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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006témoignent <strong>de</strong> sa politique active <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s espèces marines menacées à l’échelleinternationale. Néanmoins, ces mises en p<strong>la</strong>ce remarquables relèvent plus d’opportunitésgéographiques et politiques que d’un choix global, affirmé et visible. <strong>Une</strong> telle approcheenvironnementale globale serait sans aucun doute conflictuelle avec d’autres intérêts économiques(pêche professionnelle et <strong>de</strong> loisir, exploitation <strong>de</strong>s fonds marins).À cet égard, <strong>la</strong> directive cadre sur l’eau a initié, dans le domaine très sensible <strong>de</strong> l’eau, dans tous lesÉtats membres, une dynamique vertueuse en substituant à un ensemble <strong>de</strong> politiques sectoriellesmal coordonnées l’<strong>ambition</strong> d’une politique globale et intégrée ; fondée sur le débat public,l’évaluation scientifique et l’approche économique, elle doit conduire à <strong>la</strong> fixation par type <strong>de</strong> massed’eau d’un objectif <strong>de</strong> qualité à moyen terme (2015). La directive cadre sur l’eau s’applique au milieumarin mais celui-ci n’est pas au centre <strong>de</strong> ses préoccupations, dans <strong>la</strong> mesure où les pollutions dumilieu marin sont essentiellement <strong>de</strong>s pollutions d’origine terrestre. La démarche qu’elle initie acependant permis d’associer l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs et professionnels <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ced’une politique <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> protection du milieu et peut contribuer à <strong>la</strong> redéfinition <strong>de</strong>sautres politiques environnementales.Dans ce contexte, le p<strong>la</strong>n mer <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie nationale <strong>pour</strong> <strong>la</strong> biodiversité constitue un premierdocument d’ampleur recensant les actions possibles en matière <strong>de</strong> protection du milieu marin tout enpermettant l’exercice raisonné d’activités économiques.La surveil<strong>la</strong>nce et le contrôle restent cependant une faiblesse importante du dispositif en mer. Lamobilisation <strong>de</strong>s administrations en mer dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> police <strong>de</strong>l’environnement est ponctuellement importante mais leur capacité et leur expertise technique restentinsuffisantes. L’essentiel <strong>de</strong> leur activité porte par ailleurs sur <strong>la</strong> répression <strong>de</strong>s rejets illicites par lesnavires, qui ne constituent qu’une petite partie certes très visible <strong>de</strong>s infractions prévues au Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’environnement. Cette situation peut conduire à <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> dérives :• <strong>la</strong> création d’aires marines protégées sans mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>ncecorrespondants (sans corps <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s <strong>maritime</strong>s dédiés ou si les fonctions régaliennesrestent éc<strong>la</strong>tées, sans mobilisation <strong>de</strong>s quatre administrations dotées <strong>de</strong> moyens en mer 63)<strong>pour</strong>rait transformer l’initiative réglementaire en politique factice dans les faits ;• l’existence <strong>de</strong> vastes zones peu ou mal contrôlées risque <strong>de</strong> donner à l’opinion publiquel’impression du <strong>la</strong>isser-faire, et que finalement, en mer, seuls les excès <strong>de</strong>s mois estivauxpar les particuliers sont surveillés et réprimés.De même, l’accroissement <strong>de</strong>s besoins en systèmes <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce du milieu et <strong>de</strong> prévision n’a quepeu <strong>de</strong> réponse. Les développements réalisés dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche trouvent difficilementune suite opérationnelle. C’est tout particulièrement le cas <strong>pour</strong> les outils géographiques <strong>pour</strong>tantnécessaires à <strong>la</strong> bonne gestion <strong>de</strong>s milieux et à <strong>la</strong> sécurité. Si conceptuellement les problèmes sontrésolus, les efforts <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données qui permettent <strong>de</strong> nourrir <strong>de</strong>s outils opérationnels sontinsuffisants.Enfin, il semble qu’en <strong>France</strong> métropolitaine, <strong>la</strong> conscience <strong>de</strong> l’influence du changement climatiqueet <strong>de</strong>s risques associés sur le littoral soit peu développée. Certes, les risques <strong>de</strong> tsunami semblentfaibles et nos côtes, même en région à activité sismique (ou à risque <strong>de</strong> glissement sous marin), nesont pas les plus menacées. Mais l’érosion côtière est une réalité. En outre, si les prévisions surl’évolution du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer se confirment, le pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> ce changement majeur est le mêmeque celui du renouvellement <strong>de</strong> l’urbanisme (50 ans). Sa prise en compte doit donc être explicitedans nos schémas d’aménagement côtiers. Un récent rapport <strong>de</strong> l’Agence européenne d’environnement(AEE) confirme l’attractivité croissante du littoral, son artificialisation et le rôle moteur dudéveloppement <strong>de</strong>s infrastructures.Ce<strong>la</strong> conduit à un accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> vulnérabilité <strong>de</strong>s activités humaines face aux risques littoraux(érosion côtière, sans même parler <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence et <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong>s aléas suiteau changement climatique).La lutte contre les pollutions en merLes étu<strong>de</strong>s conduites dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive cadre sur l’eau confirment que 80 % <strong>de</strong> <strong>la</strong>pollution du milieu marin serait d’origine tellurique ; <strong>la</strong> mer n’est ici que l’aboutissement <strong>de</strong> <strong>la</strong>pollution <strong>de</strong>s fleuves et <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre dont les sources se situent bien en amont. À l’échelle <strong>de</strong>s océans63Pour mémoire : Affaires <strong>maritime</strong>s, Douanes, Gendarmerie <strong>maritime</strong>, Marine nationale.Centre d’analyse stratégique61Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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