Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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,— 172 —n'était pas présent. Le sire de Joinville, par extension de cet abus,afferma, en 1256, son droit de gîte à Angeville.Guillaume d'Arcourt assurait que, comme tuteur de son fils, ilavait le droit de passer huit jours dans l'abbaye de Saint- Vandrille,au moment de la foire de cette localité, avec telle quantité demonde qu'il voulait, et d'y vivre à discrétion : aussi l'abbaye s'empressa-t-ellede racheter ce droit, en l'année 1290, moyennanthuit cents livres. En Flandre, les monastères invoquaient la protectiondu pape contre la comtesse Isabelle qui, en i28/i, réclamait desdroits de gîte dans ces maisons religieuses. Une bulle de MartinIV ne permit à cette illustre comtesse d'entrer que deux foispar an dans les couvents du comté, à condition qu'elle n'y prendraitaucun repas et qu'elle n'y passerait pas la nuit (Inv. Nord, B. 213).L'excès du mal amena aussi le remède. Il fut d'abord reconnuque les officiers ne pourraient pas demeurer plus d'un jour dansles maisons appartenant à des hommes d'église et aux dépens deces maisons. Plus tard, on dit que ce droit de gîte était dû au seigneuret non à ceux de sa suite, et alors le seigneur paya, à desprix fixés d'avance, la dépense de ses hommes. Quelques abbayesobtinrent d'être exemptées du droit de gîte, entre autres celle deCusset, moyennant 10 livres ;quelques villes, dans leurs privilègesécrits, stipulèrent, celle de Grenade par exemple, que le Roi nepourrait réclamer son droit de gîte que lorsqu'il l'aurait déjàdemandé dans d'autres localités de la province. A Villefranche dePérigord, le Roi reconnut qu'il n'avait aucun droit de gîte. Enfin,le Dauphin de Viennois déclara que, dans cette partie de ses Étatsni lui, ni ses chevaux, ni ses chiens, ni ses équipages de chasse nepourraient prétendre au droit de gîte, sous quelque prétexte quece fût. Un registre de la Cour des Comptes de Dijon (B. 2778)nous a conservé la Uste des gîtes dus au duc de Bourgogne, et onsait ce que coûtaient par jour le gîte et le souper de la comtesse deBar, en 1353 ( Inv. du Nord, B. 838).Aux époques où les rois de France usèrent le plus largement deleur droit de gîte, ils ne possédaient pas pour cela un moins grandnombre de palais et d'habitations d'agrément. En effet, dès l'année1148, Louis VII recommandait que sa maison de Gisors fût surveil-

— 173 —lée et entretenue avec luxe: et en l'année 1200, Jordan était chargéde payer les dépenses de la maison royale dont il était régisseur.Saint Louis faisait faire aussid'importantes réparations à la grossevieille tour du palais de Fontainebleau et ordonnait de construire devastes bâtiments dans les dépendances de cetterésidence, pour lesMathurins rédempteurs des captifs. 11 y avait cependant déjà, à la findu XIII' siècle, une certaine distinction entre le domaine du Roi et celuide l'État, puisque Philippe le Bel vendait à l'État, en l'année 1292,une pièce de terre qui était située près de son palaisBac, diocèse de Soissons. Quant au châteaude Choisy-au-de Villers-Cotterets, leRoi y fit d'importantes dépenses pendant son séjour en l'année 1296 ;mais les documents ne nous en ont pas conservé les détails. AParis, le Roi achetait unemaison appartenant aux Chartreux, pouragrandir son palais, et il faisait payer, dès l'année 1337, unà-compte de soixante sous parisis. Ce palais portait le nom de Palais-Royal; il avait été en effet l'habitation principale des rois deFrance. Plus tard, et quand le parlement fut rendu sédentaire, le roiJean y résidait encore ordinairement. Le portier de ce palais était enmême temps huissier de la cour de justice. Il gardait, pendant lejour, la clef de la porte de devant du palais. La célèbre table demarbre où se célébraient les fêtes royales, se remarquaitdans unedes principales salles; on la distinguait de celle de la cour d'honneuren désignant cette dernière sous le nom depierre de marbre.La moitié des sommes provenant des forfaitures, des amortissementset des francs -fiefs était employée à l'entretien de cettemaison royale. Jean Amiot avait, en 136/i., le titre de payeur desa3uvres du Palais-Royal de Paris. Chaque pays qui obtenait une diminutionde feux, payait un droit d'un franc d'or qui devait êtreemployé a l'entretien des bâtiments du Roi, que ce fût à Toulouse,à Carcassonne ou bien à Beaucaire.Les châteaux d'Anduze et de Vincennes furent réparés en 1375et en 1378, a^ moyen des taxes levées sur les juifs et les juives.Depuis le règne de Philippe le Bel, la Chambre des Comptes avaitreçu l'ordre de veiller à ce que les maîtres charpentiers et maçons,quoique jurés du Roi, ne fissent dans ces bâtiments nul œuvresans le commandement des baillis , excepté de placer des étais

,— 172 —n'était pas présent. Le sire de Joinville, par extension de cet abus,afferma, en 1256, son droit de gîte à Angeville.Guillaume d'Arcourt assurait que, comme tuteur de son fils, ilavait le droit de passer huit jours dans l'abbaye de Saint- Vandrille,au moment de la foire de cette localité, avec telle quantité demonde qu'il voulait, et d'y vivre à discrétion : aussi l'abbaye s'empressa-t-ellede racheter ce droit, en l'année 1290, moyennanthuit cents livres. En Flandre, les monastères invoquaient la protectiondu pape contre la comtesse Isabelle qui, en i28/i, réclamait <strong>des</strong>droits de gîte dans ces maisons religieuses. Une bulle de MartinIV ne permit à cette illustre comtesse d'entrer que deux foispar an dans les couvents du comté, à condition qu'elle n'y prendraitaucun repas et qu'elle n'y passerait pas la nuit (Inv. Nord, B. 213).L'excès du mal amena aussi le remède. Il fut d'abord reconnuque les officiers ne pourraient pas demeurer plus d'un jour dansles maisons appartenant à <strong>des</strong> hommes d'église et aux dépens deces maisons. Plus tard, on dit que ce droit de gîte était dû au seigneuret non à ceux de sa suite, et alors le seigneur paya, à <strong>des</strong>prix fixés d'avance, la dépense de ses hommes. Quelques abbayesobtinrent d'être exemptées du droit de gîte, entre autres celle deCusset, moyennant 10 livres ;quelques villes, dans leurs privilègesécrits, stipulèrent, celle de Grenade par exemple, que le Roi nepourrait réclamer son droit de gîte que lorsqu'il l'aurait déjàdemandé dans d'autres localités de la province. A Villefranche dePérigord, le Roi reconnut qu'il n'avait aucun droit de gîte. Enfin,le Dauphin de Viennois déclara que, dans cette partie de ses Étatsni lui, ni ses chevaux, ni ses chiens, ni ses équipages de chasse nepourraient prétendre au droit de gîte, sous quelque prétexte quece fût. Un registre de la Cour <strong>des</strong> Comptes de Dijon (B. 2778)nous a conservé la Uste <strong>des</strong> gîtes dus au duc de Bourgogne, et onsait ce que coûtaient par jour le gîte et le souper de la comtesse deBar, en 1353 ( Inv. du Nord, B. 838).Aux époques où les rois de France usèrent le plus largement deleur droit de gîte, ils ne possédaient pas pour cela un moins grandnombre de palais et d'habitations d'agrément. En effet, dès l'année1148, Louis VII recommandait que sa maison de Gisors fût surveil-

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