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— 224 —reste de ces ruines, il n'eut plus qu'à obtenir du Roi les autorisationsnécessaires pour réaliser son projet.Peu de monastères ont éprouvé autant de vicissitudes que celuide la Charité-sur-Loire. Fondé en l'année 700, il fut détruit en 743 ;restauré en l'année suivante, il vit bientôt après (en 775) la dévastationla plus complète, le faire de nouveau disparaîtredu nombredes maisons religieuses. Mais en l'année 1056, on le reconstruisitauprès d'un ancien camp désigné sous le nom des Marches. Bientôtaprès, la ville de La Charité s'éleva autour du monastère. Ainsi doncle seigneur Roland avait été fondateur de cette maison religieuse ;le roi Pépin la restaura une première fois ;Guillaume II, comte deNevers et ses proches parents en furent aussi les bienfaiteurs.Le clergé, cependant, ne cessait de prêcher que ceux qui ravageaientles églises encouraient les peines éternelles, et annonçait enmême temps que toute donation faite à une maison religieuse étaitle plus sûr chemin d'arriver au paradis. Le riche seigneur Guido deThiern fut profondément pénétré de cette vérité, et, voulant, deplus, donner une marque toute spéciale de sa piété, il fit rédigerl'acte de sa générosité envers l'église de Saint-Génier (S. GenesiiThiernensis), et aussitôt il entreprit un saint pèlerinage vers la villeéternelle. Arrivé à Rome en l'année 1060, il vint s'agenouiller dévotementau pied de l'autel de Saint-Pierre et déposa sur cet autel l'actede sa donation en faveur de l'église deSaint-Génier, pour la réédificationet l'agrandissement de sesbâtiments. La seule clause particulièreque le seigneur mit dans cet acte de libéralité, fut que, dansle cas où un différend surgirait entre le seigneur et la maison religieuse,il voulait que ce différend fût soumis à une juridiction spécialedont il détermina la forme.C'est toute une histoire que l'origine de la restauration « EcclesiœSancti Pétri propre montem CastelU Panacli, in Ruthenensicomitatus. » Elle constate tout d'abord que le besoin de locomotionhabituel parmi les habitants de l'île d'Albion date de trèsloin.Nous trouvons en effet « Alboynus filius Eroldi régis Ariglorum,» qui avait quitté Londres pour parcourir l'univers en bonchrétien. Il vint en France et dans le comté de Rodez, en l'année1060, pour en visiter les sites pittoresques; il admira surtout la

— 225 —charmante position d'un village dévasté oij on avait autrefois consacréune église à saint Pierre ; de là il gravit le mont Panât et serendit chez le châtelain du manoir du môme nom. Séduit par lescharmes du paysage, le noble Anglais exhorte le seigneur de Panâtà ne pas laisser plus longtemps cette église en ruine : ce seigneurse laissa facilement persuader, et il s'empressa de demander l'autorisationde la comtesse de Rodez et celle de l'évêque du diocèsede ce nom, autorisations nécessaires pour réaliser son projet. Ellesne lui furent point refusées, et les travaux de reconstruction commencèrentimmédiatement.On sait encore qu'en la même année 1060, le roi de France,Henri I", voulut relever de son état de décadence presque complet lemonastère de Saint-Martin-des-Champs. L'intention d'accomphr uneœuvre pieuse fut l'occasion du rétablissement de l'abbaye de Saint-Martin de Séez sur l'Orne ; le vicomte Roger, Mabillia, sa femme,et Ivo, évèque de Séez, donnèrent « villas, décimas et res allias, »pour réaliser ce projet important.En 1061, Philippe 1*" accorda à l'évêque de Reims, Gervais,l'autorisation de restaurer le monastère de Saint-Nicaise de cetteville. Le Roi y contribua même pour une part, car ce monarqueavait fort admiré l'élégance de l'architecture de cette maisonconventuelle. Les murs furent immédiatement relevés, ceux quimenaçaient ruine furent fortement consolidés et l'égUse entièrementrebâtie. Le Hoi ajouta aux constructions anciennes un réfectoire,un dortoir et tous les autres bâtiments nécessaires aux religieux.Les réédifications partielles des bâtiments de l'abbaye de Hasnon,que Beaudouin, comte de Flandre, entreprit, en l'année 1065,furent siconsidérables, que, par la suite des temps, le comte passapour le fondateur même de ce monastère. L'église surtout eut àgagner aux travaux que l'on exécuta alors, et il resta bien peu dechose de l'ancien monastère. Mais un incendie détruisit entièrement,peu d'années après, cette maison conventuelle.Un intérêt de famille inspira à Rs^ger de Montgomery, vicomtede Hemois, le projet de reconstruire, vers 1070, le monastère deSaint-Pierre d'Almenesches. Cette maison était complètement abandonnéedepuis deux siècles, lorsque le seigneur Roger sachant que15

— 224 —reste de ces ruines, il n'eut plus qu'à obtenir du Roi les autorisationsnécessaires pour réaliser son projet.Peu de monastères ont éprouvé autant de vicissitu<strong>des</strong> que celuide la Charité-sur-Loire. Fondé en l'année 700, il fut détruit en 743 ;restauré en l'année suivante, il vit bientôt après (en 775) la dévastationla plus complète, le faire de nouveau disparaîtredu nombre<strong>des</strong> maisons religieuses. Mais en l'année 1056, on le reconstruisitauprès d'un ancien camp désigné sous le nom <strong>des</strong> Marches. Bientôtaprès, la ville de La Charité s'éleva autour du monastère. Ainsi doncle seigneur Roland avait été fondateur de cette maison religieuse ;le roi Pépin la restaura une première fois ;Guillaume II, comte deNevers et ses proches parents en furent aussi les bienfaiteurs.Le clergé, cependant, ne cessait de prêcher que ceux qui ravageaientles églises encouraient les peines éternelles, et annonçait enmême temps que toute donation faite à une maison religieuse étaitle plus sûr chemin d'arriver au paradis. Le riche seigneur Guido deThiern fut profondément pénétré de cette vérité, et, voulant, deplus, donner une marque toute spéciale de sa piété, il fit rédigerl'acte de sa générosité envers l'église de Saint-Génier (S. GenesiiThiernensis), et aussitôt il entreprit un saint pèlerinage vers la villeéternelle. Arrivé à Rome en l'année 1060, il vint s'agenouiller dévotementau pied de l'autel de Saint-Pierre et déposa sur cet autel l'actede sa donation en faveur de l'église deSaint-Génier, pour la réédificationet l'agrandissement de sesbâtiments. La seule clause particulièreque le seigneur mit dans cet acte de libéralité, fut que, dansle cas où un différend surgirait entre le seigneur et la maison religieuse,il voulait que ce différend fût soumis à une juridiction spécialedont il détermina la forme.C'est toute une histoire que l'origine de la restauration « EcclesiœSancti Pétri propre montem CastelU Panacli, in Ruthenensicomitatus. » Elle constate tout d'abord que le besoin de locomotionhabituel parmi les habitants de l'île d'Albion date de trèsloin.Nous trouvons en effet « Alboynus filius Eroldi régis Ariglorum,» qui avait quitté Londres pour parcourir l'univers en bonchrétien. Il vint en France et dans le comté de Rodez, en l'année1060, pour en visiter les sites pittoresques; il admira surtout la

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