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Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 409 -rien emprunté <strong>des</strong> écrivains qui l'ont précédé dans les lettres françaises: ce serait donc par l'effet d'une pure inspiration que JeanDupin, sans imiter Jean de Meun, aurait composé un livre trèscurieuxà consulter pour la critique pleine de vigueur et de véritéqu'il dirige contre les personnages ses contemporains; et si l'onrapproche de <strong>l'histoire</strong> les traits principaux de la critique protégéepar la fiction dans l'œuvre de Jean Dupin, on est tout près de reconnaîtreque tout y est en effet justice et vérité.Jean Dupin commença son livre en l'année 1340 : la corruptionpublique l'irritait et il osa s'essayer à la corriger. 11 divisa son ouvrageen huit branches « et en brief forme et brief sens ». Le dernierchapitre du troisième livre se distingue <strong>des</strong> autres par unesatire on ne peut plus amère contre la noblesse seigneuriale decette époque, et le moindre défaut qu'il lui reproche c'est que « si« par adventure elle feist rien sans loyer, leur cueur lui faudroit« et mourroit de deuil ». Depuis 1338, en effet, les nobles avaientdemandé à être payés toutes les fois qu'ils se dérangeraient pourle service du Roi, et avaient exigé qu'il leur fut assuré une solde fixe.Le portrait que trace Jean Dupin <strong>des</strong> ministres qui gouvernaient leRoi, parait très-judicieux, lorsque l'on se souvient que depuis quelquesannées, plusieurs de ces hauts et puissants personnagesavaient obtenu, pour prix de leurs services, une place aux fourchespatibulaires de Montfaucon : Enguerrand de Marigny fut pendu en1315, Gérard de La Guette, son successeur, le fut en 1332 ; PierreRémy, seigneur de Montigny, eut le même sort un peu plus tard.Mais la partie la plus remarquable de cette troisième branchede Mcmdevie , est sans contredit la satire fine et vraie qui s'ytrouve de la chevalerie. Bien avant Cervantes , <strong>des</strong> écrivainss'étaient attaqués -aussi à cette puissante institution, et si l'ontient compte de la différence <strong>des</strong> époques, on trouvera peut-êtreque le moraliste français n'est pas resté trop au-<strong>des</strong>sous de l'écrivainespagnol qui porta le dernier coup à cette romanesque association,et l'écrasa du poids de tous les ridicules dont il a doté son dernierdéfenseur.Jean Dupin nous apprend aussi par ses satires qu'il était néde son temps une industrie nouvelle : celle <strong>des</strong> « faux notaires.

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