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— 528 —de ce texte nous apprend que l'on doit faire remonter au moins auXlir siècle la première traduction en prose de l'Histoire de Troiedu trouvère Benoît, et non pas seulement au XV* siècle, commequelques savants critiques avaient pu le croire, faute de connaîtrele document qui constate ce faitcomme appartenant à une époqueplus ancienne.A la liste des traducteurs d'ouvrages latins que nous avons déjàdonnée (voir p. kl h), il faut ajouter, pour l'époque à laquelle nousbornons notre travail, l'ouvrage de Léonard Bruno Aretin sur lapremière guerre punique : il fut offert au roi Charles Vil en lZi/i5 ;les Stratagèmes de Fron^m, traduits par Jean de Rouroy. Le Traitéde la puissance temporelle des Rois fut mis en français par LaurentPinon, évêque d'Auxerre; et les Tables Chronologiques de MathieuPalmerii, Florentin, par Jean Cossa, pendant l'année U48.Dix ans plus tard, Jean Miclot traduisait la Passion de Saint Adrien ;et, en l'année 1460, Juvénal des Ursins faisait traduire a ReimsV Histoire des Juifs, de Josèphe.En même temps, ce même Aretin se signalait par de grandsservices rendus à la littérature grecque, dont il fut nommé le restaurateuren Europe, et la langue hébraïque commençait à être plusspécialement cultivée. Quant à la littérature lathie, Poggio Bracciolinien agrandit le domaine par la découverte qu'il fitd'un grandnombre d'écrivains de lalatinité classique, restés enfouis jusque-làdans les trésors des abbayes. On attribue en effet, sans contestation,à ce Florentin d'avoir reconnu, parmi les manuscrits des bibhothèquesde la Suisse, des fragments du grammairien Emilius Probus et del'historien romain CorneUus Nepos, dont nous ne possédons encorequ'une partie des Biographies des hommes illustresde l'antiquité.Quant à ce dernier auteur, il y a heu de distinguer le texte qui luiappartient en propre de celui qui n'est parvenu jusqu'à nous quepar des extraits d'Emilius Probus.Cornehus Nepos passe pour être né dans les environs de Vérone ;mais on ignore réellement le lieu et la date de sa naissance, demême que l'époque exacte de sa mort; la même incertitude existeà peu près sur sa vie et sur ses écrits. Il fut le contemporain deCicéron, qui lui donna l'épithète d'immortel, et l'ami intime de

— 529 —Catulle, qui lui adressa une de ses plus jolies compositions. On saitseulement qu'il florissait sous César et sous Auguste et qu'il mourutpendant le règne de ce dernier empereur.On demeure assez généralement d'accord aujourd'hui que sesécrits ne nous sont connus que par des extraits, ou par les citationsqu'on en trouve dans d'autres auteurs. On lui attribue ordinairementles ouvrages suivants qui, pour la plupart, ne sont pas arrivésjusqu'à nous :1" Vie des grands capitaines de l'antiquité; 2° Troislivres de chroniques; 3" Des exemples; 4" Des hommes illustres;5" Vie de Caton et de Cicéron; 6" Des histoires grecques; 7° Recueilde lettres adressées à Cicéron; 8° et, probablement, un Traité deGéographie.La Vie des capitaines de l'antiquité est l'ouvrage que l'on regardecomme son vrai titre de gloire et celui qu'on lui attribue avec leplus de certitude. Tout porte à croire, cependant, que l'écrit que l'onpossède aujourd'hui sous ce titre, n'est qu'un extrait, ou un abrégédu véritable travail de Nepos, abrégé fait par Emilius Probus, grammairiendu IV siècle. Il est très-difficile, en elîet, de se persuaderque les Vies des grands capitaines telles que nous les possédons àprésent, soient le travailqui mérita à Cornélius Nepos de si grandséloges de la part de Plutarque, de Pomponius Atlicus, de Cicéron ;et, si l'on remarque ensuite que tous les manuscrits contenant cetouvrage le reproduisent sous le nom de cet Emilius Probus, onsera tenté de croire que Ton ne connaît aujourd'hui qu'un abrégéde l'œuvre originale de l'historien romain, abrégé fait au IV sièclepar le grammairien dont les manuscrits nous ont conservé le nom.Le travail historique de Cornélius Nepos n'est donc probablementpas arrivé jusqu'à nous; l'abrégé qu'on en possède ne sauraitle remplacer ;et le seul service que Probus lui ait rendu est peutêtred'avoir sauvé d'une entière destruction de si belles pagesd'histoire et d'avoir conservé, au moins, le nom de celuiqui s'étaitinmortalisé dans ce genre, au dire même de ses plus illustres contemporains.Cependant, Cornélius Nepos avait été souvent étudié avant leIV^ siècle, et l'on doit ajouter aux citations accompagnées d'élogesqu'on en trouve dans les écrivains déjà indiqués, le témoignage34

— 528 —de ce texte nous apprend que l'on doit faire remonter au moins auXlir siècle la première traduction en prose de l'Histoire de Troiedu trouvère Benoît, et non pas seulement au XV* siècle, commequelques savants critiques avaient pu le croire, faute de connaîtrele document qui constate ce faitcomme appartenant à une époqueplus ancienne.A la liste <strong>des</strong> traducteurs d'ouvrages latins que nous avons déjàdonnée (voir p. kl h), il faut ajouter, pour l'époque à laquelle nousbornons notre travail, l'ouvrage de Léonard Bruno Aretin sur lapremière guerre punique : il fut offert au roi Charles Vil en lZi/i5 ;les Stratagèmes de Fron^m, traduits par Jean de Rouroy. Le Traitéde la puissance temporelle <strong>des</strong> Rois fut mis en français par LaurentPinon, évêque d'Auxerre; et les Tables Chronologiques de MathieuPalmerii, Florentin, par Jean Cossa, pendant l'année U48.Dix ans plus tard, Jean Miclot traduisait la Passion de Saint Adrien ;et, en l'année 1460, Juvénal <strong>des</strong> Ursins faisait traduire a ReimsV Histoire <strong>des</strong> Juifs, de Josèphe.En même temps, ce même Aretin se signalait par de grandsservices rendus à la littérature grecque, dont il fut nommé le restaurateuren Europe, et la langue hébraïque commençait à être plusspécialement cultivée. Quant à la littérature lathie, Poggio Bracciolinien agrandit le domaine par la découverte qu'il fitd'un grandnombre d'écrivains de lalatinité classique, restés enfouis jusque-làdans les trésors <strong>des</strong> abbayes. On attribue en effet, sans contestation,à ce Florentin d'avoir reconnu, parmi les manuscrits <strong>des</strong> bibhothèquesde la Suisse, <strong>des</strong> fragments du grammairien Emilius Probus et del'historien romain CorneUus Nepos, dont nous ne possédons encorequ'une partie <strong>des</strong> Biographies <strong>des</strong> hommes illustresde l'antiquité.Quant à ce dernier auteur, il y a heu de distinguer le texte qui luiappartient en propre de celui qui n'est parvenu jusqu'à nous quepar <strong>des</strong> extraits d'Emilius Probus.Cornehus Nepos passe pour être né dans les environs de Vérone ;mais on ignore réellement le lieu et la date de sa naissance, demême que l'époque exacte de sa mort; la même incertitude existeà peu près sur sa vie et sur ses écrits. Il fut le contemporain deCicéron, qui lui donna l'épithète d'immortel, et l'ami intime de

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