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Dimensionnement des disques de turbine de moteur d ... - mms2

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<strong>Dimensionnement</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>disques</strong> <strong>de</strong> <strong>turbine</strong> <strong>de</strong><strong>moteur</strong> d’hélicoptèreLes <strong>disques</strong> <strong>de</strong> <strong>turbine</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>moteur</strong>s d’avions et d’hélicoptères sont <strong><strong>de</strong>s</strong> pièces tournantes dontle dimensionnement est d’une importance capitale pour l’intégrité du <strong>moteur</strong> en service. Ils sontsoumis à <strong><strong>de</strong>s</strong> forces centrifuges considérables et ne doivent pas éclater. Un assemblage complet<strong>de</strong> <strong>turbine</strong>s <strong>de</strong> <strong>moteur</strong> d’hélicoptère est présenté sur la figure 1(a) comprenant la partie froi<strong>de</strong>(compresseur) et la partie chau<strong>de</strong> du <strong>moteur</strong> (<strong>turbine</strong>s haute pression en sortie <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong>combustion). Les spécificités du <strong>moteur</strong> d’hélicoptère par rapport au <strong>moteur</strong> d’avion <strong>de</strong> lignesont sa taille limitée et <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses <strong>de</strong> rotation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>turbine</strong>s sensiblement plus élevées. Dans ce<strong>moteur</strong>, on distingue <strong>de</strong>ux familles <strong>de</strong> <strong>disques</strong> :• les <strong>disques</strong> alésés possè<strong>de</strong>nt un alésage (trou) concentrique permettant le passage <strong>de</strong>l’arbre. Deux exemples sont donnés sur les figures 1(b) et (c).• les <strong>disques</strong> non alésés sont situés en tête ou fin d’assemblage et ne possè<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> troucentral (figure 1(d)).Les <strong>disques</strong> sont munis d’aubes formant un monobloc (figure 1(b)) ou attachées grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong>encoches comme sur les figures 1(c) et (d). Les <strong>disques</strong> non solidaires <strong>de</strong> l’arbre sont entraînésen rotation grâce à <strong><strong>de</strong>s</strong> barres reliant les <strong>disques</strong> et passant par les trous visibles sur les <strong>disques</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> figures 1(c) et (d).Le dimensionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>disques</strong> <strong>de</strong> <strong>turbine</strong>s vise à éviter l’éclatement aux vitesses <strong>de</strong>rotation souhaitées. L’objectif <strong>de</strong> ce problème est d’évaluer les vitesses limites dufonctionnement élastique <strong>de</strong> <strong>disques</strong> alésés et non alésés. Les <strong>disques</strong> sont en généralsoumis à <strong><strong>de</strong>s</strong> températures élevées. Dans ce problème, on se place dans <strong><strong>de</strong>s</strong> conditionsisothermes.1 Comportement élastique linéarisé d’un disque mincealéséOn va déterminer la réponse élastique linéarisée d’un disque simplifié axisymétrique d’axe e zprésentant une section rectangulaire dans le plan (r, z) <strong>de</strong> rayon intérieur r i et <strong>de</strong> rayon extérieurr e comme sur la figure 2. On ne tient donc pas compte <strong><strong>de</strong>s</strong> variations d’épaisseur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>disques</strong>réels. On supposera dans cette partie que le disque est libre d’effort en r = r i (existence d’un jeuentre l’arbre et le disque). Dans ce problème, l’aubage n’est pas pris en compte pour <strong><strong>de</strong>s</strong> raisons<strong>de</strong> simplicité. Le disque est alors libre d’effort en r = r e . On se restreint au contexte <strong><strong>de</strong>s</strong> petitesperturbations et au cas <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes planes (σ zz = 0) licite pour un disque suffisammentmince. Le matériau a un comportement élastique isotrope linéarisé. La configuration initialeest supposée correspondre à un état naturel.Le disque tourne à la vitesse angulaire ω e z supposée constante (ou variant très lentement).Dans le problème, on va déterminer les composantes <strong><strong>de</strong>s</strong> champs <strong>de</strong> contraintes, <strong>de</strong> déformationset <strong>de</strong> déplacements dans le système <strong>de</strong> coordonnées cylindriques (r, θ, z), d’origine O, attachéau disque. On travaille donc dans le référentiel tournant à la vitesse angulaire ω e z .1


(a)(b)(c)(d)Fig. 1 – (a) Vue d’ensemble <strong>de</strong> l’assemblage <strong>de</strong> <strong>turbine</strong>s d’un <strong>moteur</strong> d’hélicoptère . (b) Disquealésé et son aubage (rouet <strong>de</strong> diamètre : 60 mm sans aubes). (c) Pour comparaison, disque alésé<strong>de</strong> <strong>moteur</strong> d’avion dépouillé <strong>de</strong> ses aubes (<strong>turbine</strong> haute pression, diamètre : 1000 mm). (d)Disque non alésé et ses aubes (diamètre du disque : 100 mm).2


e ze re θr ir eOr ir ee rFig. 2 – Schématisation d’un disque <strong>de</strong> <strong>turbine</strong> alésé ; dimensions du disque et introduction<strong><strong>de</strong>s</strong> coordonnées cylindriques.1.1 Efforts centrifugesDans le référentiel tournant attaché au disque, les équations d’équilibre s’écriventdiv σ ∼+ ρf = 0 (1)Montrer que les efforts volumiques induits par la vitesse d’entraînement du disque valent :ρf = ρω 2 r e r (2)On calcule la vitesse d’entraînement du référentiel attaché au disque :x ∗ = Q∼(t).xẋ ∗ = ˙Q∼.Q∼ T .x ∗ = W ∼.x = × ω ∧x ∗où × ω = ω e z . D’oùẍ ∗ = × ω ∧ẋ ∗ = × ω ∧( × ω ∧x ∗= ( × ω .x ∗ × ω −( × ω . × ω )x ∗= −ω 2 r e r (3)pour x ∗ = re r , où e r est attaché au disque. Dans le référentiel attaché au disque, il existedonc une force d’inertie −ρẍ ∗ On n’utilisera plus la notation x ∗ dans la suite.3


1.2 Forme du tenseur <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintesOn cherche l’état <strong>de</strong> contraintes dans le disque sous la forme⎡σ rr 0⎤0[σ ∼] = ⎣ 0 σ θθ 0 ⎦ (4)0 0 0Le disque simplifié (ainsi que les autres données du problème) étant axisymétrique, lescomposantes cherchées ne dépen<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> la variable θ. Dans ce problème, on va voir s’ilest possible <strong>de</strong> trouver une solution pour laquelle les contraintes sont indépendantes <strong>de</strong> lavariable z. Les composantes σ rr et σ θθ sont donc recherchées comme <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions <strong>de</strong> la variabler seulement.Déduire <strong>de</strong> (1) une équation portant sur les composantes cherchées du tenseur <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes.L’expression <strong>de</strong> la divergence d’un champ <strong>de</strong> tenseurs d’ordre 2 en coordonnées cylindriquesconduit à l’équation suivante portant sur les composantes <strong>de</strong> contraintes :σ ′ rr + σ rr − σ θθroù σ ′ rr désigne la dérivée par rapport à r <strong>de</strong> σ rr .+ ρω 2 r = 0 (5)1.3 Une condition <strong>de</strong> compatibilitéEn utilisant une équation <strong>de</strong> compatibilité et les relations d’élasticité linéaire isotrope, établirla relation suivante(1 + ν)(σ rr − σ θθ ) = r(σ ′ θθ − νσ ′ rr) (6)où σ ′ rr (resp. σ ′ θθ ) désigne la dérivée par rapport à r <strong>de</strong> σ rr (resp. σ θθ ).En coordonnées cylindriques, une équation <strong>de</strong> compatibilité estε rr = u ′ r = (rε θθ ) ′ = ε θθ + rε ′ θθ (7)où u r est la composante radiale <strong>de</strong> déplacement. Les déformations sont liées aux contraintespar la loi d’élasticité isotrope :ε rr = σ rrE − νσ θθE ,ε θθ = σ θθE − νσ rrE ,Ces relations peuvent alors être substituées dans (7) ce qui conduit à (6).1.4 Détermination <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintesIntégrer le système <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux équations obtenues et montrer que les contraintes se mettentsous la formeσ rr = − ρω2 r 2(3 + ν) + A 8r + B (8)2σ θθ = − ρω2 r 2(1 + 3ν) − A 8r + B (9)24


où A et B sont <strong>de</strong>ux constantes d’intégration.Donner enfin l’expression complète <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques du disqueet <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés du matériau.En éliminant σ θθ dans (5) et (6), on obtient l’équation différentielle suivante portant sur σ rr :dont la résolution conduit à (8) et (9).Les conditions aux limites retenues dans ce problème sontce qui donnerσ ′′rr + 3σ ′ rr + ρω 2 r(3 + ν) = 0 (10)σ rr (r = r i ) = σ rr (r = r e ) = 0A = − 3 + ν8 ρω2 ri 2 re, 2 B = 3 + ν8 ρω2 (ri 2 + re)2On obtient finalement l’expression complète <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes :σ rr = − 3 + ν ρω 28 r 2 (r2 − ri 2 )(r 2 − re) 2 (11)( ( ) )σ θθ = ρω2 r 2r2(3 + ν) i re2 + r2 i + re2 − (1 + 3ν)(12)8r 4 r 21.5 DéformationsLes composantes du tenseur <strong><strong>de</strong>s</strong> déformations infinitésimales se déduisent <strong><strong>de</strong>s</strong> résultatsprécé<strong>de</strong>nts. En donner les expressions complètes.Les relations d’élasticité isotrope linéarisées fournissent les déformations suivantes :()ε rr = ρω2 r 23(ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + re2 − (1 + ν) r2 i re28Er 2r ) 4ε θθ = ρω2 r 28E((ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + r 2 eε zz = − ν E (σ rr + σ θθ ) = ν ρω 2 r 2E 4)+ (1 + ν) r2 i re2r 2r ) (4 )2(1 + ν) − (3 + ν) r2 i + re2r 2(13)(14)(15)1.6 DéplacementsMontrer que les résultats précé<strong>de</strong>nts permettent <strong>de</strong> déterminer la composante radiale <strong>de</strong>déplacement u r .Comme le déplacement radial vaut u r = rε θθ , il ne dépend pas <strong>de</strong> z et est entièrementdéterminé :()u r = rε θθ = ρω2 r 3(ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + re2 + (1 + ν) r2 i re28Er 2r ) (16)45


Donnons au passage la composante u θ . Les dérivées partielles <strong>de</strong> u θinterviennent dans les <strong>de</strong>ux composantes <strong>de</strong> déformation suivante :par rapport à r et z2ε rθ = − u θr + ∂u θ∂r2ε θz = ∂u θ∂zComme ces <strong>de</strong>ux cisaillements sont nuls dans le cadre <strong>de</strong> la solution recherchée, u θ est unefonction <strong>de</strong> r seulement et vautu θ = αr (17)Cette composante représente une rotation infinitésimale d’angle α par rapport à l’axe e z . Fixonsce mouvement infinitésimal <strong>de</strong> corps rigi<strong>de</strong> à α = 0 dans la suite.Montrer qu’il n’est pas possible <strong>de</strong> déterminer u z . On constate donc l’échec <strong>de</strong> la démarcheprécé<strong>de</strong>nte pour trouver une solution acceptable au problème posé. Quelle hypothèse initialedoit–on remettre en cause ?Il est possible en fait <strong>de</strong> trouver une solution acceptable à ce problème, au moins au sens<strong>de</strong> Saint–Venant. Cette solution, qui sort du cadre <strong>de</strong> ce problème, est plus complexe. Elle estillustrée par la figure 3. Commenter la déformée du disque vis–à–vis <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats précé<strong>de</strong>nts.L’intégration <strong>de</strong> l’équation (15) par rapport à z conduit à l’expression <strong>de</strong> u z suivante :u z = ν ()ρω 2 r 2z 2(1 + ν) − (3 + ν) r2 i + re2 + f(r) (18)E 4r 2où une fonction f <strong>de</strong> la coordonnée r doit être introduite. Pour la déterminer, il faut calculerla déformation <strong>de</strong> cisaillementε rz = 1 ∂u z2 ∂r=ν(1 + ν)2Eρω 2 rz + f ′ (r) (19)Dans la démarche développée précé<strong>de</strong>mment, un tel cisaillement est nul. Or, il est impossible<strong>de</strong> déterminer une fonction f dépendant <strong>de</strong> r seulement et annulant le cisaillement précé<strong>de</strong>nt.L’échec <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> résolution proposée est patent et nous amène à remettre en questionles hypothèses simplificatrices introduites au début du problème. Deux hypothèses peuventlégitimement être remises en question : le cadre même <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes planes et l’indépendance<strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes par rapport à la variable z. Le caractère mince du disque nous a incité à tester ceshypothèses. Toutefois, l’argument <strong>de</strong> minceur, à lui seul, ne permet d’exclure ni la dépendanceen z (le contre–exemple étant la flexion du disque mince), ni même l’existence <strong>de</strong> contraintes σ zzou σ rz dans la solution, même si ces <strong>de</strong>rnières doivent s’annuler à la surface libre du disque. Onmontrera au paragraphe 5 qu’il est possible <strong>de</strong> construire une solution acceptable, en contraintesplanes, au problème posé, mais seulement au sens <strong>de</strong> Saint–Venant. La différence fondamentaleentre cette solution acceptable et les champs proposés précé<strong>de</strong>mment est la dépendance en z<strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes et déformations.Cependant, il s’avère que les expressions <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes et déformations proposées auxparagraphes précé<strong>de</strong>nts représentent fidèlement certains aspects <strong>de</strong> la solution véritable. C’est6


pourquoi on propose <strong>de</strong> continuer à travailler avec ces expressions que l’on appellera dans lasuite “expressions simplifiées” <strong>de</strong> la solution acceptable. Pour cela, indiquer un argument quiincite à retenir l’expression suivante <strong>de</strong> u z :u z = ν ()ρω 2 r 2z 2(1 + ν) − (3 + ν) r2 i + re2 (20)E 4r 2Dans la suite du problème on travaille avec les expressions simplifiées <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes,déformations et déplacements ainsi déterminées.En vertu <strong>de</strong> la symétrie du disque (et <strong><strong>de</strong>s</strong> données du problème) par rapport au plan z = 0,la condition suivante est attendue :u z (r, z = 0) = 0, ∀r ∈ [r i , r e ] (21)Cette condition <strong>de</strong> symétrie entraîne la nullité <strong>de</strong> la fonction f(r) dans (18). Le déplacementu z prend donc la forme annoncée. Cette condition ne remet pas en cause l’échec <strong>de</strong> la démarcheproposée. Mais le champ <strong>de</strong> déplacement proposé constitue une expression simplifiée <strong>de</strong> lasolution. Il est donc utile dans la pratique.La difficulté rencontrée pour remplir toutes les conditions <strong>de</strong> compatibilité avecla forme <strong>de</strong> solution initialement recherchée est typique <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes posés encontraintes planes. Les résultats obtenus <strong>de</strong> la sorte représentent <strong><strong>de</strong>s</strong> expressionssimplifiées <strong>de</strong> la solution acceptable 1 . La pertinence <strong>de</strong> ces expressions simplifiéesvient systématiquement <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> symétries particulières, à savoir lasymétrie par rapport au plan z = 0. Il sera utile <strong>de</strong> quantifier la correction apportéepar la solution correcte établie au sens <strong>de</strong> Saint–Venant.Les expressions simplifiées <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes, déformations et déplacements du disque mincealésé en rotation sont rassemblées dans la table 1.1.7 Contexte infinitésimalLe contexte <strong><strong>de</strong>s</strong> petites perturbations qui a présidé aux développements précé<strong>de</strong>nts exige enparticulier que les déformations restent infinitésimales. Préciser les conditions correspondantes,en fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> rotation et <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques du disque. On ne cherchera pas dansce problème à analyser les conditions associées au caractère infinitésimal <strong><strong>de</strong>s</strong> rotations.Examinons d’abord la déformation circonférentielle,ε θθ = ρω28E≥≥ρω28Eρω24E()(ν 2 − 1)r 2 + (3 + ν)((1 − ν)(ri 2 + re) 2 + (1 + ν) r2 i re2r ) 2((ν 2 − 1)re 2 + (3 + ν)((1 − ν)(ri 2 + re) 2 + (1 + ν)ri 2 ) )(r2e (1 − ν) + r 2 i (3 + ν) ) (22)1 sauf circonstance exceptionnellement favorable, autorisant une dépendance affine <strong>de</strong> la déformation ε zz etdonc aussi <strong>de</strong> la trace <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes avec les coordonnées x, y pour <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> contraintes planes selonz. Cette dépendance affine <strong>de</strong> la déformation ε zz dans le contexte <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes planes est une conséquence<strong><strong>de</strong>s</strong> équations <strong>de</strong> compatibilité.7


ce qui montre que ε θθ ≥ 0. Par ailleurs,ε θθ ≤ ρω28E≤ρω24E((ν 2 − 1)r 2 i + (3 + ν)((1 − ν)(r 2 i + r 2 e) + (1 + ν)r 2 e) )(r2i (1 − ν) + r 2 e(3 + ν) ) ≤ ρω2 r 2 eEOn examine ensuite les déformations radiales et axiales :ε rr = ρω28E|ε rr | ≤ ρω28E≤()3(ν 2 − 1)r 2 + (3 + ν)((1 − ν)(ri 2 + re) 2 − (1 + ν) r2 i re2r ) 2(3(1 − ν 2 )re 2 + (3 + ν)((1 − ν)(ri 2 + re) 2 + (1 + ν)re) ) 2ρω24E (3 − ν)r2 e ≤ ρω2 re2E(23)(24)ε zz = ν ρω 2 (2(1 + ν)r 2 − (3 + ν)(ri 2 + r 2E 4e) )|ε zz | ≤ ν ρω 2 (2(1 + ν)r2E 4e − (3 + ν)(ri 2 + re) ) 2≤2 ρω2 r 2 eEPour établir ces inégalités, on a utilisé la propriété suivante du coefficient <strong>de</strong> Poisson : −1


les efforts volumiques sont corrigés et se transforment en (1 + ν)ρω 2 r, ce qui ne représente pasen général une perturbation infinitésimale <strong><strong>de</strong>s</strong> efforts appliqués, à moins que ν soit idéalementnulle.Pour respecter le contexte infinitésimal, il reste encore à établir les conditions <strong>de</strong> rotationsinfinitésimales. Cette question sera abordée dans le cas <strong>de</strong> la solution correcte au sens <strong>de</strong> Saint–Venant établie au paragraphe 5.1.8 Contact avec le carterIl existe un jeu initial entre l’extrémité <strong><strong>de</strong>s</strong> aubes et le carter du <strong>moteur</strong>. En service, uncontact entre les aubes et un matériau abradable tapissant le carter est possible en raison <strong><strong>de</strong>s</strong>déformations du disque et <strong><strong>de</strong>s</strong> aubes. Ce léger contact garantit l’étanchéité <strong>de</strong> l’écoulement <strong><strong>de</strong>s</strong>gaz. L’augmentation du rayon du disque ne doit toutefois pas dépasser une valeur critique e souspeine d’un arrêt <strong>de</strong> fonctionnement du disque. Indiquer le jeu minimal e autorisé en fonction<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> rotation en service.L’augmentation du rayon extérieur du disque est donné par le déplacementu r (r = r e ) = ρω24E r e(r 2 e(1 − ν) + r 2 i (3 + ν)) (30)Pour une vitesse <strong>de</strong> rotation du disque donnée, <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques géométriques et mécaniquesdonnées, le jeu minimal autorisé est donc e = u r (r = r e ) précé<strong>de</strong>nt, ou une fraction <strong>de</strong> cettevaleur si une abrasion est autorisée.1.9 Prise en compte <strong>de</strong> l’aubageIndiquer une manière approchée <strong>de</strong> prendre en compte l’influence <strong><strong>de</strong>s</strong> aubes sur la réponse dudisque, tout en conservant la schématisation simplifiée axisymétrique du disque mince (figure2).Chaque aube exerce sur le disque une force égale à la résultante <strong><strong>de</strong>s</strong> forces centrifuges sur cetteaube. On propose <strong>de</strong> distribuer <strong>de</strong> manière homogène cette force en tout point <strong>de</strong> la surfaceextérieure du disque sous la forme d’un effort surfacique donné :t d = ρ aube ω 2 r 2 a e rLa distance r a est une distance effective définie à partir du rapport <strong>de</strong> n fois la norme <strong>de</strong> l’effortrésultant sur chaque aube (n, nombre d’aubes) et <strong>de</strong> la surface extérieure du disque πr e H, 2Hétant l’épaisseur du disque. On est amené alors à reprendre les solutions en contraintes (8) et(9) et à i<strong>de</strong>ntifier les constantes A et B avec les nouvelles conditions aux limites :σ rr (r = r i ) = 0,σ rr (r = r e ) = ρ aube ω 2 r 2 a2 Critères <strong>de</strong> plasticité et <strong>de</strong> ruptureOn cherche ici les limites <strong>de</strong> fonctionnement du disque dans le régime élastique. Une vitesse<strong>de</strong> rotation critique est ainsi déterminée en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques du disque.9


z(a)z(b)Fig. 3 – Déformation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>disques</strong> minces en rotation : (a) disque alésé, (b) disque non alésé.L’état initial est en rouge et l’état déformé en grisé. L’épaisseur du disque initial et lesdéformations ont été exagérées pour l’illustration.2.1 Seuil <strong>de</strong> plasticité et vitesse critique pour le disque mince aléséOn utilise le critère <strong>de</strong> Tresca pour rendre compte du développement <strong>de</strong> déformationsplastiques au sein du disque. On note σ 0 la limite d’élasticité du matériau en traction. Lafonction critère s’écritf(σ ∼) = max (σ i − σ j ) − σ 0(σ i ,σ j )où les σ i désignent les contraintes principales. Le comportement du matériau reste purementélastique tant quef(σ ∼) < 0Tracer les profils <strong>de</strong> contraintes σ rr et σ θθ obtenues au paragraphe 1.4. On se placera dansla situation ν > 0 pertinente pour les classes <strong>de</strong> matériaux envisageables dans ce genred’applications.Indiquer en quel point du disque l’écoulement plastique va commencer.Donner la vitesse <strong>de</strong> rotation ω eplasticité.correspondante, associée à l’apparition possible <strong>de</strong> laRemarquer que la vitesse critique ne dépend pas du module <strong>de</strong> Young du matériau.La contrainte circonférentielle σ θθ est une fonction décroissante <strong>de</strong> r, au moins pour ν > 0. Elleprend les valeurs minimale et maximale suivantes :σ minθθ = σ θθ (r = r e ) = ρω24 ((3 + ν)r2 i + (1 − ν)r 2 e) (31)σ maxθθ = σ θθ (r = r i ) = ρω24 ((3 + ν)r2 e + (1 − ν)r 2 i ) (32)10(33)


La différenceσ θθ − σ rr = ρω24 ((1 − ν)r2 + (3 + ν) r2 i re2r ) ≥ 0 (34)2est positive pour r i ≤ r ≤ r e . Ces contraintes normalisées par σθθ min sont tracées sur la figure 4.Les contraintes principales se rangent donc dans l’ordre<strong>de</strong> sorte que le critère <strong>de</strong> Tresca <strong>de</strong>vient :σ zz = 0 ≤ σ rr ≤ σ θθ (35)f(σ ∼) = σ θθ − σ 0 < 0 (36)Pour une vitesse <strong>de</strong> rotation donnée, la fonction critère est maximale en r = r i . C’est donc àce endroit que va commencer l’écoulement plastique. Ceci <strong>de</strong>vient possible lorsquece qui correspond à la vitesse critiqueσ maxθθ = σ 0ρω 2 e =4σ 0r 2 i (1 − ν) + r2 e(3 + ν)(37)La vitesse critique dépend donc uniquement <strong>de</strong> la limite d’élasticité σ 0 en traction, <strong>de</strong> la massevolumique et du coefficient <strong>de</strong> Poisson du matériau, ainsi que <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques géométriquesr i , r e du disque.En admettant que la plasticité s’initie au même endroit que pour le critère <strong>de</strong> Tresca, montrerque l’utilisation d’un critère <strong>de</strong> von Mises ne modifie pas la valeur <strong>de</strong> la vitesse limite dufonctionnement élastique.Le critère <strong>de</strong> von Mises fait intervenir la contrainte équivalenteσ eq =√12 ((σ 1 − σ 2 ) 2 + (σ 2 − σ 3 ) 2 + (σ 3 − σ 1 ) 2 )(cf. paragraphe ??). Dans le cas du disque mince, elle vaut√σ eq = σθθ 2 + σ2 rr − σ θθ σ rrElle prend la valeur σθθmax en r = r i car la contrainte radiale s’y annule. En effet, le matériauen r = r i est soumis à un état <strong>de</strong> traction simple selon e θ . En admettant que la contrainteéquivalente est effectivement maximale en r = r i , on trouve donc la même vitesse limite qu’avecle critère <strong>de</strong> Tresca 2 .2 Un calcul un peu lourd montre que pour <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs pertinentes du coefficient <strong>de</strong> Poisson (en fait au moinspour ν > −1/3) la contrainte équivalente <strong>de</strong> von Mises est maximale en r = r i . Par contre, elle n’est pasmonotone par rapport à r pour toutes ces valeurs <strong>de</strong> ν.11


54.543.532.521.510.5σ θθσ rrσ minθθσ minθθ(a)00.150.20.30.40.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1r r e4.543.532.521.510.5σ θθσ rrσ minθθσ minθθ(b)00.10.20.30.40.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1r r eFig. 4 – Profil <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes radiale et circonférentielle dans un disque alésé mince en rotation,normalisées par la contrainte circonférentielle minimale : (a) cas r e /r i = 10, (b) cas r e /r i = 100.Pour les courbes, on a pris ν = 0.3.12


¢¢¡543σ θθσ rrσ minθθσ minθθ210(a)2.50¡0.20.40.60.81r r e21.510.5σ θθσ rrσ minθθσ minθθ(b)000.20.40.60.81r r eFig. 5 – Profil <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes radiale et circonférentielle dans un disque mince en rotation,normalisée par la contrainte circonférentielle minimale : (a) disque à alésage infinitésimal, (b)disque sans alésage. Pour les courbes, on a pris ν = 0.3. Le signe ⊃ indique que le point entouréest exclus. Les valeurs en zéro <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions tracées sont données par les points.13


2.2 Vitesse critique pour un disque en superalliage à base <strong>de</strong> nickelEvaluer numériquement la vitesse critique ω e dans le cas d’un disque en superalliage à base <strong>de</strong>nickel <strong>de</strong> limite d’élasticité σ 0 = 1000 MPa. Les superalliages à base <strong>de</strong> nickel doivent leur nomà leur forte limite d’élasticité, même pour <strong><strong>de</strong>s</strong> hautes températures. On prendra les dimensionstypiques :r i = 10 mm, r e = 50 mmOn donnera l’estimation trouvée en nombre <strong>de</strong> tours par minute.Les <strong>disques</strong> <strong>de</strong> <strong>turbine</strong>s <strong>de</strong> compresseur sont en général en alliage <strong>de</strong> titane, tandis que ceux <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>turbine</strong>s haute pression, soumises à <strong><strong>de</strong>s</strong> températures plus élevées sont en superalliage à base<strong>de</strong> nickel. Considérons ce <strong>de</strong>rnier cas en prenant ρ = 8080 kg.m −3 :√4 × 10ω e =98080 (0.01 2 (1 − 0.3) + 0.5 2 (3 + 0.3)) = 3841 rad.s−1 ≃ 74000 tr.min −1Les vitesses typiques <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> <strong>moteur</strong> d’hélicoptère sont <strong>de</strong> 60000 tr.min −1 , contre20000 tr.min −1 dans les <strong>moteur</strong>s d’avion.2.3 Rupture brutaleUtiliser un critère <strong>de</strong> rupture fragile et déterminer la vitesse limite correspondante.Un critère <strong>de</strong> rupture fragile est le critère <strong>de</strong> contrainte normale positive maximale (cf.paragraphe ??). Dans le disque mince alésé, les contraintes principales sont rangées dans l’ordre(35). La contrainte normale positive maximale est donc σ θθ . A une vitesse donnée, elle estmaximale en r = r i , ce qui conduit à même vitesse critique ω e que celle donnée par (37).3 Cas où le rayon <strong>de</strong> l’alésage est très faibleOn envisage le cas <strong>de</strong> <strong>disques</strong> alésés pour lesquels r i /r e est très faible. Le passage à la limiter i → 0 dans les résultats précé<strong>de</strong>nts doit être effectué avec précaution.3.1 Passage à la limite en un point 0 < r ≤ r eEn considérant les contraintes déterminées au paragraphe 1.4, calculer les <strong>de</strong>ux limitessuivantes, lorsque l’on fait tendre r i vers 0, en un point r donné du disque tel que 0 < r ≤ r e ,et fixé indépendamment <strong>de</strong> r i :limr i →0 σ rr(r)lim σ θθ(r)r i →0Tracer les profils <strong>de</strong> contraintes obtenues à la limite.14


En faisant tendre r i vers 0, pour 0 < r ≤ r e fixé indépendamment <strong>de</strong> r i dans les expressions(8) et (9), nous obtenons les fonctionsf r (r) := limri →0 σ rr(r) = 3 + ν8 ρω2 (r 2 e − r 2 ) (38)f θ (r) := limri →0 σ θθ(r) = ρω28 ((3 + ν)r2 e − (1 + 3ν)r 2 ) (39)3.2 Passage à la limite en r = r iDéterminer cette fois la limite <strong>de</strong> la valeur <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes en r = r i lorsque r i tend vers 0 :lim σ rr(r i )r i →0lim σ θθ(r i )r i →0Ajouter les points obtenus sur le tracé précé<strong>de</strong>nt.Donner alors la vitesse limite <strong>de</strong> fonctionnement élastique d’un disque en rotation percé d’untrou central <strong>de</strong> rayon infinitésimal. Vérifier la cohérence du résultat avec l’expression ω e trouvéeau paragraphe (2.1) dans le cas général.En faisant tendre r i vers 0, pour r = r i dans les expressions (8) et (9), nous obtenons lesvaleursOn remarque quef r (0) := limri →0 σ rr(r i ) = 0 (40)f θ (0) := limri →0 σ θθ(r i ) = ρω24 (3 + ν)r2 e (41)f θ (0) = 2 lim f θ(r)r→0,r>0Autrement dit, la convergence <strong><strong>de</strong>s</strong> expressions <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes dans le disque alésé vers lesfonctions f r et f θ caractérisant les contraintes dans un disque dont l’alésage est infinitésimal,est une convergence simple mais non uniforme. La figure 4 pour <strong>de</strong>ux valeurs du rapport r i /r eillustre ce fait. Les fonctions f r et f θ présentent une discontinuité en r = 0.Les profils <strong>de</strong> contraintes dans le disque à alésage infinitésimal sont représentées sur la figure5(a).Le critère <strong>de</strong> plasticité <strong>de</strong> Tresca sera atteint en premier lieu en r = 0 pour f θ (0) = σ 0 ce quifournit la vitesse limite du disque à alésage infinitésimal :ρ ( )ωeinf 2 4σ 0 =(3 + ν)re2(42)Remarquer que ωeinf s’obtient en faisant r i = 0 dans l’expression (37) trouvée pour les <strong>disques</strong>à alésage quelconque.15


4 Comportement élastique linéarisé d’un disque mincenon aléséDes expressions simplifiées <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes et déformations régnant dans un disque mincenon alésé peuvent être établies en suivant une démarche similaire à celle mise en œuvre dansla situation précé<strong>de</strong>nte. On peut vérifier que ces expressions simplifiées coïnci<strong>de</strong>nt avec l’étatlimite r i → 0 déterminé au paragraphe 3.1, à condition toutefois <strong>de</strong> prolonger par continuitécette fonction en r = 0.En déduire la vitesse limite <strong>de</strong> fonctionnement élastique du disque mince non alésé en rotation.Qu’en concluez–vous sur la résistance relative <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>disques</strong> alésé et non alésé ?4.1 Contraintes, déformations et déplacementsDans le cas du disque non alésé, l’équation différentielle à résoudre pour trouver σ rr esttoujours donnée par (10) lorsque le comportement du disque reste purement élastique. Lescontraintes sont donc <strong>de</strong> la forme (8) et (9). L’absence <strong>de</strong> singularité attendue en r = 0 impliqueque A = 0. La constante B est alors déterminée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la condition à la limiteσ rr (r = r e ) = 0. Finalement, les contraintes sontσ rr = ρω2 (3 + ν)(re 2 − r 2 ) (43)8σ θθ = ρω28 (r2 e(3 + ν) − r 2 (1 + 3ν)) (44)Constater que ces contraintes sont égales aux fonctions limites f r et f θ sur ]0, r e ] trouvées auparagraphe 3.1 pour les <strong>disques</strong> à alésage infinitésimal. Les valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes en r = 0sont obtenues en prolongeant par continuité ces fonctions en 0.Les déformations associées aux contraintes par la loi d’élasticité isotrope sontε rr = ρω28E (1 − ν)(r2 e(3 + ν) − 3r 2 (1 + ν)) (45)ε θθ = ρω28E (1 − ν)(r2 e(3 + ν) − r 2 (1 + ν)) (46)ε zz = −ν ρω24E (r2 e(3 + ν) − 2r 2 (1 + ν)) (47)Les déplacements u r = rε θθ et u z tel que ∂u z /∂z = ε zz s’en déduisent :u r = ρω2 r8E (1 − ν)(r2 e(3 + ν) − r 2 (1 + ν)) (48)u z = −νz ρω24E (r2 e(3 + ν) − 2r 2 (1 + ν)) (49)où la condition <strong>de</strong> symétrie u z (z = 0) = 0 a été utilisée.Les contraintes, déformations et déplacements du disque mince non alésé en rotation sontrassemblées dans la table 2.16


4.2 Limite d’élasticitéLes profils <strong>de</strong> contraintes trouvés sont illustrés sur la figure 5(b). Les contraintes sont ànouveau rangés dans l’ordre (35) <strong>de</strong> sorte que la recherche <strong>de</strong> la vitesse limite <strong>de</strong> fonctionélastique du disque est similaire à l’analyse du paragraphe 2.1. En particulier,σ minθθ= σ θθ (r = r e ) = ρω24 (1 − ν)r2 e, σθθmax = σ θθ (r = 0) = ρω28 (3 + ν)r2 e (50)La vitesse limite est donc donnée parρω 2 e =8σ 0r 2 e(3 + ν)(51)Elle est √ 2 fois plus gran<strong>de</strong> que la valeur obtenue dans le cas du disque mince avec un alésageinfinitésimal d’après les résultats du paragraphe 3.2. En l’absence d’alésage, l’état <strong>de</strong> contrainteau centre est équibiaxial en r = 0 :σ rr (r = 0) = σ θθ (r = 0)contrairement au cas alésé pour lequel le bord <strong>de</strong> l’alésage est caractérisé par un état <strong>de</strong> tractionsimple.Cette étu<strong>de</strong> montre qu’un disque alésé est plus vulnérable qu’un disque massif.Dans les applications industrielles, un disque massif sera donc préférable là où c’estpossible.17


Contraintesσ rr = − 3 + ν ρω 28 r 2 (r2 − ri 2 )(r 2 − re)2( ( ) )σ θθ = ρω2 r 2r2(3 + ν) i re2 + r2 i + re2 − (1 + 3ν)8r 4 r 2Déformations(ε rr = ρω2 r 23(ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + re28E (r 2ε θθ = ρω2 r 2(ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + re28Er 2ε zz = − ν E (σ rr + σ θθ ) = ν ρω 2 r 2E 4Déplacements− (1 + ν) r2 i r 2 er 4 ) )+ (1 + ν) r2 i r 2 er 4 ) )()2(1 + ν) − (3 + ν) r2 i + re2r 2()u r = rε θθ = ρω2 r 3(ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + re2 + (1 + ν) r2 i re28Er 2r ) 4u z = ν ()ρω 2 r 2z 2(1 + ν) − (3 + ν) r2 i + re2E 4r 2ρω 2 e =Vitesse limite4σ 0r 2 i (1 − ν) + r2 e(3 + ν)Tab. 1 – Récapitulatif : élastostatique d’un disque mince alésé animé d’une vitesse <strong>de</strong> rotationω (expressions simplifiées).18


Contraintesσ rr = ρω2 (3 + ν)(re 2 − r 2 )8σ θθ = ρω28 (r2 e(3 + ν) − r 2 (1 + 3ν))Déformationsε rr = ρω28E (1 − ν)(r2 e(3 + ν) − 3r 2 (1 + ν))ε θθ = ρω28E (1 − ν)(r2 e(3 + ν) − r 2 (1 + ν))ε zz = −ν ρω24E (r2 e(3 + ν) − 2r 2 (1 + ν))Déplacementsu r = ρω2 r8E (1 − ν)(r2 e(3 + ν) − r 2 (1 + ν))u z = −ν ρω24E z(r2 e(3 + ν) − 2r 2 (1 + ν))Vitesse limiteρω 2 e =8σ 0r 2 e(3 + ν)Tab. 2 – Récapitulatif : élastostatique d’un disque mince non alésé animé d’une vitesse <strong>de</strong>rotation ω (expressions simplifiées).19


5 Solution, au sens <strong>de</strong> Saint–Venant, du problème <strong>de</strong>l’élastostatique d’un disque mince en rotationLe problème du disque mince (alésé ou non) en rotation est repris ici en restant dans le cadre<strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes planes (σ zz = σ rz = σ θz = 0) mais en acceptant une dépendance en z pour lescontraintes radiale et circonférentielle :σ ∼= σ rr (r, z)e r ⊗ e θ + σ θθ (r, z)e θ e θ (52)Une telle dépendance a été reconnue comme nécessaire au cours <strong>de</strong> la démarche mise en œuvreaux paragraphes précé<strong>de</strong>nts. Le disque est d’épaisseur 2H.5.1 Expressions générales <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintesLes relations (5) et (6) établies respectivement aux paragraphes 1.2 et 1.3 sont valables àcondition <strong>de</strong> les écrire sous la forme :∂σ rr∂r+ σ rr − σ θθr+ ρω 2 r = 0 (53)(1 + ν)(σ rr − σ θθ ) = r( ∂σ θθ∂r− ν ∂σ rr∂r ) (54)La dérivée partielle <strong>de</strong> σ rr par rapport à r est alors solution <strong>de</strong> l’équationr ∂2 σ rr∂r 2Les expressions générales <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes s’en déduisent :+ 3 ∂σ rr∂r + ρω2 r(3 + ν) = 0 (55)σ rr = − ρω28 (3 + ν)r2 + A(z)r 2 + B(z) (56)σ θθ = − ρω28 (1 + 3ν)r2 − A(z)r 2 + B(z) (57)où <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions A et B <strong>de</strong> la variable z seulement, ont été introduites.5.2 Equations <strong>de</strong> compatibilitéLes équations <strong>de</strong> compatibilité en coordonnées cylindriques ont une forme complexe et neseront pas utilisées explicitement ici. On va procé<strong>de</strong>r d’une manière différente en utilisantcertaines relations directes entre déformations et déplacements. Les déplacements non nuls u ret u z sont <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions <strong>de</strong> r et z. En particulier, la composante u r du déplacement n’est autreque rε θθ . La condition <strong>de</strong> compatibilité ε rr = ∂(rε θθ )/∂r a en fait déjà été utilisée, <strong>de</strong> sorte quecette relation est automatiquement satisfaite. Par suite,u r = rε θθ = r(σ θθ − νσ rr )/E = − ρω28E (1 − ν2 )r 3 − A(z)(1 − ν)(1 + ν) + B(z)rEr ELe déplacement u z se déduit <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> contraintes déterminé précé<strong>de</strong>mment au travers <strong>de</strong> larelation∂u z∂z = ε zz = −ν(σ rr + σ θθ ) = ρω2 ν(1 + ν)r 2 − 2 ν B(z) (59)2 E E20(58)


qui s’intègre enu z =ν(1 + ν) ρω 2E 2 r2 z − 2ν ∫EB(z)dz + f z (r) (60)où la fonction f z à déterminer ne dépend que <strong>de</strong> la variable r. La solution recherchée n’admetpas <strong>de</strong> cisaillement σ rz :σ rz = 2µε rz = 0 =⇒ ∂u r∂z + ∂u z∂r = 0 (61)Cela se traduit par la relation− A′ (z)Er (1 + ν) + B′ (z)r 1 − νELa dérivation <strong>de</strong> cette équation par rapport à z permet d’établir queLes fonctions cherchées sont donc <strong>de</strong> la forme+ ρω2E ν(1 + ν)rz + f ′ z(r) = 0 (62)A ′′ (z) = 0, B ′′ ν(1 + ν)(z) = −1 − ν ρω2 (63)A(z) = A 1 z + A 0 , B(z) = −En revenant alors à la relation initiale (62), on obtientce qui fournit la fonction f z cherchée :ν(1 + ν) z2ρω21 − ν 2 + B 1z + B 0 (64)− 1 + νEr A 1 + 1 − νE rB 1 + f ′ z = 0 (65)f z (r) = 1 + νEA 1 log r 1 − ν− B 1r i 2E (r2 − ri 2 ) (66)La constante d’intégration a été prise telle que u z (r = r i , z = 0) = 0.5.3 Détermination complète <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintesLa détermination complète <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes est présentée dans le cas où la solution présenteune symétrie par rapport au plan z = 0. Cette condition <strong>de</strong> symétrie implique queu z (r, z = 0) = 0, ∀r (67)La fonction f z doit donc être i<strong>de</strong>ntiquement nulle. L’expression <strong>de</strong> f z trouvée en (66) conduitalors àB 1 = 0, A 1 = 0Les contraintes et déformation présentent donc une dépendance en z 2 et <strong><strong>de</strong>s</strong> termes constants,en plus <strong>de</strong> la dépendance vis–à–vis <strong>de</strong> r.A ce sta<strong>de</strong>, il faut distinguer le cas du disque alésé et le cas du disque massif.21


5.3.1 Disque aléséLa forme générale <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes a été obtenue :σ rr = − ρω28 (3 + ν)r2 + A r 2 + B 2z 2 + B 0 (68)σ θθ = − ρω28 (1 + 3ν)r2 − A r 2 + B 2z 2 + B 0 (69)où A a été mis pour A 0 par simplicité. Le vecteur–contrainte en r = r i et r = r e est dirigé selone r et prend les valeursσ rr (r = r i ) = − ρω28 (3 + ν)r2 i + A r 2 iσ rr (r = r e ) = − ρω28 (3 + ν)r2 e + A r 2 e+ B 2 z 2 + B 0 (70)+ B 2 z 2 + B 0 (71)On voit qu’il n’est pas possible <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong> constantes A et B 0 permettant <strong>de</strong> remplir lacondition <strong>de</strong> bord extérieur libre, i.e.σ rr (r = r i ) = σ θθ (r = r e ) = 0à toute cote z. On va donc se contenter <strong>de</strong> rechercher une solution permettant <strong>de</strong> remplir cettecondition en moyenne seulement. La condition à la limite t = 0 ne sera donc pas remplie pointpar point sur les bords r = r i et r e mais seulement en résultante sur un secteur infinitésimaldu disque r i dθ × 2H ou r e dθ × 2H :∫(∫ )R = r e dθe r = 0t dz = r e dθr=r e= r e dθ(− ρω2r=r eσ rr dz8 (3 + ν)r2 e2H + A H 32H + 2Bre2 23 + B 02H(72))e r (73)Une condition analogue doit être écrite en r = r i . Deux équations portant sur les constantesd’intégration A et B 0 s’en déduisentB 0 + A r 2 iB 0 + A r 2 e= ρω28 (3 + H 2ν)r2 i − B 23= ρω28 (3 + H 2ν)r2 e − B 23Il est effectivement possible <strong>de</strong> remplir la condition <strong>de</strong> résultante nulle au bord grâce aux valeursB 0 = ρω28 (3 + ν)(r2 e + r 2 i ) − B 2H 23 , A = −ρω2 8 (3 + ν)r2 i r 2 e (74)Il faut encore vérifier que le moment résultant sur chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> bords infinitésimaux est bien nul.Un argument <strong>de</strong> symétrie permet en fait d’assurer cette condition.La solution obtenue est une solution acceptable au sens <strong>de</strong> Saint–Venant si le disqueest suffisamment mince :H/r e ≪ 1, H/r i ≪ 122


En effet, les surfaces sur lesquelles les résultantes ont été calculées possè<strong>de</strong>nt alors <strong>de</strong>uxdimensions caractéristiques, à savoir H et r i/e dθ, qui sont faibles <strong>de</strong>vant la dimension r e − r idu disque. Les expressions que nous allons proposer sont alors proches <strong>de</strong> la solution réellepour r i ≪ r ≪ r e , c’est–à–dire en tout point assez loin <strong><strong>de</strong>s</strong> bords du disque alésé, en vertu duprincipe <strong>de</strong> Saint–Venant.Voici enfin les expressions complètes <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes régnant dans un disque mince alésé,en régime élastostatique :σ rr = − ρω2 (3 + ν)(r 2 − r 28r 2 i )(r 2 − re) 2 2 ν(1 + ν)+ ρω2(1 − ν) (H2 3 − z2 ) (75)σ θθ = − ρω28r ((1 + 2 3ν)r4 − (3 + ν)((ri 2 + re)r 2 2 + ri 2 re) 2 2 ν(1 + ν)+ ρω2(1 − ν) (H2 3 − z2 ) (76)5.3.2 Disque non aléséDans le cas du disque massif, les expressions <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes sous la forme (68) et (69) sontvalables à condition <strong>de</strong> prendre A = 0, c’est–à–dire d’exclure toute singularité en r = 0. Anouveau il n’est pas possible <strong>de</strong> satisfaire la condition bord libre en tout point (r e , z) du bor<strong>de</strong>xtérieur. Il est possible toutefois <strong>de</strong> trouver une constante B 0 permettant d’annuler le torseurrésultant sur tout secteur infinitésimal (r e , dθ) du bord extérieur :B 0 = ρω2 (3 + ν)r 2 H 2e − B 283La solution proposée ici est acceptable pour les <strong>disques</strong> mincesH/r e ≪ 1en vertu du principe <strong>de</strong> Saint–Venant. Voici enfin les expressions <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes qui s’établissentdans un disque mince <strong>de</strong> rayon r e et d’épaisseur 2H :σ rr = − ρω2 (3 + ν)(r 2 − r 2 2 ν(1 + ν)8e) + ρω2(1 − ν) (H2 3 − z2 ) (77)σ θθ = ρω28 ((3 + ν)r2 e − (1 + 3ν)r 2 2 ν(1 + ν)) + ρω2(1 − ν) (H2 3 − z2 ) (78)Il apparaît clairement que les contributions en z 2 et H 2 sont numériquement négligeables dansles expressions précé<strong>de</strong>ntes par rapport aux autres contributions, dès lors que H/r e ≪ 1. Cefait justifie a posteriori la pertinence <strong><strong>de</strong>s</strong> expressions simplifiées <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes données dansles tableaux 1 et 2.23


5.4 Déformations et déplacementsVoici les déformations et déplacements au sein d’un disque mince alésé en rotation :ε rr = ρω2 r 28E(3(ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + re2r)23 − z2(+ ρω2 H22E ν(1 + ν)ε θθ = ρω2 r 28E((ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + r 2 er 2+ ρω22E ν(1 + ν) ( H23 − z2 )ε zz = − ν E (σ rr + σ θθ ) = ν ρω 2 r 2E 4( )−ρω2 ν(1 + ν) H2E 1 − ν 3 − z2u r = ρω2 r 38E(+ ρω2 H22E ν(1 + ν)u z = ν ρω 2 r 2E 4− (1 + ν) r2 i r 2 er 4 ) )+ (1 + ν) r2 i r 2 er 4 ) )()2(1 + ν) − (3 + ν) r2 i + re2r 2((ν 2 − 1) + (3 + ν)((1 − ν) r2 i + re2r)23 − z2+ (1 + ν) r2 i r 2 er 4 ) )(79)(80)(81)r (82)( )ν(1 + ν) H21 − ν 3 − z2z (83)3()2(1 + ν) − (3 + ν) r2 i + re2 z − ρω2r 2 EVoici les déformations et déplacements au sein d’un disque mince sans alésage en rotation :ε rr = ρω28E (1 − ν) ( (3 + ν)r 2 e − 3(1 + ν)r 2) + ρω22E ν(1 + ν) ( H23 − z2 )ε θθ = ρω28E (1 − ν) ( (3 + ν)r 2 e − (1 + ν)r 2) + ρω22E ν(1 + ν) ( H23 − z2 )ε zz = − νρω24E((3 + ν)r2e − 2(1 + ν)r 2) − ρω2Eν(1 + ν)1 − ν( H23 − z2 )u r = ρω28E (1 − ν) ( (3 + ν)r 2 e − (1 + ν)r 2) r + ρω22E ν(1 + ν) ( H23 − z2 )u z = − νρω24E((3 + ν)r2e − 2(1 + ν)r 2) z − ρω2Eν(1 + ν)1 − ν( H23 − z23(84)(85)(86)r (87))z (88)Il apparaît clairement que les contributions en z 2 et H 2 sont numériquement négligeables dansles expressions précé<strong>de</strong>ntes par rapport aux autres contributions, dès lors que H/r e ≪ 1. Ce fait24


justifie a posteriori la pertinence <strong><strong>de</strong>s</strong> expressions simplifiées <strong><strong>de</strong>s</strong> déformations et déplacementsdonnés dans les tableaux 1 et 2.5.5 Déformée du disqueLes déformées typiques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>disques</strong> alésés et non alésés sont représentées sur la figure 3.Analysons par exemple ce que <strong>de</strong>vient la surface initiale z = H d’un disque sans alésage. Lespoints <strong>de</strong> ce plan se déplacent enr ′ = r + u r (r, H) (89)z ′ = H + u z (r, H) (90)Dans le contexte infinitésimal, il est licite <strong>de</strong> remplacer r par r ′ dans la <strong>de</strong>rnière équation. Lasurface déformée a donc aussi pour équationz ′ − H − u z (r ′ , H) = 0En tenant compte <strong>de</strong> l’expression (88) <strong>de</strong> u z , cette surface apparaît comme une portion <strong>de</strong>paraboloï<strong>de</strong> <strong>de</strong> révolution qui, dans le contexte infinitésimal, ne peut être distingué <strong>de</strong> la sphèreosculatrice <strong>de</strong> rayon2ER =(91)ρω 2 ν(1 + ν)HDe manière similaire, le bord libre r = r e , θ donné, |z| ≤ H se transforme en une portion <strong>de</strong>parabole qui, dans le contexte infinitésimal, ne peut être distingué <strong>de</strong> la sphère osculatrice <strong>de</strong>rayonER =(92)ρω 2 ν(1 + ν)r eRemarquer que les <strong>de</strong>ux surfaces transformées étudiées restent orthogonales au point <strong>de</strong>coordonnées initiales (r e , H). Ce fait est dû à la nullité du cisaillement ε rz .Ces caractéristiques <strong>de</strong> la déformée du disque ont été mises en évi<strong>de</strong>nce en particulier dans(?).25

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