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— 262 —croissement de la population de cette ville, Nigellin décida qu'il yavait lieu d'augmenter le nombre des églises ; il fit donc bâtir cellede Saint-Sauveur dans la ville de Coutances, et cette église devintplus tard une maison conventuelle.Un vœu fait par Raoul, seigneur de Fougères, et par sa femme,pour la guérison de leur fils dangereusement malade, donna lieu àla fondation de l'église de Fougères en l'année 1085. Le fondateurtoutefois conservait le droit de changer les religieux et de les placerdans une autre église ou dans un monastère, s'ils ne se soumettaientpas à la règle qu'il prescrivait. C'est ce qui arriva en 1087,pour le monastère de Saint-Nicolas de Poitiers, La comtesse Agnèsavait chargé des chanoines de l'ordre de Saint-Augustin d'y célébrerle service divin ; mais ils refusèrent de suivre la règle prescritepar elle pour les offices et la vie monastique. Le duc d'Aquitaineintervint alors et les somma de se conformer aux vœux du fondateur; sur leur refus, il les fit expulser du monastère de Saint-Nicolas.11 suffisait d'avoir créé une maison conventuelle pour obtenir lepardon des fautes commises contre les commandements de l'Église;nous en avons cité plusieurs exemples, auxquels nous ajouteronscelui du vicomte de Béarn, Centulus, qui s'était attiré, en 1087, lesremontrances des prêtres pour son mariage avec sa cousine. Il neput expier cette faute que par la fondation d'une égUse en l'honneurde sainte Foi apud Moiias, et par de nombreuses donaiionsde terres pour en doter d'autres.En 1091, la montagne de Font-Gombaut fut choisie par plusieursfidèles qui voulaient abandonner la vie mondaine ; ils creusèrentdes cellules dans le roc et désignèrent pour leur chef spirituelPierre de L'Estoile {Petrus de Stella). Leur exemple fut imité parun grand nombre d'autres personnes. Dès lors, ils entreprirent deconstruire un monastère qui fut mis sous la protection de saintJulien. Peu d'années après sa fondation, ce monastère devint l'undes plus importants du diocèse de Bourges. Enfin, nous citeronsencore parmi les maisons religieuses établies en France à la fin duXI* siècle :1° Saint-Lambert de Liesse, qui fut le résultat d'une association

— 263 —de chevaliers et de clercs, pour bâtir une église placée sous l'invocationde saint Lambert, et cette église devint bientôt (en 1093) uneabbaye, grâce à de nombieuses dotations que lui accordèrent lesseigneurs du voisinage ;2° Le prieuré de Mont-Saint-Martin, près Longère, fondé par lecomte Albert et soumis par ses ordres à l'abbaye de Saint-Vannesde Verdun. Dans ce but, on réunit sous la même direction religieuse,en 1096, deux églises et une chapelle, et la dotation de cettenouvelle maison conventuelle se composa de terres, de sourcesd'eau et de ruisseaux ;3° L'église Saint-Nicolas de Casa, dont les travaux furent momentanémentcontinués par Herbert, vicomte de Touars, parce que sonpère leâ avait commencés ; mais en 1098, ne voulant pas prolongerles dépenses que lui occasionnait cette fondation pieuse, il préféradonner l'église en construction au monastère de Saint-Florent, à lacharge de réaliser le projet de son père ;II" Enfin, le monastère de Ruisseauville ou de Sainte-Marie-aux-Bois, du diocèse de Boulogne, fut créé vers l'année 1099, par Ramehnusde Créquy, noble Picard, et par sa fomme, au miUeu de leursbois; mais nous ignorons si les fondateurs réglèrent le nombre etla nature des repas des religieux qui devaient l'habiter. On sait eneffet qu'à la fin du XP siècle, les abus qui s'étaient produits soitdans les églises, soit dans les monastères à l'occasion des festinsque donnaient les dignitaires à des chanoines, ou bien encore lesabbés aux évéques lors de certaines fêtes de l'année, nécessita enfinla promulgation d'un règlement général sur ce fait.Pendant le XIF siècle, les fondations religieuses furent encoreplus nombreuses qu'au siècle précédent. Cependant, indépendammentdes difficultés dont nous avons déjà parlé et qu'il fallait surmonteravant d'avoir l'autorisation de créer une église, on venaitd'y ajouter l'obligation d'obtenir de l'évêque la permission, quandles travaiLX de construction étaient achevés, d'y célébrer les officesdivins. De là peut-être arriva-t-il que quelques égUses commencéesne furent cependant pas achevées; mais le clergé ne continuait pasmoins à damner ceux qui, en mourant, ne léguaient pas aux églises ladixième partie de leurs biens. Les chapelles, les maisons consacrées

— 262 —croissement de la population de cette ville, Nigellin décida qu'il yavait lieu d'augmenter le nombre <strong>des</strong> églises ; il fit donc bâtir cellede Saint-Sauveur dans la ville de Coutances, et cette église devintplus tard une maison conventuelle.Un vœu fait par Raoul, seigneur de Fougères, et par sa femme,pour la guérison de leur fils dangereusement malade, donna lieu àla fondation de l'église de Fougères en l'année 1085. Le fondateurtoutefois conservait le droit de changer les religieux et de les placerdans une autre église ou dans un monastère, s'ils ne se soumettaientpas à la règle qu'il prescrivait. C'est ce qui arriva en 1087,pour le monastère de Saint-Nicolas de Poitiers, La comtesse Agnèsavait chargé <strong>des</strong> chanoines de l'ordre de Saint-Augustin d'y célébrerle service divin ; mais ils refusèrent de suivre la règle prescritepar elle pour les offices et la vie monastique. Le duc d'Aquitaineintervint alors et les somma de se conformer aux vœux du fondateur; sur leur refus, il les fit expulser du monastère de Saint-Nicolas.11 suffisait d'avoir créé une maison conventuelle pour obtenir lepardon <strong>des</strong> fautes commises contre les commandements de l'Église;nous en avons cité plusieurs exemples, auxquels nous ajouteronscelui du vicomte de Béarn, Centulus, qui s'était attiré, en 1087, lesremontrances <strong>des</strong> prêtres pour son mariage avec sa cousine. Il neput expier cette faute que par la fondation d'une égUse en l'honneurde sainte Foi apud Moiias, et par de nombreuses donaiionsde terres pour en doter d'autres.En 1091, la montagne de Font-Gombaut fut choisie par plusieursfidèles qui voulaient abandonner la vie mondaine ; ils creusèrent<strong>des</strong> cellules dans le roc et désignèrent pour leur chef spirituelPierre de L'Estoile {Petrus de Stella). Leur exemple fut imité parun grand nombre d'autres personnes. Dès lors, ils entreprirent deconstruire un monastère qui fut mis sous la protection de saintJulien. Peu d'années après sa fondation, ce monastère devint l'un<strong>des</strong> plus importants du diocèse de Bourges. Enfin, nous citeronsencore parmi les maisons religieuses établies en France à la fin duXI* siècle :1° Saint-Lambert de Liesse, qui fut le résultat d'une association

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