Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 118 —1066, le comte de Rouergue et l'évêque de Narbonne se disputaientla propriété des murs de Narbonne ; la querelle fut longue et trèsanimée;mais enfin l'évêque obtint que le comte partageât avecui la propriété des murs de la ville et lui reconnût le droit d'ouvrirune porte sur le point qui lui conviendrait, dans la moitié des muraillesqui lui appartenait.D'après un document publié dans le GalUa christiana, nousvoyons que la ville de Saint-Flour fut fermée de murs en l'année1096.Nous ne trouvons pas, dans les actes du XIP siècle, de dénominationsspéciales appliquées aux murs de clôture, et il nousest impossible de fixer l'époque à laquelle on donna le nom de orbeaux murs sans portes ni fenêtres. Ce mot est très-anciennement usitédans le langage français : l'auteur du roman de Parténopex deBlois s'en sert fréquemment, et on le trouve aussi employé dans detrès-anciens fabliaux pour désigner Vobscurité ;nous avons vainementcherché, pour ces époques anciennes, un document qui pût serapporter à des murs orbes.Ceux de la ville de Tours étaient probablementdans ces conditions, car le roi de France, Louis Vil,intenta un procès aux habitants de cette ville pour avoir bâti surles murs de clôture, La réclamation royale s'étendit aussiaux maisonsélevées trop près des murs, à celles qui dépassaient en hauteurla prescription des règlements alors existants, mais qui nous sontinconnus. Ce différend fut réglé à l'amiable : Louis VII renonça àson droit de faire démolir tous ces bâtiments en contravention,moyennant cinq mille marcs d'argent payables à son profit par laville de Tours et deux cents livres au prince Philippe. L'acte quifut alors passé entre le Roi et la ville, porte la date de l'année lUl.U existait déjà en Angleterre un droit de murage, que Sainte-Palaye croit être le droit de punir ceux qui élevaient des murs surle grand chemin, ce qui était alors regardé comme un délit. Maisnous ignorons si cette loi fut appliquée en France sur les terres appartenantau roi d'Angleterre.Le même auteur parle aussi des murs sarraziuois, sans nous diretoutefois en quoi on les distinguait, en France, de ceux qui avaientété construits par des mains chrétiennes. Nous n'avons rien trouvé

,— 119 —de plus sur ce sujet, et, en général, on ne reconnaît dans cettedénomination de murs des Sarrasins, qu'une coutume vulgaire dequalifier ainsi les vieilles constructions d'une origine incertaine.Dans le Dauphiné, les hordes sarrasines marquèrent leur invasionpar de grandes dévastations ; elles purent aussi élever quelquesfortifications et quelques murailles. Il ne reste aucun renseignementexact à ce sujet. Mais une charte de l'année 1161, donnée par ledauphin Guignes, contient, pour cetteprovince, un exemple de laplus large concession accordée à des citoyens de s'enfermer dansdes miu's. Ce fut aux habitants de Romans que le Dauphin donnacette permission : ils purent faire une enceinte de murailles d'unelargeur et d'une hauteur qu'eux seuls déterminèrent ; elles pouvaientêtre en pierre ou en bois et servirà la défense de la ville ouà son ornement.Lorsqu'un seigneuraccordait à un monastère le droit de se clorede murs, il faisait un acte de grande concession, car il donnait enmême temps des immunités imprescriptibles et inviolables. Cetteenceinte de murs devenait un asile, un lieu de refuge impénétrableà la justice seigneuriale. Et lorsqu'on y ajoutait en faveur d'un monastèrela permission de se servir des murs de la ville et de construiredessus ou d'en faire tout autreusage, la gracieuseté du seigneurélait portée à son comble. C'est ce qui eut lieu en l'année 117Zi,de la part du roi de France, Louis VII, en faveur de l'église deSaint-Etienne de Bourges.Dans des circonstances importantes, le roi de France et les seigneursintervenaient auprès d'un évêque pour qu'il permît auxhommes qui relevaient de sa seigneurie de contribuer, par leurstravaux, à achever ou à faire des murs dont l'utiUté était urgente.Mais il fallait alors une déclaration du Roi et des seigneurs, de nonpréjudicepour l'avenir. C'est ce qui arriva en 1193, de la part duroi de France et du seigneur Pierre,comte d'Auxerre et de Nivernais,qui reconnurent que c'était à leurs instantes prières que leshommes de l'évêque et de l'église d'Auxerre s'étaient librement engagésà édifier de nouveau les murs de clôture de Nevers du côtéde l'eau [la Loire). Le contraire arriva quelquefois. Ainsi, dès quel'archevêque et les citoyens de Rouen se furent mis d'accord

,— 119 —de plus sur ce sujet, et, en général, on ne reconnaît dans cettedénomination de murs <strong>des</strong> Sarrasins, qu'une coutume vulgaire dequalifier ainsi les vieilles constructions d'une origine incertaine.Dans le Dauphiné, les hor<strong>des</strong> sarrasines marquèrent leur invasionpar de gran<strong>des</strong> dévastations ; elles purent aussi élever quelquesfortifications et quelques murailles. Il ne reste aucun renseignementexact à ce sujet. Mais une charte de l'année 1161, donnée par ledauphin Guignes, contient, pour cetteprovince, un exemple de laplus large concession accordée à <strong>des</strong> citoyens de s'enfermer dans<strong>des</strong> miu's. Ce fut aux habitants de Romans que le Dauphin donnacette permission : ils purent faire une enceinte de murailles d'unelargeur et d'une hauteur qu'eux seuls déterminèrent ; elles pouvaientêtre en pierre ou en bois et servirà la défense de la ville ouà son ornement.Lorsqu'un seigneuraccordait à un monastère le droit de se clorede murs, il faisait un acte de grande concession, car il donnait enmême temps <strong>des</strong> immunités imprescriptibles et inviolables. Cetteenceinte de murs devenait un asile, un lieu de refuge impénétrableà la justice seigneuriale. Et lorsqu'on y ajoutait en faveur d'un monastèrela permission de se servir <strong>des</strong> murs de la ville et de construire<strong>des</strong>sus ou d'en faire tout autreusage, la gracieuseté du seigneurélait portée à son comble. C'est ce qui eut lieu en l'année 117Zi,de la part du roi de France, Louis VII, en faveur de l'église deSaint-Etienne de Bourges.Dans <strong>des</strong> circonstances importantes, le roi de France et les seigneursintervenaient auprès d'un évêque pour qu'il permît auxhommes qui relevaient de sa seigneurie de contribuer, par leurstravaux, à achever ou à faire <strong>des</strong> murs dont l'utiUté était urgente.Mais il fallait alors une déclaration du Roi et <strong>des</strong> seigneurs, de nonpréjudicepour l'avenir. C'est ce qui arriva en 1193, de la part duroi de France et du seigneur Pierre,comte d'Auxerre et de Nivernais,qui reconnurent que c'était à leurs instantes prières que leshommes de l'évêque et de l'église d'Auxerre s'étaient librement engagésà édifier de nouveau les murs de clôture de Nevers du côtéde l'eau [la Loire). Le contraire arriva quelquefois. Ainsi, dès quel'archevêque et les citoyens de Rouen se furent mis d'accord

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