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Les sédiments anthropiques

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<strong>Les</strong> sédiments <strong>anthropiques</strong> – Méthodes d’étude et perspectives 465principalement) dérivées de l’accumulation d’excrémentsde petits ruminants (Brochier et al. 1992). <strong>Les</strong> algues siliceusesd’eau douce, très fréquentes, montrent que le ruisseaudu Jonquier était régulièrement visité par les troupeaux.La grotte, pendant toute cette période, est utiliséeuniquement comme abri pour le bétail. <strong>Les</strong> datations absoluesdisponibles se rassemblent en deux groupes homogènes(aux sens du χ 2 ) : le premier autour de 4350 cal. BC,le second autour de 3790 cal. BC. Autrement dit, la sédimentationapparaît instantanée pendant deux courtes périodesséparées par trois à cinq siècles. Ce caractère trèsrapide de la sédimentation est également démontré parl’énorme part que prennent les poussières <strong>anthropiques</strong>dans le sédiment (jusqu’à 58 % de limon, alors que partoutailleurs dans ce remplissage, très largement formé desables dolomitiques, ils oscillent autour de 10 %). Tout sepasse comme si, pendant ce court moment, les apports détritiquesétaient dilués dans d’énormes masses organiques.La question qui se pose alors, celle qui intéressera évidemmentle plus l’archéologue, est la suivante : deuxcourtes (?) périodes d’utilisation de la cavité par les bergerssemblent démontrées par les mesures du radiocarbone ; n’yen aurait-il pas plus, que dosage du 14 C, à la limite de sespossibilités compte-tenu des rapides vitesses d’accumulation,ne pourrait distinguer ? En d’autres termes, en combiend’unités archéologiques cohérentes l’ensemble néolithiquemoyen chasséen de Fontbrégoua peut-il être scindéet quelles sont les limites les plus judicieuses ?Une solution peut être trouvée en considérant l’évolutionde la fréquence des diatomées dans l’ensemble des alguessiliceuses (fig. 7). Trois cycles d’allure semblable –brusque augmentation suivie d’une dégression régulière –se succèdent durant ce court laps de temps. Chaque cycleest le reflet d’une brutale perturbation qu’il est légitimed’attribuer, compte-tenu des faciès rencontrés dans lagrotte, à une trop forte pression pastorale, à laquelle succèdeun lent retour vers des conditions plus oligotrophes.On peut y voir (une information à très haute résolution seraitnécessaire pour conclure), par exemple, la successionde décennies au cours desquelles, chaque année, la grottereçoit le troupeau et de décennies au cours desquelles l’exploitationdu vallon par les bêtes reste exceptionnel.L’utilisation pastorale du secteur apparaît ainsi très complexe; mais il est clair qu’un découpage en trois phases(sans doute très courtes, séculaires) est certainement plusconforme à la réalité. Enfin, on notera que l’évolution del’indicateur D/C peut permettre d’établir des corrélationsfines entre différents secteurs du site et, sans doute également,entre les différents sites néolithiques connus dans levallon du Jonquier et ses abords immédiats.Figure 7. Algues siliceuses et micro-chronologie. Évolutionde la fréquence relative des frustules de diatomées(par rapport à la somme frustules de diatomées et statosporesde chrysophycées) dans l’ensemble chasséen (couches 8-9à 27-28) de la Baume de Fontbrégoua (Var). Trois phasesde perturbation forte, occasionnant une certaineeutrophisation des zones palustres, se succèdent sur uneépaisseur de 110 cm ; elles sont suivies d’un retour progressifà la normale indiquant un relâchement (cycles plus longs,périodes d’utilisation plus courtes…) de la pression anthropique.Figure 7. Siliceous algae and micro-chronology. Evolution ofthe relative frequency of diatom frustules (against the sumdiatom frustule plus chrysophytes statospores) in the middlenéolithic, Chasséen, (level 8-9 to 27-28) of Fontbrégoua cave(South France, Var). Three strong anthropogenic disturbancepériod, giving rise to eutrophisation of marshes, followed oneanother through 110 cm depth; a progressive return toa normal state point to a decrease of anthropic pressure(longer cycles, shorter periods of use…).

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