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Pour lire le rapport - Ipis

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10 International A<strong>le</strong>rt La comp<strong>le</strong>xité de la gestion des ressources dans un contexte de fragilité de l’État : une analyse du secteur minier dans l’arrière-pays du Kivu11des données uniques. Naturel<strong>le</strong>ment, ces dernières restent incomplètes et sont susceptib<strong>le</strong>s dechanger, <strong>le</strong> secteur minier de l’est de la RDC étant en perpétuel<strong>le</strong> évolution.Chaque chapitre a été rédigé par deux auteurs issus de formations différentes, qui ont parcourula région ensemb<strong>le</strong> et se sont relus mutuel<strong>le</strong>ment. L’ensemb<strong>le</strong> des chapitres a ensuite été éditépar l’International Peace Information Service (IPIS, service international d’information pour lapaix) et <strong>le</strong> texte comp<strong>le</strong>t a été révisé par deux experts indépendants, l’un étant un universitairereconnu et l’autre un ancien responsab<strong>le</strong> du groupe d’experts de l’ONU. La plus grande partie desrecherches, y compris sur <strong>le</strong> terrain, a été effectuée entre juin et août 2010.Trois cartes détaillées, qui font partie intégrante de cette étude, ont été publiées par l’IPIS enligne sur :www.ipisresearch.be/maps/hinterland/Katanga/web/index.htmlwww.ipisresearch.be/maps/hinterland/Orienta<strong>le</strong>/web/index.htmlwww.ipisresearch.be/maps/hinterland/Maniema/web/index.htmlOutre l’emplacement des mines, <strong>le</strong>s cartes présentent d’autres informations concernant notammentla propriété, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des zones par l’armée ou <strong>le</strong>s milices, <strong>le</strong> nombre de mineurs, <strong>le</strong>s prix desminerais ainsi que plusieurs autres données. Les légendes sont disponib<strong>le</strong>s sur la même page Web.Les chapitres qui suivent ont été construits à partir de ces cartes.Difficultés rencontréesMener à bien <strong>le</strong> type de recherches décrites ci-dessus représente un défi d’amp<strong>le</strong>ur en RDC, où uncertain nombre de difficultés a dû être surmonté.La première concerne <strong>le</strong> manque de fiabilité des données existant sur <strong>le</strong> secteur minier. Les registresofficiels du commerce et <strong>le</strong>s statistiques sont truffés d’incohérences, de lacunes et d’inexactitudesqui défient toute représentation fiab<strong>le</strong> et complète du commerce de minerais. Ce constat est valab<strong>le</strong>pour toute la région. En tentant d’analyser ce secteur, <strong>le</strong> seul fait sur <strong>le</strong>quel tous <strong>le</strong>s chercheurstombent d’accord est qu’il n’existe pas une seu<strong>le</strong> source fiab<strong>le</strong> de données complètes et précises 1 .L’une des principa<strong>le</strong>s raisons en est l’amp<strong>le</strong>ur du commerce illégal dans la région, qui emprunte desvoies détournées pour s’exporter. Cela concerne en particulier l’or, mais éga<strong>le</strong>ment la cassitérite,<strong>le</strong> coltan et la wolframite (minerai de tungstène). Les rares statistiques officiel<strong>le</strong>s qui existentne sont pas correctement intégrées entre <strong>le</strong>s différents services publics à cause de problèmes decommunication et de logistique. De plus, dans l’arrière-pays du Kivu, en raison du manque decomptoirs officiel<strong>le</strong>ment reconnus (de commerce et d’exportation), seu<strong>le</strong> une quantité limitée desminerais exploités et commercialisés est inscrite dans <strong>le</strong>s registres gouvernementaux officiels.Service d’assistance et d’encadrement du small-sca<strong>le</strong> mining (SAESSCAM), mais <strong>le</strong>s informationsdisponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>ur emplacement géographique précis sont presque inexistantes. Il y a plusieursexplications à cela, notamment l’absence d’une col<strong>le</strong>cte centralisée des données de la part desautorités provincia<strong>le</strong>s et des agences de contrô<strong>le</strong> de l’activité minière, la difficulté d’accès à cesmines en raison d’un manque de routes praticab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s conditions d’insécurité. Ce problème nepeut être résolu qu’en visitant <strong>le</strong>s sites muni d’un GPS, approche qui a été adoptée par <strong>le</strong>s auteursautant que possib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s délais qui <strong>le</strong>ur étaient impartis.La troisième difficulté rencontrée est directement liée à la précédente. Il s’agit du problème d’accèsaux sites miniers très isolés ou situés dans des zones peu sûres. Les chercheurs locaux connaissantla région et sa population ont pu se déplacer relativement faci<strong>le</strong>ment jusque dans des endroitsquasi inaccessib<strong>le</strong>s à un étranger, mais d’autres <strong>le</strong>ur sont restés inaccessib<strong>le</strong>s même à eux en raisonde l’insécurité qui y règne. <strong>Pour</strong> chacune des trois zones de l’arrière-pays étudiées, <strong>le</strong> <strong>rapport</strong>explique quels sites n’ont pas pu être visités par <strong>le</strong>s équipes de recherche loca<strong>le</strong>s.Le quatrième défi a été celui de l’évaluation de l’importance respective de chaque site minier,un élément crucial pour l’analyse du secteur dans l’arrière-pays. Travail<strong>le</strong>r à partir des chiffresde production fournis par <strong>le</strong>s personnes interrogées dans <strong>le</strong> cadre des recherches ne constituaitpas une solution fiab<strong>le</strong>. Évaluer de tel<strong>le</strong>s informations demande qu’on passe du temps à chaquesite pour observer la chaîne de production et par<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong>s individus concernés. Les personnesinterrogées sont en effet susceptib<strong>le</strong>s de grossir <strong>le</strong>s chiffres en espérant que <strong>le</strong>ur mine sera perçuecomme rentab<strong>le</strong> et attirera <strong>le</strong>s aides extérieures ou au contraire de <strong>le</strong>s minimiser de peur de payerplus de taxes ou d’attirer des attentions commercia<strong>le</strong>s malveillantes.Une autre approche, qui a consisté à comparer <strong>le</strong> nombre de mineurs artisanaux travaillant surchacun des sites, a donc été adoptée afin de produire des données plus objectives. Mais cettedémarche comporte el<strong>le</strong> aussi des inconvénients. Il est en effet très ardu d’obtenir des estimationssur <strong>le</strong>s mineurs artisanaux, <strong>le</strong>ur nombre variant rapidement en fonction de la rentabilité du site(ils sont attirés par la demande extérieure), de la saison (ces mineurs se partagent souvent entreagriculture, activité minière et petit commerce) ou encore de raisons personnel<strong>le</strong>s (un mineurpeut s’adonner à cette activité dans un but précis, par exemp<strong>le</strong> pour payer des frais scolaires ouhospitaliers, ou pour d’autres besoins, puis l’abandonner pendant plusieurs mois). De ce fait, <strong>le</strong>sestimations fournies aux équipes de recherche ne peuvent être considérées comme entièrementfiab<strong>le</strong>s, bien qu’el<strong>le</strong>s fournissent une mesure approximative de la production d’une mine enparticulier et de l’amp<strong>le</strong>ur du commerce de minerais dans une zone donnée.En règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong>, tous <strong>le</strong>s chiffres et toutes <strong>le</strong>s statistiques concernant <strong>le</strong> commerce doiventêtre abordés avec beaucoup de précautions, ce qui ne signifie pas qu’ils sont inutilisab<strong>le</strong>s. Lesdonnées en el<strong>le</strong>s-mêmes sont peut-être insuffisantes pour tirer des conclusions, mais el<strong>le</strong>s peuventconfirmer certaines tendances lorsque d’autres types d’informations sont éga<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong>s.Dans chacun des chapitres, cette question des données disponib<strong>le</strong>s est traitée et des exemp<strong>le</strong>sspécifiques des problèmes de fiabilité rencontrés sont fournis.La deuxième difficulté qui s’est présentée concerne plus particulièrement la recherche sur <strong>le</strong>terrain en RDC. Les personnes interrogées faisaient allusion à de nombreux endroits, mais peud’entre el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s avaient vraiment visités et il était diffici<strong>le</strong> de trouver des informations précisessur <strong>le</strong>ur emplacement géographique. C’est particulièrement vrai pour <strong>le</strong>s sites miniers. Parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s noms de certains sites sont mentionnés sur <strong>le</strong>s listes de la Division des mines ou du1 Pact Inc. (juin 2007), Researching Natural Resources and Trade Flows in the Great Lakes Region, DFID/USAID/COMESA, p. 5.

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