Documents palographiques relatifs l'histoire des ... - Warburg Institute

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— 100 —dispense de service militaire aux liommes qui l'habiteraient. L'agrandissementde ce village le fit réunir à la ville de Nevers, dontildevint l'un des faubourgs. La date précise de ce dernier fait n'estpas très-exactement indiquée par les historiens ; elle se rapporteau XV® siècle.Pendant le XIII" siècle, nous trouvons des transactions analoguesà celles que nous avons déjà mentionnées, et nous voyons de plusen plus se multiplier les concessions de coutumes ou privilègesaccordés en même temps que le terrain pour élever un village. Dansces coutumes figuraient tous les avantages propres à attirer deshabitants sur ces localités nouvelles. Les ruines de certaines bourgadesservent aussi à enrichir des monastères, mais c'est à chargede les relever, ou au moins à condition de foi et hommage del'abbé au seigneur; et dans ce cas, il y avait profit de part etd'autre. Mais le fait le plus digne de remarque est, sans contredit,la nature des privilèges accordés aux habitants.Quant au nom que prenaient ultérieurement les villages, bien dessingularités locales en décidaient, lorsque le seigneur ne lui miposaitpas le sien propre. Le nom d'une rivière, d'un accident deterrain prévalait souvent aussi.Lorsque le vicomte de Béziers donna à l'abbé Montaulieu, enl'année 1146, un emplacement pour y fonder un bourg, il se réservala moitié des impôts et accorda l'autre moitié à l'abbé. De plus,et pour l'avenir, ce village ne pouvait être ni donné, ni vendu, niplacé sous la protection d'un autre seigneur.Les concessions de privilèges contribuèrent bien plus que tousles autres moyens alors employés, à attirer les habitants dans leshameaux que l'on fondait en ce temps-là. Les chartesde communese multipliaient déjà, et nous voyons aussi les villages nouveauxou même des localités inhabitées, en obtenir, et les hommes aflluerrapidement pour profiter des droits concédés à telle portion de terresur laquelle on érigeait des maisons. Dès que la commune étaitformée, tout n'était pas profit et agrément : on contractait en effetl'obligation de venir aux convocations de la comm.une, faites pourcause d'utiUté publique et annoncées au son de la clojhe. Lesbourgeois de Compiègne, qui ne se rendaient pas à ces convoca-

— 101 —lions, étaient passibles d'une amende de douze deniers. Les habitantsde Seaus en Galinais, indépendamment de l'exemption detoutes redevances, avaient le droit de ne jamais être conduits dansune expédition militaire assez éloignée pour qu'il leur fût impossiblede revenir coucher chez eux. A la même époque, le villagequi fut fondé près de la forêt de Cuise, par la reine Adélaïde, obtintimmédiatement le privilège, pour ceux qui y voudraient élever desmaisons, de prendre dans la forêt tout le bois mort ou vif dont ilsauraient besoin pour bâtir, pour se clore et pour se chauffer.Le Roi acceptait aussi, de la part des monastères, l'abandon decertaines terres et de pauvres chapelles [églisolas], à conditiond'en faire des bourgades sous la protection royale. Louis VII profitaitde tous les moyens d'étendre son autorité souveraine; lacréation des communes fut un des plus habituellement employés,et ilen usa en toutes circonstances avec un empressement marqué.Les habitants y trouvaient une sécurité et une protection des plusutiles, et, en général, les villages qui obtenaient de si importantesconcessions prospéraient rapidement. L'un des exemples les plusfrappants d'un succès de ce genre se vit à Villeneuve, quœ Villafranca régis dicitur. Peu d'années après la fondation de cettebourgade, les habitants étaient encore si peu nombreux, que leRoi n'hésita pas à leur accorder les mêmes privilèges qu'à Lorris,afin d'en attirer d'autres. Mais on ignore l'effet que produisirent lesprivilèges du village de Saint-Sépulcre, qui furent arrachés plutôtque concédés, après bien des controverses, entre le prieur deNogent et le vicomte de Châteaudun.fIl y eut aussi des exemples de fondations de villages concédéespar les seigneurs avec des conditions restrictives. Il en fut ainsi en1169 de la part de Rolland, fils du seigneur Alain de Dinan, lorsqu'ilpermit au monastère de Marmoutiers de faire un bourg prèsde son château de Bécherel. Ce seigneur se réserva qu'on ne recevraitpas dans ce village des burgenses de ses terres sans sa permission.D'autres fois, on assimilait le futur village à la condition civile detelle autre bourgade. Mais le village que les chanoines de Guingampélevèrent, en 11(30, fut fondé à la condition que les habitants

— 100 —dispense de service militaire aux liommes qui l'habiteraient. L'agrandissementde ce village le fit réunir à la ville de Nevers, dontildevint l'un <strong>des</strong> faubourgs. La date précise de ce dernier fait n'estpas très-exactement indiquée par les historiens ; elle se rapporteau XV® siècle.Pendant le XIII" siècle, nous trouvons <strong>des</strong> transactions analoguesà celles que nous avons déjà mentionnées, et nous voyons de plusen plus se multiplier les concessions de coutumes ou privilègesaccordés en même temps que le terrain pour élever un village. Dansces coutumes figuraient tous les avantages propres à attirer <strong>des</strong>habitants sur ces localités nouvelles. Les ruines de certaines bourga<strong>des</strong>servent aussi à enrichir <strong>des</strong> monastères, mais c'est à chargede les relever, ou au moins à condition de foi et hommage del'abbé au seigneur; et dans ce cas, il y avait profit de part etd'autre. Mais le fait le plus digne de remarque est, sans contredit,la nature <strong>des</strong> privilèges accordés aux habitants.Quant au nom que prenaient ultérieurement les villages, bien <strong>des</strong>singularités locales en décidaient, lorsque le seigneur ne lui miposaitpas le sien propre. Le nom d'une rivière, d'un accident deterrain prévalait souvent aussi.Lorsque le vicomte de Béziers donna à l'abbé Montaulieu, enl'année 1146, un emplacement pour y fonder un bourg, il se réservala moitié <strong>des</strong> impôts et accorda l'autre moitié à l'abbé. De plus,et pour l'avenir, ce village ne pouvait être ni donné, ni vendu, niplacé sous la protection d'un autre seigneur.Les concessions de privilèges contribuèrent bien plus que tousles autres moyens alors employés, à attirer les habitants dans leshameaux que l'on fondait en ce temps-là. Les chartesde communese multipliaient déjà, et nous voyons aussi les villages nouveauxou même <strong>des</strong> localités inhabitées, en obtenir, et les hommes aflluerrapidement pour profiter <strong>des</strong> droits concédés à telle portion de terresur laquelle on érigeait <strong>des</strong> maisons. Dès que la commune étaitformée, tout n'était pas profit et agrément : on contractait en effetl'obligation de venir aux convocations de la comm.une, faites pourcause d'utiUté publique et annoncées au son de la clojhe. Lesbourgeois de Compiègne, qui ne se rendaient pas à ces convoca-

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