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Les sédiments anthropiques

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<strong>Les</strong> sédiments <strong>anthropiques</strong> – Méthodes d’étude et perspectives 455distributions granulométriques des fragments sont mieuxdécrites à l’aide de la « loi de broyage » de Rosin qu’àl’aide de la loi normale ; à tel point que la qualité de l’ajustementaux deux distributions théoriques (normales ouRosin) peut être utilisée pour décrire le degré d’évolutiond’un sédiment (Kittleman 1964, Schleyer 1987).L’utilisation par l’homme de fragments grossiers, pour un(ou des) besoin(s) particulier(s) peut laisser dans la zonehabitée une masse caillouteuse importante. Pour chaqueusage, le choix du module optimal est à l’origine de distributionsparticulières, tronquées ou à étendue réduite, qui nes’ajustent plus aux modèles « naturels ». Plus la qualité del’ajustement est mauvaise, plus forte est la probabilité d’êtreen présence d’une accumulation anthropique. Des cas pluscomplexes peuvent se produire lorsque des activités différentesse déroulent au cours d’une même phase d’occupation;elles peuvent alors donner naissance à plusieurs populationsdistinctes qui se combinent en une distributionrésultante pluri-modale. La qualité de l’ajustement des distributionsconstitue ainsi la donnée première de toute approchesédimentologique en contexte archéologique.À l’inverse, cette technique permet également de montrerque certains éléments grossiers que l’on sait être accumuléspar l’homme, à cause de leur nature pétrographique ou deleur morphologie, ont été prélevés à l’affleurement sansaucun choix. C’est le cas, par exemple, des petits et énigmatiquesgalets fluviatiles calcaires si caractéristiques des dépôtsmésolithiques du Vaucluse présenté sur la figure 1.L’homme peut également être à l’origine de modificationsdes fragments grossiers. <strong>Les</strong> plus évidentes sont naturellementcelles qui sont liées à l’usage du feu : fissurations, cupules,fractures et coloration. Cependant, la reconnaissancede ces stigmates, comme celle d’ailleurs de charbons (oumicro-charbons) de bois dans un sédiment, n’a pas nécessairementune signification anthropique ! N’oublions pasque les incendies naturels, certes rares, se produisent detemps à autre. Ce n’est qu’associés à d’autres témoins de laprésence humaine à l’intérieur même du lieu habité, et lorsqu’untransport naturel de ces éléments peut être exclu, queces modifications peuvent, sans conteste, être attribuées àl’homme. Ces considérations prennent un poids particulierlorsqu’il s’agit de traiter des débuts de l’usage du feu.Toutes les roches réagissent peu ou prou aux élévationsde température. Une gamme étalon, facilement obtenueavec un four à moufle, doit être établie dans chaque cas.Elle permet de définir les seuils thermiques au delà desquelsles modifications macro – ou microscopiques se produisent(fig. 2). Dans une même classe pétrographique, lesseuils varient d’une roche à l’autre tout en restant du mêmeordre de grandeur. Pour les calcaires et les molasses, parexemple, le début du rougissement peut être fixé autourde 270 °C; les teintes rouges s’intensifient ensuite et persistentjusque vers 500 °C ; l’intervalle 600 – 700 °C (etmême 800 °C pour certains calcaires) est le domaine desteintes grises ; au delà le blanchiment localisé, puis total,caractérise la transformation en chaux.Ces approches sédimentologiques impliquent, cela vasans dire, l’échantillonnage et le traitement de volumes importantsde sédiment. Plusieurs dizaines de kilogrammesde fragments rocheux sont très vite nécessaires lorsquel’on prend en compte des cailloux atteignant la dizaine decentimètres.<strong>Les</strong> poussièresD’une taille comprise entre quelques dizaines et quelquesmicromètres (soit la fraction limoneuse augmentée d’unepartie des sables les plus fins) les poussières sont sansconteste les éléments qui témoignent avec le plus de nettetéde la présence et des activités humaines.Technique de préparationet d’observationDeux techniques microscopiques complémentaires sontutilisées en routine : l’observation de lames minces issuesde blocs indurés de sédiment ; l’observation de décantationsde cette fraction granulométrique. Chacune de cesdeux techniques a son intérêt, et chacune a également seslimites. La lame mince est peu adaptée à l’observation desFigure 2. Exemple de gamme étalon sur calcaire obtenueau four à moufle. Température maximale : 700 °C.Figure 2. Example of standard colorimetric range obtained byheating limestone in a furnace. Maximum temperature:700 °C (1292 °F).

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