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Pour lire le rapport - Ipis

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8 International A<strong>le</strong>rt La comp<strong>le</strong>xité de la gestion des ressources dans un contexte de fragilité de l’État : une analyse du secteur minier dans l’arrière-pays du Kivu9IntroductionLe présent <strong>rapport</strong>, commandé par la DG développement de la Commission européenne, a pourbut de comb<strong>le</strong>r un manque informationnel sur <strong>le</strong> secteur minier de ce que l’on appel<strong>le</strong> « l’arrièrepays» de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il identifie <strong>le</strong>s principaux sitesminiers des provinces de Maniema, du Nord-Katanga et de l’Orienta<strong>le</strong> et analyse <strong>le</strong>s réseauxd’échanges commerciaux entre ces sites et <strong>le</strong>s centres urbains régionaux de Bunia (en Ituri),Bukavu (dans <strong>le</strong> Sud-Kivu), Goma et Butembo (dans la province du Nord-Kivu).Suite à de nombreux comptes rendus sur <strong>le</strong>s conditions d’insécurité et <strong>le</strong>s violations des droitsde l’homme liées aux activités minières dans <strong>le</strong> Nord-Kivu, <strong>le</strong> Sud-Kivu et l’Ituri ces dernièresannées, <strong>le</strong>s secteurs miniers de ces régions ont fait l’objet de plusieurs publications. Les provincesdes Kivu, rongées par <strong>le</strong>s conflits, y sont généra<strong>le</strong>ment décrites comme des régions échappant aucontrô<strong>le</strong> de l’État, où <strong>le</strong>s économies souterraines prospèrent – une analyse à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> présidentcongolais Joseph Kabila semb<strong>le</strong> s’être rallié lorsqu’il a décidé, <strong>le</strong> 11 septembre 2010, de suspendretoute activité minière dans <strong>le</strong> Nord et <strong>le</strong> Sud-Kivu, ainsi que dans <strong>le</strong> Maniema. Cependant, onignore encore si ces économies souterraines s’étendent éga<strong>le</strong>ment à d’autres zones d’exploitationminière bordant <strong>le</strong>s provinces des Kivu, étant donné <strong>le</strong> peu de documentation existant sur <strong>le</strong>sprincipaux réseaux de l’arrière-pays.Cette étude vient compléter un autre <strong>rapport</strong>, éga<strong>le</strong>ment commandé par la CE : « Étude sur<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de l’exploitation des ressources naturel<strong>le</strong>s dans l’alimentation et la perpétuation descrises de l’est de la RDC », publié en octobre 2009. Il s’agit d’une étude analytique de ladocumentation récente existant sur <strong>le</strong> sujet, qui synthétise <strong>le</strong>s informations disponib<strong>le</strong>s sur<strong>le</strong>s sites d’exploitation minière et sur <strong>le</strong>s routes commercia<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s Kivu et dans l’Ituri,évalue <strong>le</strong>s facteurs économiques et politiques et <strong>le</strong>s mesures proposées par la communautéinternationa<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s actions à entreprendre à court et à long terme et enfin, propose denouveaux axes de recherche.Après la publication du présent <strong>rapport</strong>, un troisième paraîtra en janvier 2011 sous <strong>le</strong> titre de :« The comp<strong>le</strong>xity of resource governance in a context of state fragility: the case of eastern DRC »(Les difficultés de gestion des ressources dans un contexte gouvernemental fragi<strong>le</strong> : <strong>le</strong> cas del’est de la RDC). Il fournira un aperçu de la comp<strong>le</strong>xité des réseaux commerciaux de mineraiss’étendant entre Bunia, Butembo, Goma, Bukavu et <strong>le</strong>s pays voisins, par <strong>le</strong> biais de 12 études decas détaillées. Le <strong>rapport</strong> se concentrera à la fois sur l’économie souterraine et <strong>le</strong>s circuits officiels.Structure et résuméLe présent <strong>rapport</strong>, qui est <strong>le</strong> deuxième sur <strong>le</strong> sujet, traite du secteur minier dans trois régionsbordant <strong>le</strong>s Kivu. Le premier chapitre est consacré à l’activité minière dans <strong>le</strong> Nord-Katanga,<strong>le</strong> deuxième aux mines de la rive est du f<strong>le</strong>uve Congo, dans <strong>le</strong> Maniema, et enfin <strong>le</strong> troisième etdernier chapitre traite du secteur minier dans <strong>le</strong>s territoires de Bafwasende et Mambasa de laProvince Orienta<strong>le</strong>.Ces trois chapitres sont structurés de la même façon. La première partie traite des ressourcesminières de la région et fournit des informations sur la production de chaque minerai, ainsi quedes données historiques. Les principaux sites d’exploitation sont présentés dans une deuxièmepartie, qui sert d’introduction aux cartes des sites miniers qui accompagnent chaque chapitre (voirci-après). La troisième partie traite du secteur minier en lui-même en présentant <strong>le</strong>s négociants,<strong>le</strong>s itinéraires, <strong>le</strong>s compagnies minières, etc. La quatrième partie se focalise plus particulièrementsur <strong>le</strong>s violations des droits de l’homme et <strong>le</strong>s profits réalisés par <strong>le</strong>s groupes armés et l’arméenationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).Dans <strong>le</strong> Nord-Katanga, deux mesures prises au niveau provincial ont eu un impact notab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>commerce de minerais. En conséquence, une société unique y exerce désormais un quasi monopo<strong>le</strong>sur <strong>le</strong> commerce du coltan et de la cassitérite. Jusqu’en septembre 2009, <strong>le</strong> système des échangescommerciaux de minerais dans cette région était inextricab<strong>le</strong>ment lié à celui des provinces duKivu, mais <strong>le</strong>s autorités provincia<strong>le</strong>s sont parvenues à <strong>le</strong> transformer et en faire un système de <strong>le</strong>urpropre conception.Dans <strong>le</strong> Maniema, <strong>le</strong>s mineurs artisanaux ont repris <strong>le</strong>s anciennes exploitations industriel<strong>le</strong>s.Plusieurs compagnies minières ayant échoué à faire redémarrer cette production à grande échel<strong>le</strong>se sont reconverties dans la commercialisation de minerais extraits par <strong>le</strong>s mineurs artisanauxdans <strong>le</strong>urs propres concessions. Le Maniema lui-même ne tire quasiment aucun bénéfice de sesrichesses minières. À cause du mauvais état de ses infrastructures de transport, sa production esten très grande partie transportée par avion vers <strong>le</strong>s comptoirs de Goma et Bukavu, dans <strong>le</strong>s Kivu,depuis des pistes réparties dans toute la province.L’extraction de l’or dans <strong>le</strong>s territoires de Bafwasende et de Mambasa échappe largement aucontrô<strong>le</strong> des autorités provincia<strong>le</strong>s et des agences de contrô<strong>le</strong> minières gouvernementa<strong>le</strong>s, et laplus grande partie de <strong>le</strong>ur production est vendue dans <strong>le</strong> Nord-Kivu. Il est peu probab<strong>le</strong> quecette situation évolue prochainement car dans <strong>le</strong> territoire de Bafwasende, de nombreux sitesminiers sont illéga<strong>le</strong>ment contrôlés par des groupes armés ou des soldats des FARDC cherchantà s’enrichir. Dans <strong>le</strong> territoire voisin de Mambasa, certaines compagnies privées procèdent àune exploitation semi-industrialisée dans la rivière Ituri, sans déclarer <strong>le</strong>ur production ou <strong>le</strong>ursexportations. Enfin, un système de gestion des sites miniers antérieur au Code minier national de2002 y limite encore la marge de manœuvre de l’État.Méthodologie et processus de rechercheLes trois chapitres sont basés sur des documents provenant de sources loca<strong>le</strong>s, des entretiens avec<strong>le</strong>s parties prenantes, des visites des sites miniers effectuées en juin et juil<strong>le</strong>t 2010 et des groupesde discussion. Les parties prenantes interrogées étaient des négociants, des autorités loca<strong>le</strong>s, desobservateurs internationaux, des ONG loca<strong>le</strong>s et enfin des fonctionnaires congolais des différentsservices d’État de la RDC responsab<strong>le</strong>s des questions minières, qui ont fourni la plupart desinformations présentées ici.Les visites des sites miniers ont été menées en majorité par des partenaires locaux engagés par <strong>le</strong>sauteurs. Des équipes de chercheurs locaux (deux par chapitre) ont réuni de nouvel<strong>le</strong>s données enexplorant <strong>le</strong>s zones minières munies de GPS et de questionnaires. Le travail a été coordonné par<strong>le</strong> personnel des universités ou de certaines ONG loca<strong>le</strong>s. Tous avaient soit de l’expérience dansla recherche sur <strong>le</strong> domaine minier (dans quatre cas sur six), soit déjà travaillé sur <strong>le</strong> terrain dansd’autres domaines avec des GPS (dans deux cas sur six). Dans la plupart des cas, <strong>le</strong>s équipes ontcoopéré avec <strong>le</strong>s fonctionnaires des services publics du secteur minier.Plusieurs méthodes ont été utilisées pour évaluer <strong>le</strong> travail des chercheurs locaux. Après réceptionde premiers résultats préliminaires, l’un des deux auteurs effectuait une visite de suivi pour trouverdes solutions aux problèmes rencontrés. Le journal de trajet des GPS était vérifié s’il y avait <strong>le</strong>moindre doute sur <strong>le</strong>s déplacements des équipes. Enfin, <strong>le</strong>s données <strong>rapport</strong>ées étaient confrontéesaux cartes préexistantes et aux autres données en possession des auteurs ou rassemblées au coursde <strong>le</strong>urs recherches sur <strong>le</strong> terrain. De manière généra<strong>le</strong>, et si l’on considère <strong>le</strong> délai très court etl’amplitude de la tâche à accomplir, <strong>le</strong>s équipes de recherche ont produit un bon travail et fourni

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