Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 106 —et dévastations. La France assistait alors fréquemment au triste etaffligeant spectacle de ces grandes calamités. Il nous serait facile dementionner, par ordre chronologique, les plus mémorables catastrophesde nos villes et de constater par là les immenses ruines queles temps subséquents eurent à relever ; mais les historiens ou leschroniqueurs ont mis plus de soins à nous conserver le souvenirdes destructions que celui des restaurations de nos cités anciennes,et souvent à la date d'un malheur nous ne pourrions pas ajouterle nom du seigneur d'Église ou d'épée qui contribua le plus à réparerles désastres supportés par les citadins de moyen âge. Pourle XP siècle, on peut citer parmi les villes qui furent le plus souventravagées, Melun, Angers, Pithiviers , Strasbourg, Saumur,Autun, Saintes, Paris, Saint-Omer, Mantes.Nous ne chercherons pas non plus à constater si, dans le mêmeespace de temps, les fondations nouvelles de villes furent égales ennombre à celui des destructions ; nous nous contenterons de rappelerles faits les plus saillants relatifs aux villes et aux travauxqui y furent exécutés, et qui sont mentionnés dans des documentsauthentiques.'L'historien de la Bretagne, Potel, nous apprend que la ville deJosselin et son château furent fondés, en l'année 1008, par levicomte de Porhoët de Rohan et de Guémenée, qui mourut peu detemps aprèsLes chroniques ne nous ont conservé aucun renseignement surla nature des agrandissements faits à la ville de Tours, en 1016, àl'occasion des fortifications qui furent alors. construites. Nous connaissons,de la même époque, d'autres travaux analogues ou desrestaurations de villes, mais par de simples mentions. On sait aussiqu'en 1025, la ville d'Autun, qui avait été récemment réduite encendres, commença à être construite de nouveau ;en l'année 1037,ce fut la restauration de Maguelonne qui fut entreprise. Cette ville,en ruines depuis le VHP siècle, vit enfin les comtes s'occuper de saréédification, et il est probable qu'on y travaillait depuis longtemps,lorsque l'évêque de Maguelonne, Arnauld, rebâtit en 1060 l'églisecathédrale sui' l'ancien emplacement qu'elle avait primitivementoccupé.

— 107 —Un nouvel exemple des funestes conséquencesque produisaientles querelles mutuelles des seigneurs, se présente sous la date del'année 1049. Une bulle du pape Léon IX, qui se rapporte au Vieux"Moutier de Verdun, est fort curieuse à consulter pour se rendrecompte do la situation déplorable de cette ville ; mais ce qui estplus triste à dire, c'est que les (luerelles du comte et de l'évéquefurent la source de maux infinis pour les pauvres habitants de Verdun.Quel fut celui des deux seigneurs qui pensa à la restaurer ?C'est ce que l'on ignore enticrament. On vit aussi quelquefois lescitoyens faire la guerre au seigneur au profit de leur évèque ;celase passa à Chartres : les principaux habitants s'armèrent contre levicomte qui ne pouvait vivre en bonne intelligence avec l'évéque ;mais ce sont là des cas bien rares dans l'histoire.Tous les évèques n'étaient pas aussi indifférents au sort de leurssujets que celui de Verdun. Monseigneur de Cambrai suivit unetout autre voie. Il possédait, sur l'une des dépendances seigneurialesde son évéché, le petit village de Henin-Liétard, qui avaitété complètement ravagé par les Normands. Cet évèque en commençala restauration en l'année 10.40, et la protection épiscopaleporta bonlieur à ce village : son développement fut assez rapide ;en l'année 1074 le comte de Flandre, Robert le Frison, l'érigea enville par un ac'e de son autorité suzeraine ;mais elle ne put conserverlongtemps ce rang important, et moins d'un siècle après,elle retombait à l'état de simple bourgade, après avoir été pillée etbrûlée plusieurs fois.Avant de constater les progrès qui se réaUsèrent au XII" siècledans la plus grande partie des villes de France, par suite de l'introductiondes Coutumes, des privilèges et des droits que les seigneursreconnurent aux citadins, nous devrions sans doute mentionnerles principaux désastres que les villes eurent à supporterdurant ce même siècle ;mais les historiens consacrent de tropbrèves narrations à ces cruels événements. La guerre fut, pour lesvilles, une des causes lesplus habituelles de destruction. Les habitants,après avoir supporté toutes les horreurs d'un siège, avaientencore à craindre les impôts extraordinaires, pour payer le vainqueur.Quant au seigneur qui, habituellement, était l'unique cause

— 106 —et dévastations. La France assistait alors fréquemment au triste etaffligeant spectacle de ces gran<strong>des</strong> calamités. Il nous serait facile dementionner, par ordre chronologique, les plus mémorables catastrophesde nos villes et de constater par là les immenses ruines queles temps subséquents eurent à relever ; mais les historiens ou leschroniqueurs ont mis plus de soins à nous conserver le souvenir<strong>des</strong> <strong>des</strong>tructions que celui <strong>des</strong> restaurations de nos cités anciennes,et souvent à la date d'un malheur nous ne pourrions pas ajouterle nom du seigneur d'Église ou d'épée qui contribua le plus à réparerles désastres supportés par les citadins de moyen âge. Pourle XP siècle, on peut citer parmi les villes qui furent le plus souventravagées, Melun, Angers, Pithiviers , Strasbourg, Saumur,Autun, Saintes, Paris, Saint-Omer, Mantes.Nous ne chercherons pas non plus à constater si, dans le mêmeespace de temps, les fondations nouvelles de villes furent égales ennombre à celui <strong>des</strong> <strong>des</strong>tructions ; nous nous contenterons de rappelerles faits les plus saillants <strong>relatifs</strong> aux villes et aux travauxqui y furent exécutés, et qui sont mentionnés dans <strong>des</strong> documentsauthentiques.'L'historien de la Bretagne, Potel, nous apprend que la ville deJosselin et son château furent fondés, en l'année 1008, par levicomte de Porhoët de Rohan et de Guémenée, qui mourut peu detemps aprèsLes chroniques ne nous ont conservé aucun renseignement surla nature <strong>des</strong> agrandissements faits à la ville de Tours, en 1016, àl'occasion <strong>des</strong> fortifications qui furent alors. construites. Nous connaissons,de la même époque, d'autres travaux analogues ou <strong>des</strong>restaurations de villes, mais par de simples mentions. On sait aussiqu'en 1025, la ville d'Autun, qui avait été récemment réduite encendres, commença à être construite de nouveau ;en l'année 1037,ce fut la restauration de Maguelonne qui fut entreprise. Cette ville,en ruines depuis le VHP siècle, vit enfin les comtes s'occuper de saréédification, et il est probable qu'on y travaillait depuis longtemps,lorsque l'évêque de Maguelonne, Arnauld, rebâtit en 1060 l'églisecathédrale sui' l'ancien emplacement qu'elle avait primitivementoccupé.

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