Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer
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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006acquis <strong>de</strong> longue date. Dans <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce envisagée <strong>de</strong> liaisons <strong>maritime</strong>s à gran<strong>de</strong> vitesseSantan<strong>de</strong>r-Boulogne-Drammen, <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r ces filières d’importation, qui reposentaujourd’hui sur le trafic routier, est explicitement prévue.Jusqu’à <strong>la</strong> crise récente du gazole, on peut considérer que <strong>la</strong> pêche, métier certes difficile etdangereux, reste rémunératrice. C’est d’ailleurs un problème important <strong>pour</strong> <strong>la</strong> reconversionprofessionnelle.Un point particulier est <strong>la</strong> pêche <strong>de</strong> loisir, dont le poids peut être économiquement etquantitativement important sur certaines espèces à forte valeur ajoutée (le bar). Les débats sur lesaires marines protégées notent l’importance <strong>de</strong> cette activité qui se révèle très rentable ; cette« fausse p<strong>la</strong>isance » alimente alors une économie parallèle, qui concurrence directement <strong>la</strong> pêcheprofessionnelle, sans être soumise à ses obligations fiscales, sociales ou réglementaires.La pêche nécessite également une vision d’avenir <strong>pour</strong> que <strong>la</strong> politique menée s’articulecorrectement avec les autres politiques sectorielles, aménagement du littoral, tourisme,environnement notamment. Les pouvoirs politiques français se sont engagés dans cette évolutionsectorielle sur <strong>la</strong> base du P<strong>la</strong>n d’avenir <strong>pour</strong> <strong>la</strong> pêche (PAP), qui <strong>de</strong>vrait conduire au nouveaupositionnement souhaité <strong>pour</strong> le secteur. La mise sur le marché <strong>de</strong>s produits est considérée commetrop peu investie par le secteur amont (les producteurs) : les recommandations du P<strong>la</strong>n d’avenir <strong>pour</strong><strong>la</strong> pêche, complétées par le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> députée Hélène Tanguy 52 , visent à améliorer <strong>la</strong> valorisationdu produit <strong>de</strong> base par les pêcheurs. Il est souhaitable, à l’instar <strong>de</strong> l’agriculture française, <strong>de</strong>travailler les positionnements sur les marchés en choisissant les filières, en valorisant <strong>la</strong> qualité <strong>pour</strong>qu’une meilleure part <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur ajoutée revienne aux pêcheurs.Le constat <strong>de</strong> <strong>la</strong> surcapacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte, va<strong>la</strong>ble en <strong>France</strong>, l’est aussi dans d’autres pays européens.La mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s équipements, leur remp<strong>la</strong>cement, souvent aidés par les fonds publics, ontcontreba<strong>la</strong>ncé les effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> diminution du nombre <strong>de</strong> navires <strong>de</strong> pêche sur le volume <strong>de</strong>s captures.Le haut niveau d’ai<strong>de</strong>s publiques <strong>pour</strong> ce « petit » secteur conduit naturellement à s’interroger sur <strong>la</strong>pertinence <strong>de</strong> le maintenir : plus <strong>de</strong> 800 millions d’euros en intégrant les soutiens sociaux, plus si l’onintègre les ai<strong>de</strong>s conjoncturelles liées à <strong>la</strong> hausse du gazole à comparer au 1,1 milliard <strong>de</strong> chiffred’affaires à <strong>la</strong> première vente en 2004. D’autres pays européens ont fait le choix <strong>de</strong> l’abandon dusecteur, d’autant que l’importation est compétitive et <strong>pour</strong>voit aux besoins du marché en général(34 kg <strong>de</strong> poisson par personne et par an). Divers rapports (OCDE par exemple) notent l’effet pervers<strong>de</strong>s soutiens pérennes. L’épuisement <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> manœuvre <strong>pour</strong> préserver emploi etcompétitivité <strong>la</strong>isse entrevoir une inexorable érosion <strong>de</strong>s activités dans le secteur, évolutiongénératrice <strong>de</strong> conflits sociaux. Certains choix techniques privilégiés en <strong>France</strong> (chalutage)<strong>de</strong>viennent handicapants avec <strong>la</strong> hausse du prix <strong>de</strong> l’énergie. Le poste gazole peut représenter untiers du chiffre d’affaires <strong>pour</strong> un pêcheur artisanal. Ce constat <strong>de</strong>vrait être l’opportunité <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong>recherche, d’innovation et <strong>de</strong> modification <strong>de</strong>s pratiques <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s engins adaptés aux nouvellescontraintes : économie d’énergie, limitation forte <strong>de</strong>s impacts sur le milieu et les prises accessoires,voire sélectivité accrue.Des questions restent à résoudre :• comment mieux responsabiliser les professionnels dans <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong>s engagementsinternationaux ?• doit-on aller vers <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> quotas individuels ? La proposition d’introduire <strong>de</strong>squotas individuels sous gestion collective est recommandée par Gérard d’Aboville dansson rapport au Conseil économique et social (CES) ;• il conviendra également <strong>de</strong> déconnecter le droit <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation du navire, l’effetpervers <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation existante étant <strong>de</strong> prolonger <strong>de</strong>s navires au-<strong>de</strong>là du raisonnable ;• doit-on modifier plus profondément <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> flotte <strong>de</strong> pêche, avec <strong>de</strong>s difficultéspolitiques prévisibles comme certains ports (Boulogne-sur-<strong>Mer</strong> notamment) qui en ont faitune spécialité.?• <strong>de</strong>s techniques comme le chalutage sont en question. Handicapé à terme du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong>consommation élevée en carburant, le chalutage est critiqué <strong>pour</strong> sa faible sélectivité <strong>de</strong>sprises. Les filets droits et pa<strong>la</strong>ngres présentent moins d’inconvénients à ce titre mais avecparfois <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces inattendues (captures annexes d’oiseaux). La complexité <strong>de</strong> ces52« Les pêches <strong>maritime</strong>s françaises : entre le défi du marché et le défi <strong>de</strong> l’aménagement du territoire ».Centre d’analyse stratégique54Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr