12 th places respectively amongthe risks and illnesses mentioned. Thepeople who fear accidents most are thosewho have most often been victims ofthem. With the exception of work, sport orleisure accidents, proportionally morewomen are afraid of being involved in anaccident.Frequency of accidents13.1% of people aged between 12 and 75said they had been victims of at least oneaccident during the last twelve months,which resulted in an appointment with adoctor or hospitalization. Eight out of tenpeople hurt in accidents had reported anaccident. Up to the age of 54, men wereproportionally more likely to have an accidentthan women; beyond this age, morewomen reported having accidents. Theyoung are particularly at risk from accidents;around one person in five under 26was a victim of an accident during the pastyear. The frequency of accidents then decreasedsteadily with age.The average number of accidents per victimwas 1.3 but, as with the frequency ofaccidents, the average number of accidentsdecreased with age.Types of accidentsAmong those surveyed, sports or leisureinjuries occurring during the past year werementioned most often (4.3%), followed bydomestic accidents (2.4%), and car accidents(1.0%).Among those people potentially at risk fromwork accidents and accidents on motorised2-wheel vehicles, 3.5% of them had had theformer and 4.6% the latter.Accidents in the home affected all ages ofthe population, whereas young people weremore likely to be victims of other types ofinjuries.Profile of accident victimThe frequency of accidents is often relatedto alcohol intoxication and cannabis consumptionand also to use of tranquilizers orsleeping pills in men and anti-depressants inwomen. According to Duke’s profile scores,accident victims are often in worse healththan those who do not have accidents,women more so than men. Lastly, risk-takingremains associated with accidents.<strong>Mo</strong>torised 2-wheel vehicles, bicyclesand roller sports18.3% of the people surveyed had riddenmotorcycles, mopeds or scooters, and55.2% bicycles (mountain bikes, BMW orstandard bikes) whilst 9.3% had used rollerblades,roller-skates, or skateboards. <strong>Mo</strong>untainbikes were used more than standardbicycles, but this depended on age, withyounger people preferring mountain bikesand older people standard bicycles.Whereas there was no difference betweendifferent sizes of conurbation in the use ofmotorised 2-wheel vehicles and bicycles,roller sports were primarily confined to cities.471


Health Barometer <strong>2000</strong>. ResultsWearing helmetsAmong those who had ridden a motorcycle,moped, or scooter, 92.1% had worn a helmeton the most recent occasion, comparedto 8.2% of those who had ridden bicyclesand 10.7% of those who had takenpart in roller-blading, roller skating andskateboarding.Health behaviour in the18-75 age groupColette Ménard, Arnaud GautierThe epidemiological data for health confirmsa gradient of high inequality between socialclasses. Although preventable death ispartly significantly related to individual behaviourand socio-demographic characteristics,the influence of socio-economic conditionsand instability factors is also increasinglybeing suggested as a cause. In thiscontext, it was appropriate to analyse certaintypes of health behaviour (perception ofhealth, quality of life and mental health, useof health care, vaccination, cancer screening,consumption of psychoactive products)from the point of view of a number of socioeconomiccriteria.The results presented in this chapter confirmand complement the broad trends seenin various reports, in particular those of theFrench High Committee on Public Health andin the works of P. Aïach and D. Cèbe.The influence of unfavorable socio-economicfactors such as unemployment is undeniablyreflected in the way interviewees expressedtheir quality of life, and, for some, theirhealth behavior (suicide attempts, increasein frequency of tobacco, alcohol or cannabisconsumption).Besides these socio-economic determinants,individual factors and personal circumstancessuch as loneliness or emotionalbreak-ups are related to unhappiness,certain fears and higher consumptionof tranquilizers, sleeping pills or antidepressants.All the results raise questions concerning thestrategies to be implemented, in the areas ofboth research and health promotion.Health in the 60-75 agegroupChristiane Dressen, Hélène PerrinPhysical health and use of healthcarePeople aged between 60 and 75 reportedsuffering from physical health problemsmuch more frequently than those aged between45 and 59. Nearly one in two reportedhaving a chronic illness, comparedto only one-third in the 45-59 age group.22.0% said that they suffered from a physicaldisability, compared to only 16.5% of 45-59 year-olds. <strong>Mo</strong>tor difficulties experiencedduring daily activities such as climbing stairswere also more frequent in the 60-75 agegroup. However, they did not actually complainof physical pain any more than thosein the younger age bracket.<strong>Mo</strong>re than nine in ten people aged between60 and 75 had seen a general practitionerduring the year, compared to only eight inten people in the 45-59 age group. By contrast,the older age group had visited thedentist less often. Similarly, women in theolder age group had consulted a mentalhealth professional much less frequently.Only 3.1% of those aged between 60 and75 had seen a mental health professionalduring the year, whereas this figure wasdouble (6.6%) in the 45-59 age group. However,old people of either gender had usedtranquilizers and sleeping pills more frequentlythan those in the younger agebracket.Quality of lifeThe 60-75 age group did not report more472


Health Barometer <strong>2000</strong>. Resultssleeping difficulties than those in the 45-59age group. However, this result must betreated cautiously given their higher consumptionof sleeping pills. The informationgiven on nutrition demonstrates that olderpeople eat more regularly. Both men andwomen skip breakfast and lunch less frequentlythan those aged between 45 and59. They take part in sport as frequently asthe 45-59 year-olds. However, an analysisof sports activity in the 60-75 age groupshows that frequency decreases markedlywith age. Only 24.6% of those aged between70 and 75 had taken part in a sportin the week preceding the survey, comparedto 39.1% of those aged between 60 and 64.The perception of their health among thosein the 69-75 age group was overall worse,in all aspects, than those in the 45-59 agegroup. However, a gender-differentiatedanalysis shows that men actually reportedbetter general health. However, both menand women had a similar perception of theirgeneral physical health: those aged between60 and 75 had noticed a certain deteriorationcompared to those aged between45-59. By contrast, the older agegroup reported better mental and socialhealth. The increase in the Duke score wasmore marked in men than in women agedbetween 60 and 75. Women were also lesssatisfied with their mental health than men.Those aged between 60 and 75 also tendedto report a lower level of anxiety and depressionthan the 45-59 age group. This greaterquality of life in terms of mental health canbe seen in the statements relating to suicidalthoughts. 6.3% of individuals aged between45 and 59 had had suicidal thoughts duringthe twelve months prior to the survey, comparedto only 4.3% of those in the 60-75age group. When suicidal thoughts are analysedaccording to gender, this differenceonly appears in relation to women, with4.9% of the 60-75 age group having hadsuicidal thoughts compared to 7.8% ofthose in the 45-59 age group.473


Le Baromètre santé <strong>2000</strong> décrit les comportements, attitudes,connaissances et opinions des 12-75 ans en matièrede santé. Au total, 13 685 personnes ont répondu àun questionnaire multithématique. L’objet de cette étudeest de présenter les résultats de ce sondage représentatif,de mesurer des évolutions, de comprendre les déterminants,mais aussi d’induire des réflexions et des discussions.Le découpage en quatorze chapitres forme uneapproche détaillée de nombreux déterminants de la santé :la consommation de tabac, d’alcool, de cannabis, l’activitésportive, la vaccination, les prises de risques sexuels,etc.Les analyses portent également sur des indicateurs desanté comme la santé perçue, la qualité de vie mais aussiles violences subies ou les pensées suicidaires.Cet ouvrage s’adresse à tous les acteurs et décideurs desanté publique qui souhaitent approfondir leurs connaissancessur la santé de la population, telle que celle-ci ladéclare et la perçoit.ISBN 2-908444-75-5 réf. 71-01640-LPremier ministre2, rue Auguste-ComteBP 5192174 Vanves cedexFrancecfes@cfes.sante.fr

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