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Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 429 —aux princes de l'Eglise, voyait avec peine les dérèglements toléréset quelquefois partagés par ces princes. De là son opposition qu'iln'avait pas d'autre moyen de manifester, du moins sans danger,que sous forme de dialogue religieux.Le roi, les prélats, les grandsseigneurs de la cour venaient assister à ces représentations : il n'yavait pas d'occasion meilleure de moraliser les grands de la terre.N'oublions pas non plus que ces spectacles pieux, dès lemomentqu'ils prirent de plus libres allures, cessèrent d'être réprésentésdevant les porches et dans l'intérieur <strong>des</strong> églises. Ils échappèrentainsi à la dépendance de l'autorité cléricale, et ils conquirent bientôtaprès une place indépendante dans le programme <strong>des</strong> fêtes publiques,à la cour <strong>des</strong> rois, chez les princes et lesgrands seigneurs.Cependant ces mystères avaient encore, dans maintes circonstances,un sermon pour prologue. On assistait au sermon pour être sur dene point perdre les scènes comiques et les grossières bouffonneriesdont on n'avait pas encore su préserver ces représentations. En1367, au château de Rouen, une troupe de jongleurs joua un <strong>des</strong> cesmystères devant le roi Charles V; au sacre de Charles V'I, à Reims,<strong>des</strong> mystères d'une invention nouvelle furent joués pendant lerepas. Les princes avaient leurs acteurs ordinaires attachés à leurcour : Gillet Villain, Jeannin Esturjon, Jacquemin et Jean Le Fevreétaient les joueurs de personnages du duc d'Orléans, et un acte del'année 1396 constate que « Monseigneur prist grant plaisir auxesbatemens <strong>des</strong> <strong>des</strong>sus dits istrions. » Des drames chevaleresquescomme celui <strong>des</strong> Enfants d'Émery de Narhonne avaient déjàétéjoués à Lille en 1351. En 1390, ce fut le jeu allégorique <strong>des</strong> septVertus et, dès l'année 1398, les confrères de la Passion ouvrirentleur théâtre, bien que les ordonnances de 1341 et de 1395 prescrivissentde réprimer la licence <strong>des</strong> farces populaires.Le théâtre prit donc au XV* siècle une forme permanente par leslettres patentes que Charles VI accorda, en 1402, aux confrères dela Passion pour la représentation <strong>des</strong> mystères. Les auteurs de cesouvrages tirèrent plus d'indépendance de ces patentes royales edonnèrent dans leur dialogue une part plus large à la satire. Onattribue aussi ce progrès important au développement qu'avaitdéjà pris l'opinion publique en France; n'est-ce pas plutôt l'effet

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