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— 492 —Au mois de juillet U38, le duc d'Orléans était de nouveau àCalais. Il s'y était rendu pour essayer encore une fois d'obtenir lapaix. Le duc de Bretagne, le duc de Bourgogne et le bâtard d'Orléansy allèrent aussi et signèrent enlin, avec les ambassadeursanglais, les premières bases d'un traité. Il fallut obtenir l'adhésiondes deux couronnes ; elle fut donnée le 21 mars 1/|39 parles pleinspouvoirs délivrés de part et d'autre. Les instructions relatives auprince poëte y sont très étendues.Au mois de février 1440 s'ouvrirent les conférences de Gravelines.Elles eurent pour premier résultat d'accorder la délivrance du ducd'Orléans, Sa rançon fut fixée à la somme énorme de cent vingtmille écus d'or. Le Dauphin, un grand nombre de seigneurs duroyaume de France, et parmi eux les plus qualifiés, se portèrentgarants du payement de celte somme.Rien n'égale la joie que ressentit le prince français en touchantle sol de sa patrie, qu'il n'avait pas foulé librement depuis vingtcinqans. La duchesse de Bourgogne était venue le recevoir àGravelines : peu après le duc y arriva avec toute sa cour. Les deuxprinces s'embrassèrent à plusieurs reprises en se serrant dans lesbras l'un de l'autre. De Gravelines, on se rendit à Saint-Omer. La villecélébra par des fêtes le retour du duc d'Orléans et lui offrit desprésents. De tous les pays d'alentour les seigneurs venaient le voir,c'était une véritable fête publique dans le royaume.Les fiançailles du duc d'Orléans, en troisièmes noces, avec Mariede Clèves , nièce du duc de Bourgogne ,furent célébrées le 16novembre 1440, et consacrèrent toutes les amitiés nouvelles. Unepompe sans exemple fut déployée dans les fêtes données à l'occasionde ce mariage. Le duc de Bourgogne tint un chapitre extraordinairede son ordre de la Toison d'Or pour y recevoir le duc d'Orléans.Le prince français demanda alors à son beau-cousin deBourgogne de vouloir bien porter aussi le collier de son ordre duPorc-Epic,Le duc d'Orléans se retira immédiatement dans sa principautéd'Orléans. De là il alla habiter son château de Blois pendant l'année1441.Au mois de juillet il se rendit à Montfort : le duc de Laval l'y reçut

— 493 —et l'y traita avec toute sa cour. Le duc de Bretagne, monseigneurde Rohan, monseigneur d'Alençon fêtèrent le prince. A Craon, àChàteau-Gontier, mêmes réjouissances de la part des seigneursqui possédaient ces fiefs.Ces promenades avaient aussi un but politique. La guerre dubien public approchait. Les princes, mécontents du Roi, voulaientobliger son conseil à écouter leurs doléances. Le duc de Bourgogneétait le grand instigateur de cette nouvelle menée. Charlesd'Orléans aida le Roi à modérer ce mouvement, et ce monarqueen témoigna sa reconnaissance au prince. Elle est exprimée dansdes lettres patentes du mois de mai l/i/i2,par lesquelles Charles VIIdonna de riches présents au duc son cousin.Au printemps de l'année llxkS, Charles d'Orléans était entièrementabsorbé par les préparatifs de ses projets sur le Milanais.La maladie de Philippe-Marie Visconti et, bientôt après , sa mortdonnèrent carrière à de grandes éventualités en faveur du prince.Du chef de sa mère Valentine , il prétendait à cette seigneurie.C'est des châteaux de Coignac et de Blois qu'il se mettait en mesurepour ces importants événements. En même temps, de grandeséconomies et un ordre parfait dans l'administration de son apanagepréparaient l'acquit de son énorme rançon.Le duc de Milan mourut en U/i7, et, malgré l'aide du duc deBom-gogne, malgré l'alliance ménagée entre le duc Charles et leroi des Romains, un vaillant conducteur de gens d'armes, un aventurierdu nom de François Sforce, époux de la fille illégitime desVisconti, s'empara de cette riche succession. Charles d'Orléans serendit cependant à Asti.Cette ville et tout le comté avaient été conservésen l'obéissance du prince par son fidèle gouverneur Louisde Montjoye, issu d'une maison illustre d'Alsace.Confiant dans sa fidéhté, le prince revint en France au moisd'avril li/|9, et se retira dans son château de Blois. Sa vie futdès ce moment toute poétique et toute joyeuse. Les ménestrels, lesjongleurs, les poètes, les libraires et les livres absorbèrent sonexistence. Ce plaisir était partagé par l'illustre compagne du prince,qui fit aussi des vers. Les seigneurs alliés à Charles d'Orléans yprenaient le niême plaisir. Enfin, il avait choisi les officiers de sa

— 493 —et l'y traita avec toute sa cour. Le duc de Bretagne, monseigneurde Rohan, monseigneur d'Alençon fêtèrent le prince. A Craon, àChàteau-Gontier, mêmes réjouissances de la part <strong>des</strong> seigneursqui possédaient ces fiefs.Ces promena<strong>des</strong> avaient aussi un but politique. La guerre dubien public approchait. Les princes, mécontents du Roi, voulaientobliger son conseil à écouter leurs doléances. Le duc de Bourgogneétait le grand instigateur de cette nouvelle menée. Charlesd'Orléans aida le Roi à modérer ce mouvement, et ce monarqueen témoigna sa reconnaissance au prince. Elle est exprimée dans<strong>des</strong> lettres patentes du mois de mai l/i/i2,par lesquelles Charles VIIdonna de riches présents au duc son cousin.Au printemps de l'année llxkS, Charles d'Orléans était entièrementabsorbé par les préparatifs de ses projets sur le Milanais.La maladie de Philippe-Marie Visconti et, bientôt après , sa mortdonnèrent carrière à de gran<strong>des</strong> éventualités en faveur du prince.Du chef de sa mère Valentine , il prétendait à cette seigneurie.C'est <strong>des</strong> châteaux de Coignac et de Blois qu'il se mettait en mesurepour ces importants événements. En même temps, de gran<strong>des</strong>économies et un ordre parfait dans l'administration de son apanagepréparaient l'acquit de son énorme rançon.Le duc de Milan mourut en U/i7, et, malgré l'aide du duc deBom-gogne, malgré l'alliance ménagée entre le duc Charles et leroi <strong>des</strong> Romains, un vaillant conducteur de gens d'armes, un aventurierdu nom de François Sforce, époux de la fille illégitime <strong>des</strong>Visconti, s'empara de cette riche succession. Charles d'Orléans serendit cependant à Asti.Cette ville et tout le comté avaient été conservésen l'obéissance du prince par son fidèle gouverneur Louisde Montjoye, issu d'une maison illustre d'Alsace.Confiant dans sa fidéhté, le prince revint en France au moisd'avril li/|9, et se retira dans son château de Blois. Sa vie futdès ce moment toute poétique et toute joyeuse. Les ménestrels, lesjongleurs, les poètes, les libraires et les livres absorbèrent sonexistence. Ce plaisir était partagé par l'illustre compagne du prince,qui fit aussi <strong>des</strong> vers. Les seigneurs alliés à Charles d'Orléans yprenaient le niême plaisir. Enfin, il avait choisi les officiers de sa

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