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Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 500 —sur ces graves sujets témoigne hautement de l'ardeur et de la sincéritéde ses souvenirs. Charles touche enfin le sol de la patrie ; ilest à Calais, et aussitôt son imagination, réchauffée par le soleil deFrance, prend un tour plus leste et plus enjoué. Bientôt après ilest à Tours, et enfin dans son royal manoir à Blois.Ces sujets si variés et si touchants sont écrits dans les poésiesqui appartiennent à cette seconde époque. Elles se font remarquersurtout par cette facilité qu'a le poète d'associer les couleurs d'unstyle enjoué au protocole de la chancellerie, de parodier les éditsroyaux, lettres patentes, quittances et lettres missives, tout à la foisen bon style de palais et de poëte, gracieuse satire qui semblaitdevoir être l'apanage et le privilège d'un autre esprit tout-puissantet railleur, tel que celui de Voltaire. Le langage en est aisé, abondant,naturel, et l'on est surpris de trouver, dans cette langue rudeet nouvelle, un si facile et ingénieux emploi <strong>des</strong> formes que lapoésie aime le plus.Le séjour de Charles à Blois marque la troisième époque de sesouvrages; sa cour ne fut composée que de beaux esprits qui selivraient, sous la direction éclairée de leur maître, aux délassementsde la poésie. Ce goût était partagé même par la compagnede Charles d'Orléans, Marie de Clèves, nièce <strong>des</strong> ducs de Bourgogne.Le prince appelait autour de lui les poètes et les ménestrelsrenommés; il les fêtait lorsqu'ils venaient séjourner dans son apanage.Des luttes d'esprit et de beau langage étaient les seules permises,et le domaine <strong>des</strong> vers en était le champ clos. Les princeset les brillants chevaliers ne manquèrent pas non plus à ce tournoide civilisation et de bon goût. On devait vaincre son adversaire nonl'épée ou la lance à la main, mais en joutant à bien dire et à gracieusementraconter les peines de l'àme, les plaisirs de la vie, lescharmes et les bonnes grâces <strong>des</strong> femmes. Le roi de Sicile, le comtede Nevers, le comte d'Alençon , le comte d'Estampes vinrents'exercer à ces luttes tout intellectuelles.Charles d'Orléans les présidait; il donnait lui-même les sujetsqui devaient être traités par ses amis ou ses serviteurs. De ce concourssortirent quelques compositions qui ne sont point restéestrop au-<strong>des</strong>sous du maître. C'était donc une académie de bon lan-

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