Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 312 —illustres pour leur nouvelle maison conventuelle, et ce fut la maisonde Sainte-Bibiane à Rome, qui, la première, leur en envoya enl'année 12/il. Ces reliques étaient renfermées dans un vase deverre translucide ; au nombre des objets saints se trouvait une despierres qui avaient servi à lapider saint Etienne et un fragment dupsautier ,qui avait été placé sous la tête de sainte Bibiane. Cesvénérables reliques ne suffisant plus pour attirer l'affluence deschrétiens, on fit demander, en l'année 1253, une bulle concédantdes indulgences de quarante jours à ceux qui visiteraient le nouveaumonastère; une seconde bulle analogue fut encore accordéeen 1290. Enfin, en 137Zi, la maison des religieux de La Dorade futdispensée de payer un impôt extraordinaire, qui se levait en Franceen faveur de l'église de Rome, soutenant alors une guerre contreles rebelles des États pontificaux.En général, les concessions d'indulgences, qui ne paraissent pas,toutefois , s'être étendues au delà de quarante jours, étaient laaveur laplus ordinairement accordée par les papes du XII P siècleaux églises et aux monastères qui venaient d'être fondés. Innocent IVne fut pas plus sobre de cette faveur que ses prédécesseurs.En 1245, il accorda des indulgences à ceux qui contribueraientà faire achever le cloître de l'église des Frères Prêcheurs deToulouse , ou qui pourvoiraient à leurs nécessités. Des exemptionsde leudes et des donations relevèrent promptement la fortunechancelante de cette maison de Toulouse; et en 1319, ellepouvait déjà abandonner à une église voisine sa part dans lescierges et les draps d'or et de soie portés aux funérailles qui secélébraient à l'église des Frères Prêcheurs.En multipliant les chapelles, on donnait aussi au peuple le moyend'entendre, sans un trop grand déplacement, les offices divins; et,en général, l'église dont ces chapelles relevaient y trouvait une nouvellesource de revenus. Il n'est donc pas étonnant que les religieuxde Grand-Selve aient demandé et obtenu d'avoir une chapelledans chacune des granges appartenant à l'abbaye et d'y célébrerles offices, d'après une permission spéciale concédée en l'année1250.A Narbonne, l'église cathédrale de ce siège épiscopal était dans

— 313 —un état de vétusté tel, qu'il fallait songer à la réparer complètement.L'archevêque et le chapitre affectèrent, dans ce but, en 125G, lerevenu de deux églises qui leur appartenaient; ils en obtinrent lapermission du pape Alexandre IV, qui, dans sa bulle, menaça dela colère de Dieu et aussi de celle des apôtres saint Pierre et saintPaul toute personne qui chercherait à entraver cette concessionrevêtue de son approbation pontificale. Mais cet expédient fut insuffisantpour payer des dépenses aussi considérables, et comme lestravaux étaient déjà commencés, le pape Nicolas IV , successeurd'Alexandre, y ajouta, en 1292, la faculté de prendre, pendant unespace de cinq années, le revenu d'un an de tous les bénéfices dudiocèse qui viendraient à vaquer et qui étaient à la collation soit del'archevêque, soit des chanoines de cette ville. Boniface VII avaità peine succédé à Nicolas IV, que l'intrépide archevêque de Narbonnesollicitait déjà une nouvelle bulle accordant des indulgencesà ceux qui contribueraient à l'achèvement de sa cathédrale. LePape, cette fois, ne fit pas une demi-concession, car il accordacentjours à l'archevêque qui n'en demandait pas autant. Enfin, cetteéglise put être terminée, et toutes les chartes disent que c'étaitune œuvre merveilleuse d'art. On peut encore en juger par ce quisubsiste de nos jours de cette cathédrale du XIIF siècle.Dans le diocèse de Rodez, Tévèque avait ordonné à son clergé,en 1257, sous peine d'excommunication, d'exhorter le peuple àfaire des aumônes pour rétablir l'église Saint-Salvi d'Alby, et il autorisales prêtres sous ses ordres à promettre quarante joursd'indulgence aux personnes qui y contribueraient généreusement.Dans l'évêché deMeaux, le doyen permettait, eu 1260, au seigneurde Crécy de fonder deux chapelles sur sa seigneurie, à conditionque l'une des deux (celle de Saint-Laurent) serait à sa collation. Etlorsque les religieuses Bernardines d'Anaye, près Béthune, voulurent,en l'266, reconstruire leur monastère sur un autre emplacement,mais dans la même chàtellenie, l'évêque leur imposa uneredevance annuelle à son profit en échange de son autorisationcanonique (ce monastère date de 1251). Telle fut l'origine del'abbaye de Braelles. Quant à l'évêque de Térouanne, il fut entièrementdésintéressé dans la permission qu'il accorda, en 1277, de

— 312 —illustres pour leur nouvelle maison conventuelle, et ce fut la maisonde Sainte-Bibiane à Rome, qui, la première, leur en envoya enl'année 12/il. Ces reliques étaient renfermées dans un vase deverre translucide ; au nombre <strong>des</strong> objets saints se trouvait une <strong>des</strong>pierres qui avaient servi à lapider saint Etienne et un fragment dupsautier ,qui avait été placé sous la tête de sainte Bibiane. Cesvénérables reliques ne suffisant plus pour attirer l'affluence <strong>des</strong>chrétiens, on fit demander, en l'année 1253, une bulle concédant<strong>des</strong> indulgences de quarante jours à ceux qui visiteraient le nouveaumonastère; une seconde bulle analogue fut encore accordéeen 1290. Enfin, en 137Zi, la maison <strong>des</strong> religieux de La Dorade futdispensée de payer un impôt extraordinaire, qui se levait en Franceen faveur de l'église de Rome, soutenant alors une guerre contreles rebelles <strong>des</strong> États pontificaux.En général, les concessions d'indulgences, qui ne paraissent pas,toutefois , s'être étendues au delà de quarante jours, étaient laaveur laplus ordinairement accordée par les papes du XII P siècleaux églises et aux monastères qui venaient d'être fondés. Innocent IVne fut pas plus sobre de cette faveur que ses prédécesseurs.En 1245, il accorda <strong>des</strong> indulgences à ceux qui contribueraientà faire achever le cloître de l'église <strong>des</strong> Frères Prêcheurs deToulouse , ou qui pourvoiraient à leurs nécessités. Des exemptionsde leu<strong>des</strong> et <strong>des</strong> donations relevèrent promptement la fortunechancelante de cette maison de Toulouse; et en 1319, ellepouvait déjà abandonner à une église voisine sa part dans lescierges et les draps d'or et de soie portés aux funérailles qui secélébraient à l'église <strong>des</strong> Frères Prêcheurs.En multipliant les chapelles, on donnait aussi au peuple le moyend'entendre, sans un trop grand déplacement, les offices divins; et,en général, l'église dont ces chapelles relevaient y trouvait une nouvellesource de revenus. Il n'est donc pas étonnant que les religieuxde Grand-Selve aient demandé et obtenu d'avoir une chapelledans chacune <strong>des</strong> granges appartenant à l'abbaye et d'y célébrerles offices, d'après une permission spéciale concédée en l'année1250.A Narbonne, l'église cathédrale de ce siège épiscopal était dans

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