Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 258 —venues s'y établir manquèrent de courage et abandonnèrent la fondatriceà cause de l'aspect sauvage de ce monastère ;mais sœurElisabeth ne suivit point leur exemple, et la sainteté de sa vieattira dans cette maison d'autres religieuses. Plus tard, le couventde Rosoy fut doté par les seigneurs du voisinage, qui voulaient perpétuerle souvenir de la sainte fondatrice.En 1109, des terres incultes données par le seigneur ï Gauterimde Niclo-Selly {Ni-crOssellï) » servirent à fonder, dans le. voisinagede Loudun, un monastère de femmes, qui prit le nom de Nidoyseau.Et le seigneur Aimericus de Bulio, après avoir créé l'abbaye deBoisgroUans dans le diocèse de Luçon, en la même année, éprouvade grandes difficultés pour obtenir du supérieur de Méchin lafaculté d'y envoyer des religieux, ce qu'il lui avait refusé longtemps.Dans tous les cliàteaux particuliers s'élevaient alors des oratoires,des chapelles ou des églises, bâtis avec luxe lorsque le seigneurpouvait faire cette dépense; consacrés avec pompe par les princesde l'Église, lorsque le fondateur, par sa position féodale, pouvaitleur demander cette faveur; 11 en fut ainsi pour l'église du châteaude Rodez, en l'année 1118; Raymond, évèque de Rodez, vint laconsacrer et la placer sous l'invocation de la sainte Vierge. Pourrendre cette cérémonie plus imposante, l'évèque déposa sur l'autelde cette église, quand pour la première fois on y célébra l'officedivin, les rehques de saint Corneille et d'autres saints personnages.Une riche dotation fut accordée à cette occasion par les chevaliersauxquels appartenait ce manoir féodal, l'un des plus importantsdu Rouergue.Cette province se distinguait parmi les autres du royaume deFrance, par sa ferveur religieuse et le dévouement que montrèrentles hommes d'Église pour arracher aux malfaiteurs des localitésdésertes dont ils s'étaient emparés, et pour y établir des monastères.Nous avons déjà cité une maison hospitalière qui fut ainsicréée dans un pays infesté par des hommes de mauvaise vie. Onen trouve un nouvel exemple en l'année 1123, dans la création del'abbaye de Loc-Dieu; c'était un pays célèbre à cause des assassinatsnombreux qui y avaient été commis, lorsque le noble Alduinusl'abandonna à des prêtres qui y devaient élever un monastère.

— 259 —Cette maison prit alors le nom de Loms Dei, pour perpétuer lesouvenir de la métamorphose qu'elle fit subir à celte localité, quiétait vraiment locus diaboli, dit la charte.L'abbaye de Bossonville date aussi de l'année 1123; elle futbâtie dans l'évêché de Metz par la comtesse d'Alsace, pendant levoyage de son mari en Terre Sainte. Le comte Adalbert informa lepatriarche de Jérusalem de celte action pieuse de la comtesse, etobtint de lui un morceau de la vraie croix pour être déposé à Bossonville.A cette nouvelle, l'évèque de Metz s'empressa d'envoyerde nombreux ornements en or et en argent à l'église de ce monastère.C'est ain?i que s'enrichissait une maison religieuse ; une circonstanceextraordinaire suffisait pour la signaler à l'attention desfidèles, et les donations de toutes sortes venaient accroître safortune.Raoul, seigneur de Troussures, ne s'inspirait, au contraire, quedu bien-être de sa personne et de sa sûreté individuelle, lorsqu'ilobtenait de l'évèque de Beauvais, en 1125, la permission de bcàtirune chapalle dans son château. Il donnait pour motif de la demandequ'il avait faite, qu'en temps de pluie, il lui était fort incommoded'aller aux offices de sa paroisse de \'illers et que pendant le trajetà parcourir de Troussures à Villers, il y avait danger pour sa personned'être enlevé sur la route par ses ennemis. L'évèque deBeauvais et les chanoines de Saint-Barthélémy lui accordèrent lapermission qu'il demandait, mais ce ne fut pas sans des réservesexpresses. Ainsi, il fut convenu que le curé de Villers ne dirait lamesse que trois fois par semaine à Troussures ;que les offrandes etles autres droits appartenant au curé dans la paroisse de Villers continueraientde lui être fidèlement remis ;qu'on ne pourrait ni baptiser,ni inhumer, ni faire les relevailles dans cette chapelle ; enfin,que les habitants de Troussures seraient obligés d'entendre lesoffices à Villers les jours de grandes fêtes annuelles. Les chanoinesde Saint-Barlhélemy, qui partageaient avec le curé les produits dela paroisse de Villers, intervinrent dans le traité alors conclu entrel'évèque et le seigneur féodal. Mais l'abbaye de Sainte-Marie dePont-à-Mousson dut sa fondation à la dévotion désintéressée duduc de Lorraine. Ce prince, pénétré d'admiration pour les vertus

— 259 —Cette maison prit alors le nom de Loms Dei, pour perpétuer lesouvenir de la métamorphose qu'elle fit subir à celte localité, quiétait vraiment locus diaboli, dit la charte.L'abbaye de Bossonville date aussi de l'année 1123; elle futbâtie dans l'évêché de Metz par la comtesse d'Alsace, pendant levoyage de son mari en Terre Sainte. Le comte Adalbert informa lepatriarche de Jérusalem de celte action pieuse de la comtesse, etobtint de lui un morceau de la vraie croix pour être déposé à Bossonville.A cette nouvelle, l'évèque de Metz s'empressa d'envoyerde nombreux ornements en or et en argent à l'église de ce monastère.C'est ain?i que s'enrichissait une maison religieuse ; une circonstanceextraordinaire suffisait pour la signaler à l'attention <strong>des</strong>fidèles, et les donations de toutes sortes venaient accroître safortune.Raoul, seigneur de Troussures, ne s'inspirait, au contraire, quedu bien-être de sa personne et de sa sûreté individuelle, lorsqu'ilobtenait de l'évèque de Beauvais, en 1125, la permission de bcàtirune chapalle dans son château. Il donnait pour motif de la demandequ'il avait faite, qu'en temps de pluie, il lui était fort incommoded'aller aux offices de sa paroisse de \'illers et que pendant le trajetà parcourir de Troussures à Villers, il y avait danger pour sa personned'être enlevé sur la route par ses ennemis. L'évèque deBeauvais et les chanoines de Saint-Barthélémy lui accordèrent lapermission qu'il demandait, mais ce ne fut pas sans <strong>des</strong> réservesexpresses. Ainsi, il fut convenu que le curé de Villers ne dirait lamesse que trois fois par semaine à Troussures ;que les offran<strong>des</strong> etles autres droits appartenant au curé dans la paroisse de Villers continueraientde lui être fidèlement remis ;qu'on ne pourrait ni baptiser,ni inhumer, ni faire les relevailles dans cette chapelle ; enfin,que les habitants de Troussures seraient obligés d'entendre lesoffices à Villers les jours de gran<strong>des</strong> fêtes annuelles. Les chanoinesde Saint-Barlhélemy, qui partageaient avec le curé les produits dela paroisse de Villers, intervinrent dans le traité alors conclu entrel'évèque et le seigneur féodal. Mais l'abbaye de Sainte-Marie dePont-à-Mousson dut sa fondation à la dévotion désintéressée duduc de Lorraine. Ce prince, pénétré d'admiration pour les vertus

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