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— 482 —tion qu'il fait aux grands seigneurs dans l'emploi de leur temps, des'abstenir du jeu de dés, si fréquent à son époque, sans vouloirpourtant dire que les princes « ne se doivent esbattre à jeuxhonnestes. » La quatrième partie concerne le commun peuple;il est assez curieux pour les remarques qu'il y fait au sujet dumariage, des habitudes des femmes et des veuves, de celles desmarchands, dont il blâme les nombreuses usures. Enfin, aprèsavoir parlé des domestiques, il expose la manière de bien lesgouverner. La cinquième partie traite de la mort et du jour dujugement.On voit, par cette courte analyse, qu'on retrouve en effet la plusgrande partie de l'Archiloge Sophie dans cette seconde compositionde Jacques Legrand : elle n'est en quelque sorte que le développementde la première. 11 y cite un grand nombre d'auteurs del'antiquité classique, tels que Caton, Juvénal, Ovide, etc., et lesexemples moraux sont tirés autant de l'histoire profane que del'histoire sacrée.On a enfin du même auteur des Poésies morales et historiques(si toutefois on peut donner ce nom à de laprose rimée). Ces écritssont réunis dans un seul volume à la Bibliothèque Impériale de Paris,S. F. 5/i0-30: ils reproduisent des sentiments analogues àceux que l'on trouve exprimés dans les deux ouvrages en prose dumême écrivain.Parmi les littérateurs qui se signalèrent encore, en intervenantpar des écrits ou des discours fort passionnés, dans la querelle,d'Orléans et de Bourgogne, il faut ajouter aux noms de Christine dePise et de Pierre Salmon, celui du docteur Jean Petit, que Tondevrait isoler de tout autre écrivain de son siècle, à cause de sonaudace inouïe à glorifier l'assassinat du duc d'Orléans. Cette justificationdu duc de Bourgogne, par Jean Petit, fut condamnée pararrêt du parlement. Au mois de mars 1413, l'évèque de Paris etl'inquisiteur de la foi en France, écrivirent à l'évèque de Tournaypour faire exécuter, dans son diocèse, la sentence rendue contrecette publication. Au même moment, intervint un appel du procureurdu duc de Bourgogne contre la condamnation de cet écrit.L'officiald'Arras signifia cet appel, en ikili. Enfin, au mois de mai de la

— 683 —même année, il y eut un acte de réception des lettres du Roi, del'évêque de Paris, de l'inquisiteur de la foi en France et de l'Universitéde France, sur la condamnation de la justification du duc deBourgogne. Le 7 juin 1415, une sentence du concile de Constanceconfirma cette condamnation. Toutes ces pièces forment un volumespécial de la Collection dite des Cent quatre-vingt-deux volumesde Colbert à la Bibliothèque Impériale.Dans leur oraison funèbre du duc Louis, Jean Courtecuisseet Jean de Montreuil détruisirent suffisamment le mauvais effetproduit par Jean Petit. Le premier de ces deux personnages alaissé la réputation d'un des plus grands orateurs de son siècle ;Pierre d'Ailly et Jean Gerson, son élève, achevèrent la défaite desdoctrines du docteur Petit par leurs discours et leurs négociationsau concile de Constance. Trois orateurs de cette réputationglorifiant la mémoire du duc d'Orléans, c'est là sans doute le plusgrand honneur qu'on put rendre à la mémoire de cet infortunéprince.Le premier exemple d'une oraison funèbre en l'honneur d'unpersonnage illustre avait été donné au commencement de ce sièclepar l'évêque d'Auxerre, qui prononça celle de Bertrand Du Guesclin.Jean de Négremon, Pierre de Versailles, Pierre aux Bœufs,confesseur de la reine, acquirent de la renommée dans la chaire,en prêchant devant la cour et les grands de leur siècle.Malgré tant d'ouvrages littéraires célèbres qui figurent dans lesannales des premières années du XV^ siècle, la langue françaisen'avait fait que peu de progrès pendant ce temps-là; l'habituded'introduire de nombreuses citations latines au milieu des discoursfrançais dut refroidir le zèle des orateurs et arrêter l'essorde leur miagination.Cependant, l'Université avait été nouvellement réformée et sonenseignement agrandi. Certains évêques (entre autres celui de Soissons,en 14-03), ordonnaient aux prêtres de leur diocèse d'enjoindreaux fidèles, sous peine d'excommunication, d'envoyer leurs enfantsà l'école, et ils désignaient les livres dont on devait se servir. LesRecueils de fables étaient expressément défendus. 11 existait déjà depetits traités spécialement écrits pour l'instruction des prêtres et

— 683 —même année, il y eut un acte de réception <strong>des</strong> lettres du Roi, del'évêque de Paris, de l'inquisiteur de la foi en France et de l'Universitéde France, sur la condamnation de la justification du duc deBourgogne. Le 7 juin 1415, une sentence du concile de Constanceconfirma cette condamnation. Toutes ces pièces forment un volumespécial de la Collection dite <strong>des</strong> Cent quatre-vingt-deux volumesde Colbert à la Bibliothèque Impériale.Dans leur oraison funèbre du duc Louis, Jean Courtecuisseet Jean de Montreuil détruisirent suffisamment le mauvais effetproduit par Jean Petit. Le premier de ces deux personnages alaissé la réputation d'un <strong>des</strong> plus grands orateurs de son siècle ;Pierre d'Ailly et Jean Gerson, son élève, achevèrent la défaite <strong>des</strong>doctrines du docteur Petit par leurs discours et leurs négociationsau concile de Constance. Trois orateurs de cette réputationglorifiant la mémoire du duc d'Orléans, c'est là sans doute le plusgrand honneur qu'on put rendre à la mémoire de cet infortunéprince.Le premier exemple d'une oraison funèbre en l'honneur d'unpersonnage illustre avait été donné au commencement de ce sièclepar l'évêque d'Auxerre, qui prononça celle de Bertrand Du Guesclin.Jean de Négremon, Pierre de Versailles, Pierre aux Bœufs,confesseur de la reine, acquirent de la renommée dans la chaire,en prêchant devant la cour et les grands de leur siècle.Malgré tant d'ouvrages littéraires célèbres qui figurent dans lesannales <strong>des</strong> premières années du XV^ siècle, la langue françaisen'avait fait que peu de progrès pendant ce temps-là; l'habituded'introduire de nombreuses citations latines au milieu <strong>des</strong> discoursfrançais dut refroidir le zèle <strong>des</strong> orateurs et arrêter l'essorde leur miagination.Cependant, l'Université avait été nouvellement réformée et sonenseignement agrandi. Certains évêques (entre autres celui de Soissons,en 14-03), ordonnaient aux prêtres de leur diocèse d'enjoindreaux fidèles, sous peine d'excommunication, d'envoyer leurs enfantsà l'école, et ils désignaient les livres dont on devait se servir. LesRecueils de fables étaient expressément défendus. 11 existait déjà depetits traités spécialement écrits pour l'instruction <strong>des</strong> prêtres et

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