Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

-— 136 —prédécesseur Philippe des Valois, provoquait, dès l'année 1352, desaides pour la réparation de fossés de villes, de Gompiègne, parexemple. A Narbonne, douze délégués (prud'hommes) étaient chargésde surveiller et de diriger l'entretien et la réparation des fossésde la ville. A Béziers, les chapitres de Saint-Nazaire et de SaintAphrodise contribuaient, dans une proportion réglée à l'amiableavec le consul, à l'entretien des fossés. A Paris, en 1350, le Roidonna aux habitants de la ville qui faisaient à leurs frais des fossésautour de la cité, la pêche de ces fossés.Ces fossés furent remplacéspar un mur quelques années plus tard. Mais des plaintes très-vivesarrivèrent au roi Charles Vau sujet des exactions de ses châtelains,particuUèrement dans la province de Normandie. Un commissaire,nommé par la Chambre des Comptes, en 1366, fut envoyé par ordredu Roi dans cette province, afin d'examiner à qui appartenaientcertaines terres sur lesquelles on avait pris les fossés pour les châteauxroyaux, c'était dans ces châteaux que se retiraient, en tempsde guerre, les habitants du voisinage, et ils devaient le guet ordinaireà cause de ce refuge. Mais il paraît que les bonnes villes avaientquelquefois empiété, pour leurs fossés et arrière-fossés, sur lesterres du Roi : le commissaire de la Chambre des Comptes reçutdonc pour instruction spéciale de s'enquérir si le Roi n'avait pasdes droits sur ces terres.Ce que nous avons dit des fossés peut et doit s'appliquer à lajurisprudence des portes ,qui se rattache également à celle quirégissait Ips murs et à celle des forteresses. La construction desportes, leurs réparations, leur garde surtout était un droitseigneurialfort important, mais qui donna lieu à des abustrès-vexatoires pour le peuple. Le premier exemple de cestrès-onéreux etabus seprésente sous la date de l'année 1057. Le roi de France fut obligéd'abolir l'odieuse coutume qui existait à Orléans de fermer lesportes de la ville durant le temps des vendanges. Les officiersroyaux en profitaient pour prélever des impôts énormes sur le vin.L'évêque d'Orléans s'émut enfin des justes doléances des habitantsde cette ville, s'en fit l'interprète auprès du roi Henri I" et réussità obtenir la suppression de cet abus.L'autorisation du seigneur était nécessaire pour pouvoir ouvrir