Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 316 —En 1328, le pape Jean XXII, qui avait une affection particulièrepour l'ordre de Saint-Augustin, permit aux religieux de cet ordrede bâtir un oratoire au bourg de Garcassonne, d'y établir des maisonsspacieuses, un cimetière et de vendre leur ancien couvent.Il invita, par une bulle spéciale, le chapitre de Garcassonne à favo- •riser ce projet, en résiliant un bail emphytéotique sur certainesterres et maisons de laville.L'archevêque de Rouen, en permettant, en l'année 1340, deconstruire une église paroissiale dans le cimetière voisin de l'abbayede Saint-Ouen, réserva à ces religieux tous les droits qu'ilsavaientl'habitude de percevoir dans leur propre église. Il paraît que desplaintes nombreuses avaient été adressées à l'archevêque sur lesdangers auxquels on exposait les paroissiens de Saint-Ouen, enles obligeant à venir entendre les offices divins dans l'église de cemonastère, que l'on était occupé à restaurer et à reconstruire engrande partie. L'abbé, cependant, n'était pas disposé à laisserbâtir une nouvelle église, même provisoire ;mais l'archevêqueAymeric, après avoir écouté les doléances des paroissiens, lesobservations de l'abbé et avoir lui-même examiné l'état destravaux commencés, prenant en considération le long espace detemps que devaient exiger les réparations à faire dans l'églisede Saint-Ouen, ordonna la construction de cette nouvelle église,dont les clefs devaient rester entre les mains du recteur deRouen.Quant à l'autorité royale et seigneuriale, elle ne cessa pas des'occuper des intérêts du clergé pendant le XIV siècle, commedans les siècles précédents ; de nombreuses lettres de sauvegardelui furent accordées à l'époque des guerres contre les Anglais, etle Roi étendit le droit que conféraient ces lettres aux bâtimentsélevés par des maisons religieuses, ou qui étaient même sous lasimple dépendance d'un ordre monastique. Il en était ainsi pourl'abbaye de Cluny, en vertu des lettres patentes du roi Jean, promulguéesen l'année 1361.En toutes circonstances, le Roi et les princes donnèrent d'ailleursdes preuves de leur munificence en faveur des édifices du cuite.L'exemption du droit de foriscap fut accordée par Charles \ au

— 317 —monastère des Auguslins à Carcassonne, en l'année 1368, pourl'aider à payer un hôtel de la valeur de deux cents livres qu'ilvenait d'acheter dans le dessein d'agrandir son église. Enfin,en 1381 , Jean, duc de Berry, donnait à ces mêmes religieuxtrois cents arbres de sa forêt de Sault, pour leur servir àterminer leur église et leur monastère. En l'année 1386, le mêmepersonnage ordonnait de nombreux travaux à la Sainte-Chapellede Dijon, que devait faire exécuter le maître charpentier, lemaître maçon et l'imagier de Monseigneur ;de plus, la ville futaussi pavée dans divers endroits par ses ordres spéciaux (InventaireSommaire des Archives Départementales de la Côte-d'Or,B. 1).Les écoles établies dans les abbayes, le droit d'avoir des fontsbaptismaux dans les églises, des cimetières autour des unes et desautres, et des concessions de tombes dans les chœurs ou dans lesbas côtés et les chapelles, telles furent encore quelques-unes dessources abondantes de revenus pour les maisons conventuelles;et une partie de ces revenus était affectée à la reconstruction et àl'entretien des édifices consacrés au culte.Au XIV^ siècle, les villes eurent aussi leur gouverneur des écolesnommé par le seigneur en concurrence des écoles cléricales ; dece nombre la \ille de Brou, qui eut pour gouverneur le clerc Bellefontaine,nommé par Jeanne, dame de Cassel (Nord, B. 1573).Le chapitre d'une église conservait cependant encore le droit deprésenter au seigneur la personne chargée de tenir les écoleslaïques; il en fut ainsi à Gand pour Arnaul de Chàlons (B. 1562).Déjà à cette époque, le clergé n'étaitplus chargé de conserver lesarchives seigneuriales, et les Chambres des comptes remplaçaientles églises pour le dépôt des titres qui concernaient l'administrationlaïque (Voyez Cote-d'Or, B. h, 1046 et 1269. — Bouches-du-Rhône, B. 390). Le papier à lettre coûtait encore 3 sous k deniers lesdeux mains et il se vendait chez les épiciers (Côte-d'Or, B. 320 bis) ;la bouteille d'encre valait 1 sou" tournois (B. U05). Les livresn'étaient pas toujours soigneusement conservés, et on faisait prendrel'engagement à certains religieux de ne vendre ni mettre engage' des Bibles en 12 volumes qui leur étaient léguées (Nord,

— 317 —monastère <strong>des</strong> Auguslins à Carcassonne, en l'année 1368, pourl'aider à payer un hôtel de la valeur de deux cents livres qu'ilvenait d'acheter dans le <strong>des</strong>sein d'agrandir son église. Enfin,en 1381 , Jean, duc de Berry, donnait à ces mêmes religieuxtrois cents arbres de sa forêt de Sault, pour leur servir àterminer leur église et leur monastère. En l'année 1386, le mêmepersonnage ordonnait de nombreux travaux à la Sainte-Chapellede Dijon, que devait faire exécuter le maître charpentier, lemaître maçon et l'imagier de Monseigneur ;de plus, la ville futaussi pavée dans divers endroits par ses ordres spéciaux (InventaireSommaire <strong>des</strong> Archives Départementales de la Côte-d'Or,B. 1).Les écoles établies dans les abbayes, le droit d'avoir <strong>des</strong> fontsbaptismaux dans les églises, <strong>des</strong> cimetières autour <strong>des</strong> unes et <strong>des</strong>autres, et <strong>des</strong> concessions de tombes dans les chœurs ou dans lesbas côtés et les chapelles, telles furent encore quelques-unes <strong>des</strong>sources abondantes de revenus pour les maisons conventuelles;et une partie de ces revenus était affectée à la reconstruction et àl'entretien <strong>des</strong> édifices consacrés au culte.Au XIV^ siècle, les villes eurent aussi leur gouverneur <strong>des</strong> écolesnommé par le seigneur en concurrence <strong>des</strong> écoles cléricales ; dece nombre la \ille de Brou, qui eut pour gouverneur le clerc Bellefontaine,nommé par Jeanne, dame de Cassel (Nord, B. 1573).Le chapitre d'une église conservait cependant encore le droit deprésenter au seigneur la personne chargée de tenir les écoleslaïques; il en fut ainsi à Gand pour Arnaul de Chàlons (B. 1562).Déjà à cette époque, le clergé n'étaitplus chargé de conserver lesarchives seigneuriales, et les Chambres <strong>des</strong> comptes remplaçaientles églises pour le dépôt <strong>des</strong> titres qui concernaient l'administrationlaïque (Voyez Cote-d'Or, B. h, 1046 et 1269. — Bouches-du-Rhône, B. 390). Le papier à lettre coûtait encore 3 sous k deniers lesdeux mains et il se vendait chez les épiciers (Côte-d'Or, B. 320 bis) ;la bouteille d'encre valait 1 sou" tournois (B. U05). Les livresn'étaient pas toujours soigneusement conservés, et on faisait prendrel'engagement à certains religieux de ne vendre ni mettre engage' <strong>des</strong> Bibles en 12 volumes qui leur étaient léguées (Nord,

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