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Académie nationale de Pharmacie Fondée le 3 août 1803 sous le ...

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Notre pharmacien humanitaire pourra être aussi désemparé par la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s médicaments, <strong>le</strong> plus souvent contrefaits quipullu<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s trottoirs <strong>de</strong>s vil<strong>le</strong>s, apparemment en toute impunité et <strong>le</strong> manque <strong>de</strong> qualification <strong>de</strong>s personnels appelés àtravail<strong>le</strong>r avec lui.Sur ce <strong>de</strong>rnier point, l’on est souvent heureusement surpris <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>s paramédicaux à assurer <strong>de</strong>s fonctions plussophistiquées que cel<strong>le</strong>s auxquel<strong>le</strong>s ils ont été formés.Le rô<strong>le</strong> du pharmacien humanitaire est :- d’organiser, <strong>de</strong> gérer, <strong>de</strong> distribuer, <strong>de</strong> former, <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong> recueil <strong>de</strong>s besoins en médicaments essentiels(adéquation aux proportions <strong>de</strong>s pathologies rencontrées, et à <strong>le</strong>ur saisonnalité (pério<strong>de</strong> humi<strong>de</strong> / pério<strong>de</strong> sèche,l’approvisionnement sur <strong>le</strong> plan logistique et financier, la gestion et distribution <strong>de</strong>s médicaments et dispositifsmédicaux sur <strong>le</strong>s différents centres <strong>de</strong> santé- <strong>de</strong> sensibiliser et former <strong>le</strong>s personnels <strong>de</strong> santé au bon emploi <strong>de</strong>s médicaments et aux bonnes pratiques <strong>de</strong> gestion- d’apprendre comment détruire et éliminer <strong>de</strong>s déchets pharmaceutiques- d’exercer un œil critique sur <strong>le</strong>s pratiques <strong>de</strong>s laboratoires d’analyses (matériels, réactifs, techniques, témoinsd’étalonnage, etc.)Fréquemment, il lui sera <strong>de</strong>mandé d’al<strong>le</strong>r au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> son rô<strong>le</strong> premier <strong>de</strong> pharmacien « logisticien » pour jouer d’autres rô<strong>le</strong>scomme celui d’hygiéniste ou même d’économiste <strong>de</strong> la santé.Ainsi, <strong>le</strong> quotidien du pharmacien humanitaire est tout autant <strong>de</strong> :- se battre pour l’hygiène : <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>s sièges et <strong>le</strong>s sols <strong>de</strong>s sal<strong>le</strong>s d’attente jusqu’aux paillasses où l’on réalise <strong>le</strong>sgouttes épaisses- s’insurger en permanence contre la sa<strong>le</strong>té <strong>de</strong>s murs, <strong>de</strong>s blouses, <strong>de</strong>s divans d’examen au revêtement toujoursmoribond et au drap d’examen inexistant- faire <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> javel, sans concession aucune, son allié constant!- rappe<strong>le</strong>r qu’une moustiquaire imprégnée ne doit présenter aucune déchirure et que son imprégnation a une durée <strong>de</strong>vie limitée- rappe<strong>le</strong>r sans cesse que la stérilisation en autoclave est obligatoire pour tous <strong>le</strong>s matériels à usage multip<strong>le</strong> au contact<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>sSeuls <strong>le</strong>s médicaments figurant à la nomenclature <strong>de</strong>s essentiels <strong>de</strong> l’OMS doivent être prescrits au mala<strong>de</strong>. Ce problème nese pose pas en milieu rural où <strong>le</strong>s seuls médicaments <strong>de</strong>s ONG sont accessib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s dispensaires associatifs, par contre envil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s usages sont tout autre : il advient comme dans <strong>le</strong>s centres <strong>de</strong> santé publique que <strong>de</strong>s médicaments plus récents, maissurtout plus onéreux soient recommandés au mala<strong>de</strong> ; <strong>le</strong> pharmacien doit veil<strong>le</strong>r à l’économie <strong>de</strong> sa gestion autant qu’à cel<strong>le</strong><strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s. Il doit être un garant vigilant du ratio prix / efficacité.Spécificités <strong>de</strong>s pays en voie <strong>de</strong> développementOn estime que l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s ONG représenterait 10% du PNB mondial. Ce chiffre est considérab<strong>le</strong>.Les populations concernées par <strong>le</strong>ur action n’ont pas <strong>de</strong> couverture socia<strong>le</strong>. Les pays concernés ont un déficit en structures <strong>de</strong>soins conventionnel<strong>le</strong>s. L’accès aux médicaments essentiels est diffici<strong>le</strong>. Ces pays sont atteints <strong>de</strong> p<strong>le</strong>in fouet par <strong>le</strong>s gran<strong>de</strong>sendémies (drame du Sida) avec réduction <strong>de</strong> l’espérance <strong>de</strong> vie dans un grand nombre et un impact économique considérab<strong>le</strong>.Du fait <strong>de</strong> ne pouvoir accé<strong>de</strong>r aux soins, en Afrique subsaharienne, on estime que :- 10 millions d’enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> cinq ans meurent chaque année- 500.000 femmes décè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s suites <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur grossesse- 17 millions <strong>de</strong> personnes meurent <strong>de</strong> maladies infectieusesCertes, l’OMS rappel<strong>le</strong> que la santé doit être une priorité <strong>de</strong>s politiques publiques et <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> publique au développement, etdisposer d’un financement stab<strong>le</strong>, dont un minimum estimé à 40 dollars par habitant par an pour <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> base. Il fautse rendre compte comme nous <strong>le</strong> montrerons ultérieurement avec l’exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> la Guinée / Conakry que certains dispensairesne disposent en tout et pour tout pour ses achats <strong>de</strong> médicaments que <strong>de</strong> 500 dollars par an pour environ 5.000 habitants.Les directions <strong>de</strong>s pharmacies <strong>de</strong>s pays africains combattent <strong>le</strong>s médicaments trottoirs et luttent contre <strong>le</strong>s importationsilléga<strong>le</strong>s. Reste que par manque <strong>de</strong> moyens, et par manque <strong>de</strong> volonté politique affirmée, jamais <strong>le</strong> commerce illégal n’aautant prospéré.Qui pénètre dans une véritab<strong>le</strong> officine en Afrique ? Moins <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> la population.Les raisons sont d’abord économiques, viennent ensuite la géographie <strong>de</strong>s lieux, <strong>le</strong>s mœurs, avec <strong>le</strong> recours à la pharmacopéetraditionnel<strong>le</strong>, et l’analphabétisme qui pèse invariab<strong>le</strong>ment son poids <strong>de</strong> préjugés.15/18CR Séance académique du 7 octobre 2009

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