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— 516 —de gloire; un beau portrait de Jeanne de Laval se trouve au commencementd'un livre de prières, qui est aujourd'hui à la BibliothèqueImpériale.On trouve plus de facilité,d'élégance et de mérites réels dans lespoésies du duc de Bourgogne, dont nous avons publié les balladesà la suite de notre édition des Poésies de Charles d'Orléans, maisles œuvres de ce prince sont fort peu nombreuses. Avec Jean leBon, et au nombre des rivaux en poésie du duc Charles et de sespartenaires en son château de Blois, nous citerons aussi Marie deClèves, duchesse d'Orléans; Gilles des Ourraes; Jean, duc de Bourbon;Jacques, bastard de La Trémoille et Garancières. Ces poètesseuls apportèrent dans leur composition un peu de cette perfectionsi pleine d'élégance et de pureté, qui est le cachet distinctif despoésies du duc Charles. Formés à l'école poétique du prince, ilsen reproduisent quelquefois les pensées gracieuses, la recherchedan? le style, la variété dans les tours et le mouvement dans lesvers. Mais, malgré le mérite de ces poésies, les disciples eux-mêmesles plaçaient au-dessous des œuvres de leur maître.L'élocution pédantesque, la lourde poésie et le style embrouilléd'Alain Chartier, laissent ses ouvrages bien au-dessous de ceux duduc Charles et de ses collaborateurs de Blois. La poésie d'Alainressemble souvent à de la pauvre prose rimée ; ni la mesure, ni lerefrain de ses ballades ne rappellent les gracieuses compositions duroyal poète; les pensées y sont très-communes, ainsi que lesimages. Ses ouvrages sont fort nombreux, mais sa facilité malheureusen'a pas toujours été propice à sa réputation de poète.Le travail important d'André Duchesne, qui a publié une éditiondes œuvres d'Alain Chartier, nous dispense d'entrer en de pluslongs développements. Rappelons seulement que le plus grandtitre de gloire d'Alain est sans contredit le témoignage que Marguerited'Ecosse voulut bien rendre de son esprit. L'ayant rencontréendormi dans une salle du palais du roi Charles VII, elle s'approchade lui et l'embrassa, en disant : Je n'ai pas baisé l'homme, mais laprécieuse bouche de laquelle sont issus et sortis tant de bons motset vertueuses paroles.Reconnaissons toutefois que le duc Charles rencontra un rivai

— 517 —redoutable, capable de lui disputer son rang et sa prééminenceen poésie pendant le W^ siècle : ce fut Martin Lefranc. On a de luiun livre intitulé : le Champion des dames, dédié à Jean le Bon, ducde Bourgogne (1), et un autre ayant pour titre : VEstrifde fortuneet de vertu. Dans le premier, Martin Lefranc brille de toutes lesqualités du véritable poëte ; il se déclare contre les doctrines duRoman de la Rose, et ayant vécu à la cour du comte de Savoie,il consacre une portion de son quatrième livre à l'éloge des damesde cette maison souveraine.Un grand nombre de compositions poétiques, presque toutesanalogues par leur sujet, parurent encore pendant le XV siècle ; cesont en général des Dits et Ballades destinés aux cours d'amour,aux jeux sous l'orme, ayant une sorte de communauté de plan etd'origine, et formant des recueils d'où les noms d'auteurs sontsouvent absents. C'est un recueil de cette nature que nous allonsanalyser; il appartient à la Bibliothèque Impériale.L'écriture de ce manuscrit est de la seconde moitié du XV^ siècle ;le vélin en est assez blanc, et le format est l'in-S". On y trouvequelques ballades, un grand nombre de rondeaux, et le Débat de laVie et de la Mort, qui occupe les six premiers feuillets. Le nom deCharles, duc d'Orléans, s'y trouve mêlé à beaucoup d'autres auteurs ;mais les ouvrages de ce prince y sont les moins nombreux. On n'yrencontre que douze de ses rondeaux, encore l'un d'eux ne figuret-ildans aucun des recueils des poésies de Charles d'Orléans quenous avons mentionnés. C'est celui du folio 9 v° du volumeS. F. n" 2878. Le véritable intérêt de ce recueil, c'est de servir decomplément à l'un des beaux manuscrits des poésies de Charlesd'Orléans, celui qui provient de la collection Colbert, et oh se trouventaussi les compositions littéraires des princes, seigneurs etpoètes qui partagèrent la vie littéraire du duc Charles au châteaude Blois.(1) Un exemplaire de cel ouvrage, conservé à la BiblioUièqpie publique dpGrenoble, renferme, sur ses derniers feuillets, des vers du duc de Bourgogneet, sur les premiers feuillets, des poésies en l'honneur de Marie de Bourgogne,dont la mort était alors récente.

— 517 —redoutable, capable de lui disputer son rang et sa prééminenceen poésie pendant le W^ siècle : ce fut Martin Lefranc. On a de luiun livre intitulé : le Champion <strong>des</strong> dames, dédié à Jean le Bon, ducde Bourgogne (1), et un autre ayant pour titre : VEstrifde fortuneet de vertu. Dans le premier, Martin Lefranc brille de toutes lesqualités du véritable poëte ; il se déclare contre les doctrines duRoman de la Rose, et ayant vécu à la cour du comte de Savoie,il consacre une portion de son quatrième livre à l'éloge <strong>des</strong> damesde cette maison souveraine.Un grand nombre de compositions poétiques, presque toutesanalogues par leur sujet, parurent encore pendant le XV siècle ; cesont en général <strong>des</strong> Dits et Balla<strong>des</strong> <strong>des</strong>tinés aux cours d'amour,aux jeux sous l'orme, ayant une sorte de communauté de plan etd'origine, et formant <strong>des</strong> recueils d'où les noms d'auteurs sontsouvent absents. C'est un recueil de cette nature que nous allonsanalyser; il appartient à la Bibliothèque Impériale.L'écriture de ce manuscrit est de la seconde moitié du XV^ siècle ;le vélin en est assez blanc, et le format est l'in-S". On y trouvequelques balla<strong>des</strong>, un grand nombre de rondeaux, et le Débat de laVie et de la Mort, qui occupe les six premiers feuillets. Le nom deCharles, duc d'Orléans, s'y trouve mêlé à beaucoup d'autres auteurs ;mais les ouvrages de ce prince y sont les moins nombreux. On n'yrencontre que douze de ses rondeaux, encore l'un d'eux ne figuret-ildans aucun <strong>des</strong> recueils <strong>des</strong> poésies de Charles d'Orléans quenous avons mentionnés. C'est celui du folio 9 v° du volumeS. F. n" 2878. Le véritable intérêt de ce recueil, c'est de servir decomplément à l'un <strong>des</strong> beaux manuscrits <strong>des</strong> poésies de Charlesd'Orléans, celui qui provient de la collection Colbert, et oh se trouventaussi les compositions littéraires <strong>des</strong> princes, seigneurs etpoètes qui partagèrent la vie littéraire du duc Charles au châteaude Blois.(1) Un exemplaire de cel ouvrage, conservé à la BiblioUièqpie publique dpGrenoble, renferme, sur ses derniers feuillets, <strong>des</strong> vers du duc de Bourgogneet, sur les premiers feuillets, <strong>des</strong> poésies en l'honneur de Marie de Bourgogne,dont la mort était alors récente.

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