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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 20062. Pourquoi une politique <strong>maritime</strong> et une <strong>ambition</strong> nationale2.1. Les questions d’une politique <strong>maritime</strong>2.1.1. L’absence d’une politique <strong>maritime</strong> ambitieuse <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong>Certains faits peuvent être pris comme <strong>de</strong>s signaux. Le nombre <strong>de</strong> navires sous pavillon français estfaible : <strong>la</strong> flotte est au 27 ème rang mondial, alors que l’activité économique française se situe au 7 èmerang. Cette séparation n’est pas forcément problématique : les gran<strong>de</strong>s flottes <strong>maritime</strong>s ne sont pastoujours le fait <strong>de</strong> puissances économiques, mais d’une politique <strong>de</strong> pavillon particulière. D’autrespays sont dans <strong>la</strong> même situation par choix (États-Unis).Les moyens consacrés ou mobilisés par <strong>la</strong> puissance publique restent forcément limités, oudifficilement coordonnés : surveil<strong>la</strong>nce et intervention faible par rapport aux pays développésdisposant <strong>de</strong> ZEE <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille, lenteur et complexité dans les réalisations structurantes (grandséquipements portuaires et réseaux d’acheminement). Le nombre d’unités <strong>de</strong> <strong>la</strong> Marine nationale esten baisse re<strong>la</strong>tive.Globalement, les situations problématiques sont subies : conflits et tensions sur le littoral, baisse <strong>de</strong>semplois <strong>de</strong> marins, érosion (quantitative) <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> construction navale, crises <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche.D’autres volontés ne se concrétisent pas : développement <strong>de</strong> l’aquaculture, gestion durable <strong>de</strong>sressources naturelles marines, mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> dispositifs environnementaux.Ensuite, il n’y a pas <strong>de</strong> vision <strong>de</strong> moyen terme partagée, ni <strong>de</strong> mobilisation <strong>de</strong> l’opinion publique quiignore une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong>s enjeux <strong>maritime</strong>s, ni d’observation <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont <strong>la</strong> mer influe sur <strong>la</strong> viequotidienne <strong>de</strong>s Français. Par ailleurs, le droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer a été <strong>la</strong>issé <strong>de</strong> côté par les enseignementsjuridiques, alors qu’il y a 30 ans <strong>la</strong> <strong>France</strong> avait <strong>de</strong>s juristes <strong>de</strong> premier p<strong>la</strong>n dans ce domaine. Sur lep<strong>la</strong>n international, on constate une préparation insuffisante et une représentation inadéquate.Enfin, si on compare les budgets cumulés <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche française (400 millions d’euros par an) auchiffre d’affaires généré par <strong>la</strong> mer (plus <strong>de</strong> 19 milliards d’euros), on constate un effort re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>recherche plutôt faible par rapport à ce qui se fait dans d’autres secteurs ou encore d’autres États.Les États-Unis en particulier déc<strong>la</strong>raient consacrer en 2004 3,5 % <strong>de</strong> leur effort global <strong>de</strong> rechercheet développement aux océans ; ce chiffre était <strong>de</strong> 7 % en 1980. Dans l’ambitieux projet <strong>de</strong> politique<strong>maritime</strong> présenté par l’administration américaine, l’intention affichée est <strong>de</strong> remonter à 7 % dans lesprochaines années (200 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs <strong>la</strong> première année puis 650 par an les années suivantes).<strong>Une</strong> stratégie nationale gui<strong>de</strong>ra les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> recherche sur 10 ans <strong>de</strong>s agences concernées. Un <strong>de</strong>svolets particulièrement importants concerne <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> systèmes intégrés <strong>de</strong> collecte,traitement et diffusion <strong>de</strong> l’information. Cet effort vient en complément <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres axes retenus :l’éducation et <strong>la</strong> gouvernance.2.1.2. Des opportunités remarquablesLa pério<strong>de</strong> est favorable à un renforcement d’une politique <strong>maritime</strong> après 30 années marquées par<strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> déclin dans bien <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> l’économie <strong>maritime</strong>. Le positionnement sur <strong>la</strong>mer a trop souvent été marqué par <strong>la</strong> nostalgie ; <strong>de</strong> nombreux acteurs refusent aujourd’hui cet étatd’esprit et rappellent que le secteur <strong>maritime</strong> est aussi mo<strong>de</strong>rne et prospère, avec <strong>de</strong>s positionsfortes au niveau mondial, comme le montre <strong>la</strong> réussite du 3 èmearmateur mondial, CMA-CGM. Lapério<strong>de</strong> écoulée reste contrastée puisque dans le même temps, on a constaté une forte croissance<strong>de</strong> <strong>la</strong> pression humaine sur le littoral, l’essor <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>isance et du tourisme lié à <strong>la</strong> mer. Si l’attractivité<strong>de</strong> <strong>la</strong> mer s’affirme, sa visibilité économique, liée aux activités traditionnelles (pêche, constructionsnavales) s’estompe. C’est donc bien à une mutation que l’on a assisté.Certains secteurs sont à l’heure <strong>de</strong>s choix : sont-ils suffisamment stratégiques <strong>pour</strong> motiver unmaintien <strong>de</strong> compétences, d’activité, d’investissements, ou simplement un niveau minimal d’activitéindépendamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité économique (pêche, construction navale, flotte marchan<strong>de</strong>, flotte àpassagers, etc.), tout particulièrement lorsqu’ils sont très cycliques ou particulièrement exposés à <strong>la</strong>concurrence internationale ? Affronter frontalement et nationalement <strong>la</strong> concurrence mondiale,notamment sur les secteurs où l’on n’est pas parmi les lea<strong>de</strong>rs, c’est souvent aller à l’échec : lesCentre d’analyse stratégique67Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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