ORIGINE DES CELTES. 7une lutte grandiose s'engagea. E<strong>le</strong>vé par <strong>le</strong>s bardes, Vercingétorix avaiten partage <strong>le</strong>s qualités qui s'imposent à l'admiration des hommes, <strong>et</strong> qui<strong>le</strong>ur commandent l'obéissance, <strong>le</strong> respect. Son amour de la Gau<strong>le</strong>grandissait avec <strong>le</strong> progrès croissant des armées romaines.Quel<strong>le</strong> différence entre Vercingétorix <strong>et</strong> César ! <strong>Le</strong> héros gaulois,p<strong>le</strong>in de foi dans la puissance invisib<strong>le</strong> qui gouverne <strong>le</strong>s <strong>monde</strong>s,soutenu par sa croyance aux vies futures, avait pour règ<strong>le</strong> de conduite <strong>le</strong>devoir, pour idéal la grandeur <strong>et</strong> la liberté de son pays.César, lui, profondément sceptique, ne croyait qu'à la fortune. Tout enc<strong>et</strong> homme était ruse <strong>et</strong> calcul ; une soif immense de domination <strong>le</strong>dévorait. Après une existence de débauches, criblé de d<strong>et</strong>tes, il venait enGau<strong>le</strong> chercher dans la guerre <strong>le</strong>s moyens de re<strong>le</strong>ver son crédit. Ilconvoitait de préférence <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s riches, <strong>et</strong> après <strong>le</strong>s avoir livrées aupillage, on voyait chaque fois de longs convois s'acheminer vers l'Italie<strong>et</strong> porter l'or gaulois aux créanciers de César.Est-il besoin de rappe<strong>le</strong>r qu'en fait de patriotisme, César, parjure,anéantit <strong>le</strong>s libertés romaines <strong>et</strong> opprima son pays. Certes, nous nenierons pas <strong>le</strong> génie politique <strong>et</strong> militaire de César, mais nous devons àla vérité de rappe<strong>le</strong>r que ce génie était terni par des vices honteux.Et c'est dans <strong>le</strong>s écrits de c<strong>et</strong> ennemi de la Gau<strong>le</strong> que l'on va souventchercher la vérité historique ! C'est dans ses Commentaires, écrits sousl'inspiration de la haine, avec l'intention évidente de se rehausser auxyeux de ses concitoyens, que l'on étudie l'histoire de la guerre desGau<strong>le</strong>s. Mais deux auteurs romains, Pollion <strong>et</strong> Suétone, avouent euxmêmesque c<strong>et</strong>te oeuvre fourmil<strong>le</strong> d'inexactitudes, d'erreurs volontaires.En résumé, <strong>le</strong>s Gaulois, ardents, enthousiastes, impressionnab<strong>le</strong>s,avaient bénéficié du courant celtique, de ce grand courant, véhicu<strong>le</strong> deshautes inspirations qui, dès <strong>le</strong>s premiers âges, avait régné sur tout <strong>le</strong>nord-ouest de l'Europe. Ils s'étaient imprégnés des effluves magnétiquesdu sol, de ces éléments qui, dans toutes <strong>le</strong>s régions de la terre,caractérisent <strong>et</strong> différencient <strong>le</strong>s races humaines 2 .Mais <strong>le</strong>ur fougue juvéni<strong>le</strong>, <strong>le</strong>ur passion pour <strong>le</strong>s armes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s combats<strong>le</strong>s avaient menés trop loin, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s perturbations causées à l'ordre <strong>et</strong> à lamarche régulière des choses r<strong>et</strong>ombèrent lourdement sur eux en vertu dec<strong>et</strong>te loi souveraine qui ramène, sur <strong>le</strong>s individus comme sur <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s,toutes <strong>le</strong>s conséquences des oeuvres qu'ils ont accomplies. Car tout ce2 Voir à la fin de l'ouvrage <strong>le</strong>s messages d'Allan Kardec, n° 5 <strong>et</strong> 6 sur <strong>le</strong>s courants celtiques,chap. XIII.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr
ORIGINE DES CELTES. 8que nous faisons r<strong>et</strong>ombe sur nous à travers <strong>le</strong>s temps en pluies ou enrayons, en joies ou en dou<strong>le</strong>urs, <strong>et</strong> la dou<strong>le</strong>ur n'est pas l'agent <strong>le</strong> moinsefficace de l'éducation des âmes <strong>et</strong> de l'évolution des sociétés.** *<strong>Le</strong> druidisme s'attachait surtout à développer la personnalité humaineen vue de l'évolution qui lui est assignée. Il en cultivait <strong>le</strong>s qualitésactives, l'esprit d'initiative, l'énergie, <strong>le</strong> courage ; tout ce qui perm<strong>et</strong>d'affronter <strong>le</strong>s épreuves, l'adversité, la mort avec une ferme assurance.C<strong>et</strong> enseignement développait au plus haut degré chez l'homme <strong>le</strong>sentiment du droit, de l'indépendance <strong>et</strong> de la liberté.Par contre, on lui a reproché d'avoir trop négligé <strong>le</strong>s qualités passives<strong>et</strong> <strong>le</strong>s sentiments affectifs. <strong>Le</strong>s Gaulois se savaient égaux <strong>et</strong> libres, maisils n'avaient pas une conscience suffisante de c<strong>et</strong>te fraternité nationa<strong>le</strong>qui assure l'unité d'un grand pays <strong>et</strong> constitue sa sauvegarde à l'heure dudanger.<strong>Le</strong> druidisme avait besoin de ce complément que <strong>le</strong> christianisme deJésus lui a apporté. Nous parlons du christianisme primitif, non encorealtéré par l'action des temps, <strong>et</strong> qui, dans <strong>le</strong>s premiers sièc<strong>le</strong>s, présentaittant d'analogie avec <strong>le</strong>s croyances celtiques puisqu'il reconnaissait l'unitéde Dieu, la succession des vies de l'âme <strong>et</strong> la pluralité des <strong>monde</strong>s 3 . C'estpourquoi <strong>le</strong>s Celtes l'adoptèrent avec d'autant plus d'empressement qu'ilsy étaient mieux préparés par <strong>le</strong>urs propres aspirations. Encore au IV°sièc<strong>le</strong>, on peut voir par la controverse de saint Jérôme avec <strong>le</strong> GauloisVigilancius, de saint Bertrand de Comminges, que la grande majoritédes chrétiens de c<strong>et</strong>te époque adm<strong>et</strong>taient la pluralité des existences del'âme.Pénétrés de l'idée qu'ils étaient animés d'un principe impérissab<strong>le</strong>, touségaux dans <strong>le</strong>urs origines, dans <strong>le</strong>urs destinées, nos pères ne pouvaientsupporter aucune oppression. Aussi <strong>le</strong>urs institutions politiques <strong>et</strong>socia<strong>le</strong>s étaient éminemment républicaines, démocratiques. Et c'est enel<strong>le</strong>s qu'il faut rechercher la source de ces aspirations égalitaires,libéra<strong>le</strong>s, qui sont un des côtés de notre caractère national.Tous <strong>le</strong>s Gaulois prenaient part à l'é<strong>le</strong>ction du Sénat, qui avait missiond'établir <strong>le</strong>s lois. Chaque république élisait ses chefs temporaires, civils<strong>et</strong> militaires. Nos pères n'ont pas connu <strong>le</strong>s différences de caste. Ils3 Voir mon ouvrage Christianisme <strong>et</strong> Spiritisme.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr