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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006Des priorités <strong>pour</strong> le développement technologique : les nouvelles ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> merL’opportunité du développement <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles marines a été évoquée,en faisant le constat que d’autres pays s’y sont <strong>la</strong>ncés et disposent éventuellement d’une certaineavance technologique. La Commission européenne a évalué <strong>la</strong> ressource techniquement exploitableentre 140 et 750 TWh/an.Courants, énergie <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle, énergie thermique, en mer ou à <strong>la</strong> côte : les alternatives techniquessont nombreuse et, les difficultés aussi. En l’état actuel <strong>de</strong>s connaissances, ces énergies ne peuventse développer qu’au prix d’un choix politique induisant <strong>de</strong>s dispositions économiques favorables.Les critères technico-économiques conduisent à privilégier les dispositifs permettant <strong>de</strong> garantir <strong>la</strong>stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> production d’énergie d’une part, et d’occuper le moins d’espace possible d’autre part.Houles et courant sont les phénomènes les plus intéressants, notamment en regard <strong>de</strong> <strong>la</strong>disponibilité difficilement prévisible <strong>de</strong> l’éolien et du so<strong>la</strong>ire. À titre d’exemple, <strong>la</strong> ferme éolienne <strong>de</strong>Rodsand au Danemark occupe 24 km 2 <strong>pour</strong> 150 MW, alors que les systèmes houlomoteurs actuelspermettent d’envisager seulement 1 km 2 <strong>pour</strong> 30 MW. Le secteur en est <strong>pour</strong> l’instant à <strong>la</strong> mise aupoint technologique avant d’abor<strong>de</strong>r réellement <strong>la</strong> rationalité économique. Choix techniques ettechnologiques, coûts <strong>de</strong> maintenance, tenue <strong>de</strong>s matériaux, corrosion, modalité d’occupation <strong>de</strong>l’espace marin, tous ces domaines sont l’objet <strong>de</strong> développements incluant une forte composante <strong>de</strong>mise au point et <strong>de</strong> créativité. Divers groupes et opérateurs d’importance (EDF, Total, et.) contribuent<strong>pour</strong> partie à ces développements. Les fourchettes <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong> revient au kWh sont actuellementtrès <strong>la</strong>rges et dépen<strong>de</strong>nt d’hypothèses fortes sur l’apprentissage, <strong>la</strong> maturation <strong>de</strong>s technologies etles effets d’échelle d’un marché en croissance.Il faut néanmoins gar<strong>de</strong>r à l’esprit les constats généraux :• <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s énergies marines sont diffuses, irrégulières : il y a donc loin entre l’énergiethéorique et celle qu’il est envisageable <strong>de</strong> mobiliser à gran<strong>de</strong> échelle. Il faut se référeraux étu<strong>de</strong>s globales (A<strong>de</strong>me par exemple) <strong>pour</strong> une approche réaliste ;• les technologies <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> transport à terre sont délicates à mettre en œuvre ;l’instal<strong>la</strong>tion d’équipements en mer génère fatalement <strong>de</strong>s difficultés <strong>pour</strong> les autresusages ;• <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> l’impact sur les paysages aurait tendance à repousser leséquipements vers le <strong>la</strong>rge ;• les difficultés technologiques (hostilité du milieu marin : corrosion, force <strong>de</strong>s éléments,profon<strong>de</strong>ur) sont <strong>de</strong>s points d’excellence du tissu technologique français. Le <strong>la</strong>ncementd’un programme d’exploitation <strong>de</strong>s énergies marines aurait donc potentiellement <strong>de</strong>sconséquences d’organisation industrielle et technologique appréciables ;• même marginale, l’énergie <strong>de</strong>s mers peut apporter <strong>de</strong>s solutions <strong>pour</strong> tenir certainsengagements internationaux pris par <strong>la</strong> <strong>France</strong> en matière <strong>de</strong> recours aux énergiesrenouve<strong>la</strong>bles. En outre, <strong>pour</strong> un certain nombre <strong>de</strong> situations particulières (insu<strong>la</strong>rité, etc.)elles peuvent contribuer à <strong>la</strong> production d’énergie délocalisée et autonome. Le cadretechnique et réglementaire permettant <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> l’environnementmarin durant l’exploitation est en cours d’é<strong>la</strong>boration.Un diagnostic national (outremer compris), analysant les conséquences potentielles dudéveloppement <strong>de</strong> ces techniques à gran<strong>de</strong> échelle est un préa<strong>la</strong>ble indispensable. Les techniquesles moins susceptibles <strong>de</strong> limitations environnementales <strong>pour</strong>raient alors faire l’objet <strong>de</strong> soutiens (parexemple par fixation d’un tarif préférentiel d’achat <strong>de</strong> l’énergie ainsi produite).Pour les hydrates <strong>de</strong> méthane souvent évoqués dans <strong>la</strong> problématique <strong>de</strong> l’énergie liée à <strong>la</strong> mer, unecertaine pru<strong>de</strong>nce semble nécessaire : d’une part, les réservoirs actuellement i<strong>de</strong>ntifiés auxprofon<strong>de</strong>urs raisonnables sont souvent <strong>de</strong> faible taille, d’autre part les risques <strong>de</strong> catastrophe liés à <strong>la</strong>mobilisation <strong>de</strong> cette ressource sont importants. La sagesse, voire <strong>la</strong> précaution, suggèreraient <strong>de</strong> nepas s’y aventurer dans une seule vision sectorielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique énergétique, mais d’en analysersoigneusement les impacts. La connaissance avant l’exploitation est une précaution iciindispensable. Ce sujet <strong>pour</strong>rait faire l’objet d’une initiative scientifique européenne.Enfin, les nouvelles donnes économiques sur l’énergie, en particulier <strong>la</strong> hausse du prix <strong>de</strong>shydrocarbures ren<strong>de</strong>nt plus intéressante l’exploitation <strong>de</strong>s ressources énergétiques ou minérales nonrenouve<strong>la</strong>bles <strong>de</strong> <strong>la</strong> ZEE. Ce<strong>la</strong> explique en partie l’augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’exploration<strong>de</strong> sociétés étrangères. La dynamique engagée par <strong>la</strong> <strong>France</strong> dans le cadre du programmeCentre d’analyse stratégique92Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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