Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer
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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006• l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s navires : améliorer etharmoniser <strong>la</strong> formation continue <strong>de</strong>s inspecteurs chargés <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s navires,rendre obligatoire le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’OMI sur <strong>la</strong> conformité <strong>de</strong>s États du pavillon avec lesconventions internationales 80 , imposer <strong>la</strong> certification <strong>de</strong>s administrations <strong>maritime</strong>s encharge <strong>de</strong> ces contrôles selon <strong>la</strong> norme ISO 9001/2000 81 ;• le cib<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> sécurité sur les navires à risques qui seraient ainsi soumis à<strong>de</strong>s inspections tous les 6 mois ;• l’aggravation <strong>de</strong>s sanctions : le bannissement <strong>pour</strong> détentions multiples sera étendu àtoutes les catégories <strong>de</strong> navires et sanctionné encore plus sévèrement en cas <strong>de</strong> récidive,<strong>la</strong> Commission publiera une liste d’opérateurs <strong>de</strong> navires « sous normes » ;• le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité du travail <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssification, organismes habilités parles États membres à effectuer <strong>pour</strong> leur compte certaines tâches d’inspection, <strong>de</strong> visite et<strong>de</strong> certification <strong>de</strong>s navires battant leur pavillon ;• le renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité extra contractuelle <strong>de</strong>s propriétaires <strong>de</strong> navires àl’égard <strong>de</strong>s tiers : les propriétaires <strong>de</strong> navires seraient obligés <strong>de</strong> souscrire une policed’assurance ou toute autre garantie financière, telle que le cautionnement d’une banqueou d’une institution financière simi<strong>la</strong>ire, <strong>pour</strong> couvrir leur responsabilité en cas <strong>de</strong>dommages aux tiers en vertu <strong>de</strong>s règles applicables 82.À terme, l’objectif <strong>de</strong> <strong>la</strong>Commission est d’obtenir un mandat en vue <strong>de</strong> négocier au niveau international (OMI) <strong>la</strong>révision du régime international <strong>de</strong> limitation <strong>de</strong> responsabilité applicable aux propriétaires<strong>de</strong> navires afin <strong>de</strong> supprimer le p<strong>la</strong>fond d’in<strong>de</strong>mnisation au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité civile.Au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s navires, <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>pour</strong>rait également proposer que les navires<strong>de</strong> contrôle d’un État membre puissent contrôler n’importe quel navire évoluant au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s eauxterritoriales dans les zones économiques exclusives d’un autre État membre. Cettecommunautarisation partielle <strong>de</strong>s zones économiques exclusives <strong>de</strong>s États membres permettrait unemutualisation opérationnelle <strong>de</strong>s moyens <strong>pour</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce et le contrôle ; elle s’inspirerait dusystème mis en p<strong>la</strong>ce dans le domaine du contrôle <strong>de</strong>s pêches par l’article 28 du règlement du 20décembre 2002 83 .Dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre les pollutions, afin <strong>de</strong> mutualiser les moyens et les coûts autantque possible, l’Agence européenne <strong>de</strong> sécurité <strong>maritime</strong> (AESM) a décidé <strong>de</strong> pré-affréter (stand-bycontacts) au niveau européen <strong>de</strong>s moyens d’intervention en mer contre les pollutions. Ces moyenssont mis ensuite à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s États en complément <strong>de</strong> leurs moyens propres. Dans un secteuroù les investissements nécessaires sont lourds avec un taux d’utilisation plutôt faible, cette politiquevolontariste permet <strong>de</strong>s économies d’échelle importantes, sans interférer avec les organisationsnationales <strong>de</strong> lutte. Elle permet également <strong>de</strong> répartir <strong>la</strong> charge financière au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s États les plusdirectement touchés par un trafic qui <strong>pour</strong>tant ne profite guère à leurs ports (<strong>France</strong>, Espagne,Royaume-Uni).Cette politique proposant <strong>de</strong>s moyens nouveaux à l’échelle européenne doit être consolidée avecréalisme et <strong>la</strong> <strong>France</strong> doit lui apporter tout le soutien nécessaire. La <strong>France</strong> <strong>pour</strong>rait notammentproposer <strong>la</strong> création d’un fonds européen, alimenté par <strong>de</strong>s taxes portuaires d’un niveau i<strong>de</strong>ntiquedans tous les États membres <strong>de</strong> l’Union 84 , dont <strong>la</strong> gestion serait confiée à l’Agence européenne <strong>de</strong>sécurité <strong>maritime</strong> et qui permettrait <strong>de</strong> financer les moyens techniques les plus impliqués dans lesmissions <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> contrôle du trafic <strong>maritime</strong> ou encore <strong>de</strong> dépollution.80Partant du principe que les États n’appliquent pas <strong>de</strong> façon uniforme les conventions <strong>de</strong> l’OMI, <strong>la</strong> Commissionjuge nécessaire <strong>de</strong> définir un cadre légis<strong>la</strong>tif fixant les responsabilités <strong>de</strong>s États membres quant à leur pavillonrespectif.81La direction <strong>de</strong>s affaires <strong>maritime</strong>s a anticipé cette obligation en s’engageant dans une démarche <strong>de</strong>certification <strong>de</strong> ses centres <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s navires.82Parmi les autres mesures proposées, on peut citer l’incorporation en droit communautaire <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong><strong>la</strong> Convention d’Athènes (2002) sur <strong>la</strong> responsabilité et l’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s dommages aux passagers en casd’acci<strong>de</strong>nt <strong>maritime</strong> : applicables en principe aux seuls voyages internationaux, elles seraient étendues au trafic<strong>maritime</strong> interne ainsi qu’à <strong>la</strong> navigation intérieure.83Règlement CE n° 2371/2002 du conseil du 20 décembre 2002, article 28, mis en oeuvre par le règlement <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission n° 1042/2006 du 7 juillet 2006.84Sur le modèle <strong>de</strong>s light dues britanniques.Centre d’analyse stratégique74Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr