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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006Les discussions sur les TAC 51 et quotas annuels donnent <strong>de</strong> l’Europe une image déplorable. ChaqueÉtat défend ses intérêts et ceux <strong>de</strong> sa flotte lors du Conseil <strong>de</strong>s ministres européens d’attribution« marathon » en fin d’année, conduisant <strong>la</strong> Commission à accepter <strong>de</strong>s compromis précaires etparfois inapplicables. Il est indispensable, y compris <strong>pour</strong> les acteurs, d’avoir une vision plusprospective, et d’é<strong>la</strong>borer les décisions arrêtées en fin d’année tout au long <strong>de</strong> l’année suivante.Cette approche, proposée par <strong>la</strong> Commission, se heurte aux réticences <strong>de</strong>s États, qui bien quedisposant <strong>de</strong> façon croissante d’une visibilité à moyen/long terme <strong>pour</strong> leur propre secteur,manquent <strong>de</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre <strong>pour</strong> <strong>la</strong> faire accepter et <strong>la</strong> traduire en mesures concrètes. Ilspréfèrent donc conserver <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> renégocier chaque année les droits <strong>de</strong> pêche et les quotas.Dans le même temps, l’Europe s’intéresse <strong>de</strong> plus en plus à l’application par les États <strong>de</strong> <strong>la</strong>réglementation adoptée au niveau communautaire. Cette évolution, rendue nécessaire par le <strong>la</strong>xisme<strong>de</strong> certains, p<strong>la</strong>ce les États membres sous le contrôle étroit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission, avec sanctionpossible en cas <strong>de</strong> manquement à leurs obligations. La mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’Agence <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>spêches communautaire (ACCP) et <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s missions d’inspection communautaire sur lelittoral <strong>de</strong>s États membres participent à cette tendance <strong>de</strong> fond. Moins qu’une « mise au pas », ils’agit simplement d’arriver au respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> gestion communes, étape indispensablereconnue par toutes les analyses (FAO, OCDE, rapport du 22 août 2006).Le contrôle <strong>de</strong>s pêches, compétence nationale « obligée », s’exerce <strong>de</strong> plus en plus dans le cadredéfini par <strong>la</strong> Commission européenne, qui fixe les objectifs, le cadre d’action et sanctionne les Étatsqui ne s’y conformeraient pas. Ce faisant, elle fait <strong>de</strong> plus en plus peser une obligation <strong>de</strong> résultat etnon plus seulement <strong>de</strong> moyens. Il y a néanmoins certaines difficultés :• les objectifs <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce doivent i<strong>de</strong>ntifier les moyens nationaux nécessaires à leurmise en œuvre à terre et en mer, et éventuellement fixer un p<strong>la</strong>n d’équipement ou <strong>de</strong>formation permettant <strong>de</strong> les satisfaire. Des synergies doivent être recherchées avec lesautres missions <strong>de</strong> contrôle ;• le rôle <strong>de</strong>s États, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s aspects juridiques, reste fondamental <strong>pour</strong> résoudre <strong>de</strong>sdifficultés pratiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre (coordination, mobilisation <strong>de</strong>s moyens, etintégration <strong>de</strong>s innovations technologiques <strong>pour</strong> améliorer l’efficacité du dispositif).Dans les <strong>de</strong>ux cas, ceci suppose que les États assument effectivement leurs responsabilités etappliquent loyalement <strong>la</strong> réglementation communautaire <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong> gestion dans unsecteur longtemps protégé.Un secteur en difficulté en <strong>France</strong>La pêche en <strong>France</strong> représente un nombre d’emplois directs difficile à évaluer en équivalent tempsplein : un nombre d’environ 16 000 est admis, le p<strong>la</strong>n d’avenir évoquant 24 000 personnesembarquées. C’est une activité à <strong>la</strong>quelle l’attachement reste fort et dont le poids économique estlocalement important. Les conséquences économiques locales <strong>de</strong> toute évolution sont doncimportantes.Pourtant, <strong>la</strong> pêche française ne fournit plus que 15 % <strong>de</strong> notre consommation. Lorient et Boulognesont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>tes-formes internationales <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, <strong>la</strong>rgementautonomes par rapport aux apports <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche fraîche française. En outre, il existe au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong>filière <strong>de</strong>s spécialisations fortes selon les ports, elles-mêmes sources <strong>de</strong> spécialisations régionalesdans <strong>la</strong> filière aval.Le suivi économique et quantitatif <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> pêche est complexe du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> multiplicité et <strong>de</strong> <strong>la</strong>dispersion <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> débarquement autorisés et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> vente en direct concédés auxpêcheurs. En outre, certains navires débarquent leurs prises dans <strong>de</strong>s ports étrangers ou lestransbor<strong>de</strong>nt vers d’autres navires, parfois étrangers. Il existe donc <strong>de</strong>s enjeux forts quant au suivi età l’enregistrement <strong>de</strong>s captures qui expliquent les évolutions récentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementationcommunautaire (journal <strong>de</strong> bord électronique).L’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière aval doit être soulignée. Bien qu’encore très dépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêchefrançaise, ses apports se sont diversifiés et <strong>la</strong> filière repose aujourd’hui <strong>la</strong>rgement sur <strong>la</strong>transformation <strong>de</strong> poissons importés. À Boulogne-sur-<strong>Mer</strong>, p<strong>la</strong>te-forme européenne <strong>de</strong>transformation du poisson, 350 000 tonnes/an sont traitées et transformées <strong>pour</strong> 60 000 tonnespêchées et débarquées sur le port <strong>de</strong> Boulogne ; 6 000 emplois perpétuent ainsi un savoir-faire51Total annuel <strong>de</strong> capture.Centre d’analyse stratégique53Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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