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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006La conchyliculture : un développement sensible à l’environnementMieux imp<strong>la</strong>ntée, cette activité participe fortement à l’i<strong>de</strong>ntité littorale et à son patrimoine. Sesexigences quant à <strong>la</strong> qualité du milieu, <strong>la</strong> forte proportion <strong>de</strong> recrutement en juvéniles naturels en fontd’ailleurs un révé<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité du milieu marin. Les réseaux <strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce sanitaire 53etenvironnementale, confiés à l’IFREMER, sont performants 54 . Les mécanismes biologiques aboutissantà <strong>de</strong>s crises sanitaires ou au développement d’espèces invasives commencent à être mieux connus.Néanmoins, <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s apports en eau douce, <strong>pour</strong>tant indispensables à l’activité, soulève <strong>de</strong>nombreuses difficultés. Il faut prendre <strong>de</strong> plus en plus en compte, dans les usages terrestres enamont, les besoins en eau douce <strong>de</strong>s écosystèmes côtiers 55 .Activité basée sur un nombre très réduit d’espèces, <strong>la</strong> conchyliculture présente une vulnérabilité àl’apparition <strong>de</strong> pathogènes. De plus, <strong>la</strong> très gran<strong>de</strong> saisonnalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong> certainesespèces 56 et <strong>la</strong> structuration du secteur en petites PME amplifient les conséquences économiques<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts sanitaires. Cette tension suffit à rendre l’application <strong>de</strong>s précautions nécessaire.La conchyliculture est aussi utilisatrice <strong>de</strong> ressources (espace, eau), ce qui conduit à l’intégrer dans<strong>la</strong> réflexion sur le littoral. Dans tous les cas, les mo<strong>de</strong>s d’actions peuvent nécessiter d’entrer ennégociation avec <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> plus en plus divers (agriculteurs, industriels, tourisme).Installée sur le domaine public <strong>maritime</strong>, elle se heurte <strong>de</strong> plus en plus à <strong>de</strong>s logiques <strong>de</strong> concurrencesur les espaces et <strong>de</strong> conflits d’occupation avec les autres activités littorales (baigna<strong>de</strong>, tourisme). Entout cas, l’extension <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions existantes, tout comme les nouvelles imp<strong>la</strong>ntations, se heurteaujourd’hui à <strong>de</strong> très vives oppositions et rend difficile le développement voire <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong>sentreprises. Les enjeux économiques du tourisme littoral, le potentiel d’emplois qu’il représente <strong>pour</strong>les communes littorales et <strong>la</strong> pression foncière très forte qu’il exerce ne pèsent pas en faveur dumaintien ou du développement <strong>de</strong>s exploitants conchylicoles. Si <strong>la</strong> <strong>France</strong> souhaite aujourd’huire<strong>la</strong>ncer ce développement, il faut créer les conditions d’un privilège « aquacole », c<strong>la</strong>ssiquementévoqué en contrepartie d’une performance environnementale, paysagère et gestionnaire qui n’estpas sans rappeler l’émergence <strong>de</strong> ces mêmes attentes vis-à-vis <strong>de</strong> l’agriculture.L’effort principal <strong>de</strong> recherche en aquaculture à l’IFREMER porte sur les coquil<strong>la</strong>ges, dont l’activitéest équivalente à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche dans son ensemble. L’introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> gigas, lorsque lesma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong>s huîtres p<strong>la</strong>tes sont <strong>de</strong>venues endémiques, le développement <strong>de</strong>s écloseries, <strong>la</strong>compréhension <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong>s naissains d’Arcachon, ou <strong>de</strong>s adultes en Normandie,l’apparition <strong>de</strong>s triploï<strong>de</strong>s, l’introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> palour<strong>de</strong> japonaise, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> coquille Saint-Jacques par les écloseries, les filières <strong>de</strong> moules en eaux profon<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s avancées <strong>de</strong>l’IFREMER. Par exemple, <strong>la</strong> stabilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière <strong>de</strong> l’huître perlière en Polynésie (<strong>la</strong> 2 e activité duterritoire après le tourisme) dépend <strong>pour</strong> l’essentiel d’une meilleure connaissance <strong>de</strong>s conditionsnécessaires à <strong>la</strong> croissance et à <strong>la</strong> bonne qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> perle, étudiée par l’IFREMER.La pisciculture marineFace à <strong>la</strong> crise <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche embarquée, <strong>la</strong> pisciculture marine présente un potentiel <strong>de</strong>développement important. Le marché français du poisson s’approvisionne <strong>pour</strong> une <strong>la</strong>rge part àl’importation et cette dépendance n’a cessé <strong>de</strong> croître avec <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s apports par les flottesnationales et l’augmentation <strong>de</strong>s besoins <strong>pour</strong> <strong>la</strong> filière aval.La pisciculture marine française (7 200 tonnes) occupe une petite p<strong>la</strong>ce au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> piscicultureeuropéenne 57 . Les écloseries françaises produisent cependant plus <strong>de</strong> 60 millions d’alevins dont plus<strong>de</strong> 60 % sont exportés ; elles contribuent à elles seules <strong>pour</strong> 25 % du chiffre d’affaires total <strong>de</strong> <strong>la</strong>filière piscicole et sont reconnues au niveau européen <strong>pour</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> leurs produits et du servicerendu. La production piscicole française repose principalement sur trois espèces, le bar, <strong>la</strong> daura<strong>de</strong>et le turbot.53Réseau phytop<strong>la</strong>nctonique <strong>de</strong> l’IFREMER (REPHY).54La qualité <strong>de</strong>s eaux conchylicoles fait l’objet d’un c<strong>la</strong>ssement sanitaire par arrêté du préfet <strong>de</strong> département : ilexiste quatre zones, <strong>de</strong> A à D (impropres à <strong>la</strong> consommation). Les directeurs départementaux <strong>de</strong>s affaires<strong>maritime</strong>s sont en charge du suivi et <strong>de</strong> <strong>la</strong> police <strong>de</strong>s eaux conchylicoles.55Lire aussi Kateryna Wowk « Freshwater to Oceans Linkages Emphasized », summary, Global Forum onOceans, Coasts, and Is<strong>la</strong>nds.56Pour partie due aux rythmes biologiques <strong>de</strong> l’huître, actuellement « corrigés » <strong>pour</strong> l’huître triploï<strong>de</strong>, <strong>pour</strong> partiedue aux habitu<strong>de</strong>s.57Lire aussi : rapport IFREMER : http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/articles00062A4.pdfCentre d’analyse stratégique56Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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