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— 412 —manuscrit n° 7038, et il y est dit que Jean Dupin commença son.ivre à l'âge de vingt-deux ans, et en l'an 1334. Mais un des troischiffres X a été effacé ultérieurement, et la date de MCGCXXXIIIln'est plus que 1324, le copiste ayant aussi transformé VII en IIII,l'œil a pu facilement s'y méprendre.Cette même erreur se retrouve aussi dans le texte, et on lit :Au départ de ma jeunesse, en l'àgo de XXXIIII (au lieu de XXXVII).En examinant ce manuscrit avec quelque attention, on ne peuts'empêcher d'y remarquer l'extension que reçut le proème quin'est point l'œuvre de Jean Dupin, et que l'on ne trouve que dansles manuscrits du XV^ siècle. La peine que le copiste s'est donnéeest à bonne intention, sans doute, car c'est pour y introduire larelation des trois miracles opérés par la châsse de saint Claude, enl'année 1342, comme ayant été vus et certifiés par l'auteur deMandevie, qui n'en dit pas un mot dans son livre. Répétons icice que nous avons dit dans une autre partie de ce volume, quel'altération des textes primitifs français, par des copistes, est d'ordinairecontemporaine de l'introduction du récit de quelque miracledans un ouvrage où il n'en existait pas d'abord.Le manuscrit n" 25, fonds Lancelot de la Bibliothèque Impérialeparaît n'être qu'une copie de celui qui provient de la Sorbonne,et qui porte le n° l/i31. Ce dernier est sur vélin, orné de 83 miniatures,et a été exécuté en 1469 ; il renferme aussi dans le proèmela date de 1324, et assigne à l'auteur l'âge de 22 ans. ce qui n'empêchepas de lire dans le texte « au départ de ma jeunesse, à l'âgede XXXIIII ans. »On peut donc regarder le manuscrit de Colbert, n° 731 5-3, commeétant celui qui a propagé avec les miracles h fausse date de 1324,car le copiste qui avait d'abord écrit MCCGXXXIIII, a effacé unchiffre X, Cette date inexacte a été ainsi reproduite dans tous lesautres manuscrits et avec la nouvelle leçon du texte de Mandevie«au départ de ma jeunesse, à l'âge de XXXIIII (au lieu de XXXVIIans. ) »La strophe suivante, tirée du VIIF livre, indique la patrie de l'auteurde Mandevie, et peut aider à expliquer certaines locutions dutexte dont nous nous occupons, et que l'on ne peut s'empêcher d'yremarquer.

— 413 —Je suys rude et mal conrtoys;Si j'aydit mal pardonnez-moi:J'ai fait par bonne intention.Je n'ay pas langue de franrois;De la duchié de BourbonnoysFut mon lieu et ma nation.Les manuscrits qui nous ont conservé les écrits de Jean Dupinsont au nombre de six à la Bibliothèque Impériale. C'est celui quiporte le n" 7038, le plus complet de tous, que nous avons cité. JeanDupin entreprit son livre par ordre du comte Etienne de Montbéliart.Quelques manuscrits attribuent au même écrivain VÉvangile desFemmes, pièce satirique d'une centaine de vers, composés par unmoine de Vaucelles. maison à laquelle Jean Dupin appartenait aussi.Mais l'ancienneté d'un manuscrit où l'on retrouve cette pièce, etqui remonte au XII1« siècle, prouve suffisamment que notre moineJean, mort en 1372, ne peut pas en être l'auteur.Jean de Venette. Le récit des miracles, dans l'Histoire des troisMaries, est sans contredit la partie la moins importante de son livre.Jean de Venette, surnonuné Filions, était religieux carme ; il écrivaitvers 1357. Son livre reflète aussi les tendances intellectuelleset les idées dominantes de son siècle. Tout en laissant percer songoût pour le vin et en maugréant à propos de l'ennui que lui causentles longs offices de l'Église, il s'abstient de mal parler des femmeset des ecclésiastiques ; mais il les compromet quelquefois par lessingulières conversations qu'il place dans la bouche des saints personnagesdont il écrit l'histoire. Les rubriques suivantes de sonlivre en donneront une idée suffisante (1) :1° « Comment Joseph espousa nostre Dame, les raysons pourquoyDieu ordena qu'elle fust espousée et ot mary; et après, commeJoseph en fu jaloux et la voult laissier quant il la vil ençainte. »2° « Comment Joseph l'espoux de nostre Dame, quant il retourna(1) Jean de Venette nous apprend aussi que la reine Jeanne d'Évreux fitexécuter de très-belles peintures sur l'autel des Trois-Maries, au monastèredes Carmes a Paris.

— 412 —manuscrit n° 7038, et il y est dit que Jean Dupin commença son.ivre à l'âge de vingt-deux ans, et en l'an 1334. Mais un <strong>des</strong> troischiffres X a été effacé ultérieurement, et la date de MCGCXXXIIIln'est plus que 1324, le copiste ayant aussi transformé VII en IIII,l'œil a pu facilement s'y méprendre.Cette même erreur se retrouve aussi dans le texte, et on lit :Au départ de ma jeunesse, en l'àgo de XXXIIII (au lieu de XXXVII).En examinant ce manuscrit avec quelque attention, on ne peuts'empêcher d'y remarquer l'extension que reçut le proème quin'est point l'œuvre de Jean Dupin, et que l'on ne trouve que dansles manuscrits du XV^ siècle. La peine que le copiste s'est donnéeest à bonne intention, sans doute, car c'est pour y introduire larelation <strong>des</strong> trois miracles opérés par la châsse de saint Claude, enl'année 1342, comme ayant été vus et certifiés par l'auteur deMandevie, qui n'en dit pas un mot dans son livre. Répétons icice que nous avons dit dans une autre partie de ce volume, quel'altération <strong>des</strong> textes primitifs français, par <strong>des</strong> copistes, est d'ordinairecontemporaine de l'introduction du récit de quelque miracledans un ouvrage où il n'en existait pas d'abord.Le manuscrit n" 25, fonds Lancelot de la Bibliothèque Impérialeparaît n'être qu'une copie de celui qui provient de la Sorbonne,et qui porte le n° l/i31. Ce dernier est sur vélin, orné de 83 miniatures,et a été exécuté en 1469 ; il renferme aussi dans le proèmela date de 1324, et assigne à l'auteur l'âge de 22 ans. ce qui n'empêchepas de lire dans le texte « au départ de ma jeunesse, à l'âgede XXXIIII ans. »On peut donc regarder le manuscrit de Colbert, n° 731 5-3, commeétant celui qui a propagé avec les miracles h fausse date de 1324,car le copiste qui avait d'abord écrit MCCGXXXIIII, a effacé unchiffre X, Cette date inexacte a été ainsi reproduite dans tous lesautres manuscrits et avec la nouvelle leçon du texte de Mandevie«au départ de ma jeunesse, à l'âge de XXXIIII (au lieu de XXXVIIans. ) »La strophe suivante, tirée du VIIF livre, indique la patrie de l'auteurde Mandevie, et peut aider à expliquer certaines locutions dutexte dont nous nous occupons, et que l'on ne peut s'empêcher d'yremarquer.

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