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. Sonner— 446 —Cessil de corps de la monnoie,Gaste de \iandes et d'atour,Perte d'esperit, grant luourDe torches, gastcment de vin.Je ne voy que tristesce el plourEt obsèques soir et matin,Et en mains lieux noirs vestemensPorter, dueil et courroux pour joyepour les trespassemensDe pluseurs que pitez convoyéAu moustier. Vengence mesiroyePechié en quelconque seigneur,En grant, en moien, en mineur,Soyon tuit à Lien faire enclin :Je ne voy que tristesce et plourEt obsèques soir et malin.l'envoyPrinces, abisme est li jugemensDe Dieu et ses pugnissemens,Il a bien monstre à ce tou ;En Turquie est ses vengemensDe long par divers mandemens,Pour noz péchiez plain de venin ;Je ne voy que tristesce et plourEt obsèques soir et matin.Le livre des cent Ballades, du maréchal Boucicaut, a été composéavant l'année 1391. Il a pour unique sujet de discuter sur unequestion qui est du ressort des cours d'amour, savoir : si le bonheurréside dans la loiauté ou dans la fausseté en amour. Cet ouvrageest longtemps resté ignoré. M. P. Paris, en lisant les Mémoires deBoucicaut, avait remarqué que l'illustre maréchal y parlait de sonLivre des cent Ballades ; mais il l'avait inutilement cherché dansles manuscrits de la Bibliothèque Impériale. Plus tard, madame Tastului communiqua un manuscrit portant pour titre Les cent Ballades ;en l'étudiant attentivement, il y reconnut l'œuvre poétique de Boucicaut.Guidé par ce manuscrit, il reconnut bientôt après ce mêmetexte dans deux autres volumes de la Bibliothèque Impériale, qui

— lllil —étaient l'un et l'autre défectueux à plusieurs endroits. Un troisièmemanuscrit de ce texte, que le hasard nous a fait reconnaître aussiparmi ceux ce cette Bibliothèque (n° 8047- J), contient l'ouvragecomplet du livre des Cent Ballades. Le titre de duc de Touraine,donné au frère du roi Charles VI, prouve que ces poésies furentcomposées avant l'année 1391. Elles commencent ainsi :Une fois piéça chevauchoieEntre Pont de Ce et Angiers;Ainsi qu'en chevauchantpensoie,Vint près de moy uns chevaliers.— A quoy pensez-vous, amis chevaliers ?Je lui dis que je ne savoie :Lors m'a parla tropvolen tiers,Pour co qu'il vit que jeune estoie.Les amis auxquels Jean Le Meingre, dit le maréchal Boucicaut,communiqua son œuvre, s'empressèrent de soutenir ou de combattrela même thèse que Boucicaut avait débattue dans les CentBallades; et c'est ainsi que la réunion de tant de noms illustresfait de ce petit ouvrage l'une des plus curieuses productions littérairesdu XIV*^ siècle. Le maréchal doit être signalé, parmi ses collaborateurs,comme l'un de ceux qui écrivirent les vers les plusélégants et les plus remarquables par une versification facile et pure.Louis, duc d'Orléans, ne mérite pas moins d'éloges; enfin nousciterons encore le bon duc Jean de Berry, fort inférieur cependantà son beau neveu d'Orléans. Les autres collaborateurs du maréchalsont Régnant de Trie, Chambrillac, Lyonetde Coisme, Jacquet d'Orliens,Tignonville, Jehan de Mally, Yvry (François d'Aubincourt^ ,deLa Tremoille, Bucy, le bastard de Coucy (mss. 7999).Ajoutons encore une particularité relative a l'ouvrage dont nousvenons de parler, c'est que le poète Eustache Des Champs doitaussi être compté parmi les personnes qui prirent part à la poétiquediscussion engagée sur un cas de jurisprudence amoureuse parJean Le Meingre. Nous l'apprenons par une ballade qui est aufolio CLXX du recueil des poésies d'Eustache, et dans laquelle plusieursdes collaborateurs du maréchal sont nominativement désignés.

— lllil —étaient l'un et l'autre défectueux à plusieurs endroits. Un troisièmemanuscrit de ce texte, que le hasard nous a fait reconnaître aussiparmi ceux ce cette Bibliothèque (n° 8047- J), contient l'ouvragecomplet du livre <strong>des</strong> Cent Balla<strong>des</strong>. Le titre de duc de Touraine,donné au frère du roi Charles VI, prouve que ces poésies furentcomposées avant l'année 1391. Elles commencent ainsi :Une fois piéça chevauchoieEntre Pont de Ce et Angiers;Ainsi qu'en chevauchantpensoie,Vint près de moy uns chevaliers.— A quoy pensez-vous, amis chevaliers ?Je lui dis que je ne savoie :Lors m'a parla tropvolen tiers,Pour co qu'il vit que jeune estoie.Les amis auxquels Jean Le Meingre, dit le maréchal Boucicaut,communiqua son œuvre, s'empressèrent de soutenir ou de combattrela même thèse que Boucicaut avait débattue dans les CentBalla<strong>des</strong>; et c'est ainsi que la réunion de tant de noms illustresfait de ce petit ouvrage l'une <strong>des</strong> plus curieuses productions littérairesdu XIV*^ siècle. Le maréchal doit être signalé, parmi ses collaborateurs,comme l'un de ceux qui écrivirent les vers les plusélégants et les plus remarquables par une versification facile et pure.Louis, duc d'Orléans, ne mérite pas moins d'éloges; enfin nousciterons encore le bon duc Jean de Berry, fort inférieur cependantà son beau neveu d'Orléans. Les autres collaborateurs du maréchalsont Régnant de Trie, Chambrillac, Lyonetde Coisme, Jacquet d'Orliens,Tignonville, Jehan de Mally, Yvry (François d'Aubincourt^ ,deLa Tremoille, Bucy, le bastard de Coucy (mss. 7999).Ajoutons encore une particularité relative a l'ouvrage dont nousvenons de parler, c'est que le poète Eustache Des Champs doitaussi être compté parmi les personnes qui prirent part à la poétiquediscussion engagée sur un cas de jurisprudence amoureuse parJean Le Meingre. Nous l'apprenons par une ballade qui est aufolio CLXX du recueil <strong>des</strong> poésies d'Eustache, et dans laquelle plusieurs<strong>des</strong> collaborateurs du maréchal sont nominativement désignés.

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