Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 86 —en bois, dont les parties étaient jointes avec des chevilles et qu'onpouvait démonter. Nous ignorons si on continua à les couvrir à laromaine, comme cela se pratiquait en Normandie , ou encore , sices maisons n'avaient qu'une cheminée à deux fenêtres pourdonner le vent à la fumée, comme en Franche-Comté. Mais on sait,par les premiers romans français, qu'on avait l'usage de garnir dejoncs les celliers et garde-manger, et de fermer les portes desmaisons au moyen de barres de fer, car on lit dans les fabliaux :Il s'en vint droit devant la porte,Si la treuva molt bien fermée,Et la barre est tote tolée.L'auteur du roman de Perceforêt nous apprend également quel'usage était déjà ancien, de son temps, de mettre au plus haut desmaisons occupées par de nobles femmes ou par des gentilshommes,une heaume de terre ou de métal, en signe de l'hospitalitéqui serait accordée aux chevaliers errants et aux gentilles damesqui voyageaient; et comme les chevaliers errants ne portaient aucunbagage avec eux, cette hospitalité entraînait- l'obligation de vêtirentièrement les nobles et valeureux voyageurs. Enfin, une ancienneCoutume de Normandie et celle de Riom. nous prouvent que lesmaisons des bannis et des criminels étaient brûlées ou démolies :« Ars en tesmoing de leur bannement, si que la remambrance de lafélonie donne à ceux qui après viendront, exemple du bien et paourdu mal. Si les maisons sont en tel lieu qu'elles ne puissent estrearses sans dommager aultrui, la couverture et le mesrieu en doiventestre arrachés et ars en tel lieu que le dommage n'en vienne àaultrui. » La Coutume de la ville d'Auch exigeait que l'annonce decette peine fût préalablement faite à son de trompe dans toute laville.Les communes imitèrent en ce point leroi de France. La chartede la commune d'Amiens et celle de Tournus le prouvent suffisamment.Les habitants de la première de ces communes, qui avaienteu quelques liaisons avec ses ennemis, devaient être condamnés à

— 87 —avoir leur maison rasée. D'après l'autre statut, la maison d'unhomme condamné à mort pour assassinat devait être démolie.On enlevait de dessus leurs gonds, les portes des maisons des insolvables et pour marque de saisie.Ceux qui avaient troublé la tranquillité publique par des querelles ou des guerres privées,voyaientleur domicile frappé d'interdit. Toutes ces Coutumes anciennesfurent confirmées par les Établissements de Saint-Louis; nousles trouvons donc encore en usage aux XI II" et XIV siècles.En effet, un arrêt du parlement de Paris, de l'année 1292 (mars1293), reconnaît, à l'abbé de Saint-Corneille de Compiègne,le droitd'enlever portes et fenêtres des maisons, pour taillesnon payées.Et dans la ville d'Amiens, si un homme de la commune en frappaitun qui n'était pas de cette commune, par jug"iaent des officiersmunicipaux, sa maison devait être abattue et le terrain appartenirau Roi. A Senlis, pendant l'année 1315, un des iiabitants de cetteville fut condamné à avoir sa maison découverte pour n'avoir paspayé la taille : le maire assista à cette exécutioa. Mais au mois dejuin 1366, le roi Charles V supprimait l'article de la Coutume deSaint-Amand, qui ordonnait de brûler les maisons des criminels,des homicides et des condamnés, aprèsleur exécution.Dans le midi de la France , on désignait plus habituellement,déjà au XIP siècle, les donations de terres pour ériger des constructionspeu importantes, par le mot de Mesnil, et les actes quise rapportent à ces fondations de mesnils, sont fort nombreux ; nousne nous arrêterons pas à les mentionner, car dans ces documentson ne trouve aucun détail sur la manière dont seconstruisaient lesmesnils, qui souvent devinrent, par la suite des temps, des monastères,des succursales d'abbayes, et d'autres fois encore des villages.Les auteurs de glossaires ne s'accordent même pas entièrement surle sens réel du mot Mesnil : les uns y ont vu l'indication demaisons de campagne, d'autres des villages. Toutefois, le roman deGarin dit :N'i a meson, no borde, ne mesnil;et ailleurs :Abatez lor et viles et mesnil.

— 87 —avoir leur maison rasée. D'après l'autre statut, la maison d'unhomme condamné à mort pour assassinat devait être démolie.On enlevait de <strong>des</strong>sus leurs gonds, les portes <strong>des</strong> maisons <strong>des</strong> insolvables et pour marque de saisie.Ceux qui avaient troublé la tranquillité publique par <strong>des</strong> querelles ou <strong>des</strong> guerres privées,voyaientleur domicile frappé d'interdit. Toutes ces Coutumes anciennesfurent confirmées par les Établissements de Saint-Louis; nousles trouvons donc encore en usage aux XI II" et XIV siècles.En effet, un arrêt du parlement de Paris, de l'année 1292 (mars1293), reconnaît, à l'abbé de Saint-Corneille de Compiègne,le droitd'enlever portes et fenêtres <strong>des</strong> maisons, pour taillesnon payées.Et dans la ville d'Amiens, si un homme de la commune en frappaitun qui n'était pas de cette commune, par jug"iaent <strong>des</strong> officiersmunicipaux, sa maison devait être abattue et le terrain appartenirau Roi. A Senlis, pendant l'année 1315, un <strong>des</strong> iiabitants de cetteville fut condamné à avoir sa maison découverte pour n'avoir paspayé la taille : le maire assista à cette exécutioa. Mais au mois dejuin 1366, le roi Charles V supprimait l'article de la Coutume deSaint-Amand, qui ordonnait de brûler les maisons <strong>des</strong> criminels,<strong>des</strong> homici<strong>des</strong> et <strong>des</strong> condamnés, aprèsleur exécution.Dans le midi de la France , on désignait plus habituellement,déjà au XIP siècle, les donations de terres pour ériger <strong>des</strong> constructionspeu importantes, par le mot de Mesnil, et les actes quise rapportent à ces fondations de mesnils, sont fort nombreux ; nousne nous arrêterons pas à les mentionner, car dans ces documentson ne trouve aucun détail sur la manière dont seconstruisaient lesmesnils, qui souvent devinrent, par la suite <strong>des</strong> temps, <strong>des</strong> monastères,<strong>des</strong> succursales d'abbayes, et d'autres fois encore <strong>des</strong> villages.Les auteurs de glossaires ne s'accordent même pas entièrement surle sens réel du mot Mesnil : les uns y ont vu l'indication demaisons de campagne, d'autres <strong>des</strong> villages. Toutefois, le roman deGarin dit :N'i a meson, no borde, ne mesnil;et ailleurs :Abatez lor et viles et mesnil.

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