Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 102 —seraient exempts de toutes servitudes. Et c'était dans l'espoir d'améliorerla situation du village d'Alost, que Philippe, comte deFlandre, lui accorda, en 1174, des privilèges importants.La première permission de fortifier un village, que nous ayonsrencontrée, date de l'année 1173. Elle fut accordée par Ildefonse,roi d'Aragon, comte de Barcelone et marquis en l^rovence; lesmurs d'enceinte de ce village pouvaient être flanqués de tours crénelées.Il est probable que de semblables concessions eurent lieudans toutes les terres de ce seigneur, dont une partie appartient aujourd'huià la France. Les fortifications pouvaient être faites enterre ou en pierre. D'autres seigneurs, au contraire, se réservaientspécialement que les villages qu'ils permettaient de fonder sur leurterres, n'auraient jamais ni château ni forteresse. 11 en fut ainsi,en 1193, lorsque Gaucher de Chàtillon, sénéchal de Bourgogne,donna à l'église de Saint-Denis toute une forêt pour ladéfricher et yconstruire un village, mais à condition de n'y ériger ni château niforteresse.Il nous reste à rappeler les formalités qui furent d'usage à l'occasiondes créations de villages désignés dans les chartes sousle nom de villa-nova. Elles offrent, en général, une grande uniformitédans les concessions et dans les charges imposées à ceuxqui devaient les peupler. Tantôt l'abbé et le seigneur convenaientde partager le produit des impôts qui seraient levés sur ceux quiviendraient se fixer dans ces villes-neuves, d'autres t'ois le seigneurse réservait les droits honorifiques et l'abbé la dîme à percevoirsur les moulins, les fours, la pêche, etc. Les droits de justice appartenaientsouvent aussi au seigneur; mais l'abbé avait une partiedes objets saisis, toutes les fois que le seigneur ne pouvait avoir nile droit de gîte,ni celui d'imposer des tailles extraordinaires.Enfin, l'abbé concédait quelquefois le droit de pâturage, sur lesterres du monastère, aux colons qui voudraient s'y établir, ainsique des halles et des marchés ; mais tous les droits productifsétaient partagés également entre les deux fondateurs. On suivait,dans les pays voisins de ja France, des coutumes analogues àcelles de ce rovaume en fait de fondations de villages.

— 105 —VILLES. — VILLES FORTIFIEES. — VILLES DE PAIX.Nous comprenons sous cette dénomination générique toutes lescités soit épiscopales {ciuitas, iirbs episcopalis}, soit appartenant àdes seigneurs d'épée {castrum, uppklum, urbs). Elles étaient plusou moins étendues, fermées ou non de murs et defossés, fortifiéesde tours, de portes, etc. Il est, du reste, assez dificile de donnerune bonne définition des cités qui reçurent, dans les chartes latines,les diverses dénominations que nous venons d'indiquer. DuGange, dans son Glossaire, nous fournit de nombreux exemples decette variété dans les qualifications de villes, mais il nous a ôtéaussi l'envie de chercher à classer, sous l'une de ces dénominationsspéciales, les cités dont nous allons parler, tant on trouveraitd'exceptions à une règle quelconque sur cette matière. Pour desépoques modernes, le nom de ville a quelquefois été donné à desagglomérations de maisons, infiniment moins importantes qued'autres auxquelles l'usage a conservé le nom de bourg ou de village.Il y eut aussi les villes des paix, dans lesquelles la justicepouvait seule être invoquée pour terminer un différend. On leurdonnait ce nom par opposition à celles où les combats judiciairesétaient permis. Les villes Baptice ou Batéleresche n'eurent jamaisd'administrations municipales, au dire de Beaumanoir. Elles étaienthabituellement fortifiées de châteaux construits en bois appelésBatéleresche. Les villes de noblesse tiraient leur nom de la naturede leurs privilèges, et en général tous les bourgeois qui étaient élusou qui occupaient les fonctions d'officiers dans ces villes acquéraientla noblesse par le fait même de leur emploi.Les villes qui n'avaient ni corps administratif ni charte de commune,n'avaient non plus aucune autorité sur leurs affaires et nepossédaient pas de terrain : le seigneur en disposait entièrement.Mais elles pouvaient octroyer des aides ou des honneurs au seigneur,et elles s'assemblaient alors sous la présidence du juge oudu bailli. On tolérait quelquefois des prud'hommes ou conseillers,mais ces exceptions furent très-rares. Les bonnes villes, au con-

— 102 —seraient exempts de toutes servitu<strong>des</strong>. Et c'était dans l'espoir d'améliorerla situation du village d'Alost, que Philippe, comte deFlandre, lui accorda, en 1174, <strong>des</strong> privilèges importants.La première permission de fortifier un village, que nous ayonsrencontrée, date de l'année 1173. Elle fut accordée par Ildefonse,roi d'Aragon, comte de Barcelone et marquis en l^rovence; lesmurs d'enceinte de ce village pouvaient être flanqués de tours crénelées.Il est probable que de semblables concessions eurent lieudans toutes les terres de ce seigneur, dont une partie appartient aujourd'huià la France. Les fortifications pouvaient être faites enterre ou en pierre. D'autres seigneurs, au contraire, se réservaientspécialement que les villages qu'ils permettaient de fonder sur leurterres, n'auraient jamais ni château ni forteresse. 11 en fut ainsi,en 1193, lorsque Gaucher de Chàtillon, sénéchal de Bourgogne,donna à l'église de Saint-Denis toute une forêt pour ladéfricher et yconstruire un village, mais à condition de n'y ériger ni château niforteresse.Il nous reste à rappeler les formalités qui furent d'usage à l'occasion<strong>des</strong> créations de villages désignés dans les chartes sousle nom de villa-nova. Elles offrent, en général, une grande uniformitédans les concessions et dans les charges imposées à ceuxqui devaient les peupler. Tantôt l'abbé et le seigneur convenaientde partager le produit <strong>des</strong> impôts qui seraient levés sur ceux quiviendraient se fixer dans ces villes-neuves, d'autres t'ois le seigneurse réservait les droits honorifiques et l'abbé la dîme à percevoirsur les moulins, les fours, la pêche, etc. Les droits de justice appartenaientsouvent aussi au seigneur; mais l'abbé avait une partie<strong>des</strong> objets saisis, toutes les fois que le seigneur ne pouvait avoir nile droit de gîte,ni celui d'imposer <strong>des</strong> tailles extraordinaires.Enfin, l'abbé concédait quelquefois le droit de pâturage, sur lesterres du monastère, aux colons qui voudraient s'y établir, ainsique <strong>des</strong> halles et <strong>des</strong> marchés ; mais tous les droits productifsétaient partagés également entre les deux fondateurs. On suivait,dans les pays voisins de ja France, <strong>des</strong> coutumes analogues àcelles de ce rovaume en fait de fondations de villages.

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