Bioconversion de l'acide p-coumarique par Brettanomyces ...

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Synthèse BibliographiqueEn effet, de nombreux microorganismes ont la faculté d’effectuer la première partie de latransformation, donc de décarboxyler les acides phénoliques en des phénols volatilsvinyliques, notamment les levures Saccharomyces cerevisiae, les champignons et desbactéries lactiques. Par contre, la transformation des phénols volatils vinyliques, qui impliquele travail d’une réductase, ne peut être effectuée que par quelques microorganismes(Shinohara et al., 2000). Ont été cités : Dekkera bruxellensis (Chatonnet et al., 1995, 1997),D. anomala (Edlin et al., 1995), Pichia guilliermondii (Dias et al., 2003), Candida versatilis,C. halophila et C. mannitofaciens (Suezawa, 1995).D’après ses études, Chatonnet montre que la plus grande quantité d’éthylphénol produitedans les vins est reliée à la population de Brettanomyces présente. Les bactéries lactiques sontconsidérées comme des faibles productrices dans les conditions œnologiques (Chatonnet etal. 1992, Chatonnet et al., 1995, Chatonnet et al., 1997). L’espèce Pichia guillerrmondii aune production non négligeable de 4-éthylphénol, mais cette espèce ne se trouve pas dans lesvins, seulement sur les grappes. Depuis, il est communément admis que ce sont les levuresBrettanomyces qui sont principalement responsables de l’apparition des éthylphénols dans lesvins (Chatonnet et Dubourdieu, 1999, Dias et al., 2003).4. La levure BrettanomycesCe fut Clausen en 1905 qui signala pour la première fois la présence dans les moûts debrasserie d’une levure baptisée « Levure Britannique » et qui donnait à la bière un caractèrevinique. Brettanomyces et sa forme sporulante Dekkera sont décrites dans la littératurecomme étant des microorganismes qui existent dans plusieurs produits fermentés tel que levin, le cidre, la bière … (Martens et al., 1997, Silva et al., 2004, Morrissey et al., 2004).De nos jours, et en particulier dans le contexte œnologique, Brettanomyces estresponsable de pertes économiques importantes (Fugelsang, 1998). Les problèmes causés parcette levure dans les vins sont principalement d’ordre organoleptique, sans oublier que cettelevure peut présenter d’autres dangers lors de la conduite des fermentations. Outre le goûtacide que cette levure donne au vin à cause d’une production non souhaitée d’acide acétique,les odeurs qui lui sont attribuées sont très variées : animale, écurie, sueur de cheval, cuir,pharmaceutique, encre, gouache, caoutchouc brûlé, plastique…Il semble en effet que cette levure soit capable de produire au moins 10 composésaromatiques différents qui aboutissent à la destruction des caractères fruités (Licker et al.,1997).17

Synthèse Bibliographique4.1. Présence et propagationDes études mettent en évidence la présence de Brettanomyces sur les grappes de raisin(Pretorius, 2000, Barbin, 2006). Son développement est par contre rarement signalé pendantla fermentation alcoolique des moûts (Wright et Parle, 1973, Froudière et Larue, 1988,Chatonnet et al. 1995, Aroujo et al., 1998). La levure Saccharomyces cerevisiae demeureainsi l’espèce prédominante lors de la vinification, alors que la levure Brettanomyces resteprédominante en fin de la fermentation alcoolique (Renouf et al., 2006).La levure Brettanomyces peut être présente dans les caves (Peynaud et Domercq, 1956).Pourtant, personne n’a encore apporté à ce jour la preuve formelle génétiquement que lesBrettanomyces dépistés sur les murs, sols, ou équipements sont les mêmes retrouvées commeagents de contamination de la boisson. Mais il est communément admis que les pompes etcircuits difficilement stérilisables parmi le matériel utilisé lors de l’élaboration du vin sont desendroits idéaux pour l’enfouissement des levures de contamination (Fugelsang, 1998).La levure Brettanomyces peut également et surtout contaminer les vins lors de l’élevageou bien même en bouteille (Froudière et Larue, 1988, Larue et al., 1991). Les barriques enbois constituent spécialement un foyer idéal pour le développement de Brettanomyces(Chatonnet, 2000, Renouf et Lonvaud-Funel, 2005). A cause de la difficulté du nettoyage desbarriques d’une part et à cause de l’activité enzymatique de la β-glucosidase chez ces levuresqui lui permet de métaboliser les sucres du bois (cellobiose et disaccharides) d’autre part, lacontamination apportée lors de l’élevage du vin en barrique est difficilement contrôlable(Fulgelsang, 1998, Chatonnet et al., 1992 a).Les types de vins qui peuvent être contaminés sont multiples et variés. La nicheécologique de cette levure demeure encore confuse et l’origine exacte des contaminations esttoujours inconnue (Barbin, 2006).4.2. Une levure redoutableA l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer le risque de contamination d’un vin par lalevure Brettanomyces (Chatonnet et al., 1995). Ce microorganisme possède un comportementhors du commun, et les études menées jusqu’alors n’ont pas percé entièrement son secretmétabolique, ce qui rend difficile la prévision de son développement ou non. De façongénérale, ces levures sont considérées comme redoutables par les œnologues en raison de leurgrande capacité de survie et d’adaptation (Blondin et al., 1984).18

Synthèse BibliographiqueEn effet, <strong>de</strong> nombreux microorganismes ont la faculté d’effectuer la première <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> latransformation, donc <strong>de</strong> décarboxyler les aci<strong>de</strong>s phénoliques en <strong>de</strong>s phénols volatilsvinyliques, notamment les levures Saccharomyces cerevisiae, les champignons et <strong>de</strong>sbactéries lactiques. Par contre, la transformation <strong>de</strong>s phénols volatils vinyliques, qui impliquele travail d’une réductase, ne peut être effectuée que <strong>par</strong> quelques microorganismes(Shinohara et al., 2000). Ont été cités : Dekkera bruxellensis (Chatonnet et al., 1995, 1997),D. anomala (Edlin et al., 1995), Pichia guilliermondii (Dias et al., 2003), Candida versatilis,C. halophila et C. mannitofaciens (Suezawa, 1995).D’après ses étu<strong>de</strong>s, Chatonnet montre que la plus gran<strong>de</strong> quantité d’éthylphénol produitedans les vins est reliée à la population <strong>de</strong> <strong>Brettanomyces</strong> présente. Les bactéries lactiques sontconsidérées comme <strong>de</strong>s faibles productrices dans les conditions œnologiques (Chatonnet etal. 1992, Chatonnet et al., 1995, Chatonnet et al., 1997). L’espèce Pichia guillerrmondii aune production non négligeable <strong>de</strong> 4-éthylphénol, mais cette espèce ne se trouve pas dans lesvins, seulement sur les grappes. Depuis, il est communément admis que ce sont les levures<strong>Brettanomyces</strong> qui sont principalement responsables <strong>de</strong> l’ap<strong>par</strong>ition <strong>de</strong>s éthylphénols dans lesvins (Chatonnet et Dubourdieu, 1999, Dias et al., 2003).4. La levure <strong>Brettanomyces</strong>Ce fut Clausen en 1905 qui signala pour la première fois la présence dans les moûts <strong>de</strong>brasserie d’une levure baptisée « Levure Britannique » et qui donnait à la bière un caractèrevinique. <strong>Brettanomyces</strong> et sa forme sporulante Dekkera sont décrites dans la littératurecomme étant <strong>de</strong>s microorganismes qui existent dans plusieurs produits fermentés tel que levin, le cidre, la bière … (Martens et al., 1997, Silva et al., 2004, Morrissey et al., 2004).De nos jours, et en <strong>par</strong>ticulier dans le contexte œnologique, <strong>Brettanomyces</strong> estresponsable <strong>de</strong> pertes économiques importantes (Fugelsang, 1998). Les problèmes causés <strong>par</strong>cette levure dans les vins sont principalement d’ordre organoleptique, sans oublier que cettelevure peut présenter d’autres dangers lors <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong>s fermentations. Outre le goûtaci<strong>de</strong> que cette levure donne au vin à cause d’une production non souhaitée d’aci<strong>de</strong> acétique,les o<strong>de</strong>urs qui lui sont attribuées sont très variées : animale, écurie, sueur <strong>de</strong> cheval, cuir,pharmaceutique, encre, gouache, caoutchouc brûlé, plastique…Il semble en effet que cette levure soit capable <strong>de</strong> produire au moins 10 composésaromatiques différents qui aboutissent à la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s caractères fruités (Licker et al.,1997).17

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