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Une ambition maritime pour la France - Institut Français de la Mer

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<strong>Une</strong> <strong>ambition</strong> <strong>maritime</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> – Rapport du Groupe POSÉIDON décembre 2006européenne <strong>de</strong>s grands axes commerciaux. En témoigne, par <strong>de</strong>s choix avals pertinents (gran<strong>de</strong>distribution), <strong>la</strong> croissance du fret fluvial sur <strong>la</strong> Seine. Pour le port du Havre, le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 8 heures <strong>pour</strong>sortir du site par voie ferrée est aujourd’hui considéré comme un handicap <strong>pour</strong> le développement duport.Enfin, <strong>la</strong> sûreté portuaire est <strong>de</strong>venue un enjeu déterminant, <strong>de</strong> mieux en mieux pris en compte (LeHavre, Ca<strong>la</strong>is).L’avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>maritime</strong>L’enseignement <strong>maritime</strong> français relève du ministère chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Mer</strong>, c’est-à-dire du ministère <strong>de</strong>sTransports, <strong>de</strong> l’Équipement, du Tourisme et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Mer</strong>. Aux douze lycées <strong>maritime</strong>s qui forment leséquipages et les officiers à <strong>la</strong> pêche, s’ajoutent quatre écoles nationales <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine marchan<strong>de</strong>(Marseille, Nantes, Le Havre et Saint-Malo), établissements d’enseignement supérieur qui forment lesofficiers au commerce.Pour autant, l’enseignement <strong>maritime</strong> ne résume pas à lui seul <strong>la</strong> formation <strong>maritime</strong>. En matière <strong>de</strong>formation à certains métiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer dits « para-<strong>maritime</strong>s » (cultures marines, commercialisation ettransformation <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer), l’enseignement <strong>maritime</strong> n’est pas le seul à proposer uneoffre <strong>de</strong> formation ; le ministère <strong>de</strong> l’Agriculture mais aussi le ministère <strong>de</strong> l’Éducation nationaleproposent également <strong>de</strong>s cursus <strong>de</strong> formation spécifiques. Si une meilleure coordination entre cesdifférentes filières <strong>de</strong>vrait sans aucun doute être recherchée, le présent rapport ne s’attar<strong>de</strong>ra pas surcette question, qui n’est pas propre au domaine <strong>maritime</strong>, et se concentrera sur <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>snavigants.Les emplois <strong>de</strong> navigants sont aujourd’hui <strong>de</strong>s emplois à haute technicité, dont l’expertise estparticulièrement recherchée <strong>pour</strong> une <strong>de</strong>uxième carrière dans <strong>de</strong>s secteurs divers et importants <strong>pour</strong>l’économie <strong>maritime</strong> (sociétés <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong> type bureau Veritas, chargeurs, courtiers etassureurs <strong>maritime</strong>s) mais également le secteur bancaire.La flotte marchan<strong>de</strong> française, qui recrute <strong>de</strong> plus en plus ses équipages à l’étranger, est dans lemême temps confrontée à une pénurie d’officiers français. Cette pénurie, si elle a été accentuée en<strong>France</strong> par <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong>s recrutements et une « évaporation » importante vers les segmentsterrestres, est d’ailleurs un phénomène mondial, lié au développement du trafic <strong>maritime</strong> commercia<strong>la</strong>u cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années et à <strong>la</strong> faible attractivité <strong>de</strong> l’emploi marin.L’enseignement <strong>maritime</strong> présente aujourd’hui <strong>de</strong>ux handicaps, <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s moyens et unefaible attractivité.> Un métier peu connu et <strong>de</strong>s contraintes particulièresPlusieurs facteurs sociologiques ou financiers expliquent le manque d’attrait du métier <strong>pour</strong> lesfrançais et plus généralement les jeunes européens. L’éloignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille et <strong>de</strong>s amis estmoins bien accepté par les plus jeunes, alors que <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> visiter <strong>de</strong>s lieux exotiques estréduite, les navires faisant <strong>de</strong>s escales <strong>de</strong> courte durée ou bien <strong>de</strong>meurant à l’extérieur du port <strong>pour</strong>leurs opérations commerciales.À ce<strong>la</strong> s’ajoute le fait que, face à <strong>la</strong> concurrence accrue <strong>de</strong>s pays tiers, plusieurs armateurs <strong>de</strong> l’UEont décidé <strong>de</strong> réduire leurs coûts, notamment en enregistrant leurs navires sous pavillonsextracommunautaires ou dans <strong>de</strong>s seconds registres, alors que dans le même temps ils remp<strong>la</strong>çaientleurs marins communautaires par <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d’œuvre <strong>de</strong> pays tiers, aux coûts sa<strong>la</strong>riaux inférieurs.Ainsi, le nombre <strong>de</strong> ressortissants <strong>de</strong> pays tiers employés à bord <strong>de</strong> navires <strong>de</strong> l’Union européenneest quant à lui passé <strong>de</strong> 29 000 en 1983, à 34 500 avant le <strong>de</strong>rnier é<strong>la</strong>rgissement à Malte et Chypre.Entre 1992 et 1999, le sa<strong>la</strong>ire mensuel moyen <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> mer a chuté <strong>de</strong> 14 % <strong>pour</strong> les marins souspavillon français et <strong>de</strong> 50 % en Allemagne ou en Belgique.Ces incertitu<strong>de</strong>s ont considérablement pesé sur les vocations, alors même que les recrutementstraditionnels <strong>de</strong> type familial ou dynastique se sont taris en région côtière. Ainsi, le taux d’abandon encours <strong>de</strong> formation <strong>maritime</strong> est aujourd’hui compris entre 22 %et 32 %.Enfin, <strong>la</strong> filière <strong>maritime</strong> française, bien que <strong>de</strong> qualité, apparaît trop cloisonnée. Trop centrée sur lesnavigants, elle prend peu en compte les besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière et <strong>la</strong> nécessité d’offrir une reconversionattendue après une première carrière souvent difficile, contraignante et peu conciliable avec une vie<strong>de</strong> famille normale.Les entreprises <strong>maritime</strong>s ont <strong>pour</strong>tant un besoin crucial <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong>s anciens navigants(plus <strong>de</strong> 30 000 emplois en <strong>France</strong>) qui y font traditionnellement leur <strong>de</strong>uxième carrière : services àCentre d’analyse stratégique43Secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> merDocument consultable sur www.strategie.gouv.fr et www.sgmer.gouv.fr

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