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,— u —venir de la réception du candidat. Plus le concurrent sortait desformes et des règles tracées par ses devanciers, plus son œuvrefigurait avec admiration dans l'inventaire des chefs-d'œuvre de lacorporation. Les constructions militaires, dont le sol français secouvrait de tous côtés aux XI" et XIP siècles, n'étaient certainementpas l'œuvre des religieux de Cluny ou de leurs élèves, et nousserions très-disposé à croire, qu'à de rares exceptions près, lesarchitectes des XP et XIP siècles furent plus souvent de simplesmaîtres des œuvres, c'est-à-dire de bons entrepreneurs maçonsimitant ce qu'ils avaient sous les yeux, comme les peintres des époquesplus récentes copièrent la Sainte-Chapelle de Bourges ou cellede Paris, lorsqu'on les chargea de représenter le temple de Salomon,et donnèrent à Jules César le costume des ducs d'Anjou, de Bretagneou de Bourgogne, selon le pays oh ils travaillaient. En France, leprogrès en toutes choses, sous la troisième race, se fit aussi lentementqu'isolément ; chacun travailla dans sa localité, et n'avait quedifficilement des rapports et des communications avec la provincevoisine : le seigneur d'épée ou d'église ne laissait pas s'éloignerles hommes qui appartenaient à sa terre ou à sa maison.Maisons. — Mesnils. — Casals. — Bastides. — Droit d'expropriation.— Maisons Communes. — Hôtels -de- Ville. —Beffrois.Le droit du seigneur s'exerçait d'une manière absolue sur lesconstructions même les plus simples ; il réglait l'étendue des bâtiments,leur position et la manière dont ils devaient être érigés.Les mêmes formalités, étaient obligatoires pour la simple maisonà construire, et pour les palais, les églises, les villes, etc. Il étaitd'abord n'écessaire de devenir propriétaire du sol avant de pouvoirbâtir, et les donations n'étaient pas toujours désintéressées. Ainsi,Gaderanus, abbé de Maillezais, donnait, en lOO/j., à son confrèrel'abbé de la Sainte-Trinité de Vendôme, un emplacement libre surle port de Maillezais, pour y bâtir une maison, mais à condition depayer un cens annuel et perpétuel de quatre deniers.Les abbés, plus prévoyants que les seigneurs laïques, employé-

.— R5 —rent quelquefois, pour favoriser les constructions particulières surdes terrains qui leur appartenaient, un moyen plus productif poureux que celui d'abandonner des portions de leur sol : En 1077,l'abbé de Marmoutiers donna à un médecin, du nom de Férinot, unemplacement situé à Chàteauneuf, dans le quartier de Saint-Martinde Tours, à la condition formelle d'y bâtir une maison dont ce médecinjouirait sa vie durant, mais cette maison devait revenir avectous ses accessoires et embellissements à l'abbaye de Marmoutiersaprès la mort de Férinot. Cette concession fut sans doute regardéecomme fort avantageuse en ce temps-là, car on y ajouta encore lacharge, pour le médecin, de mettre son talent pratique au servicedu monastère, et de plus ses chevaux devaient faire tous les charroisutiles aux religieux.L'abbé de Saint-Amand, Hugo, se montra encore plus habileadministrateur des intérêts de sa communauté. Dès l'année 1086,il concéda le droit de bâtir des maisons le long des murs deson abbaye, a la charge par les constructeurs de payer tous les ans,à la Saint-Rémy , au gardien de son église , un cens déterminéd'avance, se réservant de plus le droit de rachat à chaquemutationCet habile procédé fut une source de richesses pour l'abbayedeSaint-Amand, et pour la ville la cause d'un accroissement qui devintconsidérable par la suite des temps.Bien des circonstances ordinaires de la ^ie étaient l'occasion dedonations d'emplacements pour bâtir des maisons, et parmi lesplus fréquentes, nous devons mentionner les prises d'habit desenfants de familles nobles. Une simple maison, ou un terrain inculte,servait ainsi d'origine à un grand étabUssement religieux.Sainte-Palaye , dans son Dictionnaire manuscrit des antiquitésfrançaises, nous apprend que ces maisons, en général, étaient bâtiesde telle façon que l'on y manquait presque de toutes les commoditésde la \ie. On s'emprisonnait dans de grosses murailles, lefenestrange y était si mal combiné, que la clarté manquait presqueentièrement ; les pièces étaient étroites, et on s'inquiétait peu quele voisin pût avoir vue sur la maison nouvelle. Cette manière debâtir avait donc remplacé l'usage très-ancien de faire des maisons

,— u —venir de la réception du candidat. Plus le concurrent sortait <strong>des</strong>formes et <strong>des</strong> règles tracées par ses devanciers, plus son œuvrefigurait avec admiration dans l'inventaire <strong>des</strong> chefs-d'œuvre de lacorporation. Les constructions militaires, dont le sol français secouvrait de tous côtés aux XI" et XIP siècles, n'étaient certainementpas l'œuvre <strong>des</strong> religieux de Cluny ou de leurs élèves, et nousserions très-disposé à croire, qu'à de rares exceptions près, lesarchitectes <strong>des</strong> XP et XIP siècles furent plus souvent de simplesmaîtres <strong>des</strong> œuvres, c'est-à-dire de bons entrepreneurs maçonsimitant ce qu'ils avaient sous les yeux, comme les peintres <strong>des</strong> époquesplus récentes copièrent la Sainte-Chapelle de Bourges ou cellede Paris, lorsqu'on les chargea de représenter le temple de Salomon,et donnèrent à Jules César le costume <strong>des</strong> ducs d'Anjou, de Bretagneou de Bourgogne, selon le pays oh ils travaillaient. En France, leprogrès en toutes choses, sous la troisième race, se fit aussi lentementqu'isolément ; chacun travailla dans sa localité, et n'avait quedifficilement <strong>des</strong> rapports et <strong>des</strong> communications avec la provincevoisine : le seigneur d'épée ou d'église ne laissait pas s'éloignerles hommes qui appartenaient à sa terre ou à sa maison.Maisons. — Mesnils. — Casals. — Basti<strong>des</strong>. — Droit d'expropriation.— Maisons Communes. — Hôtels -de- Ville. —Beffrois.Le droit du seigneur s'exerçait d'une manière absolue sur lesconstructions même les plus simples ; il réglait l'étendue <strong>des</strong> bâtiments,leur position et la manière dont ils devaient être érigés.Les mêmes formalités, étaient obligatoires pour la simple maisonà construire, et pour les palais, les églises, les villes, etc. Il étaitd'abord n'écessaire de devenir propriétaire du sol avant de pouvoirbâtir, et les donations n'étaient pas toujours désintéressées. Ainsi,Gaderanus, abbé de Maillezais, donnait, en lOO/j., à son confrèrel'abbé de la Sainte-Trinité de Vendôme, un emplacement libre surle port de Maillezais, pour y bâtir une maison, mais à condition depayer un cens annuel et perpétuel de quatre deniers.Les abbés, plus prévoyants que les seigneurs laïques, employé-

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