Les relais sur le terrain - ADEME et vous

ADEME & VOUS /> 08 C’est le moment d’agir01© Éric Facon/Le Bar FlorealTous les acteurs entrent en scènepour le changementVéritable mutation sociétale, la transition énergétique et écologiquedoit mobiliser le maximum d’acteurs : citoyens, collectivités, entreprises…L’ADEME, en appui aux initiatives de terrain menées par ses directionsrégionales, développe également de nombreux relais et partenariatspermettant de renforcer son action dans les territoires.01En France, latransition énergétiqueva mobiliser les36000 communes, les2 millions d’entrepriseset les 66 millionsde citoyens.réparer l’avenir en repensant nos modes de déplacementet de consommation, en réhabilitant lesPlogements anciens devenus des passoires énergétiques,en construisant de nouvelles habitations moins énergivores – etproduisant même plus d’énergie qu’elles n’en consomment –, développerles énergies renouvelables, préserver les écosystèmes etl’environnement dans sa globalité… Le chantier lancé en novembre2012 sur la transition énergétique – et plus largement écologique– a des allures de défi et doit mobiliser les 36 000 communesfrançaises, les 2 millions d’entreprises et les 66 millions de citoyens…« La variété des acteurs, leur nombre et l’ampleur de ce projet nécessitentune médiation très forte pour faire évoluer la société. Il estindispensable que le plus grand nombre de décideurs s’approprientle changement. Pour cela, l’ADEME s’emploie à densifier les réseauxqui permettent d’échanger les points de vue et de renforcer l’efficacitédes actions », explique Jacques Ravaillault, directeur exécutif del’Action territoriale de l’Agence.ACCOMPAGNER DE NOUVEAUX MÉTIERSSi elle implique de profonds changements de comportement, latransition énergétique et écologique induit également l’avènementde nouveaux métiers et de nouvelles compétences, notammentdans le secteur du bâtiment, l’un des plus importants consommateursd’énergie et l’un des émetteurs majeurs de gaz à effet de serre. « Le

N°65 - MAI 201309 >Repères405conseillersEspaces Info->Énergie180CEP (conseil enénergie partagé)600animateurs des planset programmes locaux350de prévention des déchetsconseillers énergie-environnementen CCI ou CMAContexte02Le chargé demission auprèsdes collectivités,véritable chevilleouvrière du PCET.02savoir-faire des professionnels de ce secteur n’est pas à remettre encause. Mais une partie des compétences doit évoluer pour répondreaux enjeux énergétiques actuels, notamment sur les techniquesd’enveloppe des bâtiments, la coordination des travaux des différentscorps de métiers, la conduite de chantier, le diagnostic… Autant deraisons qui amènent l’ADEME à collaborer avec des partenaires dusecteur pour proposer les formations les plus adéquates et introduireces nouveaux savoir-faire », poursuit Jacques Ravaillault.RELATION DE PROXIMITÉCes partenaires, véritables relais de l’ADEME, contribuent à ancrer lechangement au plus près des réalités du terrain. Dans le bâtiment,mais aussi auprès des entreprises, des agriculteurs, des collectivités,des citoyens… Ces acteurs, chacun à leur niveau, doivent prendre desdécisions qui convergent vers un objectif commun. Cette politique deproximité se traduit notamment par des partenariats et accords avecles collectivités pour la mise en place de Plans Climat-Énergie Territoriaux(PCET) et le déploiement de conseillers énergie partagés(CEP) pour les communes de moins de 10 000 habitants n’ayant pasles moyens financiers de se doter d’un conseiller unique. L’ADEMEtravaille également avec les chambres de commerce et d’industrie(CCI) qui relayent, en se les appropriant, les messages et actions del’Agence auprès des entreprises. Tout comme les conseillers desEspaces Info->Énergie (EIE), lancés en 2001 avec des collectivitéspartenaires, ces initiatives répondent à quatre objectifs : écouter etrenseigner, informer et sensibiliser, conseiller – notamment au traversde prédiagnostics –, assurer le montage d’opérations ciblées. Lesanimateurs des 420 plans et programmes locaux de préventiondéchets animés par le réseau A3P agissent auprès de la populationpour modifier les modes de consommation et développer de bonnespratiques, notamment celle de la lutte contre le gaspillage.© Reza Estakhrian/Gettyimages,,ZOOM SUR /Les chargés de mission PCETÀ ce jour, 500 collectivités se sont engagées dans un Plan Climat-ÉnergieTerritorial (PCET), pour la plupart avec l’appui d’un chargé de mission.Véritable cheville ouvrière du PCET, il sensibilise, forme et mobiliseles services internes de la collectivité, mais aussi les acteurs du territoiresur la question de la lutte contre le changement climatique. Il travailleà la coordination des travaux de construction et de mise en œuvre du pland’actions. Animé au niveau régional par les directions régionalesde l’ADEME, il peut bénéficier d’aides financières à la création de poste(150 à ce jour) et d’un programme de formations spécifiques. Il échangeégalement à travers la liste de discussion « Énergie-Climat » et des ateliersnationaux animés par notre partenaire Energy Cities.MOYENS FINANCIERS ET HUMAINSLa réussite de ce travail en relais passe avant tout par la qualité despartenariats conclus, avec des réseaux co-construits, coanimés, coévaluéset cofinancés. Cette réussite se mesure par la capacité des acteursà pérenniser ces nouveaux métiers et à les installer au sein de leurstructure d’animation et de conseil. « Les moyens mis en œuvre sontfinanciers et humains », rappelle Jacques Ravaillault. À eux seuls, lesEspaces Info->Énergie, avec 405 conseillers en 2012, ont sensibiliséprès de 500 000 citoyens et déclenché près de 500 millions d’investissements.Côté CEP, environ 8 000 communes sont adhérentes audispositif, soit une population concernée de près de 10 millions d’habitants.Concernant les entreprises, le relais opéré par les chambres decommerce et d’industrie a permis de répondre aux besoins de plus de60 000 PME-PMI en 2011, avec un taux de passage à l’acte – mesuresd’efficacité énergétique notamment – de 75 % à la suite des préconisationsd’un conseiller. Cette dynamique territoriale se renforce égalementgrâce au développement des PCET et sera stimulée par la miseen place d’un guichet unique d’information indiquant aux particuliersles professionnels susceptibles de réaliser leurs projets de rénovationthermique de l’habitat, ainsi que les modalités financières pour menerà bien ces travaux. Cette initiative devrait contribuer à atteindreles objectifs du gouvernement dans ce domaine, à savoir rénover500 000 logements par an à l’horizon 2017. /@jacques.ravaillault@ademe.fr

ADEME & VOUS /12 C’est le moment d’agir“Créer des synergies entre les relaisest fondamental”En Franche-Comté, l’Agence mobilise ses relais autour des PCET. Une manière de créerdu lien et des synergies entre les acteurs. Explications par Muriel Jeanneret, chargéede mission Approches territoriales, et Lorenzo Falqui, animateur des réseaux EIE et CEP,à la direction régionale Franche-Comté de l’ADEME.La direction régionale de l’ADEME en Franche-Comté aorganisé des réunions d’échange inter réseaux. Pourquoiavoir lancé ce type d’initiative?Muriel Jeanneret : Nous sommes partis d’un constat : l’ADEMEanimait différents réseaux très souvent organisés par cible et/oupar thématique : efficacité énergétique, prévention et gestion desdéchets… Or, les différents membres de ces réseaux ignoraient lasphère d’activité des autres. Nous avons cherché à créer de lasynergie entre les acteurs, approche particulièrement nécessairepour les Plans Climat-Énergie Territoriaux (PCET).Quelles ont été les mesures mises en place pour renforcerles échanges?Lorenzo Falqui : Dès novembre 2011, nous avons tout d’abordorganisé, avec l’aide d’un spécialiste en animation, une journée régionaleautour de la thématique des PCET et du rôle de chacun dans cesdémarches. Plus de 90 personnes ont participé à cette rencontredédiée à la prise de contact et aux échanges de pratiques : conseillersEspace Info->Énergie (EIE), conseillers en énergie partagés (CEP),animateurs Plans Climat, agences d’urbanisme, chargés de mission enchambres de commerce et d’industrie (CCI), en chambres des métierset de l’artisanat (CMA)…. Cette initiative s’est prolongée, entre septembre2012 et mars 2013, par la mise en place d’ateliers bilatérauxassociant des réseaux tels que les EIE, les CEP, les animateurs PCET…afin qu’ils définissent ensemble des modalités de travail collaboratif.En quoi ces initiatives renforcent-elles l’action de l’Agence?M. J.: Rassembler et mutualiser les informations est d’autant plusfondamental que nous devons faire face à des enjeux très différents,liés par exemple à la précarité énergétique, aux transports, à l’agriculture,aux énergies vertes, à la construction d’écoquartiers… Enfavorisant les échanges, nous avons pu créer un fil de discussionautour de valeurs communes. /@ muriel.jeanneret@ademe.frlorenzo.falqui@ademe.fr+ www.franche-comte.ademe.frPartage des coûts et des compétencesGrâce aux conseils d’un expert, les communes se sont rendu compte des économiesà réaliser en matière de consommation d’énergie. D’où le succès de l’initiative des CEPétendue à toute la Bretagne.© DRFrédéric Marchand /coordinateurCEP en BretagneDans quel contexte sont nés lesconseils en énergie partagés (CEP)?Frédéric Marchand: Dès le milieu desannées 1990, l’ADEME a lancé unedémarche spécifique pour accompagnerles collectivités dans la maîtrise desconsommations d’énergie liées à leurpatrimoine. L’initiative, tout d’abordmenée dans le Trégor, s’est ensuiteétendue dès lors que les collectivitésont mesuré le potentiel d’économiesqu’elles pouvaient réaliser grâce auxconseils d’un expert.À qui s’adressent les CEP?F. M. : Ils s’adressent aux collectivitésde petites tailles – en général moinsde 10000 habitants – qui n’ont pas lesmoyens techniques et financiers pourdisposer de leur propre conseiller enénergie. L’idée consiste à partager lescoûts et les compétences.Où en est le dispositif en Bretagne?F. M. : Plus de 38 CEP sont répartis surle territoire, au sein de 24 structuresporteuses. À la fin de l’année 2012,564 communes adhéraient au projet– soit la moitié des communes bretonnesde moins de 10 000 habitants –, représentant1,175 million de personnes.L’ADEME a un rôle majeur dans le dispositif:elle assure le déploiement deconseillers grâce au financement despostes durant les trois premièresannées, et accompagne la montée encompétences techniques en animantle réseau des CEP afin d’échanger surl’actualité, les nouvelles pratiques, lesretours d’expérience… /@ contact@cep-bzh.org+ www.cep-bzh.org

N°65 - MAI 201313 >La preuve par huit pour la préventiondes déchetsParce que les collectivités n’ont pas toujours les moyens de se doterd’outils de communication et de sensibilisation, elles sont aidées,en Côte-d’Or, par le Conseil général.TerrainLe Conseil général de la Côte-d’Or appuiehuit programmes locaux de préventiondes déchets (PLP) portés par des collectivités,disposant chacune d’un animateur de prévention.« Notre rôle consiste à aider ces collectivitésqui n’ont pas toujours les moyens financierssuffisants pour se doter d’outils decommunication et de sensibilisation », expliqueMathilde Mouchet, animatrice du plan départementalde prévention des déchets mené parle Conseil général. « Nous avons ainsi lancéun site Internet – www.ecotidiens21.fr – spécialementdédié à cette thématique, et nousanimons le réseau. » Cette mission est menéeen lien constant avec les animateurs des programmeslocaux, qui sont plus proches desréalités du terrain, dont Fanny Fornalik pour leSyndicat mixte de traitement des déchetsSud-Ouest Côte-d’Or. « L’échange d’informations,la construction et la mise en place d’outilsde communication sont essentiels dansla réussite de la démarche. L’action du Conseilgénéral est tout à fait complémentaire à lanôtre, qui avons par exemple identifié des© Ph. Gillet–CG de la Côte-d'Orprofessionnels du réemploi et de la réutilisationdans le département afin de compléterl’annuaire de la deuxième vie des objets »,explique Fanny Fornalik. Si les huit animateursdes programmes locaux sont en lien avecMathilde Mouchet et le Conseil général, ilsfont aussi partie du dispositif mis en place auniveau régional par l’ADEME. L’Agence financeà hauteur de 50 % ces postes et les initiativesdéployées au niveau local, qui ont été présentéesen février dernier lors d’une réunionde travail du Conseil national des déchets. /@ mathilde.mouchet@cg21.frffornalik.smsoco@gmail.com+ www.ecotidiens21.frDe gauche à droite: Aude Cathelat,animatrice du PLP du Syndicatmixte de Haute Côte-d'Or;Fanny Fornalik; Mathilde Mouchet;Élise Bresson, animatrice du PLPde la Communauté d'agglomérationBeaune Côte-et-Sud; Marie-PierreMarchand, animatrice du PLP duSmictom de la Plaine dijonnaise.“L’Agence, véritable partenairede long terme”Afin de diminuer les impacts environnementaux des entreprises en Rhône-Alpes,de nombreux acteurs travaillent de concert, en étroite collaboration avec l’ADEME.« Les chambres de commerce etd’industrie (CCI) de Rhône-Alpestravaillent, tout comme les chambresde métiers et de l’artisanat(CMA), en étroite relation avecl’ADEME depuis plus de 10 ans »,rappelle Laurent Caverot, animateurdu réseau au sein de la charmbrerégionale de métiers et de l’artisanat(CRMA). Le premier contrat-cadre aété signé en 2001, répondant à lademande croissante des entreprisesen matière d’environnement et degestion des déchets. » Ce contrat estdepuis reconduit tous les trois ans.Le dernier en cours, signé en 2011,« se fonde sur une feuille de routecommune entre l’ADEME, le Conseilrégional, mais aussi les CMA et CCI »,précise Coralie Belicard, coordinatricerégionale du réseau des CCI, « constituéd’une vingtaine de conseillersgénéralistes ainsi que d’un spécialistede l’écoconception et de trois expertsen énergie ». CCI et CMA mettent enplace des actions individuelles, « tellesque les prédiagnostics environnementaccompagnés de préconisations, poursuitLaurent Caverot, mais aussi desinitiatives collectives portant notammentsur la maîtrise de l’énergie ».Enfin, les deux réseaux consulairestravaillent également de concert surdifférents projets et échangentrégulièrement sur leurs pratiques avecl’Agence, qui s’affirme, tel que le souligneCoralie Belicard, « bien plus qu’unfinanceur, mais comme un véritablepartenaire de long terme avec lequelnous entretenons un vrai dialoguepour diminuer les impacts environnementauxdes entreprises ». /@ caverot@crm-rhonealpes.frbelicard@rhone-alpes.cci.fr+ www.rhone-alpes.ademe.frwww.rhone-alpes.cci.frwww.crm-rhonealpes.fr