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— 392 —tait alors parmi les étudiants aucune distinction entre les roturiersetles nobles, les pauvres et les riches.Les actes rédigés en français au nom du roi Charles V nous fournissentles derniers exemples de notre vieille langue simple et naturelle,qui se retrouve encore dans les recueils de jurisprudencecoutumière rédigés par Beaumanoir, Pierre de Fontaines, Pierre DuBois, Pierre de Cugnières, Raoul de Presles ;mais bientôt ce langageconcis et ferme va faire place aux allégories multipliées,genre qui avait déjà envahi la littérature italienne. Ces défautsne paralysèrent pas le progrès.En examinant les œuvres littéraires du XIV® siècle à partir durègne du roi Jean II , nous aurons occasion de constater de nouveaucombien l'opinion du savant académicien, empreinte d'un peude partialité contre laclasse nobiliaire de ce temps-là, exagère l'étatd'ignorance et d'abaissement dans lequel se trouvaient alors leshommes qui dirigeaient les destinées de la France , et nous parviendrons,nous en avons du moins l'espoir, à justifier cette conclusionbien plus judicieuse du savant Victor Leclerc :

— 393 —traduire la Règle de Saint Augustin. Avant lui,Guillelmus Durandus,surnommé Spéculator , déclarait avec douleur que déjà(XIII' siècle)les prêtres ne savaient pas toujours le sens des chosessaintes. Cette traduction de la Règle de Saint Augustin, parThomas Benoist, fut faite en vers ;Pour moinx desplaire à voslre estude,dit l'auteur. Il y ajoutait aussi un commentaire :Pour estre à l'entendre moins rude.Cette traduction précéda celle de « l'Ordonnance du service del'église Saincte-Geneviève au Monlt de Paris, en la forme et manièreque on en use par le présent », qui fut faite par le même écrivain,en l'année 1392; mais ce second ouvrage n'est pas arrivé jusqu'ànous. Le manuscrit le plus ancien de la traduction de la Règle deSaint Augustin porte le n** 93 de la collection Saint -Victor à laBibliothèque Impériale.Bercheure (Pierre) . La plus grande partie de ses traductions sontaujourd'hui perdues; onn'a de Inique leTile-Live. On voit par cettetraduction,ce que l'on possédait au temps du roi Jean de l'illustrehistorien romain, savoir : la première et la troisième décade, et lesneuf premiers livres de la quatrième. Cette traduction fut en granderéputation pendant les XIV^ et XV° siècles,et les copistes s'empressèrentde la reproduire. Pierre Bercheure, dans son proème, sedéclare l'auteur de cette traduction. La BibUothèque Impérialepossède plus de quarante manuscrits de ce texte, les numéros 180N. Dame, 6717, 6717-3, 6717-3-3 doivent être considérés commeayant été exécutés du vivant du traducteur.Le texte français de quatre autres ouvrages du même écrivainest inconnu ; leur mérite, s'ils en avaient, ne les a pu sauver del'oubU. C'étaient 1° le Rédudoire moral, 2° le Répertoire moral,3° le Rréviaire moral, k" la Mapemonde et la Restription. Ce derniertitre de Mapemonde a été quelquefois donné à un ouvragetout à fait différent, de Gauthier de Metz, et qui a pour véritabletitre l'Image du Monde.

— 392 —tait alors parmi les étudiants aucune distinction entre les roturiersetles nobles, les pauvres et les riches.Les actes rédigés en français au nom du roi Charles V nous fournissentles derniers exemples de notre vieille langue simple et naturelle,qui se retrouve encore dans les recueils de jurisprudencecoutumière rédigés par Beaumanoir, Pierre de Fontaines, Pierre DuBois, Pierre de Cugnières, Raoul de Presles ;mais bientôt ce langageconcis et ferme va faire place aux allégories multipliées,genre qui avait déjà envahi la littérature italienne. Ces défautsne paralysèrent pas le progrès.En examinant les œuvres littéraires du XIV® siècle à partir durègne du roi Jean II , nous aurons occasion de constater de nouveaucombien l'opinion du savant académicien, empreinte d'un peude partialité contre laclasse nobiliaire de ce temps-là, exagère l'étatd'ignorance et d'abaissement dans lequel se trouvaient alors leshommes qui dirigeaient les <strong>des</strong>tinées de la France , et nous parviendrons,nous en avons du moins l'espoir, à justifier cette conclusionbien plus judicieuse du savant Victor Leclerc :

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