12.07.2015 Views

Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— liOS —Un ouvrage dont la réputation a survécu a tous les autres de lamême époque, de même genre, et qui s'est transmise de boucheen bouche plutôt qu'elle ne s'estrenouvelée à la faveur du charmequ'on suppose traditionnellement être attaché à sa lecture, cetouvrage, dont le titreest universellement connu, nous paraît avoirdonné l'exemple et offert le modèle de ces satires anonymes, innocemmentdéguisées sous le masque de personnages allégoriques quisont tous au service <strong>des</strong> entreprises passionnées de ces singuliersmoralistes. Ces exemples et ces modèles, ils les avaient trouvésdans le célèbre Roman de la Rose deGuillaume de Lorris, dont lecontinuateur est ordinairement désigné sous les noms dePoligny, Jean de Meun, Jean de Langres, Jean Clopinel.Moine deNous ne parlerons ici que de la continuation de ce roman parJean de Meun, parce qu'elle appartient au XIV® siècle et qu'elleabonde, bien plus que la première partie, en mordants propos, ensanglantes récriminations contre les grands d'alors, et que tant dehardiesse eut de nombreux imitateurs durant la période littéraireque nous examinons. Dans la composition de ce roman, c'est, eneffet, l'esprit de satire qui domine; les mœurs du temps y sontstigmatisées avec une énergique audace. Les prêtres et les femmesy sont outrageusement traités ; et si Jean de Meun, qui a continuél'ouvrage, est plus sévère que Guillaume de Lorris, qui l'avait commencéde longues années auparavant, c'est que le siècle de Jeande Meun est plus dépravé que celui de Lorris : chacun d'eux étaitainsi inspiré par son époque et leurs satires en sont la véritablehistoire. Les successeurs de Jean de Meun continuèrent son école,en continuant, dans leurs poésies, de châtier les méchants de leurtemps.Lft premier dans l'ordre successif de ces écrivains, celui dontl'ouvrage s'offre d'abord à notre examen, se nommait Jean Dujnn.L'époque à laquelle il composa son livre en prose et en vers, qui apour titre Mandevie, paraît l'avoir préservé de Tinfluence qu'exercèrentles traductions en français faites durant le règne deCharles V : aucun ouvrage de l'antiquité classique n'est cité dansle livre de Mandevie, et son auteur se complaît à déclarer qu'il nesait ni l'hébreu, ni le grec, ni le latin. Il ajoute qu'il n'a rien imité,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!