Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 126 —ment à l'œuyre de la réparation des murs; que les maîtres maçons,charpentiers, forgerons et ouvriers en toutes sortes d'états, hommeset femmes, vaqueraient pendant les dites deux années à cetteœuvre, sans désemparer, afin qu'elle fut entièrement accompliedans l'espace de temps indiqué. Il en fût de même pour les mursdu faubourg de Narbonne. Le document qui constate tous ces faitsest rédigé en langue vulgaire usitée dans le pays, ce qui ajouteencore aujourd'hui à l'intérêt de son texte. La ville de Pamiers imposaaussi extraordinairement le pain, le vin et la viande dans lemême but de réparation des murs ; les syndics étaient de mêmechargés de la perception et de l'emploi de cet impôt. Plus tard, ilsle mirent en fermage, et le droit sur les viandes produisit annuellementtrois cent trente moutons d'or.Les habitants d'une ville, réfugiés par suite d'événements extraordinairesdans une cité voisine, n'étaient pas moins tenus decontribuer à la réparation des murs de la ville oii ils avaient droitde bourgeoisie. Aussi, au mois de mars 1356, Jean, comte d'Armagnac,lieutenant du Roi en Languedoc, s'empressa-t-il d'écrire auviguier et au juge de Béziers decontraindre ceux de Narbonne, quis'étaient réfugiés à Béziers, lors de la dernière invasion des ennemis,à contribuer à la réparation des murs à Narbonne. En mêmetemps, le roi Jean écrivait à son sénéchal de Carcassonne et auxviguiers et juges de Narbonne de contraindre, même par la saisiede leurs biens, les clercs et laïques de Narbonne qui avaient desbâtiments appuyés sur les murs de cette ville, de les démolir. Il estévident que dans les temps de guerre on devait redoubler de sévéritépour tout ce qui touchait à la pohce des murailles; mais, aprèsla paix, ce n'était pas moins le pauvre citadinqui payait les dégâtsfaits par les ennemis. La ville d'Avignonet, en Languedoc, ayant étéruinée par les Anglais, le roi Jean accorda aux consuls, en 1356, lapermission de lever seize mesures de vin par tonneau vendu dans lestavernes, etquatre sols par tonneau vendu en gros par les laïques,pour employer cet impôt à la construction des murs de la ville.Pour la même époque, nous trouvons quelques détails sur la manièrede bâtir les murs des cités, dans un acte des syndics et habitantsde Pamiers, contenant le marché passé avec des entrepreneurs

— 127 —soit pour la réédification partielle des murs de cette ville,soit pourla réparation de ceux qui, notoirement, en avaient besoin. Lasomme dépensée fut de 8200 florins. Les entrepreneurs étantassemblés devant les proposés de la ville, les délégués de l'évêqueet ceux du comte de Foix, il fut convenu que les murs, depuis laTour de Bariol jusqu'au jardin du père Mervers et jusqu'à la portede l'Étang, le mur devait avoir quatre brasses de hauteur. Toutesles dentelles de cette œuvre devaient être faites avec carelières en lamanière de la muraille de Michel. Les entrepreneurs devaient employerdu bon et loyal m'ortier à la connaissance de bons hommes(prudliommes) choisis par M. le prévôt. 11 y avait dix sous toulousainsd'amende contre ceux qui toucheraient aux matériaux del'œuvre ;et le prix de ces matériaux avait été convenu avec GuillaumeVaudoni. Le blé et le vin nécessaires aux entrepreneurs etaux ouvriers ne payaient aucun leude. Si les entrepreneurs obtenaientdes dons du menu peuple, les sommes qui en proviendraientne devaient pas être portées en compte, à moins que cesdons ne fussent offerts par des prêtres ou des religieuses. Douzehommes à truelle devaient travailler sans interruption. On leur procuraitdes hts qu'ils rendraient à la fin du travail. La pierre et lesable étaient pris partout où on en trouvait. Enfin lesmaisons prochesdes clôtures devaient être abattues, toutefois après les avoirachetées, mais à l'amiable. Dans le cas où les entrepreneurs nepourraient pas traiter avec l'hôpital Sainte-Hélène, qui était dansl'alignement des murs, on construirait plus haut et àc ôté.Ce curieux document est écrit dans le dialecte du pays. Mais onne prévit pas toutes les difficultés de cette entreprise, puisque,au bout de deux années (25 mai 1338), il fut rédigé un nouveaurèglement par des maîtres maçons, pour continuer ces grands travaux.On trouve les renseignements suivants dans ce second textenon moins curieux, rédigé aussi en langage vulgaire. La Sabottede la vieille muraille de Yétang de Tracuquas sera défaite et recreuséeaussi profondément que les eaux du lac, si on a'y trouvepas de solides fondement. Ces fondations auront sept pans de largeet s'élèveront en diminuant : à fleur de terre, elles n'auront plusque quatre pans. Vers la maison de R . Floquier, la muraille sera

— 127 —soit pour la réédification partielle <strong>des</strong> murs de cette ville,soit pourla réparation de ceux qui, notoirement, en avaient besoin. Lasomme dépensée fut de 8200 florins. Les entrepreneurs étantassemblés devant les proposés de la ville, les délégués de l'évêqueet ceux du comte de Foix, il fut convenu que les murs, depuis laTour de Bariol jusqu'au jardin du père Mervers et jusqu'à la portede l'Étang, le mur devait avoir quatre brasses de hauteur. Toutesles dentelles de cette œuvre devaient être faites avec carelières en lamanière de la muraille de Michel. Les entrepreneurs devaient employerdu bon et loyal m'ortier à la connaissance de bons hommes(prudliommes) choisis par M. le prévôt. 11 y avait dix sous toulousainsd'amende contre ceux qui toucheraient aux matériaux del'œuvre ;et le prix de ces matériaux avait été convenu avec GuillaumeVaudoni. Le blé et le vin nécessaires aux entrepreneurs etaux ouvriers ne payaient aucun leude. Si les entrepreneurs obtenaient<strong>des</strong> dons du menu peuple, les sommes qui en proviendraientne devaient pas être portées en compte, à moins que cesdons ne fussent offerts par <strong>des</strong> prêtres ou <strong>des</strong> religieuses. Douzehommes à truelle devaient travailler sans interruption. On leur procurait<strong>des</strong> hts qu'ils rendraient à la fin du travail. La pierre et lesable étaient pris partout où on en trouvait. Enfin lesmaisons proches<strong>des</strong> clôtures devaient être abattues, toutefois après les avoirachetées, mais à l'amiable. Dans le cas où les entrepreneurs nepourraient pas traiter avec l'hôpital Sainte-Hélène, qui était dansl'alignement <strong>des</strong> murs, on construirait plus haut et àc ôté.Ce curieux document est écrit dans le dialecte du pays. Mais onne prévit pas toutes les difficultés de cette entreprise, puisque,au bout de deux années (25 mai 1338), il fut rédigé un nouveaurèglement par <strong>des</strong> maîtres maçons, pour continuer ces grands travaux.On trouve les renseignements suivants dans ce second textenon moins curieux, rédigé aussi en langage vulgaire. La Sabottede la vieille muraille de Yétang de Tracuquas sera défaite et recreuséeaussi profondément que les eaux du lac, si on a'y trouvepas de soli<strong>des</strong> fondement. Ces fondations auront sept pans de largeet s'élèveront en diminuant : à fleur de terre, elles n'auront plusque quatre pans. Vers la maison de R . Floquier, la muraille sera

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