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Le traitement ASAQ coûte moins de 1 dollar pour l'adulte et 0,50 dollar pour l'enfant (marché public), pour un traitementcomplet sur trois jours.Grâce à cette politique, plus de 18 millions de traitements antipaludiques ont été distribués à prix préférentiels dans 16 paysd’Afrique entre 2005 et 2008, et vraisemblablement nous atteindrons les 30 millions de traitements anticipés en 2009, sachantque notre capacité de production peut atteindre 70 millions de traitements / an.Contribuer à l’information des acteurs de santéLe médicament seul ne suffit pas. Nous avons préparé une sorte de “Boîte à outils” d’Information, éducation et decommunication pour promouvoir la prise en charge “intégrée” du paludisme, par utilisation appropriée de tous les outilsexistants et pour susciter, de la part de tous les acteurs, une demande d’interventions adéquates (moustiquaires, diagnostics,médicaments…).Pour les professionnels de santé, nous éditons un mémento thérapeutique du paludisme, dont la rédaction a été confiéeentièrement à des experts africains.Pour les communautés et les familles, nous avons préparé des Boîtes à images « Ensemble luttons contre le paludisme ».Cette boîte à image a été développée en collaboration avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme de la Côted’Ivoire. Cette même boîte à image a été adaptée par les PNLP du Burkina Faso et du Ghana pour coller à la réalité du terrainde leur pays.Rechercher et Développer de nouveaux médicaments antipaludiquesNous poursuivons le développement de trois médicaments :- Ferroquine-artesunate – voie orale, Phase II. (USTL, Lille, Pr. Brocard)- Bis-thiazolium SAR97276/T3- voie Injectable, Phase II. (Université Montpellier II, Pr. H. Vial)- Trioxaquine SAR116242/PA1103, voie Orale, phase préclinique (PALUMED, Toulouse, Dr. B. Meunier)Nous développons en même temps un Programme d’accompagnement du déploiement de ”ASAQ”. Nous avons vouludévelopper un programme de pharmacovigilance active avec l’objectif d’obtenir des données de bonne qualité sur latolérance et l’efficacité d’ASAQ dans des conditions de “vie réelle” et avec l’objectif de développer l’expertise de noscollègues africains sur cet aspect de pharmacovigilance et de surveillance des résistances.Nous avons formalisé ce programme dans un « Risk Management Plan » qui a été soumis à l’OMS. Ce programme comporte8 études cliniques, avec plus de 20 000 patients qui seront inclus.Pour conclure, il faut comprendre que la maîtrise de l’endémie paludique ne peut s’envisager que sur le long terme. Lesprojections montrent que pour obtenir des résultats, il faudra maintenir, au plan international, les investissements à un niveauélevé (6 milliards de dollars annuels pendant encore plus de 10 ans et 3 milliards, au-delà, encore une dizaine d’annéesencore).Carine BRUNETON, Déléguée Générale - ReMeDReMEd3.3. « Politique des médicaments et approvisionnement en médicamentsde qualité »ReMed ou Réseau Médicaments & Développement est une association de solidarité internationale qui œuvre à un meilleuraccès à des médicaments de qualité dans les pays en voie de développement. C’est une association régie par la Loi 1901,constituée en 1993 et reconnue d’intérêt général, qui représente à ce jour un peu plus de 1700 professionnels de santé dans leMonde. Nous coordonnons les échanges d’information entre les professionnels de santé du Nord et ceux du Sud. Nousorganisons des campagnes de sensibilisation des populations du Nord et du Sud aux problématiques du médicament. Nousassurons le transfert de compétences et la formation des professionnels de santé. Nous mettons notre expertise au service denos partenaires. Nous travaillons avec 22 pays d’Afrique (Angola, Benin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert,Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Conakry, Guinée équatoriale, Iles Comores, Madagascar, Mali,Mauritanie, Niger, République du Démocratique du Congo, Rwanda, Tchad, Togo, Sénégal), un pays asiatique, leCambodge, Haïti. Et nous travaillons aussi en France.L’action de ReMed en matière de dons de médicaments est née d’une série de catastrophes humanitaires et pharmaceutiques.Du tremblement de terre qui affecta l’Arménie en 1988 jusqu’au Tsunami en 2004 en Indonésie, des tonnes de médicamentsnon utilisés (MNU) pour la plupart périmés, inadaptés aux pathologies locales ou non identifiés ont été envoyées et détruites,car inutilisables, pour des sommes se chiffrant en millions de dollars. L’envoi de MNU en situation d’urgence a étéofficiellement dénoncé pour la première fois en 1995 dans la Déclaration de Mostar. En situation de non urgence, les mêmesprocédés sont utilisés pour pallier le supposé manque de médicaments dans les pays en voie de développement. Or, laredistribution humanitaire des MNU est effectuée en dehors de tout cadre réglementaire. Ni leur qualité, ni leur traçabilité ne8/18CR Séance académique du 7 octobre 2009
peuvent être garanties et ils ne correspondent pas nécessairement aux besoins et aux pathologies des pays destinataires et à laformation des personnels médicaux qui les utilisent.Malgré la bonne volonté des personnes qui interviennent sur ce recyclage, cette pratique des MNU a été remise en question, àcommencer par les acteurs des pays en développement eux-mêmes, comme l’a montré l’appel de M.Fodé Fofana, présidentde l’Inter-Ordre des pharmaciens d’Afrique (IOPA) au ministre de la santé français le 7 décembre 2006 « […] Tout enreconnaissant la bonne foi de la plupart de ces associations, nous faisons observer que ces médicaments [non utilisés] déjàdifficilement gérables en Europe, causent plus de problèmes en Afrique qu’ils n’en résolvent.[…] ». Ces dons, en effet, nerespectent pas les politiques pharmaceutiques locales et concurrencent les circuits locaux de distribution pharmaceutique. Enoutre, ils sont susceptibles d’alimenter le marché illicite de médicaments, en pleine expansion en Afrique. Délivrés par desvendeurs analphabètes, ces MNU constituent donc un véritable problème de santé publique, en mettant en danger la santé,voire la vie, des populations concernées.Depuis quelques années, de nombreux pays en développement ont défini une liste limitative de médicaments essentielsgénériques. Ces médicaments sont disponibles aujourd’hui dans les centrales d’achats de médicaments essentiels génériquesdes pays. D’un autre côté, les associations caritatives européennes, qui souhaitent faire des dons de médicaments, peuventdorénavant effectuer des achats de médicaments essentiels génériques adaptés et à moindre coût à la Centrale humanitairemédico-pharmaceutique (CHMP) de Clermont-Ferrant.En France, le 25 janvier 2007, le Sénat français a voté l’arrêt de la collecte des MNU, qui passait depuis 1993, par ledispositif CYCLAMED. De nombreuses associations françaises de solidarité internationale utilisaient jusqu’alors des MNUdans le cadre de leur activité.Quelle doit être alors la politique d’approvisionnement en médicaments à destination de ces pays ?La santé fait partie des droits de l’Homme. Le droit à la santé est applicable à tous les hommes et particulièrement auxgroupes vulnérables ou marginalisés. L’égalité doit donc se traduire par une meilleure accessibilité aux traitements et auxsoins pour tous, sans aucune discrimination de race, de sexe, d’appartenance religieuse ou de catégorie sociale. Lestraitements et les soins doivent être assurés équitablement à tous les niveaux : aux urgences, en consultations et àl’hospitalisation.Le droit au traitement est indissociable de la disponibilité des médicaments nécessaires à l’accomplissement des actesthérapeutiques.Quels sont les principaux obstacles pour l’accès aux médicaments nécessaires ? Quelle est leur disponibilité à l’échelle locale,régionale ou nationale ? Quels sont leurs prix ? Qui doit financer leurs achats ? Quelle est la qualité de ces médicaments ?Sont-ils utilisés rationnellement ? Quelle est la performance du système de soins où ils seront prescrits ? Beaucoup dequestions à se poser si l’on cherche à créer un système d’approvisionnement pérenne et fiable et répondant aux besoins despopulations concernées.Basée sur la moyenne des revenus par capita, l’étude de Jonathan D. Quick WHO/EDM, 2002 a montré qu’il fallait enmoyenne 500 jours de travail pour un habitant de Tanzanie pour se procurer un traitement antituberculeux, contre quelquesjours en Thaïlande et moins d’un jour pour un Suisse.Les malades des pays en développement (PED) et ceux des pays développés n’ont pas les mêmes chances devant la maladie.Afin d’assurer l’accès aux médicaments essentiels et leur disponibilité tout en assurant leur efficacité et leur innocuité,l’Organisation mondiale de la santé à créé le double concept de politique pharmaceutique et de liste nationale demédicaments essentiels 2 suite à la résolution WHA28.66 lors de la 28 ème Assemblée mondiale de la santé en 1975 3 etpersonne ne pouvait imaginer à cette époque qu’un modèle théorique de pensée qui oriente la réflexion scientifique et sonapplication dans le domaine du médicament avec comme objectif « la santé pour tous » connaîtrait le développement atteintactuellement.Ainsi pour l’OMS, assurer l’accès aux médicaments essentiels c’est d’abord, opérer une sélection de médicamentsnécessaires en rapport avec les priorités, c’est ensuite, obtenir que le coût soit supportable pour l’individu, opérer unfinancement continu et c’est rendre le système d’approvisionnement de soin fiable.La politique pharmaceutique nationale d’un pays permet d’établir des priorités nationales acceptées par tous (professionnelsde santé, industries pharmaceutiques, associations de malades, ministère de la santé et gouvernement), afin d’orienter lesystème pharmaceutique national et répondre aux priorités de la santé publique et son objectif est d’assurer aux populationsun approvisionnement régulier en produits pharmaceutiques de qualité, sûrs, efficaces et accessibles géographiquement etfinancièrement.Les médicaments essentiels doivent satisfaire les principaux besoins en santé de la population à qui ils sont destinés puisqu’ilsrépondent aux maladies prévalentes et présentent un bon rapport coût/efficacité.2 OMS, Liste modèle des médicaments essentiels, Rapport technique de la série n°615, 1977.3 OMS, Official Records, n°226, annexe 13, p 96-110.9/18CR Séance académique du 7 octobre 2009
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