Le Génie Celtique et le monde invisible

Le Génie Celtique et le monde invisible Le Génie Celtique et le monde invisible

autoresespiritasclassicos.com
from autoresespiritasclassicos.com More from this publisher
12.07.2015 Views

LA BRETAGNE FRANÇAISE. 33en 1792, dans les rues et places de Quimper, ranimait la flamme desenthousiasmes patriotiques chez les plus indifférents 17 .Parlerons-nous d'un contemporain, de Quellien, qui se disaitironiquement « le dernier des bardes » et dont la verve intarissableégayait les cafés littéraires et les salles de rédaction de Paris ? Aprèsavoir créé les « dîners celtiques » qui réunissaient tous les ans lesBretons lettrés de la capitale et dont Renan fut le plus bel ornement, ilmourut écrasé par une automobile, en laissant après lui une oeuvretouffue, dont deux pièces de théâtre rythmées dans le dialecte du pays deTréguier, intitulées : Annaïk et Perrinaïk, qu'il espérait faire jouer danssa chère Bretagne.Chose étrange, il semble avoir prévu sa fin tragique, car il écrivait dèsla préface de sa Bretagne Armoricaine : « J'ai le pressentiment que lesorages de la vie m'auront déraciné avant le temps. » Certains ont vu danscette mort accidentelle une punition d'avoir égaré le bardisme dans lescabarets de la butte Montmartre.M. H. de la Villemarqué a publié en 1903 un recueil considérable depoèmes et chants populaires de la Basse-Bretagne qui a été l'objet decontestations et de critiques interminables ; il s'y trouve cependant deschoses fort intéressantes, nombre de pièces gracieuses et touchantes, debeaux rythmes et de suggestives évocations, en un mot l'expression desjoies et des douleurs de tout un peuple.Il n'entre pas dans mes vues de rappeler ici les polémiques ardentessurvenues à propos, des supercheries littéraires attribuées à certainsécrivains celtisants, encore moins d'y prendre part. Ces débats etdiscussions font ressortir tout le parti pris et la passion que des intérêtspolitiques ou religieux peuvent mettre en jeu pour étouffer une grandeidée qui les gêne.Par exemple, il importe peu à notre sujet que l'épopée du roi Arthur etles romans de la Table ronde aient été embellis par l'imagination. Peuimporte aussi que le manuscrit des poèmes d'Ossian soit l'oeuvre del'avocat Mac-pherson ou que MM. Luzel et de la Villemarqué aientremanié et amplifié les chants populaires de la Bretagne.Notre but est tout autre. Il ne s'agit pas pour nous de faire de lacritique littéraire, mais de montrer toute la beauté et la grandeur de ladoctrine des druides que l'on a amoindrie à plaisir. Pour cela, il nous17 Voir LE GOFFIC, l'Ame bretonne, vol. I, p. 4 et suiv. Champion, éditeur, et H. DE LAVILLEMARQUE, le Barzaz-Breiz, Perrin et Cie, éditeurs.LE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr

LA BRETAGNE FRANÇAISE. 34suffira de nous élever au-dessus des contestations, plus haut que lesrivalités d'écoles pour nous en rapporter au témoignage des historiensimpartiaux qui ont vécu à l'époque même des druides et les ont mieuxconnus. C'est ce que nous ferons au cours des chapitres suivants.Il est vrai que la légende de Merlin l'enchanteur aurait pu retenir notreattention, car tels penseurs éminents la considèrent comme le poème oùse reflètent le plus brillamment les qualités et les défauts de l'âmeceltique. Cependant un examen attentif de tout ce qui a été écrit sur cesujet, nous a démontré que la part de fiction y est considérable et nouspréférons laisser à notre ami Gaston Luce, poète inspiré qui prépare surce thème un drame lyrique d'une grande envolée, le soin d'en faireressortir tout l'intérêt. Nous nous bornerons à reproduire ces lignes ducélèbre écrivain Ed. Schuré tirées de son volume : les Grandes légendesde France et dans lesquelles il résume « la longue, l'héroïque lutte desCeltes contre l'étranger ».« Arthur devint pour tout le moyen âge le type du parfait chevalier.Revanche à laquelle les Bretons n'avaient pas pensé, mais non moinsglorieuse et féconde. Quant à Merlin, il personnifie le génie poétique etprophétique de la race, et s'il est resté incompris du moyen âge aussibien que des temps modernes, c'est d'abord parce que la portée duprophète dépasse de beaucoup celle du héros ; c'est ensuite parce que lalégende de Merlin et le bardisme tout entier confinent à un ordre de faitspsychiques où l'esprit moderne ne commence à pénétrerqu'aujourd'hui. »** *Quand, sous l'inspiration de mon guide, j'explore les couchesprofondes de ma mémoire pour reconstituer l'enchaînement de mes viespassées, si je remonte aux origines, j'y retrouve, non sans émotion, lestraces de mes trois premières existences vécues sur la planète Terre,dans l'Ouest de la Gaule indépendante.Par le souvenir, je revois cette nature encore vierge, à demi sauvage,tout imprégnée de mystère et de poésie et que l'homme, malgré saprétention de l'embellir, n'a réussi qu'à mutiler et à dépouiller. Je revoisces hauts promontoires battus des tempêtes, qui se dressent devant leshorizons infinis de la mer et du ciel. Je crois encore entendre ces grandesvoix de l'Océan, tantôt plaintives, tantôt menaçantes, et le bruissementLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr

LA BRETAGNE FRANÇAISE. 34suffira de nous é<strong>le</strong>ver au-dessus des contestations, plus haut que <strong>le</strong>srivalités d'éco<strong>le</strong>s pour nous en rapporter au témoignage des historiensimpartiaux qui ont vécu à l'époque même des druides <strong>et</strong> <strong>le</strong>s ont mieuxconnus. C'est ce que nous ferons au cours des chapitres suivants.Il est vrai que la légende de Merlin l'enchanteur aurait pu r<strong>et</strong>enir notreattention, car tels penseurs éminents la considèrent comme <strong>le</strong> poème oùse reflètent <strong>le</strong> plus brillamment <strong>le</strong>s qualités <strong>et</strong> <strong>le</strong>s défauts de l'âmeceltique. Cependant un examen attentif de tout ce qui a été écrit sur cesuj<strong>et</strong>, nous a démontré que la part de fiction y est considérab<strong>le</strong> <strong>et</strong> nouspréférons laisser à notre ami Gaston Luce, poète inspiré qui prépare surce thème un drame lyrique d'une grande envolée, <strong>le</strong> soin d'en faireressortir tout l'intérêt. Nous nous bornerons à reproduire ces lignes ducélèbre écrivain Ed. Schuré tirées de son volume : <strong>le</strong>s Grandes légendesde France <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il résume « la longue, l'héroïque lutte desCeltes contre l'étranger ».« Arthur devint pour tout <strong>le</strong> moyen âge <strong>le</strong> type du parfait chevalier.Revanche à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s Br<strong>et</strong>ons n'avaient pas pensé, mais non moinsglorieuse <strong>et</strong> féconde. Quant à Merlin, il personnifie <strong>le</strong> génie poétique <strong>et</strong>prophétique de la race, <strong>et</strong> s'il est resté incompris du moyen âge aussibien que des temps modernes, c'est d'abord parce que la portée duprophète dépasse de beaucoup cel<strong>le</strong> du héros ; c'est ensuite parce que lalégende de Merlin <strong>et</strong> <strong>le</strong> bardisme tout entier confinent à un ordre de faitspsychiques où l'esprit moderne ne commence à pénétrerqu'aujourd'hui. »** *Quand, sous l'inspiration de mon guide, j'explore <strong>le</strong>s couchesprofondes de ma mémoire pour reconstituer l'enchaînement de mes viespassées, si je remonte aux origines, j'y r<strong>et</strong>rouve, non sans émotion, <strong>le</strong>straces de mes trois premières existences vécues sur la planète Terre,dans l'Ouest de la Gau<strong>le</strong> indépendante.Par <strong>le</strong> souvenir, je revois c<strong>et</strong>te nature encore vierge, à demi sauvage,tout imprégnée de mystère <strong>et</strong> de poésie <strong>et</strong> que l'homme, malgré saprétention de l'embellir, n'a réussi qu'à muti<strong>le</strong>r <strong>et</strong> à dépouil<strong>le</strong>r. Je revoisces hauts promontoires battus des tempêtes, qui se dressent devant <strong>le</strong>shorizons infinis de la mer <strong>et</strong> du ciel. Je crois encore entendre ces grandesvoix de l'Océan, tantôt plaintives, tantôt menaçantes, <strong>et</strong> <strong>le</strong> bruissementLE CENTRE SPIRITE LYONNAIShttp://spirite.free.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!